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Les silences de Marine Le Pen : son meilleur atout politique

Les silences de Marine Le Pen : son meilleur atout politique

Pour le moins Marine Le Pen se fait discrète alors que les sujets d’intervention qui inquiètent les Français ne manquent pas. Il y a sans doute une dynamique propre au rassemblement national et en particulier du jeune Bardella . Cependant le soutien le plus efficace pour Marine Le Pen, c’est sa discrétion et même son silence. En réalité les soutiens à Marine Le Pen se développent proportionnellement aux flous et aux contradictions de ses adversaires. Ne parlons pas du macronisme qui ne survivra pas à Macron qui d’ailleurs ne fait strictement rien accoucher d’un successeur à part Édouard Philippe « copier coller » de Juppé et de Macron. La majorité actuelle payera cher et dès les européennes son impuissance et ses contradictions.

La gauche de son côté ne pourra pas profiter de l’affaiblissement du pouvoir actuel. Elle est plus divisée que jamais. Mélenchon avec ses positions gauchistes a fait éclater l’union et sans doute torpillé aussi son propre parti. Le parti socialiste n’est même pas entré encore en convalescence et les autres forces sont anecdotiques.

Les Français ne sont pas forcément convaincus du projet de Marine Le Pen mais ils rejettent la plupart des autres partis. Le pouvoir est rejeté pour son inefficacité et la gauche est considérée comme désormais accessoire voire irresponsable.

Bref, Marine Le Pen gagne surtout en confiance par son silence. Une sorte de soutien par défaut.

Sondage: Marine Le Pen monte surtout grâce à l’indigence de ses adversaires

Sondage: Marine Le Pen monte surtout grâce à l’indigence de ses adversaires

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombent actuellement complètement la popularité d’un gouvernement considéré comme paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes.

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Politique: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Politique: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps, un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombe actuellement complètement la popularité d’un gouvernement qui parait paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes. Quant à la gauche réformiste social-démocrate elle n’est pas parvenue encore à ré-émerger de façon significative au plan national et peine à se trouver un leader charismatique

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Sondage: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Sondage: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombent actuellement complètement la popularité d’un gouvernement considéré comme paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes.

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

 Le RN a obtenu 90 sièges lors de ce second tour dimanche. Pour Gilles Ivaldi, chercheur spécialiste de l’extrême droite, ce résultat est « une victoire personnelle pour Marine Le Pen ».( Franceinfo)

 

 

 

Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et au Cevipof (Sciences Po) et auteur de la note « Marine Le Pen, Éric Zemmour : social-populisme contre capitalisme populaire » (en PDF) en mars, analyse cette percée historique du RN après une présidentielle où Marine Le Pen avait déjà progressé au second tour.

Franceinfo : comment expliquez-vous le résultat du Rassemblement national pour ce second tour des élections législatives ?

Gilles Ivaldi : Pour moi, il y a trois explications principales à ce séisme politique que personne n’avait vu venir. La première, c’est que Marine Le Pen et le Rassemblement national ont mené une campagne discrète et furtive, mais sur une thématique qui était au cœur des préoccupations des Français : le pouvoir d’achat. Ses sorties sur la sécurité en fin de campagne après les incidents du Stade de France ont aussi sans doute convaincu son électorat.

Le deuxième élément est que la stratégie de dédiabolisation du RN n’a jamais eu autant d’effets, tout comme le renouvellement progressif de ses cadres qui sont parvenus à s’ancrer localement dans de nombreux territoires partout en France.

La tripolarisation de la politique française a, enfin, bénéficié au parti d’extrême droite en lui ouvrant un véritable espace à droite. Emmanuel Macron est victime d’un retour de flamme. Avec sa stratégie d’occuper l’espace central et le vote de rejet contre sa politique, il a laissé s’engouffrer la Nupes à gauche et le RN à droite. Avec cette victoire, le parti de Marine Le Pen prend, pour la première fois, l’ascendant sur Les Républicains et donc sur la droite. Quelque chose me dit qu’elle va devoir réfléchir très vite à cette stratégie de l’union des droites, défendue jusque-là par Eric Zemmour.

« Le vote RN est un vote contestataire et donc difficilement prévisible par les sondages. Pour ma part, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse constituer un groupe de cette taille à l’Assemblée nationale. »

Est-ce que l’ambiguïté de la majorité présidentielle autour des consignes de vote en cas de duels RN-Nupes au second tour n’a pas bénéficié à l’extrême droite ?

Oui, il faudra regarder les circonscriptions concernées dans le détail, mais il est vrai que l’absence de consignes de vote claires de la part d’Ensemble ! n’a pas permis au barrage républicain de fonctionner totalement. Le « ni-ni » de la droite sarkozyste avait déjà creusé les premières brèches, mais cette fois, la très grande ambiguïté de la majorité a sans doute permis au Rassemblement national de remporter de précieux sièges.

Cette entrée en force du RN au Palais-Bourbon renforce-t-elle Marine Le Pen en vue de l’élection présidentielle de 2027 ?

C’est une victoire personnelle pour Marine Le Pen. Elle a accompli quelque chose que son père n’avait jamais réussi à mettre en place avant elle. Je ne sais pas quelles sont ses intentions pour la suite de sa carrière, mais ce qui est désormais certain, c’est qu’elle emmène le RN à un niveau jamais atteint. Après, il va quand même falloir faire vivre ce groupe de députés et le gérer. Beaucoup de ces derniers ont très peu d’expérience politique et le parti devra évoluer culturellement : de la contestation à un parti d’alternative. Ce soir, c’est un vrai succès pour Marine Le Pen, mais c’est aussi un vrai défi.

Le social de Marine Le Pen est conservateur

 

 

Le social de  Marine Le Pen est conservateur

Qu’est-ce que « le social » et a-t-il vraiment sa place dans le programme de Marine Le Pen ? Par Fabrice Flipo, Institut Mines-Télécom Business School.

 

 

La ritournelle ne cesse de revenir dans les médias : le second tour se jouerait sur le social et ce serait à celui des deux candidats qui en ferait le plus.

Sauf qu’une analyse approfondie des programmes montre bien qu’aucun des deux ne s’engage réellement sur la question, et Marine Le Pen peut-être encore moins encore qu’Emmanuel Macron.

Interrogé par Appolline de Malherbe sur le volet social du programme du RN, le 12 avril dernier, Louis Alliot soutient que le programme de la candidate se situe au-delà de la droite et de la gauche et comporte des mesures quasiment socialistes – sans aucune réaction de l’intervieweuse.

Les hôpitaux, les forces de police, les « gilets jaunes » ; l’urgence sociale serait là, à nos portes. Le vice-président du Rassemblement national peut ainsi dénoncer la « casse sociale » opérée par Emmanuel Macron.

D’autres commentateurs tels qu’Alain Duhamel sur la même chaîne mettent en avant la « préscience » avec laquelle Marine Le Pen a vu venir « la question sociale ».

Or de quoi parlons-nous exactement ? Qu’est-ce que « le social » ? Le sens commun renvoie le social à ce qui relève de l’organisation de la société, à côté de l’économique et du politique, entendu comme jeu des partis. C’est le social de la sociologie, qui étudie ce qui fait société. Un second sens est attesté dès l’Antiquité : le social comme désaccord, rapport antagonique entre individus ; ainsi les « guerres sociales » qui désignent le conflit entre Rome et ses alliés, autour du premier siècle avant Jésus-Christ. Il s’agit donc d’affrontements se situant à l’intérieur d’une société, et non à l’extérieur. L’enjeu est donc celui d’intérêts divergents, relatif aux inégalités en tant qu’elles sont des injustices, dont Thomas Hobbes tenait qu’elles sont à l’origine de l’État.

A l’époque moderne, l’idéologie politique qui se saisit de la question sociale est le « social-isme », terme apparu sous la plume de l’abbé Sièyes, à la veille de la révolution. Ce courant de pensée tout autant que d’action politique s’oppose à ce qu’il nomme l’anarchie industrielle, qu’il veut organiser et mettre au service des plus démunis : ceux que les Romains appelaient des prolétaires.

L’une des institutions emblématiques de cette égalisation des conditions et des destins est la sécurité « sociale » (qui protège contre les risques de perte de revenus, engendrés par la maladie, le chômage et la vieillesse). C’est aussi l’action des travailleurs « sociaux » (qui aident les plus démunis). En résumé, le social désigne ce : « qui favorise une meilleure adaptation des plus défavorisés à la société ». Et c’est bien ce sens-là auquel se réfère le débat de l’entre-deux tours.

Le programme de Marine Le Pen comporte-t-il des mesures « sociales » ? Si on l’étudie tel qu’on peut le trouver sur son site Internet, le résultat est riche en enseignement.

À première vue, ce programme est le contre-point parfait de celui d’Emmanuel Macron. Ce dernier met en avant l’ouverture, l’aventure, l’Europe, le monde ; il parle aux classes qui tirent partie de la mondialisation. La candidate fait le bilan de cette stratégie et montre sans difficulté que deux tiers de la population n’en a pas profité. Le fait est des plus banals ; il peut être illustré par la désormais célèbre courbe de Branco Milanovic.

Que propose-t-elle ? Marine Le Pen annonçait au départ que le chiffrage de son programme « sera rendu public au cours de la campagne ». Mais elle affirmait :

« La politique étant avant tout une question de choix et de priorités, c’est grâce à des économies que je financerai les nouvelles dépenses et grâce à une réorientation de notre modèle économique que je compte assainir les finances publiques fortement dégradées au sortir de ce quinquennat. » (p. 5)

Les bases sont déjà là : il y aura de nouvelles dépenses oui mais financées sur des économies. Et le modèle économique de la France devra évoluer, principalement pour retrouver de la souveraineté.

La souveraineté s’exerce d’abord dans le domaine du régalien : dépenser plus pour la défense (premier poste, dans l’ordre de l’exposé) et la sécurité intérieure (notamment la police, la gendarmerie et la justice – recrutement de magistrats -, et les prisons), sans amélioration de salaire.

Quid du nouveau modèle économique pour la France ? Le regain de souveraineté alimentaire proposé ne fera pas baisser le coût de l’alimentation ni augmenter les salaires, pas plus qu’une transformation écologique réduite à l’arrêt des renouvelables et à la relance du nucléaire, ni un soutien non précisé à la R&D, ni l’établissement d’une priorité nationale dans les achats publics, la fin du travail détaché ou une politique de simplification administrative. D’autant que Marine Le Pen entend préserver « une saine concurrence pour nos entreprises ».

Les institutions sociales seront restreintes et non étendues, et mises au service de la puissance nationale plutôt que de la redistribution : réduction des dépenses consenties envers les étrangers (8 milliards d’économies espérées) ; chasse aux fraudeurs de la sécurité sociale (entre 14 et 40 Mds) ; soutien financier à la natalité, la population étant une composante de la puissance. Les ultramarins se voient promettre une priorité d’accès aux études, au logement social ou au service militaire, oui, mais au service de la grandeur notamment spatiale de la France, et sans amélioration sociale.

La santé sera soutenue, oui, mais… en mettant en place la télémédecine (un pis-aller) et des consultations à prix bonifié pour attirer les médecins libéraux, remboursés par la sécurité sociale, ce qui revient à faire subventionner les médecins par les salariés.

Un « effort financier conséquent » est annoncé sur le salaire des soignants est évoqué, sans précision ni sur le montant ni sur la manière de l’obtenir. En ce qui concerne les Ehpad, le système privé est reconduit, ainsi que sa logique de rentabilité : seul le contrôle des établissements est renforcé.

Et la fameuse hausse de pouvoir d’achat, estimée entre 150 et 200 euros ? Elle passe par quatre mesures : la baisse des péages autoroutiers (via une nationalisation) et de la TVA sur l’énergie (de 20 à 5 %), la privatisation de l’audiovisuel qui supprimera la redevance, ainsi que l’exonération des cotisations patronales, qui permettrait d’augmenter les salaires (« la case en bas à droite de la feuille de paie », suivant l’expression de la candidate).

Aucune de ces mesures ne garantit de hausse significative du revenu net. La dernière mesure consiste à réduire le salaire indirect (issu des cotisations sociales) pour une hypothétique augmentation du salaire direct, laissée à l’appréciation des patrons. La baisse de la TVA se paiera par une baisse des services de l’État – et donc une baisse du pouvoir d’achat indirect. Enfin rien ne dit que l’information coûtera moins cher, une fois privatisée ; pour ne rien dire de la qualité. Et la baisse des péages sera loin des 150 euros mensuels…

Le programme ne prévoit donc aucune modification dans la distribution des revenus : les pauvres restent pauvres, et les riches restent riches. Il conforte également l’ordre établi sur le plan du patrimoine, puisque Marine Le Pen prévoit la suppression de tous les impôts entravant la transmission des patrimoines, y compris l’IFI, au profit d’un Impôt sur la Fortune Financière visant exclusivement la spéculation.

Enfin Marine Le Pen souhaite « un accès le plus précoce possible au marché du travail » (p.24). La massification de l’enseignement secondaire et supérieur est dénoncée, consommant des moyens « qui défient le bon sens » (p.30). 80 % des jeunes seraient dirigés vers une filière professionnelle à 14 ans. Soit à la clé une fonte rapide des effectifs des universités, et donc de leur coût – serait-ce le moyen inavoué de financer la baisse de la TVA et autres dépenses ? En tout cas le point a peu été relevé.

On le voit, le « social » – en clair les mesures sociales qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies – n’est pas présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante – qu’il s’agisse des salaires ou des patrimoines.

La ligne du RN est claire : c’est celle d’une droite radicale, extrême ou « forte », comme on voudra, que l’on nomme plus adéquatement en philosophie politique en parlant de conservatisme. Le « social », s’il est clairement un sujet de campagne pour Marine Le Pen, ne se traduit pas dans les faits par des mesures concrètes qui pourraient améliorer les choses.

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Par  Fabrice Flipo, Professeur en philosophie sociale et politique, épistémologie et histoire des sciences et techniques, Institut Mines-Télécom Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Avec Marine Le Pen , Le risque de la dette

Avec Marine Le Pen , Le risque de la dette

 

En prétendant « rendre l’argent aux Français », la candidate du RN va surtout les endetter davantage, réduisant d’autant les marges de manœuvre de la France, à un moment où les besoins d’investissements n’ont jamais été aussi importants, estime dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

 

Un article intéressant de l’éditorialiste du Monde sur les risques de la dette si Marine Le Pen l’emporte. Le seul problème c’est que le risque ,même  moindre, existe aussi avec Macron. Schématiquement le programme de Le Pen entraîne une dépense supplémentaire de 100 milliards par an pour 50 milliards pour Macron. Et des dépenses supplémentaires de l’un comme de l’autre non financées ( sauf par d’illusoires économies de l’État)

 

Chronique.

 

Il y a un an, Marine Le Pen clamait dans une tribune publiée dans le quotidien L’Opinion qu’« une bonne gestion de la dette publique est au cœur de notre souveraineté ». La candidate du Rassemblement national était au début de l’opération de crédibilisation de son projet présidentiel, après les lacunes abyssales dont elle avait fait preuve lors du débat de second tour en 2017 face à Emmanuel Macron.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen

Le texte se voulait rassurant. « Une dette doit être remboursée », affirmait-elle, tout en prétendant se situer « dans la droite ligne de la théorie monétaire moderne postkeynésienne ». Fichtre ! Marine Le Pen, qui quatre ans auparavant balbutiait son projet de sortie de l’euro et confondait Alstom et SFR, voulait donner l’impression de connaître les arcanes de la Banque centrale européenne et de maîtriser les politiques permettant de rendre la dette soutenable.

Treize mois plus tard, à la veille d’un nouveau débat face à Emmanuel Macron, la lecture attentive de son programme montre que le sérieux revendiqué dans cette tribune est déjà largement démenti par ses propositions. Qu’elle soit persuadée qu’une dette doit être remboursée, ce serait lui faire injure que de ne pas le croire : ses créanciers russes sont là pour le lui rappeler régulièrement. En revanche, concernant « l’équilibre budgétaire » promis par la candidate, on est très loin du compte. Une fois Marine Le Pen au pouvoir, notre souveraineté économique pourrait considérablement se dégrader.

Dépenses sous-évaluées, recettes surévaluées

Pour financer son programme, l’argent magique devra continuer à couler à flots dans des proportions bien plus importantes que sous Emmanuel Macron. L’ensemble des économistes qui se sont penchés sur son programme arrivent aux mêmes conclusions : les dépenses sont systématiquement sous-évaluées et les recettes éhontément surévaluées, rendant l’ensemble « pratiquement irréalisable en l’état », affirme l’Institut Montaigne.

« Le catastrophisme qui consiste à dire [que] si Emmanuel Macron n’est pas réélu, le soleil s’éteindra, la mer se retirera et nous subirons une invasion de grenouilles, cela ne fonctionne plus », répond Marine Le Pen. Laissons donc de côté les dix plaies d’Egypte pour nous concentrer sur les conséquences très concrètes qu’aurait l’élection de la candidate d’extrême droite.

Celle-ci prétend vouloir « rendre l’argent aux Français ». Elle va surtout les endetter davantage. Le fait de leur promettre sans vergogne ce qu’ils ont envie d’entendre va tout simplement se traduire par 4 points de PIB de déficit par an d’ici à 2027, soit une centaine de milliards d’euros. Dans sa tribune de 2021, Marine Le Pen revendiquait « une approche pragmatique sur la dette ». Le terme d’« irresponsable » serait plus approprié.

Sondage Présidentielle 2022: Macron à 24/25 % suivi de Marine Le Pen à 17%

 Sondage Présidentielle 2022: Macron à 24/25 % suivi de  Marine Le Pen à 17%

D’après le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » cette semaine, Emmanuel Macron devance toujours largement ses adversaires dans les intentions de vote concernant le premier tour. Son score demeure stable et oscille entre 24 % et 25 %.

Marine Le Pen prend de l’avance sur Valérie Pécresse et Eric Zemmour. Créditée de 17 % des intentions de vote en fin de semaine, elle retrouve le niveau enregistré au début du mois.

Valérie Pécresse  rassemblerait aujourd’hui 14 % des suffrages (-2 points en 9 jours), soit son plus bas niveau depuis le début de l’année 2022. P

 

De son côté, Eric Zemmour bénéficie d’un soutien stable. Il perd 1 point en début de semaine dans les intentions de vote et se situe à égalité avec Valérie Pécresse (14 %).

A gauche, la progression de Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote se confirme. En cette fin de semaine, 12 % des Français qui choisissent un candidat lui accorderaient leur voix : il s’agit de son meilleur score depuis le début du baromètre.

Les autres candidats de gauche ne constituent pas pour l’heure des concurrents inquiétants pour le candidat de La France insoumise, le seul à disposer d’un score à deux chiffres dans cet espace électoral. Yannick Jadot et Fabien Roussel, dont la dynamique semble marquer le pas, plafonnent respectivement à 5 % et 4 % dans les intentions de vote cette semaine. Ils sont suivis par Christiane Taubira (3 %) et Anne Hidalgo (2 %).

Sondage présidentielle : Marine Le Pen et Éric Zemmour à égalité ?

Sondage présidentielle : Marine Le Pen et Éric Zemmour à égalité ?

 

Les sondages sont actuellement très contradictoires concernant la qualification au second tour. Beaucoup mettent Marine le Pen en tête des challengers de Macron, d’autres désignent Valérie Pécresse. Et récemment un sondage Ipsos-Sopra Steria pour le Parisien indiquerait que Marine Le Pen et Éric Seymour seraient à peu près à égalité avec 14 %.

 

Bref les sondages se contredisent nettement et une partie des différences pourrait s’expliquer par le fait que certains sondages commandés par des grands médias au service des intérêts financiers  veulent  pousser tel ou tel candidat. Soit pour favoriser au final Macron, cas le plus général, soit pour favoriser la sélection de Valérie Pécresse au second tour, soit pour nuire à Marine Le Pen  ou à Zemmour. Une combinaison des préoccupations complique encore les raisons de ces sondages très discutables.

La plus grande critique qu’on peut leur adresser c’est de confondre l’avis des Français un moment donné avec des intentions de vote qui ne sont nullement figés. Cela d’autant plus que le taux de participation pourrait être assez faible avec une abstention sans doute au moins 40 %.

Sans parler des problèmes méthodologiques relatifsaux échantillons de quelques centaines de personnes questionnées  à la hâte via Internet.

De ce point de vue les explications du sondage Ipsos paraissent assez vaseuses:

 

En un mois, Marine Le Pen a chuté de 3 points d’intention de vote. Le sondage Ipsos-Sopra Steria souligne également que seuls 55% de ceux qui ont voté pour elle au premier tour de la présidentielle en 2017 souhaitent recommencer, alors qu’ils étaient 62% lors du dernier sondage. De fait, toujours d’après le sondage, il semblerait l’essayiste puisse bénéficier du vote de près d’un tiers de l’électorat Le Pen en 2017 (32%).

D’autres sondages expliquent exactement le contraire en indiquant que Zemmour ne bénéficie plus de dynamique depuis quelques semaines et que Marine le Pen au contraire progresse.

2022 : « équation compliquée pour Marine Le Pen mais pas impossible ( Jean-Yves Camus)

2022 :  » équation compliquée pour Marine Le Pen mais pas impossible ( Jean-Yves Camus)

Jean-Yves Camus, co-directeur de l’Observatoire des radicalités politiques, estime que Marine Le Pen devra « convaincre les électeurs qui sont restés chez eux » à voter pour l’élection présidentielle.(Interview France Info)

 

 

franceinfo : Marine Le Pen dit qu’elle ne reviendra pas au Front national. Mais y-a-t-il une véritable évolution alors qu’elle aborde toujours les mêmes thèmes ?

Jean-Yves Camus : On ne change pas une formule qui gagne. Il y a plusieurs manières de formuler ces thèmes et c’est vrai qu’il y a des différences notables entre la façon qu’utilisait Jean-Marie Le Pen et celle que, dès 2011, Marine Le Pen a entendu mettre en œuvre au sein de sa formation. Par exemple, ce refus des provocations répétées qui avaient rendu impossible tout élargissement du Front national, même si aux élections législatives de 1986, Jean-Marie Le Pen avait réussi à faire venir un certain nombre de transfuges de la droite d’alors qui se sont éloignés très très vite avec, en 1987, sa fameuse déclaration comparant la Shoah à un détail de l’Histoire. Toujours est-il que Marine Le Pen a reparlé d’immigration, dans des termes extrêmement clairs en annonçant ce référendum dont elle entend faire la priorité des débuts de son quinquennat, en rappelant aussi que « nous ne mettrons jamais un genou à terre » – référence aux manifestations qui ont suivi le mouvement Black Lives Matter, y compris en France – c’est l’expression du refus de toute repentance. Marine Le Pen, en mettant le sujet de l’immigration en avant, essaie de le faire sans outrance, de façon à ne pas dresser contre elle autant de monde que son père avait contre lui.

Le Rassemblement national poursuit donc sa dédiabolisation. Comment qualifier ce parti aujourd’hui ?

Il y a une chose qui est intéressante, c’est cette charte que le RN a signé vendredi avec le parti de Viktor Orbán, Premier ministre hongrois, et celui au pouvoir en Pologne représenté par Jaroslaw Kaczynski. Tous les deux se réclament de la démocratie libérale. Ces partis acceptent le jeu de la démocratie, ils entendent bien arriver au pouvoir par les urnes, pas par une forme de révolution violente ni par la pression de la rue. Mais pour autant cette démocratie n’est pas la démocratie libérale traditionnelle. Les conceptions du peuple, de la Nation, des libertés publiques, diffèrent de celles qui sont en vigueur actuellement en Europe. Je crois qu’on doit réfléchir à l’utilisation du terme « extrême droite » parce qu’il renvoie inévitablement à ce qu’étaient ces partis il y a 30 ou 40 ans, à l’extrême droite traditionnelle avec évidemment en point d’orgue le fascisme et le national-socialisme. A l’époque de Jean-Marie Le Pen, beaucoup de gens parmi les opposants au FN n’hésitaient pas à dire que ce parti était fasciste, voire nazi, or, c’est évidemment une ligne qui est intenable aujourd’hui. Cela n’empêche que sur un certain nombre de points, que ce soit la question du droit du sol versus le droit du sang, la question de l’immigration, les questions sur la société multiculturelle, il y a des oppositions qui sont frontales entre l’immense majorité du spectre politique, de gauche comme de droite et le Rassemblement national. C’est une autre sorte de clivage.

Comment le RN va-t-il séduire un nouvel électorat pour la présidentielle, tout en conservant sa base traditionnelle ?

Il va d’abord falloir qu’il retrouve sa base traditionnelle parce que le taux d’abstention aux élections régionales et départementales a gravement affecté les résultats du parti qui se retrouve avec 130 conseillers régionaux en moins et moitié moins de conseillers départementaux, ce qui aura évidemment une incidence dans beaucoup de domaines y compris financiers. Donc il va falloir convaincre les électeurs qui sont restés chez eux que l’élection présidentielle, c’est autre chose, que c’est là que tout se joue. Est-ce que ça va marcher ? Ça dépendra de beaucoup de choses. D’abord, on ne sait absolument pas dans quelles conditions se tiendra la présidentielle de 2022 du point de vue de la pandémie. Aussi, il y a une question de remobilisation. Malgré tout, ces régionales – même si Marine Le Pen aujourd’hui a donné l’impression de passer par-dessus l’obstacle – donnent quand même un coup au moral. Et puis, il y aura la question de la concurrence. Eric Zemmour ou pas Eric Zemmour ? Et un candidat Les Républicains qui devra de toute façon se couvrir sur son flanc droit, surtout si c’est Xavier Bertrand, et qui reviendra sur le régalien, sur l’identité, et donc qui naturellement pourra peut-être garder un petit mieux les voix LR qu’on pouvait le prévoir il y a quelques semaines ou quelques mois. C’est une équation très compliquée pour Marine Le Pen mais pas complètement perdue.

2022 : la chance de Marine Le Pen , c’est Macron

2022 : la chance de Marine Le Pen , c’est Macron

 

 

Il se confirme de plus en plus que la meilleure chance de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2022, ce sera la présence de Macron. Un Macron détesté dans l’opinion publique depuis pratiquement mon arrivée pouvoir au motif notamment qu’il se comporte davantage en souverain qu’en président aussi en raison de ses échecs pratiquement sur tous les plans. Sur le terrain économique, dans l’espace social mais aussi concernant la crise sanitaire. En outre il n’a réussi à mettre en œuvre aucune véritable réforme structurelle significative hormis la réforme du statut des cheminots ( et encore pour les nouveaux ce qui reporte les effets pleins de la réforme à 20 ou 30 ans).

 

 

On observera que dans tous les domaines politique la présidente du rassemblement national se fait très discrète. C’est sûrement aussi son meilleur argument politique car elle n’a pas fait vraiment la preuve de ses compétences. Les erreurs répétées et les contradictions de Macron constituent son meilleur agent électoral. Évidemment la problématique de sa compétence posera à l’approche des élections. L’intéressé commence à y répondre en souhaitant un gouvernement de rassemblement national.

 

 À un an de la présidentielle française, le Financial Times s’est posé cette semaine la question des chances de victoire de Marine Le Pen. Interrogé par le quotidien britannique, l’ancien ministre de François Hollande et candidat malheureux à la primaire de la gauche de 2017, Arnaud Montebourg, pronostique en 2022 une victoire de la chef du Rassemblement national face à Emmanuel Macron« Détesté parce qu’il est arrogant », le chef de l’État et ses « politiques oligarchiques » ne constituent plus selon le socialiste un « rempart » contre Marine Le Pen mais au contraire « la mettront au pouvoir. » La candidate nationaliste a-t-elle véritablement plus de chances qu’il y a cinq ans de l’emporter ?

 

2022, Marine Le Pen va gagner (Montebourg)

2022, Marine Le Pen «va gagner» (Montebourg)

Dans une interview accordée au Financial Times, Arnaud Montebourg estime c’est Marine Le Pen qui «gagnera» l’élection présidentielle de 2022. «C’est la même chose que le phénomène Trump ou le Brexit», estime Arnaud Montebourg. Cela en raison du fait majeur que Macon est surtout détestée par l’opinion publique

 

Cette victoire de Marine Le Pen surviendra selon lui à cause du président de la République qui mène des politiques pour «l’oligarchie» tout en se posant comme «le rempart à l’extrême droite».

Cette intervention du chantre du «made in France» intervient alors qu’il s’était fait beaucoup moins présent dans les médias depuis plusieurs semaines. Selon Le Parisien, Arnaud Montebourg serait par ailleurs en train de s’atteler à la rédaction d’un petit manifeste sur le modèle d’«Indignez-vous !» de Stéphane Hessel, afin d’inciter les jeunes à s’intéresser à la politique.

2022: un gouvernement d« union nationale » annoncé par Marine Lepen

2022: un gouvernement d« union nationale » annoncé par Marine Lepen

 

Un possible gouvernement d’union nationale avec des responsables de droite mais aussi de gauche comme Montebourg, c’est la principale nouvelle annonce de Marine Le Pen qui parvient progressivement à banaliser l’image de son parti et la sienne propre. Une image beaucoup plus policée et plus tolérante aussi mais qui reste ferme sur le danger pour elle de l’immigration.

 

Marine Lepen interrogée sur BFM s’est faite surtout la championne des libertés au si bien contre le séparatisme que dans le cadre de la crise sanitaire. Notons aussi que le rassemblement national avait  ouvert le débat sur un projet très détaillé  de référendum concernant l’environnement.

 

Bref, progressivement le rassemblement national devient un peu un parti comme les autres d’autant plus qu’il ne conteste plus l’union européenne et encore moins l’euro. Il faut ajouter à cette image plus policée le phénomène assez fondamental d’obsolescence du front républicain qui jusque-là constituait  une sorte de plafond de verre pour le Front National. Mais le meilleur argument sans doute de marine Lepen est  sans doute l’échec assez retentissant de Macron dans le domaine économique tout autant que dans le domaine sanitaire. La principale dynamique du rassemblement national se nourrit des erreurs, des contradictions et de l’immobilisme de Macron.

«Marine Le Pen va gagner contre Macron », avertit Julien Bayou

«Marine Lepen va gagner contre Macron », avertit Julien Bayou

Le secrétaire national d’Europe écologie les Verts prévoient dans une interview au Point Que le phénomène de rejet de Macon sera plus fort que celui du rejet de Marine Le Pen et que cette dernière a toutes les chances de gagner leur des présidentielles de 2022. Dans les conditions actuelles effectivement, il est probable que la dynamique principale qui va peser pour l’élection présidentielle sera le rejet du plus détesté en tout cas le moins aimé. De ce point de vue,  Macon accumule les motifs de détestation non seulement du fait de ses contradictions mais aussi de sa position jupitérienne condescendante voire méprisante.

 

«Aujourd’hui, il n’y a que deux forces qui peuvent gagner contre [la présidente du RN] : la droite et nous, les écologistes». Alors que tous les sondages montrent que, si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, le duel de 2017 se rejouerait (alors même que, selon ces mêmes sondages, les Français ne veulent pas d’une telle répétition). Les sondages font apparaître que 70 % environ des Français ne souhaitent pas un nouveau duel macro Le Pen mais ils sentent aussi nombreux à penser qu’il se reproduira en 2022.

 

L’écologiste fonde également sa prédiction sur les récents sondages politiques : «Avec [Emmanuel Macron], l’écart avec Marine Le Pen s’est considérablement réduit à cause de lui. On est à 48 contre 52 % en moyenne. Si ça, ce n’est pas un signal d’alerte…» Julien Bayou fait référence ici à un sondage de Louis Harris Interactive publié fin janvier qui ne donnait en effet qu’une courte avance de 4 points à Emmanuel Macron – autrement dit, dans la marge d’erreur – en cas d’un nouveau duel présidentiel avec la candidate du RN. Des résultats tout à fait inédits pour Marine Le Pen, qui n’avait obtenu que 33,9% des voix à l’élection présidentielle de 2017, ce qui était déjà près de deux fois plus que son père, Jean-Marie Le Pen, à l’élection présidentielle de 2002 (17,8%). «Il suffirait que la majorité remette sur le tapis la réforme des retraites pour que Marine Le Pen redevienne favorite à l’élection présidentielle», prédit encore Julien Bayou, évoquant la retraite souhaitée par Emmanuel Macron mais repoussée sine die à cause du Covid, et qui pourrait devenir l’un des enjeux centraux de l’élection présidentielle de 2022.

 

Cette interview dans Le Point est publiée le même jour qu’une enquête de Libération titrée : «Le barrage mal barré». «Un nombre grandissant d’électeurs de gauche l’affirment : même au second tour, ils n’iront pas voter pour le chef de l’État, de plus en plus ancré à droite», avance le quotidien lui-même marqué à gauche, qui a reçu des «centaines de lettres» de ces électeurs qui ne veulent «plus faire barrage.

 

 

Dette : Marine Lepen refuse de l’annuler

Dette : Marine Lepen refuse de l’annuler

« Une dette doit être remboursée. Il y a là un aspect moral essentiel. A partir du moment où un Etat souverain fait appel à une source de financement extérieure, sa parole est d’airain. Il s’organise pour rembourser sa dette contre vents et marées » (tribune de Marine Lepen)

 

De question de spécialistes, la dette est devenue un sujet omniprésent dans les gazettes et autour des tables familiales. Quelques observations de bon sens me semblent pouvoir contribuer au débat.

En premier lieu, les bilans des banques centrales dans le monde ont quintuplé depuis la crise de 2008. La pandémie n’a fait qu’accentuer le mouvement. Les interventions de la Banque centrale européenne (BCE) se traduisent par des acquisitions de titres d’Etat et d’entreprises à son actif et par la constitution de réserves créées ex nihilo à son passif. Les titres sont achetés sur le marché secondaire, la BCE ne pouvant financer directement les Etats. Mais cela revient au même. Rien n’empêche pour la BCE de conserver ces titres de façon indéfinie, de les transformer en dettes perpétuelles, voire même de les compenser avec les réserves comptables (équivalant à une annulation de dettes). Nous sommes dans la droite ligne de la théorie monétaire moderne post-keynésienne.

Mais la réalité ne se laisse pas facilement appréhender quelle que soit la théorie économique. Encore faut-il qu’il y ait un consensus sur tel ou tel traitement de la dette, car la monnaie repose d’abord sur la confiance.

«L’importance d’une dette publique ne peut se juger que par rapport à la capacité d’une nation de la rembourser. La référence au PIB n’est pas le bon indicateur de la capacité de remboursement de la sphère publique»

Economie de fonds propres. ​En second lieu, le débat public se focalise sur des chiffres, tous plus effrayants les uns que les autres (« une dette de 120 % du PIB » soit 2 670 milliards d’euros, « le besoin de financement de la France s’élève à 282 milliards d’euros en 2021 »). Or, l’importance d’une dette publique ne peut se juger que par rapport à la capacité d’une nation de la rembourser. La référence au PIB n’est pas le bon indicateur de la capacité de remboursement de la sphère publique. Celle-là doit être appréciée par rapport aux marges de manœuvre permettant de couvrir le service de la dette : excédents budgétaires, réduction des dépenses publiques, augmentation des impôts et refinancement de la dette.

Les taux sont faibles aujourd’hui (0,593 % à 50 ans), voire négatifs sur les échéances courtes. L’Agence France Trésor « roule » la dette publique avec une belle technicité mais le risque d’une remontée des taux à terme, alourdissant significativement le service de la dette, ne doit pas être sous-estimé.

En troisième lieu, la dette d’une nation s’apprécie globalement, dettes publiques et dettes privées. Or, le gonflement des dettes privées en France est tout aussi préoccupant. En 2018, elle correspondait déjà à 265 % du PIB (155 % pour l’Allemagne). Même sur la dette privée, nous sommes en décalage avec l’Allemagne. Les 130 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE) accentuent le problème. J’ai déjà eu l’occasion de proposer des dispositifs permettant de renforcer massivement les fonds propres des entreprises. Le meilleur remède à la dette, ce sont les fonds propres. La France doit impérativement passer d’une économie de dettes à une économie de fonds propres.

En quatrième lieu, il y a une grande différence entre une dette détenue majoritairement par les investisseurs institutionnels non résidents (c’est le cas de la France) et une dette détenue majoritairement par des nationaux (c’est le cas du Japon, avec pourtant une dette publique de 240 % du PIB). Le degré d’indépendance du pays est en jeu. Nous irons dans le sens d’une plus forte détention de la dette publique française par les investisseurs français, particuliers ou institutionnels, tout en préservant la diversité souhaitable des investisseurs. La signature France sera préservée et confortée.

« Nous devons mettre la France sur un chemin de croissance. Ceci implique des investissements de long terme dans les infrastructures, les technologies, les secteurs de souveraineté industrielle, l’aménagement du territoire, la transition énergétique et environnementale »

Souveraineté. Mon approche sur la dette est pragmatique.

Oui, une dette doit être remboursée. Il y a là un aspect moral essentiel. A partir du moment où un Etat souverain fait appel à une source de financement extérieure, sa parole est d’airain. Il s’organise pour rembourser sa dette contre vents et marées. La Banqueroute des Deux Tiers de 1797 est un précédent révolutionnaire lointain qui n’a pas vocation à se renouveler dans notre France contemporaine. Qui paie ses dettes s’enrichit.

Oui, nous devons mettre la France sur un chemin de croissance. Ceci implique des investissements de long terme dans les infrastructures, les technologies clés, les secteurs de souveraineté industrielle, l’aménagement du territoire, la transition énergétique et environnementale. Leur financement sera vertueux, avec de la bonne dette et de vrais fonds propres. Le contraire d’une politique d’austérité mais avec une réelle maîtrise budgétaire dans la durée. Des investissements qui permettent des retombées économiques et sociales, des externalités positives, au bénéfice du bien commun mais aussi une lutte déterminée contre toutes les sortes de fraudes qui nuisent aux honnêtes citoyens.

Non, les générations futures n’auront pas à subir l’impéritie de quatre décennies de mauvaise gestion publique. C’est une question d’équité. C’est aussi une question de lutte contre les inégalités. Nous favoriserons en tout état de cause les solutions qui assureront le respect de notre pacte social.

Oui, enfin, l’approche budgétaire qui prévaut au sein de la sphère publique française doit profondément évoluer. J’aurai l’opportunité dans les mois qui viennent de développer les principes qui permettront de rendre compatible la dette publique française avec les ambitions de la nation et la nécessaire protection des Français. Cette approche est appelée à impliquer l’ensemble des acteurs institutionnels, économiques, monétaires et financiers, avec lesquels un chemin de croissance soutenable est à construire et à faire prospérer. Une bonne gestion de la dette publique est au cœur de notre souveraineté.

Marine Le Pen est présidente du Rassemblement national.

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