À Mayotte, ce territoire français meurtri par le cyclone Chido, nos trois ministères, de l’Intérieur, des Outre-mer et des Armées, comme tous les autres, sont entièrement mobilisés pour venir en aide aux populations éprouvées. Militaires, policiers, personnels de la sécurité civile ou de l’administration préfectorale : tous ont immédiatement été engagés pour répondre à l’urgence humanitaire. Mais tous, aussi, ont constaté cette terrible réalité, qu’il nous faut regarder en face : dans cette tragédie, les désordres migratoires ont tout aggravé. Car les « bangas », ces bidonvilles de tôles où s’est concentrée l’immigration clandestine, ont été littéralement soufflés par le cyclone. »
Archive pour le Tag 'migratoire'
SONDAGE Politique migratoire : trop laxiste pour 70%
D’après un sondage pour BFM, 7 Français sur 10 considèrent de plus que la politique migratoire de la France est trop laxiste. Une proportion en légère baisse depuis novembre 2023 et de manière particulièrement marquée chez les sympathisants de gauche, de Renaissance et ses alliés.
Concernant les mesures du futur projet de loi voulu par le gouvernement, 75% des Français sont favorables, dont 31% très favorables et 44% plutôt favorables, à la mesure envisagée par Bruno Retailleau de l’allongement de la rétention des étrangers en situation irrégulière « jugés dangereux » de 90 à 210 jours. À l’inverse, 24% y sont opposés.
Plusieurs autres mesures, retoquées par le Conseil constitutionnel dans la précédente loi immigration, sont largement soutenues par l’opinion publique. 83% des Français sont favorables à la déchéance de nationalité pour un individu ayant acquis la nationalité française et coupable d’homicide ou de tentative d’homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique.
Ils sont 79% à vouloir le rétablissement du délit de séjour irrégulier et 78% souhaitent que les personnes visées par une OQTF soient exclues du droit à l’hébergement d’urgence. Ils sont également 78% à vouloir un durcissement des conditions pour accéder à la nationalité française. 77% des sondés aimeraient l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement et le durcissement des conditions pour les étrangers pour bénéficier de certaines aides sociales, comme les aides au logement.
SONDAGE Politique migratoire : trop laxiste pour 70%
D’après un sondage pour BFM, 7 Français sur 10 considèrent de plus que la politique migratoire de la France est trop laxiste. Une proportion en légère baisse depuis novembre 2023 et de manière particulièrement marquée chez les sympathisants de gauche, de Renaissance et ses alliés.
Concernant les mesures du futur projet de loi voulu par le gouvernement, 75% des Français sont favorables, dont 31% très favorables et 44% plutôt favorables, à la mesure envisagée par Bruno Retailleau de l’allongement de la rétention des étrangers en situation irrégulière « jugés dangereux » de 90 à 210 jours. À l’inverse, 24% y sont opposés.
Plusieurs autres mesures, retoquées par le Conseil constitutionnel dans la précédente loi immigration, sont largement soutenues par l’opinion publique. 83% des Français sont favorables à la déchéance de nationalité pour un individu ayant acquis la nationalité française et coupable d’homicide ou de tentative d’homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique.
Ils sont 79% à vouloir le rétablissement du délit de séjour irrégulier et 78% souhaitent que les personnes visées par une OQTF soient exclues du droit à l’hébergement d’urgence. Ils sont également 78% à vouloir un durcissement des conditions pour accéder à la nationalité française. 77% des sondés aimeraient l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement et le durcissement des conditions pour les étrangers pour bénéficier de certaines aides sociales, comme les aides au logement.
Vague mmigratoire : 74% contre la politique du gouvernement
D’après une étude Odoxa Backbone consulting 74% de l’opinion publique rejette l’action actuelle de l’exécutif.Une politique particulièrement mal adaptée à la vague migratoire actuelle. En cause, la responsabilité de la France mais aussi de l’Europe.
Les Français souhaitent en très grosse majorité davantage de clarté et de fermeté. Des mesures plus restrictives et plus effectives sont réclamées sur l’inscription des étrangers menacés d’expulsion au fichier des personnes recherchées , pour rendre plus efficaces les obligations de quitter le territoire (82%), de la mise en place de quotas votés annuellement par le Parlement (81%), la possibilité de s’exprimer par référendum sur le sujet (75%), l’obligation des demandeurs d’asile à formuler leur demande dans leur pays d’origine ou un pays tiers (73%) ou encore la suppression de l’Aide Médicale d’État pour la remplacer par une Aide Médicale d’Urgence (72%). Des propositions souvent avancées par Les Républicains, eux-mêmes partisans d’un durcissement du texte.
Par contre, la régularisation des travailleurs pour les métiers en tension rencontre un soutien (57%).
Afrique- les dictatures vont alimenter la poussée migratoire
Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.
En effet une fois passée l’euphorie des mouvements pseudo nationalistes, ces pays vont connaître une misère économique encore plus grande qui va inciter encore davantage les candidats à l’émigration à partir. Le repli économique de ces dictatures va gravement affecter une richesse nationale déjà faible et faciliter encore davantage la corruption des élites.
Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)
Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciter nombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.
Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille. En France, à peu près la moitié des immigrés viennent de l’Afrique.
Putschs Sahel : une conjoncture qui va favoriser la poussée migratoire
Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.
Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)
Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciternombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.
Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille. En France, à peu près la moitié des immigrés viennent de l’Afrique.
Société: Niger , Burkina et Mali: une conjoncture qui va favoriser la poussée migratoire
Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.
Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)
Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciternombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.
Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille. En France, à peu près la moitié des immigrés viennent de l’Afrique.
Niger , Burkina et Mali: une conjoncture qui va favoriser la poussée migratoire
Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.
Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)
Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciternombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.
Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille.–
Société-Sondage émeutes des quartiers : l’échec de la politique migratoire
Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 84% des Français condamnent les violences et 89% se disent «inquiets» pour l’avenir du pays.
Si le soutien populaire aux forces de l’ordre reste important (64%), il ne s’accompagne pas d’un réflexe légitimiste de soutien au gouvernement (27%), comme cela se produit parfois en temps de crise. À l’inverse, les Français disent plutôt attendre des mesures de fermeté de la part de l’exécutif, notamment pour ce qui concerne l’immigration : 59% réclament un durcissement du projet de loi prévu à l’automne. Et pour cause, les événements récents sont perçus à leurs yeux comme «la conséquence des défaillances de notre politique migratoire». Un propos qui tranche avec le discours adopté par Gérald Darmanin, selon qui «il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo» parmi les interpellés, qui étaient à «90% Français». De quoi faire dire au ministre de l’Intérieur que «la question, aujourd’hui, ce sont les jeunes délinquants, pas les étrangers».
Il n’empêche, une large majorité de sondés (71%) semble se désolidariser du locataire de Beauvau, en appelant à la réduction des flux migratoires. Et en se rangeant derrière deux propositions portées notamment par la droite LR et les nationalistes : la suppression de «l’excuse de minorité» (78%) et des «sanctions financières» contre les parents de délinquants (77%).
Sondage émeutes des quartiers : l’échec de la politique migratoire
Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 84% des Français condamnent les violences et 89% se disent «inquiets» pour l’avenir du pays.
Si le soutien populaire aux forces de l’ordre reste important (64%), il ne s’accompagne pas d’un réflexe légitimiste de soutien au gouvernement (27%), comme cela se produit parfois en temps de crise. À l’inverse, les Français disent plutôt attendre des mesures de fermeté de la part de l’exécutif, notamment pour ce qui concerne l’immigration : 59% réclament un durcissement du projet de loi prévu à l’automne. Et pour cause, les événements récents sont perçus à leurs yeux comme «la conséquence des défaillances de notre politique migratoire». Un propos qui tranche avec le discours adopté par Gérald Darmanin, selon qui «il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo» parmi les interpellés, qui étaient à «90% Français». De quoi faire dire au ministre de l’Intérieur que «la question, aujourd’hui, ce sont les jeunes délinquants, pas les étrangers».
Il n’empêche, une large majorité de sondés (71%) semble se désolidariser du locataire de Beauvau, en appelant à la réduction des flux migratoires. Et en se rangeant derrière deux propositions portées notamment par la droite LR et les nationalistes : la suppression de «l’excuse de minorité» (78%) et des «sanctions financières» contre les parents de délinquants (77%).
Sondage Émeutes : l’échec de la politique migratoire
Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 84% des Français condamnent les violences et 89% se disent «inquiets» pour l’avenir du pays.
Si le soutien populaire aux forces de l’ordre reste important (64%), il ne s’accompagne pas d’un réflexe légitimiste de soutien au gouvernement (27%), comme cela se produit parfois en temps de crise. À l’inverse, les Français disent plutôt attendre des mesures de fermeté de la part de l’exécutif, notamment pour ce qui concerne l’immigration : 59% réclament un durcissement du projet de loi prévu à l’automne. Et pour cause, les événements récents sont perçus à leurs yeux comme «la conséquence des défaillances de notre politique migratoire». Un propos qui tranche avec le discours adopté par Gérald Darmanin, selon qui «il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo» parmi les interpellés, qui étaient à «90% Français». De quoi faire dire au ministre de l’Intérieur que «la question, aujourd’hui, ce sont les jeunes délinquants, pas les étrangers».
Il n’empêche, une large majorité de sondés (71%) semble se désolidariser du locataire de Beauvau, en appelant à la réduction des flux migratoires. Et en se rangeant derrière deux propositions portées notamment par la droite LR et les nationalistes : la suppression de «l’excuse de minorité» (78%) et des «sanctions financières» contre les parents de délinquants (77%).
Ukraine : Nouvelle vague migratoire en Europe
Le chercheur spécialiste des questions migratoires Matthieu Tardis considère, dans une tribune au « Monde », que si les accusations de « double standard » entre les Ukrainiens et les autres exilés sont légitimes, c’est bien le pragmatisme qui a prévalu dans l’accueil des réfugiés d’Ukraine.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’environ 5,7 millions de personnes ont fui la guerre en Ukraine entre le 24 février et le 4 mai. L’Union européenne (UE) accueille l’immense majorité de ces personnes, dont 3,1 millions sont entrées par la Pologne et 850 000 par la Roumanie.
Les déplacés ukrainiens ont tout de suite bénéficié d’un traitement politique et médiatique favorable, y compris parmi les gouvernements et les partis politiques les plus hostiles à l’immigration. Le terme de « réfugiés » s’est imposé pour désigner les Ukrainiens par contraste avec les « flux migratoires irréguliers » dont il fallait se protéger à la suite de la chute de Kaboul (Afghanistan) en août 2021.
Mais l’application de la convention de Genève de 1951, pierre angulaire du droit international des réfugiés, aux personnes qui fuient un conflit n’est un débat que pour quelques juristes et experts. Les responsables politiques ou autres faiseurs d’opinion qui tentent d’opposer les réfugiés aux migrants ne maîtrisent pas ce débat. En fait, l’empathie pour certains exilés et la déshumanisation pour d’autres ne dit rien sur les Ukrainiens ou sur les Afghans, mais davantage sur les personnes qui font de telles distinctions.
Les mesures adoptées pour les Ukrainiens sont à contre-courant des politiques d’asile que l’Union européenne tente de mettre en place depuis deux décennies : relâchement des contrôles aux frontières extérieures, accès immédiat à une protection, un titre de séjour et à des droits sociaux dont le droit de travailler, un accueil qui repose sur la solidarité citoyenne et, surtout, le libre choix du pays de destination qui s’inscrit en contradiction avec le sacro-saint principe du « système Dublin ».
Il n’en fallait pas moins pour que de nombreux défenseurs des droits des exilés dénoncent un double standard entre les Ukrainiens et les autres exilés, souvent non européens et perçus comme majoritairement musulmans. Ces défenseurs ne manquent pas d’arguments. Des exilés continuent de mourir en Méditerranée dans l’indifférence et la rue reste une étape incontournable pour de nombreuses personnes recherchant la protection de la France.
De plus, le traitement accordé aux étrangers qui résidaient régulièrement en Ukraine, notamment les étudiants étrangers, alimente ce sentiment de deux poids, deux mesures. Certains Etats, comme l’Espagne, n’ont pas souhaité faire de distinction entre les Ukrainiens et les autres tandis que d’autres pays, comme la France, leur refusent l’accès à la protection temporaire.
Pour une cohérence dans la stratégie migratoire de la France ( Vincent Ledoux)
Vincent Ledoux du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat souhaite une politique migratoire cohérente dégagée des effets d’émotion médiatique. ( la Tribune)
La commission Nadot-Krimi sur les migrations , les déplacements de populations et les conditions de vie et d’accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides a dévoilé ses travaux et ses 29 recommandations, détaillés mercredi 10 novembre, devant les députés de la commission d’enquête. Seul parlementaire à m’abstenir lors du vote de ces conclusions en commission, je regrette profondément, au-delà du diagnostic sur lequel nous pourrions être d’accord, le goût d’amateurisme de certaines fausses solutions, telles que le détricotage du pilotage actuel de la politique migratoire de notre pays.
Le grand défi de notre stratégie migratoire, c’est d’allier humanisme et efficacité. L’un ne va pas sans l’autre. En particulier, cette efficacité constitue la condition d’effectivité de notre solidarité républicaine et de notre devoir de fraternité envers tous ceux qui, victimes de destins parfois cruels, se tournent vers la France. L’efficacité, c’est l’humanisme en actes
La réponse que nous apportons à la crise des migrants, les solutions que nous trouvons aux drames humains, la gestion des flux de personnes, le contrôle de nos frontières, la mise en œuvre des politiques d’intégration découlent d’une seule et unique chose : notre capacité politique et administrative à agir rapidement. C’est là tout le sujet du pilotage de notre stratégie migratoire et c’est à côté de cela qu’est passé le travail de la commission.
Mieux, en proposant un éclatement du traitement de la politique migratoire entre plusieurs administrations, le tout sous couvert d’une « meilleure décentralisation » (sic), la commission prend le risque inconsidéré de détricoter notre système administratif qui, s’il est perfectible, reste bel et bien fonctionnel.
Que veulent Mme Krimi et M. Nadot, au juste ? Fragmenter la gestion de la politique migratoire ? Pourquoi ? Parce qu’elle serait concentrée au ministère de l’intérieur, donc avec un biais « sécuritaire », expliquent-ils. C’est faire une double erreur d’analyse. D’abord, parce que le ministère de l’Intérieur n’est pas le ministère de la police : il est d’abord et surtout le ministère des libertés publiques, et donc celui qui organise l’entrée, le séjour et l’intégration des étrangers sur notre territoire. Il pilote à cet égard les grands opérateurs que sont l’Ofpra et l’Ofii, qui gèrent l’un la demande d’asile et l’autre la prise en charge des étrangers désireux de s’établir sur notre sol.
Entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin
Ensuite, parce que l’interministérialité existe déjà, et que Mme Krimi et M. Nadot ne l’ont pas inventée : n’oublions pas que se réunissent périodiquement, sous l’autorité du Premier ministre, des comités interministériels à l’immigration et à l’intégration. Le dernier a eu lieu en 2019, permettant de bonnes avancées sur la politique d’intégration, notamment par le renforcement sans précédent des cours de français dispensés aux primo-arrivants. Certes, on peut toujours aller plus vite et plus fort ; et c’est le rôle du Parlement que de contrôler l’action du gouvernement. Mais il faut pour cela que les membres du Parlement ne se trompent pas sur la manière dont fonctionne le gouvernement.
i le pilotage existe en central, y aurait-il un problème au niveau local ? En tant qu’élu local pendant plus de deux décennies, je peux témoigner du remarquable travail effectué par les préfets, au plus proche des besoins des territoires. Représentants du gouvernement, c’est-à-dire de tous les ministres, les préfets sont les garants de l’interministérialité et de la cohérence des politiques publiques. La politique migratoire n’y fait pas exception. Les préfets assurent ainsi à la fois un rôle d’animation et de liaison entre Paris et les territoires.
Pour ce qui me concerne, je pense que cette territorialisation de nos politiques migratoires doit être renforcée avec une déconcentration accrue de moyens, juridiques comme financiers. Par exemple, dans le champ de l’intégration, je souhaite que les préfets tirent toutes les conséquences de la circulaire du 17 janvier 2019 et puissent mettre en place une gouvernance étroite de la politique d’intégration. Je plaide pour qu’avec l’appui de comités de pilotage réguliers associant les services de l’Etat, les directions territoriales de l’Ofii, les acteurs du service public de l’emploi, et les représentants des collectivités territoriales, les acteurs économiques et les associations, une feuille de route départementale soit élaborée. Elle permettrait également de recenser les actions conduites pour la politique d’intégration des étrangers primo-arrivants et des bénéficiaires de la protection internationale.
Les enjeux du débat méritent donc davantage de rigueur et une meilleure appréhension du travail des remarquables fonctionnaires qui ne sont pas une « cause-racine » (sic) des maux de la politique migratoire. Ils sont bien au contraire, ceux qui au quotidien, assurent la protection et la défense des droits des migrants, dont le premier droit à leur arrivée en France reste celui à la situation régulière qui leur assure la pleine protection de la République et la jouissance de ses opportunités.
Oui, entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin. C’est celui de la raison, du réalisme et de la République.
Vincent Ledoux est député du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat.
Quelle politique migratoire européenne ?
Pour Margaritis Schinas, Vice-président de la Commission européenne, : «L’Europe ne peut pas se permettre de ne pas avoir de politique migratoire» (Interview dans l’Opinion)
Faut-il s’inquiéter de voir, aujourd’hui, le Premier ministre « illibéral » de la Slovénie assurer la présidence tournante de l’Union européenne ?
C’est vrai que le gouvernement slovène est idéologiquement très chargé. Il semble tenté de vouloir imposer ses idées politiques alors qu’une présidence européenne est avant tout un exercice de compromis. Il sera sans doute obligé d’évoluer vers le centre. Il va vite s’en rendre compte à l’image de Janez Jansa, le Premier ministre slovène, attendu de pied ferme ce mardi par le Parlement européen. Cela reste néanmoins à mes yeux un gouvernement qui peut travailler pour l’Europe.
Y a-t-il un problème avec les anciens pays de l’Est ?
Je ne crois pas qu’il faille un « homo europeus » qui agirait et penserait de la même façon. Je ne prêche pas pour une uniformité de vue en Europe. En revanche, je pense qu’il existe un « corpus europeus » autour des valeurs. Il y a un certain modèle de société et de démocratie qui pousse tout le monde à travailler ensemble. Alors, oui, il y a quelques gouvernements qui n’ont pas évolué vers cette défense universelle de notre modèle ; qui mettent sur la même ligne Bruxelles et Moscou ; qui simplifient les choses et polarisent l’opinion. Plusieurs clivages (villes contre territoires, religions, etc.) sont encore très présents dans cette Europe « illibérale ». Tous les pays européens sont passés par là. Il y aura demain une nouvelle génération en Hongrie, en Pologne et en Slovénie qui poussera vers le courant dominant et partagera nos valeurs.
En attendant cela bloque l’UE…
Oui, parfois. Cela gêne comme on l’a vu lors du dernier conseil européen sur la question des LGBT ou de la Russie. Mais ces blocages peuvent aussi aider l’Europe. Ils donnent des arguments à ceux qui veulent avancer plus vite en ayant recours, par exemple, à la majorité qualifiée ou à des formules alternatives. Ce n’est pas facile de bloquer l’UE. Prenez les vaccins ou le plan de relance ! Qui aurait dit, il y a quelques mois, que nous allions acheter quelque 4 milliards de doses pour l’ensemble des pays membres. Il faut voir la partie positive des choses.
L’immigration fait partie des points de blocage. Comment voyez-vous la situation ?
Le principal problème, c’est que nous n’avons pas de politique européenne en matière de migrations. Tous les événements auxquels on assiste dans les îles grecques, à Calais, aux Canaries, à Ceuta en sont le résultat. Or, il y a de quoi s’alarmer alors que 20 millions de personnes en Afrique du nord n’ont pu travailler dans le tourisme du fait de la pandémie ; que les talibans sont en train de reprendre la main en Afghanistan et que le dérèglement climatique pousse les gens à l’exil. C’est pourquoi nous avons mis sur la table, en septembre, le « pacte sur la migration et l’asile ». Il comprend trois volets. Le premier vise à nouer des accords très poussés avec les pays d’origine et de transit. On ne peut pas gérer la situation en interne si on ne le fait pas en externe. Le second volet concerne le renforcement de Frontex et des frontières européennes avec des procédures très claires et des retours rapides. Le troisième touche à la solidarité avec la mise en place d’un système de partage du fardeau sans recourir à des quotas. Dès qu’un Etat membre sollicitera de l’aide, l’idée est de lui offrir, sans conditions, le niveau de solidarité requis. Cela peut être une présence immédiate pour tenir la frontière, des délocalisations rapides ou l’envoi d’équipes pour gérer sur place les demandes d’asile, etc. Au cas où une demande ne serait pas totalement satisfaite, la Commission aura le droit d’imposer aux Etats membres la partie de solidarité manquante. Mais, à mon avis, ce ne sera pas nécessaire car il y aura tout un éventail de types de solidarité.
Quand ce paquet sera-t-il adopté ?
Je compte sur la présidence française pour faire avancer le dossier, tout du moins dans ses premiers mois. La France comme l’Allemagne est favorable à cette proposition mais je suis conscient qu’il puisse y avoir des limites en période de campagne électorale comme ce sera le cas dans les deux pays dans les semaines et mois à venir. Ce serait bien d’arriver à un accord complet d’ici à un an. L’Europe ne peut pas se permettre de ne pas avoir de politique commune en la matière.
Un an, n’est-ce pas déjà trop tard avec la pression qui monte ?
Nous sommes en début de budget, nous avons donc de l’argent pour intervenir dans ces pays. Nous pouvons aussi mobiliser les visas, les préférences commerciales, les bourses Erasmus… Il faut des partenariats gagnants-gagnants pour aider ces Etats à garder les migrants chez eux. Nous devons aussi les pousser à mieux assumer leurs contrôles aux frontières. Ce point fait consensus. C’est moins le cas pour le reste du paquet. Or, certains Etats membres ont indiqué qu’il n’était pas question de faire de la vente à la découpe. C’est tout ou rien.
Comment évoluent les relations avec la Turquie ?
C’est un voisin difficile. Mais comme dans chaque copropriété, il faut bien vivre avec ses voisins. Les Turcs continuent d’accueillir 3,5 millions de réfugiés syriens. Nous travaillons au renouvellement de l’accord avec Ankara, pour un montant d’environ 3 milliards d’euros. Pour la première fois, nous pourrions verser une partie de cette somme directement aux autorités qui gèrent la crise et plus uniquement aux ONG.
Et avec le Maroc et la Libye ?
Il y a eu des tensions avec l’Espagne mais dans l’ensemble, le Maroc joue le jeu. Je ne le vois pas comme un problème systémique. Ni la Libye où pour la première fois nous avons un gouvernement, donc un interlocuteur. Espérons en revanche que l’Afghanistan reste gérable.
Combien de migrants pourraient arriver dans le pire des scénarios ?
Le scénario noir, c’est celui dans lequel on ne sait pas. D’où la nécessité de trouver le plus rapidement possible un accord sur le pacte européen. L’absence de régulation des flux migratoires est aujourd’hui la première force d’attraction pour les trafiquants. Une aubaine !
Vous êtes aussi responsable du risque cyber. Que propose la Commission ?
C’est pour nous la priorité des priorités. La cybersécurité n’est plus cantonnée au silo technologique, c’est une question de sécurité nationale. L’attaque cyber contre le pipeline aux Etats-Unis, qui s’est traduite par une attaque sur une infrastructure physique critique, a servi de « wake up call » au Conseil européen. Tant qu’il ne se passait rien, on regardait le dossier de loin. Dès le mois de novembre, nous avons proposé avec Thierry Breton un paquet cyber qui est aujourd’hui sur la table du législateur. Il comprend une directive pour la sécurité des réseaux, une autre pour la protection des infrastructures critiques (ports, aéroports, nucléaire, réseaux d’énergies…) et la création d’une « cyber unit », un réseau d’experts européens. Notre écosystème doit être capable de répondre automatiquement à toute attaque transnationale.
Nouvelle vague migratoire en Europe ?
Conséquence supplémentaire de la dégradation économique dans certains pays du Maghreb, le volume de migration à destination de l’Europe pourrait augmenter. On a déjà assisté récemment à des vagues de migrants en provenance du Maroc encouragés par l’État marocain suite aux divergences entre le Maroc et l’Espagne sur la question du Sahara occidental.
Par ailleurs en Algérie par exemple il y a maintenant de moins en moins d’espoir d’un vrai changement politique après la répression qui vise les manifestants du Hirak. Là aussi la situation économique et dramatique et nombreux de migrants sont contraints de rejoindre l’Europe pour espérer trouver du travail.
L’Espagne et l’Italie ne parviennent plus à contenir la vague migratoire et réclament e aide et soutien à l’union économique d’où une demande pour que la question migratoire soit inscrite à l’ordre du jour du Conseil européen du 24 et 25 mai? Alors que les arrivées ont repris de plus belle et que l’été s’annonce problématique, Rome attend une réponse européenne, à la fois efficace et humaine, pour gérer les flux annoncés. Car, a affirmé Mario Draghi, «l’Italie n’abandonnera personne dans les eaux italiennes». Côté espagnol, la question se pose du sort de milliers de mineurs marocains présents sur le territoire.