Les mensonges sur l’inutilité des masques
Un article très intéressant du Figaro qui met en lumière les contradictions des discours officiels et même de certaines autorités sanitaires par rapport au port du masque. Pour les autorités, le port du masque serait inutile. Une contrevérité évidemment car en fait c’est que la France ne dispose pas du nombre de masques nécessaire. Pour cacher cette cruelle réalité, on l’habille avec de pseudos préoccupations de stratégie sanitaire . article du Figaro:
LA QUESTION. Le nouveau coronavirus chinois SARS-Cov-2, responsable du Covid-19, se transmet principalement par les gouttelettes de salive ou les postillons. Pour éviter sa propagation, un certain nombre de gestes barrières sont à respecter, comme éternuer dans le pli de son coude ou se laver les mains régulièrement.
En revanche, contrairement à ce qui peut être pratiqué dans certains pays comme la Chine, le port du masque pour les personnes peu symptomatiques n’est pas recommandé par les autorités, voire déconseillé pour les personnes en bonne santé. Pour quelle raison?
LA RÉPONSE - Concrètement, pour nous infecter, le virus doit être en contact avec nos muqueuses: les lèvres, la langue, le nez mais aussi les yeux. Il y a deux manières d’être contaminé: soit par une projection directe des agents pathogènes (c’est le cas lorsqu’un malade tousse ou éternue sans se protéger la bouche et le nez), soit par transfert de l’agent pathogène de la main vers les muqueuses (quand on se touche le visage après avoir touché une surface contaminée).
Le coronavirus peut survivre jusqu’à neuf jours sur une surface inerte, d’après une étude récente parue dans The Journal of Hospital Infection. Cela ne veut toutefois pas dire que les surfaces représentent un réel potentiel infectieux tout ce temps. Mais il est plus prudent de désinfecter régulièrement des surfaces qui sont touchées par de nombreuses personnes (poignées de porte, etc).
Le port d’un masque de chirurgien protège en partie des postillons, mais la protection n’est pas parfaite. Leur filtration ne garantit pas aux porteurs de ne pas tomber malade. Il faut par ailleurs prendre garde de ne pas le toucher en l’enlevant au risque de se contaminer avec les germes dont il nous a protégés!
À titre individuel, le port du masque n’est donc pas une protection absolue, mais il réduit les risques. En revanche dans le cadre d’une politique de santé publique le port systématique est déconseillé pour deux raisons: éviter la pénurie (et garantir une protection aux soignants) d’une part, et d’autre part car cela a peu d’impact sur la propagation du virus. En d’autres termes, vous vous protégez individuellement mais au prix de la collectivité.
Le Dr Hervé Blanchard, médecin en charge des urgences sanitaires infectieuses au Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins d’Ile-de-France, disait au Figaro le 6 mars dernier: «Si vous ne présentez aucun symptôme et que vous n’êtes pas un soignant, porter un masque n’a aucun intérêt». Il aurait pu rajouter «pour la collectivité». Même message du côté du ministère: «l’usage à titre préventif pour les personnes n’étant pas en contact rapproché des malades est inutile»…. pour endiguer l’épidémie!
L‘objectif de ces masques, aux yeux des experts, est donc avant tout de réduire l’émission de gouttelettes infectieuses de celui qui le porte afin de protéger son entourage. Ce qui rend service à tout le monde, car cela limite la propagation du virus.
Par ailleurs, plusieurs travaux démontrent aujourd’hui que la contagiosité des cas asymptomatiques a été largement sous-estimée. Au vu du nombre total de malades et de la vitesse de propagation du virus, les modélisations laissent penser que plus d’une contamination sur deux serait en fait due à des personnes qui ne présentent pas ou peu de symptômes. Si les personnes asymptomatiques ne toussent pas, le virus est tout de même présent dans leur salive comme en témoignent certains prélèvements naso-pharyngés. Il suffit alors d’un postillon au hasard d’une conversation animée pour contaminer quelqu’un d’autre.
La généralisation des masques est donc une hypothèse de plus en plus plébiscitée par certains médecins. «C’est totalement opposé à ce que je pouvais dire il y a trois semaines, mais ces études me font militer pour la généralisation du port du masque, ou au moins dans les transports en commun», raconte par exemple le Dr Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML). Tout individu devient potentiellement un agent contaminant même s’il ne tousse pas.
«Aucune étude n’a jamais démontré l’utilité de masques chez les non symptomatiques», nuance le Pr Antoine Flahault, médecin de santé publique à l’Université de Genève. «Sur le papier l’idée pourrait fonctionner, mais cela paraît irréalisable en pratique au vu de la carence actuelle de masques en Occident. La priorité doit donc être mise vers les personnes à risque et le personnel médical. Dans les EHPAD et les maisons de retraite, tous les personnels devraient en porter en permanence.»
Une protection équivalente quel que soit le masque
Quant à savoir quel type de masque est le plus efficace, plusieurs publications ont montré que face au coronavirus les masques chirurgicaux ont une efficacité équivalente à celle des masques spécialisés, appelés FFP2 pour «filtering face piece», littéralement «pièce faciale filtrante».
Ces masques s’ajustent mieux au visage et limitent toute pénétration de particules. Avec une nuance de taille pour les praticiens: les deux sont aussi efficaces si le soignant et le malade gardent leur masque mais ce n’est plus le cas si le médecin doit enlever le masque du malade pour examiner sa gorge. Dans ce cas les médecins sont mieux protégés avec un masque FFP2. Cependant, ces masques ont des propriétés thermostatiques qui imposent un changement toutes les trois ou quatre heures, quand les masques chirurgicaux peuvent se porter plus longtemps.