Archive pour le Tag 'manifestants'

Manifs samedi des Insoumis pour un cessez-le-feu à Gaza : quelques milliers de manifestants seulement

Manifs samedi des Insoumis pour un cessez-le-feu à Gaza : quelques milliers de manifestants seulement

A
à l’initiative des Insoumis et de Mélenchon, une manifestation à Paris a réuni seulement quelques milliers de manifestants contre la guerre entre Israël et le Hamas. Une initiative des Insoumis appuyer par d’autres organisations gauchistes.

Une initiative qui évidemment peut se comprendre si elle ne met pas tout dans le même sac et reconnaît la responsabilité première du Hamas vis-à-vis des massacres commis en Israël. Des violences qui pour autant ne justifient pas d’autres violences contre des civils palestiniens.

Reste qu’une manifestation réduite à l’appel des Insoumis et de quelques gauchistes ne suffit pas à créer le soutien à la hauteur de l’enjeu. D’une certaine manière, l’isolement des Insoumis mêmes appuyé par quelques organisations gauchistes dessert la cause en montrant le faible soutien de la France.

Une manifestation bien sûr avec un objectif politique à savoir se distinguer de la grande marche contre l’antisémitisme de dimanche. Objectif encore raté et qui va contribuer au processus de suicide de Mélenchon.

A Paris, plusieurs milliers de manifestants « contre la guerre » entre Israël et le Hamas, à la veille de la grande marche contre l’antisémitisme.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 11 novembre à Paris, pour demander un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de plusieurs mouvements de gauche et de La France insoumise.

Des cortèges ont défilé à Rennes, à Nice et à Paris où une « marche contre la guerre » était organisée à l’appel d’un collectif d’ONG, de mouvements de gauche et de La France insoumise entre la place de la République et la place de la Nation.

Afrique Niger: Des manifestants manipulés

Afrique Niger: Des manifestants manipulés

La chercheuse Lova Rinel, spécialiste des relations entre la France et l’Afrique, analyse les raisons du putsch et les manifestations d’hostilité vis-à-vis de de la France dans le Figaro.

Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron s’en serait pris au patron de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), en plein conseil de Défense, lui reprochant de ne pas avoir vu venir le coup d’État au Niger. Cet événement était-il prévisible? Pourquoi?

Lova RINEL. – En réalité, d’après l’article du Canard Enchaîné, c’est qu’il y a une erreur sur le rôle de nos services de renseignements. le président Emmanuel Macron a raison de se mettre en colère car, dans les faits, le coup d’État n’a pas été renseigné. La Direction du renseignement militaire (DRM) a aussi son rôle car elle a pour mission la surveillance des forces armées, elle n’a pas averti la présidence de ce putsch. C’est un échec des renseignements français dans leur ensemble.

Néanmoins, compte tenu des informations qui remontent aujourd’hui, jeter la pierre sur les services semble aisé. La nature de ce putsch est différente des coups d’État politiques «habituels». Ce putsch n’est pas un putsch politique mais un putsch de «promotion».

Enfin, on peut s’interroger sur le dispositif militaire d’urgence par la France au Niger, d’autant que cette zone a été considérée comme depuis le coup d’État au Mali. Il est étonnant que l’État-major des armées n’ait rien prévu dans une telle situation.

Peut-on pour autant comparer la situation au Niger à celle du pays voisin le Mali, victime d’un coup d’État en 2021?

Non. Assimi Goita (NDLR, le président intérimaire du Mali) est davantage soutenu par le peuple et ce, même après deux ans au pouvoir; la junte reste populaire. Certes, il y a des mécontentements mais la junte reste légitime, ce qui n’est pas le cas du Général Tiani Abdouramane au Niger. Il est non seulement contesté au sein de l’armée nigérienne mais en plus, il n’est pas soutenu par le peuple. Le bilan du président Mohamed Bazoum. Son bilan est plutôt positif. Le pays n’a connu aucun jour de grève, les efforts pour la scolarisation ont été palpables et la sécurité du pays a été reconnue.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des « raisons personnelles », bien qu’elle prétend le contraire.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des «raisons personnelles», bien qu’elle prétende le contraire en invoquant des supposées «raisons coloniales».

Pour ces différentes raisons, le cas du Mali et celui du Niger ne se ressemblent pas. Les confondre est un objectif pour les putschistes du Niger afin de légitimer leur posture. Pour le Mali, où le mouvement panafricaniste anti-France est en marche, appuyer le général Tiani entre dans le cadre de la propagande du régime. Assimi Goita n’a d’ailleurs rien de commun avec le général Tiani, qui correspond davantage à ce que le régime malien actuel dénonce. Mais à ce stade, l’enjeu est ailleurs pour Assimi Goita, qui veut avant tout communiquer sur la détestation de la France. Il en va, pour lui, de sa crédibilité existentielle.

Après le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum, des centaines de partisans des militaires qui ont pris de force le pouvoir se sont rassemblés dans la capitale nigérienne, munie de pancartes anti-françaises et de drapeaux russes. Le sentiment anti-français s’est-il accéléré dans ce pays ces dernières années? A-t-on sous-estimé ces dernières années le soft power russe dans la région?

Ce qu’on a d’abord raté, c’est la crise économique liée au Covid sur le continent africain. Cela a été désastreux pour des populations qui se sont appauvries du jour au lendemain. La situation économique est le point central des contestations anti-France que nous voyons. Ensuite, les Africains qui ont connu dans leur histoire la colonisation ont des comptes à régler avec la France et cela n’a pas été fait. On assiste à un rejet de ce que l’on appelle la Françafrique, mais de manière plus populiste qu’intellectuelle. J’entends par là que le discours anti-français précède le discours panafricain, contrairement à la période des indépendances, marquée par un discours fort d’une union africaine qui avait pour corolaire le dégagisme de la puissance coloniale, en l’occurrence la France.

Les Français découvrent qu’une partie des Africains sont aussi comme eux: ils cèdent aux sirènes du populisme en pleine crise. Il serait faux de dire que tous les Français détestent les Africains et vice versa. Une partie de la population pense que la France est responsable de sa misère.

La France ne dépend pas du Niger, même pas sur l’uranium, il est le troisième fournisseur, que la France achète à un prix supérieur au marché, une faveur que l’on fait au Niger tout comme les prêts qu’on lui concède où la France perd de l’argent.

La France paye ses errances politiques depuis 60 ans, le conservatisme idéologique des administrateurs sur ces sujets et surtout l’éloignement de l’État français avec le terrain et les populations africaines. On assiste à la fin de la Françafrique, tant mieux, et rien n’aurait pu l’en empêcher, pas même Emmanuel Macron. C’est le sens de l’histoire. En n’intervenant pas au Niger, la France, la France pourrait améliorer par la suite sa relation avec le Niger. La rupture devait se faire, elle est douloureuse mais pas si handicapante, au contraire. Il fallait couper cette relation malsaine.

La France ne dépend pas du Niger, y compris en ce qui concerne l’uranium. Le Niger est le troisième fournisseur en uranium, que la France lui achète à un prix supérieur au marché. C’est une faveur que l’on fait à ce pays tout comme les prêts qu’on lui concède et qui font perdre de l’argent à la France. Ce n’est pas le cas des prêts accordés au Brésil par exemple. Enfin, il faut rappeler que la France via l’Agence française de développement (AFD) alloue environ 800 millions d’euros et l’aide internationale représente 55% du budget de l’État du Niger.

Ne surestime-t-on pas parfois l’influence de la Russie dans la région?

Pour la Russie c’est plus subtil, il y a depuis le 24 juin dernier une réelle dualité entre Wagner, d’Evguei Prigogine et la Russie de Vladimir Poutine. D’ailleurs, il faut noter que la Russie a condamné le putsch -on peut le comprendre compte tenu de ce qu’a lui-même vécu Vladimir Poutine- tandis que le patron de Wagner s’est exprimé pour soutenir les putschistes. Les drapeaux russes dans cette affaire nigérienne ont été distribués de façon totalement opportuniste, à la dernière minute, par les hommes de Wagner sur place. Il n’y a aucun lien avec le déroulé du coup d’État. Il convient d’être prudent et je suis totalement en désaccord avec l’analyse portée par quelques collègues qui affirment que c’est la résultante du groupe paramilitaire. Ce serait leur donner plus de force qu’ils n’en ont pas réellement et cela participe à leur propre promotion.

Pour autant, la Russie influe-t-elle de la même manière au Niger qu’au Mali ou ailleurs?

Non avant le coup d’État, la présence de Wagner au Niger avait été localisée comme étant «en repérage» certainement à la recherche du maillon faible pour une prochaine présence. Au Mali c’est totalement différent, les éléments de Wagner ne se cachent pas, au contraire et ils y sont comme chez eux. Il faut rappeler qu’avant le putsch, le président Bazoum était l’allié stratégique de la France. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que du côté de l’État, la Russie n’avait aucune prise. Néanmoins sur les réseaux sociaux et à la radio -via des messages de propagande- Wagner était en première ligne, contrairement au pouvoir russe.

Politique- Niger: Des manifestants manipulés

Politique- Niger: Des manifestants manipulés

La chercheuse Lova Rinel, spécialiste des relations entre la France et l’Afrique, analyse les raisons du putsch et les manifestations d’hostilité vis-à-vis de de la France dans le Figaro.

Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron s’en serait pris au patron de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), en plein conseil de Défense, lui reprochant de ne pas avoir vu venir le coup d’État au Niger. Cet événement était-il prévisible? Pourquoi?

Lova RINEL. – En réalité, d’après l’article du Canard Enchaîné, c’est qu’il y a une erreur sur le rôle de nos services de renseignements. le président Emmanuel Macron a raison de se mettre en colère car, dans les faits, le coup d’État n’a pas été renseigné. La Direction du renseignement militaire (DRM) a aussi son rôle car elle a pour mission la surveillance des forces armées, elle n’a pas averti la présidence de ce putsch. C’est un échec des renseignements français dans leur ensemble.

Néanmoins, compte tenu des informations qui remontent aujourd’hui, jeter la pierre sur les services semble aisé. La nature de ce putsch est différente des coups d’État politiques «habituels». Ce putsch n’est pas un putsch politique mais un putsch de «promotion».

Enfin, on peut s’interroger sur le dispositif militaire d’urgence par la France au Niger, d’autant que cette zone a été considérée comme depuis le coup d’État au Mali. Il est étonnant que l’État-major des armées n’ait rien prévu dans une telle situation.

Peut-on pour autant comparer la situation au Niger à celle du pays voisin le Mali, victime d’un coup d’État en 2021?

Non. Assimi Goita (NDLR, le président intérimaire du Mali) est davantage soutenu par le peuple et ce, même après deux ans au pouvoir; la junte reste populaire. Certes, il y a des mécontentements mais la junte reste légitime, ce qui n’est pas le cas du Général Tiani Abdouramane au Niger. Il est non seulement contesté au sein de l’armée nigérienne mais en plus, il n’est pas soutenu par le peuple. Le bilan du président Mohamed Bazoum. Son bilan est plutôt positif. Le pays n’a connu aucun jour de grève, les efforts pour la scolarisation ont été palpables et la sécurité du pays a été reconnue.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des « raisons personnelles », bien qu’elle prétend le contraire.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des «raisons personnelles», bien qu’elle prétende le contraire en invoquant des supposées «raisons coloniales».

Pour ces différentes raisons, le cas du Mali et celui du Niger ne se ressemblent pas. Les confondre est un objectif pour les putschistes du Niger afin de légitimer leur posture. Pour le Mali, où le mouvement panafricaniste anti-France est en marche, appuyer le général Tiani entre dans le cadre de la propagande du régime. Assimi Goita n’a d’ailleurs rien de commun avec le général Tiani, qui correspond davantage à ce que le régime malien actuel dénonce. Mais à ce stade, l’enjeu est ailleurs pour Assimi Goita, qui veut avant tout communiquer sur la détestation de la France. Il en va, pour lui, de sa crédibilité existentielle.

Après le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum, des centaines de partisans des militaires qui ont pris de force le pouvoir se sont rassemblés dans la capitale nigérienne, munie de pancartes anti-françaises et de drapeaux russes. Le sentiment anti-français s’est-il accéléré dans ce pays ces dernières années? A-t-on sous-estimé ces dernières années le soft power russe dans la région?

Ce qu’on a d’abord raté, c’est la crise économique liée au Covid sur le continent africain. Cela a été désastreux pour des populations qui se sont appauvries du jour au lendemain. La situation économique est le point central des contestations anti-France que nous voyons. Ensuite, les Africains qui ont connu dans leur histoire la colonisation ont des comptes à régler avec la France et cela n’a pas été fait. On assiste à un rejet de ce que l’on appelle la Françafrique, mais de manière plus populiste qu’intellectuelle. J’entends par là que le discours anti-français précède le discours panafricain, contrairement à la période des indépendances, marquée par un discours fort d’une union africaine qui avait pour corolaire le dégagisme de la puissance coloniale, en l’occurrence la France.

Les Français découvrent qu’une partie des Africains sont aussi comme eux: ils cèdent aux sirènes du populisme en pleine crise. Il serait faux de dire que tous les Français détestent les Africains et vice versa. Une partie de la population pense que la France est responsable de sa misère.

La France ne dépend pas du Niger, même pas sur l’uranium, il est le troisième fournisseur, que la France achète à un prix supérieur au marché, une faveur que l’on fait au Niger tout comme les prêts qu’on lui concède où la France perd de l’argent.

La France paye ses errances politiques depuis 60 ans, le conservatisme idéologique des administrateurs sur ces sujets et surtout l’éloignement de l’État français avec le terrain et les populations africaines. On assiste à la fin de la Françafrique, tant mieux, et rien n’aurait pu l’en empêcher, pas même Emmanuel Macron. C’est le sens de l’histoire. En n’intervenant pas au Niger, la France, la France pourrait améliorer par la suite sa relation avec le Niger. La rupture devait se faire, elle est douloureuse mais pas si handicapante, au contraire. Il fallait couper cette relation malsaine.

La France ne dépend pas du Niger, y compris en ce qui concerne l’uranium. Le Niger est le troisième fournisseur en uranium, que la France lui achète à un prix supérieur au marché. C’est une faveur que l’on fait à ce pays tout comme les prêts qu’on lui concède et qui font perdre de l’argent à la France. Ce n’est pas le cas des prêts accordés au Brésil par exemple. Enfin, il faut rappeler que la France via l’Agence française de développement (AFD) alloue environ 800 millions d’euros et l’aide internationale représente 55% du budget de l’État du Niger.

Ne surestime-t-on pas parfois l’influence de la Russie dans la région?

Pour la Russie c’est plus subtil, il y a depuis le 24 juin dernier une réelle dualité entre Wagner, d’Evguei Prigogine et la Russie de Vladimir Poutine. D’ailleurs, il faut noter que la Russie a condamné le putsch -on peut le comprendre compte tenu de ce qu’a lui-même vécu Vladimir Poutine- tandis que le patron de Wagner s’est exprimé pour soutenir les putschistes. Les drapeaux russes dans cette affaire nigérienne ont été distribués de façon totalement opportuniste, à la dernière minute, par les hommes de Wagner sur place. Il n’y a aucun lien avec le déroulé du coup d’État. Il convient d’être prudent et je suis totalement en désaccord avec l’analyse portée par quelques collègues qui affirment que c’est la résultante du groupe paramilitaire. Ce serait leur donner plus de force qu’ils n’en ont pas réellement et cela participe à leur propre promotion.

Pour autant, la Russie influe-t-elle de la même manière au Niger qu’au Mali ou ailleurs?

Non avant le coup d’État, la présence de Wagner au Niger avait été localisée comme étant «en repérage» certainement à la recherche du maillon faible pour une prochaine présence. Au Mali c’est totalement différent, les éléments de Wagner ne se cachent pas, au contraire et ils y sont comme chez eux. Il faut rappeler qu’avant le putsch, le président Bazoum était l’allié stratégique de la France. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que du côté de l’État, la Russie n’avait aucune prise. Néanmoins sur les réseaux sociaux et à la radio -via des messages de propagande- Wagner était en première ligne, contrairement au pouvoir russe.

Niger: Des manifestants manipulés par le populisme et l’ignorance

Niger: Des manifestants manipulés par le populisme et l’ignorance

La chercheuse Lova Rinel, spécialiste des relations entre la France et l’Afrique, analyse les raisons du putsch et les manifestations d’hostilité vis-à-vis de de la France dans le Figaro.

Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron s’en serait pris au patron de la Direction générale du renseignement extérieur (DGSE), en plein conseil de Défense, lui reprochant de ne pas avoir vu venir le coup d’État au Niger. Cet événement était-il prévisible? Pourquoi?

Lova RINEL. – En réalité, d’après l’article du Canard Enchaîné, c’est qu’il y a une erreur sur le rôle de nos services de renseignements. le président Emmanuel Macron a raison de se mettre en colère car, dans les faits, le coup d’État n’a pas été renseigné. La Direction du renseignement militaire (DRM) a aussi son rôle car elle a pour mission la surveillance des forces armées, elle n’a pas averti la présidence de ce putsch. C’est un échec des renseignements français dans leur ensemble.

Néanmoins, compte tenu des informations qui remontent aujourd’hui, jeter la pierre sur les services semble aisé. La nature de ce putsch est différente des coups d’État politiques «habituels». Ce putsch n’est pas un putsch politique mais un putsch de «promotion».

Enfin, on peut s’interroger sur le dispositif militaire d’urgence par la France au Niger, d’autant que cette zone a été considérée comme depuis le coup d’État au Mali. Il est étonnant que l’État-major des armées n’ait rien prévu dans une telle situation.

Peut-on pour autant comparer la situation au Niger à celle du pays voisin le Mali, victime d’un coup d’État en 2021?

Non. Assimi Goita (NDLR, le président intérimaire du Mali) est davantage soutenu par le peuple et ce, même après deux ans au pouvoir; la junte reste populaire. Certes, il y a des mécontentements mais la junte reste légitime, ce qui n’est pas le cas du Général Tiani Abdouramane au Niger. Il est non seulement contesté au sein de l’armée nigérienne mais en plus, il n’est pas soutenu par le peuple. Le bilan du président Mohamed Bazoum. Son bilan est plutôt positif. Le pays n’a connu aucun jour de grève, les efforts pour la scolarisation ont été palpables et la sécurité du pays a été reconnue.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des « raisons personnelles », bien qu’elle prétend le contraire.

Au Niger, la junte n’a pas fait un coup d’État par idéologie politique, mais pour des «raisons personnelles», bien qu’elle prétende le contraire en invoquant des supposées «raisons coloniales».

Pour ces différentes raisons, le cas du Mali et celui du Niger ne se ressemblent pas. Les confondre est un objectif pour les putschistes du Niger afin de légitimer leur posture. Pour le Mali, où le mouvement panafricaniste anti-France est en marche, appuyer le général Tiani entre dans le cadre de la propagande du régime. Assimi Goita n’a d’ailleurs rien de commun avec le général Tiani, qui correspond davantage à ce que le régime malien actuel dénonce. Mais à ce stade, l’enjeu est ailleurs pour Assimi Goita, qui veut avant tout communiquer sur la détestation de la France. Il en va, pour lui, de sa crédibilité existentielle.

Après le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum, des centaines de partisans des militaires qui ont pris de force le pouvoir se sont rassemblés dans la capitale nigérienne, munie de pancartes anti-françaises et de drapeaux russes. Le sentiment anti-français s’est-il accéléré dans ce pays ces dernières années? A-t-on sous-estimé ces dernières années le soft power russe dans la région?

Ce qu’on a d’abord raté, c’est la crise économique liée au Covid sur le continent africain. Cela a été désastreux pour des populations qui se sont appauvries du jour au lendemain. La situation économique est le point central des contestations anti-France que nous voyons. Ensuite, les Africains qui ont connu dans leur histoire la colonisation ont des comptes à régler avec la France et cela n’a pas été fait. On assiste à un rejet de ce que l’on appelle la Françafrique, mais de manière plus populiste qu’intellectuelle. J’entends par là que le discours anti-français précède le discours panafricain, contrairement à la période des indépendances, marquée par un discours fort d’une union africaine qui avait pour corolaire le dégagisme de la puissance coloniale, en l’occurrence la France.

Les Français découvrent qu’une partie des Africains sont aussi comme eux: ils cèdent aux sirènes du populisme en pleine crise. Il serait faux de dire que tous les Français détestent les Africains et vice versa. Une partie de la population pense que la France est responsable de sa misère.

La France ne dépend pas du Niger, même pas sur l’uranium, il est le troisième fournisseur, que la France achète à un prix supérieur au marché, une faveur que l’on fait au Niger tout comme les prêts qu’on lui concède où la France perd de l’argent.

La France paye ses errances politiques depuis 60 ans, le conservatisme idéologique des administrateurs sur ces sujets et surtout l’éloignement de l’État français avec le terrain et les populations africaines. On assiste à la fin de la Françafrique, tant mieux, et rien n’aurait pu l’en empêcher, pas même Emmanuel Macron. C’est le sens de l’histoire. En n’intervenant pas au Niger, la France, la France pourrait améliorer par la suite sa relation avec le Niger. La rupture devait se faire, elle est douloureuse mais pas si handicapante, au contraire. Il fallait couper cette relation malsaine.

La France ne dépend pas du Niger, y compris en ce qui concerne l’uranium. Le Niger est le troisième fournisseur en uranium, que la France lui achète à un prix supérieur au marché. C’est une faveur que l’on fait à ce pays tout comme les prêts qu’on lui concède et qui font perdre de l’argent à la France. Ce n’est pas le cas des prêts accordés au Brésil par exemple. Enfin, il faut rappeler que la France via l’Agence française de développement (AFD) alloue environ 800 millions d’euros et l’aide internationale représente 55% du budget de l’État du Niger.

Ne surestime-t-on pas parfois l’influence de la Russie dans la région?

Pour la Russie c’est plus subtil, il y a depuis le 24 juin dernier une réelle dualité entre Wagner, d’Evguei Prigogine et la Russie de Vladimir Poutine. D’ailleurs, il faut noter que la Russie a condamné le putsch -on peut le comprendre compte tenu de ce qu’a lui-même vécu Vladimir Poutine- tandis que le patron de Wagner s’est exprimé pour soutenir les putschistes. Les drapeaux russes dans cette affaire nigérienne ont été distribués de façon totalement opportuniste, à la dernière minute, par les hommes de Wagner sur place. Il n’y a aucun lien avec le déroulé du coup d’État. Il convient d’être prudent et je suis totalement en désaccord avec l’analyse portée par quelques collègues qui affirment que c’est la résultante du groupe paramilitaire. Ce serait leur donner plus de force qu’ils n’en ont pas réellement et cela participe à leur propre promotion.

Pour autant, la Russie influe-t-elle de la même manière au Niger qu’au Mali ou ailleurs?

Non avant le coup d’État, la présence de Wagner au Niger avait été localisée comme étant «en repérage» certainement à la recherche du maillon faible pour une prochaine présence. Au Mali c’est totalement différent, les éléments de Wagner ne se cachent pas, au contraire et ils y sont comme chez eux. Il faut rappeler qu’avant le putsch, le président Bazoum était l’allié stratégique de la France. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que du côté de l’État, la Russie n’avait aucune prise. Néanmoins sur les réseaux sociaux et à la radio -via des messages de propagande- Wagner était en première ligne, contrairement au pouvoir russe.

Arrestation de manifestants anti-monarchie: La police de Londres s’excuse

Arrestation de manifestants anti-monarchie: La police de Londres s’excuse

L’embarras de la police britannique mérite d’être pris en compte au moment où en France on s’interroge aussi sur une future loi pour contrôler et sanctionner les violences avec l’éventualité d’interdiction de manifester pour certains.

La police londonienne a indiqué lundi 8 mai au soir « regretter » que les six manifestants anti-monarchie arrêtés samedi en amont des célébrations du couronnement de Charles III n’aient pas pu manifester comme ils l’avaient prévu et a souligné qu’aucune poursuite ne serait engagée à leur encontre.

Tôt samedi matin, six membres du groupe anti-monarchie Republic, dont leur leader Graham Smith, ont été arrêtés dans le centre de Londres alors qu’ils se rendaient à Trafalagar Square pour manifester au passage du roi. La police avaient également saisi leurs pancartes. Ils ont été libérés tard samedi, plus de seize heures après leur arrestation, suscitant de vives critiques.
Dans un communiqué lundi soir, la police londonienne s’est justifiée en longueur en expliquant avoir arrêté six personnes « soupçonnées d’être équipées pour s’enchaîner ».

En vertu d’une loi entrée en vigueur mercredi, critiquée jusqu’à l’ONU, la police britannique peut arrêter des personnes en possession de matériel susceptible d’être utilisé pour s’enchainer sur la voie publique, une technique de protestation et de blocage régulièrement utilisée par les militants climatiques au Royaume-Uni.

La police londonienne ajoute toutefois dans son communiqué que « l’enquête n’a pas pu prouver l’intention d’utiliser [les objets saisis] pour s’enchainer et perturber la manifestation ».

1er-Mai : des drones pour surveiller les manifestants…..Bientôt des rafales et des satellites ?

1er-Mai : des drones pour surveiller les manifestants…..Bientôt des rafales et des satellites ?


Les préfets font actuellement une sorte de concours de la plus grande soumission au pouvoir. Ici ou là ,ils interdisent les manifestations en se fondant sur les lois antiterroristes. D’autres interdisent les porte-voix et même les casseroles. Au stade de France, le pouvoir a interdit sifflet et carton rouge. On envisage maintenant d’utiliser des drones pour surveiller les manifestants. À quand le recours à des rafales et à des satellites.

« Compte-tenu des dégradations, des heurts avec les forces de sécurité intérieure et des sabotages des caméras de vidéoprotection constatés lors de certaines récentes journées nationales d’actions intersyndicales, le préfet de la Gironde a décidé de renforcer la sécurisation du parcours pour garantir le meilleur déroulement possible de cette importante manifestation », justifie la préfecture de Gironde dans un communiqué. « La captation d’images est strictement encadrée et sécurisée et ne peut pas, par exemple, viser l’intérieur des domiciles », précise-t-elle.

Les policiers et les gendarmes sont autorisés, par la loi du 24 janvier 2022 relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure, à utiliser des drones avec caméras embarquées, notamment pour la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens et pour la sécurité des manifestations.

Politique : Pap Ndiaye coincé dans un train par des manifestants

Politique : Pap Ndiaye coincé dans un train par des manifestants

Après le président de la république, encore un représentant de l’exécutif malmené par les manifestants qui protestent à la fois contre la réforme des retraites mais aussi pour la revalorisation de leur salaire.Le ministre a été en effet momentanément bloqué dans son train alors que les forces de l’ordre étaient sur place pour bloquer les personnes présentes. Il a ensuite pu sortir, sous escorte policière en passant par une sortie éloignée de l’endroit où se trouvaient les manifestants.

Plus tôt dans la journée, des manifestants ont tenté de forcer l’un des portails de l’INSPE, à Lyon, où Pap Ndiaye devait se rendre.

« Ma visite à l’INSPE a été décalée, puisque les séquences ont été inversées », avait déclaré le ministre au micro de BFMTV. « J’ai commencé par le rectorat, et je vais enchaîner ensuite du côté de l’INSPE. Ce petit contre-temps, finalement, ne change rien sur le fond. »

Reste que les ministres réfléchiront désormais à deux fois avant d’aller faire leur petit tour de « com » en province !

Comment sont comptés les manifestants ?

Comment sont comptés les manifestants ?

Par Jean-François Royer, Statisticien, Société Française de Statistique (SFdS) dans the conversation

« La manifestation contre la réforme des retraites mardi 31 janvier a rassemblé 2,8 millions de personnes en France, d’après la CGT, qui a également évoqué 500 000 personnes dans le cortège parisien. La police a estimé à 1,2 million le nombre de manifestants dans le pays et 87 000 dans la capitale. Le cabinet indépendant Occurrence n’en a lui dénombré que 55 000 dans les rues de Paris », comme l’a rapporté « La Croix ».

Le conflit social de ce début 2023 donne lieu aux habituelles polémiques sur le comptage des manifestants. Les médias ont pris l’habitude de présenter deux chiffres très éloignés, en miroir, sans plus de commentaire : beaucoup semblent penser vaguement que « la vérité est entre les deux ». Est-il si difficile, dans un pays développé, au début du XXIe siècle, de déterminer approximativement combien de personnes ont participé à une manifestation déclarée, prévue et autorisée ?

Tout le monde ne se résigne pas à cette situation. En 2014, une commission d’étude sur le comptage des manifestants a été mise en place par le Préfet de police de Paris. Elle était constituée par Dominique Schnapper, ancienne membre du Conseil constitutionnel, Pierre Muller, ancien inspecteur général de l’Insee, et Pierre Gaxie, professeur de sciences politiques à Paris.

Ces trois personnalités ont remis leur rapport en avril 2015. Pour l’essentiel, ce rapport validait les méthodes de comptage de la préfecture de police. La presse nationale y a très largement fait écho à l’époque, et aucune voix ne s’est élevée pour contester cette conclusion. Libération a même titré « Et les meilleurs en comptage de manifestants sont… les policiers ». Une expérience menée par des journalistes de Mediapart avait d’ailleurs conclu dans le même sens quelques années auparavant.

Après ce rapport, on aurait pu espérer un changement. Il n’en a rien été, ni en 2016 (manifestations contre la loi Travail), ni en 2017 (rassemblements à l’occasion de l’élection présidentielle). De nouveau, un effort a été entrepris. Fin 2017, un collectif de 80 médias a mandaté un cabinet d’études spécialisé, Occurrence, pour réaliser des estimations du nombre de manifestants dans les cortèges, indépendamment du travail du ministère de l’Intérieur et des comptages des syndicats. Cinq ans après, cette tentative d’arbitrage a fait long feu : les syndicats et les partis de gauche récusent les estimations d’Occurrence, les jugeant trop proches de celles du ministère de l’Intérieur. Retour à la case départ.

Un collectif de 80 médias a mandaté un cabinet d’études spécialisé, Occurrence, pour réaliser des estimations du nombre de manifestants dans les cortèges.

Pourquoi cette impasse du comptage ?
S’agit-il d’un désaccord sur la définition de l’objet à mesurer ? On le sait, tout travail statistique sérieux suppose un effort de définition ; et l’objet « manifestation » n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Les défilés peuvent avoir plusieurs parcours ; certains manifestants peuvent n’en réaliser qu’une partie ou la manifestation peut s’étirer dans le temps.

Mais tout cela ne peut avoir qu’une influence limitée. Délimitée dans le temps et dans l’espace, caractérisée par une intention commune claire des participants, la manifestation classique est un « objet social » bien plus simple que beaucoup d’autres : bien plus simple, par exemple, que les démonstrations des « gilets jaunes » en 2018-2019. Pour définir une manifestation classique, un petit nombre de caractéristiques suffisent, et peuvent faire l’objet d’un accord rapide.

S’agit-il, alors, d’incertitudes dues aux méthodes de mesure ?

Un problème de méthode ?

Les méthodes de la préfecture de police de Paris n’ont rien de moderne : selon le rapport de la commission Schnapper, ce sont des fonctionnaires de police, placés en hauteur dans plusieurs locaux en bordure du parcours des cortèges, qui comptent « à vue », manuellement, les rangées qui défilent, pendant toute la durée de la manifestation. Ce travail est recommencé quelques jours après, en bureau, en visionnant des vidéos de l’évènement. Les différents comptages sont confrontés, et une estimation finale est produite et diffusée à la presse.

On connaît très peu les méthodes des syndicats : « nous n’avons pas pour habitude de communiquer sur nos méthodes de comptage » a déclaré par exemple un porte-parole de la CGT au Télégramme de Brest après la manifestation du 31 janvier, et ce syndicat a refusé d’être entendu par la commission Schnapper en 2014. D’autres sources au sein des syndicats affirment que des comptages sont réalisés à partir des moyens de transports – trains et bus – réservés pour amener les groupes de manifestants sur place. Les syndicats font aussi appel à des compteurs qui se placent à des points de passage précis du cortège. Chaque union départementale effectue un comptage et fait ensuite remonter les chiffres au siège national. Mais comment sont prises en compte les données sur les cars ? Comment sont éliminés les double-comptes ? Et surtout, comment un comptage « depuis le sol » peut-il s’appliquer à une foule nombreuse dans une avenue de Paris ?

La méthode de comptage la plus répandue est simple : se placer en bordure du parcours des cortèges et compter « à vue », manuellement, les rangées qui défilent, pendant toute la durée de la manifestation.

Quant au cabinet Occurrence, il a recours à des outils plus modernes de traitement des enregistrements vidéo des cortèges, impliquant un logiciel d’intelligence artificielle ; le principe reste de dénombrer les franchissements de lignes virtuelles dessinées sur le parcours du cortège.

Toutes les méthodes ont certainement leurs qualités et leurs défauts. Pour les apprécier, il faudrait les confronter en détail sur des cas précis, avec la collaboration de toutes les parties. Faute de quoi, on ne peut juger que d’après les résultats et noter que les résultats de l’administration et ceux des bureaux d’étude sont en général proches. Déjà relevée par la commission Schnapper, cette proximité a été confirmée lors de la mise en place de la convention entre le consortium de médias et Occurence en 2017. Le 16 novembre 2017 a eu lieu une manifestation « contre la politique libérale d’Emmanuel Macron ». Le cabinet Occurrence a alors dénombré 8 250 manifestants. Pour valider cette estimation, cette manifestation a été intégralement filmée par BFM TV puis comptée manuellement, manifestant par manifestant, par 4 équipes séparément : Occurrence, Europe 1, TF1 et Le Monde. Ces recomptages ont validé la méthode de comptage puisqu’ils étaient proches de celui d’Occurrence. Ce jour-là, la police avait dénombré 8 000 manifestants, alors que la CGT en annonçait 40 000.

Qu’il s’agisse des conventions de définition, ou des méthodes de dénombrement, rien n’indique qu’une divergence technique puisse expliquer des écarts aussi grands que ceux qui nous sont présentés. Alors, de quoi s’agit-il ?

Revenons aux conditions fondamentales de l’observation. Si l’on veut qu’une observation partagée puisse advenir, il faut que deux conditions soient remplies :

Il faut admettre l’existence d’une « vérité » indépendante de la volonté des acteurs ;

Il faut chercher à s’en approcher « de bonne foi » en mettant de côté toute considération politique ou militante.

Si ces deux conditions sont remplies, les techniciens de la statistique peuvent se mettre au travail ; et alors ils parviennent en général rapidement à se mettre d’accord, au moins sur les ordres de grandeur.

Quand on s’intéresse aux manifestations, ces deux conditions ne sont pas remplies. On ne peut évidemment pas garantir que la plus entière bonne foi règne du côté de l’administration et des bureaux d’études ; mais on doit exprimer des doutes sur celle des syndicats et des voix qui les soutiennent dans cette polémique. Ces derniers critiquent souvent les méthodes du camp opposé, en n’hésitant pas à discréditer les observateurs qui n’arrivent pas aux mêmes résultats qu’eux, en invoquant leurs appartenances politiques) ou idéologiques, réelles ou supposées mais ne communiquent pas les leurs d’une manière suffisamment détaillée pour en permettre la critique.

En statistique, la confiance se construit par la publicité des définitions et des méthodes, et par le travail en commun des techniciens. Tant que cela manquera dans le domaine du comptage des manifestants, les conflits de chiffres persisteront.

Manifestations en Russie contre la Guerre en Ukraine : 1 700 manifestants arrêtés

Manifestations en Russie contre la Guerre en Ukraine : 1 700 manifestants  arrêtés

Guerre en Ukraine mais aussi répression en leur Russie suite à des manifestations contre l’invasion décrétée par Poutine. Près de 1 700 personnes ont été arrêtées jeudi 24 février par la police russe à l’occasion de manifestations contre la guerre en Ukraine dans plusieurs villes du pays, selon l’ONG spécialisée OVD-Info. Selon cette organisation, des manifestants ont été interpellées dans 42 villes, dont plus de la moitié à Moscou, où l’AFP a assisté à des centaines d’arrestations sur la place Pouchkine, dans le centre.

 

Manif anti pass : Seulement 32.100 MANIFESTANTS

Manif anti pass  : Seulement 32.100 MANIFESTANTS

 

 

La nouvelle manif anti pass qualifiée de « convoi de la liberté » n’a réuni qu’environ 32.100 personnes en France samedi, dont près de 7600 à Paris, selon des données communiquées par le ministère de l’Intérieur. C’est sans doute moins le nombre qu’on retiendra de cette manifestation que sa grande confusion. Une confusion sur les motifs qui reprennent des revendications très disparates voire contradictoires. Une confusion des politiques qui les soutiennent et vont de l’extrême droite à l’extrême gauche. Une confusion enfin des modes d’action qui rappellent  la fin des gilets jaunes avec des participants très pacifistes mais aussi des provocateurs et des anarchistes.

Deux problèmes semblent cependant émerger de cette confusion d’une part une sensibilité de plus en plus grande vis-à-vis non pas du pass vaccinal mais du pouvoir d’achat et plus profondément une crise démocratique très profonde avec une perte de crédibilité du politique, des technocrates, des médias et même des vrais experts.

Manifs anti passe :De 237 000 manifestants le 7 août à 19 000 le 27 novembre !

 

Le ministère a recensé 155 actions sur tout le territoire, contre 158 actions et 23.000 manifestants samedi dernier. Selon le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie ses propres bilans avec un temps de retard, ils étaient environ 64.000 sur 201 rassemblements la semaine précédente. Dans la capitale, 3.510 manifestants ont défilé, selon la préfecture de police de Paris. La mobilisation, lancée mi-juillet, a connu en moyenne une baisse depuis le 7 août, date d’un pic de 237.000 manifestants, selon les chiffres des autorités.

Manifestation anti-! passe: nouvelle baisse avec 63.700 manifestants

Manifestation anti-! passe: nouvelle baisse avec 63.700 manifestants

En France, 197 rassemblements ont eu lieu selon le ministère de l’Intérieur. Au total, 7200 personnes ont défilé dans la capitale. Un mouvement qui semble finir en eau de boudin du fait d’une part de la composition très hétéroclite des animateurs du mouvement dont certains sont à l’extrême gauche et d’autres à l’extrême droite plus quelques anciens gilets jaunes.

En outre la protestation anti passe perd de son intérêt avec la très nette progression de la vaccination y compris dans le personnel soignant. On obtiendra en effet bientôt 80 % de Français vaccinés.

Le mouvement anti passe prend d’ailleurs de plus en plus une tournure politique qui n’a plus grand-chose à voir avec la crise sanitaire.

Manifestations anti passe sanitaire : 121.000 manifestants, en baisse

Manifestations anti passe sanitaire : 121.000 manifestants, en baisse

La mobilisation est en baisse, selon le ministère, qui avait compté 140.000 manifestants samedi dernier et 165.000 la semaine précédente.

La plus forte mobilisation depuis le début du mouvement a eu lieu le samedi 7 août avec 237.000 participants, dont 17.000 à Paris, pour 198 actions, a rappelé le ministère.

Des manifestants anti pass non représentatifs ?

Des  manifestants anti pass non représentatifs ?

Le chercheur Gérald Bronner, spécialiste des croyances collectives qui a récemment signé Apocalypse cognitive (PUF, 396 pages, 19 euros), analyse le mouvement de contestation. « Dans cette affaire de passe sanitaire, une part de nos concitoyens refuse a priori qu’une partie de la liberté soit accordée à d’autres si eux ne peuvent pas en bénéficier », explique-t-il avant d’expliquer qui sont les personnes qui défilent.

Etre anti-passe et anti-vaccination relève-t-il de la même chose?
Non, les deux ne se recouvrent pas. On peut être anti-passe sans être anti-vaccination. Et le terme anti-vaccination serait même une sorte de marque infâme puisque beaucoup de manifestants dans les cortèges tiennent à dire qu’ils ne le sont pas. On trouve par exemple des restaurateurs qui manifestent leur mécontentement car le passe sanitaire nuit en partie à leurs revenus. Il y a des soignants qui se sentent stigmatisés par l’obligation vaccinale. Dans ce mouvement, tout se mélange. Mais il se trouve que dans les cortèges, on entend davantage les anti-vaccination, ce sont les plus motivés, ceux qui font des pancartes.

Le mouvement prend-il de l’ampleur?
Avec 240.000 personnes, ce n’est pas rien, d’autant plus que nous sommes en période estivale, mais ce n’est pas un raz de marée. Les manifestants contre le passe sanitaire sont une minorité dans notre pays. La majorité des Français approuve ce dispositif. Et dans la partie de la population qui n’approuve pas, il n’y a qu’une petite minorité qui va manifester ; et au sein de cette minorité, une minorité encore est anti-vaccination et conspirationniste. Pourtant, on leur donne une visibilité maximale. C’est la tyrannie des minorités de faire passer de la visibilité pour de la représentativité. Ils existent mais ils sont si bruyants qu’on a tendance à croire qu’ils sont représentatifs. Ça donne une lecture hystérique du mouvement.

Est-ce un mouvement pro-libertés publiques comme le disent certains anti-passe?
Les libertariens et une partie de ceux qui se revendiquent à tort du libéralisme peuvent s’agréger sur ces mouvements revendicatifs. Mais c’est une absurdité. Il est évident que la proposition du passe sanitaire est moins liberticide que l’obligation vaccinale. Le plus liberticide, c’est la présence du virus, les couvre-feux, les confinements. Le passe sanitaire est une étape intermédiaire douloureuse mais obligatoire.

Dans les cortèges, on trouve côte à côte l’extrême droite et l’extrême gauche…
C’est un millefeuille de sensibilités très différentes, dans lequel on trouve cette alliance contre nature entre l’extrême droite et l’extrême gauche. Mais cette salade-là, on le voit en Allemagne par exemple, vire à l’extrême droite au bout d’un moment. La radicalité est un jeu qui se joue à plusieurs, mais à la fin c’est l’extrême droite qui gagne.

Pourquoi n’a-t-on pas vu le même genre d’opposition dans la rue lors des confinements ou des couvre-feux?
Parce que dans notre pays il y a une forme de passion égalitariste. Le confinement, c’était pour tout le monde. Dans cette affaire de passe sanitaire, une part de nos concitoyens refuse a priori qu’une partie de la liberté soit accordée à d’autres si eux ne peuvent pas en bénéficier. C’est la situation du « king maker » : si on ne peut pas gagner, on veut faire perdre les autres. Cette passion est en réalité égoïste.

Dans ces mouvements, existe-t-il toujours un ressort politique?
Il n’y a pour l’instant pas vraiment d’étude sérieuse sur cet aspect. Mais il y a des éléments que l’on connaît assez bien, avec les régions où le taux de couverture vaccinale est faible et où, en général, les manifestants sont plus nombreux. C’étaient déjà les mêmes variantes politiques autour de l’hydroxychloroquine : quand on demandait aux Français – de façon étrange -  ce qu’ils en pensaient, on retrouvait une pointe tout à fait saillante d’électeurs votant RN et LFI. Dans toutes les crises, il y a une cartographie politique écrite à l’encre sympathique. Chaque crise est comme une flamme qui la fait réapparaître. Aujourd’hui, nous vivons une période de grande imprédictibilité politique car si surgissait un individu capable de faire la catalyse de ce groupe électoral, alors la face politique de la France changerait. C’est ça que révèlent ces manifestations.

Les manifestants partagent-ils tous une défiance envers l’État, le pouvoir, le système?
Le danger est que tous ces publics hétéroclites soient peu à peu absorbés par une narration politique que l’on appelle le populisme. Elle s’appuie sur l’idée d’une trahison du peuple par les élites politiques, sanitaires, scientifiques. Ce néo-populisme, c’est le grand récit politique qui est aujourd’hui diffracté entre plusieurs partis. Ce qui fait qu’on ne le voit pas bien. Mais ces moments sociaux permettent de le réunifier. Le danger est que des individus qui ne sont pas engagés politiquement basculent à l’occasion de ces manifestations vers ce type de récit.

Est-ce le retour de la méfiance envers les sciences, comme au début de la pandémie?
Plus il y a d’informations disponibles, plus la possibilité d’aller chercher une forme de modèle intellectuel qui va dans le sens de nos attentes augmente. C’est le biais de confirmation : quand vous avez l’impression qu’il y a une controverse, vous vous sentez autorisé à croire ce que vous avez envie de croire. On a une fragmentation descriptive parmi les Français, qui n’ont pas tous la même lecture de l’épidémie, de l’existence du virus, de la nécessité du vaccin. Il se crée des millefeuilles argumentatifs, une somme disparate dans laquelle chacun va aller puiser pour se faire sa propre histoire. C’est comme cela qu’on se désunifie en tant que nation. On ne se raconte plus la même histoire du réel, on ne vit plus tout à fait dans le même monde.

De quoi dépend la sensibilité de chacun à ce genre d’argumentaire?
D’abord, selon votre sensibilité politique, vous serez tenté d’accepter ou non un récit qui accuse le pouvoir en place. Il y a aussi les croyances précédentes : si vous croyez à toutes sortes de pseudo médecines, vous allez être tenté de ne pas croire au vaccin. D’ailleurs, les zones en France dans lesquelles on s’intéresse le plus aux médecines parallèles sont des endroits où on se vaccine peu. Il y a aussi le hasard de la vie qui fait que la première fois que vous rencontrez un argumentaire convaincant, vous allez basculer. La bataille narrative est une bataille de la vitesse. La science et la rationalité doivent se prévaloir de la narration car cela prend du temps de désinstaller une idée installée.

Le niveau d’éducation est-il une variable déterminante?
Le niveau d’éducation peut jouer : il peut être prédictif de certaines croyances. Des études ont montré que plus le niveau d’éducation est bas, plus les chances d’adhérer à des théories complotistes sont élevées. Mais des gens très diplômés peuvent aussi être adeptes du complotisme. Il n’y a pas un rapport linéaire strict entre le niveau d’éducation et la crédulité. Mais l’éducation a un rôle majeur à jouer à condition qu’on développe l’esprit critique, qu’on apprenne à se méfier de ses propres intuitions, à ne pas aller vers des thèses qui nous semblent désirables. L’école doit travailler à intégrer ce dispositif de la pensée critique.

Vous décrivez notre goût pour les échanges rageux et les informations irrationnelles. Pourquoi?
Sur le marché de l’information règne une extrême cacophonie. Il n’y a jamais eu autant d’informations disponibles. Ce qui fait qu’il est impossible de s’intéresser à tout. Donc certaines informations vont avoir un avantage concurrentiel et capter notre attention : c’est le cas du conflit. Car nous sommes des animaux sociaux et qu’il est très profondément inscrit dans notre cerveau que lorsqu’il y a un danger ou un conflit, c’est une information qui nous intéresse car ça peut nous mettre en danger.

Manifs anti passe : 200.000 manifestants en dépit des vacances

Manifs anti passe : 200.000 manifestants en dépit des vacances

Officiellement les pouvoirs publics tentent de minimiser l’importance des manifestations anti passe. Le problème c’est qu’à la surprise de beaucoup,  la participation se maintient et même se développe. La question qui se pose est de savoir si cette participation va encore se prolonger tout le mois d’août à fin de permettre une amplification qui politiquement sera difficile à gérer en septembre. Certes ces protestations agrègent des mécontentements de différentes natures même si le dénominateur commun est l’opposition au passe sanitaire. À la rentrée, pourraient s’y ajouter d’autres motifs d’opposition au pouvoir comme par exemple la vague de hausses fiscales dans le cadre de la stratégie climat.

204.090 personnes (selon les chiffres du ministère de l’Intérieur) ont défilé samedi dans 186 villes de France pour protester, dans une ambiance souvent virulente, contre l’extension du passe sanitaire. Ils étaient plus nombreux que les 161.000 opposants rassemblés le samedi précédent, et que les 110.000 réunis une semaine plus tôt.

En province, on a aussi constaté une amplification des manifestations : 5.500 à Bordeaux, plus de 1.200 à Lyon, 3.200 à Strasbourg, plus de 2.000 à Lille, un peu moins de 4.000 à Nantes… Dans le Sud-Est, pas moins de 38 000 personnes se sont jointes aux différentes marches. À Montpellier, la manifestation a réuni 10.000 personnes, un chiffre bien plus élevé que la semaine passée.

Avec l’extension du passe sanitaire aux cafés et trains prévue le 9 août, la contestation pourrait se renforcer  de nouveaux manifestants.

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