Putschs en Afrique : Une maladie contagieuse
par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The conversation.
Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ».
Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.
Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.
Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.
En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.
Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.
Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.
Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.
Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.
Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.
Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.
Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.
Gagner du temps, s’installer au pouvoir
Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).
Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :
Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.
Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.
Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.
Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.
Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.
Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.
En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.
Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.
Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.
Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.
D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.
L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.
Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.
Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.
Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.
Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.
Santé financière : comment soigner la maladie de l’inflation
Santé financière : comment soigner la maladie de l’inflation
Un papier de l’Opinion explique comment s’accommoder de l’inflation qui a changé de visage; comme pour la pandémie, un nouveau « variant » qui affecte le contexte socio-économique.
Comment se réhabituer à vivre avec l’inflation ? Nous l’avions oubliée ces trente dernières années. En décembre, elle a atteint 5 % en glissement annuel dans la zone euro, avec 6,5 % en Espagne, 5,7 % en Allemagne et 2,8 % en France. Aux Etats-Unis, elle caracole à 7 %. Dans l’Hexagone, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières se propage désormais aux produits industriels et alimentaires. « On ressort certains outils de la naphtaline, comme les équations qui permettent de passer des prix de production aux prix à la consommation, ou même les équations d’évolution des salaires, auxquelles plus personne ne s’intéressait vraiment », sourit Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee.
« C’est sûr qu’on ne reviendra pas rapidement au problème de l’inflation trop basse, à 1%, que l’on avait depuis dix ans », dit Philippe Martin, président du Conseil d’analyse économique (CAE). « Nous sommes sans doute en train de changer d’époque », indique Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. Tout le monde est concerné : salariés, fonctionnaires, retraités, bénéficiaires de prestations sociales, gouvernements, finances publiques, épargnants et banques centrales… Que va-t-on se (re)mettre à faire ?
1. Négocier les salaires
Avec une inflation entre 0 et 1 %, même si votre salaire stagne, vous ne perdez pas beaucoup de pouvoir d’achat. Lorsque les prix à la consommation augmentent de près de 3 %, c’est une autre histoire. Selon la Banque de France, d’ici à 2023 « les hausses de prix se transmettraient de façon partielle aux salaires, et réciproquement ». Mais gare à ce que les salaires n’augmentent pas plus vite que chez nos voisins européens, sinon nous perdrions en compétitivité. Nous ne pouvons plus dévaluer notre monnaie comme dans les années 1970-1980.
« Un pays comme la France, avec un déficit commercial dans une zone monétaire unique, doit faire attention à ne pas avoir une inflation supérieure à celle de la zone euro – elle aurait même intérêt à une inflation plus basse, souligne la chef-économiste du Trésor, Agnès Benassy-Quéré. A la veille de la pandémie de Covid, le coût du travail dans l’industrie en France était repassé sous celui de l’Allemagne. Il faut faire attention à ne pas perdre cet acquis avec des salaires qui dérapent ». Or, comme la France a un taux de chômage élevé, « on peut s’attendre à moins de tensions sur les salaires que dans d’autres pays avec des pénuries de main-d’œuvre plus importantes comme l’Allemagne et les Pays-Bas », ajoute l’experte.
Le sujet se posera aussi pour les fonctionnaires. Le point d’indice de la fonction publique est gelé depuis plusieurs années, le gouvernement préférant des augmentations ciblées sur les plus bas salaires, les soignants… Or ces gestes risquent d’être vite effacés par l’inflation. « L’Etat se fait fort de dire aux entreprises d’augmenter les salaires, mais pourquoi ne le fait-il pas comme employeur ? interroge un membre de la haute administration. Avec 1 % d’inflation ou moins chaque année, les syndicats ne mobilisent pas les foules en disant “protégez-nous de l’inflation”, mais avec 3 % d’inflation, le sujet devrait devenir explosif ».
« L’Etat devra certainement rehausser certains salaires de fonctionnaires, mais ce serait une erreur de tout réindexer sur l’inflation de manière automatique, car il ne faut pas qu’une boucle prix-salaires s’enclenche et nous fasse perdre le contrôle de l’inflation », estime Philipe Martin. L’augmentation de 1 % du point d’indice pour tous les fonctionnaires coûterait 2 milliards d’euros, estimait le gouvernement l’année dernière.
2. Revaloriser ou désindexer les prestations sociales
D’autres dépenses publiques augmenteront de pair avec l’inflation. « Il faut s’attendre à ce que les minima sociaux, les pensions de retraite et les salaires augmentent en moyenne au même rythme que les prix à la consommation », prévient Agnès Benassy-Quéré. En janvier ont été revalorisés automatiquement le smic, le minimum vieillesse, les retraites de base, les retraites complémentaires, l’allocation pour congé de proches aidants. En février, le taux de rémunération du livret A doublera à 1%. En avril augmenteront les prestations familiales, le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), la prime d’activité, les pensions d’invalidité. En juillet seront discutées les allocations-chômage, en octobre grimperont les aides au logement, puis en novembre les retraites Agirc-Arrco. Le chiffrage qui circule à Bercy est qu’un point d’inflation ajoute 1,5 milliard d’euros de prestations sociales (retraites, prestations familiales, arrêts maladie, hors minima sociaux et APL).
La majorité de ces revalorisations est définie dans la loi, mais le gouvernement peut, dans chaque budget annuel, décider d’exceptions. En 2019, il avait ainsi désindexé de l’inflation plusieurs prestations sociales pour privilégier des revalorisations exceptionnelles de la prime d’activité, de l’AAH et du minimum vieillesse. Il pourrait y avoir la tentation de faire de même ces prochaines années. « C’est une méthode classique, bête et méchante pour réaliser des économies, au détriment du pouvoir d’achat », explique un haut fonctionnaire. Mais la consolidation budgétaire n’est pas à l’ordre du jour : les taux sont bas, les règles européennes sont mises entre parenthèses.
Pour les finances publiques, l’inflation peut sembler un avantage à court terme, car au début, les recettes (comme à la TVA) augmentent plus vite que les dépenses, et on rembourse ses emprunts plus rapidement. Mais ensuite, dépenses et taux remontent. « La tension sur les prix montre que les effets d’aubaine sur les taux d’intérêt ne peuvent absolument pas dispenser la sphère publique du retour à une trajectoire soutenable pour maîtriser la dépense et l’endettement », avertit Pierre Moscovici.
3. Comparer les prix
Le chiffre d’une inflation à 1 %, 2 % ou 3 % regroupe des millions de produits et des centaines de secteurs où les prix varient tout le temps. « Quand il y a davantage d’inflation, il y a plus de variabilité entre les produits, donc il y a un retour sur investissement pour les consommateurs qui passent du temps à comparer les prix, à chercher des produits moins chers », remarque Xavier Jaravel, professeur d’économie à la London School of Economics (LSE). Mais pour le moment, le comparateur de prix Idealo ne voit pas d’augmentation de trafic. C’est l’année 2020 jalonnée de confinements qui a explosé les records de fréquentation de son site. Les entreprises aussi vont porter plus d’attention aux prix de leurs concurrents, pour s’ajuster en permanence.
4. Epargner différemment
« Comment vivre avec l’inflation ? En arrêtant de mettre de l’argent sur son livret A, pour le placer sur des produits protégés contre l’inflation, comme la Bourse ou l’immobilier » résume Xavier Jaravel. Avec près de 3 % d’inflation en France, l’argent qui dort sur un compte courant ou un livret A permet chaque jour d’acheter moins de choses.
5. Eviter une crise financière
« Les banques centrales sont l’acteur le plus embarrassé par le retour de l’inflation, souligne Philippe Martin. Il y a beaucoup d’incertitudes sur la dynamique d’inflation des deux années prochaines. On ne peut pas exclure des mécanismes où chacun anticipe que les prix augmentent, donc tout le monde demande des salaires plus élevés, et les entreprises augmentent leurs prix car elles anticipent que leurs concurrents vont le faire. Or si les banques centrales craignent de perdre le contrôle de l’inflation, elles vont appuyer sur le frein – la Réserve fédérale américaine (Fed) commence à le faire. Mais le problème est de ne pas le faire trop brusquement, car alors beaucoup d’entreprises, de ménages et d’Etats verront leurs coûts d’emprunt augmenter très rapidement, et c’est la recette d’une crise financière. Viendra-t-elle des pays émergents, dont la dette s’apprécie en dollars ? Ou de l’Europe, avec le problème de soutenabilité de la dette italienne ? Ou du fait qu’on verra d’un seul coup des entreprises, des start-up trop endettées ? » Pour Ricardo Reis, professeur d’économie à LSE, « si l’inflation persiste, nous devrions nous inquiéter car elle pourrait ébranler le succès de l’euro ».
Paradoxalement, le fait que nous nous étions déshabitués de l’inflation pourrait jouer en notre faveur. « A cause de leur expérience prolongée d’une inflation faible et stable, les individus ont peu de chances d’augmenter brusquement et radicalement leurs anticipations d’inflation à long terme, s’ils n’ont pas réellement traversé une longue période de forte inflation », observe Stefan Nagel, professeur de finance à l’école de management de l’Université de Chicago, auteur d’une étude sur le sujet. L’inflation, pour la minimiser, mieux vaut ne pas trop y penser.