Marchés truqués Marseille : Guerrini paye pour les autres
Guerrini, ainsi que son frère qui ont longtemps régné sur Marseille vont payer pour des marchés truqués. Une sanction sans doute méritée au regard de l’enquête. Le problème c’est qu’il paye en réalité pour les autres ceux qui les ont précédés et accompagnés à droite comme à gauche
. Nombre d’activités à Marseille ont en effet fait l’objet de marchés très bricolés et attribués à des entreprises sur la promesse de retour financier pour financer notamment les campagnes.
S’il fallait engager des poursuites contre ses responsables se sont sans doute des dizaines et des dizaines de responsables politiques qui se retrouveraient accusés. Les Guerrini ont juste poussé le bouchon un peu loin.
Le sénateur Jean-Noël Guérini, ancien homme fort du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, a été condamné mercredi 30 mars en appel à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour le trucage de marchés publics au terme d’une enquête fleuve.
Son frère Alexandre, 65 ans, entrepreneur dans le secteur des déchets, surnommé «Monsieur frère», pour les avantages économiques qu’il savait tirer de l’influence politique de son aîné, a lui écopé de six ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. La cour d’appel, qui a également condamné Jean-Noël Guérini à une amende de 30.000 euros, a précisé que la peine de 18 mois de prison ferme devra être exécutée par le sénateur à son domicile sous bracelet électronique. Elle a en revanche indiqué qu’elle ne réclamait pas l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité. Le sénateur dont les avocats ont annoncé un pourvoi en cassation pourra donc continuer à siéger au palais du Luxembourg jusqu’à ce que ce que la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire ait statué sur son sort.
Originaire d’un petit ville corse, Jean-Noël Guérini totalise 55 années de vie politique durant lesquelles il fut notamment président du Conseil général, patron de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et baron influent du parti. Sa mise en examen dans ce dossier avait provoqué un séisme au PS au sein duquel plusieurs ténors avaient réclamé son exclusion. Il a finalement quitté en 2014 le parti de Jean Jaurès où il militait depuis 1967 et créé un nouveau mouvement, la Force du 13.