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Affaire du Burkini : la stratégie subversive des islamistes ( Mezri Haddad)

Affaire du Burkini : la stratégie subversive des islamistes ( Mezri Haddad)

 

De nouveaux incidents dus au Burkini ont entraîné la fermeture d’une piscine à Paris ce week-end. C’est l’occasion de se référer à un article de   Mezri Haddad,philosophe et directeur du Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA),  qui dénonce la stratégie des islamistes.

« Du débat byzantin sur l’interdiction du voile dit islamique dans les écoles, à la controverse récente sur le port du burkini au bord des plages, que de chemin parcouru dans le « féminisme » islamiste, que de progrès politique et philosophique au pays des Lumières éteintes! Interdire ou autoriser à certaines femmes grenouilles de la « diversité » de se baigner aux côtés des femmes émancipées et décomplexées de la France profonde, est en effet une question hautement philosophique et éminemment politique, qui aurait passionné Jean-Paul Sartre et son Castor, non sans affliger Raymond Aron. Pour le moment, cette question mobilise le Conseil d’Etat, qui va devoir se prononcer sur la légalité des arrêtés municipaux l’interdisant.  Cette régression intellectuelle et politique vertigineuse est inversement proportionnelle à la progression fulgurante de l’islamisme en France et de façon plus générale en Europe. Mieux encore, l’affaire du burkini, comme celles du voile, de la burka, des piscines exclusivement réservées aux vierges effarouchées, des caricatures de Mohamed, de la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, de la viande halal dans les cantines scolaires…, toutes ces affaires sont autant de batailles idéologiques et politiques engagées contre la République par les islamistes et plus exactement par les Frères musulmans. Ces affaires obéissaient à la même logique subversive et s’inscrivaient dans le combat contre la laïcité et contre la civilisation occidentale en général, selon une stratégie graduelle de conquête de la France, l’ex-fille aînée de l’Eglise que certains polygames voudraient marier au calife. Dans cette guerre de l’obscurantisme contre les Lumières conduite par les Frères musulmans, qui est consubstantiellement et idéologiquement liée à l’autre guerre terroriste que mène Daech contre l’Occident, la stratégie de l’ennemi de l’intérieur est à la fois simple et redoutable: susciter le scandale, provoquer le débat pour en récolter les bénéfices médiatiques ou symboliques et éventuellement les acquis politico-juridiques. Déjà dans le bras de fer qui avait opposé les zélotes du voile aux gouvernants, ce sont les premiers qui avaient gagné la bataille et ce, malgré la loi votée sur l’interdiction du voile dans les établissements scolaires. Ce fut plus exactement une victoire à la Pyrrhus, puisqu’interdit dans les collèges et les lycées, le voile aggravé par la burka afghane a proliféré dans les rues, les établissements privés et même dans les universités, nonobstant la proscription de cette burka venue du fond des âges. Même ponctuellement et conjoncturellement défait, l’islamisme progresse donc et rien ne semble dissuader ses tenants enturbannés, qui dictent leurs lois dans les cités, ou en costume-cravate, qui font du marketing et de la communication sur les plateaux de télévision.  Comble de la subversion et du cynisme, cette guerre à la fois symbolique, idéologique et politique n’est pas faite au nom de l’islam, ni même d’une prétendue réappropriation identitaire. Elle est déployée sous la double imposture de la liberté de conscience et des sacro-saints droits de l’homme dans lesquels Jean-Louis Harouel voit à juste titre « un avatar de la religion de l’humanité » devenue « mortelle aux Européens ». Ces droits de l’homme sont surtout une arme dissuasive que l’islamisme aseptisé par la Turquie et financé par le Qatar utilise pour islamiser la France.  On ne le dira jamais assez, l’islamisme, si « modéré » soit-il, n’est pas l’islam mais sa déviance théocratique et néofasciste. L’islamisme n’est pas la religion quiétiste pratiquée par la majorité des musulmans de ce pays, mais une « religion séculière » dans le sens que Raymond Aron assignait à ce terme en pensant au national-socialisme hitlérien et au communisme stalinien, à savoir une doctrine totalitaire et génocidaire. Que dit précisément l’islam sur la prétendue obligation coranique de porter le voile? Rien de plus que ce que n’a prescrit le judaïsme antique ou le christianisme primitif. Dans la première Epître aux Corinthiens, Paul écrit que «Toute femme qui prie ou prophétise, le chef non voilé, fait honte à son chef (Dieu); c’est exactement comme si elle était une femme rasée. Si donc une femme ne se voile pas, qu’elle se tonde aussi! Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se voile !» En phase avec l’enseignement paulinien, Tertullien, l’auteur du De virginis velandi (Du voile des vierges), recommandait aux fidèles chrétiennes de porter le voile. Idem pour saint Augustin. Dans le Coran, la question du voile n’est évoquée qu’en deux occurrences: primo, « Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments, sauf ce qui émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtement… » (sourate XXIV, 31); secundo, « Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leurs mantes: sûr moyen d’être reconnues (pour des dames) et d’échapper à toute offense » (sourate XXXIII, 59). Comme l’indiquait l’illustre Jacques Berque, à l’origine, « le port du voile distingue la femme libre des femmes de condition inférieure ».   L’égyptien Ashmawy a précisément consacré un ouvrage au problème du voile dit islamique, intitulé Vérité du voile et validité du Hadith, où on lit cette phrase troublante: « Ce n’est pas l’islam qui a imposé le voile à la femme, mais c’est plutôt le voile qui a été imposé et à l’islam et à la femme. » Dans son magistral Notre femme. Dans la loi coranique et la société (1930), le tunisien Tahar Haddad écrivait: « Si l’usage du voile en était formellement ordonné et appuyé par le Prophète lui-même, il n’y aurait pas eu des controverses à ce sujet entre les jurisconsultes de l’islam parmi lesquels des contemporains du Prophète. » C’est en profitant de cette brèche que Bourguiba, pour lequel « le voile n’est qu’un affreux torchon », a pu faire adopter dès 1956 un code du statut personnel révolutionnaire et résolument féministe. Caprice de l’Histoire, depuis l’irruption du « printemps arabe » et l’arrivée au pouvoir en Tunisie des Frères musulmans, voile et burka se sont métastasés, écoles et crèches islamistes ont proliféré et plusieurs cas de polygamie ont même été relevés.  La bataille juridique qui se joue aujourd’hui devant le Conseil d’Etat sera déterminante, non seulement pour les valeurs dont est porteuse la France mais également pour l’avenir des musulmans dans ce pays. Dans leur écrasante majorité, ces derniers ne se reconnaissent ni dans le voile dit islamique, ni encore moins dans la burka ou le burkini, qui ne sont pas « un vêtement comme un autre », selon la fatwa islamo-trotskyste d’Edwy Plenel, mais les panneaux publicitaires ambulants de l’idéologie théocratique et totalitaire des Frères musulmans et la bannière noire de Daech. Consciemment ou involontairement, par cynisme ou par ignorance, des femmes acceptent d’être le vecteur de cette idéologie mortifère, néofasciste et résolument antiféministe, qui profite des lois libérales pour les phagocyter à moyens termes et les annihiler à long termes.  Etant donné que le port du voile en général et de la burka ou du burkini en particulier procède beaucoup plus d’une recommandation islamique conjoncturelle que d’une obligation coranique immuable, attendu que le port du voile relève soit du prosélytisme islamiste, soit de l’exhibitionnisme identitaire, le législateur français doit l’interdire, pas seulement sur les plages mais dans tous les lieux publics. En République et même en Islam, la pudeur discrète est nettement préférable à la pudibonderie ostentatoire. En cela, Jean-Pierre Chevènement, qu’on ne peut accuser de réaction ou d’islamophobie, a eu raison de recommander aux musulmans la discrétion.   Devant le dilemme suivant lequel interdire le burkini serait une atteinte à la liberté de conscience et l’autoriser serait une offense à la laïcité, une maxime de Lacordaire serait à méditer: « C’est la loi qui libère et parfois c’est la liberté qui opprime. » Autant le dire clairement: si le Conseil d’Etat, pour des considérations droit-de-l’hommistes et des ratiocinations juridiques, invalide les arrêtés municipaux, ce serait une défaite des Lumières devant l’obscurantisme, une victoire symbolique, idéologique et politique des Frères musulmans et de leurs alliés daéchiens en terre « mécréante »…comme ils disent!

(Huffington)

Burkini : la stratégie subversive des islamistes ( Mezri Haddad)

 

 


Dans un article d’Huffington post  Mezri Haddad
, Philosophe et directeur du Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA),  dénonce la stratégie des islamistes.

 

Du débat byzantin sur l’interdiction du voile dit islamique dans les écoles, à la controverse récente sur le port du burkini au bord des plages, que de chemin parcouru dans le « féminisme » islamiste, que de progrès politique et philosophique au pays des Lumières éteintes! Interdire ou autoriser à certaines femmes grenouilles de la « diversité » de se baigner aux côtés des femmes émancipées et décomplexées de la France profonde, est en effet une question hautement philosophique et éminemment politique, qui aurait passionné Jean-Paul Sartre et son Castor, non sans affliger Raymond Aron. Pour le moment, cette question mobilise le Conseil d’Etat, qui va devoir se prononcer sur la légalité des arrêtés municipaux l’interdisant.  Cette régression intellectuelle et politique vertigineuse est inversement proportionnelle à la progression fulgurante de l’islamisme en France et de façon plus générale en Europe. Mieux encore, l’affaire du burkini, comme celles du voile, de la burka, des piscines exclusivement réservées aux vierges effarouchées, des caricatures de Mohamed, de la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, de la viande halal dans les cantines scolaires…, toutes ces affaires sont autant de batailles idéologiques et politiques engagées contre la République par les islamistes et plus exactement par les Frères musulmans. Ces affaires obéissaient à la même logique subversive et s’inscrivaient dans le combat contre la laïcité et contre la civilisation occidentale en général, selon une stratégie graduelle de conquête de la France, l’ex-fille aînée de l’Eglise que certains polygames voudraient marier au calife. Dans cette guerre de l’obscurantisme contre les Lumières conduite par les Frères musulmans, qui est consubstantiellement et idéologiquement liée à l’autre guerre terroriste que mène Daech contre l’Occident, la stratégie de l’ennemi de l’intérieur est à la fois simple et redoutable: susciter le scandale, provoquer le débat pour en récolter les bénéfices médiatiques ou symboliques et éventuellement les acquis politico-juridiques. Déjà dans le bras de fer qui avait opposé les zélotes du voile aux gouvernants, ce sont les premiers qui avaient gagné la bataille et ce, malgré la loi votée sur l’interdiction du voile dans les établissements scolaires. Ce fut plus exactement une victoire à la Pyrrhus, puisqu’interdit dans les collèges et les lycées, le voile aggravé par la burka afghane a proliféré dans les rues, les établissements privés et même dans les universités, nonobstant la proscription de cette burka venue du fond des âges. Même ponctuellement et conjoncturellement défait, l’islamisme progresse donc et rien ne semble dissuader ses tenants enturbannés, qui dictent leurs lois dans les cités, ou en costume-cravate, qui font du marketing et de la communication sur les plateaux de télévision.  Comble de la subversion et du cynisme, cette guerre à la fois symbolique, idéologique et politique n’est pas faite au nom de l’islam, ni même d’une prétendue réappropriation identitaire. Elle est déployée sous la double imposture de la liberté de conscience et des sacro-saints droits de l’homme dans lesquels Jean-Louis Harouel voit à juste titre « un avatar de la religion de l’humanité » devenue « mortelle aux Européens ». Ces droits de l’homme sont surtout une arme dissuasive que l’islamisme aseptisé par la Turquie et financé par le Qatar utilise pour islamiser la France.  On ne le dira jamais assez, l’islamisme, si « modéré » soit-il, n’est pas l’islam mais sa déviance théocratique et néofasciste. L’islamisme n’est pas la religion quiétiste pratiquée par la majorité des musulmans de ce pays, mais une « religion séculière » dans le sens que Raymond Aron assignait à ce terme en pensant au national-socialisme hitlérien et au communisme stalinien, à savoir une doctrine totalitaire et génocidaire. Que dit précisément l’islam sur la prétendue obligation coranique de porter le voile? Rien de plus que ce que n’a prescrit le judaïsme antique ou le christianisme primitif. Dans la première Epître aux Corinthiens, Paul écrit que «Toute femme qui prie ou prophétise, le chef non voilé, fait honte à son chef (Dieu); c’est exactement comme si elle était une femme rasée. Si donc une femme ne se voile pas, qu’elle se tonde aussi! Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se voile !» En phase avec l’enseignement paulinien, Tertullien, l’auteur du De virginis velandi (Du voile des vierges), recommandait aux fidèles chrétiennes de porter le voile. Idem pour saint Augustin. Dans le Coran, la question du voile n’est évoquée qu’en deux occurrences: primo, « Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments, sauf ce qui émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtement… » (sourate XXIV, 31); secundo, « Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leurs mantes: sûr moyen d’être reconnues (pour des dames) et d’échapper à toute offense » (sourate XXXIII, 59). Comme l’indiquait l’illustre Jacques Berque, à l’origine, « le port du voile distingue la femme libre des femmes de condition inférieure ».   L’égyptien Ashmawy a précisément consacré un ouvrage au problème du voile dit islamique, intitulé Vérité du voile et validité du Hadith, où on lit cette phrase troublante: « Ce n’est pas l’islam qui a imposé le voile à la femme, mais c’est plutôt le voile qui a été imposé et à l’islam et à la femme. » Dans son magistral Notre femme. Dans la loi coranique et la société (1930), le tunisien Tahar Haddad écrivait: « Si l’usage du voile en était formellement ordonné et appuyé par le Prophète lui-même, il n’y aurait pas eu des controverses à ce sujet entre les jurisconsultes de l’islam parmi lesquels des contemporains du Prophète. » C’est en profitant de cette brèche que Bourguiba, pour lequel « le voile n’est qu’un affreux torchon », a pu faire adopter dès 1956 un code du statut personnel révolutionnaire et résolument féministe. Caprice de l’Histoire, depuis l’irruption du « printemps arabe » et l’arrivée au pouvoir en Tunisie des Frères musulmans, voile et burka se sont métastasés, écoles et crèches islamistes ont proliféré et plusieurs cas de polygamie ont même été relevés.  La bataille juridique qui se joue aujourd’hui devant le Conseil d’Etat sera déterminante, non seulement pour les valeurs dont est porteuse la France mais également pour l’avenir des musulmans dans ce pays. Dans leur écrasante majorité, ces derniers ne se reconnaissent ni dans le voile dit islamique, ni encore moins dans la burka ou le burkini, qui ne sont pas « un vêtement comme un autre », selon la fatwa islamo-trotskyste d’Edwy Plenel, mais les panneaux publicitaires ambulants de l’idéologie théocratique et totalitaire des Frères musulmans et la bannière noire de Daech. Consciemment ou involontairement, par cynisme ou par ignorance, des femmes acceptent d’être le vecteur de cette idéologie mortifère, néofasciste et résolument antiféministe, qui profite des lois libérales pour les phagocyter à moyens termes et les annihiler à long termes.  Etant donné que le port du voile en général et de la burka ou du burkini en particulier procède beaucoup plus d’une recommandation islamique conjoncturelle que d’une obligation coranique immuable, attendu que le port du voile relève soit du prosélytisme islamiste, soit de l’exhibitionnisme identitaire, le législateur français doit l’interdire, pas seulement sur les plages mais dans tous les lieux publics. En République et même en Islam, la pudeur discrète est nettement préférable à la pudibonderie ostentatoire. En cela, Jean-Pierre Chevènement, qu’on ne peut accuser de réaction ou d’islamophobie, a eu raison de recommander aux musulmans la discrétion.   Devant le dilemme suivant lequel interdire le burkini serait une atteinte à la liberté de conscience et l’autoriser serait une offense à la laïcité, une maxime de Lacordaire serait à méditer: « C’est la loi qui libère et parfois c’est la liberté qui opprime. » Autant le dire clairement: si le Conseil d’Etat, pour des considérations droit-de-l’hommistes et des ratiocinations juridiques, invalide les arrêtés municipaux, ce serait une défaite des Lumières devant l’obscurantisme, une victoire symbolique, idéologique et politique des Frères musulmans et de leurs alliés daéchiens en terre « mécréante »…comme ils disent!

(Huffington)

 

 

Le choc des civilisations (Mezri Haddad) !

Le choc des civilisations (Mezri Haddad) !

 

Mezri Haddad philosophe, écrivain et diplomate tunisien analyse dans une interview au Figaro analyse dans une interview au Figaro les différents facteurs explicatifs de la montée du terrorisme.

 

En tant que philosophe de culture musulmane, que vous inspire ce dernier acte terroriste qui a visé une Eglise et lors duquel le père Jacques Hamel a été atrocement assassiné?

 

Mezri HADDAD. – Cela m’inspire de la compassion pour les victimes, du dégout à l’égard d’une religion sclérosée et souillée et un profond sentiment de haine – comme disent les enfants chéris de la diversité – vis-à-vis des auteurs de cet acte barbare et de leurs nombreux semblables qui peuvent à tout moment basculer dans le terrorisme islamiste parce qu’ils y sont psychologiquement et idéologiquement prédisposés. Cela me renvoie aussi à tous les crimes commis au nom d’Allah et pour la gloire affligeante de son prophète, des moines de Tibhirine aux victimes de Nice, en passant par les nombreux prêtres et pasteurs en Syrie et en Irak dont nul n’évoque le supplice. L’assassinat d’un prêtre chrétien dans son Eglise ajoute à cette barbarie humaine une réalité irréductible que certains anesthésiés par l’islamophilie, ou dissuadés par l’islamophobie, refusent de voir: le choc des civilisations est bien là et il est loin d’avoir atteint son stade paroxystique.

Comment expliquez-vous un tel enchainement d’événements terroristes, les uns aussi violents que les autres?

Un tel emballement ne s’explique pas, mais il se décline et se raconte! En France et dans le monde occidental en général, on est incapable de rationaliser un phénomène qui échappe par définition même à la rationalité cartésienne, d’où les concepts ineptes qu’on invente tous les jours sur les plateaux de télévisions comme pour conjurer un mal faute de le supprimer: radicalisation, auto-radicalisation, déradicalisation, loup solitaire… Si certains candides ou cyniques n’osent plus justifier l’abomination terroriste par l’injustice sociale et la ghettoïsation, il y a aujourd’hui des «spécialistes» qui convoquent la psychanalyse pour expliquer l’attitude de l’homo islamicus. Ainsi, le criminel de Nice serait en instance de divorce et c’est pour cette raison qu’il a pris la vie à 84 innocents ; idem pour les quatre auteurs d’attaques terroristes en une semaine en Allemagne qui souffriraient de troubles mentaux.

 

Et votre explication de ces événements?

Cette accélération d’actes islamo-terroristes a une histoire dont certaines élites intellectuelles, politiques et médiatiques devraient avoir honte. C’est l’histoire, au nom de la sacro-sainte laïcité, de la déchristianisation du pays qui fut jadis et naguère la fille aînée de l’Eglise. L’histoire des belles églises qu’on a remplacées par des mosquées sous le prétexte fallacieux qu’elles n’avaient plus de fidèles, alors qu’on n’a pas cessé, depuis trois siècles, de culpabiliser les catholiques et d’enseigner aux chrétiens que leur foi était strictement intérieure et qu’elle n’avait pas besoin de temples ni d’églises pour être vécue et partagée. C’est ainsi qu’est née chez certains intégristes musulmans le phantasme de la conversion de la France à la religion de Saïd Qutb, d’Abdelwahab, de Qaradaoui et de Ben Laden. C’est l’histoire de la sempiternelle idéologie des droits de l’homme qui a ouvert la voix au fondamentalisme et qui tétanise encore aujourd’hui les rares responsables politiques qui voudraient extirper par ses racines l’islamo-fascisme. L’histoire de l’école dite laïque qu’on croit sauver par des réformettes cosmétiques. L’histoire de l’université aujourd’hui envahie par les voilées et les enturbannés. L’histoire des territoires perdus de la République et conquis par les délinquants et les trafiquants de drogue recyclés dans le djihadisme et rédempteur pour certains et expiatoire pour d’autres. L’histoire des relations avec certaines monarchies du Golfe qu’on a autorisé à subvertir l’islam en France avant de lui réexpédier ses hordes fanatisées. L’histoire de l’antisémitisme qu’on a laissé couver jusque dans les écoles, les universités et les mosquées pour sauvegarder un semblant de paix sociale… Ajoutez à toutes ces causes endogènes les méfaits du «printemps arabe» que le monde occidental a soutenu et exalté, et vous aurez l’histoire exhaustive de l’islamo-terrorisme en France.

En quoi le printemps arabe serait-il responsable de ce qui se passe aujourd’hui en France et en Europe?

En janvier 2011, j’avais déclaré sur une grande chaîne de télévision française que si vous continuez à applaudir le printemps arabe, vous finirez par l’avoir chez vous. Il existe sans l’ombre d’un doute un lien de causalité entre ce printemps dit arabe et la prolifération du terrorisme islamiste partout dans le monde et notamment en France. Sous les régimes de Saddam Hussein, de Kadhafi, de Bachar Al-Assad et de Ben Ali, il n’y avait sans doute pas de démocratie mais il n’y avait pas non plus ce type de terrorisme systématique, global et aveugle. Al-Qaïda existait mais elle était beaucoup plus un ramassis de wahhabites et de Frères musulmans qu’une organisation planétaire et à plus forte raison un «Etat islamique», avec un territoire, une armée active sur le terrain conquis, une autre, celle de l’ombre et qui est délocalisée eu Europe, une bannière, une idéologie théocratique et totalitaire, des gisements de pétrole sous son contrôle et une stratégie de guerre pour soumettre le monde civilisé à ses exigences obscurantistes. Les liens de causes à effets entre «printemps arabe», islamisme et terrorisme sont multiples. Je n’en prendrais ici qu’un seul exemple, celui de la Tunisie dont certains continuent à louer l’exemplarité par cécité ou par cynisme. De pays fournisseurs jusqu’en 2011 de cadres scientifiques et de mains d’œuvre qualifiés, elle est devenue le premier pays exportateur de terroristes, avec près de 13000 djihadistes éparpillés entre la Syrie, l’Irak, la Libye et certaines capitales européennes.

Que faire devant une telle situation où la France, la Belgique, l’Allemagne et également la Tunisie, indistinctement, subissent les assauts du terrorisme?

Pour le leur avoir dit et réitéré, les gouvernants de Nidaa Ennahda en Tunisie savent ce qu’ils ont à faire pour éradiquer un mal à l’implantation duquel ils avaient largement contribué. Quant à la France, il va falloir que l’on prenne les choses bien au sérieux, en commençant par réaliser que le terrorisme islamiste n’est pas un épiphénomène conjoncturel qui finira par se résorber, mais un fléau qui s’inscrit dans la durée, qui est appelé à s’amplifier et qui va frapper encore plus cruellement pour faire imploser la société française et provoquer une guerre civile consubstantiellement liée au conflit des religions. L’heure n’est plus à l’allumage de bougies, aux oraisons funèbres et aux discours martiaux. Il ne suffit pas de répéter ce que les Français savent et subissent dans leur chaire et dans leur esprit, à savoir que la France est en guerre. Il s’agit désormais d’agir et d’appliquer les impératifs catégoriques en temps de guerre.

 

Comment, puisque cette guerre est non-conventionnelle et que l’ennemi est insaisissable, qu’il peut surgir de partout et frapper où il veut?

D’abord par la prévention et l’anticipation en mettant hors d’état de nuire toute personne susceptible de basculer dans le terrorisme. Ces personnes, et a fortiori les djihadistes de retour de Syrie et d’Irak, doivent être isolés de la société quitte à leur construire un Guantanamo après leur avoir retiré la nationalité française. Les milliers d’immigrants qui ont afflué ces cinq dernières années doivent bénéficier d’un billet sans retour chez eux, lorsque certains gouvernants occidentaux qui ont contribué à la destruction de leurs pays y auraient réinstauré la paix civile et la sécurité. Les frontières nationales doivent redevenir hermétiques en dépit des dogmes suicidaires des européistes. Les réseaux sociaux doivent être strictement surveillés et leurs fournisseurs poursuivis en justice pour apologie du terrorisme. Les relations diplomatiques avec les pays musulmans complices idéologique ou financier ou logistique de l’islamisme daéchien doivent être rompues. Ne s’est-ont pas interrogé comment la Turquie à qui on a confié la sécurité des frontières de l’Europe est-elle devenue exportatrice de pétrole? Ensuite par les mesures stratégiques à tous les niveaux, à commencer par une révision globale de la politique pénale, par une véritable réforme scolaire intransigeante sur les valeurs républicaines, ainsi que par la réorganisation totale de l’islam en France en revoyant à la baisse ses revendication communautaristes, prosélytes et intrinsèquement islamistes. L’islam de France doit ressembler à la France et il doit être parfaitement compatible avec les idéaux éthiques et philosophiques de ce pays. L’islam wahhabite, l’islam des Frères musulmans, l’islam des talibans ne doivent plus se sentir chez eux en France. Il faut libérer l’islam du carcan islamiste. C’est d’autant plus exact qu’une lourde responsabilité pèse sur la majorité des musulmans quiétistes en France et qui aspirent à vivre en paix avec leurs compatriotes catholiques, protestants, juifs, bouddhistes ou athées. Amalgame ou pas, les criminels qui massacrent au nom d’Allah n’ont pas émergé du néant mais ils viennent des entrailles mêmes de l’islam coranique. C’est à eux et à eux seuls que revient la tâche historique d’expurger l’islam de ses scories et de ses nécroses. Un aggiornamento n’est plus souhaitable mais il est urgent, vital et décisif. Nonobstant la sacralité pathologique du corpus coranique, la sécularisation de l’islam est tout à fait possible à condition de se libérer des dogmes éculés, de se libérer de la «tradition déviante» et de renouer avec ce qu’Olivier Carré appelait la «Grande tradition», c’est-à-dire l’islam d’Averroès, celui d’Ibn Arabi, de Tawhidi et de Miskawayh qui ont opéré voilà des siècles la disjonction du temporel et du spirituel dont la confusion constituait et constitue toujours l’un des dogmes fondateurs de l’islam. Au diable les droits de l’homme si le droit à la vie n’est plus assuré. Primo, la sécurité est également un droit de l’homme des plus précieux, que tous les philosophes contractualistes comme Hobbes, Locke, Kant ou même Rousseau mettent au cœur du contrat social et au-dessus même de la liberté. C’est que la liberté n’a aucun sens dans l’insécurité. Secundo, le premier devoir de l’Etat, c’est d’assurer la liberté de chacun dans la sécurité de tous. Un Etat qui n’est plus en mesure d’assurer la sécurité à ses citoyens perd ipso facto sa légitimité. La violence légitime chère à Max Weber est le monopole exclusif de l’Etat. Il doit en faire usage sans tergiversation et sans état d’âme. C’est le prix à payer si l’on veut éviter ce qui peut arriver de pire dans une société, la guerre civile. Les musulmans doivent comprendre qu’il y va aujourd’hui et dans les années à venir de la survie de l’islam en tant que religion, et les dirigeants français doivent réaliser qu’il y va de la pérennité de la France en tant qu’Etat, en tant que civilisation, en tant que modèle de société basé sur la tolérance, sur l’humanisme des Lumières, sur l’altérité et sur le vivre ensemble.




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