Propos de bobos « La migration transgressive: l’avenir du monde » !!
La mondialisation nous oblige à inventer une gouvernance globale des migrations, là où le bricolage répressif européen ne fait qu’aggraver le mal, défendent, dans une tribune au « Monde », la présidente de France terre d’asile, Najat VALLAUD-BELKACEM, ancienne ministre mariée à un haut fonctionnaire et le politiste Bertrand Badie .
Le point de vue typique des bobos de gauche qui acceptent finalement que des territoires entiers du monde ne se développent pas et que les migrations y compris transgressives s’y substituent pour combler l’abandon des pays en développement. Sans parler de la rhétorique hors-sol sur l’évolution de la société. NDLR
Le débat désormais quotidien autour du thème de l’immigration surprend par sa cécité face aux mutations réelles de notre monde. Il semble tout droit sorti du siècle dernier, même d’un millénaire révolu, de cette époque où une Europe dominante disposait des moyens de faire de l’absolue souveraineté de ses seuls Etats un principe efficace et respecté de régulation internationale. Avons-nous seulement compris que ce monde-là n’existe plus ?
Si l’on veut traiter humainement et rationnellement des questions migratoires d’aujourd’hui, il faut d’abord changer de logiciel, tirer les conséquences évidentes d’une mondialisation qui appartient au cycle présent de notre histoire, et qui modifie profondément la donne du fait migratoire.
Une telle rupture n’a pas seulement altéré les paramètres techniques de notre temps, facilitant les transports, réduisant les distances, augmentant la visibilité des lieux plus favorables et plus éloignés : autant de facteurs qui donnent déjà une force inédite à la mobilité humaine… Mais elle a surtout atteint les comportements sociaux, créant au fil du temps un imaginaire mondialisé qui touche chaque individu − n’est-ce pas notre cas ? celui de nos enfants ? −, quelle que soit sa condition, de plus en plus connecté à un monde qui suscite attraits, désirs, volonté d’accomplissement, affectant ainsi durablement la façon d’être de chacun dans un environnement fortement élargi.
La mondialisation des êtres humains
C’est dire que la migration, jadis exceptionnelle, voire transgressive, devient peu à peu l’avenir du monde. Là où la sédentarité, la fixité, l’enfermement prennent lentement mais sûrement les formes du passé, pour incarner à leur tour l’exception de demain.
Est-ce à dire qu’il n’y a qu’à se laisser porter par ce vent nouveau ? Non : au contraire, cette mutation nous oblige, mais dans un sens totalement opposé à ce qu’un conservatisme béat conduit à conclure. Si nous quittons un monde statique pour nous adapter à celui de la mobilité, tout reste à faire pour en définir les règles nouvelles. Pour concevoir ce temps de la mondialisation des êtres humains, nous qui avons su sans trop de peine concevoir celle des marchandises. Pour parvenir à cette gouvernance globale des migrations optimisant le bien-être de ses trois protagonistes : sociétés de départ, sociétés d’accueil et migrants eux-mêmes.