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Economie-Réindustrialisation : former une main-d’œuvre qualifiée

Economie-Réindustrialisation : former  une main-d’œuvre qualifiée
Il y a près d’un an, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, annonçait : « Pour la première fois depuis plusieurs décennies, on ouvre plus d’usines qu’on en ferme. » Ce constat appelle immédiatement une question : a-t-on la main-d’œuvre nécessaire pour poursuivre l’ambitieuse politique de réindustrialisation de notre pays ?

 

Avec 60 000 emplois industriels vacants, la pénurie de compétences est généralisée et constitue un frein puissant à notre renouveau productif, alerte, dans une tribune au « Monde », Martial Martin, président de l’assemblée des directeurs d’instituts universitaires de technologie.

 

Cette interrogation est déjà au cœur des préoccupations des industriels, qui peinent à pourvoir tous les postes offerts. Entre 2017 et 2022, le nombre d’emplois industriels vacants a été multiplié par trois, pour atteindre 60 000. La pénurie de compétences est généralisée, et elle constitue un frein puissant à notre renouveau productif.

Ce problème est en partie dû à notre appareil de formation. Dans une note récente, la plate-forme de réflexion La Fabrique de l’industrie affirme que ce dernier est théoriquement en mesure de fournir la main-d’œuvre nécessaire aux besoins de recrutement dans l’industrie. Mais environ la moitié des cohortes formées « s’évaporent », fuyant ainsi les métiers industriels pour se diriger vers d’autres horizons professionnels, en particulier vers le titre d’ingénieur. Il faut impérativement combler ce déficit mais pas seulement.

Il faut aussi s’assurer de former au bon niveau de qualification. L’attention se porte principalement sur la pénurie d’ingénieurs. Mais on ne prend pas pleinement conscience de l’impérieuse nécessité de former aussi des techniciens et des cadres techniques. Dans une usine, ces cadres sont à l’interface entre des opérateurs et des ingénieurs à qui ils apportent leurs connaissances des procédés et des installations.

Ils sont les piliers du dispositif industriel. Mais la France n’en forme pas assez, alors que de nombreux secteurs économiques auront besoin de techniciens qualifiés, par exemple pour la maintenance dans le bâtiment et l’énergie, ou l’industrie militaire. Le flux actuel de 50 000 techniciens diplômés par an devrait certainement être triplé.

La réalité des chiffres est brutale. Comme le souligne l’Académie des technologies, cette carence risque d’obérer toute politique de réindustrialisation et de transition énergétique. Aujourd’hui, seulement un quart des bacheliers technologiques sont diplômés des sections orientées vers la production : sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D) et sciences et technologies de laboratoire (STL). Seule la moitié d’entre eux se dirige vers un institut universitaire de technologie (IUT) ou une section de techniciens supérieurs (STS), ce qui est largement insuffisant pour nourrir les formations de techniciens en production.

 

Economie- Réindustrialisation : former aussi une main-d’œuvre qualifiée

Economie- Réindustrialisation : former aussi une main-d’œuvre qualifiée

 
Il y a près d’un an, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, annonçait : « Pour la première fois depuis plusieurs décennies, on ouvre plus d’usines qu’on en ferme. » Ce constat appelle immédiatement une question : a-t-on la main-d’œuvre nécessaire pour poursuivre l’ambitieuse politique de réindustrialisation de notre pays ?

 

Avec 60 000 emplois industriels vacants, la pénurie de compétences est généralisée et constitue un frein puissant à notre renouveau productif, alerte, dans une tribune au « Monde », Martial Martin, président de l’assemblée des directeurs d’instituts universitaires de technologie.

 

Cette interrogation est déjà au cœur des préoccupations des industriels, qui peinent à pourvoir tous les postes offerts. Entre 2017 et 2022, le nombre d’emplois industriels vacants a été multiplié par trois, pour atteindre 60 000. La pénurie de compétences est généralisée, et elle constitue un frein puissant à notre renouveau productif.

Ce problème est en partie dû à notre appareil de formation. Dans une note récente, la plate-forme de réflexion La Fabrique de l’industrie affirme que ce dernier est théoriquement en mesure de fournir la main-d’œuvre nécessaire aux besoins de recrutement dans l’industrie. Mais environ la moitié des cohortes formées « s’évaporent », fuyant ainsi les métiers industriels pour se diriger vers d’autres horizons professionnels, en particulier vers le titre d’ingénieur. Il faut impérativement combler ce déficit mais pas seulement.

Il faut aussi s’assurer de former au bon niveau de qualification. L’attention se porte principalement sur la pénurie d’ingénieurs. Mais on ne prend pas pleinement conscience de l’impérieuse nécessité de former aussi des techniciens et des cadres techniques. Dans une usine, ces cadres sont à l’interface entre des opérateurs et des ingénieurs à qui ils apportent leurs connaissances des procédés et des installations.

Ils sont les piliers du dispositif industriel. Mais la France n’en forme pas assez, alors que de nombreux secteurs économiques auront besoin de techniciens qualifiés, par exemple pour la maintenance dans le bâtiment et l’énergie, ou l’industrie militaire. Le flux actuel de 50 000 techniciens diplômés par an devrait certainement être triplé.

La réalité des chiffres est brutale. Comme le souligne l’Académie des technologies, cette carence risque d’obérer toute politique de réindustrialisation et de transition énergétique. Aujourd’hui, seulement un quart des bacheliers technologiques sont diplômés des sections orientées vers la production : sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D) et sciences et technologies de laboratoire (STL). Seule la moitié d’entre eux se dirige vers un institut universitaire de technologie (IUT) ou une section de techniciens supérieurs (STS), ce qui est largement insuffisant pour nourrir les formations de techniciens en production.

 

Réindustrialisation : former aussi une main-d’œuvre qualifiée

Réindustrialisation : former aussi une main-d’œuvre qualifiée

 
Il y a près d’un an, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, annonçait : « Pour la première fois depuis plusieurs décennies, on ouvre plus d’usines qu’on en ferme. » Ce constat appelle immédiatement une question : a-t-on la main-d’œuvre nécessaire pour poursuivre l’ambitieuse politique de réindustrialisation de notre pays ?

 

Avec 60 000 emplois industriels vacants, la pénurie de compétences est généralisée et constitue un frein puissant à notre renouveau productif, alerte, dans une tribune au « Monde », Martial Martin, président de l’assemblée des directeurs d’instituts universitaires de technologie.

 

Cette interrogation est déjà au cœur des préoccupations des industriels, qui peinent à pourvoir tous les postes offerts. Entre 2017 et 2022, le nombre d’emplois industriels vacants a été multiplié par trois, pour atteindre 60 000. La pénurie de compétences est généralisée, et elle constitue un frein puissant à notre renouveau productif.

Ce problème est en partie dû à notre appareil de formation. Dans une note récente, la plate-forme de réflexion La Fabrique de l’industrie affirme que ce dernier est théoriquement en mesure de fournir la main-d’œuvre nécessaire aux besoins de recrutement dans l’industrie. Mais environ la moitié des cohortes formées « s’évaporent », fuyant ainsi les métiers industriels pour se diriger vers d’autres horizons professionnels, en particulier vers le titre d’ingénieur. Il faut impérativement combler ce déficit mais pas seulement.

Il faut aussi s’assurer de former au bon niveau de qualification. L’attention se porte principalement sur la pénurie d’ingénieurs. Mais on ne prend pas pleinement conscience de l’impérieuse nécessité de former aussi des techniciens et des cadres techniques. Dans une usine, ces cadres sont à l’interface entre des opérateurs et des ingénieurs à qui ils apportent leurs connaissances des procédés et des installations.

Ils sont les piliers du dispositif industriel. Mais la France n’en forme pas assez, alors que de nombreux secteurs économiques auront besoin de techniciens qualifiés, par exemple pour la maintenance dans le bâtiment et l’énergie, ou l’industrie militaire. Le flux actuel de 50 000 techniciens diplômés par an devrait certainement être triplé.

La réalité des chiffres est brutale. Comme le souligne l’Académie des technologies, cette carence risque d’obérer toute politique de réindustrialisation et de transition énergétique. Aujourd’hui, seulement un quart des bacheliers technologiques sont diplômés des sections orientées vers la production : sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D) et sciences et technologies de laboratoire (STL). Seule la moitié d’entre eux se dirige vers un institut universitaire de technologie (IUT) ou une section de techniciens supérieurs (STS), ce qui est largement insuffisant pour nourrir les formations de techniciens en production.

 

La pénurie de main-d’oeuvre

La pénurie de main-d’oeuvre

Aux rencontres d’Aix-en-Provence qui se sont déroulées ce week-end, le ministre de l’Economie a fort justement souligné le grave problème de la pénurie de main-d’œuvre. Un phénomène qui affecte à peu près tous les secteurs et même toutes les catégories socioprofessionnelles. La conséquence sans doute d’un certain désintérêt vis-à-vis du travail encouragé d’une part par le fonctionnement monarchique de nombre d’entreprises et l’absence de concertation et de participation des salariés. Bref une perte de sens qui accentue la contradiction entre un niveau élevé de chômage et une demande d’emploi sans réponse. Sans doute aussi un certain laxisme des pouvoirs publics vis-à-vis d’une distribution parfois aveugle d’aide sociale. Mais aussi des salariés qui ne sont guère encouragés à travailler compte tenu du faible niveau des salaires.

De la grande entreprise à l’usine ou à la toute petite PME, les difficultés à recruter sont partout. « Il n’y a rien de plus « shadockien » que d’avoir encore autant de chômage et autant d’entreprises qui cherchent des salariés. Il faut traiter ce problème dès la rentrée de septembre », a martelé le ministre de l’Economie et des Finances aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence qui se sont tenues de vendredi à dimanche.

Une priorité absolue, selon lui, à la fois pour soutenir la croissance de l’économie française – à l’heure où elle est ralentie par les conséquences de la guerre en Ukraine – et pour atteindre l’objectif de plein-emploi que s’est fixé l’exécutif pour ce quinquennat. « Une perspective devenue possible » a assuré le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lui aussi présent à Aix-en-Provence.

De ce fait, « tout ce qui peut faciliter l’accès à l’emploi est une bonne chose » a lancé Bruno Le Maire, qui a appelé à un travail collectif. Aux entreprises revient ainsi, selon lui, la responsabilité d’être plus attractives en proposant une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail et en offrant à tous les salariés des perspectives de carrière. Par ailleurs, le travail doit être mieux rémunéré : « Toutes celles qui le peuvent doivent augmenter les salaires » a-t-il lancé, recevant de l’auditoire un accueil plutôt mitigé.

 

 

Pénurie de main-d’œuvre: Pas assez d’écart de revenus entre ceux qui travaillent et les autres (MEDEF)

Pénurie de main-d’œuvre. Pas assez d’écart de revenus entre ceux qui travaillent et  les autres  (MEDEF)

 

 

Le président du Medef estime que la pénurie de main-d’œuvre provient notamment de l’écart insuffisant de revenus entre ceux qui travaillent et les autres. (Interview dans l’Opinion)

 

La pénurie de main-d’œuvre menace-t-elle la reprise ?

Il existe des cas, heureusement rares, où des restaurants ferment faute de trouver du personnel. Mais en dehors de l’hôtellerie-restauration – et de l’automobile qui souffre d’ une autre pénurie, celle des composants électroniques – la reprise n’est pas en danger. En revanche, nous ne profitons pas à plein du rebond à cause des difficultés à recruter : c’est un surcroît de croissance qui nous échappe.

Emmanuel Macron a menacé la semaine dernière de suspendre les allocations chômage des « demandeurs d’emploi qui ne démonteront pas une recherche active ». La solution, est-ce de mettre la pression sur les chômeurs ?

Nous soutenons l’annonce d’un renforcement des contrôles même si, en réalité, les règles n’ont pas changé – il s’agit plutôt d’un signal donné par le Président. Nous soutenons aussi la réforme de l’assurance-chômage et nous aurions même souhaité qu’elle aille plus loin. C’est en effet un des éléments qui expliquent la situation : l’écart n’est pas toujours significatif entre revenus nets du travail et revenus du « non-travail » (allocation chômage, autres prestations sociales, parfois travail au noir). D’autant que travailler peut représenter un coût : transport, logement… Néanmoins, accroître cet écart ne résoudra pas tout. Il y a aussi un problème de mobilité de proximité (le refus de travailler à plus d’une vingtaine de kilomètres de chez soi) et une réticence à déménager pour prendre un emploi, malgré les fortes différences de taux de chômage d’une région à l’autre. Le coût de l’immobilier et des droits de mutation renforcent cette immobilité régionale. Enfin, il y a indéniablement un effet post-Covid qui frappe tous les métiers et tous les secteurs. On voit des entreprises avec des salaires dans la moyenne, des conditions de travail normales, qui peinent à recruter alors que cela n’avait jamais été le cas. Aux Etats-Unis, certains s’inquiètent d’une « grande démission »… Il est difficile de mesurer si nous en sommes là en France.

La crise sanitaire a-t-elle modifié profondément le rapport au travail ?

Ce qui est certain, c’est que dans les métiers « non télétravaillables » monte une certaine frustration : un ouvrier peut avoir l’impression d’être laissé à l’écart de la flexibilité, du confort, du gain de temps et d’argent sur les trajets que permet le télétravail . Autre phénomène que nous remontent de plus en plus de dirigeants, la « période d’essai à l’envers » : j’accepte un emploi mais si au bout d’un ou deux mois, il ne me convient pas à 100 %, je quitte l’entreprise. Il est trop tôt pour tirer des leçons définitives, mais beaucoup d’adhérents nous disent redouter un nouvel « effet 35 heures » sur l’implication dans le travail.

Manque de main-d’œuvre : un retour de l’immigration ?

Manque de main-d’œuvre : un retour de l’immigration ?

L’économiste Emmanuelle Auriol préconise de restaurer l’attractivité de la France pour les immigrés, mise à mal par des décennies de politique restrictive.

Tribune. 

 

Alors que la très forte reprise économique laisse entrevoir une possibilité historique de renouer avec la croissance et le plein-emploi dans notre pays, la pénurie de main-d’œuvre menace d’étouffer cet élan. En effet, 50 % des entreprises françaises se plaignent de ne pas pouvoir recruter, et bon nombre d’entre elles finissent par renoncer à créer de l’activité supplémentaire faute de trouver les salariés dont elles ont besoin.

Avec plus de cent métiers classés « en tension », de nombreux secteurs sont touchés et tous les niveaux de qualification sont concernés. Ainsi, parmi les dix métiers les plus recherchés (hors saisonniers) on trouve, pêle-mêle, des agents d’entretien, des aides-soignants, des aides à domicile, des employés de la restauration et de libre-service, des ouvriers non qualifiés manutentionnaires, des agents de sécurité et de surveillance, mais aussi des infirmiers, des ingénieurs, des cadres et responsables de l’informatique.

Problème structurel

Bien plus inquiétant que les tensions sur les marchés des matières premières, de l’énergie ou des produits semi-finis, qui devraient se résorber assez rapidement, ce problème est structurel. En effet, de nombreuses entreprises ne trouvaient pas non plus de salariés avant la crise du Covid-19. La réforme de l’assurance-chômage, en réduisant les indemnités liées au travail en CDD, devrait remettre des salariés de manière durable sur le marché de l’emploi. Mais étant donné l’ampleur de la pénurie, ce sera loin d’être suffisant, d’autant plus que certains chômeurs n’ont aucune qualification et sont difficilement employables.

 

 

Face à de telles difficultés, la solution qu’utilisent les plus grosses entreprises, quand leur processus de production le leur permet, est de délocaliser une partie de leur activité à l’étranger, là où la main-d’œuvre dont elles ont besoin est abondante. Cette solution est évidement moins bénéfique à l’économie française que de créer de l’activité économique sur le territoire national.

Une autre solution est alors de faire appel à la main-d’œuvre étrangère. C’est ce que font traditionnellement d’autres pays européens comme la Suisse, le Luxembourg, le Royaume Uni, ou encore l’Allemagne, qui ont tous, proportionnellement à leur population, une immigration plus élevée que celle de la France, en flux comme en stock.

La Chine aussi menacée par une pénurie de main-d’œuvre

La Chine aussi menacée par une pénurie de main-d’œuvre

Un article du Wall Street Journal met l’accent sur la pénurie de main-d’œuvre qui se profile en Chine.

 

 

Une pénurie de main-d’œuvre se profile dans toute la Chine car les jeunes se détournent des emplois industriels et de plus en plus de travailleurs migrants restent chez eux, ce qui laisse présager des difficultés à venir avec la montée du vieillissement et la diminution de la population active.

Les propriétaires d’usines chinoises affirment avoir du mal à trouver des employés dans tous les domaines, que ce soit la fabrication de sacs à main ou celle de cosmétiques, alors que la demande mondiale de produits chinois ne cesse d’augmenter cette année.

Certains travailleurs migrants craignent de contracter le Covid-19 dans les villes ou les usines, malgré le nombre réduit de contaminations en Chine. D’autres jeunes s’orientent vers des emplois du secteur des services, mieux payés ou moins pénibles.

Cette tendance au déséquilibre entre emploi et main-d’œuvre trouve un écho aux Etats-Unis, où certains employeurs ont du mal à recruter suffisamment de salariés, alors que des millions de personnes qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie restent au chômage.

Mais le problème de la Chine reflète aussi des évolutions démographiques de long terme — notamment un réservoir de main-d’œuvre qui s’amenuise —, héritage de la politique de l’enfant unique appliqué pendant des dizaines d’années dans le pays et officiellement abandonnée en 2016.

Ces tendances représentent une menace sérieuse pour les perspectives de croissance à long terme du pays. La Chine n’en aura que plus de mal à fournir des produits manufacturés bon marché au reste du monde, ce qui pourrait ajouter aux pressions inflationnistes mondiales.

« Cela fait bien longtemps que la Chine a épuisé son dividende démographique » expose Shuang Ding, économiste à la Standard Chartered Bank de Hong Kong.

Yan Zhiqiao, qui gère une usine de cosmétiques d’une cinquantaine d’ouvriers à Guangzhou, au sud du pays, n’a pas pu intensifier sa production cette année malgré une augmentation de la demande, principalement parce que son usine a le plus grand mal à recruter et à garder des employés, tout particulièrement lorsqu’ils ont moins de 40 ans.

Son usine propose une rémunération équivalente à 3,90 dollars de l’heure, ce qui est au-dessus du marché, plus les repas et l’hébergement gratuits. Les jeunes recrues ont pourtant été peu nombreuses à se présenter.

Il explique qu’il ne peut se permettre de gonfler les salaires en grande partie car les prix des matières premières ont augmenté cette année. L’autre option consisterait à répercuter cette hausse sur les acheteurs étrangers, s’ils l’acceptaient.

« Par rapport à notre génération, l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail a changé. Ils peuvent demander de l’aide à leurs parents et ils n’ont pas beaucoup de pression pour joindre les deux bouts » 

« Par rapport à notre génération, l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail a changé. Ils peuvent demander de l’aide à leurs parents et ils n’ont pas beaucoup de pression pour joindre les deux bouts, estime M. Yan, 41 ans. Beaucoup d’entre eux ne sont pas venus à l’usine pour travailler mais pour chercher des petits copains ou des petites copines. »

La pénurie de main-d’œuvre industrielle en Chine intervient au moment même où une autre partie de son économie fait face au problème inverse : il y a trop de main-d’œuvre pour les emplois de cols blancs. Plus de 9 millions d’étudiants chinois, un record, sortent diplômés de l’université cette année, ce qui aggrave le déséquilibre structurel du marché du travail, affirment les économistes.

Tandis que le taux de chômage urbain global en Chine est tombé de 5,7 % en juillet dernier à 5,1 % cette année, au sein de la tranche d’âge des 16-24 ans il s’élevait à 16,2 % le mois dernier, ce qui est néanmoins plus bas que le record absolu de l’année précédente : 16,8 % en juillet 2020.

Les récentes mesures prises à l’encontre du secteur des cours privés, visant à réduire les coûts de l’éducation pour les parents, risquent de faire flamber le taux de chômage des jeunes. Selon MyCOS, cabinet de conseil spécialisé en éducation, en 2019 le secteur a absorbé davantage de diplômés de l’université que tout autre.

Pour les propriétaires d’usines, cependant, ces tendances ne représentent qu’une piètre consolation. Le déclin du nombre d’ouvriers a obligé nombre d’entre eux à offrir des primes ou à donner un coup de pouce aux salaires, érodant d’autant des marges déjà sous pression à cause de l’augmentation des prix des matières premières et du transport.

Foxconn Technology Group, ex-Hon Hai Precision Industry Co. et l’un des plus gros fournisseurs d’Apple, a fait passer les primes des nouvelles recrues d’une de ses usines de Zhengzhou à 9 000 yuans — soit environ 1 388 dollars —, voire davantage, pour ceux qui acceptent de travailler 90 jours consécutifs, à en croire une annonce publiée par un département commercial de Foxconn sur WeChat. Foxconn n’a pas répondu à nos sollicitations.

Le variant delta balayant d’autres pays asiatiques, certaines usines chinoises ont vu leurs carnets de commandes se remplir à grande vitesse à mesure que les acheteurs se détournaient de leurs anciens fournisseurs, raconte David Li, secrétaire général de l’Asia Footwear Association de Dongguan. Ce qui incite certaines entreprises cherchant désespérément de nouveaux salariés à proposer des salaires plus élevés, ajoute-t-il.

« De nombreux propriétaires d’usines sont désormais en plein dilemme. Ils ne savent pas s’ils vont pouvoir faire des bénéfices en acceptant de nouvelles commandes, dit-il. Leur plus gros souci est de trouver des ouvriers. »

La semaine dernière, le Premier Ministre chinois Li Keqiang a annoncé que le pays continuerait de faire face « à une pression relativement importante sur le marché du travail » d’ici à 2025 et s’est engagé à davantage soutenir les secteurs à fort besoin de main-d’œuvre, notamment sous la forme de formations professionnelles supplémentaires.

La population active de la Chine, qui regroupe les individus âgés de 15 à 59 ans, est tombée à 894 millions l’année dernière, ce qui représente 63 % de la population totale. Ce chiffre était de 939 millions en 2010, soit 70 % de la population totale de l’époque, selon les chiffres du recensement national conduit une fois tous les dix ans.

Selon les estimations officielles, la population active chinoise devrait perdre 35 millions de personnes au cours des cinq prochaines années.

Pour les économistes, les récentes incitations du président Xi Jinping visant à revigorer les zones rurales en dirigeant davantage d’investissements vers les provinces de l’intérieur du pays ont pu contribuer aux difficultés des usines en permettant à de nombreux travailleurs qui autrefois parcouraient de grandes distances pour trouver du travail dans les grandes villes de gagner leur vie plus près de chez eux.

En 2020, le nombre de Chinois ruraux classés dans la catégorie des travailleurs migrants a chuté pour la première fois en dix ans, et ce de plus de 5 millions, pour atteindre 285,6 millions de personnes, indiquent les données du bureau chinois des statistiques, car davantage de travailleurs sont restés dans leur ville natale ou ont cherché des emplois à proximité. Beaucoup l’ont fait parce qu’ils avaient peur de contracter le Covid-19 dans les grandes villes et ils n’y sont toujours pas retournés, déplorent les industriels.

A Guangzhou, près d’un tiers de la grosse centaine d’ouvriers de l’usine BSK Fashion Bags n’est pas revenu après le nouvel an chinois, en février dernier, ce qui représente un taux de rotation supérieur aux 20 % habituels, affirme Jeroen Herms, co-fondateur de l’entreprise.

« On ne trouve quasiment pas de travailleurs parce que beaucoup d’entre eux ne partent plus de chez eux. Le Covid a accéléré la tendance », regrette M. Herms, un Néerlandais qui a fondé l’usine de sacs à main en 2011.

« Les jeunes ne veulent plus accepter n’importe quel emploi difficile. Ils attendent beaucoup plus de leur travail  » 

L’âge moyen des salariés est monté à au moins 35 ans, alors qu’il était de 28 ans il y a dix ans, complète-t-il. Pour accroître la production, l’entreprise envisage d’implanter une nouvelle usine dans la province centrale du Henan, grande source de travailleurs migrants. Elle investit également davantage dans l’automatisation.

En 2020, plus de la moitié des travailleurs migrants chinois avaient plus de 41 ans. Le pourcentage de travailleurs migrants de moins de 30 ans a régulièrement décliné, passant de 46 % en 2008 à 23 % en 2020, selon les données de Wind.

De plus en plus de jeunes considérant le travail en usine comme trop pénible, le secteur des services est devenu la source d’emploi la plus populaire auprès des travailleurs migrants en 2018, dépassant les emplois industriels et du bâtiment, révèle une enquête annuelle sur les travailleurs migrants réalisée par le bureau chinois des statistiques.

« Les jeunes ne veulent plus accepter n’importe quel emploi difficile. Ils attendent beaucoup plus de leur travail, et ils peuvent se permettre d’attendre plus longtemps d’en trouver un », relate M. Ding, l’économiste de Standard Chartered.

Pendant six ans, jusqu’à début 2020, Wang Liyou est passé d’un travail en usine à l’autre dans la ville méridionale de Dongguan.

Bien que les salaires aient augmenté et que les propositions d’emploi abondent dans les usines, il n’y est pas retourné après que la pandémie a été maîtrisée l’année dernière.

Au lieu de cela, lui et sa famille se sont installés à Pékin à la recherche d’emplois bien payés dans le secteur des services. Aujourd’hui, il est livreur pour des restaurants, ce qui lui permet de gagner environ 10 % de plus que son salaire mensuel à l’usine, qui atteignait pas loin de 1 000 dollars.

Son objectif est de finir par gagner plus de 1 500 dollars par mois, comme certains de ses amis, livreurs depuis des années.

« Je veux tenter le coup avant d’être trop vieux », explique M. Wang, 33 ans.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Bérengère Viennot)




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