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Politique: Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français critiquent gouvernements, élites et médias

Politique: Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français critiquent gouvernements, élites et médias

Alors que le gouvernement médias et élites ont tous adopté une attitude particulièrement hypocrite vis-à-vis du meurtre de Thomas à Crépol considérant qu’il s’agissait d’un fait divers ne pouvant justifier d’une généralisation sociétale, les Français pensent exactement le contraire.

Selon la dernière enquête d’Elabe, une majorité de Français estiment que le drame survenu Crépol « n’est ni un fait divers ni une simple rixe » (78%), il représente « la faillite générale » (75%) et « l’ensauvagement » (67%) d’une société qui « risque de basculer ».

Il est clair qu’il y a un divorce actuellement entre la société française et les élites qui perpétuent le déni de réalité concernant l’insécurité en particulier lié à la délinquance de certaines catégories marginales sur fond de radicalisation et de trafic de drogue.

Il faut dire que ces élites médiatiques politiques et même scientifiques habitent rarement les mêmes zones géographiques que ceux qui subissent la délinquance. L’exemple plus significatif étant sans doute celui de Marseille ville pratiquement coupée en deux avec ses quartiers hors contrôle éloignés et des zones embourgeoisées compris dans le centre.

De ce point de vue, Marseille offre les pires contradictions. Sans doute la plus belle ville de France mais en même temps où la criminalité fait partie du quotidien.

L a sauvagerie du meurtre de Thomas à Crépol marque sans doute une pierre dans l’évolution de la société française vis-à-vis des violences en général. Il faudra que la justice en particulier mais aussi le gouvernement en tiennent compte sinon un jour les citoyens feront leur justice et leur police eux-mêmes comme aux États-Unis.

Société-Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français critiquent gouvernements et médias

Société-Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français critiquent gouvernements et médias

Alors que le gouvernement médias et élites ont tous adopté une attitude particulièrement hypocrite vis-à-vis du meurtre de Thomas à Crépol considérant qu’il s’agissait d’un fait divers ne pouvant justifier d’une généralisation sociétale, les Français pensent exactement le contraire.

Selon la dernière enquête d’Elabe, une majorité de Français estiment que le drame survenu Crépol « n’est ni un fait divers ni une simple rixe » (78%), il représente « la faillite générale » (75%) et « l’ensauvagement » (67%) d’une société qui « risque de basculer ».

Il est clair qu’il y a un divorce actuellement entre la société française et les élites qui perpétuent le déni de réalité concernant l’insécurité en particulier lié à la délinquance de certaines catégories marginales sur fond de radicalisation et de trafic de drogue.

Il faut dire que ces élites médiatiques politiques et même scientifiques habitent rarement les mêmes zones géographiques que ceux qui subissent la délinquance. L’exemple plus significatif étant sans doute celui de Marseille ville pratiquement coupée en deux avec ses quartiers hors contrôle éloignés et des zones embourgeoisées compris dans le centre.

De ce point de vue, Marseille offre les pires contradictions. Sans doute la plus belle ville de France mais en même temps où la criminalité fait partie du quotidien.

L a sauvagerie du meurtre de Thomas à Crépol marque sans doute une pierre dans l’évolution de la société française vis-à-vis des violences en général. Il faudra que la justice en particulier mais aussi le gouvernement en tiennent compte sinon un jour les citoyens feront leur justice et leur police eux-mêmes comme aux États-Unis.

Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français contredisent gouvernements et médias

Meurtre de Thomas à Crépol: Les Français contredisent gouvernements et médias

Alors que le gouvernement médias et élites ont tous adopté une attitude particulièrement hypocrite vis-à-vis du meurtre de Thomas à Crépol considérant qu’il s’agissait d’un fait divers ne pouvant justifier d’une généralisation sociétale, les Français pensent exactement le contraire.

Selon la dernière enquête d’Elabe, une majorité de Français estiment que le drame survenu Crépol « n’est ni un fait divers ni une simple rixe » (78%), il représente « la faillite générale » (75%) et « l’ensauvagement » (67%) d’une société qui « risque de basculer ».

Il est clair qu’il y a un divorce actuellement entre la société française et les élites qui perpétuent le déni de réalité concernant l’insécurité en particulier lié à la délinquance de certaines catégories marginales sur fond de radicalisation et de trafic de drogue.

Il faut dire que ces élites médiatiques politiques et même scientifiques habitent rarement les mêmes zones géographiques que ceux qui subissent la délinquance. L’exemple plus significatif étant sans doute celui de Marseille ville pratiquement coupée en deux avec ses quartiers hors contrôle éloignés et des zones embourgeoisées compris dans le centre.

De ce point de vue, Marseille offre les pires contradictions. Sans doute la plus belle ville de France mais en même temps où la criminalité fait partie du quotidien.

L a sauvagerie du meurtre de Thomas à Crépol marque sans doute une pierre dans l’évolution de la société française vis-à-vis des violences en général. Il faudra que la justice en particulier mais aussi le gouvernement en tiennent compte sinon un jour les citoyens feront leur justice et leur police eux-mêmes comme aux États-Unis.

L’intelligence artificielle va provoquer la fin des médias ?

L’intelligence artificielle va provoquer la fin des médias ?

Recherche d’informations, production de contenu, traduction, détection de propos haineux… l’intelligence artificielle (IA) générative promet d’importants gains de productivité dans l’univers des médias. Les médias nous accompagnent au quotidien et sont un support à la démocratie : ils ont la liberté de montrer différents points de vue et idées, de dénoncer la corruption et les discriminations, mais également de montrer la cohésion sociale et culturelle.
Alors que le public se tourne vers les médias pour s’informer, se cultiver et se divertir, les médias n’échappent pas aux soucis économiques et à la rentabilité d’une industrie mesurée en termes d’audimat et de vente. Dans ce contexte, l’IA générative amène de nouveaux outils puissants et sera de plus en plus utilisée.

Laurence Devillers
Professeur en Intelligence Artificielle, Sorbonne Université dans The conversation

Un article intéressant mais qui n’assiste pas suffisamment sur l’actuelle très grande fragilité des médias. Une fragilité qui se traduit notamment par un introuvable équilibre financier qui favorise la médiocrité rédactionnelle. Et qui permet la mainmise des grands capitaines d’industrie sur l’information ! NDLR

Mais il faut crucialement rappeler que les IA génératives n’ont pas d’idées, et qu’elles reprennent des propos qui peuvent être agencés de façon aussi intéressante qu’absurde (on parle alors d’« hallucinations » des systèmes d’IA). Ces IA génératives ne savent pas ce qui est possible ou impossible, vrai ou faux, moral ou immoral.

Ainsi, le métier de journaliste doit rester central pour enquêter et raisonner sur les situations complexes de société et de géopolitique. Alors, comment les médias peuvent-ils exploiter les outils d’IA tout en évitant leurs écueils ?

Le Comité national pilote d’éthique du numérique (CNPEN) a rendu en juillet un avis général sur les enjeux d’éthique des IA génératives, que j’ai co-coordonné, au ministre chargé de la Transition numérique. Il précise notamment les risques de ces systèmes.

Les médias peuvent utiliser l’IA pour améliorer la qualité de l’information, lutter contre les fausses nouvelles, identifier le harcèlement et les incitations à la haine, mais aussi parce qu’elle peut permettre de faire avancer la connaissance et mieux comprendre des réalités complexes, comme le développement durable ou encore les flux migratoires.

Les IA génératives sont des outils fabuleux qui peuvent faire émerger des résultats que nous ne pourrions pas obtenir sans elles car elles calculent à des niveaux de représentation qui ne sont pas les nôtres, sur une quantité gigantesque de données et avec une rapidité qu’un cerveau ne sait pas traiter. Si on sait se doter de garde-fous, ce sont des systèmes qui vont nous faire gagner du temps de recherche d’information, de lecture et de production et qui vont nous permettre de lutter contre les stéréotypes et d’optimiser des processus.

Ces outils n’arrivent pas maintenant par hasard. Alors que nous sommes effectivement noyés sous un flot d’informations diffusées en continu par les chaînes classiques ou contenus accessibles sur Internet, des outils comme ChatGPT nous permettent de consulter et de produire des synthèses, programmes, poèmes, etc., à partir d’un ensemble d’informations gigantesques inaccessibles à un cerveau humain en temps humain. Ils peuvent donc être extrêmement utiles pour de nombreuses tâches mais aussi contribuer à un flux d’informations non sourcées. Il faut donc les apprivoiser et en comprendre le fonctionnement et les risques.

Les performances des IA génératives tiennent à la capacité d’apprentissage auto-supervisée (c’est-à-dire sans être guidée par une main humaine, ce qui est un concept différent de l’adaptation en temps réel) de leurs modèles internes, appelés « modèles de fondation », qui sont entraînés à partir d’énormes corpus de données constitués de milliards d’images, de textes ou de sons très souvent dans les cultures dominantes sur Internet, par exemple GPT3.5 de ChatGPT est nourri majoritairement de données en anglais. Les deux autres types d’apprentissage ont également été utilisés : avant sa mise à disposition fin 2022, ChatGPT a été optimisé grâce à un apprentissage supervisé puis grâce à un apprentissage par renforcement par des humains de façon à affiner les résultats et à éliminer les propos non souhaitables.

Cette optimisation par des humains a d’ailleurs été très critiquée. Comment sont-ils formés ? Qui sont ces « hommes du clic » sous-payés ? Ces propos « non souhaitables », en outre, ne sont pas décidés par un comité d’éthique ou le législateur, mais par l’entreprise seule.

Durant l’apprentissage des modèles de fondation sur des textes, le système apprend ce que l’on appelle des « vecteurs de plongements lexicaux » (de taille 512 dans GPT 3.5). C’est le système « transformers ». Le principe d’entraînement du modèle de fondation est fondé par l’hypothèse distributionnelle proposée par le linguiste américain John Ruppert Fith en 1957 : on ne peut connaître le sens d’un mot que par ses fréquentations (« You shall know a word by the company it keeps »).

Ces entités (« token » en anglais) font en moyenne quatre caractères dans GPT3.5. Elles peuvent n’être constituées que d’un seul et d’un blanc. Elles peuvent donc être des parties de mots ou des mots avec l’avantage de pouvoir combiner agilement ces entités pour recréer des mots et des phrases sans aucune connaissance linguistique (hormis celle implicite à l’enchaînement des mots), le désavantage étant évidemment d’être moins interprétable. Chaque entité est codée par un vecteur qui contient des informations sur tous les contextes où cette entité a été vue grâce à des mécanismes d’attention. Ainsi deux entités ayant le même voisinage seront considérées comme proches par le système d’IA.

Le système d’IA générative sur des textes apprend ainsi un modèle de production avec des mécanismes qui n’ont rien à voir avec la production humaine située avec un corps, pour autant elle est capable de l’imiter à partir des textes de l’apprentissage. Ce fonctionnement a pour conséquence directe de perdre les sources d’où sont extraits les voisinages repérés, ce qui pose un problème de fond pour la vérification du contenu produit. Aucune vérification de la véracité des propos n’est produite facilement. Il faut retrouver les sources et quand on demande au système de le faire, il peut les inventer !

Lorsque vous proposez une invite à ChatGPT, il va prédire l’entité suivante, puis la suivante et ainsi de suite. Un paramètre clé est celui de la « température » qui exprime le degré d’aléatoire dans le choix des entités. À une température élevée, le modèle est plus « créatif » car il peut générer des sorties plus diversifiées, tandis qu’à une température basse, le modèle tend à choisir les sorties les plus probables, ce qui rend le texte généré plus prévisible. Trois options de température sont proposées dans l’outil conversationnel Bing (GPT4) de Microsoft (plus précis, plus équilibré, plus créatif). Souvent, les hyperparamètres des systèmes ne sont pas dévoilés pour des raisons de cybersécurité ou de confidentialité comme c’est le cas dans ChatGPT… mais la température permet d’avoir des réponses différentes à la même question.

Il est ainsi facile d’imaginer certains des risques de l’IA générative pour les médias. D’autres apparaîtront certainement au fur et à mesure de leurs utilisations.

Il paraît urgent de trouver comment les minimiser en attendant la promulgation pour l’Union européenne d’un IA Act en se dotant de guides de bonnes pratiques. L’avis du CNPEN sur les IA génératives et les enjeux d’éthique comprend, lui, 10 préconisations pour la recherche et 12 pour la gouvernance. Voici quelques-uns des risques identifiés pour les médias :

Faire trop confiance aux dires de la machine sans recouper avec d’autres sources. Le croisement de plusieurs sources de données et la nécessité d’enquêter deviennent fondamentaux pour toutes les professions : journalistes, scientifiques, professeurs et autres. Il semble d’ailleurs fondamental d’enseigner la façon d’utiliser ces systèmes à l’école et à l’université et de cultiver l’art de débattre pour élaborer ses idées.

Comprendre que ChatGPT est construit avec des données majoritairement en anglais et que son influence culturelle peut-être importante.

Utiliser massivement ChatGPT de façon paresseuse dans les médias, en produisant énormément de nouvelles données artificielles non vérifiées sur Internet qui pourraient servir à entraîner de nouvelles IA. Ce serait dramatique qu’il n’y ait plus aucune garantie de vérité sur ces données reconstituées par la machine. Deux avocats américains se sont par exemple fait piéger en faisant référence au cours d’une procédure, sur les conseils de l’algorithme, à des jurisprudences qui n’existaient pas.

Remplacer certaines tâches dans de nombreux métiers autour des médias par des systèmes d’IA. Certains métiers vont disparaître, d’autres vont apparaître. Il faut créer des interfaces avec des mesures de confiance pour aider la coopération entre les humains et les systèmes d’IA.

Utiliser les systèmes d’IA et les démystifier devient une nécessité absolue tout en faisant attention de ne pas désapprendre et de pouvoir s’en passer.

Il est nécessaire de comprendre que ChatGPT fait de nombreuses erreurs, par exemple il n’a pas de notion d’histoire ni de compréhension de l’espace. Le diable est dans les détails mais également dans le choix des données utilisées pour créer le modèle. La loi sur l’IA réclame plus de transparence sur ces systèmes d’IA pour vérifier leur robustesse, leur non-manipulation et leur consommation énergétique.

Il faut vérifier que les données produites n’empiètent pas sur le droit d’auteur et que les données utilisées par le système sont correctement utilisées. Si des données « synthétiques » remplacent demain nos connaissances dans d’entraînement des futurs modèles de fondation, il sera de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux.

Donner accès à des systèmes d’IA (par exemple Dall-E ou Stable Diffusion) qui peuvent être utilisés pour créer de l’hypertrucage (deepfake en anglais) pour produire des images. Le phénomène rappelle l’importance de vérifier non seulement la fiabilité des sources des articles, mais aussi des images et vidéos. Il est question de mettre des filigranes (ou watermarks) dans les textes, images ou vidéos produites pour savoir si elles ont été faites par des IA ou de labelliser les données « bio » (ou produites par des humains).

L’arrivée de ChatGPT a été un tsunami pour tout le monde. Il a bluffé experts comme non-experts par ses capacités de production de texte, de traduction et même de programmation informatique.

L’explication scientifique précise du phénomène d’« étincelle d’émergences » dans les modèles de fondation est un sujet de recherche actuel et dépend des données et des hyperparamètres des modèles. Il est important de développer massivement la recherche pluridisciplinaire sur les émergences et limites des IA génératives et sur les mesures à déployer pour les contrôler.

Enfin, if faut éduquer à l’école sur les risques et l’éthique tout autant que sur la programmation, et également former et démystifier les systèmes d’IA pour utiliser et innover de façon responsable en ayant conscience des conséquences éthiques, économiques, sociétales et du coût environnemental.

La France pourrait jouer un rôle majeur au sein de l’Europe avec l’ambition d’être un laboratoire de l’IA pour les médias en étudiant les enjeux éthiques et économiques au service du bien commun et des démocraties.

Société- La fin des médias avec l’intelligence artificielle ?

Société-La fin des médias avec l’intelligence artificielle ?

Recherche d’informations, production de contenu, traduction, détection de propos haineux… l’intelligence artificielle (IA) générative promet d’importants gains de productivité dans l’univers des médias. Les médias nous accompagnent au quotidien et sont un support à la démocratie : ils ont la liberté de montrer différents points de vue et idées, de dénoncer la corruption et les discriminations, mais également de montrer la cohésion sociale et culturelle.
Alors que le public se tourne vers les médias pour s’informer, se cultiver et se divertir, les médias n’échappent pas aux soucis économiques et à la rentabilité d’une industrie mesurée en termes d’audimat et de vente. Dans ce contexte, l’IA générative amène de nouveaux outils puissants et sera de plus en plus utilisée.

Laurence Devillers
Professeur en Intelligence Artificielle, Sorbonne Université dans The conversation

Un article intéressant mais qui n’assiste pas suffisamment sur l’actuelle très grande fragilité des médias. Une fragilité qui se traduit notamment par un introuvable équilibre financier qui favorise la médiocrité rédactionnelle. Et qui permet la mainmise des grands capitaines d’industrie sur l’information ! NDLR

Mais il faut crucialement rappeler que les IA génératives n’ont pas d’idées, et qu’elles reprennent des propos qui peuvent être agencés de façon aussi intéressante qu’absurde (on parle alors d’« hallucinations » des systèmes d’IA). Ces IA génératives ne savent pas ce qui est possible ou impossible, vrai ou faux, moral ou immoral.

Ainsi, le métier de journaliste doit rester central pour enquêter et raisonner sur les situations complexes de société et de géopolitique. Alors, comment les médias peuvent-ils exploiter les outils d’IA tout en évitant leurs écueils ?

Le Comité national pilote d’éthique du numérique (CNPEN) a rendu en juillet un avis général sur les enjeux d’éthique des IA génératives, que j’ai co-coordonné, au ministre chargé de la Transition numérique. Il précise notamment les risques de ces systèmes.

Les médias peuvent utiliser l’IA pour améliorer la qualité de l’information, lutter contre les fausses nouvelles, identifier le harcèlement et les incitations à la haine, mais aussi parce qu’elle peut permettre de faire avancer la connaissance et mieux comprendre des réalités complexes, comme le développement durable ou encore les flux migratoires.

Les IA génératives sont des outils fabuleux qui peuvent faire émerger des résultats que nous ne pourrions pas obtenir sans elles car elles calculent à des niveaux de représentation qui ne sont pas les nôtres, sur une quantité gigantesque de données et avec une rapidité qu’un cerveau ne sait pas traiter. Si on sait se doter de garde-fous, ce sont des systèmes qui vont nous faire gagner du temps de recherche d’information, de lecture et de production et qui vont nous permettre de lutter contre les stéréotypes et d’optimiser des processus.

Ces outils n’arrivent pas maintenant par hasard. Alors que nous sommes effectivement noyés sous un flot d’informations diffusées en continu par les chaînes classiques ou contenus accessibles sur Internet, des outils comme ChatGPT nous permettent de consulter et de produire des synthèses, programmes, poèmes, etc., à partir d’un ensemble d’informations gigantesques inaccessibles à un cerveau humain en temps humain. Ils peuvent donc être extrêmement utiles pour de nombreuses tâches mais aussi contribuer à un flux d’informations non sourcées. Il faut donc les apprivoiser et en comprendre le fonctionnement et les risques.

Les performances des IA génératives tiennent à la capacité d’apprentissage auto-supervisée (c’est-à-dire sans être guidée par une main humaine, ce qui est un concept différent de l’adaptation en temps réel) de leurs modèles internes, appelés « modèles de fondation », qui sont entraînés à partir d’énormes corpus de données constitués de milliards d’images, de textes ou de sons très souvent dans les cultures dominantes sur Internet, par exemple GPT3.5 de ChatGPT est nourri majoritairement de données en anglais. Les deux autres types d’apprentissage ont également été utilisés : avant sa mise à disposition fin 2022, ChatGPT a été optimisé grâce à un apprentissage supervisé puis grâce à un apprentissage par renforcement par des humains de façon à affiner les résultats et à éliminer les propos non souhaitables.

Cette optimisation par des humains a d’ailleurs été très critiquée. Comment sont-ils formés ? Qui sont ces « hommes du clic » sous-payés ? Ces propos « non souhaitables », en outre, ne sont pas décidés par un comité d’éthique ou le législateur, mais par l’entreprise seule.

Durant l’apprentissage des modèles de fondation sur des textes, le système apprend ce que l’on appelle des « vecteurs de plongements lexicaux » (de taille 512 dans GPT 3.5). C’est le système « transformers ». Le principe d’entraînement du modèle de fondation est fondé par l’hypothèse distributionnelle proposée par le linguiste américain John Ruppert Fith en 1957 : on ne peut connaître le sens d’un mot que par ses fréquentations (« You shall know a word by the company it keeps »).

Ces entités (« token » en anglais) font en moyenne quatre caractères dans GPT3.5. Elles peuvent n’être constituées que d’un seul et d’un blanc. Elles peuvent donc être des parties de mots ou des mots avec l’avantage de pouvoir combiner agilement ces entités pour recréer des mots et des phrases sans aucune connaissance linguistique (hormis celle implicite à l’enchaînement des mots), le désavantage étant évidemment d’être moins interprétable. Chaque entité est codée par un vecteur qui contient des informations sur tous les contextes où cette entité a été vue grâce à des mécanismes d’attention. Ainsi deux entités ayant le même voisinage seront considérées comme proches par le système d’IA.

Le système d’IA générative sur des textes apprend ainsi un modèle de production avec des mécanismes qui n’ont rien à voir avec la production humaine située avec un corps, pour autant elle est capable de l’imiter à partir des textes de l’apprentissage. Ce fonctionnement a pour conséquence directe de perdre les sources d’où sont extraits les voisinages repérés, ce qui pose un problème de fond pour la vérification du contenu produit. Aucune vérification de la véracité des propos n’est produite facilement. Il faut retrouver les sources et quand on demande au système de le faire, il peut les inventer !

Lorsque vous proposez une invite à ChatGPT, il va prédire l’entité suivante, puis la suivante et ainsi de suite. Un paramètre clé est celui de la « température » qui exprime le degré d’aléatoire dans le choix des entités. À une température élevée, le modèle est plus « créatif » car il peut générer des sorties plus diversifiées, tandis qu’à une température basse, le modèle tend à choisir les sorties les plus probables, ce qui rend le texte généré plus prévisible. Trois options de température sont proposées dans l’outil conversationnel Bing (GPT4) de Microsoft (plus précis, plus équilibré, plus créatif). Souvent, les hyperparamètres des systèmes ne sont pas dévoilés pour des raisons de cybersécurité ou de confidentialité comme c’est le cas dans ChatGPT… mais la température permet d’avoir des réponses différentes à la même question.

Il est ainsi facile d’imaginer certains des risques de l’IA générative pour les médias. D’autres apparaîtront certainement au fur et à mesure de leurs utilisations.

Il paraît urgent de trouver comment les minimiser en attendant la promulgation pour l’Union européenne d’un IA Act en se dotant de guides de bonnes pratiques. L’avis du CNPEN sur les IA génératives et les enjeux d’éthique comprend, lui, 10 préconisations pour la recherche et 12 pour la gouvernance. Voici quelques-uns des risques identifiés pour les médias :

Faire trop confiance aux dires de la machine sans recouper avec d’autres sources. Le croisement de plusieurs sources de données et la nécessité d’enquêter deviennent fondamentaux pour toutes les professions : journalistes, scientifiques, professeurs et autres. Il semble d’ailleurs fondamental d’enseigner la façon d’utiliser ces systèmes à l’école et à l’université et de cultiver l’art de débattre pour élaborer ses idées.

Comprendre que ChatGPT est construit avec des données majoritairement en anglais et que son influence culturelle peut-être importante.

Utiliser massivement ChatGPT de façon paresseuse dans les médias, en produisant énormément de nouvelles données artificielles non vérifiées sur Internet qui pourraient servir à entraîner de nouvelles IA. Ce serait dramatique qu’il n’y ait plus aucune garantie de vérité sur ces données reconstituées par la machine. Deux avocats américains se sont par exemple fait piéger en faisant référence au cours d’une procédure, sur les conseils de l’algorithme, à des jurisprudences qui n’existaient pas.

Remplacer certaines tâches dans de nombreux métiers autour des médias par des systèmes d’IA. Certains métiers vont disparaître, d’autres vont apparaître. Il faut créer des interfaces avec des mesures de confiance pour aider la coopération entre les humains et les systèmes d’IA.

Utiliser les systèmes d’IA et les démystifier devient une nécessité absolue tout en faisant attention de ne pas désapprendre et de pouvoir s’en passer.

Il est nécessaire de comprendre que ChatGPT fait de nombreuses erreurs, par exemple il n’a pas de notion d’histoire ni de compréhension de l’espace. Le diable est dans les détails mais également dans le choix des données utilisées pour créer le modèle. La loi sur l’IA réclame plus de transparence sur ces systèmes d’IA pour vérifier leur robustesse, leur non-manipulation et leur consommation énergétique.

Il faut vérifier que les données produites n’empiètent pas sur le droit d’auteur et que les données utilisées par le système sont correctement utilisées. Si des données « synthétiques » remplacent demain nos connaissances dans d’entraînement des futurs modèles de fondation, il sera de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux.

Donner accès à des systèmes d’IA (par exemple Dall-E ou Stable Diffusion) qui peuvent être utilisés pour créer de l’hypertrucage (deepfake en anglais) pour produire des images. Le phénomène rappelle l’importance de vérifier non seulement la fiabilité des sources des articles, mais aussi des images et vidéos. Il est question de mettre des filigranes (ou watermarks) dans les textes, images ou vidéos produites pour savoir si elles ont été faites par des IA ou de labelliser les données « bio » (ou produites par des humains).

L’arrivée de ChatGPT a été un tsunami pour tout le monde. Il a bluffé experts comme non-experts par ses capacités de production de texte, de traduction et même de programmation informatique.

L’explication scientifique précise du phénomène d’« étincelle d’émergences » dans les modèles de fondation est un sujet de recherche actuel et dépend des données et des hyperparamètres des modèles. Il est important de développer massivement la recherche pluridisciplinaire sur les émergences et limites des IA génératives et sur les mesures à déployer pour les contrôler.

Enfin, if faut éduquer à l’école sur les risques et l’éthique tout autant que sur la programmation, et également former et démystifier les systèmes d’IA pour utiliser et innover de façon responsable en ayant conscience des conséquences éthiques, économiques, sociétales et du coût environnemental.

La France pourrait jouer un rôle majeur au sein de l’Europe avec l’ambition d’être un laboratoire de l’IA pour les médias en étudiant les enjeux éthiques et économiques au service du bien commun et des démocraties.

Société – Médias Bolloré: réactionnaire, populiste et vulgaire

Société – Médias Bolloré: réactionnaire, populiste et vulgaire

Comme en Afrique, Bolloré dirige ses entreprises à coups de pieds dans le cul . À chaque fois qu’il prend le contrôle d’une télé ou d’un journal, il vire sans autre forme procès ceux qui ne partagent pas son idéologie provinciale de droite. Pourtant, les lignes éditoriales ne font pas dans la dentelle n’hésitant pas à faire dans le vulgaire, le caricatural et même le ridicule comme sur Cnews par exemple où certaines tables rondes tournent au théâtre de clowns avec en plus souvent des intervenants d’une médiocrité assez pitoyable. Bref, comme C8, la télé des beaufs.

France Info fait un rappel de l’itinéraire de Bolloré.

Spécialisé à l’origine dans la papeterie, l’homme d’affaires a débuté la construction de son empire médiatique il y a près de dix ans, en 2014, en accédant à la présidence du conseil de surveillance du groupe Vivendi, et du même coup de sa filiale Canal+. Récemment, le milliardaire a étendu sa toile en lançant une OPA (offre publique d’achat) sur les médias du groupe Lagardère. Après la validation de l’opération par la Commission européenne, le patron ultra-conservateur est entré en conflit avec la rédaction du JDD.

Avec l’annonce de l’arrivée à la tête de l’hebdomadaire de Geoffroy Lejeune, venu du magazine d’extrême droite Valeurs actuelles, les salariés du JDD redoutent de voir se répéter une méthode déjà dénoncée ailleurs : valse des dirigeants et interventions sur la ligne éditoriale, au prix d’une hémorragie au sein des équipes de journalistes. Vincent Bolloré s’est toujours défendu d’utiliser les médias qu’il contrôle pour promouvoir ses opinions. Pourtant, l’entrepreneur a construit par la force un empire médiatique, n’hésitant pas à sanctionner les récalcitrants.

Le premier conflit marquant lié à Vincent Bolloré remonte à la mise au pas de Canal+, chaîne dont il prend le contrôle à partir de 2015. A l’automne de cette année-là, une enquête sur le Crédit mutuel est déprogrammée de la grille. « Nous savons tous que M. Bolloré peut être autoritaire, mais je ne comprends pas pourquoi il a pris la décision de censurer ce film », réagit à l’époque Nicolas Vescovacci, coauteur du documentaire. Michel Lucas, le patron de la banque, « a directement appelé Bolloré pour lui faire part de son mécontentement », raconte à Vice Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial Investigation », qui devait diffuser le documentaire.

« La direction torpille ce film et le déprogramme dans notre dos. C’était épouvantable. On n’avait pas les infos, on passait pour des cons. »

Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial Investigation » à Vice
Ces critiques ne passent pas. Quelques mois plus tard, l’émission d’enquêtes de Canal+ est supprimée de l’antenne, tout comme les journaux télévisés et le « Zapping », une pastille vieille de 27 ans qui s’en était prise, en images, à la nouvelle direction. Canal+ supprime la moitié de ses émissions en clair et assure vouloir « remettre de la valeur dans l’abonnement ». Les marionnettes satiriques « Les Guignols de l’info » seront également mises au placard, Vincent Bolloré leur reprochant un « abus de dérision ».

L’autoritarisme du nouveau propriétaire de la chaîne ne s’arrête pas là. En 2020, le renvoi de l’humoriste Sébastien Thoen du service des sports suscite une vague de soutien et le départ de quelque 25 salariés. Son tort ? Avoir participé à une parodie de « L’heure des Pros », l’émission de Pascal Praud sur CNews. Dans la foulée, le journaliste sportif Stéphane Guy sera licencié pour avoir délivré, lors d’un match de foot en direct, un message de soutien à Sébastien Thoen.

Trois journalistes pigistes de la rédaction des sports de la chaîne cryptée sont également licenciés pour avoir signé un texte de soutien à l’humoriste, révèle à l’époque le site Les Jours. La pétition se terminait par ces mots : « Nous revendiquons le droit d’exercer nos métiers sans craindre d’être licencié, écarté, inquiété si ce que nous disons, écrivons, déplaît à notre direction. »

Il s’agit de l’exemple qui hante aujourd’hui les salariés du JDD. En 2016, l’équipe de la chaîne d’information du groupe Canal+, i-Télé, entame un bras de fer avec la maison mère, demandant des garanties d’indépendance et protestant contre une réduction drastique des effectifs. L’arrivée à l’antenne de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour « corruption de mineurs aggravée », met également le feu aux poudres.

Les salariés portent une grève très médiatique pendant 31 jours face à des dirigeants inflexibles. N’obtenant que de maigres concessions, épuisés par ce long conflit social, ils finissent par signer un protocole d’accord. « Ce n’est pas une victoire. Mais ce qu’il faut en retenir, c’est la densité du mouvement », explique alors Jean-Jérôme Bertolus, qui choisit de quitter la chaîne, comme une trentaine d’autres journalistes parmi les 120 que compte la chaîne à l’époque. « Il aurait fallu faire un mois de grève supplémentaire, explique l’un d’eux à Libération. Mais nous ne sommes pas armés pour ça. On n’est pas 300, on n’a pas 50 syndiqués dans la boîte et beaucoup de leaders sont déjà partis… »

La chaîne est rebaptisée CNews et prendra un virage très à droite dans les années suivantes. Elle a notamment été pointée du doigt lors de la dernière campagne présidentielle pour le temps d’antenne démesuré accordé à Eric Zemmour, au moment où le polémiste d’extrême droite, ex-éditorialiste vedette de la chaîne, préparait sa candidature.

Vincent Bolloré décide au printemps 2021 de rapprocher Europe 1 et sa chaîne CNews. Inquiets d’un changement de ligne éditoriale vers la droite, les salariés de la radio entament eux aussi une grève. Dans le même temps, Christine Berrou, une humoriste de la station, annonce sa démission, car la direction lui enjoint de retirer d’une chronique une blague sur Eric Zemmour. Elle raconte à Télérama que l’animateur de la matinale à laquelle se destinait sa chronique, l’a « mise en garde » de possibles répercussions, « en [lui] expliquant que la semaine dernière, un journaliste a été convoqué par la direction pour un lancement envoyant une petite pique à Eric Zemmour ».

Au fil des semaines, des dizaines de journalistes quittent la station, contraints ou de leur plein gré. Aujourd’hui, Europe 1 et CNews partagent plusieurs têtes d’affiche, comme Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk. Pressentie par beaucoup pour la rentrée, une arrivée sur Europe 1 de Pascal Praud, pilier de CNews, marquerait une nouvelle étape de ce rapprochement redouté par les salariés de la radio.

Dans les magazines de Prisma Media, des conditions de travail dégradées
L’acquisition en mai 2021 du premier groupe de presse magazine en France, Prisma Media (Télé-Loisirs, Femme Actuelle, Capital…), provoque une vague de départs. Inquiets notamment d’une dégradation de leurs conditions de travail après le rachat de Vivendi, des journalistes font valoir leur clause de cession, qui permet en cas de changement d’actionnaire de partir en bénéficiant des indemnités de licenciement. En six mois, une soixantaine de salariés et pigistes quittent le groupe. Pas de quoi inquiéter l’industriel breton, qui estime alors que les journalistes fonctionnent « comme la mer » : quand une vague part, une autre revient.

A Paris Match, les changements n’ont pas tardé. L’année 2022 est marquée par le licenciement du rédacteur en chef politique et économie, Bruno Jeudy, après avoir, selon la rédaction, « critiqué » à plusieurs reprises « l’ingérence » de la direction dans les choix éditoriaux, dont la une du 7 juillet 2022 consacrée au cardinal Robert Sarah, figure de proue des conservateurs catholiques, auteur de propos comparant l’homosexualité et l’avortement au fanatisme islamique.

Une motion de censure est alors votée contre la direction et 25 journalistes quittent la rédaction. Emilie Blachère, grande reporter qui a travaillé près de 16 ans à Paris Match, fait jouer sa clause de conscience pour quitter l’hebdomadaire. La journaliste estime que la direction de Match a « notablement changé d’orientation » et que cela crée « une situation de nature à porter atteinte à son honneur et à sa réputation ». A titre d’exemple, elle souligne l’absence d’articles sur les protégés de Vincent Bolloré, comme Cyril Hanouna, star de la chaîne C8, pourtant au cœur de l’actualité.

L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du Dimanche intervient après une série de remplacements à la tête du journal. L’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles doit succéder à Jérôme Béglé, nommé directeur général de la rédaction de Paris Match. Chroniqueur régulier sur CNews, Jérôme Béglé était arrivé début 2022 à la tête du JDD, provoquant déjà à l’époque la « vive préoccupation » de la rédaction à moins de 100 jours de la présidentielle.

Mais cette fois, le choix de Geoffroy Lejeune a « ulcéré » la rédaction de l’hebdomadaire, qui s’est mise en grève à la quasi-unanimité. « Sous la direction de Geoffroy Lejeune, Valeurs actuelles a propagé des attaques haineuses et de fausses informations », alerte un communiqué de la société des journalistes du JDD.

« Nous refusons que le ‘JDD’ emprunte cette voie. Le ‘JDD’ n’est pas un journal d’opinion. »

La SDJ du « Journal du Dimanche » dans un communiqué
Désormais, la rédaction du JDD a lancé un bras de fer avec la direction pour tenter de se faire entendre. « Ce n’est pas seulement la rédaction, mais tous les services du journal – fabrication, distribution, publicité… – qui s’inquiètent pour la pérennité même du titre », prévient encore la SDJ du journal.

Médias Bolloré: réactionnaire, populiste et vulgaire

Médias Bolloré: réactionnaire, populiste et vulgaire

Comme en Afrique, Bolloré dirige ses entreprises à coups de pieds dans le cul . À chaque fois qu’il prend le contrôle d’une télé ou d’un journal, il vire sans autre forme procès ceux qui ne partagent pas son idéologie provinciale de droite. Pourtant, les lignes éditoriales ne font pas dans la dentelle n’hésitant pas à faire dans le vulgaire, le caricatural et même le ridicule comme sur Cnews par exemple où certaines tables rondes tournent au théâtre de clowns avec en plus souvent des intervenants d’une médiocrité assez pitoyable. Bref, comme C8, la télé des beaufs.

France Info fait un rappel de l’itinéraire de Bolloré.

Spécialisé à l’origine dans la papeterie, l’homme d’affaires a débuté la construction de son empire médiatique il y a près de dix ans, en 2014, en accédant à la présidence du conseil de surveillance du groupe Vivendi, et du même coup de sa filiale Canal+. Récemment, le milliardaire a étendu sa toile en lançant une OPA (offre publique d’achat) sur les médias du groupe Lagardère. Après la validation de l’opération par la Commission européenne, le patron ultra-conservateur est entré en conflit avec la rédaction du JDD.

Avec l’annonce de l’arrivée à la tête de l’hebdomadaire de Geoffroy Lejeune, venu du magazine d’extrême droite Valeurs actuelles, les salariés du JDD redoutent de voir se répéter une méthode déjà dénoncée ailleurs : valse des dirigeants et interventions sur la ligne éditoriale, au prix d’une hémorragie au sein des équipes de journalistes. Vincent Bolloré s’est toujours défendu d’utiliser les médias qu’il contrôle pour promouvoir ses opinions. Pourtant, l’entrepreneur a construit par la force un empire médiatique, n’hésitant pas à sanctionner les récalcitrants.

Le premier conflit marquant lié à Vincent Bolloré remonte à la mise au pas de Canal+, chaîne dont il prend le contrôle à partir de 2015. A l’automne de cette année-là, une enquête sur le Crédit mutuel est déprogrammée de la grille. « Nous savons tous que M. Bolloré peut être autoritaire, mais je ne comprends pas pourquoi il a pris la décision de censurer ce film », réagit à l’époque Nicolas Vescovacci, coauteur du documentaire. Michel Lucas, le patron de la banque, « a directement appelé Bolloré pour lui faire part de son mécontentement », raconte à Vice Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial Investigation », qui devait diffuser le documentaire.

« La direction torpille ce film et le déprogramme dans notre dos. C’était épouvantable. On n’avait pas les infos, on passait pour des cons. »

Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial Investigation » à Vice
Ces critiques ne passent pas. Quelques mois plus tard, l’émission d’enquêtes de Canal+ est supprimée de l’antenne, tout comme les journaux télévisés et le « Zapping », une pastille vieille de 27 ans qui s’en était prise, en images, à la nouvelle direction. Canal+ supprime la moitié de ses émissions en clair et assure vouloir « remettre de la valeur dans l’abonnement ». Les marionnettes satiriques « Les Guignols de l’info » seront également mises au placard, Vincent Bolloré leur reprochant un « abus de dérision ».

L’autoritarisme du nouveau propriétaire de la chaîne ne s’arrête pas là. En 2020, le renvoi de l’humoriste Sébastien Thoen du service des sports suscite une vague de soutien et le départ de quelque 25 salariés. Son tort ? Avoir participé à une parodie de « L’heure des Pros », l’émission de Pascal Praud sur CNews. Dans la foulée, le journaliste sportif Stéphane Guy sera licencié pour avoir délivré, lors d’un match de foot en direct, un message de soutien à Sébastien Thoen.

Trois journalistes pigistes de la rédaction des sports de la chaîne cryptée sont également licenciés pour avoir signé un texte de soutien à l’humoriste, révèle à l’époque le site Les Jours. La pétition se terminait par ces mots : « Nous revendiquons le droit d’exercer nos métiers sans craindre d’être licencié, écarté, inquiété si ce que nous disons, écrivons, déplaît à notre direction. »

Il s’agit de l’exemple qui hante aujourd’hui les salariés du JDD. En 2016, l’équipe de la chaîne d’information du groupe Canal+, i-Télé, entame un bras de fer avec la maison mère, demandant des garanties d’indépendance et protestant contre une réduction drastique des effectifs. L’arrivée à l’antenne de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour « corruption de mineurs aggravée », met également le feu aux poudres.

Les salariés portent une grève très médiatique pendant 31 jours face à des dirigeants inflexibles. N’obtenant que de maigres concessions, épuisés par ce long conflit social, ils finissent par signer un protocole d’accord. « Ce n’est pas une victoire. Mais ce qu’il faut en retenir, c’est la densité du mouvement », explique alors Jean-Jérôme Bertolus, qui choisit de quitter la chaîne, comme une trentaine d’autres journalistes parmi les 120 que compte la chaîne à l’époque. « Il aurait fallu faire un mois de grève supplémentaire, explique l’un d’eux à Libération. Mais nous ne sommes pas armés pour ça. On n’est pas 300, on n’a pas 50 syndiqués dans la boîte et beaucoup de leaders sont déjà partis… »

La chaîne est rebaptisée CNews et prendra un virage très à droite dans les années suivantes. Elle a notamment été pointée du doigt lors de la dernière campagne présidentielle pour le temps d’antenne démesuré accordé à Eric Zemmour, au moment où le polémiste d’extrême droite, ex-éditorialiste vedette de la chaîne, préparait sa candidature.

Vincent Bolloré décide au printemps 2021 de rapprocher Europe 1 et sa chaîne CNews. Inquiets d’un changement de ligne éditoriale vers la droite, les salariés de la radio entament eux aussi une grève. Dans le même temps, Christine Berrou, une humoriste de la station, annonce sa démission, car la direction lui enjoint de retirer d’une chronique une blague sur Eric Zemmour. Elle raconte à Télérama que l’animateur de la matinale à laquelle se destinait sa chronique, l’a « mise en garde » de possibles répercussions, « en [lui] expliquant que la semaine dernière, un journaliste a été convoqué par la direction pour un lancement envoyant une petite pique à Eric Zemmour ».

Au fil des semaines, des dizaines de journalistes quittent la station, contraints ou de leur plein gré. Aujourd’hui, Europe 1 et CNews partagent plusieurs têtes d’affiche, comme Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk. Pressentie par beaucoup pour la rentrée, une arrivée sur Europe 1 de Pascal Praud, pilier de CNews, marquerait une nouvelle étape de ce rapprochement redouté par les salariés de la radio.

Dans les magazines de Prisma Media, des conditions de travail dégradées
L’acquisition en mai 2021 du premier groupe de presse magazine en France, Prisma Media (Télé-Loisirs, Femme Actuelle, Capital…), provoque une vague de départs. Inquiets notamment d’une dégradation de leurs conditions de travail après le rachat de Vivendi, des journalistes font valoir leur clause de cession, qui permet en cas de changement d’actionnaire de partir en bénéficiant des indemnités de licenciement. En six mois, une soixantaine de salariés et pigistes quittent le groupe. Pas de quoi inquiéter l’industriel breton, qui estime alors que les journalistes fonctionnent « comme la mer » : quand une vague part, une autre revient.

A Paris Match, les changements n’ont pas tardé. L’année 2022 est marquée par le licenciement du rédacteur en chef politique et économie, Bruno Jeudy, après avoir, selon la rédaction, « critiqué » à plusieurs reprises « l’ingérence » de la direction dans les choix éditoriaux, dont la une du 7 juillet 2022 consacrée au cardinal Robert Sarah, figure de proue des conservateurs catholiques, auteur de propos comparant l’homosexualité et l’avortement au fanatisme islamique.

Une motion de censure est alors votée contre la direction et 25 journalistes quittent la rédaction. Emilie Blachère, grande reporter qui a travaillé près de 16 ans à Paris Match, fait jouer sa clause de conscience pour quitter l’hebdomadaire. La journaliste estime que la direction de Match a « notablement changé d’orientation » et que cela crée « une situation de nature à porter atteinte à son honneur et à sa réputation ». A titre d’exemple, elle souligne l’absence d’articles sur les protégés de Vincent Bolloré, comme Cyril Hanouna, star de la chaîne C8, pourtant au cœur de l’actualité.

L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du Dimanche intervient après une série de remplacements à la tête du journal. L’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles doit succéder à Jérôme Béglé, nommé directeur général de la rédaction de Paris Match. Chroniqueur régulier sur CNews, Jérôme Béglé était arrivé début 2022 à la tête du JDD, provoquant déjà à l’époque la « vive préoccupation » de la rédaction à moins de 100 jours de la présidentielle.

Mais cette fois, le choix de Geoffroy Lejeune a « ulcéré » la rédaction de l’hebdomadaire, qui s’est mise en grève à la quasi-unanimité. « Sous la direction de Geoffroy Lejeune, Valeurs actuelles a propagé des attaques haineuses et de fausses informations », alerte un communiqué de la société des journalistes du JDD.

« Nous refusons que le ‘JDD’ emprunte cette voie. Le ‘JDD’ n’est pas un journal d’opinion. »

La SDJ du « Journal du Dimanche » dans un communiqué
Désormais, la rédaction du JDD a lancé un bras de fer avec la direction pour tenter de se faire entendre. « Ce n’est pas seulement la rédaction, mais tous les services du journal – fabrication, distribution, publicité… – qui s’inquiètent pour la pérennité même du titre », prévient encore la SDJ du journal.

Macron partout sur les médias

Macron partout sur les médias

Il n’y a pratiquement pas de jour ou Macon ne s’exprime pas à travers les médias en particulier à la télé. C’est le cas quand il voyage en province, c’est le cas quand il demeure à l’Élysée pour prendre la place de la première ministre, c’est encore le cas dans les moments plus officiels quand les médias complaisants lui tendent le micro de manière plus officielle.

On a encore vraisemblablement assister lundi soir à un interminable plaidoyer pour une politique pourtant pleine de contradictions dans nombre de domaines stratégiques. Macron va continuer de bonimenter, de dire tout et le contraire grâce à son idéologie du » en même temps ». D’un côté par exemple, il promet une grande rigueur financière mais de l’autre il ne cesse d’annoncer des milliards pour tout le monde en particulier pour une industrie moribonde ou pour la réduction des impôts des » classes moyennes ».

Pour l’instant, le chef de l’État n’a pas décidé de remplacer Élisabeth Borne mais se substitue à elle en s’exprimant sur tout et tout le temps. Quitte même à se mettre en contradiction avec la première ministre voire avec lui-même. Exemple cette mission de nouvelle majorité avec les « Républicains » qui a complètement échoué et dont il dit maintenant qu’elle n’est pas souhaitable !

Macron continue en faite de faire du Macron. Un peu comme ses prédécesseurs mais en pire. Comme Chirac, Sarkozy ou Hollande, Macron est un bonimenteur sans réel idéologie claire, coupé du réel et qui masque son vide politique par une communication qui dégouline de partout.

Le chef de l’État multiplie les annonces économiques ces derniers jours, notamment dans le domaine de la réindustrialisation. Il s’est aussi prononcé dimanche pour la poursuite de la baisse de la fiscalité sur les classes moyennes.

Comment les médias déforment l’information

Comment les médias déforment l’information

par Éric Dacheux,Professeur en information et communication, Université Clermont Auvergne (UCA) dans the Conversation

La question se pose en particulier en France pour les grands médias qui appartiennent presque tous à des groupes financiers moins pour réaliser des profits que pour influencer l’information NDLR

Quand le média en ligne The Conversation publie un article sur le revenu d’existence par création monétaire, il met en relation des chercheurs d’une université de province et des lecteurs de toute la francophonie. The Conversation établit une communication entre deux êtres qui ne sont pas dans le même espace. C’est ce que l’on appelle une médiation. Mais la médiation n’est pas neutre, elle est toujours active. Quand on fait appel à un médiateur pour régler un problème entre voisins, on espère que celui-ci va déployer une activité diplomatique suffisante pour permettre le rétablissement de bonnes relations.

Dans nos sociétés démocratiques, il existe une médiation singulière, celle des médias de masse : presse, radio, télévision. Ces médias de masse relaient l’information entre les journalistes et les citoyens, ils renvoient à la société une représentation d’elle-même.

Cette représentation n’est pas objective, elle est construite selon des règles qui ont été étudiées par les sciences de l’information et de la communication. Parmi toutes les notions explicatives, en voici trois.

La première notion est celle de médium. Marshall McLuhan, philosophe canadien, a écrit un livre intitulé « Pour comprendre les médias » paru dans les années 1960. Dans ce livre, il affirme que « le message c’est le médium ». Cette affirmation signifie que le sens profond n’est pas à rechercher dans les mots, les images ou les sons transmis par les médias de masse, mais dans leur nature technique. Pour lui, les moyens de communication déterminent la société et la font évoluer. Nous étions, toujours selon ce penseur, dans les débuts de l’humanité, dans une civilisation dominée par la communication orale. Nous sommes, dit-il, grâce à l’imprimerie, rentrés, à la Renaissance, dans une civilisation de l’écrit qui au XXe siècle à laissé la place à une nouvelle civilisation, celle de l’audiovisuelle.

Cette idée que les médias déterminent le monde est au cœur de ce que certains nomment aujourd’hui la révolution Internet. Or, cette idée est fausse. Elle ne repose sur aucune enquête de terrain. Elle ne rend pas compte de la complexité des relations entre la technique, l’économie, le politique et les croyances. Elle nie la réalité historique de la coexistence des différents médiums (la télévision n’a pas tué le livre et n’a pas été tuée par Internet). Elle confond le monde et l’Occident. Elle oublie le rôle des conflits dans l’histoire humaine, etc.

Pourtant, cette théorie a eu le mérite de pousser à s’interroger sur un fait que l’on négligeait jusqu’alors : le médium n’est pas neutre. Le médium ne transmet pas le sens, il participe, de manière souvent invisible, à la compréhension de la signification. Envoyé un « Je t’aime » ou un « je te quitte » par SMS, le dire en vidéo ou l’exprimer en face à face ne sera pas compris avec la même sensibilité, n’aura pas la même force, ne provoquera pas le même effet.

Le médium n’est pas un support qui inscrit, sans la changer, la signification dans sa matérialité (du papier, un écran, du son), ce n’est pas davantage un moyen de communication qui fabrique, à lui tout seul, du sens, c’est une médiation matérielle qui transforme la signification.

Pour bien comprendre un message médiatique, il faut donc comprendre la nature de cette médiation singulière. Or, la plupart du temps, nous n’avons pas conscience de l’importance du médium dans la signification.

La seconde notion importante pour comprendre une communication médiatique est celle de cadrage. Dans le domaine des médias de masse, parler de « cadrage », c’est s’intéresser à la façon dont les médias représentent un sujet précis, en attirant l’attention sur tels points qu’ils jugent pertinents au détriment de tels autres que le destinataire pourrait pourtant juger tout aussi pertinents. Les médias ne se contentent pas d’attirer l’attention sur telle question plutôt que telle autre, ils proposent une définition particulière d’un problème qui est déjà une interprétation, une orientation de la réponse. Parler de l’accueil des migrants comme un problème politique, comme une nécessité morale ou comme un danger terroriste, c’est déjà orienter la compréhension de l’actualité.

Dans ces opérations de cadrage, le titre et les illustrations sont des éléments clefs qui vont orienter la compréhension du message, même si celui-ci est plus nuancé, plus rationnel que le titre ou l’illustration choisie. Ce cadrage obéit à des logiques professionnelles (le spectaculaire plutôt que l’ordinaire), des logiques éditoriales – la suppression de l’impôt sur la fortune ne sera pas cadrée de la même façon dans L’Humanité que dans Le Figaro, puisque leur lectorat est idéologiquement opposé –, des logiques économiques (ne pas trop déplaire à un annonceur qui est sur la sellette), etc.

Ce cadrage obéit aussi à des logiques culturelles comme l’a montré Tourya Guaaybess, chercheure en communication internationnalement reconnue, dans un livre sur le cadrage médiatique des révolutions arabes. En Ukraine, par exemple, ces révolutions étaient lues par certains médias conservateurs comme des épisodes violents de foules en colère et menaçantes pour l’ordre public, alors que d’autres médias, plus progressistes, y voyaient, à l’image de la révolution orange, un peuple en train de se libérer de la tyrannie.

Loin de ces deux manières de cadrer la réalité révolutionnaire, les médias français insistaient plutôt sur le rôle des nouvelles technologies et faisaient référence au « printemps des peuples de 1848 ».

Dans ces conditions, comprendre pleinement un message médiatique demande de connaître le média qui a construit ce message afin de pouvoir décrypter le cadrage qu’il a mis en œuvre. Cela demande aussi de s’exposer à des médias non nationaux pour déconstruire le cadrage culturel de ce message. Autant de conditions qui ne sont que rarement remplies.

La troisième et dernière notion qui permet d’expliquer la difficulté de comprendre une communication médiatique est celle d’énonciateur. Les sciences du langage distinguent ce qui relève de la langue (code structuré par un ensemble de règles obligatoires comme l’accord du sujet et du verbe, par exemple) et l’énonciation qui est le style expressif utilisé par un locuteur.

L’énonciation met en œuvre au moins trois instances, un énonciateur (celui qui s’exprime, ici, le journaliste), un destinataire (l’auditeur, le lecteur, le téléspectateur), un énoncé (le message médiatique). Or, pour comprendre correctement un énoncé, il est souvent nécessaire d’identifier l’énonciateur. Par exemple, la phrase entendue à la radio « Les Belges n’ont pas d’humour » ne sera pas comprise de la même façon si elle est énoncée par l’animatrice belge de l’émission humoristique « Par Jupiter » sur France Inter que par un sondeur invité à commenter le rapport à l’humour de plusieurs habitants de l’Europe.

Or, le problème est qu’identifier un énonciateur dans les médias de masse n’est pas chose aisée. En effet, ce n’est pas forcément celui qui parle qui est le véritable énonciateur. Par exemple, le présentateur du journal de TF1 peut lire un texte sur le prompteur qui est une dépêche d’agence, une information rédigée par le rédacteur en chef ou une citation d’un homme politique. Dans ce dernier cas, est-ce vraiment l’homme politique qui a tenu ce propos ? Un adversaire qui déforme sciemment son propos, un conseil en communication de l’homme politique ?

Ce qui est compliqué lorsqu’on s’efforce de comprendre un message d’un média bien déterminé devient, de nos jours, encore plus complexe puisque les nouvelles sont agrégées automatiquement, déformées et reformées par des centaines de personnes sur les réseaux sociaux, si bien que l’on ne sait plus qui est l’énonciateur du message. On ne peut plus alors le comprendre dans son intégralité, le soumettre au jugement critique de son libre arbitre. Quand l’énonciateur s’efface, la compréhension recule et la désinformation avance.

Médias-TPMP et Hanouna: La télé de Bolloré dans le caniveau et le sordide

Média-TPMP et Hanouna: La télé dans le caniveau et le sordide

Une nouvelle fois Hanouna et la chaîne TPMP fait dans le caniveau et le sordide. Le sulfureux député des Insoumis Louis Boyard ayant attaqué Bolloré, patron de la chaîne, l’animateur Cyrille Hanouna s’est cru obliger de traiter Louis Boyard « de merde ». L’émission d’ordinaire est déjà d’une bêtise lamentable , mais là, elle tombe carrément dans le caniveau. La Chaine télé Cnews, autre propriété de Bolloré, fait aussi dans une vulgarité et et un populisme pitoyables.

Il y a sans doute aussi une volonté chez Hanouna de provoquer le plus souvent le scandale pour faire parler de la chaîne C8 qui peine à trouver un autre public que celui des beaufs. Et évidemment Hanouna ne tolère pas la moindre critique vis-à-vis de son patron Bolloré.

De son côté, le député insoumis est également un provocateur en même temps sans doute qu’un arriviste. Reste que l’insulte d’hanouna est impardonnable. Le député a d’ailleurs porté plainte. Toujours aussi grotesque Cyrille Hanouna a décidé aussi de déposer sa propre plainte. Du vrai Guignol !

«On a la chance de faire une émission, donc on ne va pas faire une conférence de presse» commence ironiquement Cyril Hanouna, en référence à celle organisée plus tôt par l’homme politique dans laquelle il a annoncé vouloir «déposer plainte contre Cyril Hanouna pour “injure publique envers une personne chargée d’une mission de service public”».

Le plus gratiné dans l’affaire c’est que le député insulté a longtemps été un chroniqueur rémunéré dans l’émission de Cyril Hanouna !

Climat : les médias ont un rôle majeur

Climat : les médias ont un rôle majeur

 

 

Lors de cette période de canicule (deuxième depuis le début de l’été 2022), les médias ont l’opportunité, voire la responsabilité, de faire comprendre et faire savoir que les canicules sont une conséquence de la crise climatique. Même si la prise de conscience devient de plus en plus importante, 93% des Européens considèrent que la crise climatique est un problème sérieux… Par le Dr Helen Etchanchu, professeur associé et co-titulaire de la chaire COAST (*). (dans la Tribune)

Nous peinons à agir (Eurobarometer, 2021). Les médias ont un rôle majeur à jouer pour faire comprendre les enjeux de la crise climatique ET favoriser le passage à l’action à grande échelle (Priest, 2016). Mais la communication climatique est extrêmement délicate car nous risquons de tomber dans la banalisation d’un côté, ou de l’alarmisme de l’autre. Donc comment faire ?

D’abord, il est important de créer le lien entre les canicules et la crise climatique (GIEC, 2022). La crise climatique est créée par le fait de brûler des ressources fossiles qui émettent du CO2 et autres gaz à effet de serre. Ce CO2 crée une couche de gaz autour de la terre qui fait que la chaleur ne peut pas être renvoyée et s’accumule sur la surface de la terre. C’est cette couche de gaz qui provoque l’effet de serre.

Donc plutôt que de montrer des gens qui se rafraichissent dans des fontaines ou qui mangent des glaces, ce qui banalise le sujet, il serait plus judicieux de montrer des images de gens qui se trouvent dans une serre afin de comprendre tout de suite pourquoi on a chaud lors de cette canicule et que nous contribuons à créer cette serre en émettant du CO2.

Une fois que ce lien est fait avec la canicule et le constat scientifique de la crise climatique, nous courrons le risque de tomber dans de l’alarmisme qui risque de déprimer, de provoquer du déni ou de faire culpabiliser les gens (Aronson, 2008). Les scientifiques du climat ont fait un travail remarquable et grâce au GIEC le constat scientifique est accessible à tous. Les ONG aident à vulgariser ces travaux, et font de la pédagogie, comme La Fresque du Climat. Des mouvements comme Extinction Rebellion ou Fridays for future sont indispensables pour éveiller la conscience et capter l’attention. Même si cela peut être primordial pour éveiller la conscience, ces angles d’information ne favorisent pas l’action climat à grande échelle.

 

Une fois que le constat est fait, on accueille les réactions émotionnelles des gens. C’est important de reconnaître nos émotions, car ce sont elles qui nous font bouger et nous aident à agir. Et l’art du communicant sera de convertir les émotions négatives, la colère, le désespoir, la déception, dans une énergie positive qui redonne l’espoir et le pouvoir d’agir (Nabi et al., 2018). Trop souvent les médias s’arrêtent à la description de ce qui ne va pas. Et cela favorise l’inaction, le sentiment d’impuissance face à un enjeu global et complexe et renvoie la responsabilité des uns vers les autres. Au contraire, pour redonner le pouvoir d’agir on peut beaucoup apprendre de la psychologie sociale.

Entre autres, la psychologie sociale nous livre 2 leçons majeures que les journalistes devraient garder à l’esprit quand ils couvrent l’actualité de la crise climatique qui sont le pouvoir des normes sociales et l’influence des exemples modèles des pairs.

Le traitement d’information dans les médias contribue à la validation des normes sociales qui influencent grandement nos comportements (Frank, 2020). Ces normes c’est ce qui est vu comme « normal » dans la société ; quand on fait des choses sans se poser des questions car « ça a toujours été comme ça » ou « tout le monde fait comme ça » ou alors « chez nous, on fait comme ça ». Et ces normes sont avant tout créées par du mimétisme. Les gens agissent en fonction de « qu’est-ce que fait ma famille, mes amis, mes voisins, mes collègues, mes concurrents ? » C’est ce facteur social qui est le plus important à prendre en compte aujourd’hui pour favoriser l’action climat et sur lequel les médias ont une influence majeure en choisissant les exemples qu’ils mettent en avant. Pour favoriser le passage à l’action il faut donc évoquer des solutions et des actions que nos pairs mettent en place. Beaucoup de solutions existent mais peinent à monter en puissance et les médias peuvent les amplifier en montrant des solutions concrètes illustrées par ce que font les gens, les entreprises, et les états pour agir.

Dans le contexte de la communication sur les canicules ces solutions sont à deux niveaux : la communication de crise et l’adaptation à la situation, d’une part et la communication sur les solutions et l’atténuation d’autre part. On pourrait par exemple montrer comment les gens font face à la canicule actuelle, en fermant les volets la journée, en s’hydratant, et en humidifiant ses habits. Cet axe serait le traitement journalistique classique d’une vague de chaleur.

Mais surtout pour diminuer le risque des canicules futures, les journalistes pourraient montrer des gens qui plantent des arbres : leur ombre naturel rafraichit pendant les canicules et il stocke du CO2 dans l’atmosphère pour réduire l’effet de serre. Enfin, les journalistes peuvent mettre en avant des initiatives solidaires et des associations, notamment locales, qui pourront accompagner et proposer beaucoup de pistes d’actions adaptées à chaque situation. À la suite de la canicule les journalistes devront continuer à mettre en avant le sujet du climat et évoquer des exemples de solutions que les gens intègrent dans leur vie quotidienne (De Meyer et al., 2020).

 

Or, aujourd’hui beaucoup de communications en France tombent soit dans l’alarmisme, soit dans la banalisation. A l’international, l’initiative Covering Climate Now est notable puisqu’il s’agit d’une collaboration de 500 médias à travers le monde pour mieux traiter le sujet du climat dans la presse. Ils partagent des bonnes pratiques en matière de journalisme sur le climat, proposent des formations et des prix journalistiques. En France, le traitement de la crise climatique progresse dans les médias, mais reste encore très marginal, même si certains médias locaux mettent en avant des initiatives locales avec des actions constructives (Reporters d’Espoir, 2020). Pour aller plus loin, il existe le journalisme de solution avec des acteurs comme Impact(s) ou Sparknews et Reporters d’Espoir ont établi un guide de bonnes pratiques journalistiques pour traiter du climat.

Enfin, en tissant le lien entre les scientifiques et les professionnels, la chaire COAST et l’agence de communication ICF, avec son climate centre, ont publié un rapport sur la communication climatique et viennent de lancer CLIMATE CONNECT, un cycle de conférences et une communauté d’acteurs engagés pour impulser une nouvelle communication climatique autour de 3 piliers : nouvelles pratiques, nouveaux comportements et nouveaux récits. Ce nouveau collectif de communicants vise à célébrer les pionniers de la transformation durable et montrer les exemples concrets de nouvelles pratiques, à impulser des nouveaux comportements qui favorisent notre bien-être en respectant les limites planétaires et à imaginer des nouveaux récits positifs autour des futures désirables en recréant du lien avec le vivant et en valorisant l’immatériel.

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(*) Helen Etchachu est Professeur associé et co-titulaire de la chaire COAST (Communication and organizing for sustainability transformation), à la Montpellier Business School. Ses recherches explorent le pouvoir du langage dans la transformation durable de nos sociétés. Elle est cofondatrice de OS4future, un mouvement académique engagé dans l’action pour le climat.

Économie et médias : en vacances jusqu’au 15 septembre !

Économie et médias : en vacances jusqu’au 15 septembre !

C’est un peu une tradition en France avec le départ du tour de France cycliste, l’économie et les grands médias se mettent en vacances jusqu’en septembre. Un phénomène spécifiquement français, tout ou presque s’arrête pendant deux mois de mois et demi tandis qu’en Europe et ailleurs les congés s’étalent largement sur l’année. Restent  cependant les fonctions vitales et les activités essentielles notamment pour satisfaire les vacanciers.

Cette curieuse tradition fait perdre au pays un à deux points de croissance chaque année. Dans les médias dès le début de juillet,  les grandes signatures disparaissent et on sort du placard des seconds couteaux. Les effectifs sont très allégés partout et on se contente à peu près des mêmes articles pendant trois jours du vendredi au lundi.

Cette situation de quasi vacance générale perturbe l’ensemble de l’économie car durant cette période en suspension, il est très difficile de se procurer à temps les approvisionnements nécessaires saufs à l’étranger !

Cela se traduit notamment par une autre neutralisation de périodes dans l’année entre Noël et le jour de l’an là encore une grande partie du pays est paralysée.

En cause aussi des vacances scolaires interminables qui ne constituent pas cependant une pédagogie très efficace.

Même le pouvoir politique se met en quasi vacance pendant trois semaines un mois durant l’été. Y compris quand il s’agit d’un nouveau gouvernement. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le pays éprouve un peu de difficulté à se montrer compétitif vis-à-vis de pays concurrents car l’insuffisance de structurelle  du pays est l’insuffisance de production par actif potentiel sans parler du coût.

On objectera cependant que les vacances des salariés ont cependant un peu plus étalées que précédemment. Pas étonnant dans la mesure où cela représente désormais presque six semaines.La France est l’un des pays les plus généreux en matière de congés et de jours fériés, juste derrière la Grande-Bretagne. ( Et Il faudrait intégrer les jours de RTT plus ou moins justifiés notamment dans le public).

 

 

42 médias attaqués pour utilisation illégale de Google Analytics

 42 médias attaqués pour utilisation illégale de Google Analytics

 

42 grands médias ont attaqué utilisation illégale de Google Analytics. Un outil interdit en France puisqu’il autorise le transfert des données vers les États-Unis notamment. La Cnil estime qu’il n’est pas possible de rendre Google Analytics compatible avec la loi européenne même avec d’autres stratagèmes comme le chiffrement.

Le problème de Google Analytics, comme beaucoup d’autres outils américains, est que le service doit transférer les données des utilisateurs européens aux Etats-Unis pour fonctionner de manière optimale. Or, les lois extraterritoriales américaines, notamment le Cloud Act mais aussi la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) sont incompatibles avec le Règlement européen sur les protections des données personnelles (RGPD). La raison : les lois extraterritoriales sont « supranationales », donc « supérieures » au RGPD européen. En clair, dans le cadre de traitements par leurs agences de renseignement, les Américains ne se considèrent pas soumis aux obligations du RGPD en ce qui concerne l’information des utilisateurs sur la collecte de leurs données personnelles et leur exploitation.

Google Analytics est l’un des symboles de cette bataille juridique. Dans sa mise en demeure du 10 février dernier suite à la plainte déposée par l’association NOYB (None of your business ou « ce ne sont pas vos affaires », Ndlr) de l’activiste autrichien Max Schrems, la Cnil avait estimé que les données des Français sont transférées aux Etats-Unis « en violation des articles 44 et suivants du RGPD ». Autrement dit, la Cnil a estimé que les conditions de transfert aux Etats-Unis des données collectées par cet outil statistique, faute d’encadrement, peuvent exposer les utilisateurs français à des programmes de surveillance américains.

Google Analytics collecte effectivement des données sensibles :

« En utilisant Google Analytics, les médias fournissent à Google l’historique complet de nos lectures. Ces données valent de l’or pour les entreprises du numérique qui pratiquent le ciblage publicitaire à grande échelle. Elles peuvent révéler nos goûts, nos habitus et même nos opinions politiques. Si je lis des articles sur l’immigration ou bien sur l’agriculture bio, Google peut aisément nous profiler ».

 

Société-Bolloré et médias, la dérive démocratique

Société-Bolloré et médias, la dérive démocratique

 

 

Ce qu’il a entrepris dans le domaine de l’information (déjà Canal +, CNews ou Prisma Media, et Europe 1, Le Journal du dimanche, Paris Match sur lesquels il a commencé d’imprimer sa « patte ») constituait déjà un gisement d’inquiétudes. Ce qu’il prépare dans le secteur de l’édition – résultant de l’OPA qu’il mène sur le groupe Lagardère propriétaire de Hachette – semble moins spectaculaire aux yeux de l’opinion ; or les effets industriels, intellectuels, éthiques, ne s’annoncent pas moins préoccupants. Le raid de Vincent Bolloré constitue une menace pour la salubrité du débat d’idées, qu’il soit public (dans le cas des médias) ou intime (dans celui de l’édition d’essais et de fiction). Et donc un risque démocratique. 

C’est l’histoire d’un essayiste aguerri qui compose son premier roman. Nommons-le Pierre. Il le sait, dénicher un éditeur dans une discipline où il est novice ne sera pas un long fleuve tranquille, et même davantage : il s’engage dans un parcours du combattant à l’issue très incertaine, tant les embuches s’amoncellent dès la ligne de départ. Comment faire exister un manuscrit parmi les 2.000 à 4.000 réceptionnés chaque année par des maisons qui n’en sélectionnent, au final, qu’une à quelques poignées ? Et dans ces conditions, comment espérer qu’il rencontre la sensibilité d’une femme ou d’un homme qui l’aura miraculeusement pioché dans la pile avant de le transmettre au comité ad hoc chargé de lire puis d’élire ? La (petite) notoriété, les (solides) réseaux, la foi immarcescible de l’auteur suffiront-elles ? Non, il en est conscient, et le facteur chance, par nature imprévisible, devrait constituer l’arbitre final. Final, vraiment ? Pas tout à fait.

Lorsqu’il pense avoir triomphé des obstacles les plus aigus et que ses pérégrinations semblent proches d’aboutir, voilà que Pierre se confronte à d’autres écueils, ceux-là tout à fait imprévus. Chez telle prestigieuse enseigne, après avoir franchi avec succès le seuil le plus délicat, il s’entend signifier qu’il est trop âgé, la décision ultime privilégiant un « auteur plus jeune » qui générera un plus sûr retour sur investissement. Dans telle autre grande maison, le retour enthousiaste du sommet de la pyramide passant le relais à une collaboratrice promet la lumière ; peine perdue, les « équipes commerciales préfèrent renoncer, faute de savoir comment traiter cet « alien » ». Ici, la détermination de l’auteur de rester imperméable aux réseaux sociaux est jugée rédhibitoire « puisqu’aujourd’hui sans stratégie Instagram, Twitter, Facebook, impossible de lancer un livre ». Là, le comité de lecture estime le texte « trop sombre » pour être populaire. Le pire peut-être, introduit par différents interlocuteurs sans relation entre eux : « Il faudrait revoir l’organisation du texte, afin que l’intrigue surgisse dans les quinze premières pages. C’est une règle : au-delà, on perd le lecteur », synthétise, en substance, l’un d’eux. « Mais vous avez conscience que la première partie est volontairement étirée, lente, descriptive, pour donner à l’irruption puis au développement de l’intrigue conclue dans l’épilogue, sa force psychologique, son mystère, sa dramaturgie ? », se défend l’auteur. « Bien sûr. Vous avez raison. Malheureusement, ce qui tranche au final, c’est la loi du marketing ».

Société-Médias et Vincent Bolloré: La menace démocratique

Société-Médias  et Vincent Bolloré: La menace  démocratique

 

Ce qu’il a entrepris dans le domaine de l’information (déjà Canal +, CNews ou Prisma Media, et Europe 1, Le Journal du dimanche, Paris Match sur lesquels il a commencé d’imprimer sa « patte ») constituait déjà un gisement d’inquiétudes. Ce qu’il prépare dans le secteur de l’édition – résultant de l’OPA qu’il mène sur le groupe Lagardère propriétaire de Hachette – semble moins spectaculaire aux yeux de l’opinion ; or les effets industriels, intellectuels, éthiques, ne s’annoncent pas moins préoccupants. Le raid de Vincent Bolloré constitue une menace pour la salubrité du débat d’idées, qu’il soit public (dans le cas des médias) ou intime (dans celui de l’édition d’essais et de fiction). Et donc un risque démocratique. 

C’est l’histoire d’un essayiste aguerri qui compose son premier roman. Nommons-le Pierre. Il le sait, dénicher un éditeur dans une discipline où il est novice ne sera pas un long fleuve tranquille, et même davantage : il s’engage dans un parcours du combattant à l’issue très incertaine, tant les embuches s’amoncellent dès la ligne de départ. Comment faire exister un manuscrit parmi les 2.000 à 4.000 réceptionnés chaque année par des maisons qui n’en sélectionnent, au final, qu’une à quelques poignées ? Et dans ces conditions, comment espérer qu’il rencontre la sensibilité d’une femme ou d’un homme qui l’aura miraculeusement pioché dans la pile avant de le transmettre au comité ad hoc chargé de lire puis d’élire ? La (petite) notoriété, les (solides) réseaux, la foi immarcescible de l’auteur suffiront-elles ? Non, il en est conscient, et le facteur chance, par nature imprévisible, devrait constituer l’arbitre final. Final, vraiment ? Pas tout à fait.

Lorsqu’il pense avoir triomphé des obstacles les plus aigus et que ses pérégrinations semblent proches d’aboutir, voilà que Pierre se confronte à d’autres écueils, ceux-là tout à fait imprévus. Chez telle prestigieuse enseigne, après avoir franchi avec succès le seuil le plus délicat, il s’entend signifier qu’il est trop âgé, la décision ultime privilégiant un « auteur plus jeune » qui générera un plus sûr retour sur investissement. Dans telle autre grande maison, le retour enthousiaste du sommet de la pyramide passant le relais à une collaboratrice promet la lumière ; peine perdue, les « équipes commerciales préfèrent renoncer, faute de savoir comment traiter cet « alien » ». Ici, la détermination de l’auteur de rester imperméable aux réseaux sociaux est jugée rédhibitoire « puisqu’aujourd’hui sans stratégie Instagram, Twitter, Facebook, impossible de lancer un livre ». Là, le comité de lecture estime le texte « trop sombre » pour être populaire. Le pire peut-être, introduit par différents interlocuteurs sans relation entre eux : « Il faudrait revoir l’organisation du texte, afin que l’intrigue surgisse dans les quinze premières pages. C’est une règle : au-delà, on perd le lecteur », synthétise, en substance, l’un d’eux. « Mais vous avez conscience que la première partie est volontairement étirée, lente, descriptive, pour donner à l’irruption puis au développement de l’intrigue conclue dans l’épilogue, sa force psychologique, son mystère, sa dramaturgie ? », se défend l’auteur. « Bien sûr. Vous avez raison. Malheureusement, ce qui tranche au final, c’est la loi du marketing ».

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