Commission européenne : « Tout mettre en œuvre pour le chômage. » Mais quoi ?
A défaut de politique les gouvernances en sont réduites aux incantations ; cette fois c’est la commission européenne qui déclare qu’il faut tout mettre en œuvre. Problème : on ne sait pas quoi ! La Commission européenne calcule que la récession sera cette année de – 0,4 %, et non pas de – 0,3 %, dans la zone euro et de – 0,1 % dans l’ensemble de l’Union européenne (UE). Des chiffres qui ne permettront pas de faire baisser le chômage en dessous de 11 % dans l’UE et de 12 % dans la zone euro en 2013 et 2014. Il faudra attendre l’année prochaine pour que la croissance revienne à 1,2 % dans la zone euro et à 1,4 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi il est impératif de «tout mettre en œuvre pour surmonter la crise du chômage», souligne la Commission. Et celle-ci, tout en regrettant que le rythme de l’assainissement budgétaire se ralentisse, d’insister sur la nécessité impérieuse de faire en sorte que les «réformes structurelles» soient «intensifiées pour libérer la croissance européenne». Sont principalement visés les huit pays, dont la France, qui seront en récession cette année: Chypre (- 8,7 %), la Grèce (- 4,2 %), la Slovénie (- 2 %) que l’on voit souvent comme le prochain candidat à un programme d’assistance financière, le Portugal (- 2,3 %), l’Espagne (- 1,5 %) et les Pays-Bas (- 0,8 %), pays pourtant considéré comme solide au sein de la zone euro. L’Espagne, dont le déficit public atteindra 7 % du PIB (produit intérieur brut) en 2014, contre 6,5 % en 2013, ce qui «compromet ses objectifs de réduction budgétaire et risque de se traduire par un nouveau dérapage des finances publiques», devrait néanmoins, comme la France, obtenir un délai, jusqu’à 2016, pour revenir dans les clous. C’est également le cas des Pays-Bas où la «demande intérieure continue de peser sur la reprise économique» qui devraient se voir accorder un an supplémentaire. Quant à l’Italie, la Commission européenne lui a promis vendredi une sortie de la procédure d’infraction pour déficits excessifs à condition que le pays reste «durablement» sous la barre des 3 % du PIB et mette en œuvre des réformes structurelles, a précisé Olli Rehn, commissaire en charge des Affaires économiques, en marge de la publication des derniers chiffres de la Commission. Le commissaire, qui confirme que la Grèce devrait renouer en 2014 avec la croissance, affichant un PIB en hausse de 0,6 %, regrette que le chômage doive rester aux niveaux trop élevés de 27 % en 2013 et de 26,4 % en 2014. Et la Commission d’ajouter que la dette de la Grèce est définitivement insupportable, prévue à 175,2 % du PIB en 2013 et 175 % l’an prochain. Autant de raisons pour que Bruxelles réaffirme haut et fort que «la mise en œuvre effective des politiques et des mesures d’ajustement destinées à renforcer l’architecture de l’Union économique et monétaire reste cruciale pour prévenir un retour des tensions sur les marchés financiers».