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Affaire Bygmalion : Sarkozy savait (Millot)

Affaire Bygmalion : Sarkozy savait (Millot)

 

Dans une interview accordée à L’Express, la première depuis son inculpation, le co-fondateur de Bygmalion affirme qu’il est « difficile de penser que Nicolas Sarkozy n’était au courant de rien », alors que l’ancien chef de l’État et ses soutiens ne cessent de clamer qu’il ignorait tout d’une double facturation mise en place à la demande de l’UMP pour maquiller les fastueux frais de meetings du Président-candidat. À l’inverse de Guy Alvès, Bastien Millot a toujours nié devant les enquêteurs avoir eu connaissance de l’existence d’un système de comptabilité frauduleux établit à la demande de l’UMP. Proche de Jean-François Copé, il affirme qu’il s’est tenu éloigné des hommes de Nicolas Sarkozy et de la filiale de Bygmalion en charge des meetings du Président, Event and Cie. « Je n’ai jamais été avisé d’une quelconque facturation litigieuse avec l’UMP dans le cadre de la campagne présidentielle. Je n’ai participé à aucune réunion, à aucun moment, sur les dépenses de campagne ou leur répartition. Je suis donc totalement étranger à cette affaire », affirme celui qui a quitté Bygmalion à l’été 2013 pour devenir avocat au barreau d’Aix. Une mise à l’écart que le cofondateur de l’agence de communication justifie à l’aune des relations compliquées entre Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy dans les années 1990. « Il y avait régulièrement des tensions très fortes entre les deux hommes, dont j’ai été plusieurs fois une sorte de victime collatérale. Bref, il n’était un secret pour personne que je n’avais aucune proximité avec Nicolas Sarkozy ». L’une des missions de l’instruction conduite par les juges Tournaire, Van Ruymbeke et Le Loire est de mettre au jour la chaîne de responsabilité entre l’équipe de campagne, l’UMP et Bygmalion, via Event and Cie. Avec en creux la question de savoir si Nicolas Sarkozy était au courant. « Même vu de l’extérieur, difficile de penser que Nicolas Sarkozy n’était au courant de rien », estime Bastien Millot. « Quand on choisit de faire 44 meetings, que l’on décide de fournir les images clefs en main aux télévisions, qu’on exige de travailler avec tel réalisateur de télé, tel aménagement (…) qu’on fait venir les militants par trains et cars entiers, le candidat ne peut pas ignorer que la calculatrice tourne.

 




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