Marchés fianciers: Le coté obscur des bourses
Les bourses présentent de nombreux cotés obscurs qui participent de la manipulation des indices surtout dans une période où aucun élément positif de peut objectivement faire monter les cours. Par exemple, au cours des trois dernières années, les transactions qui passent par des systèmes d’échanges opaques ont augmenté de près de 50 %, selon le CFA Institute, l’association internationale des professionnels de l’investissement. Même si leurs volumes sont, par nature, difficiles à quantifier, ils représenteraient aujourd’hui près d’un tiers du total des échanges d’actions en Europe et aux Etats-Unis. Ces « Bourses de l’ombre » prennent aujourd’hui de multiples formes. Il y a d’abord les « dark pools » : ces plates-formes électroniques d’échanges permettent à leurs utilisateurs d’acheter et de vendre des blocs de titres sans que le reste du marché soit mis au courant des ordres au moment où ils sont exécutés. Les opérateurs traditionnels comme le London Stock Exchange, ou Nyse Euronextont chacun leur « dark pool », plusieurs banques en ont également développé. Il y a ensuite tous les systèmes d’internalisation des ordres hébergés par des courtiers -on en compte plus de 200 aux Etats-Unis. A l’avenir, les transactions boursières des particuliers pourraient enfin se déplacer en dehors des plates-formes traditionnelles. Nyse Euronext, la maison-mère des Bourses de Paris et de New York, va ainsi lancer l’année prochaine un programme d’appariement des ordres réservé aux petits investisseurs. C’est un changement majeur pour les marchés, qui préoccupe les régulateurs du monde entier, en Europe, aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie. « Le risque est désormais réel que les meilleures offres se fassent dans l’ombre, derrière le rideau, et qu’elles soient captées au profit de certains acteurs seulement, soulignait récemment Gérard Rameix, le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les anglo-saxons ont un terme pour cette pratique : cream skimming -en référence à l’opération de séparation de la crème et du lait. Si l’investisseur n’a pas accès au meilleur prix de vente ou d’achat il est normal qu’il n’ait qu’une confiance limitée dans les marchés ».