MH 370 : un manque de transparence
La France va mobiliser des moyens pour contribuer au travail de recherche concernant le vol MH 370. Reste que ces moyens paraissent assez dérisoires compte tenu de la zone à explorer qui s’étend sur plusieurs milliers de kilomètres. Ce qui surprend dans cette affaire c’est surtout le manque de transparence de la part des différentes autorités, du constructeur et de la compagnie malaisienne. D’une certaine manière, c’est un peu l’usage en cas de catastrophe aérienne. Chacun essaye de limiter sa responsabilité. Les enjeux sont en effet technologiques, financiers et politique,. En général dans presque tous les cas le constructeur va tenter de masquer son éventuelle responsabilité à fin de ne pas porter atteinte à son image et donc aux débouchés commerciaux. C’est le cas pour Boeing comme pour Airbus. Le plus souvent on essaiera de mettre en cause la responsabilité des pilotes. L’affaire se complique concernant le vol aime H3 170. Ce vol en effet semble avoir été détourné. Les pays concernés ne souhaitent pas forcément qu’on découvre la nationalité des terroristes qui auraient détourné l’avion. La compagnie aérienne voudrait bien sûr éviter aussi d’être mise en cause. Sans parler des questions d’indemnisation financière. Dans le cas présent, l’enquête menée par la France semble présenter un peu plus d’indépendance que dans d’autres circonstances puisque le constructeur européen n’est pas concerné par davantage que les autorités françaises. On ne pourra toutefois éviter la prise en compte de considérations diplomatiques pour ménager nos relations avec la Chine, l’Australie ou la Malaisie. Ce qu’on a pu d’ailleurs constater la de l’intervention publique du procureur français chargé de l’affaire. Au-delà de ce cas lié ce pose la question plus générale du suivi des vols aériens et de la transmission des données en temps réel. De ce point de vue la responsabilité des autorités aériennes internationales est largement en cause puisqu’on aurait du depuis longtemps mettre en place un dispositif de suivi permanent des vols et de transmission des données de ces vols. Ce qui technologiquement ne pose aucun problème. La France va donc déployer de nouveaux moyens afin de poursuivre les recherches dans les alentours de l’île de La Réunion où a été découvert un morceau d’aile d’avion qui appartient probablement au Boeing 777 de Malaysia Airlines disparu en mars 2014, annonce jeudi le gouvernement. La justice française a dit mercredi avoir de « très fortes présomptions » que le fragment d’aile retrouvé la semaine dernière dans l’est de l’île appartienne à l’avion qui assurait le vol MH370, sans toutefois être aussi affirmative que les autorités malaisiennes. Ces dernières ont dit jeudi que de nouveaux débris avaient été retrouvés, ce que la France n’a pas confirmer. Alors que les recherches doivent être étendues dans la zone, le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, et la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, annoncent jeudi que de nouveaux appareils et hommes vont y être affectés. « Pour répondre aux besoins de l’enquête, il a été décidé de déployer des moyens aériens et maritimes supplémentaires afin de détecter la présence éventuelle de nouveaux débris au large de La Réunion », disent-ils dans un communiqué Un appareil militaire survolera la zone à partir de vendredi et la brigade de gendarmerie du transport aérien mènera des « patrouilles à pied, missions d’hélicoptères de recherches et de brigade nautique », ajoutent-ils. Des analyses complémentaires étaient encore menées jeudi près de Toulouse sur le flaperon découvert la semaine dernière. Un morceau de bagage devait en outre être confié à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie pour expertise. L’appareil de Malaysia Airlines, qui effectuait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin, a disparu pour une raison inexpliquée le 8 mars 2014, avec 239 personnes à son bord.