Merkel réaffirme à la veille du sommet européen : non à la mutualisation de dettes
Pas de fausses espérances pour le sommet européen, c’est le message de Merkel. Pas question d’une solidarité financière vis-à-vis des dettes. On se limitera donc à une mini relance économique, à la perspective d’une union bancaire, au projet lointain d’une intégration européenne et tout aussi lointain le projet de résorption des dettes. Bref des réponses pour le moyen et long terme à des questions de court terme. La chancelière allemande Angela Merkel a estimé lundi qu’un partage du fardeau de la dette au sein de la zone euro serait « économiquement erroné » et « contre-productif », réaffirmant, à quelques jours du sommet européen, une position tranchée. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union débattront jeudi et vendredi de la faisabilité d’une union bancaire, d’une intégration budgétaire accrue et de la possibilité d’un fonds de « rédemption » de la dette, autant d’options considérées par certains comme indispensables pour résoudre la crise de la zone euro. « Quand je pense au sommet, je crains qu’une fois encore, nous nous attachions trop aux différentes manières de partager la dette », a dit Angela Merkel lors d’une conférence à Berlin. La mutualisation des dettes au sein de la zone euro ou la création d’un fonds de rédemption seraient inconstitutionnelles, a-t-elle ajouté. « Je considère en outre qu’ils seraient économiquement erronés et contre-productifs », a-t-elle dit. Son porte-parole avait auparavant déclaré que la chancelière rejetait les appels en faveur de solutions « faciles » à la crise de la zone euro. « Notre union monétaire (…) est clairement en difficulté et les taux d’intérêt que certains pays doivent payer font partie de cette difficulté. Le gouvernement allemand le sait bien et est déterminé à trouver une solution satisfaisante pour sortir de la crise », a dit Steffen Seibert. « Mais la chancelière s’inquiète du fait que, juste avant le sommet européen, certains expriment encore le souhait de solutions prétendument faciles, plus particulièrement le souhait d’une responsabilité partagée », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. « Si le gouvernement allemand y est opposé, c’est sur la base de la législation européenne et de la constitution allemande, mais aussi parce que c’est notre conviction économique et politique la plus profonde que la responsabilité et le contrôle doivent toujours aller de pair », a poursuivi Steffen Seibert.