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Politique- « Pitoyable Allemagne ! » (Michel Santi)

Politique- « Pitoyable Allemagne ! » (Michel Santi)

L’Allemagne entre dans une période d’incertitude avec l’annonce d’élections anticipées, conséquence de la perte de confiance parlementaire d’Olaf Scholz. Par Michel Santi, économiste (*).

L’Allemagne se dirige donc vers des élections anticipées. Scholz a perdu le vote de confiance des députés. Clap de fin pour la coalition qui avait déjà implosé le 6 novembre dernier.

En cause ? Pour faire court, le budget, et surtout le fameux frein à l’endettement public inscrit, sous Merkel, dans le marbre de la Constitution allemande. Le budget de l’État fédéral ne peut, légalement, dépasser 0,35% du PIB du pays, et les 16 Länder, de leur côté, n’ont plus le droit de contracter quelque nouvelle dette que ce soit.

L’Allemagne se retrouve donc dans une situation aberrante où elle n’a jamais profité des taux négatifs – qui ont pourtant duré plusieurs années – pour investir. Son frein à l’endettement lui a systématiquement fait sous-investir dans ses infrastructures, sous prétexte de protéger ses jeunes générations qui, aujourd’hui, disposent d’une des plus mauvaises connexions internet en Europe.

Pendant de nombreuses années, ce pays a déployé d’intenses pressions et efforts destinés à ce que tous les autres pays de l’Union adoptent son modèle, et lui ressemble.

Au final, ce pays semble s’acheminer vers une situation critique, car des décennies d’austérité le laissent désormais avec une économie qui s’est contractée de 5% par rapport à sa tendance pré-pandémique. Après avoir misé tout sur le diesel et sur ses industries certes de prestige, mais à présent poussiéreuses et d’un autre âge, le déclin de sa compétitivité coûtera à chaque famille 2’500 euros par an (selon Bloomberg). Madame Merkel peut bien se réveiller opportunément et proposer dans sa toute récente autobiographie intitulée « Liberté » de repenser ce frein à l’endettement.

L’Allemagne est tout de même condamnée à stagner, voire à régresser, car des décennies de négligences, d’avarice, de maltraitance de ses salariés avec les mini jobs, de choix stratégiques systématiquement biaisés par son appât du gain et par son fétichisme budgétaire seront très difficiles à surmonter.

Deutsche Bahn et son réseau ferré sont le symbole par excellence de l’enfer que sont devenus aujourd’hui les trajets en train dans ce pays. Les fans et les supporters de l’EURO 2024 ont découvert avec effarement que des retards de 30 à 45 minutes étaient systématiques. Un ami allemand me disait il y a peu que le « chaos du rail allemand est une honte nationale, car tout y est à moderniser, à changer, à jeter ». L’Allemagne y a investi ces 20 dernières années moins que n’importe quelle autre nation européenne, par tête d’habitant. Pire même, puisqu’elle a réduit son réseau de 40.000 à 34.000 km lorsqu’elle avait pour projet de privatiser Deutsche Bahn… pour séduire de potentiels investisseurs.

Les économistes allemands à l’impeccable orthodoxie, comme ses politiques à l’hiératique ordolibéralisme, peuvent être fiers de leurs excédents et de leur rigueur. Il est toutefois nettement plus facile d’afficher des comptes équilibrés pour prétendument protéger les générations futures, que de calculer les ravages qu’exercent factuellement leur entêtement sur ces mêmes jeunes générations.

Qu’à cela ne tienne : l’allemand a sa temporalité, ses blocages et son inertie qui lui sont propres. La moitié des Allemands reste aujourd’hui persuadée que la pauvreté et que le chômage de masse subis au début des années 1930 étaient la résultante de l’hyperinflation ayant sévi 10 ans auparavant. Moins d’un allemand sur 25 est informé de la réalité, à savoir que c’est la déflation qui fut responsable de leurs déboires.


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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales, écrivain. Il vient de publier un ouvrage critique sur la Banque centrale suisse : BNS : une banque centrale ne devrait pas faire çaSon fil Twitter.

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Michel Barnier détaille les économies à venir Dans une interview à la » Tribune »

 La crise financière « est devant nous », avez-vous déclaré vendredi en déplacement à Cournon-d’Auvergne. À  vos yeux, est-elle donc inéluctable  ?

MICHEL BARNIER - Non, certainement pas. La crise, si on ne fait rien, est probable. Notre devoir est donc de la prévenir. Et comme on va agir, on va l’empêcher. Quand on a une situation budgétaire comme la nôtre avec une dette de 3 228,4  milliards d’euros, des intérêts qui coûtent aux Français près de 55  milliards par an, c’est un devoir de responsabilité de freiner le déficit public. Je ne sais pas combien de temps je serai là. Cela dépendra de l’Assemblée nationale et, dans tous les cas, cela s’arrêtera en 2027. Mais tant que je serai ici, je me suis fixé deux ambitions : tenter de réduire les dettes budgétaire et écologique et trouver avec le gouvernement des solutions concrètes pour améliorer la vie des Français.

 

Diriez-vous être à la tête d’un État en faillite  ?

Non. D’abord je ne suis pas à la tête de l’État, c’est le président de la République qui l’est. Pour ma part, je suis à la tête d’un gouvernement qui doit gérer une situation très dégradée et sauvegarder la crédibilité de la signature française. Et, très franchement, cette dégradation ne date pas de six mois, ni même de sept ans. Je veux, pour être objectif, dire que Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts.

Avez-vous l’impression de faire le sale boulot que les autres n’ont pas voulu faire  ?

Non. Je suis chargé à coup sûr d’un travail difficile. Mais je l’ai accepté en connaissance de cause quand le chef de l’État me l’a proposé. Je suis là pour servir. Je n’ai pas d’ambition pour l’après. J’ai 73 ans. Je ne me suis pas roulé par terre pour devenir Premier ministre. Ma seule préoccupation est d’être utile. Je suis à un moment de ma vie où je vais utiliser tout ce que j’ai appris depuis quarante ans. Et j’apprends encore beaucoup aujourd’hui.

Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts

 

Vous imposez 60  milliards d’euros d’économies, dont 20  milliards de hausses d’impôts. Pour l’homme de droite que vous êtes, n’est-ce pas renier vos principes
et faire fausse route  ?

Nous ne faisons pas fausse route. Je veux que l’effort soit juste. Les hausses d’impôts seront exceptionnelles et ciblées sur les grandes entreprises et les très hauts revenus. Leur durée maximale sera de deux ans et elle sera inscrite dans la loi. Ce n’est pas cela qui va empêcher les entrepreneurs d’investir. Ce qui est susceptible de les décourager serait que l’État continue à créer des postes et à dépenser l’argent public alors qu’ils triment. Nous devons tous faire un effort et nous retrousser les manches. Un pays est mieux géré quand on lui donne une perspective et quand on dit la vérité.

La revalorisation des pensions de retraite est reportée du 1er  janvier au 1er  juillet. Qu’en est-il des autres prestations sociales  ?

Elles seront bien revalorisées aux dates prévues. Ce sera aussi le cas du minimum vieillesse, au 1er  janvier. Je vois bien que le gel provisoire des pensions de retraite génère du mécontentement. Laurent Wauquiez l’a fait remarquer. Cela reste néanmoins un effort raisonnable qui traduit cet effort collectif, partagé. Les parlementaires ont la possibilité, comme sur d’autres sujets, de faire évoluer le texte, à condition de trouver des économies équivalentes, à hauteur de 4 milliards d’euros. De manière générale, il est essentiel que les efforts votés au Parlement atteignent 60 milliards d’euros. Aux parlementaires, s’ils le souhaitent, de proposer d’autres économies que celles qui seront mises sur la table cette semaine.

 

Les 40  milliards d’économies sur la dépense publique restent extrêmement flous…

Nous allons demander un effort à tous les ministres. Nous allons regrouper des structures qui exercent des activités proches. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir trois dispositifs différents pour accompagner la transition vers les voitures électriques  ? Nous avons aussi deux agences pour promouvoir l’économie française à l’étranger [Business France et Atout France], il n’y en aura plus qu’une. Nous pouvons également rapprocher les agences du sport et le ministère des Sports. Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État  : nous pouvons gagner 1 ou 2 points de PIB en quelques années si nous simplifions nos structures. Je refuse que l’on ajoute de nouvelles normes à celles qui existent déjà. Il faut que ce pays soit géré au plus près des gens. Il faut que nous déconcentrions des pouvoirs à l’échelle des préfets. Il faut leur donner une capacité d’expérimentation, de dérogation et de flexibilité. Ce travail est long, il va s’étaler sur deux ou trois ans. Nous allons aussi engager un travail avec les collectivités locales. Partout où il y a des doublons, ils doivent être supprimés.

Les lois de programmation ont fixé des hausses budgétaires sur cinq ans
pour la défense, la justice et la recherche. Sont-elles remises en question  ?

Il y a plusieurs lois de programmation. De manière générale, accroître les moyens sur ces secteurs est essentiel pour notre justice, notre sécurité au quotidien et notre défense. Ces ministères devront néanmoins fournir leur part d’efforts, notamment par redéploiement, même si les lois de programmation seront dans l’ensemble préservées.

Les partenaires sociaux vont reprendre la main sur l’assurance chômage et rouvrir la négociation. Leur demandez-vous de dégager de nouvelles économies  ?

La négociation doit aboutir à mieux utiliser l’argent des contribuables. Il faut surtout que cette réforme encourage le travail. C’est aussi l’objectif de l’allocation sociale unique que nous comptons mettre en œuvre dans les prochaines années. Elle fusionnera plusieurs prestations sociales et garantira que les personnes au travail gagnent systématiquement plus que les autres. Il faut que le travail paie davantage.

S’agissant de la fonction publique, combien de postes seront supprimés  ?

Il n’y aura pas de coup de rabot. Je sais que l’on a besoin de fonctionnaires pour un service public de qualité dans la santé, à l’hôpital, à l’Éducation nationale, pour la sécurité.

 

Vous appliquerez le ratio d’un départ sur deux non remplacé, comme sous Nicolas Sarkozy  ?

Je le répète, nous ne voulons pas de coup de rabot. S’agissant des administrations centrales et des opérateurs, nous allons passer des contrats avec leurs responsables, qui doivent avoir une forte latitude de gestion. Une partie de leurs efforts pourraient être redistribués en interne, comme cela se pratique dans les entreprises.

 

Les collectivités locales sont pointées du doigt pour leurs dépenses excessives. Que leur demandez-vous  ?

Nous allons travailler avec les collectivités locales. Je ne veux pas les mettre en accusation. J’ai moi-même dirigé un département, la Savoie, pendant dix-sept ans. Certes, il y a beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement. Mais nous allons signer un contrat de responsabilité avec les mairies, départements et Régions. Catherine Vautrin, ministre que j’ai chargée du Partenariat avec les territoires, a engagé cette mission avec détermination.

L’apprentissage est une belle réussite, mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux

 

Selon Bercy, les aides à l’apprentissage sont trop généreuses. Est-ce un gisement d’économies pour vous  ?

L’apprentissage est une belle réussite. Mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux. Faut-il baisser l’aide forfaitairement, limiter le dispositif en fonction du niveau de diplôme  ? Cela fait partie des sujets pour lesquels la discussion est possible à l’Assemblée nationale et au Sénat. De manière générale, nous allons co-construire le budget avec les parlementaires. On discutera de leurs amendements, j’en déposerai au nom du gouvernement. Je vous rappelle que nous n’avons eu que quinze jours pour préparer ce budget  !

Les arrêts de travail coûtent de plus en plus cher, allez-vous limiter leur prise en charge  ?

Il y a plusieurs sujets, celui de la prise en charge, des indemnités journalières, du jour de carence, et de la prévention… Il faut en effet limiter le coût des arrêts de travail, et nous en discuterons avec les parlementaires.

Le récent rapport des économistes Bozio et Wasmer préconise une refonte des allègements de charges, avec 4  milliards d’euros d’économies à la clé. Allez-vous appliquer leur recommandation  ?

J’ai reçu ce rapport il y a quatre jours  ! Je souscris à l’idée de revoir les aides, afin d’éviter le phénomène de trappe à bas salaires dont tous les syndicats que j’ai rencontrés m’ont parlé. Il existe 80  milliards d’allégements de charges pour les entreprises, nous souhaitons en retirer quatre et favoriser une meilleure dynamique salariale au-dessus du smic avec les 76  milliards restants.

 

En matière de lutte contre la fraude, quels sont vos objectifs  ?

S’agissant de la fraude fiscale, nous renforcerons la lutte contre les réseaux mafieux et les trafiquants. Certains effets d’optimisation peuvent aussi être limités. S’agissant de la fraude sociale, nous voulons sécuriser les cartes Vitale en les adossant aux cartes d’identité numériques. Il y a, en France, trop de fraude sociale. Il faut redire cette vérité.

Votre ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, estime qu’il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’État (AME) tandis que votre ministre de l’Intérieur veut la réformer. Dans quel sens allez-vous arbitrer  ?

Je ne ferai pas d’idéologie. Je vais être pragmatique. Je veux vérifier qui utilise l’AME et qui ne l’utilise pas. Nous verrons comment cette aide peut faire l’objet d’abus ou de détournements, et nous tiendrons compte avec les ministres des travaux d’évaluation précédents.

En matière d’OQTF (obligation de quitter le territoire français), la politique de restriction des visas vis-à-vis des pays du Maghreb a peu porté ses fruits. Pourquoi cela marcherait-il mieux avec vous  ?

Les Français ne le supportent plus. Les expulsions seront rendues plus effectives par le ministre de l’Intérieur. Il y est déterminé. Les pays d’origine doivent reprendre leurs nationaux. Cela n’a pas bien marché jusqu’à présent. On doit utiliser tous les moyens, y compris la renégociation de traités bilatéraux, pour améliorer le dialogue avec le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et d’autres pays. J’en parlerai avec le chef de l’État pour que nous trouvions les meilleures solutions. On doit aussi aller vers une mise en œuvre des procédures d’asile dans les pays de transit en utilisant mieux nos consulats et ambassades.

Y a-t-il eu du laxisme en matière de politique migratoire  ?

Cela n’a pas fonctionné, depuis quinze ou vingt ans. On doit pouvoir rétablir des contrôles à nos frontières, comme le fait l’Allemagne. Au niveau européen, les frontières extérieures ne sont pas assez contrôlées. Le nouveau pacte européen asile et immigration, sur lequel Gérald Darmanin a beaucoup travaillé, nous donne de nouveaux moyens d’action. Frontex doit retrouver sa mission de garde-frontière. On doit pouvoir savoir qui entre dans l’Union européenne et qui en sort. Il faut y mettre les moyens.

 

Mardi, Marine Le  Pen a réclamé un projet de loi sur l’immigration reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel en janvier. Avez-vous l’intention d’y donner suite  ?

Bruno Retailleau a dit qu’il faudrait changer certaines lois, pas l’État de droit mais certaines lois  quand elles ne fonctionnent pas. On le fera. Mais nous allons d’abord utiliser tous les moyens que nous donnent aujourd’hui les textes européens et les lois qui ont déjà été votées pour mieux sécuriser les frontières et expulser ceux qui doivent l’être. Si on veut agir le plus efficacement et le plus rapidement pour les Français, il faut d’abord effectivement mettre en œuvre tout l’arsenal qui existe et rendre effective l’application des lois. Proposer de nouvelles lois et les faire voter, ça prend du temps. Je ne dis pas qu’on ne le fera pas, mais l’agenda est déjà chargé cet automne avec les textes budgétaires puis la loi d’orientation agricole, qu’il faut reprendre après les travaux très importants conduits par Marc Fesneau. À des lois qui auront des effets lointains, je préfère des progrès concrets. Je veux être le Premier ministre d’un gouvernement qui apporte des solutions concrètes, visibles sur le terrain.

 

J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre

Irez-vous bientôt en Nouvelle-Calédonie  ?

C’est un dossier dont je me suis occupé dès le lendemain de ma nomination. J’ai tout de suite consulté l’ensemble des élus de toutes sensibilités pour essayer de reconstruire un chemin d’apaisement, de discussion et de considération. Je pense que nous pouvons y parvenir avec les deux mesures que j’ai annoncées, d’un commun accord avec le chef de l’État, lors de ma déclaration de politique générale : un report des élections qui étaient prévues et la non-saisine du Congrès pour entériner le dégel initialement prévu du corps électoral. Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés. Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, que je remercie, vont aller en Nouvelle-Calédonie pour une mission de dialogue de très haut niveau. J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre. À côté de ce chemin d’apaisement que nous devons trouver, avec le ministre des Outre-Mer, il faudra s’atteler aussi à la reconstruction économique et sociale, puisque 20 % du capital productif a été détruit par les émeutiers durant la crise.

Sur la proportionnelle, quelle sera votre méthode  ?

Nous ouvrirons la discussion en début d’année prochaine. Faut-il faire appel à une personnalité extérieure pour éclairer le chantier ou repartir des travaux qui ont déjà été conduits à l’Assemblée nationale  ? Je prendrai le temps d’écouter tous les partis politiques.

Mais, depuis votre nomination, on vous sent personnellement plutôt réticent sur ce sujet…

Ce n’est pas le cas. J’ai moi-même été élu à la proportionnelle en 1986 et aux européennes en 2009. Ce sont d’ailleurs des modalités de scrutin proportionnel différentes.

Vous ne ménagez pas beaucoup vos alliés, comme par exemple Gabriel Attal. Êtes-vous sûr que cela va tenir  ?

Je suis comme je suis, c’est-à-dire assez spontané parfois. Mais, j’apprécie et j’ai confiance en mes alliés. Pour être clair, la dette que j’ai trouvée n’est pas seulement celle de mes prédécesseurs immédiats. Elle est le fruit de vingt ans de laisser-aller. Mon état d’esprit n’est pas celui de faire un inventaire, ni de distribuer des bons et des mauvais points. Je n’ai pas le temps pour ça. J’ai beaucoup d’estime pour Gabriel Attal. C’est un élu de grande qualité qui a un avenir. J’entends bien ce qui se dit, mais il n’y a entre nous aucune difficulté, même si nous avons un tempérament et un style différents. Nous nous parlons régulièrement. Il est à la tête d’un groupe parlementaire important. J’ai besoin de lui. Comme j’ai besoin en particulier de Laurent Wauquiez, de François Bayrou, d’Édouard Philippe et de tous les présidents de groupe et des parlementaires au Sénat et à l’Assemblée, et évidemment, des deux présidents des chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. L’expérience que nous vivons est inédite. Nous sommes des « inventeurs ». Le gouvernement a besoin de tout le monde.

Mardi, vous affronterez votre première motion de censure. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous  ?

Je sais que je suis dans la main du Parlement. S’il y a conjonction de la gauche et du Rassemblement national, je quitterai mon poste. Je sais ça. Quand je suis arrivé ici, j’ai passé des coups de fil à Boris Vallaud, à Olivier Faure que je connais bien, à François Hollande… Tous m’ont dit, avant même que je présente un programme de gouvernement, qu’ils déposeraient une censure tout simplement parce que j’ai été nommé. Je leur rappellerai simplement que si la majorité qui soutient mon gouvernement est relative, c’est bien la plus importante à l’Assemblée.

Budget : Michel Barnier prévoit déjà le recours aux 49–3

Budget : Michel Barnier prévoit déjà le recours aux 49–3

 

Personne ne se fait évidemment d’illusions sur la possibilité pour l’Assemblée nationale de dégager une majorité soutenant le budget présenté par le premier ministre. Ce dernier en tire déjà la conclusion que vraisemblablement le budget sera donc adopté via le 49.3.

Autant dire que les discussions actuelles, les objections, les propositions et autres contradictions peuvent paraître d’ores et déjà obsolètes. Elles servent  surtout à des leaders à se positionner politiquement pour des échéances futures:  la prochaine élection législative d’ici un an et surtout l’élection présidentielle à venir.

Le Premier ministre « souhaiterait » que le budget puisse être adopté par un vote à l’Assemblée nationale mais a assuré qu’il utilisera le 49.3 si besoin.
Rien n’est exclu. Michel Barnier a affirmé, ce jeudi 3 octobre, sur le plateau de France 2, qu’il n’hésiterait pas à se servir de l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le prochain budget.

« Il n’y a pas de majorité donc on va voir. Je souhaiterais qu’il puisse être adopté par l’Assemblée nationale. Ce sera un budget difficile, sérieux et responsable. Mais si on n’y arrive pas, on utilisera le 49.3, qui est un outil de la Constitution », a indiqué le locataire de Matignon.
Le 49.3 est un article de la Constitution qui permet au gouvernement d’adopter un projet de loi ou une proposition de loi sans se soumettre au vote des députés. Son utilisation entraîne la suspension immédiate des débats à l’Assemblée nationale. Le texte passe ensuite au Sénat.

 

Sondage popularité : seulement 28 % pour Michel Barnier et 22 % pour Macron

Sondage popularité : seulement 28 % pour Michel Barnier et 22 % pour Macron

 

D’après un sondage Elabe,  seuls 28% des Français accordent leur confiance au nouveau premier ministre et 22 % pour Macron encore en baisse.

Selon le baromètre réalisé pour nos confrères des Échos, qui mesure la «confiance» envers l’exécutif «pour affronter les principaux problèmes qui se posent au pays», il s’agit du plus faible score du chef de l’Etat depuis son accession à l’Elysée en 2017.

Au classement des personnalités, Edouard Philippe retrouve la première place (41%, -2 points), devant Gabriel Attal, rétrogradé deuxième en accusant une forte baisse (39%, -5 points) et Jordan Bardella. Derrière Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin passe de la cinquième à la sixième place à 28%, une baisse de six points.

Gouverner d’abord le gouvernement… Pour Michel Barnier

Gouverner d’abord le gouvernement… Pour Michel Barnier

 

« Les choix de Michel Barnier affichent une intention de gouverner le gouvernement à défaut de gouverner la France »

En plaçant sous son autorité les ministres du budget et de l’Europe et en créant un ministère de la coordination gouvernementale, le premier ministre innove pour mieux exercer son pouvoir face au Parlement et à l’Elysée, analyse le politiste Michel Mangenot dans une tribune au « Monde ».

 

Sans entrer dans le débat politique portant sur les conditions de la nomination, le 5 septembre, de Michel Barnier comme premier ministre ou de sa survie, c’est-à-dire sa « non-censurabilité », nous souhaitons déplacer le regard sur la singularité de cette figure et, plus précisément, sur les choix annoncés, le 21 septembre au soir, d’attribution des portefeuilles, c’est-à-dire de technique gouvernementale.

Ce nouveau gouvernement présente en effet des innovations qui sont loin d’être des éléments accessoires ou des fantaisies personnelles. Trois nouveautés dessinent une nette intention de gouverner le gouvernement à défaut de pouvoir gouverner la France.

Michel Barnier est le deuxième premier ministre de l’histoire politique et institutionnelle française à avoir exercé le pouvoir au sein de la Commission européenne. Avant lui, seul Raymond Barre (1924-2007), commissaire européen de 1967 à 1973, avait accédé à Matignon, en 1976. Ce n’est pas le seul point commun entre les deux hommes.
Michel Barnier a été deux fois membre de la Commission (1999-2004, puis 2010 à 2014), avant la fonction de négociateur en chef du Brexit, occupée jusqu’à fin 2020. Il connaît ainsi parfaitement les arcanes ce que l’on appelle à Bruxelles la « gouvernance » européenne et ses profondes différences avec le mode centralisé et hiérarchique du gouvernement de la Ve République.
M. Barnier est à la tête du quatrième gouvernement sans majorité absolue de la Ve République, après celui de Michel Rocard (1930-2016) en 1988, d’Elisabeth Borne en 2022 et de Gabriel Attal en 2024. Devant ces circonstances politiques exceptionnelles de gouvernement le plus minoritaire, son ambition est d’abord de pouvoir véritablement gouverner son gouvernement.

Liste du gouvernement de Michel Barnier

Liste  du gouvernement de Michel Barnier 

 

Ministres

Ministre de la Justice : Didier Migaud (Divers gauche)

Ancien député socialiste, ex-président de la Cour des comptes, il était jusqu’ici Président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Il est « la personnalité de gauche » de l’équipe Barnier, lancé en politique par un certain François Mitterrand.

Ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation : Catherine Vautrin (Renaissance)

Nommée officieusement à Matignon en 2022, avant d’être débranchée quelques heures avant la nomination d’Élisabeth Borne, l’ancienne LR a été nommée ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités dans le gouvernement Attal. Elle est l’une des plus expérimentée de l’équipe, entrée au RPR à l’âge de 20 ans.

Ministre de l’Intérieur : Bruno Retailleau (LR)

Patron des sénateurs LR depuis 2014 et autrefois cadre du MPF de Philippe de Villiers, bénéficie auprès de l’Elysée de la reconnaissance d’une certaine “droiture”.

Ministre de l’Éducation nationale : Anne Genetet (Renaissance)

Médecin de formation, elle est élue députée de la 11e circonscription des Français établis hors de France en juin 2017 sous l’étiquette de La République en marche. Réélue en juin 2022, sous l’étiquette Renaissance, elle est également vice-présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.

Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : Jean-Noël Barrot (MoDem)

Ministre délégué au numérique sous Élisabeth Borne, puis ministre des affaires européennes dans le gouvernement Attal, le centriste franchit une marche de plus en accédant au Quai d’Orsay – domaine réservé du Président-. Réélu député des Yvelines en juillet, il présidait la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Ministre de la Culture : Rachida Dati (Divers droite)

Meilleure ennemie d’Anne Hidalgo, cette proche de Nicolas Sarkozy, ancienne garde des Sceaux, réputée pour sa franchise et ses « punchlines », avait provoqué la colère des barons républicains lors de sa nomination dans le gouvernement Attal. Très apprécié d’Emmanuel Macron et des députés Renaissance, Dati s’est imposée comme l’une des figures du second quinquennat.

Ministre des Armées et des Anciens Combattants : Sébastien Lecornu (Renaissance)

Fidèle d’Emmanuel Macron, il conserve son maroquin aux Armées, domaine “réservé” du Président. Loyal et fin politique – il fut longtemps élu local dans l’Eure – Lecornu est également un proche d’Edouard Philippe, tous deux étant issus des rangs de l’UMP.

Ministre de la Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques : Agnès Pannier-Runacher (Renaissance)

Ministre déléguée à l’Agriculture du gouvernement Attal, venue de la gauche, elle a occupé différents ministères auprès d’Emmanuel Macron depuis 2018. Élue députée du Pas-de-Calais en juillet dernier, elle fait partie des proches d’Élisabeth Borne.

Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie : Antoine Armand (Renaissance)

Haut-Savoyard, le député d’Annecy, énarque, est un spécialiste des questions énergétique et industrielle. Très attaché à l’intégration républicaine dont la famille de sa mère a bénéficié en arrivant d’Arménie dans les années 1960, il est, à 33 ans, considéré comme l’un des “cracks” de la macronie.

Ministre de la Santé et de l’accès aux soins : Geneviève Darrieussecq (MoDem)

L’ancienne maire de Mont-de-Marsan (Landes) a occupé plusieurs fonctions gouvernementales entre 2017 et 2023 (secrétaire d’État rattachée aux Armées, ministre déléguée chargée des Anciens combattants, puis des Personnes handicapées). Médecin de profession, elle succède à Catherine Vautrin.

Ministre des Solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Paul Christophe (Horizons)

Ancien membre des Républicains, député du Nord, il a rejoint Horizons dès la création du mouvement par Edouard Philippe. Il est notamment à l’origine d’une loi visant à « améliorer l’accompagnement des familles d’enfants handicapés » adoptée en 2023.

Ministre du Logement et de la rénovation urbaine : Valérie Létard (UDI)

Sénatrice du Nord réélue en 2017, Valérie Létard fut aussi présidente du groupe UDI et vice-présidente du Sénat jusqu’en octobre 2023. Elle a également été secrétaire d’État sous Nicolas Sarkozy.

Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt : Annie Genevard (LR)

Ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’ancienne maire de Morteau (Doubs) est aussi secrétaire générale du parti Les Républicains. À ce titre, elle s’est illustrée dans les périodes de crise, pas son art du compromis, pour maintenir l’unité du mouvement.

Ministre du Travail et de l’Emploi : Astrid Panosyan-Bouvet (Renaissance)

Macroniste de la première heure, la députée de Paris Astrid Panosyan-Bouvet a cofondé le parti En Marche avec Emmanuel Macron en 2016, deux ans après l’avoir rejoint au ministère de l’Économie. Avant d’entrer en politique, Astrid Pasnoyan-Bouvet a notamment dirigé Unibail-Rodamco et occupé de hautes fonctions chez Groupama.

Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative : Gil Avérous (Divers Droite)

Depuis les élections municipales de 2014, il est maire de Châteauroux et président de la communauté d’agglomérations de Châteauroux Métropole. Depuis le 14 septembre 2022, il est également président de l’association Villes de France.

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Patrick Hetzel (LR)

Avant d’être élu député du Bas-Rhin en 2012, ce haut fonctionnaire a occupé divers postes clés dans l’administration. Conseiller de François Fillon à Matignon, recteur d’académie, puis directeur de l’Enseignement supérieur. Il a par ailleurs travaillé sur le programme de Michel Barnier pour la primaire LR de 2021.

Ministre de la Fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique : Guillaume Kasbarian (Renaissance)

Engagé auprès d’Emmanuel Macron depuis 2016, il a été élu député de la première circonscription d’Eure-et-Loir en 2017. Réélu député en juin 2022, il a ensuite été élu président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Impliqué sur les questions liées au logement, il a déposé une proposition de loi visant à protéger les logements contre l’occupation illicite, également connue sous le nom de loi Kasbarian.

Ministre auprès du Premier ministre, chargé des Outre-mer : François-Noël Buffet (LR)

Sénateur depuis 2004, l’ex-maire d’Oullins (Rhône) est notamment réputé pour son expertise sur les questions migratoires. Il est président de la Commission des Lois de la chambre haute depuis 2020.

Ministre auprès du Premier ministre, chargé du budget et des comptes publics : Laurent Saint-Martin (Renaissance)

Ex-député du Val-de-Marne, vice-président de la commission des Finances lors du premier quinquennat, Saint-Martin est depuis janvier 2023 président de Business France, organisme chargé d’attirer les investisseurs étrangers et de développer les entreprises françaises à l’export.

Ministres délégués

Auprès du Premier ministre et du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Benjamin Haddad, chargé de l’Europe (Renaissance)

Après s’être illustré dans des think tanks américains, Benjamin Haddad est élu député de la 14e circonscription de Paris en 2022 et réélu en 2024. Il est un ardent défenseur d’une Europe souveraine et partisan d’un dialogue d’égal à égal avec les États-Unis.

Auprès du Premier ministre : Nathalie Delattre, chargée des relations avec le Parlement (Centriste)

Secrétaire générale du Parti radical, elle est sénatrice de la Gironde, conseillère municipale de Bordeaux, et conseillère de Bordeaux Métropole. Elle a également été adjointe d’Alain Juppé, en charge du quartier Bordeaux Maritime, et conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine.

Auprès du Premier ministre : Maud Bregeon, porte-parole du Gouvernement (Renaissance)

Députée des Hauts-de-Seine, cette fidèle de Gérald Darmanin avait soutenu Nicolas Sarkozy en 2012 avant de s’éloigner des Républicains. Nommée porte-parole du parti Renaissance en 2020, elle est très appréciée d’Emmanuel Macron qui la crédite d’être toujours montée en première ligne pour défendre ses positions, y compris dans la tempête.

Auprès du Premier ministre : Marie-Claire Carrère-Gée, chargée de la coordination gouvernementale (LR)

Secrétaire générale adjointe de l’Élysée sous la seconde présidence de Jacques Chirac après avoir été sa conseillère sociale, elle fut élue de Paris depuis 2008, conseillère régionale d’Île-de-France et conseillère de la métropole du Grand Paris. Elle est également élue sénatrice de Paris en septembre 2023.

Auprès de Catherine Vautrin : Françoise Gatel, chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat (Centriste)

Françoise Gatel est une sénatrice d’Ille-et-Vilaine depuis 2014, affiliée à l’Union des démocrates et indépendants (UDI). Ancienne maire de Châteaugiron, elle est active au Sénat sur les questions de décentralisation, collectivités locales et ruralité.

Auprès de Catherine Vautrin : François Durovray, chargé des transports (LR)

Membre des Républicains, proche de Xavier Bertrand, il est président du conseil départemental de l’Essonne depuis 2015. Juriste de formation, il a également été maire de Montgeron jusqu’en 2017. Il s’est fait une spécialité des transports tout au long de ses différents mandats locaux.

Auprès de Catherine Vautrin : Fabrice Loher, chargé de la mer et de la pêche (UDI)

Maire UDI de Lorient depuis 2020, il est également président de Lorient Agglomération. Avant de devenir maire, il a occupé plusieurs fonctions locales et s’est engagé dans le développement économique et l’innovation territoriale.

Auprès de Bruno Retailleau : Nicolas Daragon, chargé de la sécurité du quotidien (LR)

Membre des Républicains, il est maire de Valence depuis 2014. Il est par ailleurs vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et vice-président de l’Association des maires de France. Il avait soutenu Michel Barnier lors de la primaire de la droite pour la présidentielle 2022.

Auprès d’Anne Genetet : Alexandre Portier, chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel (LR)

Normalien et diplômé de Sciences Po, ancien professeur de philosophie, il est conseiller municipal de Villefranche-sur-Saône depuis 2014, adjoint au maire et vice-président de la communauté d’agglomération Villefranche Beaujolais Saône depuis 2017. Il est aussi député LR du Rhône depuis 2022.

Auprès de Jean-Noël Barrot : Sophie Primas, chargée du commerce extérieur et des Français de l’étranger (Divers droite)

Sénatrice depuis 2011, vice-présidente de la Haute Assemblée, elle a fortement dénoncé l’alliance conclue entre Éric Ciotti et le Rassemblement national. Au point d’annoncer son départ du parti.

Auprès d’Agnès Pannier-Runacher : Olga Givernet, chargée de l’énergie (Renaissance)

Membre de La République en marche, elle est élue députée de la 3e circonscription de l’Ain lors des élections législatives de 2017 et réélue lors de celles de 2022 puis lors de celles de 2024. Par le passé, elle s’est impliquée dans des initiatives en faveur de l’éducation et de l’innovation

Auprès d’Antoine Armand : Marc Feracci, chargé de l’industrie (Renaissance)

Marc Ferracci est économiste. Élu en juin 2022 député de la 6e circonscription des Français établis hors de France sous l’étiquette Renaissance, il est également vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Engagé politiquement aux côtés d’Emmanuel Macron, il est son conseiller économique durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2017.

Auprès d’Antoine Armand : Marie-Agnès Poussier-Winsback, chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’intéressement et de la participation (Horizons)

Membre de l’UMP puis des Républicains de 1989 à 2021, elle rejoint la même année le parti Horizons d’Edouard Philippe. Élue députée dans la 9circonscription de la Seine-Maritime lors des élections législatives de 2022. Elle a aussi été maire de Fécamp et conseillère régionale de Normandie, région dont elle a été la vice-présidente aux côtés d’Hervé Morin, président du Conseil régional.

Auprès d’Antoine Armand : Marina Ferrari, chargée de l’économie du tourisme (Centriste)

Issue du Modem, la Savoyarde a été conseillère municipale à Aix-les-Bains et vice-présidente du département de la Savoie. Elle est d’ailleurs élue députée de la Savoie en 2022 et nommée secrétaire d’État chargée du Numérique dans le gouvernement Gabriel Attal du 8 février au 21 septembre 2024.

 Auprès de Paul Christophe : Agnès Canayer, chargée de la famille et de la petite enfance (LR)

Élue au Sénat depuis 2014, elle est sénatrice de la Seine-Maritime rattachée au groupe LR et ancienne adjointe au maire du Havre depuis 2008. À la suite de sa décision de soutenir publiquement la liste d’Édouard Philippe pour l’élection municipale de 2020, le parti LR a considéré qu’elle ne pouvait plus continuer à officier à ce poste le temps de la campagne. Elle se réclame d’une génération de sénateurs qui souhaite moderniser le Sénat

source JDD

Sondage popularité : Michel Barnier à 57 %

Sondage popularité : Michel Barnier à 57 %

Sans doute l’effet de la nouveauté, aussi l’absence d’orientations qui fâchent permettent à Michel Barnier de recueillir 57 % de soutien dans l’opinion.

Pour l’instant, le premier ministre devance trois de ses prédécesseurs : Édouard Philippe (55%), Gabriel Attal (54%) et Jean Castex (54%). Un autre ancien locataire de Matignon, Bernard Cazeneuve recueille de son côté 48% d’opinions positives. Comme la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati, ou l’ancien président François Hollande.

 

 

Michel-Edouard Leclerc, ministre à Bercy: un démago de plus !

Michel-Edouard Leclerc, ministre  à Bercy: un démago de plus !

Encore un qui ne doute de rien, Michel Édouard Leclerc qui se voit ministre des finances. Pourquoi pas compte tenu de l’incompétence générale d’un côté et la démagogie populiste d’autre part du très médiatique patron du magasin Leclerc.

C’est vrai que Michel Édouard Leclerc aurait toutes les qualités requises puisqu’il a pour habitude de dire tout et le contraire, d’attaquer tout le monde en se glorifiant lui-même. Oui vraiment le profil d’un politique mais encore plus démago que les autres. L’intéressé , suite à la crise de l’inflation, avait promis des baisses de prix puis s’est avisé et maintenant justifie les nouvelles hausses par leur caractère qui seraient structurelles . La vérité est différente car l’inflation a largement été alimentée certes par certains coûts de production mais surtout par la spéculation aussi bien des industriels que des distributeurs qui n’ont pas hésité à glisser des hausses supplémentaires par rapport à l’inflation générale. Michel Édouard Leclerc qui ne doute de rien — surtout pas de lui-même- – prétend pouvoir défendre les intérêts de la France met sa centrale d’achat en dehors de la France pour éviter d’avoir à subir les contraintes légales françaises.

Au point où nous en sommes, ce serait un charlatan de plus mais avec la voix sirupeuse du curé de campagne reprochant les péchés des autres mais ignorant les siens.

La vérité c’est que Michel Édouard Leclerc s’exprime à peu près surtout pour faire de la pub gratuite à son groupe. Se vantant en permanence d’être le meilleur. Faut-il aussi rappeler l’épisode de l’électricité verte produite et distribuée par Leclerc. En réalité une électricité nucléaire achetée à bas prix à EDF ; une activité liquidée quand la crise énergétique est venue !

Interrogé sur ses préférences en termes de partis politiques, le président du comité stratégique des centres Leclerc a indiqué être « d’une formation sociale-démocrate, il faut du marché, je crois aussi à la régulation, je regarde tout le monde ».Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du leader de la distribution Leclerc, a indiqué jeudi sur LCI « penser tout le temps » à un engagement en politique, estimant également qu’il fallait « revoir le système fiscal » français tout en refusant de « dramatiser » sur le niveau de la dette.

À la question du journaliste qui lui demandait s’il pourrait s’engager en politique, Michel-Edouard Leclerc a répondu: « j’y pense tout le temps » et « je suis pas encore candidat à Bercy, j’y pense quand je me rase ».

« Je n’exclus rien, je veux être utile socialement, si je peux aider des plus jeunes que moi à grandir [...] Il y a des moments, c’est vrai que je suis tellement triste de voir le niveau quelquefois de débat à l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté.

Certains objecteront que parfois on a connu des ministres de l’économie qui n’était pas des technocrates comme Maunoury; avec une différence, le bagout en moins et le talent en plus.

 

Inflation : Michel Édouard Leclerc contredit Bruno Le Maire

Inflation : Michel Édouard Leclerc contredit Bruno Le Maire

Contrairement à ce qu’affirme le Ministre de l’économie, l’inflation non seulement n’est pas vaincue mais elle va continuer d’alimenter la hausse des prix. Certes l’inflation se réduit un peu mais elle s’ajoute évidemment aux inflations précédentes et au total les prix continuent d’augmenter en atteignant des records. Pour l’année qui vient d’ailleurs de très médiatique patron des magasins Leclerc prévoit des augmentations de 2 à 3 %. Il dénonce l’optimisme du ministre de l’économie.

Invité ce dimanche midi sur BFMTV, Michel-Édouard Leclerc a estimé que la bataille contre l’inflation n’était «pas encore» gagnée. «Il faut aller se battre», a-t-il ajouté, alors que l’inflation a fortement ralenti en France en novembre, à +3,4% sur un an après +4,0% en octobre selon l’Insee.

«Il anticipe», a répondu le président du comité stratégique du groupe de distribution numéro un en France, interrogé sur l’enthousiasme du locataire de Bercy. Toutefois, Michel-Édouard Leclerc s’est voulu optimiste sur l’issue de la lutte contre la hausse des prix. «L’année prochaine, on entend bien que l’inflation dans nos magasins n’excède pas 2-3%, c’est-à-dire reste dans inflation générale», a-t-il dit, précisant que les effets du ralentissement de l’inflation devraient se faire ressentir dans le porte-monnaie des Français dès «février, mars».

Alors que les négociations commerciales annuelles avec les distributeurs sont en cours, ayant été avancées cette année de quelques semaines, pour s’achever au 15 ou au 31 janvier, le célèbre patron a réaffirmé «aller chercher auprès des grands industriels multinationaux du négatif pour compenser l’hyperinflation d’hier». «Les baisses de prix on les appliquera tout de suite, dès février», a-t-il répété, annonçant des baisses sur les produits à base de céréales (pâtes, pizzas…) ou le café. «Début 2024, il y aura des baisses très sensibles sur le blanc, sur les équipements de la maison, de presque -10%», a-t-il par ailleurs déclaré, par exemple sur les draps ou les nappes. Le seul problème c’est qu’en ce moment les Français achètent très peu de draps ou de nappes et concentrent leurs achats sur les biens essentiels !

L’ancien ministre de la justice Michel Mercier condamné pour emplois fictifs !

L’ancien ministre de la justice Michel Mercier condamné pour emplois fictifs !

Encore un coup dur pour la justice avec la condamnation de l’ancien ministre de la justice de Nicolas Sarkozy pour emplois fictifs. La preuve aussi que certains élus confondent assez souvent intérêt collectif et intérêt personnel

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L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy (2010-2012), âgé de 75 ans, s’est rendu coupable de «détournement de fonds publics» pour avoir versé dans le cadre de ses fonctions de sénateur 50.000 euros de salaire à son épouse, Joëlle, entre 2005 et 2009, et 37.000 euros à sa fille, Delphine, de 2012 à 2014.

Jugeant que les faits étaient «d’une gravité certaine» et que Michel Mercier avait fait «prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt commun», la justice l’a également condamné à 50.000 euros d’amende, cinq ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de toute fonction publique.

L’ancien sénateur centriste a également été reconnu coupable de détournement de fonds publics par négligence pour avoir continué à payer un assistant parlementaire qui ne travaillait plus pour lui.
Il était également jugé pour prise illégale d’intérêts, mais les faits qui lui étaient reprochés à ce titre ont été déclarés prescrits par le tribunal.

Reconnues coupables de complicité et de recel, son épouse Joëlle et sa fille Delphine ont été condamnées, respectivement, à 18 mois de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende pour la première et à 12 mois avec sursis et 10.000 euros d’amende pour la seconde. L’avocat de Michel Mercier n’a pas souhaité faire de commentaire.

Justifiant l’emploi de sa fille de 2012 à 2014, alors qu’elle vivait à Londres et n’a jamais mis les pieds au Sénat, il avait ainsi affirmé qu’elle lui servait de «conseillère culturelle». Delphine Mercier, elle, a dit avoir jeté «lors d’un déménagement» toutes ses notes relatives à son travail. Dans son délibéré, le tribunal a estimé que «ces déclarations étaient dénuées de toute vraisemblance».
Autres affaires

Présidentielle: CHOISIR ENTRE DE GAULLE ET HITLER » ? (MICHEL ONFRAY)

 Présidentielle: CHOISIR ENTRE DE GAULLE ET HITLER » ? (MICHEL ONFRAY)

Michel Onfray a affirmé sur BFM  qu’il n’ira pas voter. Et « je ne vais pas à des élections jouées d’avance », a-t-il ajouté. « Je peux vous dire qui sera élu. Je vous parie que ce sera un cadidat maastrichtien ». « Maastrichtien », une épithète qui renvoie donc au Traité de Masstricht de 1992 qui avait entre autres inauguré le processus menant à la création de l’Euro et donc à l’union monétaire de l’Union européenne.

Comme d’habitude, le philosophe ne fait pas dans la dentelle certaines de ses analyses sont pertinentes mais d’autres « un peu » caricaturales. La faute sans doute à ses déficiences en matière de connaissances économiques qu’il a d’ailleurs lui-même reconnues. Une posture trop souvent de nature évangélique et trop peu philosophique. NDLR

« Un candidat maastrichtien, c’est-à-dire qui défend ce qu’ont défendu Mitterrand à partir de 1983, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron… », a-t-il expliqué. Analysant le paysage politique actuel, il a renvoyé les prétendants à l’Elysée dos-à-dos ou ruiné leurs espoirs éventuels: « Si c’est pas Macron, ce sera Valérie Pécresse, ce sera sûrement pas Zemmour, sûrement pas Marine Le Pen. C’est le même système qui va fonctionner. »

D’autant plus que selon lui, le second tour mettra en scène – et de manière caricaturale – un faux duel: « In fine, il y a un goulot d’étranglement et il va falloir choisir entre le général de Gaulle et Adolf Hitler, c’est comme ça que les choses nous sont présentées ».

« Là, éventuellement, on aura le choix entre le général de Gaulle et le général Giraud », a-t-il ironisé, en référence, à cet officier attentiste dans un premier temps, finalement passé dans le camp des Alliés durant la seconde guerre mondiale.

Est-ce à dire que l’essayiste verrait d’un oeil bienveillant l’une des candidatures d’extrême droite? Non: s’il s’est dit d’accord avec le constat d’Eric Zemmour au plan civilisationnel, il lui a une nouvelle fois reproché de ne pas « avoir de bras gauche » au plan social. Quant à Marine Le Pen, Michel Onfray l’a brocardée: « Marine Le Pen a cessé d’être souverainiste, si elle l’a jamais été ».

 Michel Onfray s’est ainsi revendiqué de deux traditions politiques. Une gauche « souverainiste et chevènementiste » d’abord: « Je suis du côté des souverainistes, qui disent que si on ne sort pas de cette Europe-là on n’aura pas les moyens de notre politique. »

« La souveraineté a disparu au profit de ce qui est un État européen, impérial, maastrichtien », a-t-il encore pourfendu. Et il s’est revendiqué du socialisme révolutionnaire, mais sur un mode girondin, « proudhonien », reposant sur un principe de subsidiarité.

 

Briser les monopoles du transport maritime (Michel Santi)

Briser les monopoles du transport (Michel Santi)

 

 

CHRONIQUE. Il y a encore un petit quart de siècle, l’industrie maritime était hautement régulée par Michel Santi, économiste (*) jusqu’à ce qu’un puissant cartel dirigé par les trois plus importants armateurs du monde vienne rebattre les cartes en persuadant les autorités américaines de bouleverser la donne.

Pourtant, le XXe siècle avait joui d’un transport maritime jugé d’utilité publique, et règlementée en tant que telle puisqu’il transportait en effet avec efficacité et rapidité des biens accessibles et bénéficiant à tous les usagers et consommateurs à travers la planète. Certes, les compagnies de fret maritime étaient-elles libres de se concerter pour fixer leurs prix comme pour emprunter certaines voies. Néanmoins, ces processus se réalisaient en transparence et surtout avec équité et sans discrimination géographique ni tarifs préférentiels accordés aux amis de quelque origine ou de nature qu’ils fussent. En fait, toute la chaîne des intervenants – y compris bien sûr les transporteurs – partageait à l’unisson une position semblable – morale et pragmatique – selon laquelle les flux commerciaux devaient prospérer grâce à des tarifs abordables pour tous.

« Ocean Shipping Reform Act »

Un coup d’arrêt brutal fut hélas donné à cette entente cordiale à la faveur – à dire vrai plutôt à la défaveur – de l’ «Ocean Shipping Reform Act» voté en 1998 par le Congrès des États-Unis qui se solda par une trilogie de compagnies qui dominèrent rapidement à elles seules près de 85% du transport maritime. Aujourd’hui, il faut impérativement  passer par l’une d’elles pour envoyer par cargo quoique ce soit où que ce soit, et ce dans un univers où les «deals» confidentiels, voire secrets, sont désormais la règle et plus l’exception. Pire encore puisque depuis début 2021, les rapports de force sont devenus démesurés, outranciers. Désormais, obtenir facilement un container relève du parcours du combattant, car certaines sociétés exportatrices ou importatrices de biens et marchandises doivent attendre jusqu’à 7 semaines avant d’être en mesure de mettre la main sur cette denrée devenue rarissime. Aussi, les délais de livraison de port à port se sont-ils allongés en fonction, passant de 60 à 120 jours, le tout saupoudré de prix ayant doublé en quelques années, en données corrigées des variations des prix de l’énergie.

En résumé, ce trio infernal ayant misé à fond et ayant profité à fond de la dérégulation constitue désormais un monopole tout puissant qui engrange des profits surréalistes, indécents, dans un contexte de marché concurrentiel qui n’existe plus, car le marché c’est eux ! Voilà par exemple le géant Maersk qui réalise son plus important bénéfice en 117 ans. D’où la question : ces entreprises affichent-elles la moindre préoccupation – ou le moindre égard – vis-à-vis des chaînes de production et d’approvisionnement ou ne sont-elles hantées que par leurs propres intérêts ? Question légitime dans un contexte où il arrive souvent que des containers envoyés de Chine vers les États-Unis s’en retournent vides, sans attendre de charger de quelconques produits agricoles ou marchandises pour approvisionner les pays sur leur chemin du retour, tant cet itinéraire Chine/États-Unis leur est lucratif.

Une supply chain sous influence monopolistique

Il faut reconnaître que ce cartel bénéficie depuis une vingtaine d’années d’appuis publics déclarés ou, pour être politiquement correct, d’une conjonction astrale hyper favorable. C’est ainsi que ses cargos ne peuvent décharger leurs marchandises que dans certains ports spécialement aménagés à cet effet, alors que certains pays ne disposent pas de camions ni de conducteurs en quantité suffisante localisés au même endroit pour livrer ces biens. Quant au transport ferroviaire qui aurait parfaitement bien pu prendre le relais afin de livrer ces marchandises vers les entrepôts et les distributeurs, il a été démantelé dans un pays sophistiqué et grand consommateur comme les États-Unis. Wall Street exerça en effet une intense pression, exigeant que d’autres types de monopoles contrôlent et démembrent le rail pour optimiser les profits et pour faire envoler les cours en bourse, toujours sous le regard clément des autorités.

Les monopoles et l’appât d’un gain tout aussi massif qu’immoral contribuent donc à désosser notre économie et à saper dangereusement notre pouvoir d’achat. La pénurie des semi-conducteurs, ce composant crucial pour nos véhicules, raconte exactement la même histoire. Les États-Unis n’en étaient-ils pas l’un des plus importants fabricants, jusqu’à ce que l’État fédéral autorise Intel (à l’époque leader américain) de racheter quasiment tous ses concurrents américains, puis de délocaliser la majorité de sa production pour prosaïquement réduire ses coûts ? L’action d’Intel put dès lors flamber en bourse du fait d’investisseurs heureux, mais cette entreprise fut dans l’impossibilité de répondre à la demande mondiale à partir du moment où les usines en Asie durent fermer pour cause de Covid. Toujours la même histoire donc, car les prix de ces semi-conducteurs – et de nos autos et de nos téléphones cellulaires – s’envolèrent du fait de cette raréfaction provoquée par un monopole. Scénario identique pour la viande aux États-Unis – pourtant cruciale pour les citoyens américains qui en sont grands mangeurs – car ce marché est contrôlé à 85% par 4 sociétés dans un environnement presque pas réglementé. Résultat ? Des tarifs à la consommation du bœuf, du porc et du poulet en hausse aux États-Unis de 25% depuis l’automne 2020, accompagnés d’une flambée des profits de ce quatuor monopolistique de plus de 300%.

La concentration extrême, les monopoles, la financiarisation prennent aujourd’hui en otages nos chaînes d’approvisionnement et ce n’est pas la hausse des taux d’intérêt de la part de nos banques centrales qui remédiera à cette augmentation généralisée des prix se manifestant désormais partout de manière inquiétante. Il fut un temps où la politique monétaire était en effet l’arme privilégiée et conventionnelle pour lutter contre l’inflation. Aujourd’hui, c’est une guerre sans merci qu’il faut contre les monopoles pour protéger notre niveau de vie.

______

(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier 
« Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
Sa page 
Facebook et son fil Twitter.

Réparer l’école, la priorité (Michel Barnier)

 Réparer l’école, la priorité (Michel Barnier)

 

L’ancien ministre, candidat à la primaire de la droite, estime, dans une tribune au « Monde » (extrait) , qu’il est urgent de réparer l’école face aux résultats inquiétants qu’enregistrent les élèves français dans les classements internationaux.

 

Tribune.

Rendons-nous à cette triste évidence : notre école est en crise. Tant de parents et d’élèves en souffrent, tant d’enseignants aussi. Nous subissons un inexorable glissement dans les classements internationaux, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) donne des résultats inquiétants en sciences, en compréhension de l’écrit, en mathématiques. Nous étions naguère dans les tout premiers ; nous pointons désormais entre la 20e et la 26e place.

En mathématiques, fleuron de notre monde académique, le niveau de nos jeunes s’est en moyenne effondré. Nous nous flattons à raison de nos nombreuses médailles Fields mais, pour la première fois depuis trente ans, le dernier palmarès de ce prix prestigieux, décerné en 2018, ne comprenait aucun Français. Tout un symbole. Dans un monde de plus en plus dur, nos jeunes sont de plus en plus désarmés.

Et pourtant : nos élèves ne sont pas moins doués et la France a produit plus de lettrés, plus de savants, plus de créateurs que bien d’autres pays ! C’est le système qui a failli. Au lieu de se consacrer à son devoir de transmission du savoir et d’émancipation de chacun, l’éducation nationale, singulièrement depuis 1968, s’est mêlée de vouloir transformer la société. La vocation première de l’éducation qui est d’« élever » (quel beau mot !) nos enfants vers le meilleur d’eux-mêmes, a été dévoyée. Enseigner, c’est transmettre et élever. Pour l’avoir oublié, notre système a contribué à aggraver les inégalités et à enfermer tant d’élèves dans leur catégorie sociale ou leur communauté d’appartenance supposée.

 

A la déroute pédagogique et morale s’ajoute – disons-le ! – une faillite matérielle. Alors que dans les pays de l’OCDE la dépense moyenne par élève augmentait de 8 % entre 2010 et 2016, elle baissait de 5 % en France. Chaque pays exprime ses priorités par des actes : en France, la priorité n’est clairement pas la jeunesse ! L’avenir ne fait plus recette.

Pour preuve, la fonction enseignante, naguère si valorisée, connaît une crise de recrutement sans précédent. Le nombre des candidats au Capes s’est effondré. Celui des élèves sortis du système scolaire sans formation s’est fortement accru, pour dépasser 10 % d’une classe d’âge. Nous avons 80 % de bacheliers, mais le bac a perdu de sa valeur. Les recalés sont devenus des relégués. Le bac pour tous, totem des années Lang, est devenu une machine à exclure. Les mots entendus au début du quinquennat du président sortant avaient pu paraître encourageants : le moins que l’on puisse dire est que les actes n’ont pas suivi.

Michel Barnier pour une taxe carbone aux frontières de l’Europe

Michel Barnier pour une taxe carbone aux frontières de l’Europe

 

 

 

Michel Barnier, l’ex-négociateur du Brexit candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2022, se dit favorable à l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne, dans une tribune au Journal du Dimanche. Le problème c’est qu’il aurait pu davantage faire avancer ce dossier quand il était commissaire européen bien davantage que comme candidat à la candidature en 2022 où il a peu de chances.

 

«Une taxe carbone aux frontières de l’Union est absolument indispensable, non seulement pour des raisons financières, mais parce qu’elle permettra de rétablir une concurrence équitable entre l’Europe, qui taxe désormais lourdement le carbone, et des partenaires commerciaux qui ne le taxent pas, ou si peu», estime l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Michel Barnier: un candidat sans charisme

Michel Barnier: un candidat sans charisme

 

Michel Barnier, l’ancien ministre et ex-négociateur européen en chef a également déclaré sa candidature pour la consultation qu’organisent les républicains. Avant son départ comme commissaire européen, Michel Barnier n’avait pas laissé une image très  affirmée comme un politique français. C’est surtout à l’occasion du brexit qu’il s’est mis en valeur en affirmant notamment une certaine fermeté vis-à-vis de Boris Johnson.

Cependant ne dit pas assez  que Michel Barnier a dû plier devant les exigences allemandes pour aboutir à un accord acceptable par le Royaume-Uni. Le problème, c’est que cet accord paraît particulièrement confus et difficilement applicable dans une Irlande dont la moitié appartient au Royaume-Uni et l’autre moitié est indépendante. Un accord d’ailleurs qui n’est pas respecté par Boris Johnson qui le remet officiellement en cause.

Certes le personnage paraît assez sympathique et non clivant mais se toute évidence Michel Barnier manque d’épaisseur politique et ses premiers propos manquent singulièrement d’originalité témoin cette première déclaration dans le Figaro:

 

Pourquoi êtes-vous candidat à la primaire de la droite et du centre?

Michel BARNIER. - Je suis candidat pour être un président qui respecte les Français et qui fait respecter la France. Nous sommes dans des temps exigeants. Le monde qui nous entoure est dangereux, instable, fragile. Notre pays va mal. Il faut une alternance pour réconcilier, remettre ensemble et agir vraiment.

Quels ont été les moteurs de votre décision?

Être candidat à la présidence de son pays est une décision grave. Cela justifie le temps de la réflexion et de la préparation. Depuis la fin de ma mission sur le Brexit, j’ai beaucoup écouté, dialogué et travaillé pour construire une équipe et un projet. C’est aussi cela le respect vis-à-vis des citoyens. Aujourd’hui, je suis prêt et je suis heureux de le dire depuis la Savoie, terre de mes racines familiales et politiques.

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