Archive pour le Tag 'Michelin'

Michelin : Cholet et de Vannes liquidées

Michelin : Cholet et de Vannes liquidées

C’est évidemment un énorme choc pour les deux villes moyenne concernées par  la liquidation des usines de Michelin située à Cholet et V annes. Joué-lès-Tours étant  pour l’instant épargnée. C’est toute l’économie locale qui va se trouver bouleversée. En cause notamment le manque de compétitivité en particulier sur les pneus  Premium venus d’Asie. 
La direction de Michelin estime que cela découle, « de l’arrivée massive de produits importés d’Asie à bas coût ». Cela a transformé le marché au détriment des segments premium de Michelin. La direction de Michelin regrette aussi« la dégradation continuelle des conditions de compétitivité ».

Michelin se dit « conscient des conséquences de cette décision »« Notre engagement, c’est de ne laisser personne au bord du cheminNous mettrons tous les moyens nécessaires pour que tous les salariés puissent rebondir professionnellement. »

Alors que l’avenir d’un autre site, celui de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), était aussi menacé, Michelin affirme que son activité se poursuivra….pour linstant (NDLR). Cette usine, qui compte 155 salariés, fabrique notamment des membranes de cuisson utilisées pour la fabrication des pneus, et des tissus calandrés. 

Pneumatiques : activités en baisse chez Michelin

Pneumatiques : activités en baisse chez Michelin

 

Conséquence directe de la mollesse de la conjoncture internationale notamment de la demande des ménages, certaines usines françaises des pneus Michelin ont été mises à l’arrêt pendant quelques semaines à cause de la baisse du marché mondial dans le secteur, a indiqué le groupe mardi, détaillant des informations du Parisien. Ces arrêts concernent pour le moment les pneus de spécialités. Les sites de Troyes (Aube, pneus agricoles) et du Puy-en-Velay (Haute-Loire, génie civil), sont arrêtés pour environ trois semaines, avec des salariés au chômage partiel, «pour pallier des baisses de charge conjoncturelles», a expliqué Michelin.

 

Du côté des voitures, le sujet de la baisse d’activité a également «été évoqué à plusieurs reprises» sur les sites de Cholet (Maine-et-Loire), Vannes (Morbihan) et Tours (Indre-et-Loire), qui fabriquent des produits semi-finis et des pneus, a précisé le groupe.

Salaire-Un  » SMIC » Michelin !

Salaire-Un  » SMIC » Michelin !

Michelin annonce la mise en place d’un  minimum salarial pour ses employés qui constitue une sorte de SMIC interne. Mais un montant qui pourra varier selon les régions et les conditions économiques et sociales. 

Ce montant qui varie selon chaque pays et même chaque région n’a rien à voir avec le salaire minimum. Ainsi en France, ce salaire annuel « décent » pour un employé de Michelin à Paris s’établit à 39 638 euros par an et à 25 356 euros à Clermont Ferrand alors que le Smic annuel atteint 21 203 euros. « Le salaire minimum en France n’est pas suffisant aux yeux de Michelin pour répondre à ce que nous estimons être un salaire décent », estime Florent Ménégaux, le président du groupe Michelin. Celui-ci doit pourvoir aux besoins d’une famille comprenant en moyenne deux enfants et deux parents.

 

À noter cependant le phénomène d’internationalisation de la production de Michelin qui progressivement fabrique moins dans les pays développés et davantage dans les pays à faible coût de main-d’œuvre.. Sa bonne santé, Michelin la doit à l’internationalisation. Depuis plusieurs années, ses capacités de production ont basculé vers des usines géantes situées dans des pays où la main-d’œuvre est meilleur marché : l’Inde, la Chine et le Brésil.
À Pékin, Michelin propose 69 312 yuans à ses employés soit deux fois et demie plus que le salaire moyen local. Aux États-Unis à Greenville, la paie d’un ouvrier du fabricant de pneus (42 235 dollars) est presque trois fois supérieure au montant minimum (14 790 dollars).

Plus récemment, la firme a décidé d’aller plus loin en mettant en place une « protection sociale universelle » pour ses salariés partout dans le monde. Elle couvre l’accès aux soins, le congé maternité/ adoption de 14 semaines et le versement d’un capital d’au moins un an de salaire à la famille lors du décès d’un salarié et le versement d’une rente d’éducation pour les enfants jusqu’à la fin des études supérieures. « Lors de l’épidémie de Covid, nous avons eu 50 décès au sein du groupe. C’est à ce moment-là que nous avons pensé à la création du programme Michelin One Care », explique Florent Ménégaux.

Une réinvention de la politique sociale des origines ? «C’est fidèle à nos valeurs. On ne peut pas demander à nos salariés de s’engager dans un projet collectif s’ils sont en mode de survie. Ils ont besoin d’une rémunération de base pour pouvoir se projeter», justifie le dirigeant. Michelin cherche aussi à fidéliser ses employés dont le taux de turnover avait dangereusement grimpé ces dernières années. «Nous avions par le passé un taux d’attrition de 7% à 8%. Celui-ci a grimpé à 12 et 13% en 2021 et en 2022, rappelle Jean-Claude Pats, le directeur du personnel du groupe Michelin. Il a tendance à refluer mais il reste encore très important pour le groupe».

Un  » SMIC » Michelin !

Un  » SMIC » Michelin !

Michelin annonce la mise en place d’un  minimum salarial pour ses employés qui constitue une sorte de SMIC interne. Mais un montant qui pourra varier selon les régions et les conditions économiques et sociales. 

Ce montant qui varie selon chaque pays et même chaque région n’a rien à voir avec le salaire minimum. Ainsi en France, ce salaire annuel « décent » pour un employé de Michelin à Paris s’établit à 39 638 euros par an et à 25 356 euros à Clermont Ferrand alors que le Smic annuel atteint 21 203 euros. « Le salaire minimum en France n’est pas suffisant aux yeux de Michelin pour répondre à ce que nous estimons être un salaire décent », estime Florent Ménégaux, le président du groupe Michelin. Celui-ci doit pourvoir aux besoins d’une famille comprenant en moyenne deux enfants et deux parents.

 

À noter cependant le phénomène d’internationalisation de la production de Michelin qui progressivement fabrique moins dans les pays développés et davantage dans les pays à faible coût de main-d’œuvre.. Sa bonne santé, Michelin la doit à l’internationalisation. Depuis plusieurs années, ses capacités de production ont basculé vers des usines géantes situées dans des pays où la main-d’œuvre est meilleur marché : l’Inde, la Chine et le Brésil.
À Pékin, Michelin propose 69 312 yuans à ses employés soit deux fois et demie plus que le salaire moyen local. Aux États-Unis à Greenville, la paie d’un ouvrier du fabricant de pneus (42 235 dollars) est presque trois fois supérieure au montant minimum (14 790 dollars).

Plus récemment, la firme a décidé d’aller plus loin en mettant en place une « protection sociale universelle » pour ses salariés partout dans le monde. Elle couvre l’accès aux soins, le congé maternité/ adoption de 14 semaines et le versement d’un capital d’au moins un an de salaire à la famille lors du décès d’un salarié et le versement d’une rente d’éducation pour les enfants jusqu’à la fin des études supérieures. « Lors de l’épidémie de Covid, nous avons eu 50 décès au sein du groupe. C’est à ce moment-là que nous avons pensé à la création du programme Michelin One Care », explique Florent Ménégaux.

Une réinvention de la politique sociale des origines ? «C’est fidèle à nos valeurs. On ne peut pas demander à nos salariés de s’engager dans un projet collectif s’ils sont en mode de survie. Ils ont besoin d’une rémunération de base pour pouvoir se projeter», justifie le dirigeant. Michelin cherche aussi à fidéliser ses employés dont le taux de turnover avait dangereusement grimpé ces dernières années. «Nous avions par le passé un taux d’attrition de 7% à 8%. Celui-ci a grimpé à 12 et 13% en 2021 et en 2022, rappelle Jean-Claude Pats, le directeur du personnel du groupe Michelin. Il a tendance à refluer mais il reste encore très important pour le groupe».

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Il se confirme évidemment que les grandes société ont finalement profité de l’inflation et cela en dépit du tassement de la croissance. En clair ils ont rajouté des hausses indues à l’évolution de l’inflation générale. Après Total, après d’autres Michelin affiche donc un résultat en progression. Michelin doit aussi son résultat à une certaine diversification et cela dans un champ international.

Un bénéfice opérationnel record en 2023, à 3,6 milliards d’euros, en hausse de plus de 5% par rapport à 2022. L’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) progresse quant à lui de 4%, à 5,5 milliards d’euros, et la marge opérationnelle augmente légèrement de 0,7 point, à 12,6%. Et ce, malgré une diminution de la vente des pneus de 4,7% et un effet de change négatif de 2,9% de l’euro qui baissent le chiffre d’affaires du groupe de 0,8% cette année, à 28,3 milliards d’euros.

Cette rentabilité s’explique par les autres activités de Michelin, en hausse de 10%, où l’entreprise s’applique davantage de marges.

Pour 2025, Michelin anticipe une hausse plus importante de son résultat grâce aux bénéfices de sa restructuration. En novembre, l’entreprise française a ainsi supprimé deux usines en Allemagne et 1.500 emplois. De plus, le groupe va lancer un programme de rachat d’actions, qui pourrait représenter jusqu’à 1 milliard d’euros sur la période 2024-2026.

Michelin : du pneu à la pharmacie et à l’hydrogène

Michelin : du pneu à la pharmacie et à l’hydrogène

 

Michelin semble s’engager dans une reconversion progressive qui pourrait passer par la pharmacie et l’hydrogène. De toute façon, la plupart des usines de production de Michelin se trouvent  désormais à l’étranger par ailleurs la firme est menacée par les pneus bon marché asiatique.

La firme a déclaré dans une présentation stratégique jeudi qu’elle prévoyait un chiffre d’affaires en 2030 de 34 milliards d’euros, contre 20,5 milliards l’an dernier.

Elle s’attend à ce que la croissance la plus rapide provienne de son activité de fabrication de systèmes d’alimentation à hydrogène pour les véhicules. Il a déclaré que cela passerait d’une prévision de 200 millions d’euros en 2025 à 1,5 milliard d’ici la fin de cette décennie.

Il a déclaré qu’il espérait également une croissance rapide dans les nouveaux domaines de l’impression 3D en métal et des dispositifs médicaux.

«Tout en restant fidèle à notre ADN, le profil de l’entreprise évoluera considérablement d’ici 2030, avec un rôle plus important pour les nouvelles activités à forte valeur ajoutée autour et au-delà de la fabrication de pneus», a déclaré le directeur général Florent Menegaux dans un communiqué.

Dans son activité de pneus traditionnelle, elle a déclaré qu’elle réaliserait une croissance en transférant une partie de la production vers des sites à moindre coût et en se concentrant sur des pneus à marge plus élevée.

Michelin et le fabricant français de pièces automobiles Faurecia possèdent ensemble une entreprise appelée Symbio, qui fabrique des systèmes de piles à hydrogène pour les véhicules légers, les véhicules utilitaires et les camions.

L’hydrogène a été présenté pendant des décennies comme une alternative aux combustibles fossiles, mais les tentatives de le commercialiser pour une utilisation dans les véhicules et l’industrie ont échoué.

Les sociétés japonaises Toyota Motor Corp, Honda Motor Co et Hyundai Motor sont à ce jour les seuls grands constructeurs automobiles à vendre des véhicules à pile à hydrogène aux consommateurs. Les ventes sont modestes.

Néanmoins, l’Union européenne, la Grande-Bretagne, le Japon et la Corée du Sud, ainsi que des sociétés pétrolières et gazières de premier plan telles que Royal Dutch Shell, BP et Total ont prévu d’investir massivement dans l’hydrogène. (1 USD = 0,8403 euros)

Michelin : suppressions de postes , « C’est pas le moment »(Laurent Berger)

Michelin : suppressions de postes , « C’est pas le moment »(Laurent Berger)

 

À juste titre, le secrétaire général de la CFDT estime que l’annonce de suppressions de postes chez Michelin est particulièrement inopportune dans la période. Cela d’autant plus qu’il s’agit de viser 2400 emplois sur trois ans. On sait que Michelin est évidemment victime de la concurrence déloyale des pneus à bas coût produit notamment en Chine. À cet égard, on peut s’interroger sur la pertinence de l’accord de principe récent concernant les investissements réciproques entre l’union économique et la Chine.  on ne peut en effet contester l’envahissement de produits chinois et en même temps ouvrir encore davantage les portes de leurs investissements.

« On peut comprendre qu’une entreprise ait besoin de s’adapter, il y a une période pour le faire et cette période tombe très très mal », a-t-il déploré. « Dans un moment où les chiffres du chômage augmentent, annoncer dans un grand groupe industriel, la suppression de 2.400 emplois c’est énorme« , dit le secrétaire général de la CFDT.

Michelin s’est engagé à recréer autant de postes qu’il en supprime. « On est habitué à ce que Michelin tienne ses engagements. Mais attention, si ce n’est pas le cas, la parole de Michelin sera gravement mise en cause », explique Laurent Berger.

« Ce n’est pas le moment », a-t-il insisté. « J’en appelle à du dialogue social avec Michelin. S’ils ne passent pas par un accord cadre pour regarder comment cela doit se faire, il y aura je crois beaucoup de perturbations », estime-t-il.

Michelin : 2300 postes supprimés

Michelin : 2300 postes supprimés

2300 postes seront supprimées en trois ans chez Michelin. Récemment, le groupe soumis à la concurrence des pneus à prix cassés a supprimé près de 1.500 postes, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et aux États-Unis. Il a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.

Plus loin dans le temps, Michelin avait déjà effectué en 1999 une coupe historique de 7.500 postes. Cette restructuration avait choqué l’opinion publique, poussant le Premier ministre d’alors, Lionel Jospin, à souligner qu’il ne fallait pas « tout attendre de l’État ». Edouard Michelin, alors tout jeune président du groupe, avait regretté une maladresse dans l’annonce du plan.

Le groupe est confronté depuis une dizaine d’années à « l’arrivée massive de produits à bas coûts » sur le marché mondial du pneu, souligne dans un communiqué la direction de Michelin. « Michelin n’abandonne pas la France » et « va réinvestir une partie des économies réalisées dans le développement de nouvelles activités », assure Florent Menegaux.

Ses 15 sites industriels dans l’Hexagone se sont progressivement spécialisés dans les pneumatiques haut de gamme, agricoles, industriels, ou de compétition. En parallèle, Michelin poursuit « sa stratégie de localisation en France de nouvelles activités à forte valeur ajoutée », comme la pile à hydrogène, l’impression 3D, les colles ou le recyclage des déchets plastiques. À horizon 2030, Michelin souhaite que 30% de son chiffre d’affaires soit réalisé hors pneus.

Usine Michelin : nouvelle fermeture à La Roche-sur-Yon

Michelin : nouvelle  fermeture à  La Roche-sur-Yon 

Après Joué les Tours, après d’autres, ce sera au tour de la  Roche-sur-Yon de fermer sa production d’ici 2020  de pneus surtout destines au PL.

 

Si Michelin demeure un leader mondial incontesté, on note que les effectifs en France ne cessent de se réduire au profit des implantations à étranger.

.

 

Depuis la fin des Trente Glorieuses, plus de 15.000 emplois ont été supprimés en trente ans chez Michelin, les cadres remplaçant peu à peu les ouvriers. Si le groupe est présent dans 170 pays, le nombre d’agents de production dans les différents sites de production de l’agglomération clermontoise est en baisse constante. En 1992, il y avait 8.000 agents. Vingt ans plus tard, fin 2012, il n’y en avait plus que 4.000 dans la capitale auvergnate. Au total, entre ces deux dates, les effectifs clermontois sont passés de 16.500 à 12.500 ; et sou la barre des 10 000 en 2018.  On est loin du pic des 28.000 salariés, atteint en 1982.

A la Roche-sur-Yon, 619 salariés sont concernés par la fermeture du site. Cette fermeture constitue un véritable drame économique et social pour cette région. Le problème des grosses implantations industrielles dans les régions, c’est souvent qu’elle constitue l’unique poumon économique. Un atout évidemment quand l’usine est en pleine production mais une catastrophe quand la production diminue voire s’arrête totalement surtout sans prévis suffisant comme à la Roche-sur -Yon. La date de 2020 est en effet toute proche. Il n’y aura pas de possibilités de reprise du site avec l’emploi correspondant d’ici là.

 

 

 

 

 

Michelin : nouvelle fermeture à La Roche-sur-Yon

Michelin : nouvelle  fermeture à  La Roche-sur-Yon 

 

Après Joué les Tours, après d’autres, ce sera au tour de la  Roche-sur-Yon de fermer sa production d’ici 2020  de pneus surtout destines au PL.

 

Si Michelin demeure un leader mondial incontesté, on note que les effectifs en France ne cessent de se réduire au profit des implantations à étranger.

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Depuis la fin des Trente Glorieuses, plus de 15.000 emplois ont été supprimés en trente ans chez Michelin, les cadres remplaçant peu à peu les ouvriers. Si le groupe est présent dans 170 pays, le nombre d’agents de production dans les différents sites de production de l’agglomération clermontoise est en baisse constante. En 1992, il y avait 8.000 agents. Vingt ans plus tard, fin 2012, il n’y en avait plus que 4.000 dans la capitale auvergnate. Au total, entre ces deux dates, les effectifs clermontois sont passés de 16.500 à 12.500 ; et sou la barre des 10 000 en 2018.  On est loin du pic des 28.000 salariés, atteint en 1982.

A la Roche-sur-Yon, 619 salariés sont concernés par la fermeture du site. Cette fermeture constitue un véritable drame économique et social pour cette région. Le problème des grosses implantations industrielles dans les régions, c’est souvent qu’elle constitue l’unique poumon économique. Un atout évidemment quand l’usine est en pleine production mais une catastrophe quand la production diminue voire s’arrête totalement surtout sans prévis suffisant comme à la Roche-sur -Yon. La date de 2020 est en effet toute proche. Il n’y aura pas de possibilités de reprise du site avec l’emploi correspondant d’ici là.

 

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Michelin lance le pneu increvable …mais plus cher ?

Michelin lance le pneu increvable …mais plus cher ?

Il faut sans doute saluer ce projet actuellement en cours d’expérimentation concernant le nœud increvable. On sait que Michelin a toujours été à la pointe de la recherche dans son domaine d’activité, qu’il a aussi beaucoup été imité. Cette fois ce pneu  increvable constituerait une évolution majeure sans doute d’abord pour la sécurité. Aussi du fait qui n’est jamais très agréable d’avoir à installer une roue de secours surtout lorsque la circulation est dense et l’espace rare.  Le tour du pneu est tenu par un maillage en caoutchouc qui permet d’absorber les chocs et les aspérités de la route. Dans une vidéo de présentation, on voit le prototype s’écraser sur un nid-de-poule afin d’en épouser la forme avant de revenir à sa forme normale. Une question se pose quand même à savoir la durée de ce nouveau pneu et son coût. D’une manière ou d’une autre, une surface de la roue sera en contact avec l’infrastructure et l’usure est inévitable. Combien pourra durer le nouveau pneu comparé à l’existant et qu’elle sera son prix ?

« Pour un capitalisme apaisé » ? (J.-D. Senard, Michelin)

« Pour un capitalisme apaisé » ? (J.-D. Senard, Michelin)

Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, s’explique  dans la Tribune sur  le rapport concernant sur le rôle de l’entreprise qu’il cosigne avec Nicole Notat (ancienne secrétaire générale de la CFDT), un rapport qui s’inscrit dans un chemin entre capitalisme d’Etat et capitalisme anglo-saxon.

 

Vous avez décidé de quitter votre poste dans un an pour le laisser à votre directeur général, Florent Menegaux. Il prendra la tête d’une entreprise qui se porte bien, puisque le groupe Michelin a réalisé 1,7 milliard de profit l’an dernier. Pourtant, dans le rapport que vous avez rédigé avec Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT, dans le cadre de la mission « Entreprise et intérêt général », vous dites que le but d’une entreprise n’est pas seulement de faire du profit. Quel doit être selon vous le rôle de l’entreprise au XXIe siècle ?

JEAN-DOMINIQUE SENARD - Pour ce rapport, avec Nicole Notat, nous avons auditionné 200 personnes, tout le spectre du monde politique, social et intellectuel français. Nous sommes parvenus au constat qu’il existe une attente immense pour qu’il y ait un signal de l’évolution des entreprises dans notre pays. Cela nous a amenés à proposer de modifier le socle de la définition de l’entreprise dans notre Code civil. Pour y écrire que les entreprises ne sont pas là uniquement pour réaliser des profits, mais qu’elles se doivent aussi d’être attentives à considérer les enjeux sociaux et environnementaux. Nous voulons ainsi responsabiliser l’entreprise. Pas en augmentant l’intensité législative. J’ai toujours dénoncé les carcans réglementaires excessifs : il faut faire confiance à la responsabilité des entreprises. La RSE, la responsabilité sociale et environnementale, fait déjà partie de la vie des entreprises et ses acteurs ont besoin que cela soit reconnu alors qu’en France il y a encore une méfiance vis-à-vis de l’entreprise et notamment de la grande. La montée du populisme s’explique en partie par cette forme de méfiance vis-à-vis d’elles. Si cela devait continuer, si on laissait le soupçon se propager, on se préparerait un avenir compliqué. Nous avons essayé de proposer un chemin pour réconcilier les citoyens avec les entreprises. Car il n’y a qu’en France qu’il y ait cette atmosphère négative. Il est temps d’en sortir. Ainsi, proposer de définir la « raison d’être » d’une entreprise doit être un moyen de fédérer des collaborateurs de plus en plus, surtout les jeunes générations, à la recherche de sens, et de créer de l’engagement, et ainsi d’être un socle d’amélioration de sa compétitivité. L’engagement sans sens, cela n’existe pas.

La définition de la raison d’être de l’entreprise divise les patrons au sein du Medef ou de l’Afep. Vous êtes un révolutionnaire ? Comment rassurer ceux qui s’en inquiètent ?

Si amener les entreprises à définir leur raison d’être, c’est être révolutionnaire, je veux bien l’être. Mais c’est du bon sens. Je n’ai pas de doute sur le fait que tous les chefs d’entreprise ont une raison d’être pour leur entreprise. C’est son étoile polaire, son ADN, mais aussi ses racines. Ce sont des mots, mais cela compte. Michelin a une raison d’être, qui n’est pas dans nos statuts, mais qui n’a pas changé depuis 125 ans. Ce n’est pas théorique, cela vaut la peine de le dire et c’est bon pour l’engagement des salariés. Il y a une demande dans ce sens de la part d’entreprises de toutes tailles qui souhaitent marquer le fait qu’elles n’ont pas pour seule vocation de faire du profit, qu’elles ont une mission. Pour qu’elles aient cette satisfaction, faisons en sorte qu’elles puissent l’intégrer dans leurs statuts. Cela nécessite de publier des critères de réussite qui puissent être évalués. On verra si le gouvernement retient ce point, mais je serais déçu si ce n’était pas le cas. Quant au risque d’un excès de judiciarisation, je suis sensible au sujet. Cela a été au coeur de nos réflexions. Nous nous sommes entourés de compétences juridiques pour trouver les mots. Ce qui devrait rassurer ceux qui s’inquiètent. Il n’y a pas de quoi. On aurait pu imaginer d’aller jusqu’à une obligation de résultat, mais cela aurait pu entraîner des dérives. Ce n’est pas le cas. On nous a opposé la soft law, l’autorégulation. Nous ne sommes pas d’accord. Le Code civil c’est notre langage commun, c’est là-dessus que les juges se prononcent. La soft law, je suis pour. Il y a des choses admirables écrites sur la complémentarité entre droit souple et droit dur. Le droit souple peut permettre d’améliorer le droit dur. Mais c’est une erreur de penser que le droit souple préserve de toute juridiciation. Dans l’affaire Erika, l’entreprise avait été condamnée pour avoir enfreint son règlement intérieur. Attention donc à ce qu’on écrit dans le droit souple, car cela peut servir de référence. J’ai été séduit en travaillant sur le rapport d’avoir la possibilité de rendre au droit français son rôle de phare en Europe. Le Code civil n’avait que peu été touché depuis Napoléon. Si ce rapport peut servir d’aiguillon et qu’une culture européenne émerge, j’en serais ravi. On n’a pas eu en Europe la force de créer un capitalisme humaniste différent du capitalisme anglo-saxon ou d’État. Il faut qu’on arrive à créer cela, sans quoi nous ne serons rien. Si le rapport peut servir d’éveil, tant mieux. Les PME sont extraordinairement volontaristes, le niveau d’engagement des acteurs de la RSE nous a surpris. Nous espérons que notre rapport agira comme un accélérateur. Le mouvement est là, il y a une attente. Beaucoup d’entreprises veulent voir leur engagement reconnu. Si certains considèrent que la raison d’être, c’est cosmétique, ils se trompent. On ne peut pas tricher avec les salariés très longtemps, ou on n’a plus de crédibilité. Je pense que cela sera vertueux et que cela contribuera à renforcer la confiance avec le citoyen.

Vous proposez d’aller vers plus de participation des salariés aux décisions, ce qui fait aussi débat. Est-ce dans la culture française de mettre en place une codétermination à l’allemande ? Votre rapport peut-il déclencher un changement ?

Avec Nicole Notat nous avons voulu être audacieux et responsables. Nous venions d’horizons différents, mais nous nous sommes rejoints. Toutes les expériences en la matière se sont montrées positives, à de rares exceptions qui s’expliquent par un manque de formation des administrateurs salariés. Chez Michelin, nous avons fait entrer un représentant des salariés au conseil de surveillance. L’expérience a été très positive et le rôle de cette personne a été supérieur à nos attentes. J’ai travaillé en Allemagne où cela se fait depuis 25 ans. La France ne doit pas imiter l’Allemagne, nous n’avons pas la même culture. Ce que je dis, c’est qu’il faut consolider ce qui existe et faire entrer des salariés dans les conseils ou les organes délibératifs, avec un nombre de salariés proportionnel à la taille du conseil entre 1 et 3, et attendre le retour d’expérience pour voir s’il faut aller plus loin. Si on veut accélérer l’histoire, c’est un moyen de le faire.

Comment mesurez-vous l’engagement de vos salariés chez Michelin ?

Nous faisons une enquête mondiale annuelle auprès de nos 110 000 salariés et avons un taux de retour de 96 %, avec du verbatim. Cela nous a permis de mesurer une progression de notre engagement de 10 points en cinq ans. C’est lié à notre raison d’être, mais pas seulement. C’est aussi le résultat d’un immense travail sur la responsabilisation des équipes. Pas de l’autogestion, mais de l’autonomie dans un cadre défini. C’est pour moi un émerveillement de voir dans nos usines, des îlots de production qui prennent en main leur semaine de travail, se répartissent les tâches, les compétences, les congés… L’entreprise est boostée par cet engagement. Cela a pris 12 ans, mais cela génère du bien-être au travail. On ne reviendra pas en arrière, c’est un phénomène de fond.

Quelles autres politiques en matière d’engagement menez-vous ?

Nous avons été précurseurs en matière de télétravail. Cela se passe bien et cela contribue à la mixité. Les grèves de la SNCF vont accélérer ce processus. En ce qui concerne l’actionnariat salarié, nous pourrions mieux faire. Nous ne sommes pas un modèle. Nous allons travailler à augmenter le nombre de salariés actionnaires. En matière de négociation, Michelin a très tôt compris que les améliorations se font au plus près du terrain. Nous sommes parvenus à sauver certains sites en engageant des discussions. Les salariés nous ont dit ce qu’il fallait faire pour s’en sortir. Ils en savent parfois plus que nous.

Vous êtes un Ovni ou êtes-vous de plus en plus nombreux parmi les grands dirigeants du CAC 40 à dire que les salariés en savent plus que vous ?

J’ai l’impression de dire des choses de bon sens pour nous les chefs d’entreprise. Mais il ne faut pas se tromper de combat. Nous sommes dans un pays où il y a encore beaucoup d’opposition au capitalisme. C’est pourtant le sens de l’histoire, il faut trouver un chemin équilibré et acceptable vers un capitalisme apaisé. Je n’aime pas parler d’entreprise libérée. Je préfère parler d’entreprise responsabilisée. Je suis fier, après treize ans chez Michelin, d’avoir libéré la parole. J’ai été le premier gérant à recevoir les syndicats dans mon bureau. Le monde actuel a besoin de respirer. Les gens ont besoin de savoir où on va. C’est comme cela qu’on sauvera nos entreprises. La seule limite serait une dérive managériale, que les managers ne prennent pas le train en marche. Ce n’est pas facile pour eux de comprendre qu’après trente ans de contrôle des commandes, il faut devenir conseil, libérateur d’énergie. Les syndicats aussi doivent évoluer pour passer de l’opposition à l’accompagnement. Tout cela demande formation, patience et pédagogie. Mais après, c’est juste formidable.

On va fêter l’anniversaire de l’accès au pouvoir d’Emmanuel Macron, qui avait voulu lorsqu’il était ministre de l’Économie que l’objet social dans l’entreprise soit réformé. Vous lui avez remis ce rapport. Quelle garantie avez-vous qu’il ira aussi loin que vous le souhaitez ?

Ce sujet avait déjà été évoqué en 1995 dans le rapport Viénot sur la gouvernance des entreprises. Emmanuel Macron l’avait évoqué dans plusieurs discours. Il est à l’origine de l’initiative portée par quatre ministres : Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Nicole Belloubet, ministre de la Justice et Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Ce rapport correspond à la perception d’Emmanuel Macron qui souhaite faire cesser la méfiance vis-à-vis des acteurs économiques, mais nous avons eu toute indépendance pour le rédiger. Je suis optimiste sur ce qui en ressortira. Nous aurons la réponse en mai lors de la présentation de la loi Pacte.

Concernant Michelin, quelles sont les tendances qui vont transformer l’entreprise et comment la voyez-vous dans dix ans ?

La raison d’être de notre groupe, c’est d’offrir à chacun la meilleure façon d’avancer. Notre stratégie à 5-10 ans est portée par la mobilité durable. Pour le pneumatique, on va voir se développer une accélération des performances du produit orientée par des exigences sociales et environnementales. Il y a des pistes de progrès à réaliser en matière énergétique, de silence, de confort, de sûreté… Nous avons des progrès technologiques énormes à faire. Le pneu devra à l’avenir être connecté, communiquer, jouer un rôle dans le développement du véhicule autonome. Nous sommes un groupe industriel, mais aussi une société de service. Nous devons tenir compte de l’arrivée du numérique. Ce serait une vulnérabilité de ne pas embrasser cette évolution, de rater ce virage. Cela serait mettre l’entreprise en danger. Aujourd’hui je ne sais pas dire qui sont nos concurrents. Est-ce Google, Amazon ou une startup qui émergera en Lituanie ? Nous ne sommes pas invulnérables. Séparer service et industrie n’a plus de sens aujourd’hui. Michelin c’est aussi un trésor de connaissances en matière de physique et de chimie. Notre avenir c’est le pneu, mais cela peut aussi être l’utilisation de nos connaissances des matériaux dans des domaines adjacents, le plus souvent liés à la mobilité, mais dont le trait commun est la science des élastomères. C’est pourquoi j’ai souhaité que l’entreprise se lance dans ce domaine. Nous l’avons fait avec l’imprimante 3D, la pile à combustible, nous avons aussi lancé une OPA amicale sur le groupe Fenner PLC, un leader mondial de solutions de bandes transporteuses et de produits à base de polymères renforcés. On ouvre l’entreprise Michelin sur la haute technologie.

Quand vous parlez de services ou d’élastomère, où est la valeur ?

Dans le monde d’aujourd’hui, il y a une tentative de captation de la valeur par ceux qui maîtrisent les données. Ces données, nous devons les utiliser au service de nos clients. L’entreprise doit les maîtriser sur toute la chaîne. Le grand danger pour les entreprises, si elles font des progrès en intelligence artificielle, c’est qu’elles en soient privées à un moment parce qu’elles auront confié leurs données à un concurrent. On peut travailler avec les Gafa, mais en faisant attention à ce point. En début d’année nous avons annoncé une association avec le conglomérat japonais Sumitomo, et ensemble, nous sommes devenus numéro un de la distribution de pneumatiques en Amérique du Nord. À travers une plateforme, nous sommes capables de maîtriser la donnée, la distribution et l’ensemble de la valeur. Il faut se méfier des accords qui peuvent conduire à une grande vulnérabilité si on perd la science des données et leur contrôle.

Cet enjeu de la distribution, c’était votre faiblesse avant ?

Nous ne l’avions pas négligé, mais l’accès au marché est devenu plus difficile et plus concurrentiel avec l’arrivée du numérique. On observe que certains acteurs prenaient des positions fortes dans les domaines commerciaux. Le rôle de grossiste croît. Si on ne maîtrise pas l’accès, on est en danger, parce qu’on devient juste un fournisseur et que les grossistes imposent leur loi. D’où l’intérêt de ne pas perdre la maîtrise. C’est pour cela que nous avons repris Allopneus. Cela nous a apporté une nouvelle plateforme alors que nous n’en possédions pas. Nous avons acquis des sociétés qui avaient des compétences technologiques que nous ne possédions pas, par pragmatisme. Plutôt que de créer la nôtre et d’être en retard, nous avons préféré faire des acquisitions pour ne pas perdre la main des affaires. C’est dans cette même logique que nous avions fait l’acquisition de la société brésilienne Sascar, entreprise spécialisée dans la gestion via internet de flottes de poids lourds. Cela avait suscité à l’époque des interrogations en Europe, alors qu’aux États-Unis ils avaient compris pourquoi nous le faisions.

Il y a polémique sur le fait qu’en France il n’y ait pas de Gafa et que ces derniers commencent à montrer leur vrai visage à travers leur position dominante. Quelle est votre position, a-t-on été naïf ou négligent ?

Si on est pessimiste, on peut penser que l’histoire est pliée. Mais je pense qu’il y a encore des opportunités d’inverser les choses et de les rétablir. Il ne s’agit pas de démanteler les acteurs, ce qui serait un aveu de faiblesse, mais de chercher à en créer d’autres. Il faut éviter et limiter les abus, éviter tout ce qui touche aux risques de menacer les libertés personnelles. On peut créer des acteurs dans ce domaine si on va vite. Le génie français est capable de créer un concurrent et cela peut se faire au niveau européen. Il y a urgence à le faire.

Quel est le rôle de Michelin dans cette perspective, êtes-vous un incubateur de startups ?

Il y a un dynamisme fou, les créateurs de startups cherchent du sens. À Clermont-Ferrand nous sommes partenaires de Bivouac, un incubateur de startups régionales. Mais le problème de la France n’est pas de créer des startups, on a des talents, de la volonté, mais ce qui pose problème, c’est le développement de ces sociétés. Nous avons trop de pertes en ligne. Parmi celles qui avancent, trop nombreuses sont les startups qui sont rachetées par des acteurs asiatiques ou américains, parce que nous ne parvenons pas à leur donner les moyens d’assurer leur développement. Tant que nous n’aurons pas trouvé une solution à ce problème, avec un pôle actionnarial solide, nous serons vulnérables.

 

Michelin victime de l’euro

Michelin victime de l’euro

Le fabricant de pneumatiques, qui a abaissé de 100 millions d’euros son objectif de résultat opérationnel annuel, a réalisé en juillet-septembre des ventes nettes de 5,123 milliards d’euros, en baisse de 5,8%. Sur la période, ses ventes en volumes ont pourtant augmenté de 2%, après une baisse de 1,5% au premier semestre, reflet notamment de la stabilisation du marché européen avec la fin du déstockage chez les constructeurs généralistes de voitures et une reprise technique dans les poids lourds avant un nouveau changement de norme. En Europe de l’Ouest, le rebond du deuxième trimestre s’est confirmé au troisième, mais le segment des pneus d’hiver a reculé de 7%, signe que l’environnement économique dissuade les automobilistes d’investir ou de renouveler cet équipement, relativement lucratif pour les fabricants, malgré l’arrivée de la mauvaise saison. La chute de plusieurs devises face à l’euro depuis l’été, venant s’ajouter à la baisse du dollar américain et du yen, a conduit Michelin à revoir en hausse à 250 millions d’euros environ son estimation des effets de change négatifs sur l’année, contre une prévision précédente de 100 à 150 millions. Les nouveaux objectifs communiqués par le groupe de Clermont-Ferrand reviennent à abaisser de 100 millions d’euros la cible de résultat opérationnel sur l’année, puisque le groupe visait jusqu’ici un résultat stable avant éléments non récurrents et en incluant l’effet de change, et qu’il table maintenant sur une hausse de 150 millions d’euros mais effet de change exclu. « C’est à peu près le même objectif en termes de performance qu’au début de l’année ou à la fin du premier semestre », a précisé le directeur financier Marc Henry au cours d’une téléconférence avec les analystes.

Michelin : Montebourg se tait

Michelin :  Montebourg se tait

Se justifiant par la baisse d’activité dans le secteur des poids lourds, Michelin supprime 726 postes sur 926 dans son usine de fabrication de pneus de Joué-lès-Tours, pour répartir d’ici 2015 le travail à La Roche-sur-Yon et sur d’autres sites européens. Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin, assure qu’il n’y aura pas de licenciements, mais des départs anticipés et des reclassements en France. Pour la CGT cependant, 300 personnes pourraient perdre leur emploi, à moins de sacrifier celui de leur conjoint dans la région de Tours. « On a leurré les gens en leur faisant croire que, s’ils travaillaient bien, on maintiendrait l’activité », a dénoncé le délégué Sud, Olivier Coutan. Pourtant Montebourg se tait.  Michelin se porte bien. Le groupe au Bibendum emploie 113 400 salariés dans le monde, dont 23 800 salariés en France. En 2012, il a enregistré une baisse de 6,4% de ses ventes en volume, mais une hausse de son chiffre d’affaires à 21,5 milliards d’euros, pour 1,57 milliard d’euros de résultat net. Le groupe vient d’annoncer qu’il investirait 2 milliards par an dans le monde d’ici 2015. Michelin s’engage parallèlement à investir 800 millions d’euros dans l’Hexagone d’ici 2019. A la Roche-sur-Yon, un programme d’investissement de plus de 500 millions d’euros en recherche et développement serait envisagé, et 170 nouveaux emplois créés.  D’autre part, le patron de Michelin assure n’avoir aucun projet de fermeture d’usine en France. Le site de Joué devrait conserver ses 200 postes dans l’activité de calandrage, la fabrication des couches textiles et mécaniques des pneus. Jean-Denis Houard, le directeur de l’usine de Joué, a également assuré qu’il y aurait « énormément d’aides à la mobilité » et rappelé que Michelin prévoyait d’aider à la création de 730 nouveaux emplois dans le bassin de Tours. Autant d’éléments propres à rassurer le gouvernement. Pour Patrick Bovolenta, délégué CFDT à l’usine Michelin de Roanne, qui a signé en mars dernier un accord-cadre pour gérer les baisses d’activité dans les usines françaises, ces suppressions de postes ne sont pas une surprise, mais l’aboutissement d’une crise de deux ans pendant lesquels Joué-lès-Tours a été en surcapacité. Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin, assure avoir tenu les politiques informés du projet de suppression de postes, ce qui expliquerait leur réaction mesurée. Il demande au ministre du Travail Michel Sapin d’être « serein » sur le fait qu’aucun salarié de Michelin ne se retrouvera à Pôle emploi. Et le gouvernement le croit !

 

Michelin : Frédéric Cuvilier, ministre des Transports, « attentif », comme Montebourg ?

Michelin : Frédéric Cuvilier, ministre des Transports, « attentif », comme Montebourg ?

Attentisme, c’est la réponse du gouvernement aux licenciements notamment de Michelin ; Un mot qui ne signifie rien sinon que le gouvernement regarde et finalement laissera faire comme pour toutes les autres fermetures d’usine. « Le gouvernement sera attentif », a en effet promis mardi 11 juin le ministre des Transports Frédéric Cuvillier au micro de RTL  au lendemain de l’annonce faite par Michelin de la suppression de 700 postes dans son usine de Joué-Lès-Tours, accompagnée de la création de 500 emplois en France d’ici 2019. Le ministre des transports aurait mieux fait de s’exprimer sur la politique des transports et sur l’ hécatombe du transport routier (1536 défaillances d’entreprises en 2006 et 2759 en 2012) ; certes les facteurs explicatifs de la fermeture programmée de Joué les tours sont nombreux (fiscalité, 35 heures, écroulement du transport routier français, concurrence déloyale en particulier de la Chine etc.). Pour autant on attend autre chose que l’attentisme. « Nous sommes avec cette annonce de Michelin face à une stratégie de groupe plus générale. Il y a des perspectives d’investissements et de modernisation de l’outil industriel qui ont été annoncées », a-t-il estimé.  Des perspectives d’investissements et de modernisation de l’outil industriel ont été annoncées Frédéric Cuvillier « Le gouvernement et particulièrement Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif, ndlr) sera extrêmement attentif à ce qui  a été annoncé par Michelin, c’est-à-dire à ce que l’accompagnement et l’absence de licenciements secs soient respectés« , a ajouté Frédéric Cuvillier, tout en refusant de parler de licenciements boursiers.  « Il y a 800 Millions d’investissement dans le matériel industriel, productif, qui a été promis par Michelin », a-t-il encore dit. « Il est important, puisque Michelin s’y est engagé, à ce qu’il y ait l’accompagnement des 350 à 700 personnes qui seront concernées (par les suppressions d’emploi, ndlr) », a conclu le ministre des Transports.

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