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Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation et de sur-urbanisation

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation et de sur-urbanisation


La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois en effet se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification. . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi.

Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité.

Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement.

Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Société – Contre la métropolisation de nos sociétés

Société – Contre la métropolisation de nos sociétés



Si 58 % de la population mondiale est urbaine, il y a incompatibilité de ce mouvement d’urbanisation avec la sauvegarde de la planète. Par Guillaume Faburel, Université Lumière Lyon 2

Si le processus d’urbanisation globalisée ne semble pas vouloir marquer le pas, le géographe Guillaume Faburel nous invite à considérer le débranchement urbain dans son texte « Vider les villes ? », dont nous vous proposons des extraits. Retrouvez cette réflexion et bien d’autres dans le livre collectif « Écologies. Le vivant et le social », publié aux éditions de la Découverte.

Vider les villes ? Voilà bien a priori une hérésie. La ville, c’est le progrès et l’émancipation. Tous les grands moments de notre civilisation y sont chevillés, des cités-États aux villes-monde et métropoles d’aujourd’hui. Pourquoi diable vouloir les vider ?

Simplement parce que tous les mois à travers le monde l’équivalent d’une ville comme New York sort de terre. À moins de croire dans le solutionnisme technologique et le durabilisme des transitions, il est temps de rouvrir une option envisagée dès les années 1970 : la désurbanisation de nos sociétés. Voici peut-être l’unique solution face à la dévastation écologique. Un seul « s » sépare demeure et démesure, celui de notre propre survie.

Aujourd’hui, 58 % de la population mondiale est urbaine, soit près de 4,4 milliards d’habitants (dont presque 40 % résidant aux États-Unis, en Europe et en Chine), contre 751 millions en 1950. Cette proportion est même annoncée à 70 % en 2050 par l’Organisation des Nations unies (ONU).
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Avec plus de vingt millions d’habitants, Mumbaï a vu sa superficie bâtie presque doubler entre 1991 et 2018, perdant ainsi 40 % de son couvert végétal. Dhaka, dont la population de l’agglomération excède aussi vingt millions d’habitants, a vu disparaître 55 % des zones cultivées, 47 % des zones humides et 38 % du couvert végétal entre 1960 et 2005. Pendant que la superficie bâtie augmentait de 134 %.

Plus près de nous, le Grand Paris est le chantier d’aménagement le plus important de l’histoire de la capitale depuis le Second Empire (XIXe siècle), avec pas moins de deux cents kilomètres de lignes de métro supplémentaires, cent soixante kilomètres de tunnels à percer, soixante-huit gares à construire, quatre-vingt mille logements par an à sortir de terre.

En France d’ailleurs, la population urbaine a augmenté de 20 % entre 1960 et 2018, pour officiellement dépasser les 80 % de la population hexagonale en 2020, ramenés toutefois à 67 % en ne tenant plus uniquement compte de l’influence des villes mais aussi de la taille des peuplements (critère de densité des constructions). Près de la moitié vit dans l’une des vingt-deux grandes villes (dont quatre millionnaires en nombre d’habitants), à ce jour officiellement dénommées métropoles. Et, depuis ces centres métropolitains jusqu’aux couronnes périurbaines, comme dans un bon tiers des périmètres de villes moyennes et d’inter-communalités (elles-mêmes grossissantes par volontarisme réglementaire), l’urbanisation croît deux fois plus vite en surface qu’en population (et même trois fois dans les années 1990, soit annuellement la taille de Marseille, un département tous les dix ans, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en cinquante ans).

La métropolisation du monde
Les foyers premiers ainsi que le modèle principal de cette croissance sont assurés par les grandes agglomérations, au premier chef les sept villes-monde (New York, Hongkong, Londres, Paris, Tokyo, Singapour et Séoul) et leurs épigones, cent vingt métropoles internationales. Elles représentent en cumul 12 % de la population mondiale pour 48 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial. Il y a donc du capital à fixer et de la « richesse » à produire… À condition de continuer à grossir. Tokyo a déjà un PIB supérieur à celui du Canada, Paris à celui de la Suisse…
Engagée depuis une quarantaine d’années dans les pays occidentaux, la métropolisation représente le stade néolibéral de l’économie mondialisée : polarisation urbaine des nouvelles activités dites postindustrielles et conversion rapide des pouvoirs métropolitains aux logiques de firme marchande.

Elle incarne l’avantage acquis ces dernières décennies par les grandes villes : articulation des fonctions de commandement (ex : directions d’entreprises) et de communication (ex : aéroports, interconnexions ferroviaires, etc.), polarisation des marchés financiers (ex : places boursières et organismes bancaires), des marchés d’emplois de « haut niveau » – que l’Insee qualifie de métropolitains depuis 2002 (conception-recherche et prestations intellectuelles, commerce interentreprises et gestion managériale, culture et loisirs) ou encore de marchés segmentés de consommation (tourisme, art, technologies…).
[...]

Or, occupant seulement 2 % de la surface de la Terre, le fait urbain décrit produit 70 % des déchets, émet 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), consomme 78 % de l’énergie et émet plus 90 % de l’ensemble des polluants émis dans l’air pour, souvenons-nous, 58 % de la population mondiale.
Pour les seuls GES, vingt-cinq des cent soixante-sept plus grandes villes du monde sont responsables de près de la moitié des émissions urbaines de CO2 – la fabrication du ciment représentant près de 10 % des émissions mondiales, en augmentation de 80 % en dix ans. À ce jour, 40 % de la population urbaine mondiale vit dans des villes où l’exposition à la chaleur extrême a triplé sur les trente-cinq dernières années.

Plusieurs mégapoles s’enfoncent annuellement de plusieurs centimètres sous le poids de la densité des matériaux de construction et du pompage des nappes phréatiques (Mexico, Téhéran, Nairobi, Djakarta…). La prévalence des maladies dites de civilisation est nettement plus importante dans les grandes villes, responsables de quarante et un millions de décès annuels à travers le monde (cancers, maladies cardiovasculaires et pulmonaires, diabète et obésité, troubles psychiques et maladies mentales).

Enfin, selon le Fonds monétaire international, à l’horizon de la fin du siècle, 74 % de la population mondiale (annoncée en 2100 urbaine à 80 %) vivra des canicules mortelles plus de vingt jours par an. Un point de comparaison : la canicule de 2003 en France, 15 000 morts, en dix-huit jours. D’ailleurs, en France, les pollutions atmosphériques des grandes villes sont responsables de 50 000 morts annuellement.

Le secteur du bâtiment-travaux publics (BTP), toutes constructions confondues (mais à 90 % dans les aires définies comme urbaines), représente 46 % de la consommation énergétique, 40 % de notre production de déchets et 25 % des émissions de GES. L’autonomie alimentaire des cent premières villes est de trois jours (98 % d’alimentation importée) et Paris, par tous ses hectares nécessaires, a une empreinte écologique trois cent treize fois plus lourde que sa propre superficie.
[...]
Si l’on croise les données de nos impacts écologiques avec celles des limites planétaires, on constate que l’empreinte moyenne de chaque Français va devoir être divisée par quatre à six pour prétendre à la neutralité carbone à horizon de 2050. Pour ce faire, loin du technosolutionnisme ambiant et du durabilisme du verdissement, l’autonomie, comprise comme autosubsistance et autogestion, est le seul moyen de se figurer l’ensemble de nos pressions et de les contenir par l’autodétermination des besoins, au plus près des ressources et de leurs écosystèmes. Ceci, sans pour autant négliger nos interdépendances sociales et quelques-unes de nos libertés.
Or pour faire autonomie, toute ville devrait produire 100 % de son énergie, qui plus est renouvelable (or, à ce jour, Lyon, Bordeaux ou Rennes n’en produisent par exemple que 7 % à 8 % , non renouvelables), remettre en pleine terre entre 50 % et 60 % des sols pour la production vivrière et le respect du cycle de l’eau (à ce jour, entre 1 % et 1,5 % dans les villes labellisées Métropoles françaises), ou encore restituer aux écosystèmes au moins 15 % des sols urbanisés pour la biodiversité. Tout ceci est infaisable morphologiquement et, quoi qu’il en soit, impensable dans le cadre d’une ville devenue médiation première du capital.

Nous n’avons en fait pas d’autre choix que de nous affranchir des grandes centralités et de leurs polarités, comme certains espaces périurbains commencent à le faire ; en déconcentrant et en relocalisant, en décentralisant, sans omettre de décoloniser quelques habitudes et modes de vie.
Mais comment passer de l’ère de taire l’inconséquence de nos écologies urbaines à l’âge du faire des géographies posturbaines, sans pour autant rétrécir la société par le jeu des identités et le retour de quelques barbelés ? Quelles sont les conditions d’une désurbanisation sans perte d’altérité, et sans oublier cette fois la communauté biotique ?
Bientôt, le débranchement urbain ?

Cette autre géographie est d’ores et déjà en construction, à bas bruit. Les espaces plus ouverts, ceux des campagnes, offrent d’autres possibilités, sous condition de révision de quelques comportements, particulièrement ceux liés à nos mobilités, connectivités et divertissements. En France, cela correspond au foisonnement d’alternatives au sein des espaces dessinés par les treize mille petites villes et petites villes de proximité, bourgs et villages centre, auxquels il faut ajouter les milliers d’autres villages, hameaux et lieux-dit : néoruralités qui connaissent leur septième vague d’installation, néopaysanneries dynamiques, zones à défendre, communautés existentielles/intentionnelles, écolieux et fermes sociales…

Permaculture et autosubsistance vivrière, chantiers participatifs et autoconstruction bioclimatique, épiceries sociales ambulantes et médiathèques villageoises itinérantes, fêtes locales et savoirs vernaculaires… sont clairement ici en ligne de mire. Et l’on pourrait imaginer des foires locales aux logements, puisque près de trois millions sont vacants dans les périphéries, alors que ce secteur est prétendument en crise. Et, toute cette effervescence ne concerne pas moins de 30 % du territoire hexagonal.

Là serait la raison du débranchement urbain : cesser d’être les agents involontaires des méga-machines urbaines en recouvrant de la puissance d’agir, non plus pour faire masse contre la nature mais pour faire corps avec le vivant. Le triptyque habiter la terre, coopérer par le faire, autogérer de manière solidaire peut constituer la matrice d’une société écologique posturbaine. À condition de vider les villes, les grandes, et de cheminer enfin vers le suffisant.
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Par Guillaume Faburel, Professeur, chercheur à l’UMR Triangle, Université Lumière Lyon 2
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation et de sur-urbanisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois en effet se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification. . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Politique-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Politique-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

par Gaston René Bessay expert en prospective

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.

La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans).

L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Société : la folie de la métropolisation

Société : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de  cadres au détriment des villes petites et moyennes constate une étude deFrance Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissancede l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du <Premier ministre.

Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin.

Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois.

Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient.

 

Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

L’Afrique, Futur exemple de Metropolisation !

L’Afrique, Futur exemple de Metropolisation !

Comment le développement urbain en Afrique peut-il réussir ? Nous aimerions proposer trois suggestions basées sur notre travail de recherche au MIT Senseable City Lab. Ainsi, les partenaires internationaux de l’Afrique devraient voir sa rapide urbanisation non pas comme un problème qu’ils devraient aider à résoudre, mais comme une opportunité de faire progresser l’urbanité elle-même. Par Carlo Ratti, Senseable City Lab du MIT dans la Tribune

Un article intéressant car il illustre bien la religion de la métropolitisation qui tue les territoires des pays développés et qui constituent souvent une question particulièrement difficile à gérer dans les pays pauvres. Dans les pays en développement, on ne saurait traiter simplement que de l’urbanisme organisé. Il faut aussi prendre en compte ces immenses ghettos souvent plus étendus que la ville elle-même où se cumulent les problèmes de santé, d’insécurité et de pauvreté tandis que la désertification des territoires conduit à renforcer le poids des importations et la vie chère en même temps NDLR

On a beaucoup parlé de la croissance vertigineuse des villes du monde, mais beaucoup ignorent à quoi elle ressemble réellement. Sous l’effet conjugué des naissances et de l’exode rural, la population urbaine mondiale s’enrichit de l’équivalent d’un nouveau Londres toutes les trois semaines. Mais cette croissance n’a pas lieu à Londres même, ni dans aucune des villes de l’Occident industriel dont la démographie est stagnante. Pendant des décennies, elle s’est produite en Chine, où le gouvernement a déplacé des centaines de millions de personnes des zones rurales vers des villes démesurées, mais cette tendance s’est finalement stabilisée.

Aujourd’hui, le centre de gravité urbain est l’Afrique, où près d’un milliard de citadins pourraient apparaître d’ici 2050. Pourtant, beaucoup trop d’architectes et d’urbanistes du Nord global sont déconnectés de cette réalité. Ceux qui s’engagent considèrent souvent l’Afrique à travers un prisme dépassé, privilégiant les « meilleures pratiques » du passé au lieu d’embrasser le rôle du continent dans la construction de l’avenir. Comment la communauté internationale peut-elle s’associer aux dirigeants et aux innovateurs urbains africains pour rendre les villes du continent, qui connaissent une croissance rapide, plus vivable, plus productive et plus durable ?

En effet, nous devrions considérer l’Afrique comme le prochain laboratoire urbain du monde, où la forme des villes – adaptées à la diversité du continent et à ses défis du XXIe siècle – est encore en train d’être élaborée. C’est l’esprit que Lesley Lokko apporte à la Biennale de Venise 2023 sur le thème de l’Afrique, dont le titre est « Le laboratoire du futur. » Cet événement, qui ouvrira le 20 mai, représente l’avant-garde de l’architecture africaine et que l’avant-garde de l’architecture en général.. L’expression « ville du futur » évoque normalement des métropoles riches et puissantes comme Singapour ou Séoul, mais en réalité, elle pourrait ressembler davantage à Nairobi et Lagos. Ces villes sont en première ligne de nos défis modernes – pauvreté, inégalité, changement climatique, migration massive, et plus encore – et c’est là qu’ils seront résolus.

Comment le développement urbain en Afrique peut-il réussir? Nous aimerions proposer trois suggestions basées sur notre travail de recherche au MIT Senseable City Lab.

Tout d’abord, nous devons abandonner les meilleures pratiques du passé. Le chemin de développement de la plupart des villes africaines ne ressemble ni à celui de Londres ni à celui de Pékin, et les pays riches doivent résister à la tendance néocoloniale qui consiste à pousser l’Afrique à se construire à son image. La dépendance à l’égard des meilleures pratiques ralentit le rythme de l’innovation, une erreur particulièrement coûteuse alors que les défis de notre époque évoluent avec une rapidité sans précédent. Nous devons adopter l’expérimentation, d’abord à la petite échelle. Des pratiques administratives comme la « ville de charte » de Paul Romer, adaptées à grande et petite échelle, peuvent permettre aux dirigeants urbains de tester de nouvelles façons de faire la ville.

Deuxièmement, pour gérer le rythme rapide du changement, les villes africaines peuvent profiter de la révolution numérique pour mesurer les interventions et les réponses. Les dirigeants municipaux en Afrique ne disposent souvent pas des infrastructures de collecte de données disponibles dans les régions plus riches, où le Big data et l’Internet des objets nous offrent des outils bon marché pour suivre la vie d’une ville et évaluer le succès de différentes politiques, ce qui nous permet de comprendre même les métropoles les plus complexes. Pourtant, les données citoyennes et la collecte de données mobiles peuvent permettre aux administrateurs municipaux de mesurer la pollution de l’air, le trafic, l’efficacité énergétique des bâtiments, et bien d’autres choses encore. L’analyse des données par l’IA pourrait éventuellement nous permettre de repérer des modèles que les yeux humains ne pourraient jamais voir, nous aidant ainsi à résoudre des problèmes apparemment insolubles.

Troisièmement, en dehors du domaine numérique, il existe de nombreuses opportunités pour les villes africaines d’expérimenter dans le domaine physique. Nous sommes à l’aube d’une révolution dans la construction abordable et durable, et – dans le contexte du changement climatique – les villes africaines pourraient en être les bénéficiaires principales. Les changements démographiques et les catastrophes naturelles rendent la construction de logements plus flexible et rapide une nécessité, mais les bâtiments préfabriqués actuels sont presque universellement (et à juste titre) associés à la mauvaise qualité. Les villes africaines et leurs partenaires pourraient utiliser les nouvelles avancées dans les techniques de construction modulaire et préfabriquée qui exploitent la conception assistée par ordinateur (CAO) et les matériaux légers et de haute qualité comme le bois lamellé-croisé (CLT). La combinaison de ces avancées permet de fabriquer en usine un bâtiment durable en pièces, puis de l’expédier sur un chantier de construction et de l’assembler en quelques jours. En outre, chaque tonne de CLT stocke 1,8 tonne de CO2, l’éliminant ainsi de l’atmosphère.

Ainsi, les partenaires internationaux de l’Afrique devraient voir sa rapide urbanisation non pas comme un problème qu’ils devraient aider à résoudre, mais comme une opportunité de faire progresser l’urbanité elle-même.

De nombreux économistes observent que les pays pauvres peuvent économiquement faire un « saute-mouton » (leapfrog) leurs voisins plus riches grâce à l’adaptation rapide de nouvelles technologies et techniques. La gestion des villes ne fait pas exception. Les métropoles africaines peuvent être les premières à s’adapter et à adopter, montrant ainsi la voie au monde entier.!!!

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

par Gaston René Bessay expert en prospective

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.

La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans).

L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.

La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans).

L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Société-Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

 

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

 

Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin.

Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois.

 

Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient.

 

Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Climat-Environnement: Stop à la politique de Métropolisation !

Climat-Environnement: Stop à la politique de Métropolisation !

 

 

Drogués à la vitesse de l’avion, du TGV et surtout de la voiture, nos modes de vies émettent toujours trop de CO2. Croyant avoir trouvé la parade et s’inspirant des conclusions de la Convention citoyenne pour le Climat, plusieurs candidats à la présidentielle proposent simplement de réduire les vitesses de circulation, au risque de rejouer la crise des Gilets Jaunes. Par Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann, Sylvie Landriève, membres du Forum Vies Mobiles et auteurs de « Pour en finir avec la vitesse » paru aux éditions de l’Aube.

 

Tribune

 

La journée n’étant pas extensible, si on va moins vite, il faut pouvoir pratiquer ses activités quotidiennes en plus grande proximité. Autrement dit, il faut que l’État stoppe sa politique de métropolisation et repense l’aménagement du territoire en tenant compte des aspirations des citoyens et de la nécessaire transition écologique.

Aller toujours plus vite pour aller toujours plus loin

Avec le train, puis la voiture et enfin l’avion, nous avons connu au cours du XXe siècle une augmentation sans précédent de la vitesse de nos déplacements. Et pourtant, le temps que nous consacrons chaque jour en moyenne à nos déplacements est globalement resté stable : environ une heure et demie. Au lieu de nous faire gagner du temps, la vitesse nous amène à aller toujours plus loin. Résultat, nous avons dispersé nos activités, même les plus quotidiennes, sur des territoires de plus en plus vastes : on habite quelque part, on fait ses courses ailleurs et on travaille encore à un autre endroit. Alors qu’on parcourait quatre kilomètres par jour en France il y a deux siècles, on en parcourt soixante aujourd’hui. Quinze fois plus.

De l’ivresse à l’addiction

Contraints de sillonner quotidiennement des espaces toujours plus vastes, nous souffrons des inévitables frictions engendrées par la vitesse (retards, stress, pollution, congestion, accidents).

Cette dépendance à la vitesse est telle qu’il nous semble impossible de nous en passer malgré l’ampleur et la gravité des problèmes environnementaux qu’elle soulève. Le secteur des transports représente effectivement près de 30% des émissions nationales de CO2. À elle seule, la voiture en est responsable de près de la moitié. Et il n’est pas simple de s’en passer, en particulier pour les habitants des territoires peu denses, qui n’ont pas ou peu d’alternatives. Et si l’avion n’est responsable que de 5% des émissions nationales, malgré une certaine banalisation, son utilisation reste fortement polarisée et beaucoup plus fréquente chez les plus aisés soulignant, si besoin en était, la forte stratification sociale de la vitesse des déplacements.

Pourtant, huit Français sur dix aspirent à ralentir leur rythme de vie et tous, à vivre davantage en proximité. Les aspirations des citoyens, la crise climatique – et l’augmentation du coût des carburants que nous connaissons actuellement – nous invitent donc de concert à en finir avec la vitesse.

Pas de ralentissement sans proximité

Si les candidats à la présidentielle veulent réellement relever le défi posé par la crise climatique et la nécessaire réduction des émissions de CO2, sans pour autant venir exacerber les très fortes inégalités des Français face à la mobilité – autrement dit s’ils ne veulent pas rejouer la crise des Gilets jaunes – ils doivent s’emparer de cette question. Mais il ne s’agit pas seulement d’appeler au ralentissement du rythme de vie, de la vitesse sur les routes secondaires et de la fréquence des déplacements motorisés, mais aussi de s’atteler au réaménagement du territoire national. Il faut ainsi stopper la concentration des services dans les centres des métropoles et concevoir de nouveaux territoires de vie, plus décentralisés, répondant aux aspirations des citoyens. Non pas pour gagner du temps, comme pourrait le laisser croire une lecture trop rapide du slogan « la ville du quart d’heure », mais bien pour que tous les Français puissent vivre au quotidien en plus grande proximité, c’est-à-dire sur des territoires plus restreints, et ainsi limiter leurs déplacements motorisés. Et ce, grâce au redéploiement local de l’activité, des services et des équipements du quotidien autour du domicile : emplois, avec entre autres le télétravail et l’économie résidentielle qui lui est associée, alimentation, restauration, sports et loisirs, etc.

Face à la diversité de nos territoires et de nos modes de vie, nul besoin de fixer des normes trop strictes qui seraient rapidement démenties. Si l’on considère qu’une heure de déplacement par jour reste une moyenne à ne pas dépasser, selon que l’on marche, que l’on utilise un vélo, un véhicule électrique ou les transports collectifs, on doit pouvoir accéder à l’essentiel des activités quotidiennes dans un rayon de deux à quinze kilomètres autour de son domicile, mais pas beaucoup plus et cela quel que soit le type de cadre de vie dans lequel on habite : campagne, petite ville, ville moyenne, métropole régionale. Cela passe aussi par la fin de la course à la taille que se livrent les métropoles, Paris en tête (territoire où l’on passe le plus de temps à se déplacer).

Dans ce nouveau système territorial, qu’on se déplace à pied ou en transports collectifs, certaines personnes déploieront effectivement leurs activités dans un rayon de deux kilomètres autour de chez eux quand d’autres continueront à parcourir jusqu’à trente kilomètres par jour. Ces situations pourront d’ailleurs varier au cours de la vie. Mais, les disparités entre ceux qui se déplacent le plus et ceux qui se déplacent le moins seront beaucoup moins importantes qu’aujourd’hui. Pour tout le monde, les déplacements quotidiens seront moins rapides, les distances plus courtes et la dépendance aux modes carbonés, diminuée.

Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann et Sylvie Landriève

Climat et environnement : Stop à la folie de la Métropolisation !

Climat et environnement : Stop à la folie de la  Métropolisation !

 

 

Drogués à la vitesse de l’avion, du TGV et surtout de la voiture, nos modes de vies émettent toujours trop de CO2. Croyant avoir trouvé la parade et s’inspirant des conclusions de la Convention citoyenne pour le Climat, plusieurs candidats à la présidentielle proposent simplement de réduire les vitesses de circulation, au risque de rejouer la crise des Gilets Jaunes. Par Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann, Sylvie Landriève, membres du Forum Vies Mobiles et auteurs de « Pour en finir avec la vitesse » paru aux éditions de l’Aube.

Contrairement à ce que prétendre les idéologues » anti-artificialisation des sols », la concentration urbaine nourrit des flux de mobilité de plus en plus importants et finalement nuit  à l’environnement notamment climat . Le recentrage urbain constitue une escroquerie environnementale et intellectuelle NDLR

 

Tribune

 

La journée n’étant pas extensible, si on va moins vite, il faut pouvoir pratiquer ses activités quotidiennes en plus grande proximité. Autrement dit, il faut que l’État stoppe sa politique de métropolisation et repense l’aménagement du territoire en tenant compte des aspirations des citoyens et de la nécessaire transition écologique.

Aller toujours plus vite pour aller toujours plus loin

Avec le train, puis la voiture et enfin l’avion, nous avons connu au cours du XXe siècle une augmentation sans précédent de la vitesse de nos déplacements. Et pourtant, le temps que nous consacrons chaque jour en moyenne à nos déplacements est globalement resté stable : environ une heure et demie. Au lieu de nous faire gagner du temps, la vitesse nous amène à aller toujours plus loin. Résultat, nous avons dispersé nos activités, même les plus quotidiennes, sur des territoires de plus en plus vastes : on habite quelque part, on fait ses courses ailleurs et on travaille encore à un autre endroit. Alors qu’on parcourait quatre kilomètres par jour en France il y a deux siècles, on en parcourt soixante aujourd’hui. Quinze fois plus.

De l’ivresse à l’addiction

Contraints de sillonner quotidiennement des espaces toujours plus vastes, nous souffrons des inévitables frictions engendrées par la vitesse (retards, stress, pollution, congestion, accidents).

Cette dépendance à la vitesse est telle qu’il nous semble impossible de nous en passer malgré l’ampleur et la gravité des problèmes environnementaux qu’elle soulève. Le secteur des transports représente effectivement près de 30% des émissions nationales de CO2. À elle seule, la voiture en est responsable de près de la moitié. Et il n’est pas simple de s’en passer, en particulier pour les habitants des territoires peu denses, qui n’ont pas ou peu d’alternatives. Et si l’avion n’est responsable que de 5% des émissions nationales, malgré une certaine banalisation, son utilisation reste fortement polarisée et beaucoup plus fréquente chez les plus aisés soulignant, si besoin en était, la forte stratification sociale de la vitesse des déplacements.

Pourtant, huit Français sur dix aspirent à ralentir leur rythme de vie et tous, à vivre davantage en proximité. Les aspirations des citoyens, la crise climatique – et l’augmentation du coût des carburants que nous connaissons actuellement – nous invitent donc de concert à en finir avec la vitesse.

Pas de ralentissement sans proximité

Si les candidats à la présidentielle veulent réellement relever le défi posé par la crise climatique et la nécessaire réduction des émissions de CO2, sans pour autant venir exacerber les très fortes inégalités des Français face à la mobilité – autrement dit s’ils ne veulent pas rejouer la crise des Gilets jaunes – ils doivent s’emparer de cette question. Mais il ne s’agit pas seulement d’appeler au ralentissement du rythme de vie, de la vitesse sur les routes secondaires et de la fréquence des déplacements motorisés, mais aussi de s’atteler au réaménagement du territoire national. Il faut ainsi stopper la concentration des services dans les centres des métropoles et concevoir de nouveaux territoires de vie, plus décentralisés, répondant aux aspirations des citoyens. Non pas pour gagner du temps, comme pourrait le laisser croire une lecture trop rapide du slogan « la ville du quart d’heure », mais bien pour que tous les Français puissent vivre au quotidien en plus grande proximité, c’est-à-dire sur des territoires plus restreints, et ainsi limiter leurs déplacements motorisés. Et ce, grâce au redéploiement local de l’activité, des services et des équipements du quotidien autour du domicile : emplois, avec entre autres le télétravail et l’économie résidentielle qui lui est associée, alimentation, restauration, sports et loisirs, etc.

Face à la diversité de nos territoires et de nos modes de vie, nul besoin de fixer des normes trop strictes qui seraient rapidement démenties. Si l’on considère qu’une heure de déplacement par jour reste une moyenne à ne pas dépasser, selon que l’on marche, que l’on utilise un vélo, un véhicule électrique ou les transports collectifs, on doit pouvoir accéder à l’essentiel des activités quotidiennes dans un rayon de deux à quinze kilomètres autour de son domicile, mais pas beaucoup plus et cela quel que soit le type de cadre de vie dans lequel on habite : campagne, petite ville, ville moyenne, métropole régionale. Cela passe aussi par la fin de la course à la taille que se livrent les métropoles, Paris en tête (territoire où l’on passe le plus de temps à se déplacer).

Dans ce nouveau système territorial, qu’on se déplace à pied ou en transports collectifs, certaines personnes déploieront effectivement leurs activités dans un rayon de deux kilomètres autour de chez eux quand d’autres continueront à parcourir jusqu’à trente kilomètres par jour. Ces situations pourront d’ailleurs varier au cours de la vie. Mais, les disparités entre ceux qui se déplacent le plus et ceux qui se déplacent le moins seront beaucoup moins importantes qu’aujourd’hui. Pour tout le monde, les déplacements quotidiens seront moins rapides, les distances plus courtes et la dépendance aux modes carbonés, diminuée.

Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann et Sylvie Landriève

Climat: Stop à la politique de Métropolisation !

Climat: Stop à la politique de Métropolisation !

 

 

Drogués à la vitesse de l’avion, du TGV et surtout de la voiture, nos modes de vies émettent toujours trop de CO2. Croyant avoir trouvé la parade et s’inspirant des conclusions de la Convention citoyenne pour le Climat, plusieurs candidats à la présidentielle proposent simplement de réduire les vitesses de circulation, au risque de rejouer la crise des Gilets Jaunes. Par Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann, Sylvie Landriève, membres du Forum Vies Mobiles et auteurs de « Pour en finir avec la vitesse » paru aux éditions de l’Aube.

 

Tribune

 

La journée n’étant pas extensible, si on va moins vite, il faut pouvoir pratiquer ses activités quotidiennes en plus grande proximité. Autrement dit, il faut que l’État stoppe sa politique de métropolisation et repense l’aménagement du territoire en tenant compte des aspirations des citoyens et de la nécessaire transition écologique.

Aller toujours plus vite pour aller toujours plus loin

Avec le train, puis la voiture et enfin l’avion, nous avons connu au cours du XXe siècle une augmentation sans précédent de la vitesse de nos déplacements. Et pourtant, le temps que nous consacrons chaque jour en moyenne à nos déplacements est globalement resté stable : environ une heure et demie. Au lieu de nous faire gagner du temps, la vitesse nous amène à aller toujours plus loin. Résultat, nous avons dispersé nos activités, même les plus quotidiennes, sur des territoires de plus en plus vastes : on habite quelque part, on fait ses courses ailleurs et on travaille encore à un autre endroit. Alors qu’on parcourait quatre kilomètres par jour en France il y a deux siècles, on en parcourt soixante aujourd’hui. Quinze fois plus.

De l’ivresse à l’addiction

Contraints de sillonner quotidiennement des espaces toujours plus vastes, nous souffrons des inévitables frictions engendrées par la vitesse (retards, stress, pollution, congestion, accidents).

Cette dépendance à la vitesse est telle qu’il nous semble impossible de nous en passer malgré l’ampleur et la gravité des problèmes environnementaux qu’elle soulève. Le secteur des transports représente effectivement près de 30% des émissions nationales de CO2. À elle seule, la voiture en est responsable de près de la moitié. Et il n’est pas simple de s’en passer, en particulier pour les habitants des territoires peu denses, qui n’ont pas ou peu d’alternatives. Et si l’avion n’est responsable que de 5% des émissions nationales, malgré une certaine banalisation, son utilisation reste fortement polarisée et beaucoup plus fréquente chez les plus aisés soulignant, si besoin en était, la forte stratification sociale de la vitesse des déplacements.

Pourtant, huit Français sur dix aspirent à ralentir leur rythme de vie et tous, à vivre davantage en proximité. Les aspirations des citoyens, la crise climatique – et l’augmentation du coût des carburants que nous connaissons actuellement – nous invitent donc de concert à en finir avec la vitesse.

Pas de ralentissement sans proximité

Si les candidats à la présidentielle veulent réellement relever le défi posé par la crise climatique et la nécessaire réduction des émissions de CO2, sans pour autant venir exacerber les très fortes inégalités des Français face à la mobilité – autrement dit s’ils ne veulent pas rejouer la crise des Gilets jaunes – ils doivent s’emparer de cette question. Mais il ne s’agit pas seulement d’appeler au ralentissement du rythme de vie, de la vitesse sur les routes secondaires et de la fréquence des déplacements motorisés, mais aussi de s’atteler au réaménagement du territoire national. Il faut ainsi stopper la concentration des services dans les centres des métropoles et concevoir de nouveaux territoires de vie, plus décentralisés, répondant aux aspirations des citoyens. Non pas pour gagner du temps, comme pourrait le laisser croire une lecture trop rapide du slogan « la ville du quart d’heure », mais bien pour que tous les Français puissent vivre au quotidien en plus grande proximité, c’est-à-dire sur des territoires plus restreints, et ainsi limiter leurs déplacements motorisés. Et ce, grâce au redéploiement local de l’activité, des services et des équipements du quotidien autour du domicile : emplois, avec entre autres le télétravail et l’économie résidentielle qui lui est associée, alimentation, restauration, sports et loisirs, etc.

Face à la diversité de nos territoires et de nos modes de vie, nul besoin de fixer des normes trop strictes qui seraient rapidement démenties. Si l’on considère qu’une heure de déplacement par jour reste une moyenne à ne pas dépasser, selon que l’on marche, que l’on utilise un vélo, un véhicule électrique ou les transports collectifs, on doit pouvoir accéder à l’essentiel des activités quotidiennes dans un rayon de deux à quinze kilomètres autour de son domicile, mais pas beaucoup plus et cela quel que soit le type de cadre de vie dans lequel on habite : campagne, petite ville, ville moyenne, métropole régionale. Cela passe aussi par la fin de la course à la taille que se livrent les métropoles, Paris en tête (territoire où l’on passe le plus de temps à se déplacer).

Dans ce nouveau système territorial, qu’on se déplace à pied ou en transports collectifs, certaines personnes déploieront effectivement leurs activités dans un rayon de deux kilomètres autour de chez eux quand d’autres continueront à parcourir jusqu’à trente kilomètres par jour. Ces situations pourront d’ailleurs varier au cours de la vie. Mais, les disparités entre ceux qui se déplacent le plus et ceux qui se déplacent le moins seront beaucoup moins importantes qu’aujourd’hui. Pour tout le monde, les déplacements quotidiens seront moins rapides, les distances plus courtes et la dépendance aux modes carbonés, diminuée.

Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann et Sylvie Landriève

Aménagement des territoires : la folie de la métropolisation

 Aménagement des  territoires : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

 

Société-Maison individuelle et aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Maison individuelle et aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. En outre des les habitants concentrés dans des buildings de plus en plus nombreux, de plus en plus hauts , de plus en plus serrés puisque la ministre du logement vient de condamner le concept de maison individuelle. Ou la résurgence d’un modèle d’urbanisme totalitaire à la mode chinoise.

 

Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Maison individuelle et aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

Maison individuelle et aménagement du territoire : la folie de la métropolisation

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. En outre des les habitants concentrés dans des buildings de plus en plus nombreux, de plus en plus hauts , de plus en plus serrés puisque la ministre du logement vient de condamner le concept de maison individuelle. Ou la résurgence d’un modèle d’urbanisme totalitaire à la mode chinoise.

 

Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois se en effet concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres - au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

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