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Ecole: Se méfier de la restauration ?

Ecole: Se méfier de la restauration ?

 

A six mois de l’élection présidentielle, l’historien de l’éducation Claude Lelièvre appelle, dans une tribune au « Monde », à accueillir avec prudence les discours politiques dits « de restauration » sur le système scolaire. Pour cela, il propose de revenir aux propres mots des « fondateurs » de l’école.

Une vision toutefois qui se limite à la dimension républicaine de la formation et qui n’évoque guère les connaissances fondamentales. NDLR

 

Tribune.

 

Dans la situation plutôt anxiogène qui est la nôtre, notamment un an après l’attentat contre l’enseignant Samuel Paty, on peut sans doute comprendre que beaucoup de nos concitoyens puissent être tentés par des propositions politiques de « rappel à l’ordre », notamment en matière scolaire, qui, en France, est un domaine propice aux passions et aux clivages. Et cela ne manque pas à droite et à l’extrême droite de l’échiquier politique mais aussi, ce qui est plus singulier, parfois dans la bouche même du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, en exercice depuis plus de quatre ans. Et cela se fait le plus souvent en invoquant la République et ses « valeurs ».

Eh bien, dans cette situation complexe et quelque peu confuse, le plus important est de ne pas perdre de vue ce qui est constitutif de la République et de son école. Et le mieux est de se reporter d’abord à ses fondateurs.

A commencer par les propos de Ferdinand Buisson (nommé par Jules Ferry, en 1879, à la tête de la direction de l’école primaire où il restera dix-sept ans) au congrès de 1903 du Parti radical : « Le premier devoir d’une République est de faire des républicains (…). Pour faire un républicain, il faut prendre l’être humain si petit et si humble qu’il soit (…) et lui donner l’idée qu’il peut penser par lui-même, qu’il ne doit ni foi ni obéissance à personne, que c’est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite d’un maître, d’un directeur, d’un chef quel qu’il soit, temporel ou spirituel. Pour arriver à juger par soi-même d’après la raison, il faut un long et minutieux apprentissage. Et si vous voulez faire un esprit libre, qui est-ce qui doit s’en charger sinon un autre esprit libre ? Il lui apprendra la liberté en la lui faisant pratiquer (…). Il n’y a pas d’éducation libérale si l’on ne met pas l’intelligence en face d’affirmations diverses, d’opinions contraires, en présence du pour et du contre, en lui disant : Compare et choisis toi-même.” »

Et cela se traduit par des choix pédagogiques républicains fondamentaux bien loin de ce que certains veulent faire accroire actuellement dans leurs discours et propositions « de restauration ». Comme on peut le voir par exemple dans le discours de Jules Ferry au congrès pédagogique des inspecteurs primaires du 2 avril 1880 : « Nous voulons des éducateurs ! Est-ce là être trop ambitieux ? Non. Et je n’en veux pour preuve que la direction actuelle de la pédagogie, que les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, ces méthodes qui consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l’enfant, mais à la lui faire trouver ; qui se proposent avant tout d’exciter la spontanéité de l’enfant, pour en diriger le développement normal au lieu de l’emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il n’entend rien. »

Alimentation : se méfier des produits hors saisons

Alimentation : se méfier des produits hors  saisons

 

 

Un article du Figaro attire l’attention sur la nécessité d’éviter la consommation de produits, légumes et fruits hors saison. En effet la plupart sont poussés à coup de produits chimiques et cueillis alors qu’ils ne sont pas en pleine maturité. Ils perdent beaucoup d’un point de vue gustatif mais aussi d’un point de vue de la qualité nutritive. Mieux vaut consommer des produits de saison dans les conditions de production résistent mieux à l’arsenal chimique. Il est conseillé pour les produits qui ne sont pas vraiment bio de les éplucher pour la plupart quand c’est possible

La majorité des consommateurs achètent du bio pour se protéger des pesticides. Or, il est important de rappeler que contrairement à une idée répandue, l’agriculture biologique y a aussi recours (voir encadré), même si les quantités de résidus restent minimes par rapport à ceux de l’agriculture conventionnelle. Et d’après un rapport de 2018 de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la moitié des produits de culture non bio ne contiennent pas de résidus de pesticides. Seuls 4,8% dépassent la limite sanitaire en vigueur (LMR, le seuil réglementaire européen).

Les pesticides utilisés dans le cadre d’une agriculture biologique ne doivent pas être des produits de synthèse créés par l’homme. Mais qui dit d’origine naturelle ne veut pas forcément dire sans risque. Dans son rapport de 2018, l’EFSA a détecté 13,8% de résidus dans des produits agricoles bio, dont 1,4 % dépassent le seuil réglementaire. Parmi eux, le cuivre, utilisé par les producteurs bio de vin, de poires, de pommes ou de pommes de terre, qui a mauvaise presse. «(Il) n’est pas reconnu cancérigène mais ce métal lourd dont la toxicité est bien connue, s’accumule dans les sols, ce qui est très préoccupant pour la santé humaine et la protection de l’environnement en Europe», reconnaissait en mars 2019 le commissaire européen chargé de la santé Vytenis Andriukaitis sur Twitter.

Comment les trier ? Les légumes font davantage partie des «bons» élèves par rapport aux fruits, indique Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé à l’Institut polytechnique UniLaSalle à Beauvais. Certains sont davantage protégés par le sol et moins exposés aux maladies. «L’asperge, qui représente 3,9% de risque de contamination aux résidus de pesticides selon les dernières données de la DGCCRF, pousse sous terre au printemps lorsque la pression des pathogènes n’est pas encore forte et nécessite ainsi moins de pesticides», détaille le chercheur. Même observation pour la patate douce dont l’amidon «résiste bien mieux aux ravageurs que la pomme de terre», issue d’une autre famille botanique.

L’enveloppe du légume a aussi son importance. «Le chou, les petits pois ou l’oignon, sont protégés par des couches multiples ou épaisses. Le maïs est lui protégé par une peau plus dense, l’aubergine par une peau plus brillante… Cela permet de faire au maximum barrière aux pesticides, à condition de ne pas manger ladite peau», nuance Philippe Pouillart. Même logique du côté des fruits : on privilégiera l’avocat et sa peau cireuse (21% de risque de contamination aux résidus de pesticides), le kiwi et ses poils (27% de risque), la mangue ou encore l’ananas et sa carapace fibreuse.

En suivant ce raisonnement, on évite alors ceux à la peau «plus poreuse» et exposés davantage aux traitements phytosanitaires. En tête de liste on trouve les herbes aromatiques, le céleri branche (85% de risque), l’endive, la laitue, les haricots verts, la pomme de terre, le poireau et enfin le melon (40% de risque). Au rayon fruits, nous avons le raisin (89% de risque), les agrumes type oranges, mandarines, clémentines, pamplemousses, la cerise, la fraise ou encore la nectarine.

Prenons-nous des risques en s’exposant à ces résidus de pesticides, certaines familles étant classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ? Non, répond l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). «Ces LMR (le seuil réglementaire européen) sont établies après une évaluation des dangers et des risques chroniques, et une importante marge de sécurité est appliquée lors de leur fixation, assurait le directeur général de l’Anses Roger Genet dans un communiqué en 2018. Ainsi, la présence de traces de pesticides dans les denrées alimentaires à des teneurs inférieures ou égales à la LMR, ou même un dépassement ponctuel, ne présentent pas un risque pour la santé du consommateur.» En revanche, des scientifiques et des associations comme Générations Futures alertent sur un potentiel «effet cocktail» de ces faibles doses, non pris en compte par la législation actuelle.

Finalement, pour se protéger au mieux et éviter la migraine devant les étals, Catherine Renard, directrice de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale à l’Inrae recommande avant tout de diversifier son alimentation en fruits et légumes en privilégiant, dans la mesure du possible, celle de saison. Opinion partagée par Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé, qui plébiscite en plus une alimentation la plus locale possible. «Quand les fruits et légumes sont conditionnés pour voyager aux quatre coins du globe, ils sont récoltés bien avant d’arriver à maturité, explique-t-il. De même, faire pousser hors saison sous serre chauffée et en hydroponie donnera au final des tomates gorgées d’eau, par exemple.» Le professionnel ajoute : «Un produit de saison poussera bien mieux sans engrais et s’exposera à moins de pesticides, car la chaîne alimentaire insecte/prédateur suivra elle-aussi la saison.»

D’autant plus que, pour l’heure, rien ne prouve formellement que l’alimentation bio soit plus bénéfique que celle conventionnelle pour la santé humaine, rapporte Carine Le Bourvellec, chargée de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). «Un fruit ou un légume bio a le même profil nutritionnel qu’un même produit conventionnel, assure-t-elle. Avec son équipe de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale, la chercheuse a étudié pendant trois ans trois variétés de pommes issues de trois modes de cultures différentes (conventionnel, bas en intrants, bio). «On a pu démontrer que la variété a davantage d’impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques, conclut-elle. Viennent ensuite l’année de culture et enfin en tout dernier le mode de production».

Alimentation : se méfier des produits hors saisons

Alimentation : se méfier des produits hors  saisons

 

 

Un article du Figaro attire l’attention sur la nécessité d’éviter la consommation de produits, légumes et fruits hors saison. En effet la plupart sont poussés à coup de produits chimiques et cueillis alors qu’ils ne sont pas en pleine maturité. Ils perdent beaucoup d’un point de vue gustatif mais aussi d’un point de vue de la qualité nutritive. Mieux vaut consommer des produits de saison dans les conditions de production résistent mieux à l’arsenal chimique. Il est conseillé pour les produits qui ne sont pas vraiment bio de les éplucher pour la plupart quand c’est possible

La majorité des consommateurs achètent du bio pour se protéger des pesticides. Or, il est important de rappeler que contrairement à une idée répandue, l’agriculture biologique y a aussi recours (voir encadré), même si les quantités de résidus restent minimes par rapport à ceux de l’agriculture conventionnelle. Et d’après un rapport de 2018 de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la moitié des produits de culture non bio ne contiennent pas de résidus de pesticides. Seuls 4,8% dépassent la limite sanitaire en vigueur (LMR, le seuil réglementaire européen).

Les pesticides utilisés dans le cadre d’une agriculture biologique ne doivent pas être des produits de synthèse créés par l’homme. Mais qui dit d’origine naturelle ne veut pas forcément dire sans risque. Dans son rapport de 2018, l’EFSA a détecté 13,8% de résidus dans des produits agricoles bio, dont 1,4 % dépassent le seuil réglementaire. Parmi eux, le cuivre, utilisé par les producteurs bio de vin, de poires, de pommes ou de pommes de terre, qui a mauvaise presse. «(Il) n’est pas reconnu cancérigène mais ce métal lourd dont la toxicité est bien connue, s’accumule dans les sols, ce qui est très préoccupant pour la santé humaine et la protection de l’environnement en Europe», reconnaissait en mars 2019 le commissaire européen chargé de la santé Vytenis Andriukaitis sur Twitter.

Comment les trier ? Les légumes font davantage partie des «bons» élèves par rapport aux fruits, indique Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé à l’Institut polytechnique UniLaSalle à Beauvais. Certains sont davantage protégés par le sol et moins exposés aux maladies. «L’asperge, qui représente 3,9% de risque de contamination aux résidus de pesticides selon les dernières données de la DGCCRF, pousse sous terre au printemps lorsque la pression des pathogènes n’est pas encore forte et nécessite ainsi moins de pesticides», détaille le chercheur. Même observation pour la patate douce dont l’amidon «résiste bien mieux aux ravageurs que la pomme de terre», issue d’une autre famille botanique.

L’enveloppe du légume a aussi son importance. «Le chou, les petits pois ou l’oignon, sont protégés par des couches multiples ou épaisses. Le maïs est lui protégé par une peau plus dense, l’aubergine par une peau plus brillante… Cela permet de faire au maximum barrière aux pesticides, à condition de ne pas manger ladite peau», nuance Philippe Pouillart. Même logique du côté des fruits : on privilégiera l’avocat et sa peau cireuse (21% de risque de contamination aux résidus de pesticides), le kiwi et ses poils (27% de risque), la mangue ou encore l’ananas et sa carapace fibreuse.

En suivant ce raisonnement, on évite alors ceux à la peau «plus poreuse» et exposés davantage aux traitements phytosanitaires. En tête de liste on trouve les herbes aromatiques, le céleri branche (85% de risque), l’endive, la laitue, les haricots verts, la pomme de terre, le poireau et enfin le melon (40% de risque). Au rayon fruits, nous avons le raisin (89% de risque), les agrumes type oranges, mandarines, clémentines, pamplemousses, la cerise, la fraise ou encore la nectarine.

Prenons-nous des risques en s’exposant à ces résidus de pesticides, certaines familles étant classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ? Non, répond l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). «Ces LMR (le seuil réglementaire européen) sont établies après une évaluation des dangers et des risques chroniques, et une importante marge de sécurité est appliquée lors de leur fixation, assurait le directeur général de l’Anses Roger Genet dans un communiqué en 2018. Ainsi, la présence de traces de pesticides dans les denrées alimentaires à des teneurs inférieures ou égales à la LMR, ou même un dépassement ponctuel, ne présentent pas un risque pour la santé du consommateur.» En revanche, des scientifiques et des associations comme Générations Futures alertent sur un potentiel «effet cocktail» de ces faibles doses, non pris en compte par la législation actuelle.

Finalement, pour se protéger au mieux et éviter la migraine devant les étals, Catherine Renard, directrice de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale à l’Inrae recommande avant tout de diversifier son alimentation en fruits et légumes en privilégiant, dans la mesure du possible, celle de saison. Opinion partagée par Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé, qui plébiscite en plus une alimentation la plus locale possible. «Quand les fruits et légumes sont conditionnés pour voyager aux quatre coins du globe, ils sont récoltés bien avant d’arriver à maturité, explique-t-il. De même, faire pousser hors saison sous serre chauffée et en hydroponie donnera au final des tomates gorgées d’eau, par exemple.» Le professionnel ajoute : «Un produit de saison poussera bien mieux sans engrais et s’exposera à moins de pesticides, car la chaîne alimentaire insecte/prédateur suivra elle-aussi la saison.»

D’autant plus que, pour l’heure, rien ne prouve formellement que l’alimentation bio soit plus bénéfique que celle conventionnelle pour la santé humaine, rapporte Carine Le Bourvellec, chargée de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). «Un fruit ou un légume bio a le même profil nutritionnel qu’un même produit conventionnel, assure-t-elle. Avec son équipe de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale, la chercheuse a étudié pendant trois ans trois variétés de pommes issues de trois modes de cultures différentes (conventionnel, bas en intrants, bio). «On a pu démontrer que la variété a davantage d’impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques, conclut-elle. Viennent ensuite l’année de culture et enfin en tout dernier le mode de production».




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