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Mark Zuckerberg : un chèque de 300 millions pour la démocratie

Mark Zuckerberg : un chèque de 300 millions pour la démocratie

 

Une curieuse façon de favoriser la démocratie celle qui consiste à financer le coût des élections par des organismes privés. Le président américain a tout fait pour réduire ses moyens car il souhaite une participation la plus faible possible. Une forte participation lui serait certainement nuisible car elle inciterait des abstentionnistes à voter pour Biden. Du coup, certaine grande fortunes sortent  leur carnet de chèques pour participer à la place de l’État au financement des moyens de la consultation électorale. C’est ainsi que Marc Zuckerberg a annoncé une nouvelle contribution de 100 millions qui s’ajoutent un premier versement de 200 millions pour faciliter la participation électorale. Cette somme servira à acheter des machines de vote, des équipements de protection sanitaire pour les personnes travaillant dans les bureaux de vote et des agents supplémentaires, a détaillé l’entrepreneur dans un message sur Facebook. «Entre le Covid et un financement public insuffisant pour les élections, les responsables électoraux qui s’efforcent de s’assurer que tout le monde puisse voter en toute sécurité cette année font face à des défis sans précédent», écrit-il. Il a augmenté le montant de son don initial car la demande de la part des administrateurs d’élections a été «bien plus importante» qu’attendu, a souligné Mark Zuckerberg, dont la fortune personnelle est estimée par le magazine Forbes à un peu plus de 100 milliards de dollars.

Mark Zuckerberg lance « Fake News » ou «Facebook News»

Mark Zuckerberg lance « Fake News » ou   «Facebook News»

 

 

 

Non seulement Facebook détourne déjà largement la publicité des grands producteurs d’information mais désormais, la plate-forme publiera  l’information elle-même à partir de médias  comme le Washington PostWall Street Journal et New York Times, ainsi que des médias plus conservateurs, comme Fox News, ou encore Breitbart News. Une sorte de  fil d’actualité avec une rémunération très partielle des fournisseurs d’infos ou  pas de rémunération du tout. Facebook pratique ainsi la fuite en avant alors que plusieurs pays réclament de la part de Facebook et des autres plates-formes une rémunération des producteurs d’infos, Mark Zuckerberg étend son influence dans les champs voisins. Y compris dans l’espace financier avec son projet de création de libra, la cryptomonnaie. Il est clair que se posent de plus en plus des problèmes d’hégémonie des grandes plates-formes non seulement pour la diffusion de la l’information mais aussi pour la mise en tutelle des économies voire de la pensée des consommateurs mais aussi des citoyens. Certains objecteront qu’en France même, la plupart des grands médias appartiennent maintenant à de grands financiers non pas tellement en raison de profits par ailleurs relatifs mais aussi pour soutenir leurs intérêts et les représentants politiques qui les servent. C’est hégémonie constitue une menace sérieuse vis-à-vis dans de l’économie que de la démocratie.

En pleine primaire, alors que la présidentielle de 2020 approche, certains démocrates, comme la sénatrice Elizabeth Warren, menacent l’entreprise de Mark Zuckerberg de démantèlement. Le monopole des Gafa inquiète certains responsables politiques et les autorités. La Federal Trade Commission et le ministère de la Justice ont d’ailleurs lancé des enquêtes contre Facebook, Google, Apple et Amazon.

Mark Zuckerberg : « Quatre idées pour réguler Internet

Mark Zuckerberg : « Quatre idées pour réguler Internet

Attaquée dans de nombreux pays, Facebook par la voix de son patron se dit prêt à discuter avec les pouvoirs publics des conditions d’une meilleure régulation d’Internet. Le problème évidemment c’est qu’il souhaite que cette régulation soit à dimension mondiale et qu’il n’est pas certain que tous les pays se soumettent à cette régulation. Le PDG de Facebook  détaille dans une tribune publiée notamment par le JDD « quatre idées pour réguler Internet.

 

 

« La technologie occupe une place importante dans nos vies, et des entreprises comme Facebook ont une très grande responsabilité. Tous les jours, nous devons prendre des décisions pour déterminer quel discours est dangereux, ce qui constitue de la publicité politique ou encore comment prévenir des cyber-attaques complexes. Ces décisions sont importantes pour assurer la sécurité de notre communauté. Personne n’attend des entreprises qu’elles répondent seules à ces enjeux.

Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif.  Faire évoluer la régulation d’Internet nous permettra de préserver ce qu’Internet a de meilleur – la liberté pour les gens de s’exprimer et l’opportunité pour les entrepreneurs de créer – tout en protégeant la société de préjudices plus larges.

Ce que je retiens de mon expérience, c’est que nous avons besoin d’une nouvelle régulation dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l’intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.

1. Premièrement, sur les contenus violents et haineux. Facebook permet aux gens de faire entendre leur voix, et c’est une bonne chose – cela leur permet de partager des expériences et de se mobiliser plus facilement. Dans ce contexte, nous avons une responsabilité vis-à-vis de leur sécurité lorsqu’ils utilisent nos services. Cela implique de décider de ce qui est de la propagande terroriste, du discours haineux, et plus encore. Nous ajustons sans cesse nos règles avec des experts, mais compte tenu de notre échelle, nous ferons toujours des erreurs et prendrons des décisions avec lesquelles les gens ne seront pas forcément d’accord.

Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d’expression, et franchement, je suis d’accord. J’en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seul. Nous sommes donc en train de créer un organisme indépendant pour que les gens puissent faire appel de nos décisions. Nous travaillons aussi avec les gouvernements, et notamment avec les pouvoirs publics français dans le cadre d’un groupe de travail commun, afin de garantir que nos dispositifs de modération des contenus soient efficaces.

Les entreprises d’Internet doivent rendre des comptes quant à l’application des règles concernant les contenus violents et haineux. Il est impossible de retirer l’ensemble de ces contenus d’Internet. Or, quand on sait que les gens utilisent des dizaines de services de partage différents, chacun avec ses propres règles et processus, il devient évident que nous avons besoin d’une approche plus harmonisée.

Une idée pourrait être de confier à des organismes tiers le soin de définir des standards sur la diffusion des contenus violents et haineux, et d’évaluer les entreprises sur la base de ces standards. La régulation pourrait établir une base de référence de ce qui est interdit, et exiger des entreprises qu’elles mettent en place des moyens pour réduire au maximum les contenus violents et haineux.
Facebook publie déjà des rapports de transparence sur le retrait des contenus violents et haineux. J’estime que toutes les grandes entreprises du numérique devraient le faire tous les trimestres, car c’est aussi important que publier les rapports financiers. Quand nous aurons une meilleure idée de la part des contenus violents et haineux, nous pourrons alors constater quelles entreprises font des progrès, et voir où nous devrions placer le curseur.

2. Deuxièmement, la législation est importante pour protéger les élections. Facebook a déjà mis en œuvre d’importants changements en matière de publicité politique : dans de nombreux pays, les annonceurs doivent désormais faire vérifier leur identité avant de diffuser ce type de contenus. Nous avons créé une bibliothèque en ligne pour les répertorier. Mais décider de ce qui relève de la publicité politique n’est pas toujours évident. Nos systèmes seraient plus performants si la régulation établissait des standards communs pour vérifier l’identité des acteurs politiques.

Les lois sur la publicité politique en ligne concernent en priorité les candidats et les élections, plutôt que les sujets politiques qui divisent, et sur lesquels nous avons constaté plus de tentatives d’interférence. Certaines lois ne s’appliquent que pendant les élections alors que les campagnes d’influence sont continues. Par ailleurs, d’importantes questions se posent sur la manière dont le ciblage et les données sont utilisés pendant les campagnes politiques. La législation devrait refléter la réalité des menaces actuelles et définir des standards pour l’ensemble de l’industrie.
Les gouvernements peuvent aussi utiliser leur pouvoir pour prévenir les ingérences. Nous pouvons bannir les acteurs malveillants, mais seuls les gouvernements peuvent créer des sanctions qui découragent les interférences.

3. Troisièmement, pour être efficace, la protection de la vie privée et des données personnelles nécessite un cadre harmonisé à l’échelle mondiale. Partout dans le monde, les gens réclament une réglementation complète en matière de protection de la vie privée en accord avec le RGPD (Règlement Européen de Protection des Données), et je suis d’accord. Je pense qu’il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD comme cadre commun.

Toute nouvelle réglementation sur la protection de la vie privée aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde devrait s’appuyer sur les protections offertes par le RGPD. Elle devrait protéger le droit de chacun de choisir la façon dont ses informations sont utilisées, tout en permettant aux entreprises de les employer, à la fois à des fins de sécurité et aussi pour fournir des services. Elle ne devrait pas imposer que les données soient stockées localement, ce qui les rend plus vulnérables à un accès non justifié. Et elle devrait faire en sorte que les entreprises comme la nôtre soient tenues responsables, en leur imposant des sanctions lorsqu’elles commettent des erreurs.

Je suis également convaincu qu’un cadre mondial commun, plutôt qu’une réglementation qui varie considérablement d’un pays et d’un Etat à l’autre, garantira qu’Internet ne se fracture pas, que les entrepreneurs puissent créer des produits utiles à tous et que chacun bénéficie des mêmes protections.
Alors que de nouvelles réglementations sur la protection de la vie privée sont en train d’être adoptées, j’espère que les décideurs publics pourront aider à répondre à certaines des questions qui subsistent autour du RGPD. Nous avons besoin de clarté sur la manière dont les données peuvent être utilisées pour servir l’intérêt général, et sur les règles qui devraient s’appliquer aux nouvelles technologies, comme par exemple l’intelligence artificielle.

4. Enfin, la réglementation devrait garantir le principe de la portabilité des données. Si vous partagez des données avec un service, vous devriez pouvoir les transférer facilement et de manière sécurisée vers un autre service. Cela donne aux gens le choix et permet aux développeurs d’innover et d’être plus compétitifs.

C’est important pour Internet, et pour créer les services que les gens veulent. C’est la raison pour laquelle nous avons construit notre plateforme de développement. La véritable portabilité des données devrait ressembler davantage à la manière dont les gens utilisent notre plateforme pour se connecter à une application, plutôt qu’à la manière dont les gens téléchargent actuellement une archive de leurs informations. Mais cela exige des règles claires sur qui est responsable de la protection de l’information lorsqu’elle passe d’un service à l’autre.

Cela nécessite également des standards communs ; c’est pourquoi nous soutenons un format standard de transfert de données, ainsi que le projet open source Data Transfer Project.
Je suis convaincu que Facebook a la responsabilité d’aider à répondre à ces enjeux, et je serai heureux d’en discuter avec les décideurs publics du monde entier. Au cours des deux dernières années, nous avons mis au point les systèmes les plus avancés pour trouver les contenus violents et haineux, mettre fin aux interférences électorales et rendre les publicités plus transparentes.
Mais, les gens ne devraient pas avoir à s’en remettre aux entreprises pour qu’elles règlent seules ces problèmes. Nous devrions avoir un débat plus large sur ce que nous voulons en tant que société, et sur la façon dont la réglementation peut nous aider. Ces quatre domaines sont importants, mais il y a bien sûr beaucoup d’autres sujets à discuter.
Les règles régissant Internet ont permis à une génération d’entrepreneurs de créer des services, qui ont changé le monde et créé beaucoup de valeur dans la vie des gens. Il est temps d’actualiser ces règles afin de définir clairement les responsabilités des personnes, des entreprises et des gouvernements. »




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