Archive pour le Tag 'matière'

En matière d’économie, Trump a tout faux !

En matière d’économie, Trump a  tout faux !

 

En matière d’économie, Trump a  tout faux ! Le programme économique proposé par Donald Trump ferait plus de mal que de bien à l’économie américaine. Par Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès dans « La Tribune »

 

Qu’il s’agisse des questions commerciales, migratoires, budgétaires ou monétaires, les prises de position de Donald Trump risquent de nuire à l’économie américaine. Une réélection de Donald Trump n’entraînerait pas nécessairement une crise économique à court terme, mais affaiblirait probablement les perspectives futures pour l’économie américaine.
La proposition de Donald Trump de combler le déficit commercial américain en augmentant les droits de douane n’est pas pertinente. Donald Trump propose de taxer l’ensemble des importations américaines à hauteur de 10 % et de porter à 60 % les droits de douane sur les importations chinoises, ce qui serait contre-productif. En effet, il en résulterait une appréciation du dollar qui viendrait compenser l’effet de ces droits de douane. Le résultat final serait vraisemblablement une hausse des prix pour les consommateurs et une perte d’efficacité pour l’économie américaine.
L’idée de Donald Trump semble évidente : en taxant les importations, il donne un avantage à l’industrie américaine ce qui permettrait, via une baisse des importations, de combler le déficit commercial. Pourtant, une telle mesure pousserait le dollar à la hausse pour deux raisons principales : la baisse des importations (à court terme) diminuerait la demande de devises étrangères de la part des États-Unis, donc pousserait le reste des devises à la baisse par rapport au dollar, de plus la hausse des droits de douane entraînerait une hausse des prix à la consommation qui conduirait la Fed à augmenter ses taux, donc à rendre les placements en dollar plus attractifs. Cette appréciation du dollar rendrait l’économie américaine moins compétitive à l’exportation, annulant l’effet positif attendu des droits de douane. Notons également que cette mesure entre en contradiction frontale avec l’idée avancée en parallèle par Donald Trump de pousser le dollar à la baisse (sans qu’il ait précisé comment il comptait exactement y parvenir) afin de réduire le déficit commercial américain.

Une hausse des droits de douane signifie une hausse des coûts, qui est logiquement répercutée dans le prix de vente. À l’arrivée, elle se traduit par une taxe à la consommation qui pèse avant tout sur le consommateur final, et non par une baisse des prix consentie par les fournisseurs étrangers, comme l’a montré l’expérience des droits de douane mis en place par Donald Trump sur les biens chinois en 2018 – 2019.

Le but du commerce international n’est pas nécessairement de dégager un excédent commercial. D’ailleurs, le déficit commercial américain ne traduit pas une faiblesse de l’économie américaine, mais plutôt le choix fait par ce pays de peu épargner (qu’il s’agisse des ménages ou de l’État, comme l’indique le déficit public élevé). Le but du commerce international est de localiser la production des biens et services là où elle est la plus productive, donc la moins chère ; en d’autres termes, le commerce international sert à acheter aux autres ce qu’ils produisent avec un rapport qualité-prix plus avantageux. Une hausse des droits de douane, à plus forte raison si elle n’est pas concertée avec les autres pays, risque de conduire à une localisation de la production en fonction de considérations politiques et tarifaires, et donc de diminuer la productivité moyenne de l’économie américaine (ainsi que celle des autres pays).

Les propositions de Donald Trump contre l’immigration pourraient se révéler contre-productives pour l’économie américaine. Donald Trump a durci son discours contre l’immigration, allant jusqu’à parler de créer des camps de détention et de mener des déportations massives afin que les immigrés cessent « d’empoisonner le sang du pays ». Il accuse notamment les immigrés de prendre le travail des Américains natifs, une déclaration qui ne se vérifie pas dans les faits puisque les créations d’emplois pour les Américains natifs ont été très soutenues et que leur taux de chômage se situe à un plus bas historique.

En réalité, les flux entrants d’immigration ont augmenté la population active et la croissance économique du pays. Réduire l’immigration ne ferait en rien baisser le taux de chômage, et reviendrait à diminuer la population en âge de travailler, donc la croissance potentielle du pays.

Donald Trump propose des baisses d’impôts importantes, mais qui ne semblent pas correspondre aux besoins actuels de l’économie américaine. Sans surprise, Donald Trump souhaite réduire fortement les taxes supportées par les ménages et les petites entreprises. Les détails de ces baisses d’impôts ne sont pas exactement connus, mais, parmi les précisions avancées, Donald Trump a déclaré vouloir prolonger les baisses d’impôts décidées lors de son premier mandat (qui devraient arriver à échéance en 2025) ou encore supprimer la taxe sur les pourboires (une mesure également proposée par Kamala Harris). Quelles que soient les modalités exactes, la politique budgétaire probablement expansionniste de Donald Trump pose deux problèmes..

L’État doit utiliser son budget pour soutenir l’économie quand elle est en crise. Actuellement, avec un taux de chômage inférieur à 4 %, le moment n’est pas venu pour mener des politiques coûteuses de soutien à l’activité qui risquent, dans un contexte de plein emploi, de se traduire notamment par une hausse des prix ou des importations.

Les États-Unis s’endettant dans leur propre monnaie, il est donc peu probable qu’ils connaissent dans le futur un scénario de crise de la dette publique similaire à la Grèce (que le dollar soit la monnaie de référence mondiale ne change pas le fond du sujet à ce niveau). Cependant, le niveau du déficit public américain commence par poser question : en 2023, une année de croissance dynamique et de plein emploi aux États-Unis, le déficit public a été supérieur à 6 % du PIB, un niveau que l’on attendrait plutôt en période de récession. Ainsi, même si le risque de faillite de l’État américain semble peu probable, il serait souhaitable de réduire le déficit public en période de plein emploi (une remarque qui concerne aussi les démocrates), afin d’éviter les effets pervers possibles d’un déficit public trop élevé (potentiels effets d’éviction, creusement des déficits externes, limitation possible de la capacité à mener une politique contra-cyclique dans le futur).

Donald Trump souhaite réduire l’indépendance de la banque centrale, ce qui serait porteur de risques pour la stabilité financière. Les banques centrales des grandes économies occidentales sont indépendantes du pouvoir politique, en ce sens que leurs dirigeants prennent leurs décisions de politique monétaire sans en référer aux gouvernements. Cette gestion technocratique, parfois critiquée pour son caractère anti-démocratique, résulte d’une observation pragmatique de l’histoire : la politique monétaire est le levier le plus facile à actionner, tellement facile que les gouvernements ont tendance à en abuser.

Les dirigeants politiques pourraient utiliser la politique monétaire à des fins électorales. Il suffit, pour une banque centrale, de modifier ses taux directeurs pour avoir un impact considérable sur l’économie. Si un président qui aurait le contrôle de la banque centrale souhaite stimuler l’économie avant une élection, il lui serait facile de baisser les taux directeurs pour obtenir, à court terme, une hausse de la croissance et une baisse du chômage afin d’accroître sa popularité. De plus, les mécanismes sous-jacents étant assez complexes, ils sont mal compris par un grand nombre d’électeurs, ce qui renforce la capacité des dirigeants à abuser de la politique monétaire (à la différence de la politique budgétaire dont le coût, sous forme de creusement du déficit public, est plus facilement visible). Ainsi, l’expérience historique enseigne qu’une politique monétaire contrôlée par le pouvoir politique est généralement trop laxiste (c’est à-dire que les taux directeurs sont généralement trop bas), générant structurellement une inflation trop élevée ou des bulles financières. L’indépendance des banques centrales, en somme, revient à retirer au pouvoir politique un levier d’action tellement tentant qu’il risquerait d’en abuser. D’ailleurs, si Donald Trump souhaite contrôler les décisions de la Fed, c’est bien pour baisser les taux d’intérêt, comme le montrent ses déclarations lorsqu’il était président, afin de stimuler l’économie à court terme, sans se soucier de l’inflation ou des bulles que créerait une telle politique.

La fin de l’indépendance de la Fed pourrait impacter le poids international du dollar et compliquer le financement du déficit courant américain. Si la politique monétaire était gérée par le pouvoir politique il risquerait d’en résulter une inflation structurellement trop forte et de potentielles bulles d’actifs régulières du fait d’un excès de liquidités. Il pourrait en résulter une défiance du reste du monde vis-à-vis du dollar, car personne ne souhaite détenir une monnaie qui est gérée en fonction d’objectifs de politique interne plutôt qu’avec un objectif de stabilité financière. La conséquence serait une perte d’influence du dollar (dont les États-Unis retirent un poids symbolique, économique et géopolitique) et rendrait plus coûteux le financement du déficit externe structurel des États-Unis (ces derniers devraient payer plus cher leur dette vis-à-vis du reste du monde puisque les placements en dollars apparaitraient comme plus risqués).

Faire des États-Unis la « capitale des cryptos » : une idée aussi vague que risquée
Donald Trump se pose en défenseur des cryptos et notamment du bitcoin, une stratégie dangereuse pour la stabilité financière et les finances publiques. Donald Trump, qui a par le passé été un ardent détracteur du bitcoin, a opéré un virage radical pour devenir un soutien enthousiaste. Il a déclaré vouloir faire des États-Unis la « capitale des cryptos de la planète », ce qui passerait par un allègement de la règlementation et notamment le renvoi de Gary Gensler, le président de la SEC (le « gendarme » des marchés financiers américain, similaire à l’AMF en France). Un tel allègement réglementaire augmenterait le risque de fraude pour le grand public et de crise bancaire ou financière. De plus, Donald Trump propose de créer un « stock national stratégique de bitcoins » ce qui reviendrait, pour l’État américain, à acheter une grande quantité de bitcoins. Si l’intérêt économique de ce « stock national stratégique » est difficile à comprendre, le risque pour le contribuable est évident : l’État américain achèterait un actif hautement spéculatif dont la valeur repose sur aucun sous-jacent concret. En d’autres termes, Donald Trump spéculerait sur le marché des cryptos avec l’argent du contribuable, ce qui est l’inverse d’une gestion saine des finances publiques.

Conflits sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Conflits sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Historiquement la France a souvent été l’un des pays les plus agitées par des mouvements sociaux. Cependant depuis 2017 s’y rajoute la stratégie du président de la république qui a décidé sciemment de passer outre les organisation représentative et même les institutions pour imposer ses orientations. Depuis 2017, se sont succédées de très graves crises notamment celle des gilets jaunes, celle des retraites, celle des banlieues et maintenant celle de l’agriculture.

Certes, les questions sont complexes et les facteurs explicatifs interagissent entre eux et on ne peut trouver à chaque problème une seule solution miracle. Il faut d’autant plus consentir à accepter de faire un diagnostic partagé par les différents acteurs en cause avant de se précipiter vers des mesures mal appréciées et donc mal prises en compte.

Dans la période, la France connaît à travers le mouvement agricole une nouvelle crise très grave de la concertation. Du coup, c’est à chaud que le pouvoir sort de sa poche un train de mesures qui ressemblent plus à une auberge espagnole qu’à une stratégie économique et sociale.

Encore une fois, la responsabilité en incombe largement à Macon qui a inventé nombre de structures bidons comme le grand débat national, les conventions citoyennes ou encore le conseil

Mouvements sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Mouvements sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Historiquement la France a souvent été l’un des pays les plus agitées par des mouvements sociaux. Cependant depuis 2017 s’y rajoute la stratégie du président de la république qui a décidé sciemment de passer outre les organisation représentative et même les institutions pour imposer ses orientations. Depuis 2017, se sont succédées de très graves crises notamment celle des gilets jaunes, celle des retraites, celle des banlieues et maintenant celle de l’agriculture.

Certes, les questions sont complexes et les facteurs explicatifs interagissent entre eux et on ne peut trouver à chaque problème une seule solution miracle. Il faut d’autant plus consentir à accepter de faire un diagnostic partagé par les différents acteurs en cause avant de se précipiter vers des mesures mal appréciées et donc mal prises en compte.

Dans la période, la France connaît à travers le mouvement agricole une nouvelle crise très grave de la concertation. Du coup, c’est à chaud que le pouvoir sort de sa poche un train de mesures qui ressemblent plus à une auberge espagnole qu’à une stratégie économique et sociale.

Encore une fois, la responsabilité en incombe largement à Macon qui a inventé nombre de structures bidons comme le grand débat national, les conventions citoyennes ou encore le conseil de la Refondation qui n’ont ni légitimité ni même compétence. En outre on sait que les grandes réformes supposent des évolutions structurelles qui demandent des mois et des mois d’approfondissement et de concertation dans des enceintes représentatives. Tout ce qui est fait dans la précipitation et en quelques jours sous la pression des médias relève le plus souvent de l’apparence, de l’éphémère et de l’inefficacité.

Il faut réinstaurer évidemment un dialogue social approfondi entre les acteurs et cesser ce travail de démolition d’apprentis sorciers qui consiste à contourner et à ridiculiser organisations et institutions compétentes et représentatives. Sinon le risque est grand de voir se développer de nouvelles révoltes voir même le chaos quand seules les superstructures bureaucratiques décident de l’avenir du pays sans prendre en compte suffisamment les réalités techniques, sociales et sociétales.

Numérique : l’État très en retard en matière d’effectifs

Numérique : l’État très en retard en matière d’effectifs

Après avoir recruté «en deçà des besoins» ces dernières années, la filière numérique de l’État «va devoir faire face dans les cinq prochaines années à un effort de rattrapage considérable», souligne jeudi un rapport rédigé par les services du ministère de l’Économie. Communiqué à l’AFP en marge du salon VivaTech à Paris, le document plaide pour que l’État recrute 2500 experts du numérique chaque année, «soit 50% de plus qu’actuellement». C’est seulement à cette condition que la France «pourra conserver la maîtrise de son activité numérique», largement externalisée. À l’heure actuelle, l’État emploie 21.000 experts du numérique dans des emplois civils, le ministère des Armées comptant pour sa part 28.000 spécialistes.

Selon l’IGF et le Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies, coauteurs du rapport, «l’ensemble des achats de l’État de prestations dans le domaine +informatique et télécom+ représente 3,2 milliards d’euros en 2021». «Au cours des quatre dernières années, ces achats ont augmenté au rythme moyen de 12% par an», indique encore Bercy. Si «le recours par l’État à des prestations intellectuelles informatiques n’est pas en soi une pratique anormale», les auteurs du rapport déplorent l’absence de doctrine «précise et opérationnelle» des pouvoirs publics en matière d’externalisation. Or «la mission estime qu’en moyenne, recourir à un prestataire est plus coûteux d’au moins 20% pour l’État que le recrutement d’un agent disposant des mêmes compétences». D’où son appel à réinternaliser les compétences, bien que l’État y soit «mal préparé» avec son image «peu avantageuse» d’employeur numérique et ses pratiques de fidélisation des agents accusant «un fort retard par rapport au privé».

Le niveau des connaissances des Français en matière économique

Le niveau des connaissances des Français en matière économique

Un sondage Ifop-Fiducial pour la Fondation Concorde montre que les Français, bien qu’intéressés, ne sont pas complétement à l’aise dans ce domaine. Si l’intérêt pour l’économie est majoritaire (66%), moins d’un Français sur deux déclare ne pas se sentir à l’aise avec les sujets relatifs à l’économie en général (PIB, dette, SMIC, taux de chômage, activité des entreprises, etc.) (46%).

Ces résultats sont confirmés par les réponses à la série de 9 questions relatives aux connaissances effectives des personnes interrogées. Seules 6% d’entre elles ont alors obtenu entre 7 et 9 bonnes réponses, tandis que 25% n’ont pas réussi à répondre correctement à plus de 2 questions. La microéconomie apparaît alors comme le domaine dans lequel les connaissances sont les plus partielles. 27% des Français évaluent correctement le coût mensuel d’un salarié au SMIC pour son entreprise , tandis que le dimensionnement d’une PME n’est connu que de 7% des personnes interrogées, contre 84% le sous-estimant.

Echantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) Du 6 au 10 octobre 2017.

Les principales annonces de Castex en matière de politique sanitaire :

Les principales annonces de Castex en matière de politique sanitaire :

  • Les lieux culturels, établissements sportifs et stations de ski resteront fermés jusqu’à fin janvier au moins
  • Les bars et restaurants ne pourront rouvrir avant au moins la mi-février
  • 10 départements supplémentaires pourraient passer au couvre-feu à 18h
  • 45.000 personnes vaccinées au cours des cinq derniers jours, les plus de 75 ans pourront se faire vacciner à partir du 18 janvier
  • Plus de 21.000 nouveaux cas en 24h, les hospitalisations et réanimations en baisse
  • « Deux clusters à risque » du variant britannique ont été détectés en France, la frontière avec le Royaume-Uni fermée jusqu’à nouvel ordre

Un changement d’idéologie en matière économique ?

Un changement d’idéologie en matière économique ?

L’économiste Jean-Paul Fitoussi constate, dans une tribune au « Monde », que les dirigeants actuels sont contraints d’aller à l’inverse des politiques d’austérité et de moins-disant social qu’ils ont défendues pendant les décennies précédentes.

Tribune.

 

 Ce que la raison nous a enseigné pendant des décennies semble, dans le contexte de la crise actuelle, faire l’objet d’une franche désobéissance de la part des princes qui nous gouvernent. Deux irrationalités, parmi d’autres, apparaissent surprenantes :

1. A l’origine de leurs migraines étaient déficit budgétaire et dette publique. Ils doivent maintenant admettre que ceux-ci n’avaient pas l’importance qu’ils leur accordaient, et que plus encore, leur creusement peut être de bonne politique. Après tout, ce ne sont que des instruments et pas des fins. Mais une espèce de réflexe conditionné renouvelle soudain leurs migraines : le « comment allons-nous rembourser ? » devient un leitmotiv. Pourtant les deux situations sont radicalement différentes : avant, les contraintes étaient consenties par les princes aux dépens de la société, et aucun déterminisme ne les y obligeait. Aujourd’hui, ils n’ont pas le choix : l’avarice vertueuse ne peut faire bon ménage avec le Covid.

2. La crise les rappelle à l’ordre : leur mission première est de protéger les populations, non de détricoter les systèmes de protection sociale pour les fragiliser. Ils ne peuvent plus poursuivre la course à la compétitivité, entendue comme surenchère sur l’insécurité économique des personnes. Certes, le naturel n’est pas complètement chassé et il leur reste des réminiscences qui démangent leur goût de l’action et leur quête de réputation : poursuivre les réformes du droit du travail, de l’assurance-maladie, de l’assurance-chômage et des systèmes de retraite. Un gouvernement digne de ce nom n’est-il pas celui qui fait accepter à une majorité de personnes ce à quoi… elle s’oppose ? Voila ce qu’il est convenu d’appeler la réforme structurelle, du moins dans le dictionnaire de la novlangue.

Un tour de passe-passe chronologique

Les voici pris à contre-pied : les politiques qui s’imposent aujourd’hui à eux sont celles qu’ils moquaient à gorge déployée tant elles semblaient éloignées de la rationalité enseignée et pratiquée pendant des décennies. La domination des politiques d’austérité ne s’inscrivait-elle pas dans la logique pure de la compétitivité, qui elle-même avait pour résultat – si ce n’est pour projet – d’affaiblir le pouvoir de négociation des salariés, de changer le rapport de force entre travail et capital ?

 

Des salariés précaires, fréquemment au chômage, dont on ose dire qu’ils se comportent en rentiers de la protection sociale – il faut bien justifier l’injustifiable – ont-ils encore l’énergie de vraiment s’opposer ? Des classes moyennes en perdition n’auront jamais les yeux de Chimène pour ce nouveau capitalisme. Et comment le pourraient-elles ? Depuis les années 1990, il n’y a plus eu d’augmentation générale des salaires, même si l’accroissement de certaines rémunérations a dépassé l’entendement. Pour une majorité de gens, aucun progrès ne paraît plus possible, comme si nous étions redevenus pauvres. 

 

Sondage zones rurales : le désert aussi en matière de mobilité

Sondage zones rurales : le désert aussi en matière de mobilité

Près de 85% des habitants de zones rurales se disent mécontents de leurs conditions de mobilité selon une étude menée par l’institut Opinionway pour Trainline (application spécialisée dans les voyages en train et bus) et diffusée dans la Tribune. ,55% des Français se disent satisfaits par l’offre locale de transports pour ses trajets quotidiens. Cette majorité est plutôt étroite si l’on regarde le nombre d’insatisfaits: 43%. Mais cette proportion atteint des sommets quand on regarde les habitants en zone rurale (villes de moins de 2.000 habitants) où les mécontents culminent à 63%. Quant aux villes de moins de 20.000 habitants, cette part descend à 55% d’insatisfaits, un niveau somme toute très élevé. A l’inverse, la région Ile-de-France compte 64% d’habitants satisfaits.

On retrouve cette même fracture dans les chiffres des propriétaires de voitures individuelles que cette même étude a également relevés. Ainsi, « l’usage prioritaire de la voiture «s’élève entre 74% et 84% chez les habitants de communes de moins de 20.000 habitants, et 2.000 habitants, alors que cette proportion chute à 30% en Ile-de-France.

La dépendance à la voiture est un problème national puisque 73% des Français prétendent que la voiture est le seul moyen de déplacement auquel ils ont accès facilement. Même en Ile-de-France, qui se dit pourtant très majoritairement satisfaite de l’offre de transports, près de la moitié de ses habitants déclare avoir la voiture comme seul moyen de déplacement.

Pour Daniel Beutler, président de Trainline, « le report modal vers une mobilité plus durable comme le train ou le bus » doit passer par « plus de choix et un accès facilité à l’ensemble des offres ».

Au-delà de l’accès aux mobilités, l’étude pointe la problématique de la praticité, qui justifie encore en grande majorité l’usage de la voiture. Environ 45% d’entre eux jugent que toute offre hors voiture augmenterait le temps de trajet et que ce serait « trop compliqué ». Chez Trainline, Daniel Beutler estime que l’ouverture des données est une partie de la réponse. Celle-ci peut permettre à des solutions locales et innovantes d’émerger afin de répondre aux besoins de chacun. « La question des données de mobilité est clé. Nous sommes convaincus que la LOM en garantira une ouverture ambitieuse de façon à libérer l’innovation des acteurs numériques », relève Daniel Beutler. « Un accès amélioré et une réutilisation facilitée des données de mobilités mais aussi la mise en place d’un écosystème favorable et juste permettront aux différents distributeurs numériques de proposer au voyageur de l’information supplémentaire et des solutions plus attractives de déplacement, notamment en renforçant l’attractivité du mode ferroviaire », ajoute-il. La question de l’ouverture des données est un vrai sujet que la loi d’orientation des mobilités doit aborder – y compris par la contrainte contre des acteurs qui préféreraient garder jalousement leurs données clients.

Mettre fin à l’hypocrisie de l’Allemagne en matière de vente d’armes (Airbus)

  • Mettre fin à l’hypocrisie de l’Allemagne en matière de vente d’armes (Airbus)
  • L’Allemagne mène une politique commerciale particulièrement hypocrite en matière de vente d’armes. D’un côté elle veut apparaître très rigoureuse vis-à-vis de certains pays à risque comme par exemple l’Arabie Saoudite mais de l’autre ne se gêne pas pour écouler ses produits via des sociétés fantômes à l’étranger. En réalité ,l’Allemagne conduit désormais une politique très agressive dans ce domaine afin notamment de concurrencer la France. Mais les freins mis par l’Allemagne en matière de vente d’armes handicapent lourdement l’union économique. Ce que dénonce y compris le patron d’Airbus. – Tom Enders, président exécutif d’Airbus, reproche à l’Allemagne de bloquer certaines ventes d’armes au détriment de la France, du Royaume-Uni et de l’Espagne en raison d’une législation trop stricte.

“Cela nous rend fous, depuis des années à Airbus, que la partie allemande se donne le droit de bloquer la vente, disons, d’un hélicoptère français alors que seule une pièce allemande minuscule est entrée dans sa fabrication.”

L’Allemagne a décidé unilatéralement en octobre dernier, à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul, de suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite, son deuxième marché après l’Algérie.

Cette décision a bloqué l’émission d’une licence d’exportation pour la vente du missile air-air de longue portée Meteor, qui est censé équiper l’Eurofighter Typhoon de l’armée de l’air saoudienne.

Le Meteor est assemblé par MBDA, filiale d’Airbus, BAE Systems et Leonardo, mais son système de propulsion et ses ogives sont fabriqués en Allemagne. Le futur avion de combat lancé cette semaine par Paris et Berlin (voir) et un projet de char d’assaut franco-allemand pourraient être remis en cause si Berlin n’adapte pas sa politique, prévient-on de sources militaires et diplomatiques françaises. La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a plaidé jeudi pour une politique européenne commune en matière d’exportations d’armes. “Nous Allemands ne devrions pas prétendre être plus moraux que la France”, a-t-elle dit lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité. Français et Allemands ont échangé des courriers à ce sujet. “Sur les fondamentaux, nous avons exprimé notre désir de résoudre ce problème. Il nous reste du travail”, a souligné un responsable français. “C’est un test décisif pour mesurer le sérieux des Allemands vis-à-vis de la défense commune et d’une coopération étroite avec la France”, a estimé Tom Enders.

L’erreur stratégique en matière de croissance de Macron (Marc Guyot et Radu Vranceanu)

L’erreur stratégique en matière de croissance de Macron (Marc Guyot et Radu Vranceanu)

 

Hausse de fiscalité pour compenser l’impuissance de Macron à reformer l’Etat constitue une erreur stratégique grave pour la croissance estiment Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC. (La Tribune)

 

« Après 10 années de croissance continue de la pression fiscale sur les classes moyennes, les dernières mesures « anti-automobile » ont déclenché un mouvement de protestation et de contestation du pouvoir sans précédent. Le 10 décembre, lors de son allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a révélé une série de mesures visant l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs à faible et moins faible revenu, à hauteur de 10 milliards d’euros ainsi que la suppression de la taxe controversée. Surfant sur la révolte des gilets jaunes contre la taxation excessive des classes moyennes, certains essayent de la transformer en révolte contre la redistribution supposée injuste de la richesse. Ces voix réclament notamment plus de taxes sur les revenus et patrimoines élevés, sur les grandes entreprises et le rétablissement de l’ancien ISF. Il y a un lien entre redistribution des richesses et création de richesses, mais ce lien n’est pas linéaire. Un excès d’inégalités des revenus peut affaiblir la croissance, tout comme un excès d’égalitarisme, résultant d’un excès de charges sur les entreprises ou les hauts revenus. Dans un monde de mobilité des capitaux, la taxation excessive fait fuir les capitaux et les emplois que l’investissement aurait soutenus. Il nous apparaît que le problème de la France d’aujourd’hui n’est pas celui d’un déficit d’égalitarisme, mais son excès. En effet, en termes de création de richesse, la France est mal en point comparée à ses partenaires commerciaux. Cela fait bientôt 20 ans que la France a rejoint l’euro et le nouveau souffle promis n’a jamais été au rendez-vous. Pendant ces vingt années, la France a doucement mais sûrement décroché vis-à-vis de ses partenaires traditionnels et l’examen des chiffres avec l’Allemagne et les Etats-Unis est inquiétant. Le PIB par habitant de la France en 2017 était de 42.600 dollars (38.600 en parité de pouvoir d’achat), contre 46.000 dollars (44.400) pour l’Allemagne, et 53.100 dollars (54.000) pour les Etats-Unis (données Trading Economics). Pour rattraper ce retard en création de richesse, il faudrait à la France entre six et sept ans d’une croissance de deux points de pourcentage supérieure à celle des Etats-Unis. S’il est vrai que la France compensait sa richesse par habitant plus faible par un taux de pauvreté plus faible, cela reste légèrement vrai face aux Etats-Unis mais pas face à l’Allemagne. De même, les salaires des travailleurs non-qualifiés sont inférieurs en France à ceux des Etats-Unis ou d’Allemagne (Trading Economics) où la distribution des revenus est plus égalitaire (Banque Mondiale). Enfin, le taux de chômage français est plus du double des taux de chômage allemand et américain (9% contre moins de 4%). Le gouvernement actuel n’est bien sûr pas le seul responsable du décrochage de l’économie française. A son actif, il a tenté de mettre en place des mesures destinées à alléger le carcan de règles et le poids des taxes qui freinent la croissance des entreprises et donc de l’emploi. Si ces réformes vont dans la bonne direction, outre d’être timides et largement insuffisantes, elles ont été plutôt mal expliquées par ce gouvernement dont la communication n’est pas le point fort. De plus, des réformes structurelles urgentes comme la réforme du code du travail, que le gouvernement avait su accompagner, sont mises en danger par des décisions budgétaires brutales, comme la taxe sur les carburants, insuffisamment expliquées et qui pouvaient attendre. En revanche, le gouvernement n’a pas osé remettre en cause des facteurs clefs comme les 35 heures, la protection excessive du CDI ou le salaire minimum unique. Les syndicats ont eu gain de cause sur l’inversion des normes ou la gestion de l’assurance chômage, perpétrant ainsi une organisation du travail inefficace, dont les origines corporatistes remontent à la seconde guerre mondiale. On a cru qu’Emmanuel Macron allait réussir à ramener la France à un déficit inférieur à 3% du PIB, mais il semble que ça ne sera pas le cas avec ces 10 milliards de dépenses supplémentaires. Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, n’a mis en place aucune mesure crédible de réduction des dépenses publiques alors que son niveau est excessif, équivalent à 56,4% du PIB, et est le plus élevé des économies avancées. Pour le réduire, il aurait fallu profondément réorganiser l’Etat en sortant de la sphère publique plusieurs activités, tout en renforçant les fonctions régaliennes. Tout particulièrement le gouvernement s’est refusé à s’attaquer aux dépenses de fonctionnement excessives de l’Etat qui représentent un tiers des dépenses et sont pointées du doigt par la Cour des Comptes. De même, il n’a pas lancé de réforme courageuse des retraites. Sans contester la réalité de certaines retraites modestes, il faut savoir que le montant moyen des retraites en France est parmi les plus élevés des pays de l’OCDE et l’âge effectif de départ à la retraite des hommes est le second le plus faible devant le Luxembourg (données OCDE, 2017).[1] Le poids des dépenses publiques de retraite dans le PIB est de 14,9% en moyenne sur 2013-2015, comparé à 10% pour l’Allemagne. La crise des gilets jaunes révèle que la stratégie de multiples réformes à petits pas, sans réduction du poids de l’Etat et accompagnée d’augmentation des taxes n’a pas permis au pays de retrouver son dynamisme économique. Pire encore, cet échec risque de compromettre le message réformateur que portait Emmanuel Macron et ouvre la porte au discours populiste redistributif d’une richesse qui ne risque pas de croître si les préconisations des populistes sont mises en œuvre. »

[1] http://www.oecd.org/els/emp/average-effective-age-of-retirement.htm Panorama des pensions 2017. Les indicateurs de l’OCDE et du G20 DOI:https://doi.org/10.1787/pension_glance-2017-fr

L’erreur stratégique en matière de croissance de Macron

L’erreur stratégique en matière de croissance de Macron

 

Hausse de fiscalité pour compenser l’impuissance de Macron à reformer l’Etat constitue une erreur stratégique grave pour la croissance estiment Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC. (La Tribune)

 

« Après 10 années de croissance continue de la pression fiscale sur les classes moyennes, les dernières mesures « anti-automobile » ont déclenché un mouvement de protestation et de contestation du pouvoir sans précédent. Le 10 décembre, lors de son allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a révélé une série de mesures visant l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs à faible et moins faible revenu, à hauteur de 10 milliards d’euros ainsi que la suppression de la taxe controversée. Surfant sur la révolte des gilets jaunes contre la taxation excessive des classes moyennes, certains essayent de la transformer en révolte contre la redistribution supposée injuste de la richesse. Ces voix réclament notamment plus de taxes sur les revenus et patrimoines élevés, sur les grandes entreprises et le rétablissement de l’ancien ISF. Il y a un lien entre redistribution des richesses et création de richesses, mais ce lien n’est pas linéaire. Un excès d’inégalités des revenus peut affaiblir la croissance, tout comme un excès d’égalitarisme, résultant d’un excès de charges sur les entreprises ou les hauts revenus. Dans un monde de mobilité des capitaux, la taxation excessive fait fuir les capitaux et les emplois que l’investissement aurait soutenus. Il nous apparaît que le problème de la France d’aujourd’hui n’est pas celui d’un déficit d’égalitarisme, mais son excès. En effet, en termes de création de richesse, la France est mal en point comparée à ses partenaires commerciaux. Cela fait bientôt 20 ans que la France a rejoint l’euro et le nouveau souffle promis n’a jamais été au rendez-vous. Pendant ces vingt années, la France a doucement mais sûrement décroché vis-à-vis de ses partenaires traditionnels et l’examen des chiffres avec l’Allemagne et les Etats-Unis est inquiétant. Le PIB par habitant de la France en 2017 était de 42.600 dollars (38.600 en parité de pouvoir d’achat), contre 46.000 dollars (44.400) pour l’Allemagne, et 53.100 dollars (54.000) pour les Etats-Unis (données Trading Economics). Pour rattraper ce retard en création de richesse, il faudrait à la France entre six et sept ans d’une croissance de deux points de pourcentage supérieure à celle des Etats-Unis. S’il est vrai que la France compensait sa richesse par habitant plus faible par un taux de pauvreté plus faible, cela reste légèrement vrai face aux Etats-Unis mais pas face à l’Allemagne. De même, les salaires des travailleurs non-qualifiés sont inférieurs en France à ceux des Etats-Unis ou d’Allemagne (Trading Economics) où la distribution des revenus est plus égalitaire (Banque Mondiale). Enfin, le taux de chômage français est plus du double des taux de chômage allemand et américain (9% contre moins de 4%). Le gouvernement actuel n’est bien sûr pas le seul responsable du décrochage de l’économie française. A son actif, il a tenté de mettre en place des mesures destinées à alléger le carcan de règles et le poids des taxes qui freinent la croissance des entreprises et donc de l’emploi. Si ces réformes vont dans la bonne direction, outre d’être timides et largement insuffisantes, elles ont été plutôt mal expliquées par ce gouvernement dont la communication n’est pas le point fort. De plus, des réformes structurelles urgentes comme la réforme du code du travail, que le gouvernement avait su accompagner, sont mises en danger par des décisions budgétaires brutales, comme la taxe sur les carburants, insuffisamment expliquées et qui pouvaient attendre. En revanche, le gouvernement n’a pas osé remettre en cause des facteurs clefs comme les 35 heures, la protection excessive du CDI ou le salaire minimum unique. Les syndicats ont eu gain de cause sur l’inversion des normes ou la gestion de l’assurance chômage, perpétrant ainsi une organisation du travail inefficace, dont les origines corporatistes remontent à la seconde guerre mondiale. On a cru qu’Emmanuel Macron allait réussir à ramener la France à un déficit inférieur à 3% du PIB, mais il semble que ça ne sera pas le cas avec ces 10 milliards de dépenses supplémentaires. Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, n’a mis en place aucune mesure crédible de réduction des dépenses publiques alors que son niveau est excessif, équivalent à 56,4% du PIB, et est le plus élevé des économies avancées. Pour le réduire, il aurait fallu profondément réorganiser l’Etat en sortant de la sphère publique plusieurs activités, tout en renforçant les fonctions régaliennes. Tout particulièrement le gouvernement s’est refusé à s’attaquer aux dépenses de fonctionnement excessives de l’Etat qui représentent un tiers des dépenses et sont pointées du doigt par la Cour des Comptes. De même, il n’a pas lancé de réforme courageuse des retraites. Sans contester la réalité de certaines retraites modestes, il faut savoir que le montant moyen des retraites en France est parmi les plus élevés des pays de l’OCDE et l’âge effectif de départ à la retraite des hommes est le second le plus faible devant le Luxembourg (données OCDE, 2017).[1] Le poids des dépenses publiques de retraite dans le PIB est de 14,9% en moyenne sur 2013-2015, comparé à 10% pour l’Allemagne. La crise des gilets jaunes révèle que la stratégie de multiples réformes à petits pas, sans réduction du poids de l’Etat et accompagnée d’augmentation des taxes n’a pas permis au pays de retrouver son dynamisme économique. Pire encore, cet échec risque de compromettre le message réformateur que portait Emmanuel Macron et ouvre la porte au discours populiste redistributif d’une richesse qui ne risque pas de croître si les préconisations des populistes sont mises en œuvre. »

[1] http://www.oecd.org/els/emp/average-effective-age-of-retirement.htm Panorama des pensions 2017. Les indicateurs de l’OCDE et du G20 DOI:https://doi.org/10.1787/pension_glance-2017-fr

Ecole : encore un mauvais résultat PISA, Cette fois c’est pour la performance de l’école en matière d’intégration.

Ecole : encore un mauvais résultat PISA, Cette fois c’est pour la performance de l’école en matière d’intégration.

Selon des données PISA en moyenne, dans l’Union européenne, 50% des élèves immigrés de première génération réussissent les tests de base en lecture, mathématiques et sciences, contre 72% des élèves nés dans le pays de parents autochtones, soit un écart de 22 points. En France, l’écart est plus grand (36 points), avec un taux de succès aux tests de 39% chez ces élèves de première génération, contre 75% pour les seconds. En bas du classement, la Finlande compte une différence de 42 points tandis qu’en Irlande les deux groupes ont des niveaux de réussite élevés (taux de réussite de 77% contre 80%).  Année après année, les différentes enquêtes internationales constatent la dégradation du système scolaire français dans tous les domaines. Cette déliquescence n’est pas récente, elle a  commencé il y a au moins une quarantaine d’années du fait de l’utopie pédagogiste. Avec la suppression des notes,  il était plus facile d’ignorer la baisse générale du niveau de l’éducation ;  résultats, environ 20 % des élèves qui sortent du primaire ne maîtrisent  pas les bases fondamentales du français et des mathématiques. Environ 20 % les maîtrisent de façon approximative. Ce qui n’empêche pas de conduire qu’au bac. Un diplôme complètement dévalorisé dans plusieurs filières. Des responsabilités multiples;  d’abord celle des pouvoirs publics qui n’ont cessé d’engranger les réformes d’éphémères ministres de l’éducation. Aussi celle des parents d’aujourd’hui voire d’hier, eux-mêmes malformés et qui se sont accommodés d’une fausse évaluation de leurs enfants. Sans parler de ceux qui vont même jusqu’à protester contre les enseignants quand cette évaluation leur paraît trop mauvaise. Enfin les enseignants eux-mêmes. Des  enseignants qui suivent  tant bien que mal les réformes du ministère. Des enseignants par ailleurs très mal rémunérés et bien peu respectés. Pour preuve du désastre de l’école la dernière enquête Pirls. Dans cette enquête, qui compare les systèmes éducatifs de 50 pays, les écoliers français se classent 34e en compréhension en lecture. L’étude Pirls existe depuis 2001, et en quinze ans, avec les Pays-Bas, la France est le seul pays qui a régressé dans ce classement. En termes de performances en lecture, la Russie, Singapour et Hong Kong sont en tête du classement tandis que la France n’arrive qu’en 34e place. Elle est en recul permanent depuis une quinzaine d’années. Mais la France est en mauvaise position sur tous les fondamentaux : écriture, lecture, français en général et mathématique. Malheureusement la France est mal classée partout comme en témoigne cette autre étude PISA concernant l’intégration.

 

« 2015 retrouver l’espoir en matière d’avenir », ( Valls)

« 2015  retrouver l’espoir en matière d’avenir », ( Valls)

 

Il fallait oser, il l’a fait et ne comptons pas sur notre Clémenceau d’opérette pour reculer ; « On va retrouver l’espoir  en matière d’avenir ». Eh oui l’ espérance concernant le passé, c’est pas évident donc autant investir le futur avec des banalités. Des banalités quand même nuancées par d’autres  sages et insipides propos : « ile faut être à la fois prudent et lucide ». ce qui n’empêche pas le volontarisme bien maîtrisé   » mais nous pouvons  faire mieux »  Tout est dit, le contraire aussi, en fait  rien n’est dit,  c’est le degré zéro de la politique et de la dialectique. Avec en plus le politique qui se défausse de sa propre responsabilité en ajoutant ‘ »tout cela si chacun joue le jeu ».Non seulement nos responsables actuels sont pour la plupart incompétents mais en plus culturellement nuls. De vrais produits du système, des apparatchiks incultes qui n’ont pas dû lire un livre  depuis leur sortie de l’école. Même la ministre de culture ignore le denier ouvrage de Modiano, le récent prix Nobel de littérature. Ah oui mais elle lit quand même beaucoup a-t-elle ajouté : « des fiches des collaborateurs », sans doute des sondages, des notes de technocrates, de l’administration ou de courtisans. Cette déclaration de Valls a fait l’objet de dépêches de l’agence AFP d’une part et de l’agence Reuters d’autre part. Notes reprises à peu près intégralement et sans commentaire  par la presse docile et légitimiste. Bref la nullité banalisée par des médias qui se plaignent ensuite de la crise de la presse.

 

Extrait : «    Selon les chiffres publiés vendredi matin par l’Insee, la croissance française a été faible sur l’ensemble de l’année 2014, à +0,4 Pour le Premier ministre français, les faibles taux d’intérêt et la chute du prix du pétrole vont aider la France à dépasser l’objectif de croissance que s’est fixé le gouvernement.  Il faut être prudent, il faut être lucide, mais je pense en effet que cette année 2015 est celle qui permet de retrouver l’espoir en matière d’avenir. » Interrogé sur les chiffres de la croissance et de l’emploi du quatrième trimestre, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé, vendredi 13 février lors d’un point presse à Honfleur, « penser » pouvoir « faire mieux » que l’objectif actuel du gouvernement de 1% de croissance cette année. Le chef du gouvernement a notamment cité les paramètres macro-économiques favorables (taux d’intérêt et prix du pétrole bas…), ainsi que les effets qu’il attend « si chacun joue le jeu » du pacte de responsabilité mis en place par le gouvernement.  Manuel Valls a également souligné : « Un objectif nous préoccupe bien sûr plus que tout, c’est la question du chômage. Nous allons recréer de l’emploi. Mais l’entrée sur le marché du travail notamment des jeunes fait qu’il y a toujours, dans les prévisions, des chiffres qui restent négatifs. » Selon les chiffres publiés vendredi matin par l’Insee, la croissance française a été faible sur l’ensemble de l’année 2014, à +0,4%, et l’emploi a connu une nouvelle année noire avec 67.600 suppressions nettes de postes (-0,4%). »

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol