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Le métier d’ingénieur : en péril car trop mal payé

 Le métier d’ingénieur : en péril car trop mal payé

Valérie Rialland, conseillère départementale les Républicains et professeure en lycée, alerte sur la pénurie d’ingénieurs et appelle à «une réforme en profondeur de notre système éducatif et industriel».( dans la Figaro)

D’autres ont été découragés par le système de sélection, qui ne valorise pas suffisamment les écoles qui ne font pas partie du «Top 10». Pourtant, même les diplômés d’une «petite» école d’ingénieurs trouvent un job sitôt diplômés. Le dernier stage devient souvent le premier emploi.

Pourtant, là encore, les chiffres ne mentent pas : il faudrait au moins 20.000 ingénieurs diplômés en plus tous les ans en France pour faire face aux nombreux défis auxquels notre pays est confronté : transition énergétique, relance du nucléaire, intelligence artificielle, leadership dans l’aérospatial, relance de l’industrie d’armement, réindustrialisation.

Soyons clairs : les écoles d’ingénieurs peinent à attirer suffisamment de talents, notamment à cause de la désaffection pour les matières scientifiques au lycée, exacerbée par la réforme du bac en 2019.

Tant et si bien que les élèves qui sortent du bac avec une mention très bien subissent un «choc» à leur arrivée en prépa, et se «prennent des taules», passant de seize à quatre de moyenne. Quand ce n’est pas tout simplement zéro. Les professeurs de prépa sont excédés par le niveau des élèves qui intègrent, qui n’est pas du tout à la hauteur des attentes des grandes écoles d’ingénieurs, dont les concours sont encore – heureusement – perçus comme très durs.

 Pire encore : les diplômés des écoles prestigieuses comme Centrale Supélec, donc, ingénieurs, se tournent pourtant de plus en plus vers des carrières dans la finance, le conseil et l’informatique, attirés par des salaires plus élevés et des opportunités internationales plus attrayantes, notamment grâce au prestige des grandes écoles d’ingénieurs françaises ! Par exemple, entre dix et 20% des centraliens rejoignent des cabinets de conseil, et beaucoup optent pour des secteurs comme la finance et l’assurance, laissant le secteur industriel en manque cruel de tête bien remplies.

L’équation est simple : En France, un ingénieur gagne en moyenne 47.663 euros par an​​, tandis qu’un consultant junior chez McKinsey peut espérer toucher entre 100.000 et 150.000 dollars par an ! Un job de manager se négocie à plus de 400.000 dollars​​. À ces conditions, à quoi bon devenir ingénieur ?

L’attractivité des filières scientifiques et techniques pour les filles demeure un autre défi majeur. Actuellement, seulement 28% des élèves des écoles d’ingénieurs sont des jeunes femmes. Où sont les autres ? La Société des ingénieurs et scientifiques de France a récemment alerté sur le manque de filles dans les filières scientifiques et a appelé à agir dès à présent pour inverser la tendance. Malgré une légère augmentation de la proportion de filles passant un bac scientifique jusqu’à 47% avant 2019, la réforme du bac a provoqué une chute dramatique, réduisant de 61% le nombre de filles recevant plus de six heures de cours de maths en terminale​​. Pour remédier à cette situation, il faut absolument pousser les filles à intégrer les filières scientifiques : les métiers qui en découlent ne sont pas, ne sont plus des pré carrés masculins !

Il est crucial de repenser notre approche de la formation et de l’employabilité des ingénieurs. De plus, il est impératif de modifier les programmes scolaires pour redonner goût aux sciences dès le plus jeune âge.

La formation des ingénieurs doit devenir une priorité nationale, la France doit se donner les moyens de non seulement combler le déficit actuel d’ingénieurs, mais aussi d’engager une réforme en profondeur de notre système éducatif et industriel. La réussite de ma fille, de vos enfants, et de tous les jeunes talents de notre pays en dépend, tout comme l’avenir industriel et économique de la nation.

 Il est temps de prendre des mesures audacieuses pour assurer l’avenir de la France qui, à l’heure de l’intelligence artificielle, de la transition énergétique, de l’épuisement des ressources naturelles, du tsunami de «vieux» qui pointe à l’horizon, et des nombreux autres défis qui sont devant nous, passera forcément par la science et donc, entre les mains d’ingénieurs. Français, et pas chinois, indiens, ou américains !

 

Journaliste Ariane Lavrilleux en garde à vue :  » métier en péril »

Journaliste Ariane Lavrilleux en garde à vue :  » métier en péril »

Nous, journalistes et membres de sociétés de journalistes, apportons tout notre soutien à la journaliste indépendante Ariane Lavrilleux, placée en garde à vue mardi 19 et mercredi 20 septembre, et dont le domicile a été perquisitionné pendant près de dix heures, à la suite de ses révélations en 2021 avec le média d’investigation Disclose sur des opérations de l’armée française en Egypte. Cette enquête portait sur l’opération « Sirli », menée à partir de 2015 par la direction du renseignement militaire (DRM) pour le compte de la dictature du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi.

L’arrestation de notre consœur dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte pour des faits de « compromission du secret de la défense nationale » et de « révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé », à la suite d’une plainte déposée par le ministère des armées, représente une attaque sans précédent contre la protection du secret des sources des journalistes, qui constitue une des « pierres angulaires de la liberté de la presse », selon les termes de la Cour européenne des droits de l’homme.

Cette situation gravissime, qui s’inscrit dans un contexte de multiplication des procédures contre les journalistes ces dernières années (convocations par la direction générale de la sécurité intérieure, tentative de perquisition d’une rédaction…), doit mobiliser toutes les personnes attachées à la liberté d’informer en France. Nous en appelons ainsi à la ministre de la culture et de l’information, Rima Abdul Malak, et au président de la République, Emmanuel Macron, pour qu’ils fassent du renforcement de la protection des sources des journalistes et de l’indépendance des rédactions un enjeu prioritaire des « Etats généraux de l’information » qui doivent s’ouvrir le 3 octobre.

Tous les jours, dans chacune de nos rédactions, et dans la diversité de nos lignes éditoriales, notre travail consiste précisément à publier des informations qui reposent sur des documents confidentiels couverts par toutes sortes de secrets, y compris du « secret-défense » lorsque les sujets portent sur l’armée et le secteur de la défense. Nous le faisons en responsabilité, en mesurant la sensibilité de la matière que nous recueillons, sans sensationnalisme et en respectant les règles déontologiques qui régissent notre profession, dans le seul souci d’informer le public sur des sujets d’intérêt général. Sans garantie pour la protection de nos sources, c’est l’exercice même de notre métier qui est mis en péril.

Signataires : les sociétés de journalistes et de rédacteurs de l’AFP, Arrêt sur images, BFM-TV, Challenges, Courrier international, Epsiloon, Franceinfo.fr, FranceTVinfo, France 3 rédaction nationale, France Télévisions rédaction nationale, Indigo Publications, L’Express, L’Humanité, L’Informé, L’Obs, L’Usine nouvelle, La Tribune, La Vie, LCI, Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, Le Point, Les Echos, Libération, M6, Marianne, Mediapart, NRJ, Paris Match, Public Sénat, Premières Lignes, Radio France, RFI, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, TF1, 60 Millions de consommateurs, ainsi que l’association Profession : pigiste.

Collectif et La Société des rédacteurs du « Monde »

Les infirmières surexploitées quittent le métier

Les infirmières surexploitées quittent le métier

Une infirmière sur deux du milieu hospitalier quitte le métier après une dizaine d’années d’exercice. En cause, le niveau salarial faible et surtout des conditions de travail trop dures
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D’après une étude réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).seuls 54% exercent encore en tant qu’infirmière hospitalière salariée dix ans après leur premier poste. Toutefois, 11% ont une profession d’infirmière salariée pour un autre type d’employeur comme un Ehpad, une administration publique ou en intérim.

La tendance est claire: plus les années de carrière passent, plus elles sont nombreuses à quitter l’emploi salarié à l’hôpital. Elles sont en effet 84% à y exercer après deux ans de carrière, et plus que 48% après 15 ans.

Pour le SNPI, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI, ces chiffres ne constituent pas une surprise. « Comment s’étonner que des infirmières sous-payées, en sous-effectif, agressées par des patients et leurs familles, et souvent victimes de maltraitance institutionnelle ne restent pas à l’hôpital » s’interroge l’organisation dans un communiqué.

Pour le syndicat, salaires, effectifs et conditions de travail sont les principales causes des départs.

Exemple avec les rémunérations. « Les soignants, qui travaillent sans relâche pour offrir les meilleurs soins à la population, réclament une rémunération à la hauteur de l’importance vitale de leur travail, de leur niveau de compétence, de formation et de responsabilité. » déclare Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI.

Les aides à domicile : Un métier de paria

Les aides à domicile : Un métier de paria


De plus en plus de secteurs économiques et pour des difficultés à recruter. Des problèmes assez souvent liés aux conditions salariales et plus généralement aux conditions sociales.

Les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères connaissent les plus fortes tensions de recrutement, avec 85% d’employeurs qui peinent à embaucher. Le métier d’infirmier arrive juste derrière, avec environ 81%. Le métier d’aide à domicile connaît le plus de problèmes alors que les besoins sont déjà importants et qu’ils seront énormes comptes tenus du vieillissement démographique. Ce métier est relativement mal payé et les conditions sociales peu favorables.

Il y a d’abord la question des horaires, souvent très élastiques car il faut parfois commencer très tôt pour assurer le service du lever notamment des personnes âgées, revenir à midi pour le déjeuner et le soir pour le coucher. Soit une amplitude considérable avec des coupures non rémunérées et des frais de déplacement pas toujours suffisamment.

Un métier en août qui comprend des tâches très ingrates comme les soins de toilette. Et le tout pour à peine le SMIC compte tenu précisément du décompte mal calculé des heures de travail. Bref un métier qu’il a aussi sera de plus en plus effectuée par du personnel étranger ou d’origine étrangère bien forcé d’accepter des conditions de travail particulièrement dures.

Du côté des opérateurs de voyages, 80% des recrutements de conducteurs de transport en commun sur route sont jugés « difficiles » par les recruteurs. Des entreprises comme Transdev, Keolis ou encore la RATP ont lancé de vastes campagnes de recrutement, avec parfois d’importants avantages à la clé. Mais avec peu succès. En Île-de-France, par exemple, il manque toujours 1 500 conducteurs de bus pour assurer un service normal, selon le journal Le Parisien.

Les chiffres de Pôle emploi ont été recueillis via un questionnaire adressé aux entreprises, portant sur leurs intentions d’embauche pour l’année à venir, ainsi que sur le nombre de recrutements jugés « difficiles » par les recruteurs. Pour l’année 2022, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées. Au total, ce sont plus de 3 millions de projets de recrutements qui ont été recensés par l’établissement chargé de l’emploi en France. Parmi eux, 57,9% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs et ce, quelle que soit la taille de l’établissement, selon Pôle emploi. Ce taux s’élevait à 37,5% en 2017, soit une augmentation de 20 points en seulement cinq ans.

Dans le détail, entre 2017 et 2022, le taux de difficulté à recruter a bondi de 53 points pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices, de 13 points pour les aides à domicile et de 30 points pour les conducteurs de transport en commun sur route.

Vers la prolétarisation du métier d’enseignant (UNSA)

Vers la prolétarisation du métier d’enseignant (UNSA)

 

Même avec un salaire minimum de 2000 € mensuels pour les jeunes enseignants, la prolétarisation du métier est largement en route et participe aussi d’une certaine manière du niveau actuel de l’éducation

«Notre système d’éducation se rapproche d’un point de rupture», a déclaré Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, un des principaux syndicats dans le primaire et le secondaire, au cours d’une conférence de presse.

Pour prévenir ces difficultés, il appelle, comme l’a fait mardi le Snuipp-FSU, à recruter immédiatement l’ensemble des listes complémentaires des concours afin de sécuriser les effectifs. Et souligne le besoin de sécuriser le statut des contractuels et de revoir la grille des salaires des titulaires. Emmanuel Macron a rappelé jeudi devant les recteurs et rectrices, réunis à la Sorbonne, l’engagement du gouvernement à assurer un salaire d’au moins 2000 euros nets mensuel à tout enseignant débutant.

 

 

Revaloriser le métier de tous les auxiliaires de vie

Revaloriser le métier de tous les auxiliaires de vie

Le professeur de gestion Benoît Meyronin prône, dans une tribune au « Monde », une meilleure attention des particuliers et des entreprises aux 4,6 millions d’« invisibles » qui, au quotidien, rendent des services de première nécessité.

 

Dans le secteur privé comme dans le secteur public, 4,6 millions de personnes œuvrent au quotidien pour fabriquer nos quotidiens, les rendre fluides et confortables. Souvent au détriment des leurs (« “Les Invisibles”, une plongée dans la France du back-office », Fondation Travailler autrement, mars 2022).

Ces invisibles, ce sont tout à la fois les métiers du lien (lien social, mais aussi du relationnel avec les centres de contact et de service à distance), du soin – à l’hôpital, en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dans les crèches, notamment –, de la « continuité économique et sociale » et de la vie quotidienne (logistique et commerce, enlèvement des ordures ménagères, propreté urbaine…).

Une forme d’éthique venue des Etats-Unis, l’éthique du « care » [le prendre soin de l’autre], tente depuis quarante ans d’attirer notre attention sur ces métiers. Si elle s’est focalisée historiquement sur l’univers des soins au sens large, une économie du « care » englobe plus largement ces métiers de « première nécessité », dont nous avons pu mesurer l’importance durant la crise sanitaire et ses confinements successifs.

Si l’on consulte les résultats de l’enquête au travers du prisme de cette éthique, ses enseignements prennent une lumière hélas bien tamisée. Issue d’une réflexion féministe, l’éthique du « care » a toujours pointé, y compris pour les femmes elles-mêmes, les inégalités de genre et de revenu : certaines femmes ont en effet la jouissance d’un temps que d’autres femmes rendent possible, des femmes moins privilégiées.

De fait, 54 % des « invisibles » sont des femmes. Elles viennent accueillir ma fille le matin, tôt, à l’école, elles viennent la chercher à 16 h 30 et s’en occupent jusqu’à l’heure du bain, bref elles s’engagent auprès d’elle toute la journée pour lui apprendre à devenir une petite personne au sein d’une communauté. C’est très banal, cela se passe dans ma vie comme dans la vôtre. Cette forme d’éthique nous a ainsi appris que derrière chaque personne se cachait une autre personne sans l’aide de qui la première ne serait pas autonome. Or ces personnes sont, le plus souvent, des femmes.

 

Cette éthique nous a sensibilisés également au fait que les « invisibles » manquaient cruellement de reconnaissance au sens premier du terme : 50 % des ménages dits invisibles perçoivent ainsi moins de 2 000 euros bruts par mois. A cela s’ajoute, sinon un mépris, au sens où l’entend le philosophe et sociologue allemand Axel Honneth, du moins indéniablement une piètre estime de soi, lorsque le regard de l’autre n’est pas valorisant pour les tâches que je réalise chaque jour (La Lutte pour la reconnaissance, Folio, 2013 et 1992 pour l’édition originale).

McKinsey consultant, un métier de prostitué ?

McKinsey consultant, un métier de prostitué ?

 

De plus en plus de sommes énormes sont consacrés au recours à des conseils extérieurs aussi bien d’ailleurs dans les entreprises qu’à l’intérieur de l’État. Avec une différence toutefois de taille : les superstructures de l’État sont particulièrement abondantes en commissions et organismes d’analyse, d’orientation et de contrôle. Des milliers de hauts fonctionnaires sont normalement affectés à ces tâches d’orientation et d’évaluation. Il y a donc un double emploi évident en France où le nombre de hauts fonctionnaires est au hit-parade mondial.

 

La question se pose de l’intérêt de ce recours à des experts extérieurs. En général, ces experts  doivent  apporter un regard extérieur relativement neutre en s’appuyant sur les critères de gestion reconnue. Bref , ces sociétés de conseil ne doivent pas évidemment faire de politique et pas davantage de clientélisme en livrant des conclusions que souhaitent attendre le donneur d’ordre. Le conseil extérieur propose une analyse et des orientations. C’est ensuite le décideur qui met en œuvre s’il le souhaite

Or il y a une dérive dans cette profession qui consiste d’abord à entretenir le marché de plus en plus considérable tellement nous vivons dans une forêt administrative inextricable qui de fait  exclue les élus et même l’administration. Ainsi les sociétés de conseil légitiment  leur objet et nourrissent le marché. Pour cela elle n’hésite pas d’ailleurs à satisfaire l’idéologie du donneur d’ordre et a passé la brosse à reluire. Ainsi aujourd’hui est-il de bon ton d’être plus libéral que libéral pour se montrer disruptif donc encore plus réformateur.

D’une certaine manière,  certains experts consultants se comportent comme des prostituées. Ils resserrent d’ailleurs souvent la même soupe tout juste réchauffée à plusieurs administrations ( ou entreprises) sans pour autant diminuer la facturation des services.

 

Il y aurait sans doute de ce point de vue un minimum de régulation à mettre en œuvre concernant l’éthique et l’efficacité de cette profession.




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