Crise du logement : maintenir les quotas HLM
Adoptée en 2000, la loi SRU, pour Solidarité et renouvellement urbain, impose aux villes un quota de 20 à 25% de logements sociaux. Mais le Premier ministre, Gabriel Attal, a promis de la réformer pour intégrer dans le décompte les logements intermédiaires, aux loyers et aux plafonds de revenus plus élevés que dans le logement social.
Curieusement les quotas HLM pourraient être encore un peu moins respecté alors que la demande ne cesse d’augmenter. Une demande d’autant plus importante que beaucoup de candidats à l’accession à la propriété sont écartés faute de solvabilité. Des candidats à l’accession qui se retrouve sur le marché de la location
« La loi SRU a certes connu des évolutions, toujours dans le sens d’une plus juste application et d’une ambition renouvelée de mixité sociale. Jusqu’à maintenant aucune mesure significative n’est venue remettre en cause sa portée, au contraire », rétorquent les bailleurs sociaux. Entre 2020 et 2022, près des deux tiers des communes concernées par la loi SRU n’ont pas tenu leurs objectifs de production de logements sociaux, certaines, comme Nice, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ou Toulon, en étant même très loin.
Une ouverture des quotas aux logements intermédiaires risquerait de diminuer l’incitation à construire de nouveaux logements sociaux selon l’USH. Or, la confédération a annoncé fin janvier qu’en 2023, le nombre de ménages en attente d’un logement social a atteint 2,6 millions, soit une hausse de 7,5% sur un an, tandis que le nombre d’agréments est « à son pire niveau depuis 2005 ».« On n’a jamais aussi peu produit de logement social et on n’a jamais eu autant de demandeurs », résumait, à cette occasion, Emmanuelle Cosse de l’USH.
En effet, le nombre d’agréments de nouveaux logements sociaux « n’a jamais été aussi bas depuis au moins 2005 » et serait « bien en deçà de 85.000 », selon elle. À titre de comparaison, 87.500 agréments avaient été délivrés en 2020, année de la crise Covid, pendant laquelle les chantiers ont été à l’arrêt pendant plusieurs mois. « Pendant très longtemps, la moyenne oscillait entre 110.000 et 115.000 agréments annuels », avait commenté l’ex-ministre du Logement.