Marion Bergeron : Pôle emploi n’est pas fait pour trouver du travail ! Alors ça sert à quoi ?
2000 emplois supplémentaires à Pôle emploi, c’est la décision du gouvernement. Mais pour quoi faire ? Il ya déjà 45 000 salariés à Pole emploi incapables de trouver du travail aux chômeurs ou même de les aider réellement (sauf quelles formations et stages parking). Yves Calvi (RTL) recevait mardi Marion Bergeron, auteur du livre « 183 jours dans la barbarie ordinaire », paru chez Plon (novembre 2010). Chômeuse en fin de droits, Marion Bergeron postule, sans trop y croire, chez Pôle emploi. Sa candidature retenue, elle plonge, en avril 2009, dans les entrailles du système pour le meilleur et pour le pire. Elle raconte ses six mois d’enfer, de violence, de misère et d’impuissance. Après avoir refusé un CDI chez Pôle emploi, elle reprend des études de webdesigner. Sans terminer sa formation, elle trouve un poste de webdesigner. Mais depuis quelques semaines, elle s’est inscrite, comme chômeuse à Pôle emploi. 2.000 contrats à durée indéterminée supplémentaires viendront compléter cette année les effectifs de Pôle emploi, a annoncé lundi le ministre du Travail, Michel Sapin. Une partie de ces postes sera donnée en priorité à des personnes déjà employées par Pôle emploi en contrat à durée déterminée. Ce matin sur RTL, Marion Bergeron est venue témoigner de son expérience passée à Pôle emploi (6 mois). En 2009, elle faisait partie de ce recrutement de masse pour aider les chômeurs, on était en pleine crise (En avril 2009, Pôle emploi recrutait 1 840 contrats à durée déterminée), comme aujourd’hui. C’est un témoignage rare, car peu de conseillers osent raconter leur quotidien à Pôle emploi. Schématiquement Marion Bergeron considère que pôle emploi n’est pas fait pour trouver du travail. Elle avoue qu’elle même n’avait aucune formation en matière de réinsertion sociale et qu’elle a été embauchée et formée après un entretien de 15 minutes. Pour elle, les entretiens avec les chômeurs reposent sur des logiciels aux questions inutiles, stupides, humiliantes uniquement faites pour valider administrativement l’entretien et non pour aider le chômeur. En six mois, elle avoue avoir réellement aidé une personne.