École: Nettoyages, masques, distanciation : une folie
Il faut espérer que le Premier ministre va éclairer les conditions du déconfinement dans les écoles sinon on pourrait assister à un nouveau scandale sanitaire comme celui qui a résulté de l’organisation du premier tour des municipales. En effet , les recommandations du conseil scientifique– qui au passage a dû manger son chapeau en revenant sur son orientation– sont complètement folles, on voit mal en effet comment faire respecter les consignes de nettoyage plusieurs fois par jour, l’obligation de port permanent de masques où les consignes encore de distanciation soit pendant les cours, soit à la cantine. Le Conseil scientifique était pour une rentrée des élèves en septembre, le président Emmanuel Macron en a décidé autrement : les élèves entameront leur retour à l’école à partir du 11 mai. Les scientifiques ont tout de même établi une liste de recommandations, comme le port du masque pour tous les collégiens et lycéens.
Philippe Vincent, président du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN), a affiché son scepticisme dimanche midi sur Europe 1. « Au final, je pense que c’est mission impossible », tonne Philippe Vincent. « Déjà une a une, un certain nombre de ces préconisations sont extrêmement compliquées. »
Philippe Vincent décrit un certain nombre de contraintes logistiques, selon lui, difficilement surmontables. Par exemple « le bio-nettoyage plusieurs fois par jour » alors que certains élèves mangent dans leur salle de classe, ou encore une communication entravée entre professeurs et élèves à cause du port du masque.
Surtout, Philippe Vincent regrette le flou général autour des moyens qui seront donnés aux écoles : « Nous n’avons pas d’idée du nombre de personnels dont nous pourrons disposer à partir du 11 mai. » De la même façon, il dit ne pas savoir comment constituer le stock de masques nécessaires pour équiper enseignants et élèves : « Est-ce que c’est l’Etat qui dote, ou on laisse ça à la charge des parents », interroge-t-il.
« Je ne sais pas ce que seront les préconisations retenues au final par l’Education Nationale et le Premier ministre mais [cela] nous semble impossible à tenir en l’état », conclut-il.