Russie : des menaces limitées pour Obama
Obama menace finalement assez mollement la Russie convaincu que les conséquences économiques seraient néfastes pour la Russie comme pour l’économe mondiale. Du coup, c’est sans doute davantage un avertissement qu’une véritable sanction, cela pour éviter un nouvel expansionnisme géographique de la Russie. « La Russie doit comprendre qu’une escalade supplémentaire ne fera que l’isoler davantage de la communauté internationale », a affirmé M. Obama lors d’une courte intervention à la Maison Blanche en annonçant de nouvelles sanctions contre des individus, et pour la première fois, une banque. Vingt personnes ont ainsi été ajoutées à la liste des individus sanctionnés dans le cadre de la situation en Ukraine, a ensuite précisé le département du Trésor. Onze responsables russes ou pro-russes en Ukraine avaient déjà été punis lundi, voyant leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés. Les nouvelles sanctions visent de proches collaborateurs du président Vladimir Poutine, dont Sergueï Ivanov, son chef de cabinet, et Alexeï Gromov, adjoint de ce dernier. En outre, sont punis les frères Arkadi et Boris Rotenberg, oligarques et amis personnels de M. Poutine ayant bénéficié, selon le Trésor, de contrats massifs liés aux installations des jeux Olympiques de Sotchi en février. La banque concernée par les sanctions est « Bank Rossiya », présentée par des responsables américains comme très proche du Kremlin et détenant des avoirs de membres de l’entourage du président Poutine. Le « principal actionnaire individuel » de l’établissement, Iouri Kovaltchouk, figure également sur la nouvelle liste diffusée par l’administration américaine. »Conséquence des mesures du Trésor, tout avoir des personnes désignées aujourd’hui et sous juridiction américaine doivent être gelés. En outre, les transactions entre ces individus et entités et des Américains ou des personnes sur le sol américain (…) sont interdites ». »Nous prenons ces mesures dans le cadre de la réaction à ce que la Russie a déjà fait en Crimée », a remarqué M. Obama, en notant qu’outre les responsables gouvernementaux, ces sanctions punissaient des personnes « avec d’importantes ressources et une grande influence, qui soutiennent le pouvoir russe, ainsi qu’une banque qui soutient matériellement ces personnes ». Mais il a aussi brandi la menace de sanctions aux conséquences encore plus importantes. « J’ai signé un nouveau décret aujourd’hui qui nous donne l’autorité d’imposer des sanctions non pas seulement à des individus, mais sur des secteurs clé de l’économie russe », a-t-il révélé, sans plus de détails. Ce n’est pas ce qui a notre préférence », a assuré M. Obama. « Ces sanctions auraient non seulement des conséquences importantes sur l’économie russe, mais pourraient aussi en avoir sur l’économie mondiale ». Un des sous-secrétaires au Trésor, David Cohen, a affirmé que l’économie russe avait déjà commencé à souffrir des conséquences de l’intervention en Ukraine. »Avec sa monnaie au plus bas, sa bourse en baisse de 20% cette année et une hausse notable des taux d’intérêt, la Russie a déjà commencé à subir les coûts économiques de sa tentative illégale de saper la sécurité, la stabilité et la souveraineté de l’Ukraine », a-t-il assuré. M. Obama a en outre insisté sur le fait que le soutien de son pays à ses alliés de l’Otan resterait « inébranlable », et qu’il ferait passer ce message lors de la tournée qu’il va entreprendre en Europe à partir de lundi, aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie. Le dirigeant américain a toutefois assuré que « la diplomatie se poursuit entre les Etats-Unis et la Russie », et que Moscou pouvait encore résoudre la crise via une « solution diplomatique » avec les autorités de Kiev.