Archive pour le Tag 'maths'

École : retour des maths en première

École : retour des maths en première.

Dans le dernier classement PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis) de 2019, en termes de compétences en mathématiques, les élèves français se situent à la 23è position des 79 pays évalués. Un quart des élèves n’a pas le niveau attendu en mathématiques à l’issue de la classe de troisième, selon le ministère de l’Education nationale, Avec des conséquences pour la suite des études.

Par ailleurs, les experts avaient dénoncé une réforme vecteur d’inégalités sociales dans un communiqué publié au début de l’année 2022. « C’est la moindre diversité des parcours de mathématiques et leur élitisme assumé par le ministère qui sont en partie responsables de la baisse des effectifs et de l’augmentation des inégalités, car ils élèvent des barrages, filtrant en particulier les filles et les élèves qui ne sont pas issus des milieux très favorisés », écrivaient-elles.

Face à ces multiples critiques, « le ministre revient sur le lycée Banquer de manière un peu forcée », estime la secrétaire générale du SNES-FSU, Sophie Vénétitay. « Mais il reste des questions: y aura-t-il suffisamment de professeurs? Quelle articulation entre première et terminale? Et rien n’est dit des programmes ».

Ecole : les maths pas à la hauteur des enjeux

Ecole : les maths pas à la hauteur des enjeux

Le ministre de l’éducation revient sur sa décision de supprimer les maths en première après les très nombreuses prises de position sur le faible niveau des maths dans l’enseignement.Les futurs programmes de mathématiques de tronc commun ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, qui était de restaurer des « maths pour tous » en 1re, alors que la réforme du lycée avait vu leur suppression, critique, dans une tribune au « Monde », la professeure des universités Nathalie Sayac.

L’enseignement des mathématiques s’inscrit dans une histoire éducative nationale qui a amené cette discipline à occuper une place de plus en plus prépondérante dans le système scolaire français. Les mathématiques sont aujourd’hui souvent perçues comme une discipline qui sélectionne les élèves et s’impose comme un choix incontournable pour la poursuite d’études dans des filières d’excellence.

La réforme du baccalauréat portée par Jean-Michel Blanquer a visé à mettre fin au système des séries mis en place en 1994, qui voyait bon nombre d’élèves choisir la série S, non pas parce qu’ils ou elles souhaitaient entamer des études scientifiques, mais parce que cette série s’était imposée comme « voie royale », permettant l’accès à toutes les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, bien au-delà des filières scientifiques. Ce détournement de la série S a, peu à peu, abouti à la baisse générale du niveau en mathématiques des élèves français, avec de multiples conséquences préjudiciables, tant au niveau scientifique que professionnel. Il fallait faire des maths à tout prix, « quoi qu’il en coûte », selon une formule d’actualité.

La nouvelle organisation des enseignements au lycée mise en place à la rentrée 2018 pour toutes les classes de seconde (un tronc commun d’enseignements, complété par un système de spécialités – trois en première, deux en terminale – et d’options facultatives) a été pensée pour « mieux accompagner les élèves dans la construction de leur projet d’orientation et pour améliorer la réussite dans l’enseignement supérieur ». Elle a impliqué un enseignement des mathématiques à géométrie variable à partir de la première, allant de zéro à trois heures (option mathématiques complémentaires), six heures (spécialité mathématiques) ou neuf heures (spécialité mathématiques + option mathématiques complémentaires).

Cette nouvelle organisation a généré une série de disparités dénoncées par de nombreuses sociétés savantes et d’associations concernées par le sujet : des disparités de genre (des enseignements de spécialités ou d’options moins choisis par les filles), des disparités d’origine sociale (68 % des élèves d’origine sociale très favorisée font des mathématiques en terminale contre seulement 50 % des élèves d’origine sociale défavorisée) et des disparités territoriales dans l’offre de spécialités ou d’options.

Même si les chiffres ne concernent qu’une seule cohorte d’élèves du fait du temps de déploiement de la réforme, ils sont inquiétants et ils imposent un réajustement. Le comité mathématiques mis en place en février, auquel j’ai participé en tant que didacticienne des mathématiques impliquée dans la formation des enseignants, a eu pour mission de s’emparer de ce problème et de proposer des pistes de solutions. Il a produit un rapport, remis le 18 mars, soit au premier jour de la période de réserve électorale en vue de la présidentielle d’avril.

Abandon progressif des maths au lycée : Bayrou responsable (en 1993)

Abandon progressif des maths au lycée : Bayrou responsable 

 

La désaffection des jeunes pour les sciences a commencé il y a près de trente ans avec une décision du ministre de l’éducation nationale François Bayrou, rappelle Dominique Raulin, agrégé de mathématiques et docteur en sciences de l’éducation, dans une tribune au « Monde ».

 

Le printemps a mis en évidence une réalité inquiétante : le manque de candidats aux concours de recrutement dans les disciplines scientifiques. Différentes raisons peuvent l’expliquer, notamment la désaffection des jeunes pour les sciences – qui n’est pas une spécificité française –, mais aussi une suite de décisions politiques prises au cours des trente dernières années qui ont explicitement eu pour but de réduire l’importance des mathématiques dans l’enseignement secondaire.

Après la seconde guerre mondiale, plusieurs générations ont cru que l’avenir du monde se trouvait dans la science. Il suffit pour s’en persuader d’observer le désarroi, en 2020, des adultes de plus de 50 ans devant l’incapacité de la médecine à maîtriser le développement de la pandémie de Covid-19 – même si, en revanche, peu d’observateurs ont apprécié la performance scientifique qu’a représentée la mise au point d’un vaccin.

Ainsi, les sociétés à travers le monde qui jusque-là étaient persuadées que la science pourrait apporter une réponse à toutes les questions se sont retrouvées démunies, perdues, orphelines. C’est d’autant plus étonnant que les alertes sur les méfaits de la science se sont multipliées depuis la fin du XXe siècle : des pesticides aux gaz à effet de serre, en passant par le traitement des déchets nucléaires… Mais beaucoup d’adultes ont longtemps considéré les risques induits comme largement exagérés.

Les plus jeunes, quant à eux, inquiets pour leur avenir en raison des dangers environnementaux, se sont progressivement détournés des sciences. Cette attitude est pour le moins paradoxale parce que ce sont également des travaux scientifiques qui ont mis en évidence ces risques inconnus il y a quelques décennies.

Par ailleurs, les jeunes oublient souvent que les mêmes sciences qu’ils détestent et rejettent leur permettent de profiter d’une multitude d’objets technologiques (ordinateur, téléphone portable, Internet, ou, plus anciennement, four à micro-ondes…) qui rendent leur vie au quotidien plus confortable que celle de leurs aînés au même âge.

Enfin, ils oublient que le plaisir qu’ils ont à fréquenter leurs grands-parents est la conséquence de l’augmentation de la durée de vie, qu’on doit à une meilleure hygiène de vie, à des suivis médicaux plus fréquents, plus précis, mieux adaptés… qui n’existent que grâce au travail des scientifiques.

Bac: niveau moyen ou même médiocre en maths

Bac:  niveau moyen ou même médiocre en maths 

 

Pour Martin Andler, professeur émérite de mathématiques à l’université de Versailles Saint-Quentin, interrogé ce mercredi sur franceinfo, « il y a lieu de s’inquiéter ». Il s’appuie sur des études internationales qui montrent que « nos élèves ont un niveau moyen ou même médiocre ». L’étude internationale consacrée aux mathématiques et aux sciences (TIMMS) place la France  »en queue de tous les pays avancés. C’est une très, très, très mauvaise nouvelle », s’inquiète-t-il.

 Le taux de réussite au bac a beaucoup augmenté, cependant…

Martin Andler : Le bac était avant un diplôme d’accès à l’enseignement supérieur qui qualifiait, maintenant c’est plutôt un diplôme de fin d’études qui certifie que les gens ont atteint un niveau correct à la fin de leurs études secondaires. On est passé quand même de 60%-65% de réussite au baccalauréat à 90% de réussite. Ce n’est pas parce que brusquement le niveau a beaucoup augmenté, c’est que la nature de l’examen a changé. On a quand même des indications par des études internationales. Selon l’étude du Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves (PISA) et l’étude internationale consacrée aux mathématiques et aux sciences (TIMMS), montrent que nos élèves ont un niveau moyen ou même médiocre. L’étude TIMMS nous met tout à fait en queue de tous les pays avancés. C’est une très, très, très mauvaise nouvelle. On considère en général que ces études sont plutôt fiables. Mais quand on voit qu’on est placé en avant-dernière ou dernière position de tous les pays riches dans l’étude TIMMS, il y a lieu de s’inquiéter.

Le niveau s’est-il écroulé ces dernières années ?

Il y a eu une étude TIMMS au niveau de la terminale que la France à faite il y a 20 ans. Et puis, elle l’a fait de nouveau il y a deux ans. En vingt ans, nos élèves avaient perdu 100 points sur à peu près 600. Donc, c’est une très, très grosse diminution du niveau de nos élèves en terminale scientifique.

Le retour des mathématiques dans le tronc commun est donc une bonne nouvelle ?

Remettre une heure trente dans le tronc commun, de mon point de vue, c’est du bricolage, un sparadrap qui ne va pas vraiment changer la situation. Ensuite, quand on parle du niveau moyen, il faut s’entendre sur ce qu’on dit. Est-ce qu’on a besoin de former des scientifiques de haut niveau ? On a besoin de cadres scientifiques, d’ingénieurs. On a besoin de professeurs de mathématiques. Puis on a besoin de gens qui vont faire des études dans lesquelles les mathématiques jouent un rôle, mais pas un rôle central, comme en médecine ou en économie. Et puis, on a besoin que tout le monde ait un niveau de mathématique qui leur permette d’être des citoyens efficaces. Ce n’est pas les mêmes questions. En ce moment, à tous les niveaux, il y a une inquiétude. Par exemple, l’étude TIMMS montre que nous avons très, très peu de bons étudiants, de bons élèves qui sont capables de suivre des études scientifiques.

Pourtant, le Français Hugo Duminil-Copin est lauréat 2022 de la médaille Fields. Comment expliquer ce paradoxe ?

La France produit efficacement des mathématiciens et chercheurs de premier plan. On produit plusieurs dizaines, peut-être une petite centaine de très, très bons mathématiciens chaque année, qui font des doctorats. Là, c’est une question qui concerne 800 000 élèves d’une classe d’âge. Ce n’est pas la même question.

Ecole et maths: Pas à la hauteur des enjeux

Ecole et maths: Pas à la hauteur des enjeux

 

Les futurs programmes de mathématiques de tronc commun ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, qui était de restaurer des « maths pour tous » en 1re, alors que la réforme du lycée avait vu leur suppression, critique, dans une tribune au « Monde », la professeure des universités Nathalie Sayac.

 

L’enseignement des mathématiques s’inscrit dans une histoire éducative nationale qui a amené cette discipline à occuper une place de plus en plus prépondérante dans le système scolaire français. Les mathématiques sont aujourd’hui souvent perçues comme une discipline qui sélectionne les élèves et s’impose comme un choix incontournable pour la poursuite d’études dans des filières d’excellence.

La réforme du baccalauréat portée par Jean-Michel Blanquer a visé à mettre fin au système des séries mis en place en 1994, qui voyait bon nombre d’élèves choisir la série S, non pas parce qu’ils ou elles souhaitaient entamer des études scientifiques, mais parce que cette série s’était imposée comme « voie royale », permettant l’accès à toutes les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, bien au-delà des filières scientifiques. Ce détournement de la série S a, peu à peu, abouti à la baisse générale du niveau en mathématiques des élèves français, avec de multiples conséquences préjudiciables, tant au niveau scientifique que professionnel. Il fallait faire des maths à tout prix, « quoi qu’il en coûte », selon une formule d’actualité.

 

La nouvelle organisation des enseignements au lycée mise en place à la rentrée 2018 pour toutes les classes de seconde (un tronc commun d’enseignements, complété par un système de spécialités – trois en première, deux en terminale – et d’options facultatives) a été pensée pour « mieux accompagner les élèves dans la construction de leur projet d’orientation et pour améliorer la réussite dans l’enseignement supérieur ». Elle a impliqué un enseignement des mathématiques à géométrie variable à partir de la première, allant de zéro à trois heures (option mathématiques complémentaires), six heures (spécialité mathématiques) ou neuf heures (spécialité mathématiques + option mathématiques complémentaires).

Cette nouvelle organisation a généré une série de disparités dénoncées par de nombreuses sociétés savantes et d’associations concernées par le sujet : des disparités de genre (des enseignements de spécialités ou d’options moins choisis par les filles), des disparités d’origine sociale (68 % des élèves d’origine sociale très favorisée font des mathématiques en terminale contre seulement 50 % des élèves d’origine sociale défavorisée) et des disparités territoriales dans l’offre de spécialités ou d’options.

Même si les chiffres ne concernent qu’une seule cohorte d’élèves du fait du temps de déploiement de la réforme, ils sont inquiétants et ils imposent un réajustement. Le comité mathématiques mis en place en février, auquel j’ai participé en tant que didacticienne des mathématiques impliquée dans la formation des enseignants, a eu pour mission de s’emparer de ce problème et de proposer des pistes de solutions. Il a produit un rapport, remis le 18 mars, soit au premier jour de la période de réserve électorale en vue de la présidentielle d’avril.

Enseignement-Niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

Enseignement-Niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

 

À l’occasion du classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

 

La baisse en mathématiques au lycée constitue véritable catastrophe scolaire pour l’économiste Nicolas Bouzou.

 

Tribune

Alors qu’elles sont la voie royale vers des écoles prestigieuses comme HEC ou l’Essec, les classes préparatoires économiques et commerciales ont perdu 9% de leurs effectifs l’an passé selon l’association des professeurs de la filière. C’est très inquiétant, si l’on comprend les causes de cette baisse et cela devrait même faire l’objet d’une vraie prise de conscience politique.

Que les effectifs en classe prépa diminuent en soi, ce n’est pas forcément un drame. Mais si on regarde pourquoi ça baisse, on se rend compte que c’est lié au tarissement du nombre d’élèves qui étudient les mathématiques au lycée, conséquence directe de la réforme du baccalauréat qui a abouti à une diminution du nombre d’élèves formés en mathématiques. Les maths étant sortis du tronc commun, il y a des élèves qui arrêtent les maths en seconde.

L’effet est doublement négatif. On a à la fois de moins en moins d’élèves en mathématiques, mais on a également une diminution du niveau des élèves en mathématiques. Et là, les chiffres sont absolument catastrophiques. Dans le dernier classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

Si on regarde le fameux classement Pisa, qui est lui aussi très connu, on voit également une baisse très forte du niveau de nos élèves, y compris celui des meilleurs, dont la situation devient incroyablement inégalitaire et critique en maths.

Cette raréfaction des talents en mathématiques est un drame absolu, parce que l’on est au cœur de la troisième révolution industrielle, celle du numérique, de la robotique, de l’intelligence artificielle… Ce que l’on veut en France, c’est essayer de produire des innovations dans ces secteurs. D’ailleurs, c’est tout l’objet du programme France 2030 qui a été présenté il y a quelques semaines par le président de la République.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas produire des innovations radicales sans avoir des scientifiques. On ne peut pas être bon dans le domaine de l’innovation si on n’a pas des gens qui sont très bien formés en mathématiques. Cela a été le cas en France il y a quelques années, mais ça ne l’est plus aujourd’hui. Il faut malheureusement regarder la réalité en face.

La réalité, c’est que la France est devenue un pays sous-développé en mathématiques et que cela pourrait se traduire par une économie elle-même sous-développée. La baisse du niveau en maths est aggravée par les écarts de dotation entre l’université et les classes préparatoires. La diminution des budgets dans l’enseignement supérieur, qui est catastrophique en France, a abouti à une dégradation du niveau de nos universités, y compris en sciences.

Société-Niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

Société-Niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

 

À l’occasion du classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

 

La baisse en mathématiques au lycée constitue véritable catastrophe scolaire pour l’économiste Nicolas Bouzou.

 

Tribune

Alors qu’elles sont la voie royale vers des écoles prestigieuses comme HEC ou l’Essec, les classes préparatoires économiques et commerciales ont perdu 9% de leurs effectifs l’an passé selon l’association des professeurs de la filière. C’est très inquiétant, si l’on comprend les causes de cette baisse et cela devrait même faire l’objet d’une vraie prise de conscience politique.

Que les effectifs en classe prépa diminuent en soi, ce n’est pas forcément un drame. Mais si on regarde pourquoi ça baisse, on se rend compte que c’est lié au tarissement du nombre d’élèves qui étudient les mathématiques au lycée, conséquence directe de la réforme du baccalauréat qui a abouti à une diminution du nombre d’élèves formés en mathématiques. Les maths étant sortis du tronc commun, il y a des élèves qui arrêtent les maths en seconde.

L’effet est doublement négatif. On a à la fois de moins en moins d’élèves en mathématiques, mais on a également une diminution du niveau des élèves en mathématiques. Et là, les chiffres sont absolument catastrophiques. Dans le dernier classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

Si on regarde le fameux classement Pisa, qui est lui aussi très connu, on voit également une baisse très forte du niveau de nos élèves, y compris celui des meilleurs, dont la situation devient incroyablement inégalitaire et critique en maths.

Cette raréfaction des talents en mathématiques est un drame absolu, parce que l’on est au cœur de la troisième révolution industrielle, celle du numérique, de la robotique, de l’intelligence artificielle… Ce que l’on veut en France, c’est essayer de produire des innovations dans ces secteurs. D’ailleurs, c’est tout l’objet du programme France 2030 qui a été présenté il y a quelques semaines par le président de la République.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas produire des innovations radicales sans avoir des scientifiques. On ne peut pas être bon dans le domaine de l’innovation si on n’a pas des gens qui sont très bien formés en mathématiques. Cela a été le cas en France il y a quelques années, mais ça ne l’est plus aujourd’hui. Il faut malheureusement regarder la réalité en face.

La réalité, c’est que la France est devenue un pays sous-développé en mathématiques et que cela pourrait se traduire par une économie elle-même sous-développée. La baisse du niveau en maths est aggravée par les écarts de dotation entre l’université et les classes préparatoires. La diminution des budgets dans l’enseignement supérieur, qui est catastrophique en France, a abouti à une dégradation du niveau de nos universités, y compris en sciences.

Enseignement: Baisse du niveau scolaire , catastrophe économique notamment à cause des maths

Baisse du niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

 

À l’occasion du classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

 

La baisse en mathématiques au lycée constitue véritable catastrophe scolaire pour l’économiste Nicolas Bouzou.

 

Tribune

Alors qu’elles sont la voie royale vers des écoles prestigieuses comme HEC ou l’Essec, les classes préparatoires économiques et commerciales ont perdu 9% de leurs effectifs l’an passé selon l’association des professeurs de la filière. C’est très inquiétant, si l’on comprend les causes de cette baisse et cela devrait même faire l’objet d’une vraie prise de conscience politique.

Que les effectifs en classe prépa diminuent en soi, ce n’est pas forcément un drame. Mais si on regarde pourquoi ça baisse, on se rend compte que c’est lié au tarissement du nombre d’élèves qui étudient les mathématiques au lycée, conséquence directe de la réforme du baccalauréat qui a abouti à une diminution du nombre d’élèves formés en mathématiques. Les maths étant sortis du tronc commun, il y a des élèves qui arrêtent les maths en seconde.

L’effet est doublement négatif. On a à la fois de moins en moins d’élèves en mathématiques, mais on a également une diminution du niveau des élèves en mathématiques. Et là, les chiffres sont absolument catastrophiques. Dans le dernier classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

Si on regarde le fameux classement Pisa, qui est lui aussi très connu, on voit également une baisse très forte du niveau de nos élèves, y compris celui des meilleurs, dont la situation devient incroyablement inégalitaire et critique en maths.

Cette raréfaction des talents en mathématiques est un drame absolu, parce que l’on est au cœur de la troisième révolution industrielle, celle du numérique, de la robotique, de l’intelligence artificielle… Ce que l’on veut en France, c’est essayer de produire des innovations dans ces secteurs. D’ailleurs, c’est tout l’objet du programme France 2030 qui a été présenté il y a quelques semaines par le président de la République.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas produire des innovations radicales sans avoir des scientifiques. On ne peut pas être bon dans le domaine de l’innovation si on n’a pas des gens qui sont très bien formés en mathématiques. Cela a été le cas en France il y a quelques années, mais ça ne l’est plus aujourd’hui. Il faut malheureusement regarder la réalité en face.

La réalité, c’est que la France est devenue un pays sous-développé en mathématiques et que cela pourrait se traduire par une économie elle-même sous-développée. La baisse du niveau en maths est aggravée par les écarts de dotation entre l’université et les classes préparatoires. La diminution des budgets dans l’enseignement supérieur, qui est catastrophique en France, a abouti à une dégradation du niveau de nos universités, y compris en sciences.

Baisse du niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

Baisse du niveau scolaire : une véritable catastrophe économique notamment à cause des maths

 

À l’occasion du classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

 

La baisse en mathématiques au lycée constitue véritable catastrophe scolaire pour l’économiste Nicolas Bouzou.

 

Tribune

Alors qu’elles sont la voie royale vers des écoles prestigieuses comme HEC ou l’Essec, les classes préparatoires économiques et commerciales ont perdu 9% de leurs effectifs l’an passé selon l’association des professeurs de la filière. C’est très inquiétant, si l’on comprend les causes de cette baisse et cela devrait même faire l’objet d’une vraie prise de conscience politique.

Que les effectifs en classe prépa diminuent en soi, ce n’est pas forcément un drame. Mais si on regarde pourquoi ça baisse, on se rend compte que c’est lié au tarissement du nombre d’élèves qui étudient les mathématiques au lycée, conséquence directe de la réforme du baccalauréat qui a abouti à une diminution du nombre d’élèves formés en mathématiques. Les maths étant sortis du tronc commun, il y a des élèves qui arrêtent les maths en seconde.

L’effet est doublement négatif. On a à la fois de moins en moins d’élèves en mathématiques, mais on a également une diminution du niveau des élèves en mathématiques. Et là, les chiffres sont absolument catastrophiques. Dans le dernier classement Timms, le classement international qui mesure les performances des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant dernière position pour le niveau des élèves de quatrième, juste devant la Roumanie.

Si on regarde le fameux classement Pisa, qui est lui aussi très connu, on voit également une baisse très forte du niveau de nos élèves, y compris celui des meilleurs, dont la situation devient incroyablement inégalitaire et critique en maths.

Cette raréfaction des talents en mathématiques est un drame absolu, parce que l’on est au cœur de la troisième révolution industrielle, celle du numérique, de la robotique, de l’intelligence artificielle… Ce que l’on veut en France, c’est essayer de produire des innovations dans ces secteurs. D’ailleurs, c’est tout l’objet du programme France 2030 qui a été présenté il y a quelques semaines par le président de la République.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas produire des innovations radicales sans avoir des scientifiques. On ne peut pas être bon dans le domaine de l’innovation si on n’a pas des gens qui sont très bien formés en mathématiques. Cela a été le cas en France il y a quelques années, mais ça ne l’est plus aujourd’hui. Il faut malheureusement regarder la réalité en face.

La réalité, c’est que la France est devenue un pays sous-développé en mathématiques et que cela pourrait se traduire par une économie elle-même sous-développée. La baisse du niveau en maths est aggravée par les écarts de dotation entre l’université et les classes préparatoires. La diminution des budgets dans l’enseignement supérieur, qui est catastrophique en France, a abouti à une dégradation du niveau de nos universités, y compris en sciences.

Le niveau scolaire trop faible en maths

Le niveau scolaire trop faible en maths

Emmanuel Duflos, directeur général de Centrale Lille, constate que la baisse du  niveau générale en math  de l’école primaire jusque dans les classes prépas scientifiques. 

 

 

Directeur général de Centrale Lille depuis 2020, Emmanuel Duflos est à la tête de quatre écoles (Ecole Centrale de Lille, ITEEM, IG2I, ENSCL) qui regroupent environ 2 000 étudiants. Il est aussi vice-président de la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs).

Emmanuel Duflos est directeur général de Centrale Lille.

La réforme Blanquer sur le lycée, et ses conséquences sur l’enseignement des maths, sur le nombre de filles dans cette discipline, provoque une bataille de chiffres. Une polémique justifiée ?

Les maths forment un citoyen, structurent l’esprit, la capacité au raisonnement, à la synthèse, à prendre du recul. Parce qu’elles sont structurantes, elles ont toute leur place dans le tronc commun et ce, jusqu’en Terminale. Car il faut du temps pour faire aimer les sciences et les maths, ne pas survoler, ni papillonner. Pourquoi pourrait-on arrêter les maths en fin de seconde et pas la philo ou le français ? Un « bagage suffisant », ce n’est pas juste connaître les nombres complexes, c’est avant tout comprendre les concepts et théorèmes et savoir les mobiliser dans un raisonnement. En limitant les talents, on limite forcément le vivier, on se prive de compétences. Le sujet doit être traité très en amont, dès l’école primaire, afin de faire aimer les mathématiques à plus de monde. A plus de jeunes femmes, à plus d’élèves indépendamment de la zone géographique où ils vivent et de leur condition sociale.

Les écoles d’ingénieurs attirent peu ces jeunes femmes. Moins elles y sont présentes, moins les nouvelles générations ont envie d’y aller. C’est un cercle vicieux ?

La trop faible place des femmes dans les formations d’ingénieurs est un vrai sujet. Elles ne sont qu’environ 23 % dans les classes prépas scientifiques . 

Bac : le retour des maths ? (Jean-Michel Blanquer )

Bac : le retour des maths ? (Jean-Michel Blanquer )

 

 

Accusé par certains experts et enseignants d’avoir sacrifié les maths au bac au profit de matières plus discutables voir ésotériques, le ministre de l’éducation nationale fait en quelque sorte Mea culpa et se dit prêt à revoir le renforcement des mathématiques dans les programmes.

Pour justifier la baisse des mathématiques certains soulignent par exemple que l’informatique devient un enjeu autrement plus important. Ce qui par parenthèse n’est pas contradictoire. Mais il convient aussi de prendre en compte le fait que la dernière réforme a réduit les moyens globaux dont les mathématiques sont aussi les victimes.

 

«Je ne dis pas que c’est un faux problème. C’est un sujet sérieux, et je suis très ouvert aux propositions pour améliorer», a dit Jean-Michel Blanquer. «On a mis dans le tronc commun de Première et de Terminale un enseignement scientifique de deux heures» hebdomadaires. «Il faut probablement le faire évoluer pour qu’il y ait plus de mathématiques en son sein, pour la culture mathématique de l’ensemble des élèves», a-t-il ajouté.

Les raisons du faible niveau des élèves en maths

Les raisons du faible niveau des élèves en maths

A l’occasion de la semaine des mathématiques, Pierre Arnoux, professeur à l’université d’Aix-Marseille et vice-président de la commission française pour l’enseignement des mathématiques, revient dans le Monde sur le faible niveau des élèves en mathématiques et sur les difficultés de la discipline.

La 10e édition de la Semaine des mathématiques a lieu du 15 au 21 mars. Selon le ministère de l’éducation nationale, cette initiative vise à « valoriser les maths, en proposer une image actuelle, vivante et attractive, sensibiliser le grand public à leur aspect culturel, à la diversité des métiers et disciplines scientifiques, techniques ou artistiques qui font appel à elles ». L’occasion de revenir sur le faible niveau des élèves français en mathématiques et sur les difficultés de la discipline, avec le chercheur Pierre Arnoux, professeur à l’université d’Aix-Marseille, vice-président de la commission française pour l’enseignement des mathématiques et du comité scientifique des instituts de recherche sur l’enseignement des mathématiques (IREM).

La dernière enquête Trends in International Mathematics and Science Study (Timss), publiée en décembre 2020, place la France dernière élève des pays européens. Comment expliquer ce niveau des Français en mathématiques ?

J’ai entendu les critiques de ceux qui disent que les critères de cette enquête internationale ne seraient pas adaptés aux petits Français. Mais de Timss à PISA [Programme international pour le suivi des acquis], en passant par l’étude Cèdre du ministère, les résultats sont cohérents sur la longue durée : le niveau de l’élève moyen d’aujourd’hui est celui du cancre d’il y a trente ans.

La principale raison de la chute de niveau en primaire est connue : c’est le manque de formation des professeurs des écoles en mathématiques ; ils viennent dans leur grande majorité des filières de sciences humaines, ont abandonné les maths depuis longtemps, et n’ont droit qu’à une trentaine d’heures de mathématiques à l’Inspe [institut national supérieur du professorat et de l’éducation]… Malgré des améliorations, la formation continue, trop faible, ne permet pas de rattraper cela.

Comment voulez-vous qu’ils enseignent bien cette discipline qu’ils connaissent mal, et que certains parmi eux n’aiment pas ? Le ministère a longtemps interdit les licences pluridisciplinaires qui pourraient renouveler leur profil. J’attends de voir ce que vont donner les nouveaux parcours préparatoires au professorat des écoles [PPPE], mais sans illusions.

Des raisons de la baisse du niveau en maths

Des raisons de la baisse du niveau en maths 

Deux récentes enquêtes pointent du doigt le faible niveau des élèves français en mathématiques. Vincent Troger, maître de conférences émérite en sciences de l’éducation, rappelle dans une tribune au « Monde » que des débats scientifiques sur les finalités et modalités d’enseignement de la discipline retardent l’amélioration de la situation.

Tribune. 

Deux enquêtes publiées en 2020 ont vivement alerté sur la baisse du niveau des élèves français en mathématiques. L’enquête internationale Timms (pour « Trends in International Mathematics and Science Study ») révèle une baisse de celui-ci dès le primaire et classe nos élèves de 4e au 17e rang sur vingt pays comparables. Depuis la première enquête Timms de 1995, le score moyen des collégiens français a significativement baissé : les élèves de 4e de 2019 obtiennent des résultats équivalents à ceux des élèves de 5e de 1995.

L’autre enquête, celle du dispositif Cedre (pour « cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon »), est interne à l’éducation nationale et a concerné les élèves de 3e en 2019. Elle confirme la baisse du niveau, révélant notamment que, depuis 2008, la proportion de bons élèves dans l’échantillon a régressé de 29 % à 22 %, tandis que celle des élèves faibles a augmenté de 15 % à 25 %.

La première explication de cette régression concerne, selon les experts, la formation des enseignants, particulièrement à l’école primaire. Plus de 80 % des professeurs des écoles ont suivi des études littéraires ou de sciences sociales et n’ont donc plus fait de maths depuis la fin du lycée lorsqu’ils entrent en formation.

Ils auraient donc besoin d’une formation conséquente, mais il semble que ce ne soit pas le cas. En 2015, une conférence de consensus sur l’enseignement des maths dans le primaire organisée par le Centre national d’étude des systèmes scolaires et l’Institut français de l’éducation avait conclu que « le contenu de la formation des enseignants est relativement flou, il n’y a pas de référence à des contenus précis ».

La principale raison de cette insuffisance tient à la lourdeur du cursus des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé, ex-IUFM) : en deux ans, les futurs professeurs doivent rédiger un mémoire de master, préparer un concours sélectif et enseigner en seconde année à mi-temps dans un établissement.

Ce cumul rend les conditions actuelles d’entrée dans le métier particulièrement difficiles. Confirmant ce constat, le rapport rédigé en février 2018 par Cédric Villani et l’inspecteur général de mathématiques Charles Torossian (« 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques ») insistait sur la nécessité d’améliorer la formation initiale et continue des enseignants.

Maths en breton au bac : non, ! (Jean-Michel Blanquer)

Maths en breton au bac : non, ! (Jean-Michel Blanquer)

 

Sans soute parce que la langue bretonne n’est pas assez pratiquée (par 2% des habitants contrairement par exemple au basque ou à l’alsacien)  ou  peut-être mal adaptée pour rendre compte des concepts, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a opposé une fin de non-recevoir aux élèves du lycée Diwan de Carhaix, dans le Finistère, qui avaient rédigé leur épreuve de mathématiques du baccalauréat en breton, a indiqué samedi l’association Bak e Brezhoneg « Les lycéens des filières Diwan, publique et privée, peuvent passer l’épreuve d’histoire et de géographie ainsi qu’une épreuve optionnelle en langue bretonne. Les autres épreuves du baccalauréat doivent être passées en français », écrit Jean-Michel Blanquer dans un courrier adressé au ministre de l’Écologie François de Rugy le 8 octobre, dont le lycée de Carhaix a obtenu copie le 9 novembre. Avant d’être nommé ministre, François de Rugy avait été sollicité par les lycéens en qualité de député de Loire-Atlantique pour porter leur demande auprès du ministère. Il avait envoyé un courrier à Jean-Michel Blanquer pour faire valoir leur demande. Sur les quinze élèves concernés, « l’un a été recalé, deux ont obtenu le bac au rattrapage et douze auraient pu avoir une meilleure mention », a détaillé Ismaël Morvan, président de l’association Bak e Brezhoneg, pour qui « ce n’est pas logique de ne pas pouvoir passer les épreuves en breton alors que tout le programme scolaire est en breton ». « Ça n’avance pas. Le ministre nous répond la même chose que ce que nous avait dit le rectorat en début d’année, ce qui n’explique pas pourquoi les Basques ont une dérogation pour passer les épreuves de mathématiques du bac en basque », a souligné Ismaël Morvan, ajoutant que le collectif, devenu association, avait mandaté un avocat pour défendre ses droits.  En France, l’épreuve d’histoire-géographie peut être passée dans d’autres langues que le français, ce qui n’est pas le cas des mathématiques, sauf dérogation contraire. Concernant le brevet, toutes les épreuves peuvent être passées en breton, sauf celle de sciences. Entre 60 et 80 élèves de troisième ont également passé cette année les épreuves de sciences du brevet en breton. Créé il y a 40 ans, le réseau Diwan d’écoles privées (laïques et gratuites) propose un enseignement « immersif » en breton. Il compte six collèges et un lycée.

 

Propositions pour développer le goût des maths

Propositions pour développer le goût des maths

21 propositions sont faites dans le cadre de la mission confiée au député LREM Cédric Villani, médaille Fields (l’équivalent du Prix Nobel), et à Charles Torossian, inspecteur général de l’Education nationale.  Il y a urgence. « La France est le dernier des pays européens au classement Timss, qui évalue les performances des enfants de CM1 en maths. Pourtant, un septième de la scolarité de nos élèves est consacré à cette discipline. On ne peut pas se satisfaire de ces résultats », estime Charles Torossian. « La situation est encore pire qu’on le croyait, ajoute Cédric Villani. L’objectif central est de viser « la maîtrise des quatre opérations au CP et au CE1. Retour aussi aux vieilles méthodes ritueliques chaque matin comme le calcul mental en primaire mais aussi en secondaire. Les professeurs des écoles, qui proviennent à 80 % des filières littéraires, ne sont pas forcément très à l’aise avec les maths. Leur formation est donc un enjeu crucial. Le rapport devrait préconiser la mise en place d’une licence adaptée aux futurs enseignants, une formation spécifique qui débuterait juste après le bac (et non trois ans après, comme aujourd’hui). Actuellement, les maîtres reçoivent en moyenne quatre-vingts heures de maths en formation initiale (leurs collègues de Singapour, pays qui caracole en tête des classements internationaux, quatre cents heures!). Le calcul est vite fait : « Nous devons multiplier par cinq le volume horaire consacré aux maths dans les formations initiales », estime Charles Torossian. Il faudrait aussi davantage de formation continue. Les enseignants français ont droit à dix-huit heures par an (ceux de Singapour, cent heures!) La mission propose donc de renforcer, dès la rentrée 2018, la formation en maths des profs de CP-CE1 dédoublés des écoles défavorisées (dites REP+).  Pour les auteurs du rapport, l’apprentissage des maths doit être explicite, progressif et respecter trois étapes, comme c’est le cas à Singapour : manipuler, verbaliser, puis penser en termes abstraits. L’idée figure déjà dans les programmes de 2016. Reste à l’appliquer, de la maternelle à l’université.

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