Archive pour le Tag 'majeurs'

Société-IA « risques majeurs pour l’humanité»

Société-IA « risques majeurs pour l’humanité»

IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

IA « risques majeurs pour l’humanité» ?

IA « risques majeurs pour l’humanité»

IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

Nouvelle technologie-Intelligence artificielle : « risques majeurs pour l’humanité» ?

Nouvelle technologie-Intelligence artificielle : « risques majeurs pour l’humanité» ?


IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

Société- IA « risques majeurs pour l’humanité» ?

Société- IA « risques majeurs pour l’humanité» ?


IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

Attentat d’Arras : la résistance des familles et de l’école, leviers majeurs

Attentat d’Arras : la résistance des familles et de l’école, leviers majeurs

Le linguiste Alain Bentolila estime, dans une tribune au « Monde », que l’école et la famille doivent mener aujourd’hui ensemble le combat pour séparer le spirituel du rituel et les valeurs universelles des préceptes dogmatiques, en développant les capacités d’analyse et de critique.

Les tueries arbitraires s’enchaînent encore et encore. A chaque meurtre on dénonce le manque de moyens pour nous défendre contre la violence du terrorisme et pour protéger notre jeunesse contre les marchands de mort qui rôdent sur Internet. On nous promet, la main sur le cœur, l’augmentation des forces de police et de gendarmerie, on jure de multiplier les portiques à l’entrée des écoles et enfin on s’engage à exercer une vigilance plus ferme sur les réseaux sociaux.

Mais peut-on raisonnablement penser que toutes ces mesures – certes nécessaires – nous garantiront la victoire finale ? Qu’adviendra-t-il, en effet, lorsque nous aurons épuisé nos forces et nos moyens contre des barbares pour lesquels le temps et la vie n’ont pas la même valeur que pour nous ? Qu’adviendra-t-il lorsque notre dernière bombe aura été larguée sur l’avant-dernier djihadiste.

A long terme, on peut craindre que nos armées s’épuisent à devoir couvrir trop de fronts, que la traque policière se perde dans un dédale de réseaux de soutiens communautaires inavoués et enfin que les médiocres actions de « déradicalisation » en viennent à confondre analyse du contexte sociopolitique et complaisance idéologique.

Après chaque attentat, le petit monde politique continue de répéter : « C’est inacceptable ! », « Nous ne lâcherons pas un pouce de terrain ! », « Nous terroriserons les terroristes ! ». Indignation et rodomontades, promesses vaines et menaces sans effets sont les seules réponses d’une classe politique qui ne voit pas plus loin que le bout de son mandat et pour laquelle toute mesure qui ne ferait pas effet le lendemain matin serait sans intérêt.

Tous, quelles que soient leurs appartenances partisanes, sont en effet incapables de comprendre que seule la résistance intellectuelle de tous les enfants de ce pays pourra faire barrage à la barbarie. Comment s’en étonner, alors que, depuis des dizaines années, leur absence d’ambition et d’exigence en matière d’éducation et de culture a offert en sacrifice, sur l’autel du Web, les mots imprécis, les mémoires vides et le dégoût de soi d’une partie de notre jeunesse.

Et nous risquons de voir, de plus en plus nombreux, ceux qui n’ont jamais eu de point d’appui s’abandonner à l’insulte, au harcèlement ou au meurtre pour se sentir vivants.

Nouvelles tecnologies-IA « risques majeurs pour l’humanité»

Nouvelles tecnologies-IA « risques majeurs pour l’humanité»

IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

IA « risques majeurs pour l’humanité»

IA « risques majeurs pour l’humanité»

IA: Des conséquences bien sûr technologiques mais aussi sociales, économiques et même démocratiques. La technique pourrait bien échapper à ses créateurs faute de régulation.

Des centaines de chercheurs dans le monde demandent une peau concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en attendant sa régulation. «Ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable», peut-on lire dans la tribune parue sur le site de la fondation américaine Future of Life.

«Les systèmes d’IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables.»

Les signataires réclament donc un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, «la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants», «un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA », «un écosystème robuste d’audit et de certification», des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les «perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera».

«Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? », poursuivent les signataires. «Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus.» Parmi les applications de l’intelligence artificielle figurent en particulier la rapidité de développement de GPT.

Des enjeux éthiques majeurs de l’intelligence artificielle

Des enjeux éthiques majeurs  de l’intelligence artificielle

 

Alors que les promesses de transformation des entreprises, par le développement de l’IA, sont immenses, les trois chercheurs traitent, dans une tribune au « Monde », des enjeux majeurs liés à l’explicabilité des systèmes algorithmiques.

 

Tribune.

 

Au cœur de la nouvelle révolution industrielle et sociétale, les questions éthiques relatives à l’intelligence artificielle (IA) et à ses applications se posent avec acuité.

Actuellement, le débat le plus récurrent et le plus vif est celui des biais, réels ou supposés, que l’IA peut reproduire, ou engendrer. Ces biais, qu’ils soient de genre, relatifs aux origines, aux convictions religieuses ou aux opinions politiques, sont d’autant plus scrutés qu’ils font écho à des préoccupations politiques d’une actualité brûlante.

En parallèle des interrogations sur les biais, ou plutôt englobant ces questions, un autre enjeu éthique de l’IA se profile : celui de l’explicabilité des systèmes algorithmiques. La capacité des organisations à constamment expliquer les systèmes qu’elles conçoivent et utilisent pourrait vite devenir un enjeu politique majeur.

En effet, il peut être difficile de reconstituer le chemin qui conduit aux solutions proposées par des systèmes comprenant des algorithmes apprenants, notamment du deep learning tels que les réseaux de neurones. Or, c’est précisément cette famille d’IA, plutôt « boîte noire », qui connaît un succès important dans des tâches comme la reconnaissance d’image et de texte, utilisée dans les véhicules autonomes, les chatbots, les diagnostics médicaux…

Si, sur le papier, ex ante, leur fonctionnement est plus ou moins appréhendé, la complexité des multiples correspondances qui se forment durant l’apprentissage échappe à la rationalité limitée des humains, fussent-ils spécialistes. Comprendre pourquoi telle décision a été prise dans tel cas devient vite une gageure, encore plus en présence de plusieurs systèmes d’IA imbriqués les uns dans les autres. En témoignent les incertitudes persistantes sur les causes définitives de récents accidents de voitures autonomes, malgré les multiples travaux d’investigation sur le sujet.

Il faut donc expliquer pour d’une part, comprendre dans le but d’améliorer l’algorithme, parfaire sa robustesse et prévoir ses failles et, d’autre part, pour rendre compte aux multiples parties prenantes, externes (régulateurs, utilisateurs, partenaires) ou internes à l’organisation (managers, chefs de projet).

Pour répondre à ce défi, un nouveau champ a émergé : l’eXplainable Artificial Intelligence (XAI) qui propose des outils d’explication. Cependant, malgré les réponses qu’il apporte, des questions majeures persistent.

La première est l’identification du périmètre d’explication à retenir : les outils d’XAI permettent de comprendre certains fonctionnements, mais en occultent d’autres estimés non prioritaires.

«Ecologie et démographie : enjeux majeurs de l’économie pour l’avenir »

«Ecologie et  démographie : enjeux majeurs de l’économie pour l’avenir »

Dominique Boulbès  , estime que l’évolution future de l’économie devra prendre en compte de paramètres majeurs à savoir l’écologie et la démographie (interview dans l’opinion)

 

Dominique Boulbès  Président du groupe Indépendance Royale, vice-président de la filière « Silver économie », en charge du volet croissance des entreprises, administrateur du Synapse, la fédération des entreprises spécialisées, président du pôle « Télémédecine et longévité » de l’Académie francophone de télémédecine et de eSanté, Dominique Boulbès est un entrepreneur engagé. Il est l’auteur de Vieillir – Le grand vertige (PhB Editions) et, en collaboration avec Serge Guerin, de La Silver économie – 60 acteurs de l’économie des 60 + (La Charte). Il milite pour une « approche holistique de l’économie des seniors. »

 

Interview

Un sondage Odoxa de novembre 2019 indique que la prise en charge du vieillissement est une préoccupation prioritaire pour 90 % des Français. L’inquiétude est-elle le carburant de la Silver économie ?

Ce sentiment traduit avant tout la puissance des évolutions démographiques et sociologiques qui transforment nos sociétés. C’est de ces changements structurels profonds que découle l’émergence de l’économie relative aux seniors. L’histoire des filières économiques est le miroir des évolutions socio-historiques. Le développement de l’électroménager a été concomitant de la libération de la femme, le boom de la voiture particulière de l’exode rural des ménages…

Quels sont les fondements socio-historiques de la Silver économie ?

A l’origine de tout, il y a un facteur démographique mondial. Peu de gens en ont conscience mais, à l’exception de l’Afrique, tous les continents sont engagés dans un processus de baisse des populations. Il prend sa source dans la diminution du nombre des jeunes et dans l’explosion du nombre des seniors. Nous sommes entrés dans l’ère de la post-transition démographique. Cette évolution a démarré chez les Européens il y a deux siècles, sous l’impact de l’amélioration des conditions de vie, qui ont fait reculer les taux de mortalité. Elle s’est accélérée ensuite avec le changement de mentalité vis-à-vis des femmes et la baisse du taux de fécondité. Aujourd’hui, sur le Vieux Continent, le seuil du renouvellement des générations, fixé à deux enfants par femme, n’est plus atteint partout.

Que prévoient les projections mondiales ?

La moitié de la population du globe est touchée. Les prévisions centrales de l’ONU étaient jusqu’alors l’atteinte d’un pic de 10,8 milliards d’habitants en 2100. Une étude scientifique publiée en juillet par l’université de Seattle prédit 9,7 milliards en 2064, puis un déclin jusqu’à 8,8 milliards en 2100. Elle rejoint le scénario bas de l’ONU : 7,3 milliards en 2100 – ce qui serait moins qu’aujourd’hui. La plupart des économies développées ont commencé à perdre de la population. En 2050, l’Italie aura fondu de 6 millions d’habitants, la Russie de 10 millions, le Japon, où l’évolution est la plus avancée, de 21 millions.

Qu’en est-il en France, où le taux de fécondité (1,87 enfant par femme en moyenne) résiste mieux ?

Notre pays ayant été l’un des premiers à entrer dans cette transition démographique, il a été le pionnier des politiques natalistes pour compenser sa faible densité de population. La France devrait passer de 67,8 millions d’habitants en 2020 à 74 en 2050, puis 76,4 en 2070, soit 12,7 % d’augmentation. Ce qui est peu connu est que ce supplément de 8,6 millions d’habitants enrichira uniquement la tranche d’âge des plus de 60 ans. Ils passeront de 17,8 à 26,4 millions. Les moins de 20 ans (16,5 millions aujourd’hui) stagneront, tout comme les 20-59 ans (33,5 millions). Ce rééquilibrage des masses en faveur des personnes âgées s’accompagne de l’apparition d’une nouvelle culture. Elle est un puissant carburant pour la Silver économie.

Qu’entendez-vous par « nouvelle culture » ?

Il se passe le même phénomène que lors de l’apparition de la culture « ado » aux Etats-Unis dans les années 1950-1960. Avant cette période, la figure de l’adolescent n’existait quasiment pas. L’élévation du niveau de vie a créé une classe moyenne importante. Progressivement, les enfants arrêtent de donner un coup de main aux champs, allongent leurs études. S’ouvre pour eux une nouvelle période de vie un peu déresponsabilisée entre 12 et 18 ans. « Nous, les ados », disent aujourd’hui les jeunes pour se distinguer du monde des adultes actifs. Ils revendiquent une culture à part : ce à quoi ils consacrent leur vie quotidienne, ce qu’ils consomment, les valeurs qu’ils revendiquent. Le même phénomène d’émergence d’une culture spécifique se produit depuis quelques années pour les seniors. Traditionnellement, un senior se définissait par rapport à sa vie passée. Ils commencent à mettre en avant leur nouvel état. Lors de la crise des Gilets jaunes, on a entendu sur les ronds-points : « nous, les seniors ; « nous, les retraités ». Une culture homogène est en train d’apparaître.

Partout se fissure le principe de la solidarité inter-générationnelle, la seule valeur encore unanimement partagée sur l’ensemble de la planète

La crise sanitaire n’a-t-elle pas accéléré la prise de conscience de ce fait socio-culturel ?

Cette crise lui donne du relief et l’accélère. Historiquement, c’est la première épidémie qui touche quasiment uniquement les personnes âgées : 91 % des victimes ont plus de 65 ans, l’âge moyen des décès est de 84 ans. Aujourd’hui, on constate que les débats se résument à l’équation suivante : cela vaut-il le coup de confiner toute une économie pour sauver une tranche d’âge à l’espérance de vie faible ? La Covid-19 pose brutalement et précisément une question jusqu’alors latente et globale. En témoigne la viralité de l’apostrophe « OK boomer ». En France, pour la première fois, un gouvernement a remis en cause le dogme de l’indexation des pensions sur l’inflation. La génération ayant endetté le pays et sacrifié l’environnement doit payer, a-t-on entendu dans les rangs de la majorité pour justifier ce tournant. Au Japon, l’opposition au « senior power » est encore plus vive. Partout se fissure le principe de la solidarité inter-générationnelle, la seule valeur encore unanimement partagée sur l’ensemble de la planète.

Mais le concept de « senior » apparaît encore assez flou…

Vous avez raison. Pour les hommes du marketing, ce sont les plus de 50 ans. Pour les Ehpad, ce sont les personnes âgées dépendantes, souvent des plus de 80 ans. Pour ma part, j’ai pris le parti de retenir l’âge de 60 ans. Car le « vieillissement » débute réellement avec le départ à la retraite. A ce moment-là, un vrai changement de vie s’opère et l’on se retrouve face à soi-même. Une rupture ontologique survient avec le monde des actifs dont les valeurs sont dominantes. En se focalisant sur le présent, en capitalisant sur l’expérience et les acquis, les seniors détonnent dans nos sociétés postmodernes très fortement inscrites dans le futur, où l’on se définit beaucoup plus par ce qu’on fait que par ce qu’on est, où le mythe de l’innovation est devenu central.

Ce choc n’est-il pas paradoxal alors que les innovations contribuent à améliorer la vie des seniors ?

On associe sans doute trop la Silver économie à la seule innovation numérique. Les seniors tirent d’abord profit des auxiliaires de vie à domicile et de l’aménagement de leurs logements : des fauteuils électriques pour monter l’escalier, des baignoires à porte. A l’exception de la téléassistance, devenue courante, le numérique, qui sera effectivement clé dans les années qui viennent, pose encore la question centrale des usages. Les seniors à l’aise avec les outils numériques n’expriment pas de besoins spécifiques. Les autres s’y convertiront-ils ?

L’âge moyen d’un acheteur de véhicule neuf est de 56 ans. Des secteurs ne le mettent pas en avant (l’automobile), d’autres le revendiquent (la cosmétique par exemple)

Quels sont les vrais gisements de la Silver économie ?

Trois cercles cohabitent. Le premier se compose des entreprises qui s’adressent aux 700 000 personnes âgées dépendantes. C’est le noyau historique. Le second, dont fait partie Indépendance Royale, regroupe les spécialistes du marché des seniors. Dans le troisième cercle, figurent tous les produits et services non estampillés « seniors » mais dont une partie croissante de la clientèle l’est. L’âge moyen d’un acheteur de véhicule neuf est de 56 ans. Des secteurs ne le mettent pas en avant (l’automobile), d’autres le revendiquent (la cosmétique par exemple). Quoi qu’il en soit, des pans entiers de l’activité vont se grisonner progressivement. La mue du secteur des banques et des assurances est déjà très avancée. Les groupes industriels Legrand et Saint-Gobain ont nommé des référents seniors et inaugurent de gammes spécifiques. Il se passe avec la Silver économie le même mouvement que pour la révolution numérique. Hier, c’était l’apanage de quelques mastodontes et start-up. Aujourd’hui, le commerce de proximité l’exploite pour survivre aux géants de l’e-commerce et au confinement.

L’avenir de la croissance passerait donc par la Silver économie ?

Les économies de demain sont celles qui prendront le virage des deux transitions majeures du XXIe siècle : la transition écologique et la transition démographique. Bonne nouvelle : le plan de relance français y fait référence. C’est pourquoi je milite pour une approche holistique de la Silver économie, incluant son troisième cercle et la puissance publique ; sans elle, il n’y aurait pas eu de Silicon Valley aux Etats-Unis.

«L’ écologique et la démographique : enjeux majeurs de l’économie pour l’avenir »

«L’ écologique et la démographique : enjeux majeurs de l’économie pour l’avenir »

Dominique Boulbès  , estime que l’évolution future de l’économie devra prendre en compte de paramètres majeurs à savoir l’écologie et la démographie (interview dans l’opinion)

Dominique Boulbès  Président du groupe Indépendance Royale, vice-président de la filière « Silver économie », en charge du volet croissance des entreprises, administrateur du Synapse, la fédération des entreprises spécialisées, président du pôle « Télémédecine et longévité » de l’Académie francophone de télémédecine et de eSanté, Dominique Boulbès est un entrepreneur engagé. Il est l’auteur de Vieillir – Le grand vertige (PhB Editions) et, en collaboration avec Serge Guerin, de La Silver économie – 60 acteurs de l’économie des 60 + (La Charte). Il milite pour une « approche holistique de l’économie des seniors. »

Interview

Un sondage Odoxa de novembre 2019 indique que la prise en charge du vieillissement est une préoccupation prioritaire pour 90 % des Français. L’inquiétude est-elle le carburant de la Silver économie ?

Ce sentiment traduit avant tout la puissance des évolutions démographiques et sociologiques qui transforment nos sociétés. C’est de ces changements structurels profonds que découle l’émergence de l’économie relative aux seniors. L’histoire des filières économiques est le miroir des évolutions socio-historiques. Le développement de l’électroménager a été concomitant de la libération de la femme, le boom de la voiture particulière de l’exode rural des ménages…

Quels sont les fondements socio-historiques de la Silver économie ?

A l’origine de tout, il y a un facteur démographique mondial. Peu de gens en ont conscience mais, à l’exception de l’Afrique, tous les continents sont engagés dans un processus de baisse des populations. Il prend sa source dans la diminution du nombre des jeunes et dans l’explosion du nombre des seniors. Nous sommes entrés dans l’ère de la post-transition démographique. Cette évolution a démarré chez les Européens il y a deux siècles, sous l’impact de l’amélioration des conditions de vie, qui ont fait reculer les taux de mortalité. Elle s’est accélérée ensuite avec le changement de mentalité vis-à-vis des femmes et la baisse du taux de fécondité. Aujourd’hui, sur le Vieux Continent, le seuil du renouvellement des générations, fixé à deux enfants par femme, n’est plus atteint partout.

Que prévoient les projections mondiales ?

La moitié de la population du globe est touchée. Les prévisions centrales de l’ONU étaient jusqu’alors l’atteinte d’un pic de 10,8 milliards d’habitants en 2100. Une étude scientifique publiée en juillet par l’université de Seattle prédit 9,7 milliards en 2064, puis un déclin jusqu’à 8,8 milliards en 2100. Elle rejoint le scénario bas de l’ONU : 7,3 milliards en 2100 – ce qui serait moins qu’aujourd’hui. La plupart des économies développées ont commencé à perdre de la population. En 2050, l’Italie aura fondu de 6 millions d’habitants, la Russie de 10 millions, le Japon, où l’évolution est la plus avancée, de 21 millions.

Qu’en est-il en France, où le taux de fécondité (1,87 enfant par femme en moyenne) résiste mieux ?

Notre pays ayant été l’un des premiers à entrer dans cette transition démographique, il a été le pionnier des politiques natalistes pour compenser sa faible densité de population. La France devrait passer de 67,8 millions d’habitants en 2020 à 74 en 2050, puis 76,4 en 2070, soit 12,7 % d’augmentation. Ce qui est peu connu est que ce supplément de 8,6 millions d’habitants enrichira uniquement la tranche d’âge des plus de 60 ans. Ils passeront de 17,8 à 26,4 millions. Les moins de 20 ans (16,5 millions aujourd’hui) stagneront, tout comme les 20-59 ans (33,5 millions). Ce rééquilibrage des masses en faveur des personnes âgées s’accompagne de l’apparition d’une nouvelle culture. Elle est un puissant carburant pour la Silver économie.

Qu’entendez-vous par « nouvelle culture » ?

Il se passe le même phénomène que lors de l’apparition de la culture « ado » aux Etats-Unis dans les années 1950-1960. Avant cette période, la figure de l’adolescent n’existait quasiment pas. L’élévation du niveau de vie a créé une classe moyenne importante. Progressivement, les enfants arrêtent de donner un coup de main aux champs, allongent leurs études. S’ouvre pour eux une nouvelle période de vie un peu déresponsabilisée entre 12 et 18 ans. « Nous, les ados », disent aujourd’hui les jeunes pour se distinguer du monde des adultes actifs. Ils revendiquent une culture à part : ce à quoi ils consacrent leur vie quotidienne, ce qu’ils consomment, les valeurs qu’ils revendiquent. Le même phénomène d’émergence d’une culture spécifique se produit depuis quelques années pour les seniors. Traditionnellement, un senior se définissait par rapport à sa vie passée. Ils commencent à mettre en avant leur nouvel état. Lors de la crise des Gilets jaunes, on a entendu sur les ronds-points : « nous, les seniors ; « nous, les retraités ». Une culture homogène est en train d’apparaître.

Partout se fissure le principe de la solidarité inter-générationnelle, la seule valeur encore unanimement partagée sur l’ensemble de la planète

La crise sanitaire n’a-t-elle pas accéléré la prise de conscience de ce fait socio-culturel ?

Cette crise lui donne du relief et l’accélère. Historiquement, c’est la première épidémie qui touche quasiment uniquement les personnes âgées : 91 % des victimes ont plus de 65 ans, l’âge moyen des décès est de 84 ans. Aujourd’hui, on constate que les débats se résument à l’équation suivante : cela vaut-il le coup de confiner toute une économie pour sauver une tranche d’âge à l’espérance de vie faible ? La Covid-19 pose brutalement et précisément une question jusqu’alors latente et globale. En témoigne la viralité de l’apostrophe « OK boomer ». En France, pour la première fois, un gouvernement a remis en cause le dogme de l’indexation des pensions sur l’inflation. La génération ayant endetté le pays et sacrifié l’environnement doit payer, a-t-on entendu dans les rangs de la majorité pour justifier ce tournant. Au Japon, l’opposition au « senior power » est encore plus vive. Partout se fissure le principe de la solidarité inter-générationnelle, la seule valeur encore unanimement partagée sur l’ensemble de la planète.

Mais le concept de « senior » apparaît encore assez flou…

Vous avez raison. Pour les hommes du marketing, ce sont les plus de 50 ans. Pour les Ehpad, ce sont les personnes âgées dépendantes, souvent des plus de 80 ans. Pour ma part, j’ai pris le parti de retenir l’âge de 60 ans. Car le « vieillissement » débute réellement avec le départ à la retraite. A ce moment-là, un vrai changement de vie s’opère et l’on se retrouve face à soi-même. Une rupture ontologique survient avec le monde des actifs dont les valeurs sont dominantes. En se focalisant sur le présent, en capitalisant sur l’expérience et les acquis, les seniors détonnent dans nos sociétés postmodernes très fortement inscrites dans le futur, où l’on se définit beaucoup plus par ce qu’on fait que par ce qu’on est, où le mythe de l’innovation est devenu central.

Ce choc n’est-il pas paradoxal alors que les innovations contribuent à améliorer la vie des seniors ?

On associe sans doute trop la Silver économie à la seule innovation numérique. Les seniors tirent d’abord profit des auxiliaires de vie à domicile et de l’aménagement de leurs logements : des fauteuils électriques pour monter l’escalier, des baignoires à porte. A l’exception de la téléassistance, devenue courante, le numérique, qui sera effectivement clé dans les années qui viennent, pose encore la question centrale des usages. Les seniors à l’aise avec les outils numériques n’expriment pas de besoins spécifiques. Les autres s’y convertiront-ils ?

L’âge moyen d’un acheteur de véhicule neuf est de 56 ans. Des secteurs ne le mettent pas en avant (l’automobile), d’autres le revendiquent (la cosmétique par exemple)

Quels sont les vrais gisements de la Silver économie ?

Trois cercles cohabitent. Le premier se compose des entreprises qui s’adressent aux 700 000 personnes âgées dépendantes. C’est le noyau historique. Le second, dont fait partie Indépendance Royale, regroupe les spécialistes du marché des seniors. Dans le troisième cercle, figurent tous les produits et services non estampillés « seniors » mais dont une partie croissante de la clientèle l’est. L’âge moyen d’un acheteur de véhicule neuf est de 56 ans. Des secteurs ne le mettent pas en avant (l’automobile), d’autres le revendiquent (la cosmétique par exemple). Quoi qu’il en soit, des pans entiers de l’activité vont se grisonner progressivement. La mue du secteur des banques et des assurances est déjà très avancée. Les groupes industriels Legrand et Saint-Gobain ont nommé des référents seniors et inaugurent de gammes spécifiques. Il se passe avec la Silver économie le même mouvement que pour la révolution numérique. Hier, c’était l’apanage de quelques mastodontes et start-up. Aujourd’hui, le commerce de proximité l’exploite pour survivre aux géants de l’e-commerce et au confinement.

L’avenir de la croissance passerait donc par la Silver économie ?

Les économies de demain sont celles qui prendront le virage des deux transitions majeures du XXIe siècle : la transition écologique et la transition démographique. Bonne nouvelle : le plan de relance français y fait référence. C’est pourquoi je milite pour une approche holistique de la Silver économie, incluant son troisième cercle et la puissance publique ; sans elle, il n’y aurait pas eu de Silicon Valley aux Etats-Unis.

Grand débat: les enjeux majeurs (G. Bessay)

Grand débat: les enjeux majeurs (G. Bessay)

 

Contributions sur La démocratie, la fiscalité, la politique énergétique  et le service public.

 

Démocratie : quelle évolution dans un monde de plus en plus  complexe ?

 

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, les difficultés de certains  citoyens et de certaines populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie (d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui)  voire le déclinisme. La frilosité- voire  le refus du changement- peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois, aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes ;  à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant, lié aux autres, est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques, ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence socio-économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment (comme l’accroissement des inégalités de concurrence et de revenus). Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ;  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires ;  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière, la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne. De nouvelles formes d’évaluation des politiques publiques doivent  être trouvée afin d’associer les citoyens entre deux échéances électorales. Le référendum peut être utilisé dans certaines circonstances mais il faudra mettre en place d’autres outils d’évaluation à chaque niveau de pouvoir dans le but de renforcer le contrôle démocratique et de faire des propositions concernant les orientations. Les mêmes démarches pourraient être entreprises dans le champ économique (via la participation par exemple) et auprès des grandes administrations.

 

 

 Fiscalité : quelle justice, quelle efficacité

La fiscalité est le dispositif qui permet d’assurer la rentrée de l’impôt pour financer les taches régaliennes de l’Etat. , elle ne peut être dissociée des dépenses sur lesquelles elle se fonde. La France est non seulement championne d’Europe de la fiscalité mais aussi championne du monde. «L’objectif fixé au gouvernement par le président consiste notamment à baisser les prélèvements obligatoires – cela a commencé cette année » «  avait  déclaré le Premier Ministre.  Le président de la République s’était engagé à réduire les prélèvements obligatoires de 44,5% du PIB à 43,6% d’ici fin 2022, avec une moitié des baisses pour les ménages et l’autre pour les entreprises. Des objectifs qui ne seront pas atteints (on est plus près de 47%  pour Eurostat!). À peu près tous les gouvernements ont annoncé une baisse de la fiscalité cependant le taux et le montant des prélèvements obligatoires ne cessent  d’augmenter chaque année. C’était le cas en 2017 ce sera le cas en 2018 aussi en 2019.Pour la France c’est 10 points de plus que la moyenne de l’OCDE.

 

Total des prélèvements obligatoires, en % du PIB, dans quelques pays de l’OCDE,

 

Allemagne 37

Canada 31,9

Danemark 46,6

Espagne 33,8

États-Unis 26,4

France 45,5

Italie 43,3

.

Mexique 17,4

Royaume-Uni 32,5

Suède 43,3

Suisse 27,9

 

Moyenne OCDE 34,3

 

 

En pourcentage du produit intérieur brut (PIB), le taux de prélèvements obligatoires a atteint en 2017 son « point le plus haut », avec 45,3% du PIB. Les cotisations sociales ont pesé pour 37% des prélèvements obligatoires et les impôts pour 63%. Ce taux doit théoriquement retomber à 45% du PIB en 2018 et à 44,2% du PIB en 2019, en raison des baisses d’impôts décidées par le gouvernement (taxe d’habitation, impôt sur la fortune, flat tax). Malgré tout, la quantité d’impôts et cotisations recouvrés par l’Etat, les collectivités et la sécurité sociale devrait continuer à augmenter, pour atteindre 1.057 milliards d’euros en 2018 et 1.070 milliards en 2019. Cela s’explique par l’ « évolution spontanée» des recettes fiscales, indique rapport, destiné à éclairer les parlementaires sur le projet de loi de finances. Les rentrées d’impôts augmentent en effet quand l’activité économique croît, la bonne tenue de l’économie stimulant notamment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’impôt sur le revenu, lié au salaire. Le taux de croissance a été ramené  à 1.5% en 2018 et 1,3% en 201). On ne peut que prévoir une hausse des recettes fiscales en volume supérieure aux baisses prévues par le gouvernement. Selon les calculs du parlement, l’évolution spontanée des recettes devrait ainsi avoisiner les 29,8 milliards en 2018, tandis que les baisses liées aux réformes fiscales de l’exécutif atteindront 10,4 milliards d’euros. En 2019, ces chiffres seront respectivement de 31,9 milliard

 

Au plan européen, selon Eurostat qui n’applique pas la même méthodologie que la  France,  les recettes fiscales (impôts, taxes et cotisations) attient même  48,4 % du PIB dans l’Hexagone, contre 47,3 % en Belgique et 46,5 % au Danemark, les deux autres pays sur le podium. Première du classement depuis 2015, la France a vu le poids des prélèvements obligatoires augmenter de 0,7 point en 2017. Elle distance ainsi un peu plus encore la Belgique et s’affiche au cinquième rang des pays qui ont le plus alourdi la fiscalité l’année dernière, derrière Chypre, le Luxembourg, la Slovaquie et Malte. Autant de pays qui bénéficient, malgré cette hausse, d’une fiscalité très légère.

 

Dans le cadre du grand débat, une note est destinée aux organisateurs de réunions et  indique que pour 1000 € de dépenses publiques en France 575 € sont consacrés à la protection sociale dont 268 € pour les retraites, 191 € pour l’assurance maladie, 42 € pour les allocation familiales, 35 € pour le chômage, 17 € pour l’aide au logement et 22 € pour d’autres (par exemple RSA) viennent ensuite les dépenses sectorielles qui représentent 143 € dont 53 € pour les affaires économiques ( crédits d’impôts etc.), 43 € pour le transport et les équipements collectifs, 22 € pour la culture, 16 € pour l’environnement, 9€ comme l’éclairage public. Concernant les autres services publics régaliens le total est de 60 € dont 31 € pour la défense, 25 € pour la sécurité, 4 euros pour la justice. L’éducation compte 96 €. La recherche 23 €. Le fonctionnement (partiel)  des administrations publiques 66 €. Enfin la charge de la dette 37 €. On note évidemment que la principale dépense concerne les retraites suivie de l’assurance maladie. Ce que n’indique pas par contre la  note évoquée, c’est le rendement des dépenses. En effet les 1000 € ne sont pas entièrement redistribués et une partie disparaît dans les frais de fonctionnement qui pourraient atteindre presque 400 €.

 

 

Parmi les pistes à explorer, on évitera difficilement l’examen des dépenses relatives aux retraites (27%), à l’assurance maladie (19%) et les aides aux entreprises (14%). Pour les retraites, le handicap français est moins lié à la démographie qu’au fait que les Français travaillent moins depuis les réformes sur le temps de travail et celles relatives aux retraites. La question n’est sans doute pas seulement résolue avec un allongement de l’âge de la retraite ou une augmentation des cotisations (SS, et complémentaires etc.)  Mais aussi avec une amélioration de la  compétitivité du travail (entendu comme le rapport de la production au nombre d’actifs (et pas seulement des seuls salariés). C’est surtout le rapport inactifs-actifs qui plombe les comptes. Pour la maladie, un double effort sera sans doute nécessaire pour réduire le coût du fonctionnement du système de santé qui sinon va continuer de dériver sous le double effet de l’évolution démographique et des progrès exceptionnels de la médecine. Le système de prévention pourrait largement contribuer à faire réduire les dépenses dans ce domaine. L’aide aux entreprises souffre surtout d’une généralisation mal adaptée aux conditions des branches voire des territoires. Elles ne sont pas suffisamment orientées en direction des entreprises soumises à la concurrence internationale d’où  sans doute ce déficit chronique et dramatique de la balance commerciale. En outre, la France sous estime depuis très longtemps les effets d’uen politique industrielle cohérente et coordonnée en se limitant à l’effet fiscal. D’où cette balance commerciale au déséquilibre catastrophique (50 milliards de déficit en moyenne annuelle pour 250milliards d’excédents pour l’Allemagne !).

 

Les impôts

Globalement sur un budget dont les ressources représentent environ 300 milliards, la TVA vient nettement en tête avec 52 % du total des ressources, suivi de l’impôt sur le revenu avec 24 %, puis l’impôt sur les sociétés avec 9 % enfin avec la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques avec 5 %. Environ 10 % viennent d’autres ressources fiscales ou non fiscales

Pour évaluer le montant total des ressources fiscales publiques il faut ajouter les cotisations sociales qui s’élevaient en 2017 à 384,5 milliards d’euros, soit 37 % des prélèvements obligatoires.

 

Les  ressources de l’impôt sur le revenu  sont largement distancées par la TVA (environ le double). On ne peut pas dire que des catégories sont exemptées de l’impôt comme ceux qui affirment que l’impôt sur le revenu renforce l’acceptabilité de la fiscalité républicaine .En fait l’impôt concerne tout le monde ;  Les impôts indirects TVA et taxes intérieures sur les produits énergétiques dominent largement avec près de 60 %. En clair, la fiscalité pèse surtout sur les consommateurs. Finalement beaucoup plus sur les couches moyennes et surtout sur les plus défavorisés compte tenu de la structure des dépenses. Pour ces catégories,  la quasi-totalité des revenus sont dépensés en investissements et surtout en consommation donc chaque mois en totalité soumis aux différentes dispositions fiscales notamment la TVA. À l’inverse ce type de dépenses ne représente que 23 % pour les ménages davantage aisés.

La part des dépenses pré-engagées ou contraintes dans le revenu disponible des ménages est d’autant plus forte que leur niveau de vie est faible : elle passe de 61 % pour les ménages pauvres à 23 % pour les ménages aisés. Pour un ménages ne disposant que d’un revenu égal au SMIC la part disponible pour les dépenses ajustables (alimentation par exemple) est de 500 euros environ Le problème est double, les ménages moins favorisés subissent la pression fiscale sur la totalité de leurs revenus, en outre une pression record au regard des comparaisons internationales. .

D’une manière générale avant d’envisager des réformes précises et significatives, il convient évidemment d’analyser la situation d’un point de vue macro économique mais aussi de manière sectorielle et micro économique. En clair, il faut sans doute se livrer à un vaste exercice d’évaluation de l’efficacité des dépenses pour en réduire le volume et ainsi diminuer la pression fiscale. Mais une pression fiscale qui génère des effets beaucoup plus redistributifs qu’aujourd’hui. En clair, une politique fiscale et sociale plus juste. Des outils d’évaluation pourraient être placés auprès de toutes les administrations et autres organismes publiques ou privées qui gèrent et où bénéficient une partie de la dépense publique.

 

 

Politique énergétique : pour  une  transition  juste, efficace et cohérente

 

 

 

La question de l’énergie est trop souvent abordée de manière caricaturale notamment quand elle oppose partisans du nucléaire et partisan des énergies renouvelables. Évidemment comme souvent, la question est plus complexe qu’il n’y paraît. Il s’agit en effet de développer une politique énergétique qui soit à la fois efficace, cohérente et juste. Efficace car il s’agit de privilégier la production d’énergie au moindre coût afin  d’améliorer la compétitivité du système de production et de rendre accessible l’énergie à tous les ménages. La cohérence vise à rendre compatible cet objectif de compétitivité avec la prise en compte de l’environnement et plus particulièrement du climat. Enfin la transition énergétique ne peut pas être brutale et ne doit pas pénaliser  des couches populaires qui ne peuvent immédiatement accéder aux techniques non polluantes (exemple voiture électriques ou à hydrogène ou encore chauffage à faible émission). Une transition cohérente impose de partir des réalités, de se fixer des objectifs à long terme avec des étapes à moyen terme réalisables et socialement acceptables. Pour partir des réalités, il faut notamment revenir aux chiffres. L’une des principales préoccupations environnementales concerne les gaz à effet de serre qui découlent directement de l’énergie produite et utilisée. L’énergie représente environ 80 % de ces émissions.  Notons que les  émissions de CO2 en France  sont inférieures de moitié à celle de l’Allemagne, quatre fois moins importantes que celle des États-Unis et inférieure aussi à celles de la Chine. Les émissions de la France représentent environ 1 % des émissions mondiales ; en cause, la nature de la consommation intérieure d’énergie primaire avec environ la moitié en combustibles fossiles dont 30 % de produits pétroliers, 44 % d’électricité primaire nucléaire, 10 % d’énergie renouvelable (7 % biomasse, 2 % hydrauliques, 1 % éolien et photovoltaïque). L’électricité, c’est environ un quart de la consommation finale d’énergie. Une électricité issue du nucléaire pour plus de 70 %, du renouvelable pour 18 % (hydroélectriques 10 % et éolien 5 % et 10 % des centrales thermiques fossiles). On sait que des programmes politiques prévoient de réduire la part de l’électricité nucléaire de plus de 70 % à 50 %. L’objectif avait été défini dans le programme de François Hollande avec une échéance à 2025, repoussée à 2035 et sans doute même bien plus loin. En raison notamment du fait que la production d’origine nucléaire ne sera pas réduite avant des années. Le gouvernement actuel n’envisage en fait que la fermeture de Fessenheim qui sera largement compensée par la mise en service de l’EPR de Flamanville ; sans parler de nouvelles centrales EPR qui pourront être décidée à partir de 2021 comme l’a indiqué le président de la république. Notons que la France est par ailleurs engagée dans un énorme plan de renforcement de la sécurité des centrales avec notamment le grand carénage qui découle des nouvelles normes après la catastrophe de Fukushima. Du coup, ce grand carénage d’un coût de 50 à 100 milliards selon les hypothèses rendra possible la prolongation de la vie des réacteurs de 20 à 30 ans. Ceci étant la fission nucléaire pose la redoutable question de la gestion des déchets radioactifs (et la fusion nucléaire n’est pas encore opérationnelle). Parallèlement, se développeront des énergies alternatives notamment  la méthanisation, le photovoltaïque, l’éolien et la géothermie. Techniquement, on voit mal comment les énergies  renouvelables pourraient se substituer aux éventuels suppressions de 20 à 25 % d’électricité nucléaire d’ici 10 ans voire 20 ans. Le problème étant que la plupart des énergies alternatives sont intermittentes alors que la production d’électricité doit être constante comme la distribution. Se pose aussi la question du coût et de l’efficacité énergétique. Ceci étant  des modifications non négligeables peuvent intervenir avec les évolutions techniques (stockage énergie, fusion nucléaire au lieu de la fission, filière hydrogène etc.) mais aussi les modifications du système de production et du mode de consommation. Cela suppose d’intervenir sur chacun des secteurs consommateurs d’énergie primaire. Ces consommateurs sont les ménages 30 %, l’industrie pour 20 % les transports pour 32 % les services pour 16 % l’agriculture pour 3 %. Techniquement la transition sera forcément progressive en France d’autant qu’une des principales préoccupations concerne l’influence des gaz à effet de serre sur le climat. La transition de ce point de vue doit être cohérente. On ne peut en effet souhaiter une réduction des gaz à effet de serre et en particulier du CO2 et en même temps promouvoir des centrales thermiques qui viennent compenser à chaque fois l’intermittence de certaines énergies renouvelables. Quand on examine l’utilisation de l’énergie primaire par secteur, on constate que l’effort et surtout à faire en direction des ménages et des transports. Des secteurs largement influencés par le mode de production, le mode de consommation et l’aménagement du territoire. Il est clair que l’éclatement du mode de production à l’échelle internationale est très consommateur d’énergie en particulier en logistique et en transport. Pour certaines productions notamment basiques on peut en effet s’interroger sur le bien-fondé de produire à des milliers de kilomètres. De la même manière qu’il est sans doute possible de réduire la complexification des processus de production tellement gourmande en prestations logistiques et en transport. Un transport nettement sous tarifé puisque par exemple  le prix de transport d’un container de Hong Kong à Anvers n’est pas plus cher qu’un transport du même container de Paris à Marseille. De ce point de vue, le renforcement de l’économie circulaire serait sans doute de nature à réaliser d’énormes gains  mais aussi à réduire de façon significative les émissions polluantes (sans parler des distorsions de concurrence sociales, fiscales ou environnementales). Le mode de consommation mérite lui aussi d’être mis en question compte tenu de l’obsolescence programmée de nombre de produits voire de leur inutilité. Dernières aspects liées au précédent, le problème de l’aménagement du territoire qui concentre des productions dans des métropoles spécialisées qui sont très gourmandes en transport. Alors que l’économie circulaire permettrait de satisfaire un certain nombre de besoins. En conclusion on voit que la problématique n’est pas simple qu’il convient d’articuler des éléments économiques, techniques, environnementaux et sociétaux. De ce point de vue, il n’est pas certain que la seule régulation par la fiscalité demeure le moyen le plus efficace. Il est souvent injuste et inopérant quand il n’y a pas d’autre choix que de recourir aux énergies classiques. À cet égard la régulation par les normes et l’offre technique est beaucoup plus efficace et juste qu’une régulation par la fiscalité. À tout le moins la question énergétique mérite un débat approfondi et le plus décentralisé possible pour éviter la simplification voire la caricature.

  • Service public : comment trouver un meilleur équilibre entre accessibilité, efficacité et coût

La question posée dans le cadre du grand débat voulu par le président de la république n’est pas forcément d’une grande clarté et paraît surtout avoir été dictée par le mécontentement d’une partie de la population représentée par les gilets jaunes. Des gilets jaunes qui contestent l’augmentation de la fiscalité qui finance des services publics plutôt en régression dans les zones périphériques. D’où la question officielle posée par le gouvernement : « Comment faire évoluer le lien entre impôts, dépenses et services publics pour mieux répondre aux besoins des Français ? »

De fait, dans certaines parties du territoire, ce lien paraît de plus en plus ténu voire inexistant, en tout cas très de plus en plus éloigné. Dans nombre de villages, il y a déjà longtemps qu’il n’existe pratiquement plus de services publics et le dernier qui semblait devoir résister, à savoir la Poste, disparaît aussi. En cause évidemment,  un  aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres et qui conduit le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup,  les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au  jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour  rejoindre des zones plus riches en emplois et en services. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations,  les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services. La réactivation des villes moyennes, des  zones rurales défavorisées passe d’abord par une  analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB,  population, services etc.) ; aussi  par une prise en compte des  typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà,  il convient d’agir sur les  leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une  commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel  de sa  responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040-2050,  certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un  Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si localement on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction  des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une  fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter  à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être). . Parallèlement on doit aussi s’interroger sur le concept même de service public, son coût, son fonctionnement et son financement ; en effet, si le rythme de suppression des  services s’accélère, c’est notamment pour des raisons socio-économiques évoquées précédemment mais aussi à cause d’un coût que la collectivité a du mal à assumer. Ce coût explique largement que le pays détienne le double record du monde de prélèvement obligatoire et de dépenses publiques par rapport au PIB. Un record qui porte atteinte à la compétitivité donc aussi à l’emploi. Dans son acception un peu générale, la tendance est forte d’assimiler service public, secteur  public voire statut des personnels. Trois notions pourtant à distinguer. La première découle du champ régalien de l’État (ou plus généralement des collectivités)  lequel mériterait sans doute d’être mieux défini, sans doute plus restreint et en même temps mieux assumé.  Certaines tâches doivent être toujours être assumés par l’État directement mais sans nécessairement gérer directement la logistique. La deuxième confusion concernant le service public vise le statut des personnels. Si on peut comprendre par exemple  que les infirmières ou ASH soient fonctionnaires, c’est plus discutable pour les jardiniers, les menuisiers, et autres comptables. Le problème c’est qu’on résume souvent la problématique des conditions de travail par exemple du personnel des hôpitaux à celle des infirmières. La troisième dimension du service public est liée à la structure juridique qui l’effectue. Or rien n’indique que l’intérêt général doive être exclusivement assumé par le secteur public. De nombreuses fonctions d’intérêt général sont en effet exercées notamment  par voie de délégation à des organisations parapubliques ou privées (santé, transport, formation etc.) Du coup, l’amalgame des trois définitions conduit souvent en fait à masquer une défense corporatiste et coûteuse du service public qui au total porte atteinte à la qualité, à l’accessibilité et à la compétitivité de ce service. Faute de cela non seulement tout service public disparaîtra des petites communes mais nombre de fonctions d’intérêt général vont aussi s’étioler dans les petites et moyennes villes (les hôpitaux par exemple).  La problématique n’est pas simple, le service public pour certaines de ses activités constitue un atout indiscutable pour le progrès social mais aussi économique, il n’en demeure pas un  boulet financier qui hypothèque son avenir. Avant d’envisager cette réforme du service public, il sera nécessaire au préalable de procéder à une évaluation qualitative et quantitative des contenus, du fonctionnement et du coût. L’évaluation qualitative est indispensable car ce n’est par la même chose par exemple en terme d’accessibilité d’avoir la possibilité d’obtenir un rendez vous au bout de 15  jours ou au bout de 5 mois chez un cardiologue ou un ophtalmologue. Autre exemple, Ce n’est pas non plu la même chose de disposer en permanence de la 4G en téléphonie mobile et de recevoir des SMS le lendemain de leur émission dans le zones blanches ou mal couvertes. Enfin, le traitement est différent quand il suffit de  faire 500 m pour retirer 100 euros à la Poste ou faire 40 kms.

Thèmes Grand débat : des enjeux majeurs oubliés !

Thèmes Grand débat : des enjeux majeurs oubliés !

 

Il est évident que les thèmes proposés dans le grand débat ont un peu été rédigés dans la précipitation ; pour preuve ; la problématique posée est souvent parcellaire voir contradictoire avec d’autres thèmes. On a surtout oublié les enjeux majeurs que constituent la croissance, l’emploi, la politique industrielle et l’Europe. Pourtant des enjeux qui conditionnent le reste. La question de la croissance est en effet le problème majeur en cette fin d’année et va occuper l’actualité en 2019 voir en 2020. Cette croissance subit actuellement un atterrissage assez brutal puisqu’on va atteindre à peine 1,5 % en 2018 pour 2,3 % espérés par les experts au début de l’année. Pour 2019, on  prévoit au mieux 1,3 % mais tout dépendra de la dynamique de la consommation des ménages actuellement relativement atone. De nombreux facteurs nuisent à cette croissance, certains sont d’ordre quantitatifs mais d’autres qualitatifs. La seconde question qui est en grande partie liée est celle de l’emploi dont la situation devrait se dégrader mécaniquement en 2019 alors que nous avons déjà près de 6 millions de chômeurs. La dégradation de la situation économique française depuis des décennies tient beaucoup à l’écroulement de notre industrie. Malheureusement depuis des années toute réflexion sur un secteur industriel est absente au motif qu’il ne faut pas parler de stratégie et encore moins de plan.  Autre thème important celui de l’Europe, cadre pourtant déterminant sur le plan institutionnel bien sûr mais aussi économique, social et même sociétal. Ces thèmes devraient précéder presque tous les autres car ce sont eux qui vont conditionner les moyens, l’évolution du volume et de la nature de la fiscalité, une grande partie des services publics et même la transition écologique (exemple évolution des normes concernant l’automobile). En fait,  le grand débat a surtout repris les thématiques développées par les gilets jaunes, des thématiques limitées en oubliant sans doute les rapports systémiques entre les grands enjeux économiques et sociaux et environnementaux.

Grand débat : les thèmes majeurs oubliés !

Grand débat : les thèmes majeurs  oubliés !

 

Il est évident que les thèmes proposés dans le grand débat ont un peu été rédigés dans la précipitation ; pour preuve ; la problématique posée est souvent parcellaire voir contradictoire avec d’autres thèmes. On a surtout oublié les enjeux majeurs que constituent la croissance, l’emploi, la politique industrielle et l’Europe. Pourtant des enjeux qui conditionnent le reste. La question de la croissance est en effet le problème majeur en cette fin d’année et va occuper l’actualité en 2019 voir en 2020. Cette croissance subit actuellement un atterrissage assez brutal puisqu’on va atteindre à peine 1,5 % en 2018 pour 2,3 % espérés par les experts au début de l’année. Pour 2019, on  prévoit au mieux 1,3 % mais tout dépendra de la dynamique de la consommation des ménages actuellement relativement atone. De nombreux facteurs nuisent à cette croissance certains sont d’ordre quantitatifs mais d’autres qualitatifs. La seconde question qui est en grande partie liée est celle de l’emploi dont la situation devrait se dégrader mécaniquement en 2019 alors que nous avons déjà près de 6 millions de chômeurs. La dégradation de la situation économique française depuis des décennies tient beaucoup à l’écroulement de notre industrie. Malheureusement depuis des années toute réflexion sur un secteur industriel est absente au motif qu’il ne faut pas parler de stratégie et encore moins de plan.  Autre thème important celui de l’Europe, cadre pourtant déterminant sur le plan institutionnel bien sûr mais aussi économique, sociale et même sociétal. Ces thèmes devraient précéder presque tous les autres cars ce sont eux qui vont conditionner les moyens, l’évolution du volume et de la nature de la fiscalité, une grande partie des services publics et même la transition écologique (exemple évolution des normes concernant l’automobile). En fait,  le grand débat a surtout repris les thématiques développées par les gilets jaunes, des thématiques limitées en oubliant sans doute les rapports systémiques entre les grands enjeux économiques et sociaux et environnementaux.

 

Grand débat : les enjeux majeurs oubliés !

Grand débat : les enjeux majeurs oubliés !

Il est évident que les thèmes proposés dans le grand débat ont un peu été rédigés dans la précipitation ; pour preuve ; la problématique posée est souvent parcellaire voir contradictoire avec d’autres thèmes. On a surtout oublié les enjeux majeurs que constituent la croissance, l’emploi, la politique industrielle et l’Europe. Pourtant des enjeux qui conditionnent le reste. La question de la croissance est en effet le problème majeur en cette fin d’année et va occuper l’actualité en 2019 voir en 2020. Cette croissance subit actuellement un atterrissage assez brutal puisqu’on va atteindre à peine 1,5 % en 2018 pour 2,3 % espérés par les experts au début de l’année. Pour 2019, on  prévoit au mieux 1,3 % mais tout dépendra de la dynamique de la consommation des ménages actuellement relativement atone. De nombreux facteurs nuisent à cette croissance certains sont d’ordre quantitatifs mais d’autres qualitatifs. La seconde question qui est en grande partie liée est celle de l’emploi dont la situation devrait se dégrader mécaniquement en 2019 alors que nous avons déjà près de 6 millions de chômeurs. La dégradation de la situation économique française depuis des décennies tient beaucoup à l’écroulement de notre industrie. Malheureusement depuis des années toute réflexion sur un secteur industriel est absente au motif qu’il ne faut pas parler de stratégie et encore moins de plan.  Autre thème important celui de l’Europe, cadre pourtant déterminant sur le plan institutionnel bien sûr mais aussi économique, sociale et même sociétal. Ces thèmes devraient précéder presque tous les autres cars ce sont eux qui vont conditionner les moyens, l’évolution du volume et de la nature de la fiscalité, une grande partie des services publics et même la transition écologique (exemple évolution des normes concernant l’automobile). En fait,  le grand débat a surtout repris les thématiques développées par les gilets jaunes, des thématiques limitées en oubliant sans doute les rapports systémiques entre les grands enjeux économiques et sociaux et environnementaux.

Loi Moralisation de la vie politique : pas des textes majeurs ( Dosière)

Loi Moralisation de la vie politique : pas des textes majeurs ( Dosière)

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L’ex-député socialiste René Dosière explique au JDD pourquoi « ce ne sont pas des textes majeurs ». Cet élu milite depuis longtemps pour la transparence de la vie publique. Il avait remis en mai dernier des propositions à François Bayrou quand ce dernier, alors ministre de la Justice, rédigeait ses projets de loi.

. Ces lois sont-elles historiques?
Ce ne sont pas des textes majeurs, mais une série de dispositifs utiles qui permettent de compenser des vides juridiques. Ces lois marquent un progrès, mais elles n’auraient pas pu être majeures car les délais à tenir étaient difficiles. Il aurait aussi fallu un peu plus d’expérience tant au niveau législatif qu’exécutif. Reste maintenant à voir ce qu’il y aura dans le texte définitif et ce que le Conseil constitutionnel en dira. En effet, la version adoptée dans la nuit de vendredi à samedi est très différente de celle votée par le Sénat. Il y aura donc en début de semaine prochaine une commission mixte paritaire [qui réunit députés et sénateurs, NDLR] et je doute qu’ils parviennent à un accord. Les deux assemblées devront donc redébattre rapidement.

Les débats, confus ces derniers jours au Palais Bourbon, vous ont-ils déçu? 
Cette situation était un peu inévitable. Les responsables de La République en marche ont fait l’erreur de nommer des néophytes à la vice-présidence de l’Assemblée. Quelqu’un qui n’a pas d’expérience politique ne peut diriger un débat à l’Assemblée. On n’envoie pas lutter contre un feu de forêt un pompier volontaire qui vient tout juste de s’engager! Mais je n’attaque pas l’amateurisme des nouveaux parlementaires. Sans eux, la réserve parlementaire n’aurait pas forcément pu être supprimée, car les élus plus expérimentés avaient beaucoup de réserve. En revanche, côté exécutif, le remplacement de François Bayrou au poste de garde des Sceaux n’a pas facilité les choses. La nouvelle ministre [Nicole Belloubet] a, elle aussi, sa part d’inexpérience. 

Les élus ont retoqué la promesse d’Emmanuel Macron selon laquelle tout parlementaire doit avoir un casier vierge. Qu’en pensez-vous?
L’Assemblée avait voté cette disposition à l’unanimité au mois de février. En commission des Lois, les députés d’En marche l’avaient repris. Mais le gouvernement a privilégié la vision juridique plutôt que politique des choses et, par prudence, la majorité a reculé. D’une manière générale, les députés ont suivi leur gouvernement qui s’en est tenu à la version initiale de son texte [celle présentée par Nicole Belloubet début juillet, NDLR].

Le volet concernant le financement des partis politiques a été largement remanié depuis la présentation du projet, début juin, par François Bayrou. Aurait-on dû aller plus loin? 
Le texte a été très très prudent sur cet aspect. On aurait pu mettre fin à une vraie dérive qui est la multiplication des candidatures aux élections législatives. Il y a aujourd’hui des pseudos-formations qui présentent des candidats pour obtenir une part de financement public [un parti dont chaque candidat obtient au moins 1% dans plus de 50 circonscriptions en bénéficie, NDLR]. Il n’est pas moral que des associations captent par ce biais de l’argent public pour des activités qui n’ont rien à voir à la vie politique. Autre regret : le financement des micro-partis politiques. Avec ce texte, Marine Le Pen va pouvoir continuer à faire fonctionner sa petite entreprise commerciale sans être contrôlée. Cela montre que l’absence de François Bayrou a jouée dans ce débat.

Un nouveau régime de frais de mandat a été mise en place. Ne met-il pas en danger l’indépendance du Parlement? 
Le Sénat a mené une bonne réflexion reprise par l’Assemblée. Désormais, les frais de mandat seront transparents, via leur remboursement sur justificatifs. Le fait que chaque assemblée détermine les modalités de ce dispositif préserve l’indépendance du Parlement. C’est un bon équilibre : d’un côté le public aura la démonstration qu’il n’y a pas d’enrichissement personnel, de l’autre le travail des parlementaires est protégé.

La question du statut de Brigitte Macron a ressurgi dans les débats. Faut-il créer une fonction de Première dame au nom de la moralisation?
La question à se poser est en fait politique : quel rôle veut-on faire jouer à l’épouse du chef de l’Etat? Il n’y a pas un problème d’argent public, puisque les moyens dévolus à Brigitte Macron sont issus du budget de la présidence de la République, lequel est transparent et déjà contrôlé par la Cour des comptes.

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