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Crédit marché immobilier : Les plus modestes sont défavorisés

Crédit marché immobilier : Les plus modestes  sont défavorisés

 

Le président du Crédit social des fonctionnaires (CSF), Jean-Marie Alexandre, tire la sonnette d’alarme, dans une tribune au « Monde », sur la manière dont est aujourd’hui calculé le taux d’usure, qui conduit à exclure de l’accès au logement les ménages les plus jeunes et les moins favorisés au lieu de les protéger.

 

La définition du taux d’usure est en train de se retourner contre les ménages, particulièrement les plus modestes. Les derniers chiffres publiés traduisent ainsi une diminution nette du nombre de prêts bancaires accordés pour des achats dans l’immobilier ancien pour le second trimestre 2022 : −23 %.

Aujourd’hui, c’est plus de la moitié des demandes de prêts immobiliers qui sont refusées. Les 30-35 ans et les projets d’achat de résidence principale sont les plus concernés. Nous arrivons à une situation particulière dramatique en province où les habitants locaux sont exclus du marché immobilier au profit de nouveaux arrivants achetant une résidence secondaire. Cette situation les conduit à devoir rester locataires ou à acheter beaucoup plus loin de leur lieu de travail, ce qui en période de hausse des frais de carburants, a un impact significatif sur leur budget mensuel.

L’accès au logement par les ménages modestes est paralysé depuis des mois. Des fonctionnaires, même de catégorie A, se voient refuser leur crédit immobilier du fait de dispositions qui se révèlent « meurtrières » en période de hausse des taux.

La raison ? Le taux d’usure. Fixé trimestriellement par la Banque de France, il s’agit du taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer quand ils accordent un crédit.

Le seuil de l’usure correspond au taux annuel effectif global (TAEG) maximal au-delà duquel une banque ne peut prêter de l’argent. Ce seuil a été fixé pour éviter que des taux d’intérêt trop élevés placent l’emprunteur dans une situation financière difficile. Le taux de l’usure a donc une fonction régulatrice et protectrice.

Le 1er juillet 2022, la Banque de France a annoncé les nouveaux taux d’usure : ils passent, pour les crédits immobiliers, à 2,60 % pour les prêts à taux fixe d’une durée de dix à vingt ans, et à 2,57 % pour les prêts à taux fixe d’une durée de vingt ans et plus.

Or, dans un marché haussier, ce taux d’usure, qui est calculé à chaque début de trimestre, évolue mécaniquement trop lentement et ne reflète plus la réalité du marché, avec une inflation estimée à 6 %. De ce fait, au lieu de jouer un rôle protecteur, il finit par exclure les potentiels emprunteurs de l’accès au crédit et à la finalisation de leur projet immobilier.

Du fait du calcul du taux d’usure, qui inclue donc taux d’intérêt, assurance de l’emprunteur et frais de dossier et de garantie, les familles modestes et moyennes se voient refuser en grand nombre leur crédit.

Energies- Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

Energies- Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

 

 

L’Allemagne envisage désormais de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales en activité dans le pays. De même pour le charbon: Berlin compte augmenter le recours à cette énergie fossile très polluante qui devait pourtant disparaître du pays en 2030.

L’Allemagne dépendait à plus de 50 % du gaz russe qui constitué l’axe stratégique de sa politique énergétique. Aujourd’hui ce gaz russe représente plus que 30 % et devrait tomber à 10 % voire à zéro. Du coup, l’Allemagne remet  complètement en cause le contenu de sa politique énergétique. En plus du gaz russe, l’Allemagne comptait sur les énergies alternatives qui constituent un véritable fiasco notamment les éoliennes. Forcé de trouver une solution - au-delà de demander aux ménages d’adopter des habitudes de sobriété énergétique en prenant, en prenant par exemple des douches plus courtes et plus froides (!), Olaf Scholz a justifié les réflexions en cours sur le sujet du nucléaire par le fait que le développement des énergies renouvelables, censées remplacer l’énergie nucléaire et le charbon, est plus lent que prévu. Et il est « très différent d’une région à l’autre en Allemagne », a-t-il dit, pointant du doigt l’énergie éolienne .  Du coup l’Allemagne développe surtout des centrales à charbon. Pire l’Allemagne à travers des propos de son chancelier n’exclut plus de recourir davantage au nucléaire !

En effet,’une des pistes actuellement envisagées par le gouvernement est de se tourner de nouveau vers le nucléaire. Une énergie que l’Allemagne avait pourtant décidé d’abandonner à la fin de l’année. Néanmoins, ce mercredi, le chancelier allemand a estimé que cela « peut faire sens » de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales nucléaires en activité en Allemagne même si elles « ne sont pertinentes que pour la production d’électricité et seulement pour une petite partie de celle-ci ».

La consommation de charbon était pourtant déjà en hausse avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et la flambée des prix qui s’en est suivie. L’Allemagne s’était davantage appuyée sur cette énergie fossile pour pallier la sortie du nucléaire et en attendant que les énergies renouvelables se développent suffisamment. En 2021, la production d’électricité à partir de charbon avait crû de près de 18%. De même, 28,9% de l’électricité injectée dans le réseau du pays provenait encore de centrales à charbon au premier trimestre 2021, « contre 13% en moyenne dans l’Union européenne », selon une note de l’Institut Jacques Delors sur le sujet. La demande de ce combustible a toutefois été divisée par trois depuis 1990 en Allemagne.

 

Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

Nucléaire, gaz russe, charbon : l’Allemagne fait marche arrière

 

 

L’Allemagne envisage désormais de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales en activité dans le pays. De même pour le charbon: Berlin compte augmenter le recours à cette énergie fossile très polluante qui devait pourtant disparaître du pays en 2030.

L’Allemagne dépendait à plus de 50 % du gaz russe qui constitué l’axe stratégique de sa politique énergétique. Aujourd’hui ce gaz russe représente plus que 30 % et devrait tomber à 10 % voire à zéro. Du coup, l’Allemagne remet  complètement en cause le contenu de sa politique énergétique. En plus du gaz russe, l’Allemagne comptait sur les énergies alternatives qui constituent un véritable fiasco notamment les éoliennes. Forcé de trouver une solution - au-delà de demander aux ménages d’adopter des habitudes de sobriété énergétique en prenant, en prenant par exemple des douches plus courtes et plus froides (!), Olaf Scholz a justifié les réflexions en cours sur le sujet du nucléaire par le fait que le développement des énergies renouvelables, censées remplacer l’énergie nucléaire et le charbon, est plus lent que prévu. Et il est « très différent d’une région à l’autre en Allemagne », a-t-il dit, pointant du doigt l’énergie éolienne .  Du coup l’Allemagne développe surtout des centrales à charbon. Pire l’Allemagne à travers des propos de son chancelier n’exclut plus de recourir davantage au nucléaire !

En effet,’une des pistes actuellement envisagées par le gouvernement est de se tourner de nouveau vers le nucléaire. Une énergie que l’Allemagne avait pourtant décidé d’abandonner à la fin de l’année. Néanmoins, ce mercredi, le chancelier allemand a estimé que cela « peut faire sens » de prolonger la durée d’exploitation des trois dernières centrales nucléaires en activité en Allemagne même si elles « ne sont pertinentes que pour la production d’électricité et seulement pour une petite partie de celle-ci ».

La consommation de charbon était pourtant déjà en hausse avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et la flambée des prix qui s’en est suivie. L’Allemagne s’était davantage appuyée sur cette énergie fossile pour pallier la sortie du nucléaire et en attendant que les énergies renouvelables se développent suffisamment. En 2021, la production d’électricité à partir de charbon avait crû de près de 18%. De même, 28,9% de l’électricité injectée dans le réseau du pays provenait encore de centrales à charbon au premier trimestre 2021, « contre 13% en moyenne dans l’Union européenne », selon une note de l’Institut Jacques Delors sur le sujet. La demande de ce combustible a toutefois été divisée par trois depuis 1990 en Allemagne.

 

Des taux d’intérêts qui vont plomber le marché du logement

Des taux d’intérêts qui vont plomber le marché du logement

 

L’activité et les prix sur les marchés des logements des principales économies développées ont continué à nettement progresser pendant la crise COVID. La remontée des taux d’intérêt et la baisse du pouvoir d’achat des ménages du fait de l’inflation pourrait rapidement infléchir la tendance. Par Clémentine Gallès, Cheffe Economiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking.( la Tribune)

 

Depuis la crise Covid, les prix de l’immobilier du logement ont significativement augmenté dans la plupart des économies développées.

Les prix ont ainsi progressé d’environ 30% aux Etats-Unis, 20% en Allemagne et de plus de 10% en France depuis la fin d’année 2019. Ces progressions ont renforcé une tendance haussière des prix enclenchée depuis déjà plusieurs années . La récente montée des prix des logements s’explique par différents facteurs. Tout d’abord, les politiques monétaires extrêmement accommodantes mises en place pendant la crise covid ont accentué la baisse des taux d’intérêt. Ensuite, l’épargne accumulée par les ménages pendant la pandémie a augmenté leur capacité d’achat. Enfin, les confinements et la banalisation du télétravail ont encouragé des départs vers des villes de seconde taille, créant un nouvel attrait pour ces marchés.

Pour les trimestres à venir, le mouvement enclenché de remontée des taux d’intérêt devrait infléchir cette tendance haussière des prix des logements.

Différents facteurs pèsent aujourd’hui sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Tout d’abord, les prix du logement sont aujourd’hui élevés et donc plus difficilement accessibles pour les ménages. Ensuite, l’inflation pèse globalement sur les revenus en termes réels et contraignent la capacité d’achat. Et enfin, le durcissement des politiques monétaires commence à avoir un effet sur les taux du crédit immobilier . Cette combinaison de facteurs indique que l’activité sur les marchés immobiliers devrait nettement se réduire et pourrait impliquer des contractions des prix des logements. En Europe, la contraction pourrait rester limitée par le fait que les ménages continuent de privilégier l’immobilier comme placement de leur épargne, dans un contexte de baisse marquée des marchés financiers depuis le début de l’année. Aux Etats-Unis, l’ajustement des prix des logements pourrait être plus prononcé compte tenu de la plus forte hausse des taux immobiliers.

A plus long terme, des facteurs de soutien des marchés du logement restent présents et impliquent que l’ajustement des prix devrait rester de courte durée. En effet différents pays, notamment la France et les Etats-Unis continuent d’afficher un déficit de l’offre immobilière face à une demande qui resterait soutenue par une démographie dynamique. Par ailleurs les évolutions des normes environnementales, particulièrement nécessaires pour les logements en matière d’efficacité énergétique, seront un facteur de soutien aux investissements immobiliers et donc aux prix des différents marchés – notamment par le biais du soutien des pouvoirs publics pour la transition énergétique.

 

Marché électricité : l’exemple de l’Australie

Marché électricité : l’exemple de l’Australie

 

L’autorité de régulation énergétique australienne a pris le contrôle des prix de l’électricité afin d’éviter un « black-out ». Thierry Kalfon, directeur des activités « renouvelables » d’Engie en Australie et en Asie du Sud-Est, explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi cet événement doit nourrir la réflexion sur la planification énergétique en France.

Anthony Albanese ne s’attendait certainement pas à cela. Lorsque, à l’issue des élections du 21 mai, le leader du Parti travailliste a pris les rênes du gouvernement fédéral australien, il s’était à l’évidence préparé à traiter en urgence plusieurs chantiers prioritaires : l’inquiétante accélération de l’inflation, la nécessaire revalorisation du salaire minimum, l’état calamiteux de la prise en charge des personnes âgées, une épidémie de Covid-19 encore meurtrière et, sur le plan international, au-delà du lointain conflit en Ukraine, l’affirmation de la puissance chinoise dans le « pré carré » australien des Etats insulaires du Pacifique.

Certes, tout cela a été d’emblée très présent. Mais l’événement le plus important de ce début de mandat a pris le jeune gouvernement par surprise.

Le mercredi 15 juin, à 14 h 05, l’Australian Energy Market Operator (AEMO), l’autorité de régulation énergétique, a suspendu le marché électrique australien pour la première fois de son histoire.

Afin de prévenir les risques majeurs de rupture d’approvisionnement électrique (ou black-out), le régulateur a pris le contrôle de tous les actifs de production et les contraint désormais à produire les volumes qu’il détermine, au moment qu’il décide, et aux prix qu’il fixe discrétionnairement. Les producteurs privés d’électricité australiens sont ainsi devenus les exécutants d’un système électrique centralisé à prix administrés. Par son ampleur et sa radicalité, cette mesure est inédite dans les économies électriques modernes.

Comment l’Australie, membre du G20, douzième économie la plus riche du monde, a-t-elle pu en arriver à une telle extrémité ?

Au 15 juin, environ 30 % des actifs de production électrique à partir de charbon faisaient l’objet d’arrêts programmés (pour maintenance), ou d’arrêts non programmés (pour défaillances techniques). A cette date, par exemple, la centrale à charbon géante de Yallourn, qui, à elle seule, produit 22 % de l’électricité de l’Etat de Victoria, fonctionnait à la moitié de ses capacités à cause de pannes imprévues. Mise en service il y a quarante-huit ans, cette centrale en fin de vie, comme toutes les autres centrales à charbon australiennes, souffre de problèmes opérationnels à répétition.

Les prix du gaz et du charbon qui alimentent les centrales électriques ont explosé, sous l’effet de la reprise économique postrestrictions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 et de la crise ukrainienne. Ces combustibles ont également été moins accessibles à cause de la concentration de la production nationale vers les marchés d’exportation (l’Australie, qui exporte 75 % de sa production nationale, est le quatrième exportateur mondial de gaz selon le site Tarifgaz.com). Les producteurs d’électricité ont répercuté le coût de leurs achats de combustibles sur leurs prix de vente dans les marchés de gros auprès desquels les fournisseurs d’électricité s’approvisionnent pour alimenter les consommateurs finaux. Afin d’enrayer la spirale incontrôlée des prix de détail, le gouvernement a plafonné ces prix de gros ; certains producteurs ont alors interrompu leur production plutôt que de la vendre à perte, entretenant un cercle vicieux de baisse de l’offre et d’augmentation des prix.

Electricité : Un marché faussé

Electricité : Un marché faussé

 

L’ingénieure et syndicaliste Anne Debrégeas s’insurge contre le recours au mensonge par les autorités européennes et les pouvoirs publics comme ultime moyen de défense du marché de l’électricité.

 

L’envolée des prix du marché de l’électricité semble ne jamais devoir s’arrêter, dépassant régulièrement les 300 euros par mégawattheure (€/MWh). Pour atténuer les effets sociaux et économiques délétères de ces hausses, l’Etat multiplie les mesures transitoires, aussi coûteuses qu’inefficaces sur le long terme, alors que les profits des grands énergéticiens explosent.

 

Ces prix de marché, essentiellement guidés par les cours mondiaux du gaz, sont sans rapport avec les coûts de production français (autour de 50 €/MWh) mais aussi européens, faisant dire à Bruno Le Maire en septembre : « Les marchés de l’électricité européens sont aberrants. » Il est indéniable que, sans les marchés, les factures continueraient à refléter les coûts du système électrique, qui n’ont évolué que de 5 % en deux ans.

Défendre l’indéfendable

Pourtant, leurs promoteurs persistent et signent : le marché ne serait pas responsable de la hausse des prix. Ils contestent même que la baisse des prix était un objectif initial de l’ouverture des marchés. Ces défenseurs du marché n’hésitent pas à user d’arguments manifestement faux pour défendre l’indéfendable. En voici quelques exemples.

  1. Confrontés à une envolée particulièrement spectaculaire des factures, l’Espagne et le Portugal ont obtenu une dérogation, justifiée, selon Mme van der Leyen, présidente de la Commission européenne, par « leur situation particulière », les deux pays ayant « des bouquets énergétiques composés en majorité d’énergies renouvelables et comptant très peu d’interconnexions avec le marché européen ». Pourtant, les prix de marché de l’Espagne et du Portugal ont été, ces derniers mois, plus bas et moins volatils que ceux de l’Allemagne ou de la France, pourtant bien interconnectée et moins pourvue en énergie solaire et éolienne : 220 €/MWh en Espagne depuis début 2022 (prix spot) contre 233 €/MWh en France, une situation comparable à 2021 (96 €/MWh en Espagne contre 109 en France) voir le lien . L’explication est donc incompatible avec les faits. En revanche, ces pays ont une autre spécificité, passée sous silence : les factures des consommateurs reflètent plus fidèlement ces prix de marché, conformément à une « tarification dynamique » poussée par la Commission européenne. C’est donc l’application zélée des règles européennes de marché qui a conduit aux difficultés particulières de l’Espagne, et non son bouquet énergétique ni le niveau de ses interconnexions.
  2. Selon la Commission de régulation de l’énergie, la création du marché européen de l’électricité n’a pas modifié les principes sous-jacents à la tarification de l’électricité. Pourtant, les tarifs recouvraient historiquement les coûts de production, ce qui n’est manifestement plus le cas !
  3. En France, « le prix marginal du nucléaire fait le prix de marché », d’après l’ex-directeur de RTE et artisan du marché André Merlin. Si c’était vrai, le prix de marché en France serait de l’ordre de 10 €/MWh, ce qui n’a jamais été le cas, même avant les déboires actuels de la filière nucléaire. Quelle que soit la part du nucléaire ou des renouvelables da

uno Le Mairens la production et même lorsque la France exporte son électricité, les prix de marché, déterminés par le coût marginal du parc européen, suivent essentiellement les prix de la production à gaz ou à charbon

Quelle régulation du marché européen de l’électricité ?

 

 

L’Europe connaît une crise énergétique qui s’est traduite notamment par une envolée des prix de l’électricité qui a obligé les gouvernements à prendre des mesures. Cela remet-il en cause la libéralisation du marché de l’électricité qui doit relever deux défis majeurs: la décarbonation accélérée et la guerre en Ukraine? Par Charles Cuvelliez et Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles ( dans la Tribune).

 

La libéralisation de l’électricité a-t-elle donc tout faux avec des prix qui augmentaient même avant la guerre en Ukraine, sans compter les craintes de pénurie qui s’annoncent (et qui pèsent pour beaucoup dans les prix qui montent). Alors qu’est-ce que la libéralisation et le couplage des marchés électriques nationaux ou les lois du marché ont apporté (de bien) ? La sûreté de l’approvisionnement, la complémentarité des moyens de production, quand il n’y a pas assez de vent ou de soleil dans un pays (pouvoir alors bénéficier de la capacité de production hydraulique ou du nucléaire des pays voisins), le tout à un prix acceptable puisque l’électricité grâce à ce couplage s’écoule, aux lois de la physique près, des régions où elle est la moins chère vers là où elle est la plus chère. La France bénéficie de cette sécurité malgré la mise à l’arrêt d’une grande partie de son parc nucléaire. La Belgique en a bénéficié quand plusieurs de ses réacteurs étaient aussi à l’arrêt pour examiner les conséquences des défauts de cuve.  Aujourd’hui, deux défis de plus se posent à la libéralisation des marchés qui ne les avait pas prévus : la décarbonation accélérée et la guerre en Ukraine.

La décarbonation mettra plus de sources d’énergie renouvelables et intermittentes dans le marché. Il y aura des acteurs qui sortiront de ce marché parce qu’ils ne peuvent produire de l’électricité à bas carbone tandis que d’autres, actifs dans le renouvelable, vont y entrer. La demande en électricité va aussi changer de profil au fur et à mesure de l’électrification de l’économie pour la décarboner. Des évènements extrêmes comme on le connait aujourd’hui (géopolitique) et connaitra demain (crise économique, épisodes de grand froid, rupture d’approvisionnement) s’inviteront aussi dans l’équation dont le résultat final est une volatilité qui est là pour rester. Que faire pour l’atténuer, la compenser ? Par des sources d’énergie flexibles nouvelles à l’échelle de la seconde, de la journée, de l’année, via du stockage, via d’autres sources d’énergie (batteries, turbines, des stations de pompage hydraulique, des technologies qui renforcent le réseau électrique, meilleur guidage de la demande en électricité). La volatilité des prix actuelle envoie en tout cas aujourd’hui un signal clair d’investissement pour plus de ressources flexibles. Soyons patient. Il ne faudrait pas, dit l’ACER, dans son évaluation de l’efficacité du marché européen de l’électricité, qu’un interventionnisme peut-être nécessaire aujourd’hui mais mal ciblé mette à mal ces signaux.

A court terme, pour éviter que plus d’acteurs encore ne sortent du marché de gros (comme du marché de détail d’ailleurs), ces derniers doivent se prémunir contre cette volatilité qui fera désormais partie de leur modèle d’affaire. C’est déjà le cas via des contrats bilatéraux long terme en dehors des marchés de trading. Mais ces contrats à terme présentent un risque crédit qui exige en retour que ces acteurs apportent des garanties financières (des collatéraux) qui ne sont pas accessibles à tous (tout comme tout le monde n’a pas un bon risque crédit). Les contrats long terme ne sont pas la panacée et n’annihilent pas non plus la volatilité. Dans cette veine, il y a les PPA (Power Purchase Agreements), des achats à long terme d’électricité verte (sur 5 à 20 ans) qui, à cause du risque crédit qu’ils impliquent ne sont offerts qu’à des grands acteurs. Il faut trouver un moyen de les rendre abordables à de plus petits acteurs, jusqu’aux groupements de consommateurs.

Pour plus de décarbonation, faut-il plus d’énergie renouvelable ou faut-il mieux la déployer ? On a surtout favorisé jusqu’ici, dit l’ACER, les capacités de production au point de subventionner les opérateurs ou de leur garantir un revenu mais si, ensuite, on taxe les revenus excessifs des opérateurs, en renouvelable ou pas, c’est reprendre ce qu’on a donné. Il serait plus efficace, dit l’ACER, de se tourner vers des schémas de rémunération orientés sur la mise à disposition de capacité de production plutôt que rémunérer ce qui est produit. D’office, des projets d’investissement iront là où ils sont le plus utiles, là où on manque justement de capacité de production. Les bourses d’électricité devraient aussi prévoir, dit l’ACER, des contrats à long terme à plus de trois ans (uniquement possible en bilatéral), de façon à élargir les moyens de se prémunir contre la volatilité du marché.

Les autres barrières

Il y a aussi, dans les marchés de gros, des barrières à l’entrée qui rendent le marché électrique aujourd’hui inefficace sans que le marché lui-même ne soit en cause : il faut encore améliorer les réseaux électriques, pour y connecter sans souci, des capacités de production renouvelable et des sources d’énergie flexibles à travers des zones géographiques étendues. Il faut mieux développer les instruments pour se prémunir contre les hausses de prix. Des organismes publics pourraient utiliser des instruments financiers pour se protéger contre la volatilité des prix au nom des clients, ce qui remplacerait à la fois le tarif social et le blocage des prix sans en avoir le côté intrusif. Et s’il faut vraiment un blocage des prix, qu’on songe à compenser les producteurs dont le coût de production dépasse le prix imposé.

Que faire dans l’immédiat ?

Ces mesures sont des améliorations structurelles du marché libéralisé tel qu’on le connait, dit l’ACER mais que faire là, maintenant, tout de suite, avec la guerre en Ukraine ? L’ACER a examiné les mesures prises par les États membres et a établi une taxonomie entre les plus interventionnistes (taxer les revenus excessifs des opérateurs ou bloquer les prix) et les moins interventionnistes (support ciblé aux utilisateurs vulnérables). Les mesures les plus interventionnistes sont les plus susceptibles de perturber le marché et d’envoyer de mauvais signaux aux acteurs de marché et aux investisseurs. Ces mesures étant prises, de manière dispersée, pays par pays, comment les transferts d’électricité entre pays vont-ils se réaliser? L’électricité continuera-t-elle bien d’aller des zones où son prix est le moins cher vers celles où il est le plus cher (et diminuer ce dernier au final).

L’ACER distingue, dans sa taxonomie interventionniste, 5 mesures : soutien aux groupes de consommateurs le plus vulnérables avec des chèques énergie, la taxation des profits au-dessus d’un certain niveau et redistribution aux consommateurs, subventionner le coût du gaz consommé par les producteurs pour qu’ils limitent en retour le prix auquel ils proposent leur électricité au marché, bloquer le prix de l’électricité et alors, le pire, segmenter le marché et réguler l’électricité en fonction du marché ou de la technologie, avec des prix et des quotas par filière (nucléaire, gaz…) ? Ceci  aboutirait, dit l’ACER, à une fragmentation qui rendrait la concurrence inefficace avec moins d’acteurs par filière, moins d’équilibrage naturel entre sources de production, en fonction de leur abondance et de leur prix, pour assurer la sécurité d’approvisionnement.

La taxation des profits indus semble le plus juste mais est difficile à mettre en place dit l’ACER. Comment l’évaluer surtout au regard des contrats à long terme d’électricité déjà vendus à des prix plus faibles que ceux du trading ? On va donc taxer des producteurs sur un prix qu’ils n’ont pas pratiqué ? Les subsides, quant à eux, cacheraient les vrais problèmes en ne donnant pas les bons signaux comme la présence de sous-capacités. On ne s’en rendra compte que quand la pénurie se manifeste.

Jouer en amont sur le gaz

Ceci dit, la volatilité des marchés est essentiellement due aujourd’hui à la volatilité du gaz. N’est-ce pas là qu’il faut adresser le problème. On interviendrait ainsi non pas sur les marchés de l’électricité qu’on perturberait moins. Là aussi, des contrats à long terme sécuriseraient l’approvisionnement et rendraient les prix moins volatils. Cela permettrait aussi de sécuriser l’exportation, l’exploitation de nouveaux champs gaziers et la construction d’infrastructures grâce à cet engagement. Le stockage de gaz, bien développé en Europe, est un autre coussin pour la volatilité : on l’a vu avec la Pologne qui ne craint pas la rupture d’approvisionnement en gaz décrété par la Russie.

Plusieurs États membres ont activé le recours au fournisseur de dernier ressort du fait de la sortie du marché d’acteurs alternatifs qui ne pouvaient faire face à la volatilité des marchés. Cela a plutôt bien fonctionné. Aucun consommateur ne s’est retrouvé sur le carreau. Ce qui fonctionne moins bien, c’est l’information au client qui a signé des contrats qui lui ont mis le couteau sur la gorge. Et de citer le cas de contrats qui s’indexe sur les prix de marché J+1. L’ACER évoque l’idée d’une obligation similaire à MiFID pour les clients : c’est une régulation qui impose de n’offrir au client que des produits financiers qu’il est capable de comprendre. Certains contrats d’électricité mériteraient le même traitement. On pourrait même étendre les profils défensif, neutre et agressif pour définir le type de portefeuille boursier aux contrats d’électricité.

Enfin, l’ACER évoque tout ce qu’on peut atteindre en rendant dynamique la demande, qu’elle puisse mieux répondre aux signaux du marché. Las, la faible pénétration des compteurs intelligents rend cette piste encore lointaine mais le temps presse : quand toutes les voitures seront électriques, si tout le monde recharge sa voiture au même moment, il va y avoir un problème. S’il faut agir sur la demande, il faut se tourner vers les gros consommateurs industriels et mieux les rémunérer. Et n’oublions pas que l’économie doit s’électrifier pour se décarboner : la consommation d’un ménage passera de la sorte de 3.500 KWh à 16.000 KWh par an si les transports et le chauffage sont électrifiés. Oui, le temps presse.

Pour l’ACER, rien ne justifie de renverser la table du marché de gros de l’électricité mais on peut l’améliorer. Il ne faut pas avoir honte de l’admettre : l’impact financier de la décarbonation accélérée voulue par l’Europe (et c’est tant mieux) impose d’adapter sa copie.

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Pour en savoir plusACER’s Final Assessment of the EU Wholesale Electricity Market Design, April 2022

L’électricité et la régulation du marché européen

L’électricité et la régulation du marché européen 

 

L’Europe connaît une crise énergétique qui s’est traduit notamment par une envolée des prix de l’électricité qui a obligé les gouvernements à prendre des mesures. Cela remet-il en cause la libéralisation du marché de l’électricité qui doit relever deux défis majeurs: la décarbonation accélérée et la guerre en Ukraine? Par Charles Cuvelliez et Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles ( dans la Tribune).

 

La libéralisation de l’électricité a-t-elle donc tout faux avec des prix qui augmentaient même avant la guerre en Ukraine, sans compter les craintes de pénurie qui s’annoncent (et qui pèsent pour beaucoup dans les prix qui montent). Alors qu’est-ce que la libéralisation et le couplage des marchés électriques nationaux ou les lois du marché ont apporté (de bien) ? La sûreté de l’approvisionnement, la complémentarité des moyens de production, quand il n’y a pas assez de vent ou de soleil dans un pays (pouvoir alors bénéficier de la capacité de production hydraulique ou du nucléaire des pays voisins), le tout à un prix acceptable puisque l’électricité grâce à ce couplage s’écoule, aux lois de la physique près, des régions où elle est la moins chère vers là où elle est la plus chère. La France bénéficie de cette sécurité malgré la mise à l’arrêt d’une grande partie de son parc nucléaire. La Belgique en a bénéficié quand plusieurs de ses réacteurs étaient aussi à l’arrêt pour examiner les conséquences des défauts de cuve.  Aujourd’hui, deux défis de plus se posent à la libéralisation des marchés qui ne les avait pas prévus : la décarbonation accélérée et la guerre en Ukraine.

La décarbonation mettra plus de sources d’énergie renouvelables et intermittentes dans le marché. Il y aura des acteurs qui sortiront de ce marché parce qu’ils ne peuvent produire de l’électricité à bas carbone tandis que d’autres, actifs dans le renouvelable, vont y entrer. La demande en électricité va aussi changer de profil au fur et à mesure de l’électrification de l’économie pour la décarboner. Des évènements extrêmes comme on le connait aujourd’hui (géopolitique) et connaitra demain (crise économique, épisodes de grand froid, rupture d’approvisionnement) s’inviteront aussi dans l’équation dont le résultat final est une volatilité qui est là pour rester. Que faire pour l’atténuer, la compenser ? Par des sources d’énergie flexibles nouvelles à l’échelle de la seconde, de la journée, de l’année, via du stockage, via d’autres sources d’énergie (batteries, turbines, des stations de pompage hydraulique, des technologies qui renforcent le réseau électrique, meilleur guidage de la demande en électricité). La volatilité des prix actuelle envoie en tout cas aujourd’hui un signal clair d’investissement pour plus de ressources flexibles. Soyons patient. Il ne faudrait pas, dit l’ACER, dans son évaluation de l’efficacité du marché européen de l’électricité, qu’un interventionnisme peut-être nécessaire aujourd’hui mais mal ciblé mette à mal ces signaux.

A court terme, pour éviter que plus d’acteurs encore ne sortent du marché de gros (comme du marché de détail d’ailleurs), ces derniers doivent se prémunir contre cette volatilité qui fera désormais partie de leur modèle d’affaire. C’est déjà le cas via des contrats bilatéraux long terme en dehors des marchés de trading. Mais ces contrats à terme présentent un risque crédit qui exige en retour que ces acteurs apportent des garanties financières (des collatéraux) qui ne sont pas accessibles à tous (tout comme tout le monde n’a pas un bon risque crédit). Les contrats long terme ne sont pas la panacée et n’annihilent pas non plus la volatilité. Dans cette veine, il y a les PPA (Power Purchase Agreements), des achats à long terme d’électricité verte (sur 5 à 20 ans) qui, à cause du risque crédit qu’ils impliquent ne sont offerts qu’à des grands acteurs. Il faut trouver un moyen de les rendre abordables à de plus petits acteurs, jusqu’aux groupements de consommateurs.

Pour plus de décarbonation, faut-il plus d’énergie renouvelable ou faut-il mieux la déployer ? On a surtout favorisé jusqu’ici, dit l’ACER, les capacités de production au point de subventionner les opérateurs ou de leur garantir un revenu mais si, ensuite, on taxe les revenus excessifs des opérateurs, en renouvelable ou pas, c’est reprendre ce qu’on a donné. Il serait plus efficace, dit l’ACER, de se tourner vers des schémas de rémunération orientés sur la mise à disposition de capacité de production plutôt que rémunérer ce qui est produit. D’office, des projets d’investissement iront là où ils sont le plus utiles, là où on manque justement de capacité de production. Les bourses d’électricité devraient aussi prévoir, dit l’ACER, des contrats à long terme à plus de trois ans (uniquement possible en bilatéral), de façon à élargir les moyens de se prémunir contre la volatilité du marché.

Les autres barrières

Il y a aussi, dans les marchés de gros, des barrières à l’entrée qui rendent le marché électrique aujourd’hui inefficace sans que le marché lui-même ne soit en cause : il faut encore améliorer les réseaux électriques, pour y connecter sans souci, des capacités de production renouvelable et des sources d’énergie flexibles à travers des zones géographiques étendues. Il faut mieux développer les instruments pour se prémunir contre les hausses de prix. Des organismes publics pourraient utiliser des instruments financiers pour se protéger contre la volatilité des prix au nom des clients, ce qui remplacerait à la fois le tarif social et le blocage des prix sans en avoir le côté intrusif. Et s’il faut vraiment un blocage des prix, qu’on songe à compenser les producteurs dont le coût de production dépasse le prix imposé.

Que faire dans l’immédiat ?

Ces mesures sont des améliorations structurelles du marché libéralisé tel qu’on le connait, dit l’ACER mais que faire là, maintenant, tout de suite, avec la guerre en Ukraine ? L’ACER a examiné les mesures prises par les États membres et a établi une taxonomie entre les plus interventionnistes (taxer les revenus excessifs des opérateurs ou bloquer les prix) et les moins interventionnistes (support ciblé aux utilisateurs vulnérables). Les mesures les plus interventionnistes sont les plus susceptibles de perturber le marché et d’envoyer de mauvais signaux aux acteurs de marché et aux investisseurs. Ces mesures étant prises, de manière dispersée, pays par pays, comment les transferts d’électricité entre pays vont-ils se réaliser? L’électricité continuera-t-elle bien d’aller des zones où son prix est le moins cher vers celles où il est le plus cher (et diminuer ce dernier au final).

L’ACER distingue, dans sa taxonomie interventionniste, 5 mesures : soutien aux groupes de consommateurs le plus vulnérables avec des chèques énergie, la taxation des profits au-dessus d’un certain niveau et redistribution aux consommateurs, subventionner le coût du gaz consommé par les producteurs pour qu’ils limitent en retour le prix auquel ils proposent leur électricité au marché, bloquer le prix de l’électricité et alors, le pire, segmenter le marché et réguler l’électricité en fonction du marché ou de la technologie, avec des prix et des quotas par filière (nucléaire, gaz…) ? Ceci  aboutirait, dit l’ACER, à une fragmentation qui rendrait la concurrence inefficace avec moins d’acteurs par filière, moins d’équilibrage naturel entre sources de production, en fonction de leur abondance et de leur prix, pour assurer la sécurité d’approvisionnement.

La taxation des profits indus semble le plus juste mais est difficile à mettre en place dit l’ACER. Comment l’évaluer surtout au regard des contrats à long terme d’électricité déjà vendus à des prix plus faibles que ceux du trading ? On va donc taxer des producteurs sur un prix qu’ils n’ont pas pratiqué ? Les subsides, quant à eux, cacheraient les vrais problèmes en ne donnant pas les bons signaux comme la présence de sous-capacités. On ne s’en rendra compte que quand la pénurie se manifeste.

Jouer en amont sur le gaz

Ceci dit, la volatilité des marchés est essentiellement due aujourd’hui à la volatilité du gaz. N’est-ce pas là qu’il faut adresser le problème. On interviendrait ainsi non pas sur les marchés de l’électricité qu’on perturberait moins. Là aussi, des contrats à long terme sécuriseraient l’approvisionnement et rendraient les prix moins volatils. Cela permettrait aussi de sécuriser l’exportation, l’exploitation de nouveaux champs gaziers et la construction d’infrastructures grâce à cet engagement. Le stockage de gaz, bien développé en Europe, est un autre coussin pour la volatilité : on l’a vu avec la Pologne qui ne craint pas la rupture d’approvisionnement en gaz décrété par la Russie.

Plusieurs États membres ont activé le recours au fournisseur de dernier ressort du fait de la sortie du marché d’acteurs alternatifs qui ne pouvaient faire face à la volatilité des marchés. Cela a plutôt bien fonctionné. Aucun consommateur ne s’est retrouvé sur le carreau. Ce qui fonctionne moins bien, c’est l’information au client qui a signé des contrats qui lui ont mis le couteau sur la gorge. Et de citer le cas de contrats qui s’indexe sur les prix de marché J+1. L’ACER évoque l’idée d’une obligation similaire à MiFID pour les clients : c’est une régulation qui impose de n’offrir au client que des produits financiers qu’il est capable de comprendre. Certains contrats d’électricité mériteraient le même traitement. On pourrait même étendre les profils défensif, neutre et agressif pour définir le type de portefeuille boursier aux contrats d’électricité.

Enfin, l’ACER évoque tout ce qu’on peut atteindre en rendant dynamique la demande, qu’elle puisse mieux répondre aux signaux du marché. Las, la faible pénétration des compteurs intelligents rend cette piste encore lointaine mais le temps presse : quand toutes les voitures seront électriques, si tout le monde recharge sa voiture au même moment, il va y avoir un problème. S’il faut agir sur la demande, il faut se tourner vers les gros consommateurs industriels et mieux les rémunérer. Et n’oublions pas que l’économie doit s’électrifier pour se décarboner : la consommation d’un ménage passera de la sorte de 3.500 KWh à 16.000 KWh par an si les transports et le chauffage sont électrifiés. Oui, le temps presse.

Pour l’ACER, rien ne justifie de renverser la table du marché de gros de l’électricité mais on peut l’améliorer. Il ne faut pas avoir honte de l’admettre : l’impact financier de la décarbonation accélérée voulue par l’Europe (et c’est tant mieux) impose d’adapter sa copie.

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Pour en savoir plusACER’s Final Assessment of the EU Wholesale Electricity Market Design, April 2022

Le marché d’échange de quotas de pollution encore efficace !

Le marché d’échange de quotas de pollution encore efficace !

 

L’économiste Anna Créti défend, dans une tribune au « Monde », l’efficacité du marché européen d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, attestée par sa volatilité en cette période de crise du gaz russe.

 

Difficile à croire ce point de vue dans la mesure où précisément le prix des énergies atteint des sommets écrasant de fait l’intérêt de la taxation du carbone. Des prix qui n’ont pas modifié de façon structurelle voire conjoncturelle  les comportements donc les émissions nocives de carbone. NDLR

 

Tribune.

L’un des outils de la stratégie de protection de l’environnement de l’Union européenne (UE) est le système d’échange de quotas d’émission (SEQE). Créé en 2005, le SEQE s’applique à 11 000 installations dans des secteurs variés – électricité et chaleur, raffineries, acier, fer, ciment et chaux, verre, céramique, pâte à papier, aviation, aluminium, hydrogène, produits pétrochimiques – dans les vingt-sept pays de l’UE et les trois pays de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein et Islande). Il couvre environ 45 % des émissions de gaz à effet de serre (GES, soit dioxyde de carbone ou CO2, oxyde d’azote et perfluorocarbones) en Europe.

Le volume global des quotas (ou « permis ») en circulation est décidé par la Commission européenne : c’est le « cap », ou plafond d’émission.

Dans un premier temps, ce plafond a été fixé pour réduire les émissions polluantes de 20 % par rapport à leur volume de 1990. A partir de 2021, les permis en circulation sont réduits de 2,2 % par an, avec une diminution correspondante d’environ 55 millions de quotas, de façon à atteindre progressivement l’objectif de 40 % de baisse des émissions, toujours par rapport à 1990. Le cap est aujourd’hui de 1 571 583 007 quotas.

Dans la pratique, les entreprises ont besoin chaque année d’autant de permis d’émission qu’elles prévoient de rejeter de GES dans l’environnement. Les secteurs industriels obtiennent des quotas gratuitement, mais si ces quotas ne couvrent pas complètement leur pollution, ils doivent acheter des permis supplémentaires par le biais d’un système d’enchères.

Les énergéticiens, eux, ne reçoivent pas de quotas gratuits et ne peuvent donc obtenir de permis que par enchère. Ces permis sont fournis par les entreprises qui émettent moins que les quotas reçus, par exemple parce qu’elles ont investi dans l’efficacité énergétique et peuvent donc vendre les permis en excédent. Outre les entreprises, des traders spécialisés sont présents sur ce marché d’achat et de vente de quotas, ainsi traités comme des actifs financiers.

Le fonctionnement de ce marché de quotas reflète donc un principe simple : celui qui émet plus paie plus. Mais, comme tous les marchés, il connaît de fortes fluctuations.

La crise économique de 2008, couplée à une allocation antérieure de quotas trop généreuse, a eu pour conséquence de maintenir un prix très faible (entre 5 et 15 euros la tonne), ce qui a rendu le système très peu incitatif. Le SEQE a alors fait l’objet de plusieurs révisions, jusqu’à l’actuelle phase 4 (2021-2030), qui permettent de retirer les quotas excédentaires, notamment grâce à un mécanisme de stabilité qui adapte le « cap » aux transactions sur le marché.

Renforcer la défense économique de l’Europe face au marché mondial

Renforcer la défense économique de l’Europe face au marché mondial

Par  Alain di Crescenzo et Marie-Pierre Vedrenne*

« Pour être audible et crédible, l’Union européenne doit se doter rapidement d’un instrument visant à lutter contre les mesures coercitives pour empêcher les Etats tiers de faire pression sur nos économies et nos modèles de société » ( L’opinion)

 

 

 

Tensions géopolitiques, choc de la Covid-19, guerre en Ukraine, les facteurs de bouleversement se succèdent et confrontent nos entreprises à une instabilité de plus en plus croissante. L’autonomie stratégique devient, dans ce contexte incertain, la boussole de l’Union européenne. Il est temps que cette dernière se dote de tous les instruments de puissance afin de garantir avec efficacité des conditions d’une concurrence juste et loyale.

 

La Présidence française du Conseil de l’Union européenne, qui porte à son agenda l’ambition de souveraineté, appelle à retrouver les notions de solidarité, d’unité et de concurrence loyale, qui font partie des fondements de l’Union européenne. Les expériences récentes montrent, et c’est un élément positif à souligner, que ces principes restent fédérateurs en temps de crise et que l’identité européenne peut encore s’affirmer. La conviction des PME françaises, réaffirmée par une étude que CCI France vient de réaliser, est que seule une réponse européenne unie et forte permettra des avancées majeures.

Entre le « Buy American Act », la quasi-impossibilité d’accéder aux marchés publics des pays émergents ou le « Buy Chinese », nos grands concurrents réservent la commande publique à leurs entreprises nationales. Levier incontestable et incontournable de croissance, la commande publique représente avec 2000 milliards d’euros par an près de 14% du PIB de l’Union européenne. En 2020, les entreprises des pays tiers ont bénéficié des marchés publics européens pour 50 milliards d’euros, sans contreparties pour les entreprises européennes. Il était temps de rétablir l’équilibre. Avec l’accord obtenu sur le nouvel instrument sur la réciprocité, une entreprise non européenne participant à un marché public dans l’UE pourra être exclue ou se voir appliquer une sanction jusqu’à 100% du montant du marché public si cette entreprise a pour origine un pays fermé aux entreprises européennes.

La coercition, une menace à contrer. Soyons très clairs sur l’état du monde, la coercition économique est désormais monnaie courante : que ce soit avec les sanctions extraterritoriales américaines ou les comportements unilatéraux et contraires au droit international de la Chine envers la Lituanie ou l’Australie, l’ère de la confrontation est engagée. Pour être audible et crédible, l’Union européenne doit se doter rapidement d’un instrument visant à lutter contre les mesures coercitives pour empêcher les Etats tiers de faire pression sur nos économies et nos modèles de société. Comment ? En renforçant les outils de l’Union pour lutter contre les abus etles pratiques visant à restreindre nos choix commerciaux stratégiques, donc nos libertés d’action au mépris du droit international le plus élémentaire. Soyons ambitieux, la proposition actuellement sur la table des négociations au niveau européen est intéressante. Les tentations d’affaiblissement de certains États européens par des pays tiers doivent être stoppées.

Les normes, un atout commercial stratégique. Un autre sujet de préoccupation à l’international pour les entreprises est celui du poids trop grand détenu par des intérêts économiques non européens dans la politique de normalisation communautaire. Il est fondamental de redonner aux entreprises européennes la main sur la production de nos propres références techniques, surtout que la nouvelle politique industrielle européenne se donne désormais pour but d’investir massivement dans les technologies clés : digital, transition énergétique, data ou encore cybersécurité. Sur ces sujets les récentes déclarations de Thierry Breton sont positives et vont dans le sens d’un renforcement d’une normalisation européenne plus « autonome », du moins sans risque de présence d’intérêt extra-européen dominant. Ces orientations doivent être suivies d’effet.

Les moyens, un renforcement du rôle du « procureur commercial ». Créée en juillet 2020, la fonction de « chief trade enforcement officer » vise d’une part à aider nos exportateurs à pleinement bénéficier des avantages de nos accords de commerce et d’autre part à renforcer l’application des engagements en matière de développement durable. Le Français Denis Redonnet, qui remplit cette fonction, doit se voir doter des moyens humains et des leviers législatifs indispensables pour remplir sa mission. L’Europe doit rendre plus efficace ses procédures d’ « enforcement », comme le font nos grands concurrents. Dans tout accord international, la mise en œuvre et le respect des engagements demeurent la clé, c’est une simple question d’équilibre et de confiance, et les opinions publiques y sont de plus en plus sensibles. C’est particulièrement vrai en matière environnementale : la réforme des chapitres du développement durable dans les accords commerciaux doit faire en sorte que toute violation grave des engagements environnementaux et sociaux puisse être sanctionnée, sauf à vider tous les accords de leur substance. Donc à fausser le jeu de la concurrence et aller à l’encontre des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique en accélérant les délocalisations et les fuites de CO2. C’est le même sujet pour le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, autre grande priorité de la Présidence française. Donnons-nous les moyens de faire respecter les équilibres dans nos accords internationaux, qu’ils soient juridiques ou de compensation financière aux frontières.

Aujourd’hui, la question pour l’Union européenne n’est pas le repli sur soi, loin de là. Il n’y aura pas d’autonomie stratégique sans ouverture. La nouvelle politique commerciale européenne doit réussir à créer les conditions d’une ouverture, tout en assurant le respect des équilibres nécessaires à un bon exercice du commerce mondial. Le défi est de pérenniser cette capacité nouvellement réaffirmée d’agir ensemble et de manière cohérente.

* Alain di Crescenzo est président de CCI France. Marie-Pierre Vedrenne est députée européenne, vice-présidente de la commission du Commerce International et membre de la Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen.

Pétrole et Russie: Suspendre le marché carbone européen idiot

Pétrole et Russie: Suspendre le marché carbone européen idiot

Face à l’impasse politique de la flambée des prix de l’énergie, Thierry Bros estime que l’Allemagne place l’Europe devant un risque systémique. La démonstration sans doute de ce marché carbone idiot qui ne fait que renchérir les prix du carburant et sans impact sur l’environnement. 

 

 

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, ne sont pas parvenus à trouver de consensus sur les différentes solutions évoquées à la flambée des prix de l’énergie. Ils sont seulement convenus de créer une plateforme pour des achats communs de gaz, qui fonctionnera sur la base du volontariat. La Commission européenne devrait faire des propositions concrètes en mai.

Thierry Bros est professeur à Sciences Po et spécialiste de la géopolitique de l’énergie.

Six mois après le début de la flambée des prix du gaz, les Européens ne parviennent toujours pas à s’entendre sur la réponse à y apporter. Comment l’expliquez-vous ?

Les discussions sont bloquées à cause d’une division entre pays du nord et du sud. D’un côté, des Etats comme l’Espagne et la France demandent des réformes, et de l’autre, les Pays-Bas, l’Autriche et surtout l’Allemagne freinent des quatre fers. Cette division est liée à la différence des mix énergétiques, assez carboné avec une forte dépendance au gaz en Allemagne et en Autriche notamment, et au contraire très décarbonés pour ce qui est de la France grâce au nucléaire et de l’Espagne ou du Portugal grâce aux énergies renouvelables. Partant, ces pays voudraient changer la règle dite du « merit order » du marché intégré européen de l’électricité, selon laquelle le prix du dernier électron fait le prix total, et qui revient donc à l’heure actuelle à aligner le prix de l’électricité sur celui du gaz voire du charbon. Ces pays payent l’incohérence de la politique énergétique de l’Allemagne, qui n’a pas fait les efforts de diversification qu’elle leur avait promis.

Marché du travail : tenir compte des démissions

Marché du travail : tenir compte des démissions

 

 

Les citoyens veulent bel et bien moins travailler depuis le début de la pandémie de Covid-19. Un phénomène que les chiffres officiels du chômage, notamment aux Etats-Unis, ne parviennent pas à quantifier, constate l’économiste Pauline Grosjean dans sa chronique au « Monde »

 

Chronique.

 

Si le phénomène de grande démission a bien été observé au États-Unis, l’Europe n’est pas non plus à l’abri. En France par exemple 4 à 500 000 personnes ont quitté leur ancien métier ( hôtellerie, tourisme, services etc) salariés pour créer des micros entreprises.
Après une forte contraction de l’emploi au plus fort de la pandémie, le taux de chômage aux Etats Unis a retrouvé son niveau (4 %) d’avant le Covid-19. En France, le taux de chômage est redescendu au troisième trimestre 2021 à 7,4 %, pratiquement du jamais-vu depuis 2008.

Au moment où les tensions inflationnistes s’accumulent du fait des problèmes sur la chaîne de production globale et des effets possibles de l’invasion russe en Ukraine sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, la tension du marché du travail pourrait laisser craindre une descente dans une spirale inflationniste. Celle-ci se forme quand les travailleurs sont en mesure d’obtenir des hausses de salaires pour compenser la hausse des prix, qui entraînent à leur tour une hausse des prix, etc.

Notre capacité à absorber les tensions inflationnistes dépendra donc beaucoup des tensions sur le marché du travail. Le taux de 7,4 % de chômeurs semble laisser une grande marge. Mais elle est sans doute largement surestimée.

 

Aux Etats-Unis, on observe, depuis quelques mois déjà, le phénomène dit  « de la grande démission ». Rien qu’en novembre 2021, quatre millions et demi de personnes ont démissionné aux Etats-Unis. Beaucoup de ces personnes ne quittent cependant pas la vie active, mais changent d’emploi pour profiter de meilleures conditions de salaire et de travail dans des secteurs qui repartent après la pandémie, comme la restauration. Si ces démissions se soldent par une réembauche, l’impact global sur le marché du travail sera neutre. La baisse relativement modeste de la participation au marché du travail (– 2,3 % entre 2020 et 2021) semble indiquer que cela serait le cas.

Cependant, une étude récente suggère que les statistiques officielles sous-estiment largement les tensions sur le marché du travail et que l’offre de travail a bel et bien chuté par rapport à la période prépandémie (« Has the Willingness to Work Fallen During the Covid Pandemic ? », Faberman, Mueller & Sahin, National Bureau of Economic Research).

L’enquête menée par les trois économistes américains est formelle : les gens veulent désormais moins travailler aux Etats-Unis. En moyenne, les heures de travail désirées ont chuté de 4,6 %, soit deux fois plus que la baisse de la participation au marché du travail. Cela est tout à fait unique dans le cadre d’une récession économique. Généralement, les récessions sont caractérisées par le fait que les travailleurs travaillent moins qu’ils ne le désirent. La récession due au Covid-19 a engendré un phénomène inverse.

Google écrase le marché de la pub

Google écrase le marché de la pub

 

Un papier des Echos souligne que Google écrase de plus en plus le marché de la pub avec en plus le soutien tacite des grands médias qui ont vendu ( Contre une rémunération infamante)  leur âme et leurs informations au champion de la tech mondiale. Désormais Google détient 25 % du marché mondial de la pub. Sur l’année 2021, le groupe a encaissé 258 milliards de dollars (+41 % en un an). En trois ans, le mastodonte a quasiment doublé ses recettes. Comment est-ce possible ? Ce n’est pas tant la diversification (dans le cloud, les smartphones Pixel…) qui porte ses fruits que l’activité historique du groupe qui continue de lui profiter à plein - à savoir la publicité.

Pour expliquer Son succès, le géant américain met en avant ses outils technologiques, notamment les algorithmes d’intelligence artificielle qui améliorent la pertinence des résultats de son moteur de recherche ou des publicités affichées. Mais ce n’est pas la seule raison.D’une part - et très paradoxalement -, la pression croissante du public et des régulateurs pour respecter la vie privée des internautes renforce Google. Par exemple, lorsqu’ Apple a dynamité la publicité dans les applis iOS, en limitant la possibilité de pister les utilisateurs, les géants du secteur comme Facebook, Instagram ou Snap ont été cruellement handicapés. Google, très peu. Au contraire, il a même pu bénéficier d’un report des campagnes sur ses services, dont la précision du ciblage est restée intacte.

Il en va de même pour la disparition prochaine des cookies tiers, l’outil star des publicitaires pour collecter et croiser des données sur les utilisateurs de différents sites ou services. Ce changement radical effraie toute l’industrie… mais pas Google, qui dispose d’énormes quantités d’informations sur la quasi-totalité des internautes grâce à ses propres services, toujours plébiscités du public. C’est d’ailleurs pour cela que ses concurrents dénoncent avec force les solutions de substitution aux cookies, moins intrusives mais moins performantes, développées par le groupe pour son navigateur Chrome.Un navigateur qui le plus souvent impose de lire la pub avant de prendre connaissance de l’information recherchée

D’autre part, de nombreuses voix dénoncent la façon dont Google profite de sa position centrale dans l’écosystème publicitaire pour favoriser ses propres services. C’est d’ailleurs aujourd’hui la seule menace crédible pour le groupe. L’Autorité de la concurrence française a frappé les esprits l’été dernier en sanctionnant Google pour ses pratiques illégales dans l’intermédiation publicitaire. Ce pourrait être le début d’une série de déflagrations. La Commission européenne a lancé une enquête, plus large que celle menée en France. Et les Etats-Unis ont également plusieurs fronts judiciaires ouverts sur le sujet.

 

Thales et Airbus : 70 % du marché des satellites

Thales et Airbus : 70 % du marché des satellites

Sur un marché très concurrencé et très pointu ,71% de parts de marché ont été emportés par les sociétés Airbus et Thales. Cette performance commerciale souligne une nouvelle fois l’excellence de la technologie des deux constructeurs français soutenus par la France (CNES) et l’Europe (ESA). Notamment la technologie des satellites de télécoms entièrement électriques et aussi reconfigurables en orbite.

Au total, les commandes de satellites télécoms (marché ouvert et fermé) se sont élevées en 2021 à seulement 13 satellites de télécoms. Un marché estimé à un peu plus de 1,3 milliard d’euros. Loin des commandes des années 2014 et 2015 (plus de 20 satellites commandés) ou encore 2016 (plus de 15).

Par ailleurs, la  Commission européenne a annoncé mercredi avoir attribué deux contrats portant sur la conception des satellites Galileo de seconde génération à Airbus Defense and Space, une division du groupe aéronautique Airbus, et à Thales Alenia Space, coentreprise du groupe français d’électronique Thales et de l’industriel italien Leonardo.

Le montant total de ces deux contrats, de six satellites chacun, s’élève à 1,47 milliard d’euros, a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

« La Commission lance ainsi la deuxième génération de Galileo, le système européen de positionnement par satellite », a indiqué l’exécutif européen. La Commission européenne a précisé que la mise en orbite de ces premiers satellites de seconde génération était prévue pour la fin 2024.

Politique Les Français de plus en plus à droite ?

Politique Les Français de plus en plus à droite ?

 

Ce qui est évident, c’est que les Français votent de plus en plus pour la droite et l’extrême droite. De là à conclure que les français se situent idéologiquement à droite y a un pas à franchir. En effet ce qui explique d’abord le vote très majoritaire à droite c’est la défaillance complète des partis de gauche complètement éclatés dans un nombre de familles incalculables et qui ont tellement déçu depuis plus de 20 ans avec un discours très radical lors des campagnes électorales et une gestion finalement assez semblable aux partis qui les ont précédés.

C’est parce que la gauche est complètement discréditée en ce moment que la droite progresse. Pour preuve la majorité des Français n’adhère pas au libéralisme économique. C’est pourtant ce qui d’un point de vue idéologique caractérise une adhésion politique à la droite ( avec le libéralisme politique). La vérité sans doute c’est que les Français sont très partagés sur de nombreux sujets et qu’il est difficile de les identifier à travers une case politique bien précise.

Après une crise sanitaire et un quinquennat mené par un président de la République ayant fait ses gammes à gauche, les Français se positionnent de plus en plus à droite politiquement. C’est le constat que dresse une étude menée par OpinionWay pour le Cevipof, centre de recherches politiques rattaché à Sciences Po, réalisée entre le 23 décembre 2021 et le 10 janvier 2022 et dévoilée  dans le Figaro.

Ce « baromètre de la confiance politique », mené depuis 2009, établit qu’actuellement, 32% des Français se classent politiquement à droite, et 11% à l’extrême droite. De l’autre côté de l’échiquier politique, 17% se disent de gauche et 6% se placent à l’extrême gauche. Enfin, 14% s’estiment au centre, quand 20% ne se prononcent pas.

Des résultats, qui ramenés à ceux de 2017, viennent témoigner du basculement à droite d’une partie des Français. Il y a cinq ans, 26% d’entre eux se disaient de droite. Soit six points de moins qu’actuellement.

De même, la part de Français se situant à l’extrême droite a grimpé de quatre points sur la même période, passant de 7% en 2017 à 11% aujourd’hui. Le phénomène s’est accru ces derniers mois. Alors que la part se plaçant à l’extrême droite était retombée à 7% en février 2021, elle a connu une importante remontée en un an. Les résultats de l’étude sont toutefois contradictoires.

En effet, les résultats de l’enquête menée par OpinionWay pour le Cevipof témoignent d’un paradoxe. Bien qu’ils se positionnent plus à droite qu’il y a cinq ans, les Français sont en parallèle plus que jamais hostile au libéralisme économique.

73% d’entre eux pensent que « l’économie actuelle profite aux patrons aux dépens de ceux qui travaillent », et 57% jugent que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ».

De même, concernant les questions de société, 61% des Français estiment que « la procréation médicalement assistée (PMA) est une bonne chose pour les femmes seules ou homosexuelles ». Tout en étant 63% à juger qu’ »il y a trop d’immigrés en France ».

Difficile donc d’y voir clair, d’autant que 39% des sondés disent souhaiter voir à la tête du pays « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ou des élections », soit une dictature, et 27% une junte militaire.

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