Croissance Chine : du mieux
Un léger mieux pour l’économie chinoise cependant hypothéquée par la modeste reprise de la demande internationale et par la bulle financière chinoise L’économie chinoise a progressé de 6,9% au premier trimestre sur un an, un rythme légèrement supérieur aux attentes, montrent les chiffres publiés lundi par le Bureau national de la statistique. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une croissance de 6,8% au premier trimestre, comme au dernier trimestre de l’année dernière. C’est le rythme de croissance le plus soutenu enregistré par l’économie chinoise depuis le troisième trimestre de l’année 2015. Le gouvernement chinois vise une croissance de 6,5% en 2017, légèrement en deçà de l’objectif de l’année dernière, de 6,5-7%, et du taux de croissance de 6,7% enregistré en 2016, le plus faible depuis 26 ans. En rythme trimestriel, la croissance au premier trimestre 2017 est de 1,3%, à comparer avec une progression de 1,7% pour la période octobre-décembre 2016. Les économistes anticipaient un progrès trimestriel de 1,6%. Les ventes au détail, la production industrielle et les exportations ont enregistré une progression supérieure aux attentes au mars. La production industrielle a augmenté de 7,6% le mois dernier et la production d’acier a atteint un niveau sans précédent, selon des calculs de Reuters, signe d’une reprise industrielle globale qui soutient les prix du minerai de fer et du charbon à coke. Ces bons indicateurs sont susceptibles de soutenir les marchés financiers mondiaux, mais ils nourrissent cependant les craintes que Pékin ne s’appuie sur des leviers de croissance peu soutenables et n’accumule les risques liés à la dette. De nombreux analystes anticipent un ralentissement de l’économie chinoise au cours de l’année, à mesure que l’effet des politiques de relance s’atténue et que les autorités locales durcissent leurs politiques de contrôle des prix immobiliers. La Chine, moteur important de l’économie mondiale, a enregistré l’an passé une performance de 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle. Pékin, qui visait en 2015 une croissance « d’environ 7% », tente de rééquilibrer l’économie chinoise vers la consommation intérieure, l’innovation et les services, en diminuant la dépendance à l’égard des exportations et des investissements, mais la transition s’avère difficile, et le ralentissement de la croissance inquiète les investisseurs. Le record des nouveaux prêts bancaires et une augmentation de la dépense publique, ont alimenté les craintes des responsables chinois quant à un surendettement et une surchauffe du marché immobilier. La Chine vise une croissance de sa masse monétaire M2 autour de 12% cette année, un objectif inférieur à celui de 2016, autour de 13%. L’objectif de déficit budgétaire est maintenu à 3% du produit intérieur brut (PIB) pour 2017, inchangé par rapport à l’an dernier. Sur l’ensemble de l’année 2016, le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté de 6,7%, au milieu à peu près de l’objectif du gouvernement qui était compris entre 6,5% et 7%. La croissance de 2016 est la plus faible depuis 26 ans. La Chine va continuer à appliquer une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente, a déclaré dimanche le Premier ministre, ajoutant que le gouvernement mettrait en oeuvre des réformes axées sur l’offre et prendrait des mesures pour garantir la sécurité du secteur financier. « En général, la position de politique de la Chine s’est tournée vers le ‘contrôle des risques’ et le ‘dégonflement des bulles’. Cela veut dire que la politique monétaire va graduellement se resserrer », estime Zhou Hao, économiste spécialiste des marchés émergents pour Commerzbank AG à Singapour.