Biodiversité : encore un micro plan d’Élisabeth Borne
Face au constat dramatique de la biodiversité, le gouvernement va encore sortir un micro plan pour donner l’impression qu’il se préoccupe d’une question qui menace l’existence même du vivant. Le constat est sans appel : un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans le monde.La nouvelle stratégie nationale biodiversité (S and B) va ce réduire à un engagement inférieur de 500 millions d’euros parents en grande partie va se limiter en réalité à la suppression de subventions néfastes à la biodiversité. Pour le reste on va se contenter d’incitations auprès des entreprises et de la société.
On comprend évidemment cette campagne d’information auprès des entreprises qui par leur activité peuvent conduire à la détérioration supplémentaire de la bio diversité mais l’enjeu dépasse et de loin les responsabilités des chefs d’entreprise. C’est un enjeu de vie pour tout ce qui est vivant et le gouvernement devrait commencer par analyser la cohérence de toutes ses propres orientations sur les sujets régaliens (et autres) avec cette préservation du vivant (notamment le rôle des infrastructures, de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et du développement économique global.
« C’est un déclin sans précédent, surtout par sa rapidité. Il y a eu des grandes extinctions d’espèces par le passé, mais aujourd’hui c’est 100 à 1.000 fois plus rapide. L’autre grande spécificité de ce déclin, c’est qu’il est essentiellement dû aux activités humaines », rappelle Jérôme Gestin, directeur général délégué adjoint du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
La France, qui regorge d’un patrimoine naturel extrêmement riche, avec quelque 200.000 espèces recensées, et 600 nouvelles décrites chaque année en majorité en Outre-mer, n’est pas épargnée par ce mouvement, loin de là. Sur notre territoire, 43% des chauves-souris ont disparu depuis 2006 et 66% des espèces de papillons de jour se sont éteintes dans au moins un département. Pis encore, entre 2011 et 2020, la perte de biodiversité en France s’est aggravée.
Le gouvernement compte en fait sur une démarche facultative , la mise en œuvre d’une directive européenne, dite « CSRD » (Corporate Sustainability Reporting Directive), sur le reporting extra-financier, pour renforcer la place de la biodiversité dans la stratégie des entreprises, et donc leur responsabilité face à ses enjeux.