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Ecole: La méthode globale qui tue l’apprentissage de la lecture


Ecole: La méthode globale qui tue l’apprentissage de la lecture

On aurait pu imaginer que la méthode de la lecture globale très à la mode il y a 50 ans avait disparu des pédagogies pour l’apprentissage de la lecture. Rien n’y fait car cette pédagogie qui consiste essentiellement à photographier les mots au lieu de distinguer chaque syllabe est toujours en vigueur dans des ouvrages scolaires.

Une véritable catastrophe pour l’enseignement de la langue car la lecture est le premier exercice d’apprentissage des savoirs fondamentaux.

Résultat, la France et dans le fond des classements pour la maîtrise de la langue comme d’ailleurs pour l’apprentissage des mathématiques.

Pour se persuader de la véritable dégringolade de maîtrise de la langue, il suffit par exemple de lire les commentaires des lecteurs des sites Internet : un véritable naufrage avec une faute toutes les lignes ou presque y compris pour les médias les plus sérieux et dont on suppose que les lecteurs sont les plus cultivés.

Le conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN), mis en place en 2018 par le prédécesseur de Pap Ndiaye, Jean-Michel Blanquer, constate, dans une note de deux pages publiée en octobre, que «les méthodes et manuels (de lecture) efficaces continuent d’être parmi les moins utilisés» par les enseignants. En d’autres termes, la méthode dite «mixte», alliant la fameuse méthode «globale», très en vogue dans les années 1970 – basée sur la reconnaissance automatique des mots sans forcément les déchiffrer -, et la méthode syllabique, reste bel et bien utilisée dans les classes. Des pédagogies «totalement inacceptables», assène le conseil scientifique.

«La lecture est l’un des apprentissages fondamentaux sur lesquels s’appuie toute la scolarité. C’est aussi un des domaines dans lesquels les données scientifiques sont relativement unanimes.

Réforme des retraites : une méthode monarchique

Réforme des retraites : une méthode monarchique

Macron transforme le dossier des retraites en une démonstration de prépotence présidentielle, ne fait rien pour décrisper les esprits ni favoriser la coresponsabilité.(papier du « Monde »)

En ces temps troublés, sauver le régime des retraites par répartition devrait être considéré comme une grande cause nationale. Pour des raisons démographiques et parce que la conjoncture s’assombrit, l’équilibre du régime est de nouveau menacé, selon les dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites, qui prévoit un déficit de l’ordre de 12,5 milliards d’euros en 2027 et de 20 milliards à l’horizon 2032.

Personne n’envisageant de remettre en cause les fondements du système, qui repose sur l’étroite solidarité entre actifs et retraités, il semblerait assez logique que tous les acteurs politiques et syndicaux s’impliquent sans arrière-pensée dans une cause qui n’est pas que financière.

Le sujet est éminemment social parce que de fortes inégalités restent à débusquer dans un système qui est encore loin d’être unifié. Il est aussi sociétal, au moment où, à la fois la valeur travail n’a jamais été autant vantée et le rapport au travail aussi questionné. Si, comme la plupart de nos voisins européens, nous sommes voués à travailler plus longtemps parce que l’espérance de vie a augmenté au cours des dernières décennies, alors il faut remettre au premier plan la question du mieux-vivre au travail. Il faut aussi mobiliser les entreprises autour du maintien des seniors, après des années d’usage abusif des préretraites.

Le second quinquennat d’Emmanuel Macron, qui s’était ouvert sur la promesse d’une gouvernance moins verticale, aurait pu être l’occasion d’une nouvelle approche. Or, le chef de l’Etat a délibérément choisi de faire du dossier des retraites une démonstration de force, la preuve qu’il est encore capable de réformer en dépit de l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Les concessions qu’il a faites, mercredi 28 septembre, à sa propre majorité, inquiète des conséquences d’un passage en force au Parlement dès les prochaines semaines, ne doivent pas masquer le fait qu’il a concédé le minimum.

Le président de la République veut toujours que la réforme entre rapidement en vigueur, dès l’été 2023. Il se dit prêt à une concertation avant Noël mais n’entend pas bouger sur la mesure-phare de son projet présidentiel, qui consiste à allonger de quatre mois chaque année l’âge de départ à la retraite avec 65 ans pour horizon.

Cela revient à assumer une opposition frontale avec les syndicats, tous opposés à cette mesure, à ouvrir la voie à des manifestations de rue dont personne ne sait prédire l’issue, à se couper un peu plus de la gauche pour tenter de rallier une partie de la droite et à prendre à revers la majorité des Français. L’addition est lourde.
Certes, aucune réforme d’envergure des retraites n’a été adoptée sereinement en France. Les points de vue de départ sont trop divergents, notamment avec La France insoumise, qui promet encore le retour à la retraite à 60 ans. Mais, en donnant le sentiment qu’il transforme le dossier des retraites en une démonstration de prépotence présidentielle avec à la clé une menace de dissolution pour faire plier les rétifs, Emmanuel Macron ne fait rien pour décrisper les esprits ni favoriser la coresponsabilité.

Le report de l’âge légal a pour premier effet de pénaliser ceux qui sont entrés tôt sur le marché du travail. Il n’est pas supportable pour ceux qui exercent des métiers pénibles, il est injuste pour ceux, les femmes notamment, qui connaissent des carrières hachées. Peut-on traiter sérieusement en quelques semaines ces cas particuliers ? Les syndicats les mieux disposés, comme la CFDT, ont quelques bonnes raisons de considérer qu’une fois de plus on leur met le couteau sous la gorge.

Une méthode pour détruire certains «polluants éternels» ?

 Une méthode  pour détruire certains «polluants éternels» ?

 

Des scientifiques ont annoncé jeudi avoir trouvé une méthode pour détruire certains polluants, dits «éternels» en raison de leur résistance extrême et leur toxicité, qui sont présents dans de nombreux objets du quotidien et peuvent causer de graves problèmes de santé. La technique, qui nécessite des températures relativement basses et des produits dits réactifs courants, a été mise au point par des chimistes aux Etats-Unis et en Chine dont les travaux ont été publiés dans la revue Science, offrant une potentielle solution à un problème persistant pour l’environnement, le bétail et les hommes. ( papier du Figaro)

Développés dans les années 1940, les PFAS (per et polyfluoroalkylées), qui se désintègrent de façon extrêmement lente, se retrouvent dans les emballages, les shampoings, les poêles antiadhésives ou encore le maquillage. Avec le temps, ils se sont répandus dans notre environnement: l’eau, le sol, l’air, les nappes phréatiques, les lacs et les rivières. Une étude suédoise a ainsi montré la semaine dernière que l’eau de pluie était impropre à la consommation partout sur Terre en raison d’un niveau trop élevé de PFAS. Selon certaines études, l’exposition aux PFAS peut avoir des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Elle peut aussi mener à des risques accrus d’obésité ou de certains cancers (prostate, reins et testicules) et une augmentation des niveaux de cholestérol.

Les méthodes actuelles pour dégrader ces polluants requièrent des traitements puissants, comme l’incinération à très haute température ou l’irradiation par ultrasons. Leur caractère quasi-indestructible est lié aux longues liaisons carbone-fluor qui les composent, parmi les plus fortes en chimie organique. Les chercheurs sont cependant parvenus à identifier une faiblesse chez certains types de PFAS: à l’une des extrémités de leur molécule, un groupe d’atomes d’oxygène peut être ciblé par un solvant et un réactif courant à des températures moyennes de 80 à 120 degrés Celsius. Lorsque cela se produit, «cela provoque l’effondrement de la molécule entière dans une cascade de réactions complexes», explique William Dichtel de l’université Northwestern, un des auteurs de l’étude.

Les scientifiques ont aussi utilisé de puissantes méthodes de calcul pour cartographier la mécanique quantique derrière ces réactions chimiques. Des travaux qui pourront éventuellement servir à améliorer la méthode. L’étude actuelle s’est concentrée sur 10 PFAS, notamment un important polluant nommé GenX, qui a contaminé la rivière Cape Fear, en Caroline du Nord. Mais il existe plus de 12.000 «produits chimiques éternels», selon l’agence américaine de protection de l’environnement. «Il y a d’autres types (de PFAS) qui n’ont pas le même talon d’Achille mais chacun a son propre point faible», souligne William Dichtel. «Si nous pouvons l’identifier, alors nous saurons comment l’activer pour le détruire.»

Elections législatives 2022 : un vote sanction contre la méthode Macron

Elections législatives 2022 : un vote sanction contre la méthode Macron

 

 

Le désir de renouvellement des élus qui habite les électeurs a empêché Emmanuel Macron d’obtenir la majorité absolue. Le président semble avoir été sommé de changer radicalement de méthode d’après Jérôme Fenoglio dans le Monde .

 

Une fois mis en mouvement, le dégagisme s’avère un mécanisme électoral presque impossible à enrayer. Porté au pouvoir par ce puissant phénomène de rejet, de ses prédécesseurs tout autant que de ses concurrents issus des partis traditionnels, Emmanuel Macron pensait lui avoir échappé en obtenant sa réélection à la présidence de la République, il y a près de deux mois. Las, c’est la majorité absolue qu’il revendiquait à l’Assemblée nationale qui vient d’être frappée de plein fouet par ce désir de renouvellement des têtes et de bouleversement des situations acquises qui semble tenailler les électeurs français. Au soir de ce second tour des élections législatives, M. Macron se retrouve face à un état des lieux tout aussi inédit que celui qui avait été dressé à son entrée à l’Elysée, cinq ans plus tôt.

Un vote sanction, sans équivalent après une réélection aussi récente, a presque réduit de moitié le nombre des députés de son parti, LRM, au sein d’une coalition, Ensemble !, à laquelle manquent plus de quarante sièges pour atteindre la majorité absolue, alors qu’elle était si large au cours du premier quinquennat. Il lui faudra donc se résigner à une majorité relative bien plus ténue, plus isolée, et infiniment moins souhaitée que celle à laquelle François Mitterrand avait confronté son premier ministre, Michel Rocard, après sa réélection de 1988.

Cette secousse politique majeure a valu bien des déconvenues au camp présidentiel durant la soirée : trois ministres défaites, nombre de figures du parti et du groupe parlementaire battues – dont Christophe Castaner et Richard Ferrand, piliers de la conquête puis de l’exercice du pouvoir – vont obliger à recomposer en profondeur la physionomie de la Macronie. Mais c’est un chiffre qui scelle, plus que tous les autres, l’échec du président. Dans la nouvelle Assemblée nationale siégeront, selon les décomptes du Monde, 91 députés issus de l’extrême droite, dont 89 du Rassemblement national. Ce nombre représente le triple du sommet historique atteint par le Front national de Jean-Marie Le Pen en 1986. Cette fois sans proportionnelle, alors que c’était le cas à l’époque. C’est au scrutin majoritaire, réputé si pénalisant pour ses troupes, que Marine Le Pen a cueilli ce succès au terme d’une campagne si relâchée qu’elle-même en semblait la première surprise.

Face à cette extrême droite, un mécanisme électoral, bien moins solide que le dégagisme ambiant, a été cassé : le front républicain. A force d’entorses passées, il était de fait déjà bien déréglé. Mais c’est le parti présidentiel qui lui a porté le coup fatal, dans l’entre-deux-tours de ces législatives, en ne donnant pas de consigne nationale pour faire battre les candidats RN, alors qu’Emmanuel Macron doit en bonne partie sa réélection face à Marine Le Pen au respect de cette discipline entre formations républicaines. Dimanche, ce sentiment de trahison s’est traduit par un effondrement général du réflexe républicain : d’après les sondages, les électeurs de LRM ne se sont pas davantage déplacés que ceux de la Nupes pour barrer la route à un concurrent RN. De la part de la majorité sortante, cette absence de réciprocité ne signe pas seulement le cynisme d’une manœuvre à courte vue – qui aura finalement contribué à nuire à son propre résultat.

Elle constitue surtout, pour M. Macron, un reniement majeur par rapport aux principes affichés lors de la fondation de son parti et des prémices de sa conquête du pouvoir. Les citations prononcées alors sont nombreuses et éloquentes. La lutte contre les causes du vote RN, et contre la formation politique qui en tire profit, figurait au premier rang des priorités. Jamais aucun signe d’égalité n’avait été tiré entre le parti d’extrême droite – dont les racines xénophobes n’ont pas évolué – et la protestation radicale portée par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, quels que soient les griefs formulés à son encontre.

Plus récemment, avant le second tour, des emprunts ont même été effectués dans le programme et les slogans du candidat « insoumis », des paroles amènes ont été prononcées à l’attention de ses partisans. Jusqu’à ce que l’accord conclu au sein de la Nupes ne modifie le rapport de force et conduise brusquement à traiter la coalition autour de M. Mélenchon comme le plus grand des périls, et comme une proposition « extrême ». Au risque de laisser penser que cet adjectif sert avant tout à disqualifier, au gré des circonstances, tout ce qui gêne l’accès puis le maintien au pouvoir d’Emmanuel Macron.

Dimanche soir, un homme était involontairement le révélateur de ces calculs et de ces reniements. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, a arraché de justesse son siège de député de Paris après avoir été l’un des très rares de son camp à appeler à voter, sans ambiguïté aucune, contre les candidats du RN. Au milieu de l’hécatombe des figures de la majorité, sa victoire sonnait comme un rappel bienvenu de ce que fut l’essence proclamée du macronisme : un attachement à la construction européenne viscéralement lié au rejet du nationalisme d’extrême droite.

Toutefois, les défaillances de la coalition présidentielle n’expliquent pas, à elles seules, le nombre historique de députés RN et l’attraction que ce parti exerce sur des électeurs loin d’être tous conscients des périls que cachent les nouvelles postures protectrices de Marine Le Pen. La complaisance prêtée par certains médias, et quelques intellectuels, aux premiers mois de campagne d’Eric Zemmour a certainement accentué le trouble, en laissant accroire que ces délires racistes et xénophobes étaient compatibles avec un rassemblement de toutes les composantes de la droite et de son extrême. La délimitation de ce qui peut être dit, et surtout être fait, en démocratie, n’en finit plus de susciter l’ironie. Les votes de barrage sont devenus objets de moquerie, l’invocation de principes républicains est assimilée à un bruit de quincaillerie.

Lors de ces législatives, les Républicains ont fini par payer le prix fort de cette banalisation, en voyant leur nombre de députés amputé de plus d’un tiers. Le RN pourra constituer un groupe plus puissant que le leur, et sans doute même revendiquer le statut de deuxième parti le mieux représenté à l’Assemblée, devant La France insoumise, composante la plus fournie de la Nupes.

Pour la gauche, ces élections laisseront un goût d’inachevé. Le mécanisme d’union a permis d’entrer en force dans l’Hémicycle. Les « insoumis » et les Verts obtiennent un nombre de sièges inédit, le PS maintient les siens à un niveau que ne laissait pas augurer le rapport des scores entre Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon. Mais le nombre de suffrages obtenus par la coalition n’a pas vraiment progressé par rapport au total de 2017, et l’objectif d’installer le troisième homme de la présidentielle à Matignon est loin d’avoir été atteint. La coalition devra se passer de la présence de son mentor pour s’imposer comme la première force d’opposition, et donner de la visibilité à ses propositions.

Face à ces deux blocs puissants, étant donné que pour l’heure Les Républicains refusent de devenir la force d’appoint d’une majorité absolue, que peuvent faire Emmanuel Macron et sa première ministre, Elisabeth Borne ? A l’évidence pas grand-chose si le président persiste dans les postures et les erreurs qui ont conduit à l’échec de ces législatives. Au jeune élu du premier mandat, qui voulait incarner tous les attraits de la nouveauté, a succédé, ces derniers jours, un chef de la majorité prêt à tirer toutes les ficelles usées du sortant pour s’épargner une vraie campagne : le refrain « moi ou le chaos », l’appropriation des symboles de la République, l’utilisation à outrance de la fonction, la dissimulation du programme, le dénigrement à géométrie variable des adversaires. Bref, à recourir à une hyperprésidentialisation si caricaturale qu’elle invalidait d’avance toutes les promesses de changement.

Le pire serait de persister dans cette tactique et de jouer sur le temps pour démontrer que la paralysie et le blocage sont le fait des oppositions, en rongeant son frein jusqu’à une dissolution. Le temps ne permet plus de se livrer à ces calculs tactiques. Les années du quinquennat qui s’ouvre constituent de fait une période sans retour, où, sur plusieurs fronts, des décisions doivent impérativement être prises.

La fournaise des jours qui ont précédé ce second tour a souligné à quel point l’action face à la crise climatique devient impérieuse. Les réformes et adaptations de nos sociétés de surconsommation doivent être lancées au plus vite. La crise géopolitique prend pour l’heure la forme d’une guerre sur notre continent, et débouche à court terme sur un risque de choc économique, fait de pénuries et d’inflation. La crise démocratique menace de défaire les Etats-Unis ; en France, nous l’avons sous les yeux, elle prend la forme d’une abstention qui n’a jamais été aussi forte, et elle vient d’envoyer près de cent représentants d’un parti d’extrême droite au Parlement. La conjonction de ces périls place, qu’on le veuille ou non, une responsabilité immense sur les épaules du président qui a été réélu pour les cinq prochaines années.

Par leur vote, les électeurs ne lui en ont pas dénié toute capacité, qu’il a montrée au plus fort de la pandémie de Covid-19. Mais ils semblent l’avoir sommé de changer radicalement de méthode : ne plus gouverner seul ou presque, consentir à débattre, prendre le temps de convaincre, composer au lieu d’imposer. Au cours de la si brève campagne écoulée, M. Macron avait théorisé, maladroitement, une « refondation » de la vie démocratique à l’écart de la représentation nationale. La majorité relative donne l’occasion de s’y atteler sans délai, à l’intérieur de l’Hémicycle.

 

Changer de méthode pour l’élargissement de l’Union européenne

Changer de méthode pour l’élargissement de l’Union européenne

L’ancien président du conseil italien défend l’idée d’une confédération pour répondre aux aspirations européennes de l’Ukraine.

 

Enrico Letta dirige depuis mars 2021 le Parti démocrate et préside l’Institut Jacques Delors. Il donne sa vision de l’élargissement de l’UE Et d’une certaine manière rejoint Macron. Le problème c’est que cela ne résout nullement la question du renforcement politique du cœur de l’Europe contraire

Comment répondre aux aspirations de l’Ukraine, qui presse l’Union européenne de l’accepter en son sein?

La procession actuelle des leaders européens et des dirigeants des institutions à Kiev me rappelle leurs visites dans les capitales d’Europe centrale, dans les années qui ont suivi la chute du rideau de fer. Elle ouvre un parcours fait de promesses, d’attentes, de frustrations et de déceptions sur la voie de l’Union européenne (UE). Nous sommes en train de faire fausse route. Quand on aura le courage de dire aux Ukrainiens qu’ils ne pourront pas entrer dans l’UE avant dix ans, je les vois devenir de grands fans des Etats-Unis plutôt que de l’Europe. Cela nourrit déjà les frustrations dans des Etats comme l’Albanie ou la Macédoine du Nord, qui se demandent s’il faut être envahi par la Russie pour obtenir des gages d’intégration. C’est pourquoi je propose la mise en place d’une confédération susceptible de répondre aux aspirations européennes des pays de la région, à commencer par celles de l’Ukraine.

 

Qu’apporterait cette formule ?

Cette idée reprend en partie celle émise sans succès par le président français François Mitterrand, en décembre 1989, un mois après la chute du mur de Berlin. Mais avec une différence de taille : il n’est pas question d’y associer la Russie. C’est même plutôt un instrument dirigé contre la Russie. Le déclenchement de la guerre, le 24 février, a complètement changé la donne.

A chaque Conseil européen, on pourrait se réunir à trente-six, pour bien signifier que les neuf pays aspirants à l’UE (Ukraine, Géorgie, Moldavie, Albanie, Macédoire du Nord, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie et Kosovo) sont entrés dans la famille européenne. Il faut un lieu multilatéral pour faciliter les relations entre la Commission européenne et les pays candidats, et pour que ceux-ci puissent se parler entre eux. Cela peut d’abord se mettre en place de façon très rapide et informelle, comme un G20, puis fonctionner sur la base d’un traité simplifié, facile à ratifier.

Ce serait une sorte d’antichambre avant d’entrer dans l’UE ?

Oui, c’est une façon d’éviter ce qui s’est passé avec le précédent élargissement, en 2004 : entre la chute du rideau de fer et leur adhésion, les pays concernés, comme la Pologne, la République tchèque ou la Hongrie, ont attendu plus de dix ans, en concurrence les uns avec les autres. Ce n’est pas un frein à l’entrée dans l’UE, mais un message fort d’intégration dans la famille européenne. Cette confédération pourrait ainsi permettre d’ouvrir un accès progressif au marché intérieur. A beaucoup plus long terme, après la guerre en Ukraine, on peut imaginer aussi que la clause d’assistance mutuelle (article 42.7) inscrite dans le traité européen soit élargie aux pays membres de la confédération.

Le Pen: Le soutien de nouvelles couches sociales

 

 Le Pen: Le soutien de nouvelles couches sociales

 

La candidature d’Eric Zemmour n’a pas constitué un handicap insurmontable pour la tête de liste du Rassemblement national, qui a progressé de près de deux points par rapport à son score de 2017, analyse le politiste Florent Gougou, dans une tribune au « Monde »

 

Tribune.

 

 Ce n’est plus une surprise. Pour la deuxième fois consécutive, Marine Le Pen participera au second tour de l’élection présidentielle. Pour la troisième fois sur les cinq dernières présidentielles, la droite radicale [terme consacré dans le champ des sciences sociales] sera en situation d’accéder à l’Elysée. Le 21 avril 2002, la sidération dominait. Le 23 avril 2017, la banalité se profilait. Le 10 avril 2022, l’ordinaire s’est imposé.

Les contours d’un nouveau monde politique se dessinent. Pour la deuxième fois consécutive, Marine Le Pen retrouvera Emmanuel Macron au second tour. L’opposition entre « mondialistes » et « nationaux », pour reprendre les termes de la candidate du Rassemblement national (RN), entre « progressistes » et « nationalistes », pour reprendre les termes du président de la République sortant, semble être devenue la principale ligne d’affrontement dans la vie politique française au niveau national. Imposer ce nouveau dualisme était un objectif assumé (et partagé) par les deux protagonistes depuis 2017. Les résultats du premier tour ont brutalement rappelé aux forces de gauche, une nouvelle fois écartées du second tour, qu’ils sont en passe d’y parvenir.

Avec plus de 23 % des suffrages, Marine Le Pen réalise la meilleure performance d’une candidature de droite radicale à l’élection présidentielle, progressant de près de 2 points par rapport à son score de 2017. Surtout, en ajoutant les quelque 7 % rassemblés par Eric Zemmour (Reconquête !), les forces de droite radicale franchissent les 30 %, seuil qu’elles n’avaient jamais atteint en France, tous types de scrutins confondus. Le premier tour de la présidentielle de 2022 constitue un nouveau point haut dans la dynamique ouverte depuis les européennes de 2014, quand les listes Front national avaient, pour la première fois, dépassé la barre des 20 %.

La dynamique de la droite radicale s’appuie sur trois mouvements principaux, qui indiquent une forme de complémentarité entre la candidature de Marine Le Pen et celle d’Eric Zemmour. Premier mouvement, l’accentuation de la domination de Marine Le Pen dans ses fiefs ouvriers situés dans le nord et dans l’est du pays. En 2017, l’Aisne, le Pas-de-Calais et la Haute-Marne étaient les trois départements les plus favorables à Marine Le Pen ; en 2022, elle progresse encore dans ces départements pour atteindre respectivement 39,3 % (+ 3,6 points), 38,7 % (+ 4,4) et 36,6 % (+ 3,4). Deuxième mouvement, des transferts significatifs de la fraction rurale de l’électorat Fillon de 2017, notamment dans l’ouest du pays. Dans la Sarthe, en Mayenne et en Vendée, où François Fillon avait systématiquement obtenu plus de 25 % en 2017 et où Valérie Pécresse s’effondre autour de 5 %, Marine Le Pen progresse respectivement de 6,9 points (27,7 %), de 5,5 points (22,4 %) et de 4,7 points (23,2 %), tandis qu’Eric Zemmour y obtient entre 5 et 6 %. Troisième mouvement, l’attraction Zemmour au sein de la fraction aisée de la droite classique. La dynamique est particulièrement évidente dans le 16e arrondissement de Paris, où le candidat de Reconquête ! obtient 17,5 %, alors que Marine Le Pen y reste marginalisée à 5,8 %.

 

Loi Climat : Une méthode d’évaluation justifiée

Loi Climat : Une méthode d’évaluation justifiée

 

Trois spécialistes de l’agronomie, Yannick Biard, Arnaud Hélias et Hayo van der Werf, répondent aux inquiétudes exprimées par 137 parlementaires dans une tribune publiée dans « Le Monde » en décembre, et défendent l’analyse sur laquelle repose le futur affichage environnemental des produits alimentaires.

 

Tribune.

 

Récemment, 137 parlementaires ont exprimé, dans une tribune, publiée dans Le Monde daté du 15 décembre, leurs inquiétudes vis-à-vis de l’affichage environnemental des produits alimentaires, prévu par la loi Climat et résilience, et de la méthode sur laquelle il repose : l’analyse du cycle de vie (ACV). L’élevage bovin y est utilisé comme exemple emblématique, au titre que l’ACV, « en se contentant de mettre en rapport les émissions de gaz à effet de serre avec des kilos de viandes produites », sans tenir compte du type de l’élevage, pénaliserait les systèmes d’élevage extensifs.

Sur le plan scientifique, il existe un large consensus sur l’intérêt de la méthode ACV pour l’évaluation des impacts environnementaux des produits alimentaires. Cela ne signifie pas qu’elle ne présente pas certaines limites, liées en particulier à l’état des connaissances scientifiques. Sans aucune dimension politique, il nous semble important de bien caractériser cet intérêt et ces limites pour répondre aux inquiétudes exprimées et apporter des éléments pour éclairer ce débat public.

La première inquiétude serait qu’avec l’ACV « ce sont les viandes des feedlots américains qui pourraient être présentées aux consommateurs comme les plus durables, celles vers lesquelles se tourner en priorité ». Les feedlots (systèmes d’élevage bovin hors-sol) n’existent pas en France et ne sont donc pas représentés dans la base de données ACV agricole française. Pour vérifier si l’ACV met en avant la viande bovine issue des feedlots, il faut consulter la « World Food LCA Database », qui représente diverses productions agricoles à travers le monde. Les données sont disponibles pour sept pays (Allemagne, Australie, Brésil, Grande-Bretagne, Chine, Etats-Unis et Inde). La comparaison des systèmes « prairie » et des systèmes feedlots montre l’avantage des premiers sur les seconds. C’est le cas, en particulier, pour les deux pays européens (Allemagne, impacts environnementaux réduits de 33 %, et Grande-Bretagne, impacts réduits de 32 %).

La deuxième inquiétude serait que les résultats reposent « très majoritairement sur le seul enjeu des émissions de gaz à effet de serre ». La particularité de l’ACV est justement de ne pas se limiter qu’au réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre, mais d’estimer aussi d’autres impacts environnementaux. Dans la méthode européenne préconisée pour l’affichage environnemental, seize impacts sont considérés. La contribution du réchauffement climatique y est importante, mais elle reste de l’ordre de 20 % dans le score global. L’environnement est bien évalué sur plusieurs critères qui, il est vrai, sont parfois corrélés.

 

« L’inflation va baisser »: la méthode Coué de la BCE

« L’inflation va baisser »:  la méthode Coué de la BCE

Isabel Schnabel, une des six membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), continue à penser que l’inflation baissera progressivement vers la fin de 2022, tout en soulignant que « l’incertitude est exceptionnellement élevée ».( Le Monde)

Une réflexion discutable qui utilise la méthode Coué et qui oublie que précisément c’est après la dépression des premières vagues sanitaires que l’inflation s’est envolée du faîte des dysfonctionnements des chaînes logistiques.NDLR

Entre le rebond économique, très rapide, et la nouvelle vague pandémique, la situation est difficilement lisible. Comment la voyez-vous ?

L’incertitude est effectivement très élevée, comme elle l’est depuis le début de la pandémie de Covid-19. D’une manière générale, je pense que la reprise se poursuit. Mais, en raison de la nouvelle vague d’infections et du nouveau variant, nous observons des vents contraires à court terme. Nous prévoyons désormais une activité économique plus faible au quatrième trimestre et jusqu’au début de 2022. Mais nous envisageons un rebond plus fort par la suite. Il s’agit simplement d’un décalage dans le temps, phénomène souvent observé pendant la pandémie. Les ménages de la zone euro ont accumulé une épargne importante, qui soutient la reprise. Nous ne pensons pas que la reprise va dérailler, mais qu’elle sera retardée.

L’inflation atteint 4,9 % dans la zone euro, 6 % en Allemagne, plus de 9 % dans certains pays baltes. Etes-vous inquiète ?

Ces chiffres élevés sont liés à la situation spécifique due à la pandémie. Au moment de la réouverture de l’économie, il y a eu un fort rebond de la demande. L’offre n’a pas pu y répondre assez rapidement, en partie à cause des restrictions sanitaires. Cela a entraîné de nombreuses perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une hausse des prix des produits de base, en particulier des prix de l’énergie. Ce phénomène a été amplifié par différents effets statistiques, parce que nous comparons les prix d’aujourd’hui à ceux d’il y a un an, au milieu de la pandémie, qui s’étaient effondrés. Cela fausse un peu le tableau.

Inflation : la méthode Coué pour la BCE

 Inflation  : la méthode Coué pour la BCE

 

Alors que la banque fédérale américaine -suivie en cela par la banque d’Angleterre- a décidé du relèvement de taux en 2022 pour lutter contre l’inflation, la banque centrale européenne considère que cette inflation va refluer et ne justifie donc pas de relèvement de taux en 2022.

Le seul problème c’est que l’inflation moyenne de 5 % en Europe va impacter l’année 2022 et les suivantes. Conclusion, c’est l’amputation du revenu du travail et de l’épargne qui va amortir la politique particulièrement accommodante de la banque centrale européenne via l’inflation. En fait une sorte de dévaluation de fait de l’euro.

La Fed prévoit en effet  de relever progressivement ses taux en 2022 et la Banque d’Angleterre l’a fait dès ce jeudi. La BCE par la voix de sa présidente Christine Lagarde juge une telle hausse « très improbable » pour 2022, se contentant pour le moment d’une réduction de son programme de rachats d’actifs.

La BCE , elle, considère pour sa part « très improbable » un relèvement des taux d’intérêt l’an prochain, a réaffirmé Christine Lagarde, sa présidente, au moment où la Fed dit envisager trois hausses de taux en 2022« Il est difficile de comparer les Etats-Unis et la zone euro ou le Royaume-Uni et la zone euro », a argumenté Christine Lagarde, car « ces trois économies sont à des stades complètement différents de leur cycle. Elles ont démarré sur des bases différentes, elles ont eu des soutiens fiscaux différents ».

La zone euro va connaître un pic du niveau des prix en 2022 puis les voir refluer, prévoit la BCE. La banque centrale a nettement relevé jeudi ses prévisions d’inflation à 2,6% en 2021 et 3,2% en 2022, à cause de la flambée des prix d’énergie qui a davantage pesé dans le panier, contre respectivement 2,2% et 1,7% lors de la précédente prévision. Mais l’inflation devrait ensuite se stabiliser à 1,8% en 2023 et 2024, en raison d’une détente attendue sur le marché de l’énergie et de l’offre de composants industriels.

la BCE a baissé sa prévision de croissance du PIB de la zone euro en 2022 à 4,2% tout en la relevant à 2,9% pour 2023 et 1,6% en 2024. « Les chances pour la zone euro d’avoir un problème d’inflation à moyen et long terme sont modestes, en particulier par rapport aux compétences où la politique budgétaire est traditionnellement moins restrictive lorsqu’on prend en compte le comportement du secteur privé », souligne Konstantin Veit, gérant de portefeuille chez PIMCO.Reste que l’inflation cumulée en 2021 et 2022 devra être assumée par les entreprises, par les ménages et par les épargnants.

 

Economie- Inflation européenne : la méthode Coué pour la BCE

Economie- Inflation européenne : la méthode Coué pour la BCE

 

Alors que la banque fédérale américaine -suivie en cela par la banque d’Angleterre- a décidé du relèvement de taux en 2022 pour lutter contre l’inflation, la banque centrale européenne considère que cette inflation va refluer et ne justifie donc pas de relèvement de taux en 2022.

Le seul problème c’est que l’inflation moyenne de 5 % en Europe va impacter l’année 2022 et les suivantes. Conclusion, c’est l’amputation du revenu du travail et de l’épargne qui va amortir la politique particulièrement accommodante de la banque centrale européenne via l’inflation. En fait une sorte de dévaluation de fait de l’euro.

La Fed prévoit en effet  de relever progressivement ses taux en 2022 et la Banque d’Angleterre l’a fait dès ce jeudi. La BCE par la voix de sa présidente Christine Lagarde juge une telle hausse « très improbable » pour 2022, se contentant pour le moment d’une réduction de son programme de rachats d’actifs.

La BCE , elle, considère pour sa part « très improbable » un relèvement des taux d’intérêt l’an prochain, a réaffirmé Christine Lagarde, sa présidente, au moment où la Fed dit envisager trois hausses de taux en 2022« Il est difficile de comparer les Etats-Unis et la zone euro ou le Royaume-Uni et la zone euro », a argumenté Christine Lagarde, car « ces trois économies sont à des stades complètement différents de leur cycle. Elles ont démarré sur des bases différentes, elles ont eu des soutiens fiscaux différents ».

La zone euro va connaître un pic du niveau des prix en 2022 puis les voir refluer, prévoit la BCE. La banque centrale a nettement relevé jeudi ses prévisions d’inflation à 2,6% en 2021 et 3,2% en 2022, à cause de la flambée des prix d’énergie qui a davantage pesé dans le panier, contre respectivement 2,2% et 1,7% lors de la précédente prévision. Mais l’inflation devrait ensuite se stabiliser à 1,8% en 2023 et 2024, en raison d’une détente attendue sur le marché de l’énergie et de l’offre de composants industriels.

la BCE a baissé sa prévision de croissance du PIB de la zone euro en 2022 à 4,2% tout en la relevant à 2,9% pour 2023 et 1,6% en 2024. « Les chances pour la zone euro d’avoir un problème d’inflation à moyen et long terme sont modestes, en particulier par rapport aux compétences où la politique budgétaire est traditionnellement moins restrictive lorsqu’on prend en compte le comportement du secteur privé », souligne Konstantin Veit, gérant de portefeuille chez PIMCO.Reste que l’inflation cumulée en 2021 et 2022 devra être assumée par les entreprises, par les ménages et par les épargnants.

 

Inflation européenne : la méthode Coué pour la BCE

Inflation européenne : la méthode Coué pour la BCE

 

Alors que la banque fédérale américaine -suivie en cela par la banque d’Angleterre- a décidé du relèvement de taux en 2022 pour lutter contre l’inflation, la banque centrale européenne considère que cette inflation va refluer et ne justifie donc pas de relèvement de taux en 2022.

Le seul problème c’est que l’inflation moyenne de 5 % en Europe va impacter l’année 2022 et les suivantes. Conclusion, c’est l’amputation du revenu du travail et de l’épargne qui va amortir la politique particulièrement accommodante de la banque centrale européenne via l’inflation. En fait une sorte de dévaluation de fait de l’euro.

La Fed prévoit en effet  de relever progressivement ses taux en 2022 et la Banque d’Angleterre l’a fait dès ce jeudi. La BCE par la voix de sa présidente Christine Lagarde juge une telle hausse « très improbable » pour 2022, se contentant pour le moment d’une réduction de son programme de rachats d’actifs.

La BCE , elle, considère pour sa part « très improbable » un relèvement des taux d’intérêt l’an prochain, a réaffirmé Christine Lagarde, sa présidente, au moment où la Fed dit envisager trois hausses de taux en 2022« Il est difficile de comparer les Etats-Unis et la zone euro ou le Royaume-Uni et la zone euro », a argumenté Christine Lagarde, car « ces trois économies sont à des stades complètement différents de leur cycle. Elles ont démarré sur des bases différentes, elles ont eu des soutiens fiscaux différents ».

La zone euro va connaître un pic du niveau des prix en 2022 puis les voir refluer, prévoit la BCE. La banque centrale a nettement relevé jeudi ses prévisions d’inflation à 2,6% en 2021 et 3,2% en 2022, à cause de la flambée des prix d’énergie qui a davantage pesé dans le panier, contre respectivement 2,2% et 1,7% lors de la précédente prévision. Mais l’inflation devrait ensuite se stabiliser à 1,8% en 2023 et 2024, en raison d’une détente attendue sur le marché de l’énergie et de l’offre de composants industriels.

la BCE a baissé sa prévision de croissance du PIB de la zone euro en 2022 à 4,2% tout en la relevant à 2,9% pour 2023 et 1,6% en 2024. « Les chances pour la zone euro d’avoir un problème d’inflation à moyen et long terme sont modestes, en particulier par rapport aux compétences où la politique budgétaire est traditionnellement moins restrictive lorsqu’on prend en compte le comportement du secteur privé », souligne Konstantin Veit, gérant de portefeuille chez PIMCO.Reste que l’inflation cumulée en 2021 et 2022 devra être assumée par les entreprises, par les ménages et par les épargnants.

 

Réforme de la justice : Critique de la méthode

Réforme de la justice : Critique de la méthode

 

A six mois de la présidentielle de 2022, Un papier du Monde estime que le lancement des Etats généraux de la justice est révélateur de l’échec du quinquennat à répondre au malaise existentiel des magistrats et au sentiment de nombre de justiciable que l’institution leur est inaccessible.

 

Après la longue parenthèse de la crise sanitaire, Emmanuel Macron tente de retrouver, en fin de mandat, l’esprit de sa campagne de 2017. L’annonce, mardi 12 octobre, du plan d’investissement France 2030, centré sur des secteurs d’avenir comme l’hydrogène, les semi-conducteurs ou les batteries électriques, s’inscrit dans une démarche de transformation du modèle français. Le lancement, six jours plus tard, des Etats généraux de la justice, relève de la même logique.

Il s’agit de remettre à plat un système jugé déficient en usant du même ressort qu’il y a quatre ans : l’audace. Une possible réécriture de la procédure pénale est évoquée, de même que la déjudiciarisation de certains contentieux en matière civile. Une consultation nationale vient d’être lancée, sur le modèle du grand débat national. Chaque citoyen pourra donner son avis. Les propositions retenues seront ensuite expertisées et formulées d’ici à la fin de février 2022 par une commission d’experts présidée par Jean-Marc Sauvé. L’ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui a dirigé les travaux de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, est en passe de devenir l’homme des missions impossibles.

Le chantier de la justice est révélateur des espoirs déçus du quinquennat. Les maux relevés aujourd’hui sont les mêmes que ceux qu’avaient pointés il y a quatre ans les « marcheurs », lorsqu’ils avaient pris le pouls de l’opinion pour nourrir le projet présidentiel d’Emmanuel Macron. Aux yeux d’un grand nombre de justiciables, la machine judiciaire apparaît toujours aussi inaccessible, compliquée, injuste et surtout désespérément lente. Ceux qui la font tourner expriment en retour un malaise quasi existentiel, une désespérance collective, les magistrats surtout, qui ont l’impression de faire de l’abattage.

Un garde des sceaux mis en examen

Le paradoxe est que la chancellerie n’a cessé de réformer au cours des quatre dernières années. Marqué à ses débuts par une loi de programmation et de réforme pour la justice, le quinquennat s’achève sur une loi dite « de confiance ». Des moyens importants ont fini par être débloqués faisant du ministère de la justice l’un des mieux lotis en matière de hausse des crédits (+ 30 % en cinq ans).

Durant cette période, trois ministres se sont succédé, dont deux au profil radicalement différent. Nicole Belloubet correspondait au choix d’un gouvernement d’experts censé agir vite et fort là où il fallait. Son successeur, Eric Dupond-Moretti, devait incarner, lui, le pari disruptif de bousculer une institution jugée corporatiste. L’échec est patent, car non seulement le dialogue est rompu, mais, pour la première fois dans l’histoire, un garde des sceaux se retrouve mis en examen pour prise illégale d’intérêts à la suite d’une série de plaintes déposées par deux syndicats de magistrats.

Emmanuel Macron n’est, certes, pas le premier président de la République à s’être cassé les dents sur la réforme de la justice. Certains sujets comme l’indépendance et la responsabilité des magistrats alimentent depuis des années un conflit de légitimité entre le pouvoir politique et l’institution judiciaire. Parallèlement, des facteurs exogènes comme la production incessante de normes contribuent à complexifier le fonctionnement d’une institution de plus en plus décriée par les populistes. Une remise à plat s’impose, mais l’exercice ne pourra réussir que si le diagnostic est cette fois assez bien établi et partagé. Proclamer l’audace comme en 2017 ne suffit plus. Il faut savoir embarquer les acteurs.

Méthode pour une stratégie de campagne politique gagnante

Méthode pour une stratégie de campagne politique gagnante

«

 

Louis Perron, Conseiller en stratégie politique donne quelques axes structurants pour gagner une campagne électorale (dans l’Opinion, extrait)

 

En tant que conseiller politique, j’ai coaché et consulté plus d’une centaine de politiciens et de candidats dans plusieurs pays. Mes clients vont des conseillers municipaux aux membres de cabinet, vice-présidents et présidents. Voici quelques-unes des meilleures stratégies de campagne mises en œuvre par mes meilleurs clients.

1. Commencez tôt

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les hommes politiques hésitent souvent à lancer une campagne anticipée. Ils sont pris par les affaires courantes, ne veulent pas dépenser d’argent ou pensent que l’effet d’une campagne anticipée sera oublié jusqu’au jour de l’élection. La vérité est pourtant qu’aucun candidat n’a jamais perdu une élection parce qu’il avait commencé à planifier trop tôt. En revanche, de nombreux candidats et partis ont perdu parce qu’ils ont débuté trop tard ou parce qu’ils ont commencé tôt en faisant ce qu’il ne fallait pas faire.

2. Priorité au message plutôt qu’à l’argent

L’une des erreurs les plus courantes des candidats est de gaspiller leur argent pour du matériel de campagne sans message. Le pouvoir d’un message fondé sur la recherche, crédible et correspondant à la demande politique du public cible est pourtant souvent sous-estimé. La clé est d’avoir un plan de campagne convaincant, un message attrayant et puis suffisamment d’argent pour le communiquer et mettre en œuvre le plan. L’argent, aussi abondant soit-il, ne fait rien par lui-même. Vous souvenez-vous d’un slogan ou d’une publicité des campagnes présidentielles de Michael Bloomberg ou de Tom Steyer aux Etats-Unis ? Ils ont gaspillé des millions il y a tout juste un an.

3. Méfiez-vous des sondages précoces ou non scientifiques

Les sondages réalisés longtemps avant le jour de l’élection reflètent souvent le degré de familiarité des candidats. En ce sens, une avance des mois avant l’élection n’est en aucun cas une prédiction, mais peut en fait être un poison sucré qui endort les équipes de campagne. Une erreur typique des débutants est aussi de penser que l’on peut faire son propre sondage ou créer son propre groupe de discussion. Faire campagne, c’est comme marcher dans un labyrinthe. Si vous prenez un mauvais virage au début (c’est-à-dire si vous fondez votre stratégie sur des données erronées), tout ce qui suit sera également erroné.

4. Investir massivement dans les médias et les publicités payantes

Aujourd’hui, la plupart des campagnes sont menées et gagnées dans les médias. La publicité payante permet à une campagne de contrôler le message, d’influencer et de communiquer avec les électeurs qui ne s’intéressent pas directement à la politique, mais qui sont souvent ceux qui décident du résultat d’une élection.

5. La discipline remporte les élections

Les campagnes électorales sont des opérations chaotiques. Très souvent, les différentes ailes d’une équipe de campagne s’affrontent, et le candidat principal ou le chef de parti échoue à établir et à maintenir l’ordre interne. Pourtant, lui seul peut le faire et la discipline est un facteur clé. Un client m’a dit un jour : « Louis, notre campagne est un chaos complet. » Je lui répondis : « Faisons-en un chaos complet où au moins tout le monde se bat contre l’autre camp.»

6. La vitesse et l’intensité permettent de gagner les élections

Les élections sont comme une vente d’un jour. Elles sont donc caractérisées par une dynamique différente des campagnes commerciales (je discute régulièrement de cela avec les sociétés de relations publiques et de publicité). En politique électorale, tout est orienté vers ce jour unique, le jour de l’élection. Par conséquent, la vitesse et l’intensité sont d’une importance cruciale. L’ancien président français François Mitterrand avait coutume de dire que la France se donne à celui qui la veut le plus. C’est aussi vrai pour les autres pays.

Louis Perron est politologue, conseil en communication politique et conférencier TEDx de la Suisse.

Prévisions Croissance France : la méthode Coué pour la France

Prévisions Croissance France : la méthode Coué pour la France

 

Depuis presque un mois, la plupart des institutions et autres administrations de l’État ne cessent de diffuser un vent d’optimisme sur la rapidité de la reprise. Il faut dire que près de 60 % des ménages et des patrons considèrent que le plan de relance n’est pas assez efficace. Du coup, le gouvernement et les institutions officielles recourent à la classique méthode Coué pour encourager à l’optimisme.

Quand on examine de près les chiffres pourtant rien n’indique un redressement significatif qui permettrait de retrouver un niveau d’activité proche de l’année 2019. Tout repose en fait sur une hypothétique croissance en 2021 et 2022 et non pas sur les chiffres les indicateurs les plus récents. On sait évidemment que le second trimestre a été particulièrement catastrophique mais juillet n’a pas été fameux non plus accusant un recul de 7 % après un recul de 9 % en juin. En juin, les économistes de l’institution anticipaient un recul du PIB de 10,3 % pour l’année. Trois mois plus tard, ils révisent leur estimation à la baisse et tablent dorénavant sur une contraction « limitée » à 8,7 %. En faite une différence de l’ordre de 1 % soit l’épaisseur du trait. Toutes les institutions y compris le gouvernement jouent sur cette épaisseur du trait pour tenter d’impulser un certain vent d’optimisme. Le problème, d’ailleurs reconnu, c’est que l’industrie manufacturière souffre de l’atonie de ces carnets de commandes et que la consommation est toujours dans une posture très attentiste

Au dernier trimestre, nous attendons maintenant une perte d’activité entre -3,5 % et -4 % », notent les experts de la banque de France.

Tombée très fort au printemps, l’économie retrouverait cette fois-ci des couleurs plus rapidement que ses pairs. « Nous reviendrions un peu plus tôt au niveau d’avant-crise que la moyenne de la zone euro », avance Olivier Garnier. Ce que démentent tous les indicateurs en particulier ceux de l’Allemagne. En Allemagne la chute de la croissance se limiterait à 5 % pour 10 % pour la France.

Notons que la Banque de France prévoit de retrouver le niveau d’activité de 2019 débuts 2021 tandis que la banque centrale européenne indique à travers la voix de Christine Lagarde, qu’« il n’y aura pas de retour à la situation pré-Covid avant la fin 2022 » pour la zone euro.

Les économistes en général actent un scénario moins mauvais que prévu mais qui reste dramatique avec la disparition de 800.000 postes en 2020 que le pays peinera à recréer. Fin 2022, quelque 100.000 postes manqueront toujours à l’appel selon la Banque de France. Une prévision qui s’appuie encore sur pas grand-chose sinon la méthode Coué.

Prévisions de Croissance France : la méthode Coué

Prévisions de Croissance France : la méthode Coué

 

La nouvelle remontée de l’épargne témoigne à l’évidence que les ménages adaptent une posture particulièrement attentiste vis-à-vis de la consommation. En clair, ils s’attendent à une conjoncture très difficile impactant  gravement l’emploi et le pouvoir d’achat. D’ores et déjà,  on a d’ailleurs constaté la suppression de 800 000 emplois depuis le début de l’année. Pour ceux qui le peuvent, on  choisit l’épargne et on diffère un certain nombre de dépenses notamment d’investissement. Depuis presque un mois, la plupart des institutions et autres administrations de l’État ne cessent de diffuser un vent d’optimisme sur la rapidité de la reprise. Quand on examine de près les chiffres pourtant rien n’indique un redressement significatif qui permettrait de retrouver un niveau d’activité proche de l’année 2019. Tout repose en fait sur une hypothétique croissance en 2021 et 2022 et non pas sur les chiffres les indicateurs les plus récents. On sait évidemment que le second trimestre a été particulièrement catastrophique mais juillet n’a pas été fameux non plus accusant un recul de 7 % après un recul de 9 % en juin. En juin, les économistes de l’institution anticipaient un recul du PIB de 10,3 % pour l’année. Trois mois plus tard, ils révisent leur estimation à la baisse et tablent dorénavant sur une contraction « limitée » à 8,7 %. En faite une différence de l’ordre de 1 % soit l’épaisseur du trait. Toutes les institutions y compris le gouvernement jouent sur cette épaisseur du trait pour tenter d’impulser un certain vent d’optimisme. Le problème, d’ailleurs reconnu, c’est que l’industrie manufacturière souffre de l’atonie de ces carnets de commandes et que la consommation est toujours dans une posture très attentiste

Au dernier trimestre, nous attendons maintenant une perte d’activité entre -3,5 % et -4 % », notent les experts de la banque centrale.

Tombée très fort au printemps, l’économie retrouverait cette fois-ci des couleurs plus rapidement que ses pairs. « Nous reviendrions un peu plus tôt au niveau d’avant-crise que la moyenne de la zone euro », avance Olivier Garnier. Ce que démentent tous les indicateurs en particulier ceux de l’Allemagne.. Notons que la Banque de France prévoit de retrouver le niveau d’activité de 2019 débuts 2021 tandis que la banque centrale européenne indique à travers la voix de Christine Lagarde, qu’« il n’y aura pas de retour à la situation pré-Covid avant la fin 2022 » pour la zone euro.

Les économistes en général actent un scénario moins mauvais que prévu mais qui reste dramatique avec la disparition de 800.000 postes en 2020 que le pays peinera à recréer. Fin 2022, quelque 100.000 postes manqueront toujours à l’appel selon la Banque de France.

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