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Santé : une taxe de cinq euros pour rendez-vous médical manqué

Santé : une taxe de cinq euros pour rendez-vous médical manqué

 

Le Premier ministre a notamment annoncé ce samedi 6 avril que les patients ne se présentant pas à leur rendez-vous médical se verront infliger une pénalité de 5 euros.

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une batterie de mesures ce samedi 6 avril portant sur le système de santé et afin de « reconquérier 15 à 20 millions de rendez-vous médicaux chaque année ». Il a notamment fait savoir que le nombre de places en deuxième année de médecine sera porté à 12.000 en 2025 puis à 16.000 en 2027, contre 8.150 en 2017 et 10.000 en 2023.

Selon le chef du gouvernement, les pharmaciens pourront également prescrire directement des antibiotiques pour les cas d’angines et de cystites à partir de juin. À cette date, les opticiens devraient aussi pouvoir directement adapter les ordonnances faites par les ophtalmologues lorsque la prescription faite n’est pas ou plus adaptée.

Une expérimentation va également être menée dans un département par région pour que les patients puissent avoir un accès direct aux médecins spécialistes sans avoir à passer par un médecin généraliste.

 

 

Santé- Le désert médical progresse

santé- Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

Sécurité routière-Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical !

Sécurité routière-Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical !

Conditionner le maintien du permis de conduire à un examen médical pour les personnes âgées. «Nous n’y sommes pas favorables», car cela donnerait l’impression que certains peuvent avoir un permis «périmé», a indiqué Clément Beaune. Voilà l’exemple même de la démagogie et de la faiblesse d’un gouvernement qui sur une question régalienne mettant en cause la sécurité montre toute sa faiblesse.

Il est pourtant indéniable qu’avec l’âge, la santé ce détériore, les réflexes et les réactions avec. Il est tout aussi indéniable que certains peuvent conduire sans dommages jusqu’à 90 ans tandis que d’autre sont sources de risques à partir de 70 ans voire avant en cas de santé altérée.

«Je veux couper court à des rumeurs ou à des fausses nouvelles», a expliqué le membre du gouvernement. Une «discussion» a bien été lancée par la Commission européenne, et celle-ci «pourrait créer ce type d’obligations». Mais Paris s’élèvera contre cette idée : «Quand on est une personne âgée, notamment dans les territoires ruraux [...], on a besoin de la voiture».

La réflexion européenne vise à limiter les risques, afin de remplir les objectifs du plan «Vision zéro» : «Atteindre pratiquement zéro décès et zéro blessé grave sur les routes de l’UE d’ici à 2050». Dans ce cadre, le texte de la commission, rappelé dans un rapport récent de l’eurodéputée Karima Delli, propose que «les États membres réduisent à cinq ans ou moins les durées de validité administrative [...] pour les titulaires de permis de conduire résidant sur leur territoire ayant atteint l’âge de 70 ans, afin d’appliquer une fréquence accrue de contrôles médicaux ou d’autres mesures spécifiques, y compris des cours de remise à niveau». Autant d’orientations auxquelles s’oppose le gouvernement français par pure démagogie

Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical

Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical !

Conditionner le maintien du permis de conduire à un examen médical pour les personnes âgées. «Nous n’y sommes pas favorables», car cela donnerait l’impression que certains peuvent avoir un permis «périmé», a indiqué Clément Beaune. Voilà l’exemple même de la démagogie et de la faiblesse d’un gouvernement qui sur une question régalienne mettant en cause la sécurité montre toute sa faiblesse.

Il est pourtant indéniable qu’avec l’âge, la santé ce détériore, les réflexes et les réactions avec. Il est tout aussi indéniable que certains peuvent conduire sans dommages jusqu’à 90 ans tandis que d’autre sont sources de risques à partir de 70 ans voire avant en cas de santé altérée.

«Je veux couper court à des rumeurs ou à des fausses nouvelles», a expliqué le membre du gouvernement. Une «discussion» a bien été lancée par la Commission européenne, et celle-ci «pourrait créer ce type d’obligations». Mais Paris s’élèvera contre cette idée : «Quand on est une personne âgée, notamment dans les territoires ruraux [...], on a besoin de la voiture».

La réflexion européenne vise à limiter les risques, afin de remplir les objectifs du plan «Vision zéro» : «Atteindre pratiquement zéro décès et zéro blessé grave sur les routes de l’UE d’ici à 2050». Dans ce cadre, le texte de la commission, rappelé dans un rapport récent de l’eurodéputée Karima Delli, propose que «les États membres réduisent à cinq ans ou moins les durées de validité administrative [...] pour les titulaires de permis de conduire résidant sur leur territoire ayant atteint l’âge de 70 ans, afin d’appliquer une fréquence accrue de contrôles médicaux ou d’autres mesures spécifiques, y compris des cours de remise à niveau». Autant d’orientations auquel s’oppose le gouvernement français par pure démagogie

Santé-Le désert médical progresse

Santé-Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

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Le désert médical progresse

Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

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La réforme du système médical

La réforme du système médical

Dans l’ouvrage collectif qu’ils ont dirigé, les sociologues Nicolas Duvoux et Nadège Vezinat proposent des pistes de réflexion et présentent des initiatives visant à corriger les défauts du système médical.C’est un plaidoyer pour une « santé sociale » que nous livre, sur une centaine de pages, un collectif d’universitaires. Derrière ces deux termes, le concept, qui sert aussi de titre à l’ouvrage coordonné par Nicolas Duvoux et Nadège Vezinat, professeurs de sociologie à l’université Paris-VIII, représente pour les deux auteurs à la fois un « défi » et une « nécessité ». Ils appellent ainsi à relier deux univers « restés jusqu’ici trop séparés (…) en liant davantage ouverture de droits sociaux et accompagnement social avec la thérapeutique ». (analyse du Monde)

Le contexte de la crise sanitaire est venu appuyer leur vision. « La démonstration d’un lien entre santé, inégalités sociales et dynamiques ségrégatives a mis en évidence le besoin d’un tournant social et préventif en matière de politiques sanitaires », selon eux. « La redécouverte de l’interdépendance entre les membres de la société aura été l’une des principales leçons de la crise sanitaire du Covid-19 », jugent-ils, citant « l’exposition différenciée à la contamination et à la mortalité », ou encore « l’accès inégal à la vaccination ».

 

Ces inégalités sociales de santé, bien connues du monde médical, ont explosé au grand jour à la simple observation des taux de mortalité dus à l’épidémie, bien plus élevés dans les quartiers défavorisés aux logements exigus, aux métiers plus exposés ou encore dont les populations souffrent plus que d’autres de comorbidités. Ce sont encore les taux de vaccination bien moindres des territoires populaires qui sont venus les illustrer.

Résultat : cette autre manière d’aborder la santé – qui n’est ni la « médecine sociale » ni réductible au concept de « santé publique », entendue le plus souvent seulement dans un aspect collectif – nécessite une ouverture « hors du soin », estiment les chercheurs. Et de citer des exemples comme le fait de proposer de l’activité physique adaptée ou la mise en place d’ateliers « cuisine » pour les diabétiques.

La démonstration, parfois un peu aride sur le plan théorique, vient s’incarner à travers l’examen des nombreuses expérimentations qui cherchent à mettre en œuvre ces principes plaçant « les objectifs sociaux au cœur de leur finalité ». Ce sont ces municipalités qui ouvrent des centres de santé, ces médecins libéraux qui se regroupent au sein de maisons de santé pluriprofessionnelles, ou encore ces hôpitaux qui disposent de « permanences d’accès aux soins de santé », mêlant consultations de médecine générale couplées à un travail social ayant pour objectif d’ouvrir des droits sociaux aux patients.

Salaire : pour une hausse de 15 % dans le secteur médical (CFDT)

Salaire : pour une hausse de 15 % dans le secteur médical (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, constate :

 

« que les fiches de paie des femmes dans le secteur médico-social sont inférieures à la moyenne de plus de 25 %» et «leurs conditions de travail et d’emploi sont marquées par un fort recours au temps partiel et aux contrats précaires, une sinistralité élevée, un taux important d’arrêts de travail et une absence de reconnaissance de la pénibilité de leurs emplois».

 

Il appelle dans une tribune publiée par le JDD à une hausse immédiate de 15% des salaires dans le secteur social et médico-social, où les salariés sont «aux trois quarts des femmes» qui devraient être «LA grande cause du quinquennat», à ses yeux.

Le coronavirus : conséquences néfastes sur le progrès médical

Le coronavirus : conséquences néfastes sur le progrès médical

 

 

L’attention  majeure concentrée sur le Coronavirus se fait au détriment du traitement d’autres maladies affirme l’organisation mondiale de la santé. En cause, le fait que certaines pathologies lourdes sont décalées dans leur traitement voir ignorées D’après une enquête mondiale de l’OMS,  parmi les services les plus touchés figurent les vaccinations de routine (70%), le planning familial (68%) et le diagnostic et le traitement du cancer (55%), tandis que les services d’urgence ont été perturbés dans près d’un quart des pays ayant répondu.

La région de Méditerranée orientale, qui s’étend jusqu’à l’Afghanistan, la Syrie et le Yémen, a été la plus touchée, suivie par l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, selon le rapport. Le continent américain ne fait pas partie de l’enquête.

Depuis que les cas de COVID-19 ont été identifiés pour la première fois en décembre, le SARS-CoV-2 a entraîné la mort de près de 850.000 personnes dans le monde, selon le dernier décompte de Reuters.

Les chercheurs estiment que les décès non liés au coronavirus ont également augmenté à certains endroits, en partie à cause des perturbations des services de santé, bien que celles-ci soient plus difficiles à calculer.

Il est “raisonnable de prévoir qu’une perturbation même modeste des services de santé essentiels pourrait entraîner une augmentation de la morbidité et de la mortalité due à des causes autres que le COVID-19 à court, moyen et long terme”, dit le rapport.

L’impact pourrait perdurer bien après la pandémie, met en garde l’OMS, car en essayant de rattraper le retard dans les services, les pays peuvent se retrouver dépassés par le manque de ressources.

Personnel médical : « Des primes de risque bien dérisoires »

Personnel médical : « Des primes de risque bien dérisoires »

 

Yann Coatanlem,PDG d’une start-up de fintech,  président du club de réflexion Praxis, dénonce, dans une tribune au « Monde », « l’obole » promise aux personnels soignants, fonctionnaires et salariés contraints de se rendre sur leur lieu de travail et propose un autre mode de calcul du risque encouru.

 

Tribune. Les différentes primes envisagées pour tous ceux qui continuent à se rendre sur leur lieu de travail pendant la crise du coronavirus sont-elles la bonne réponse devant les risques importants encourus ? Elles semblent bien dérisoires pour récompenser tous ceux qui, médecins, aides-soignantes, magasiniers, livreurs, caissières, méritent mieux que notre compassion, nos applaudissements du soir et nos encouragements sur les réseaux sociaux.

Le problème n’est pas que les vrais héros de cette drôle de guerre ont des fins de mois difficiles, le problème est qu’ils risquent leur vie pour nous et que cela exige un message très fort de tout le pays. Pas une maigre obole.

Véritable double peine

Le sentiment d’injustice n’a peut-être pas frappé immédiatement les « confinés », tous ceux d’entre nous qui continuent de mener la vie la plus normale possible grâce au sacrifice de ceux qui s’exposent sur le front. Après tout, diront certains, chaque guerre a ses soldats. Il y a pourtant une différence énorme entre la crise du Covid-19 et, par exemple, la première guerre mondiale : les poilus étaient représentatifs de l’ensemble de la population, aucune famille n’a été épargnée.

Le problème n’est pas que les vrais héros de cette drôle de guerre ont des fins de mois difficiles, le problème est qu’ils risquent leur vie pour nous et que cela exige un message très fort de tout le pays

Aujourd’hui, au contraire, il existe des inégalités flagrantes devant l’exposition au virus, et ces inégalités viennent dans bien des cas aggraver des inégalités socioéconomiques existantes. Que l’on songe aux dilemmes d’une mère célibataire qui doit choisir entre la garde de son enfant et un job ingrat mais source principale de revenus.

Cette véritable double peine doit nous conduire à réfléchir à l’instauration d’une prime de risque importante pour toutes les professions sur lesquelles pèse un risque disproportionné par rapport au reste de la population. On nous rétorquera que dans certains métiers, notamment chez les pompiers et les forces de l’ordre, des risques considérables sont pris chaque jour : oui, mais la grande différence est que ces risques sont connus à l’avance et que, sauf exception, les moyens matériels sont adéquats.

Un bon modèle pour la rémunération du risque causé par le coronavirus peut se trouver chez les diplomates : dès qu’un risque géopolitique est jugé matériel, la rémunération globale augmente très sensiblement. Ainsi, le niveau total des primes d’un ambassadeur en poste à Kaboul (Afghanistan) ou à Bagdad (Irak) est plus ou moins triplé par rapport aux primes d’un ambassadeur établi à Bruxelles (jusqu’à 4,5 fois le salaire de base).

Sécurité routière : contrôle médical seulement pour les conducteurs âgés

Sécurité routière : contrôle médical seulement pour les  conducteurs âgés

Il est indéniable que les capacités cognitives-et les reflexes- nécessaires à la conduite d’un véhicule diminuent avec le grand âge. Du coup je repose la question du contrôle de capacité des seniors. Un contrôle sans doute indispensable à partir d’un certain âge. Ceci étend la nécessité de cet examen pourrait être étendu pour des conducteurs plus jeunes et peut-être même pour l’ensemble des conducteurs. Un contrôle des compétences physiques,  et psychologiques pourrait être utile car la conduite constitue un exercice relativement complexe dont pour l’instant la sécurité repose uniquement sur l’attention des conducteurs tant qu’on n’aura pas mis au point des véhicules autonomes et guidés. De ce point de vue le contenu même du permis de conduire pourrait intégrer ses dimensions.

Une jeune femme qui a perdu une jambe lors d’un accident causé par un sénior  a lancé, avec son père, une pétition en ligne qui vient de dépasser les 100.000 signatures. Les dernières enquêtes sur le sujet montrent d’ailleurs que les Français sont très largement favorables à cette mesure, à plus de 80 %. Plusieurs parlementaires ont déposé des projets de loi en ce sens. Et pourtant, pour le gouvernement, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour.

En l’absence d’un texte de loi clair, certains conducteurs ont aujourd’hui bien du mal à s’auto-évaluer. Pour cela, certains font appel à la Prévention routière qui organise des stages de remise à niveau. C’est le cas par exemple à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Réflexes sur simulateurs, tests auditifs, les exercices s’enchaînent. Si ces stages se font sur la base du volontariat, d’autres pays, eux, font déjà passer des tests. C’est le cas en Angleterre où les conducteurs doivent répondre à un questionnaire médical tous les trois ans à partir de 70 ans. En Espagne, le permis de conduire est renouvelé tous les cinq ans à partir de 65 ans. En Italie, les contrôles s’accélèrent avec l’âge. Un certificat médical est donné tous les trois ans à partir de 70 ans et tous les deux ans au-delà de 80 ans. Au Portugal, les conducteurs doivent carrément faire revalider leur permis tous les deux ans après le cap des 70 printemps. La France est donc très en retard dans ce domaine.

Le désert médical pour 50% de Français « ruraux»

Le désert médical pour 50% de Français « ruraux»

A peu près 50% des français ont des difficultés pour accéder aux services d’un médecin dans les villes rurales. Pas vraiment une découverte mais une confirmation par un sondage Viavoice*pour la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) : 49% des personnes vivant en milieu rural ont difficilement accès à un professionnel de santé, contre 14% pour les personnes résidant en région parisienne. Or on sait que la moitié de la population vit dans des villes de moins de 10 000 habitants et dans des zones rurales. Des zones qui progressivement se vident non seulement des activités économiques mais aussi des services publics, des services privés et des commerçants. Il y a d’ailleurs une certaine interaction entre la diminution des services, la régression de l’activité économique et la démographie. Concernant plus particulièrement la médecine, les gouvernements jusqu’alors  se sont refusés à imposer un temps de présence obligatoire des jeunes médecins dans ces régions. Une erreur évidemment aussi une forme de lâcheté pour  ne pas déplaire à la jeune génération de praticiens qui préfèrent demeurer près des centres urbains où ils ont été formés. Il y aurait pourtant des raisons d’imposer une période obligatoire de présence hors des grandes métropoles dans la mesure où la d’au moins 10 ans  pour un médecin est assumée par la collectivité. Il ne s’agit pas seulement d’une problématique médicale mais aussi d’un état d’esprit qui touche toute la société. Les médecins, comme les autres travailleurs d’ailleurs ne veulent plus de ses conditions de travail démentielles  des vieux généralistes qui travaillent jusqu’ à 15 heures par jour. Des généralistes ne seront d’ailleurs jamais remplacés pas plus d’ailleurs que les spécialistes des petites villes. C’est toute la conception de l’aménagement du territoire qui est en cause car jusque-là on a surtout favorisé le super regroupement urbain avec pour objectif de créer 15 à 20 métropoles de plus d’un million d’habitants et de laisser à l’abandon le reste du territoire dans tous les domaines. « La différence entre la ville et la campagne est évidente, commente le président de la FHP, Lamine Gharbi. Je suis dans le nord de l’Hérault et je vois année après année les médecins généralistes partir. Nous, dans les hôpitaux privés, nous prenons en charge toutes les pathologies qui étaient avant prises en charge en ville. Il n’y a plus de médecins. »

 

 

Hôpitaux : le tourisme médical pourrait rapporter 2 milliards d’euros, ben voyons !

Hôpitaux : le tourisme médical pourrait rapporter 2 milliards d’euros, ben voyons !

 

Quand on écoute les experts sectoriels tout peut rapporter. C’est le cas avec cette étude d’un économiste de la santé qui estime que la santé davantage ouverte aux patients étrangers pourrait rapporter 2 milliards et  créer 30 000 emplois . Une approche corporatiste bien connue ou chacun surestime  à l’excès les retombées économiques pour valoriser le secteur ( et les experts qui en vivent !). C’est vrai presque partout :  dans le secteur agricole, les transports, l’énergie etc. ; Pris isolément chaque secteur rapporte parce que l’on sous-estime les effets indirects ; exemple les importations , la pollution, la santé pour vanter les mérites de l’agriculture. Le coût du recyclage des déchets nucléaires pour l’énergie sans parler des atteintes  à l’environnement. Le désaménagemenet du territoire, la dégradation de la  qualité de la vie pour les transports. En l’état, le système de santé français (par ailleurs il est vrai de très grande qualité) est dans une situation financière catastrophique ; Au lieu de se focaliser sur les patients étrangers on ferait mieux de se concentrer sur la gabegies des moyens consacrés aux patients français. A la désorganisation de nos hôpitaux publics, aux sureffectifs administratifs et logistiques, au surnombre de directeurs,  sous directeurs etc., à leur productivité, aux abus de certains médecins en milieu public. Au-delà à l’explosion financière possible de notre système de santé. Aussi la carte médicale, au coût de la suppression des généralistes ( via l’étatisation) qui se traduit par une encombrement des urgences et des services. Dans les transports,  c’est avec des approches aussi partielles et partiales qu’on a pu justifier les projets les plus coûteux pour la collectivité, TGV partout, Canal Seine Nord, autoroutes non rentables, ports et aéroports surabondants.   Deux milliards d’euros de chiffre d’affaires et quelque 30.000 emplois créés en cinq ans : c’est ce que permettrait donc  le développement de l’accueil des patients étrangers en France, selon un rapport remis en juin aux ministres de la Santé et des Affaires étrangères, consulté ce lundi par l’AFP.  Si « l’accueil de personnes, voire de personnalités étrangères, malades dans les établissements hospitaliers français (…) n’est pas un phénomène récent », le développement d’une demande internationale de soins de qualité l’est, explique en préambule de son rapport l’économiste Jean de Kervasdoué.  »En cinq années, incluant l’année de lancement, il est envisageable (…) d’atteindre un chiffre d’affaire de l’ordre 2 milliards d’euros qui est le chiffre Allemand actuel » et qui « se traduirait par la création de 25.000 à 30.000 emplois », selon Jean de Kervasdoué. Sollicité en février dernier par la ministre de la Santé Marisol Touraine et son homologue du Quai d’Orsay Laurent Fabius, l’économiste livre donc une série de recommandations pour « valoriser les atouts de la France » face à ce marché porteur, et enrichir les caisses des hôpitaux. Israël, la Turquie ou encore, depuis une dizaine d’années, l’Allemagne, se sont lancés dans le développement du tourisme médical pour attirer une clientèle solvable qui ne trouve pas les soins adéquats dans son pays d’origine, est soumise à des délais d’attente trop longs ou encore à des tarifs trop élevés. Mais l’amorce d’un virage similaire en France fait face à des freins culturels, en particulier à l’hôpital public. En témoigne la polémique suscitée en mai dernier par la privatisation d’un étage de l’hôpital parisien Ambroise Paré pour un riche émir, rappelle Jean de Kervasdoué. Les contraintes administratives, la vétusté de certains locaux, la barrière de la langue ou encore l’interdiction de la publicité pour les médecins font également partie des obstacles soulignés dans le rapport. Pourtant, la France dispose aussi de nombreux atouts, fait valoir l’économiste, citant une médecine « réputée pour sa qualité, son humanité et son accessibilité », ses tarifs compétitifs ou son statut de première destination touristique mondiale. Pour mieux les exploiter, Jean de Kervasdoué préconise la création d’un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), intitulé Medical-France, qui serait « chargé de promouvoir, d’organiser et de contrôler la prise en charge des patients étrangers en France », créé par « les Ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de la Santé et de l’Intérieur ». Et oui il faut bien terminer par la création d’ un machin admisntratif en plus !

 

Dossier médical personnalisé (DMP): gâchis financier

Dossier médical personnalisé (DMP): gâchis financier

Les pouvoirs publics n’ont décidemment pas de chance avec l’informatisation des procédures. Après le ratage du logiciel Louvois de paie des militaires, remisé au placard en novembre après 500 millions d’euros de dépenses, c’est le dossier médical personnalisé (DMP), sorte de carnet de santé numérique de la sécurité sociale, qui fait de nouveau parler de lui. Selon un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins révélé, samedi 4 janvier, par Le Parisien/Aujourd’hui en France, « 500 millions d’euros ont été versés depuis 2004″ pour mettre en place ce dossier pour une efficacité plus que limitée :  seuls 418.011 DMP ont été ouverts pour cinq millions de prévus ! Dans un rapport de 2013, la Cour des comptes avait déjà critiqué le pilotage « défaillant » par l’Etat du développement du DMP. Les magistrats avançaient alors la somme de 210 millions d’euros mobilisés par l’Assurance-maladie pour mettre en place ce DMP. Selon le député PS Gérard Bapt, rapporteur du budget de la Sécu, cité par le journal, avec les dépenses liées à la mise en place du DMP dans les hôpitaux et le coût de la formation des personnels, « on peut très bien atteindre le milliards d’euros! ».  Créé en 2004 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé du gouvernement Raffarin afin, entre autres, d’éviter la multiplication des examens et des consultations, le DMP a été relancé en 2008 par Roselyne Bachelot qui occupait le même poste.  Le DMP est actuellement géré par l’Agence des systèmes d’information partagé de santé (Asip), créée spécifiquement pour l’occasion. En attendant de redéfinir une nouvelle stratégie, le gouvernement a été contraint de prolonger d’un an le contrat liant l’Asip à la société prestataires, Santeos, soit 7 millions d’euros supplémentaires pour l’année 2014, avance le quotidien.  Le DMP  » seconde génération » que prépare le ministère des Affaires sociales pourrait être géré directement par l’Assurance-maladie




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