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Macron bloque toute perspective de nouveau gouvernement pour un bon moment

Macron bloque toute perspective de nouveau gouvernement pour un bon moment

En s’opposant à un gouvernement intégrant des représentants des insoumis( ou du Front national), Macon inscrit la crise politique dans une perspective durable dont on ne voit guère l’issue pour l’instant. Macron après avoir précipité le pays dans la crise s’en lave les mains d’une certaine manière et réclame à l’assemblée nationale une impossible union permettant de constituer une majorité absolue ou relative suffisamment conséquente .

 

Si les macaroniste seraient éventuellement ouverts pour certains à la venue de responsables de gauche, d’autres y sont opposés et préfèrent le rapprochement avec LR intitulé désormais » droite républicaine » à l’assemblée. Le problème est que pour l’instant LR refuse toute perspective d’alliance avec les soutiens de Macron. Autant dire que la situation est complètement bloquée et que la lettre du chef de l’État ne fait pas avancer la situation d’un iota.

Emmanuel Macron bloque ainsi  toute tentative du Nouveau Front populaire, auquel appartient La France insoumise, de constituer un gouvernement. En négociation depuis dimanche soir, les quatre principaux partis de gauche ne sont pas parvenus dans ce délai à s’entendre sur un premier ministre à proposer au président de la République.

Démocratie-Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau, Hollande …et les autres

Démocratie-Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau, Hollande  …et les autres

D’après des sondages d’opinion près de la moitié de la population ont exprimé lors   premier tour des législatives leur ras-le-bol vis-à-vis de la politique et des  élites. Des élites souvent composées de professionnels de la politique et-ou de technocrates coupés des réalités. S’ajoute à cela la personnalité de certains leaders qui constituent de véritables repoussoirs.

Au sein de la majorité présidentielle actuelle,  Macron occupe est de loin la première place de repoussoirs. Il faut dire que sa posture de monarque républicain type bonapartiste condescendant constitue la cause principale du déclin de « Renaissance et de ses alliés ». Le parti des républicains porte aussi sa croix avec la désertion de son propre président Éric passé au RN pour sauver sa place de député. Et en plus un responsable d’une indigence intellectuelle qui désarme. Et le pire c’est qu’on parlait de lui comme ministre de la défense lui qui s’est débrouillé pour ne pas faire son service militaire ! À gauche évidemment Mélenchon tient le pompon comme repoussoirs numéro un. L’homme ne manque pas de culture mais son radicalisme fait peur y comprise à son propre camp où d’ailleurs il n’hésite pas à faire régner la terreur.

Chez les écolos, on peut facilement placer en tête Sandrine Rousseau davantage préoccupée des questions sociétales que d’écologie, plus proche d’ailleurs de Mélenchon que d’Europe écologie les Verts. Une sorte de Ségolène Royal en pire et encore plus bavarde. Au parti socialiste, il y a l’éternel François Hollande toujours prêt à intervenir sur tout, à exister et même envisager un retour présidentiel ou pourtant son bilan a été catastrophique.

Enfin au RN le boulet pourrait bien être Marine Le Pen elle-même. Elle confirme chaque fois qu’elle s’exprime son manque de consistance voir son indigence politique à la différence d’un Bardella qui donne l’impression d’être plus sérieux et plus construit. La liste des repoussoirs est sans doute plus nombreuse car en réalité, c’est une grande partie du système et des hommes qui est en cause. Trop de démagogie, trop d’incompétence, trop de coupures avec le réel, trop d’idéologues,  trop d’intérêts personnels. Bref un déficit démocratique et un manque d’efficacité.

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Bilan deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Législatives– » boomerang pour Macron »

Législatives– » boomerang pour Macron »

Bernard Sananè, président de l’institut Elabe, analyse dans la Tribune les ressorts du vote massif en faveur du Rassemblement national au premier tour des élections législatives.

Quel est selon vous l’élément marquant de ce premier tour de scrutin ?

BERNARD SANANÈS – La poussée RN a été très forte. Elle se lisait déjà dans le résultat des élections européennes du 9 juin. On a vu tout à coup l’homogénéisation du vote Rassemblement national, que ce soit de manière territoriale ou sociologique. La traduction de cette homogénéisation au scrutin majoritaire, c’est le fait que le RN se qualifie dans un peu plus de 440 circonscriptions pour le second tour des législatives. Cette progression est extrêmement forte en voix. Le RN et ses alliés ont obtenu 10,7 millions de suffrages, contre un peu moins de 8 millions aux Européennes et 4,2 millions au premier tour des législatives de 2022.

 

Cette progression en voix montre l’élargissement du parti, qui a réussi petit à petit, non pas à faire exploser, mais en tout cas à fissurer ses plafonds de verre. On le voit dans l’analyse sociologique des votes notamment, une fois de plus, chez les retraités. Chez eux, le match Ensemble-RN se termine quasiment à égalité. On observe aussi une progression chez les cadres. C’est également intéressant de noter que le RN qui s’était construit sur des bastions, se déploie de manière assez homogène sur le territoire.

 

Les motivations du vote RN aux législatives sont-elles les mêmes qu’aux Européennes ?

Le 9 juin, les questions européennes prenaient quand même une part importante dans les motivations du vote. Mais déjà le rejet d’Emmanuel Macron était fort. Il s’est exprimé dimanche encore plus fortement auprès d’électeurs qui ont vu dans ce rendez-vous démocratique qui n’était pas prévu, une occasion de pouvoir affaiblir le président de la République. On a mesuré par ailleurs l’évolution de l’importance de certains thèmes pour les électeurs. L’immigration pointait déjà haut, mais le thème s’est consolidé entre les deux scrutins. A présent, l’immigration et la sécurité sont quasiment au même niveau que le pouvoir d’achat. Trois thèmes qui sont au cœur du discours de Marine Le Pen.

Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme

Peut-on déjà comprendre clairement à qui a profité la très forte mobilisation ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’indications qui laissent à penser que la mobilisation de dimanche aurait été fortement différenciée. Elle semble avoir profité à tous les camps, avec un léger avantage à la gauche. Les quelques couacs ainsi que les inquiétudes suscitées par le sujet des binationaux n’ont pas détourné de leur vote ceux qui avaient fait le choix du RN.

Le score obtenu par Roger Chudeau (candidat RN qui a suscité la polémique en expliquant que les postes ministériels devaient être occupés par des « Franco-Français », NDLR) le prouve. Il a réuni quasiment 50% des électeurs dans sa circonscription du Loir-et-Cher. Mais cela a pu en mobiliser d’autres se disant qu’il n’était pas possible de ne pas aller voter contre le RN.

Emmanuel Macron a raté son pari de la dissolution…

Rien n’a fonctionné, comme rien ne fonctionne depuis le début du second mandat. Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme, même si cet effet est un peu limité par rapport aux élections européennes. Le score d’hier traduit l’incapacité de ce second quinquennat à trouver sa dynamique propre. Cela a commencé au soir du second tour des législatives 2022, avec les tergiversations autour du premier Premier ministre du second quinquennat.

Et ce second quinquennat n’a jamais donné l’impression d’avoir une feuille de route extrêmement claire. Ce que le score de dimanche révèle, c’est l’impossible dynamique de ce second mandat. Et finalement, comme en 1997, Emmanuel Macron affronte une « dissolution boomerang » qui se retourne contre lui. En 2022, 250 députés de la majorité présidentielle et 89 du Rassemblement national avaient été élus. La symbolique serait assez forte si, à l’issue du second tour, on aboutissait à un scénario mathématique inversé avec autour de 250 députés RN et autour d’une centaine de l’ancienne majorité. C’est l’une des hypothèses plausibles. Autre élément à souligner, la promesse d’Emmanuel Macron en 2017, était de casser le duel droite-gauche. Aujourd’hui, on se retrouve avec un duel entre droite radicale et gauche radicale.

Les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN

Toujours en miroir d’Emmanuel Macron en 2022, le RN pourrait-il être privé d’une majorité absolue ? Que disent vos projections ?

Nos chiffres, comme ceux de mes confrères, disent que l’hypothèse la plus réaliste aujourd’hui, sur la base des premiers désistements intervenus dimanche soir, est que le RN obtienne une majorité relative, solide, mais une majorité relative seulement. Pour obtenir une majorité absolue, il faudrait que le parti de Marine Le Pen bénéficie d’une amplification du vote du premier tour.

Vous laissez de côté l’hypothèse d’une alliance avec certains députés LR canal historique ?

D’abord, même si on peut considérer que dans la perspective du second tour, le RN a quasiment fait le plein en termes d’électeurs mobilisés pour lui, il peut bénéficier des reports de voix d’une partie des électeurs qui ont voté pour le candidat LR, même si ce n’était pas des LR ciottistes. Ça, c’est très important. Donc le RN peut avoir des réserves de ce côté-là.

Il faudrait que cette percée soit forte pour que le RN puisse prétendre à la majorité absolue. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Parce que les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN. Je dis bien mathématiquement, parce qu’il faut rappeler quand même qu’en 2022, le RN l’a emporté dans 82 cas sur 89 dans des duels.

Quelle est votre analyse des résultats des candidats de l’alliance de gauche ?

La gauche n’a pas trouvé de nouvelle dynamique. Le NFP n’a pas mobilisé plus que la Nupes. Les zones de force sont toujours les mêmes : les grandes villes, les banlieues, mais la concentration des votes en faveur de la gauche dans ces zones-là ne lui permet pas en fait d’espérer jouer le match de la majorité, même relative. Les zones de force, ça ne fait pas gagner beaucoup de sièges supplémentaires. Il y a deux exemples frappants : Fabien Roussel qui perd dans le Nord mais surtout les difficultés de François Ruffin, dans la Somme. Hors des grandes villes ou des banlieues, c’est difficile de résister à la vague RN.

Est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Peut-on déjà, à l’issue de ce premier tour, voir un nouveau rapport de forces se mettre en place entre les formations qui composent le Nouveau Front populaire ?

C’est encore un peu tôt, mais on peut déjà dire que le rapport de force au sein du Nouveau Front populaire pourrait être un peu moins hégémonique pour la France Insoumise. Mais elle aurait évidemment la part la plus importante de sièges à gauche.

A l’aune de ce nouveau jour de vote, peut-on dire que la tripartition du paysage politique est durablement installée ?

Elle est actée dans le vote d’hier. Mais la question principale qui se posera dimanche prochain est finalement : est-ce que ces trois France sont irréconciliables ou est-ce qu’elles se réconcilient partiellement dans des « fronts », dans un sens ou dans un autre ? Est-ce que ces trois forces, finalement, arrivent à faire barrage à une autre ? Pour moi, c’est l’un des sujets de fond de ce second tour.

Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, que l’on ne surestime pas un peu les dynamiques de front républicain. Bien sûr, il peut y avoir des retraits, des désistements. Bien sûr, il va y avoir des électeurs qui choisiront de faire barrage. Maintenant, est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Justement, les électeurs entendent des consignes de vote depuis dimanche soir. Cela peut-il fonctionner ?

Nous avions publié la semaine dernière une étude qui montrait que les trois-quarts des électeurs ne suivraient pas les consignes de vote. Mais il faut signaler, pour être précis, qu’à gauche, ce chiffre était de un sur deux. Les consignes sont plus une habitude suivie encore par la gauche. A côté du RN, les deux électorats qui ne suivent pas les consignes de vote, c’est l’électorat de droite qui peut être tenté soit par un vote Ensemble, soit un vote RN. Mais aussi l’électorat du centre.

Le virage qui a été pris dimanche soir par Gabriel Attal peut étonner. Jusqu’à présent, le message était de mettre au même niveau le refus de LFI et le refus du RN. D’autre part, quand on interroge les Français et qu’on leur demande de positionner la politique d’Emmanuel Macron, ils considèrent que cette politique est majoritairement de droite. Donc quand ces électeurs ont entendu ça depuis quelques mois et qu’on va leur demander d’aller voter pour un candidat de gauche… Je ne sais pas dire aujourd’hui dans quelle proportion ce report se fera.

Il y a quelques cas emblématiques, comme par exemple le retrait d’une candidature de gauche pour laisser ses chances à Elisabeth Borne ou le retrait d’une candidature Ensemble en faveur de François Ruffin. Les électeurs vont-ils s’y retrouver ?

On va voir si le vote antisystème réapparaît. Le vote anti-RN va mobiliser une partie de l’électorat, tout comme le vote pour le front républicain. Mais le vote antisystème peut aussi reprendre de la force au regard des soirées électorales et des premières déclarations. Quand en 2022, il y avait eu la surprise des 80 députés RN, on avait réussi à déterminer qu’une partie, certes minoritaire, des électeurs de gauche avait voté RN parce qu’ils voulaient surtout s’opposer à la réforme des retraites.

Ils pensaient que si Emmanuel Macron n’avait pas la majorité absolue, cela stopperait la réforme. Donc, c’est vrai, cette circonscription d’Elisabeth Borne sera un test dimanche. On y mesurera la difficulté ou non pour l’électorat de gauche de se reporter sur le candidat de la majorité sortante.

Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau …et les autres

Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau, Hollande  …et les autres

D’après des sondages d’opinion près de la moitié de la population ont exprimé lors   premier tour des législatives leur ras-le-bol vis-à-vis de la politique et des  élites. Des élites souvent composées de professionnels de la politique et-ou de technocrates coupés des réalités. S’ajoute à cela la personnalité de certains leaders qui constituent de véritables repoussoirs.

Au sein de la majorité présidentielle actuelle,  Macron occupe est de loin la première place de repoussoirs. Il faut dire que sa posture de monarque républicain type bonapartiste condescendant constitue la cause principale du déclin de « Renaissance et de ses alliés ». Le parti des républicains porte aussi sa croix avec la désertion de son propre président Éric passé au RN pour sauver sa place de député. Et en plus un responsable d’une indigence intellectuelle qui désarme. Et le pire c’est qu’on parlait de lui comme ministre de la défense lui qui s’est débrouillé pour ne pas faire son service militaire ! À gauche évidemment Mélenchon tient le pompon comme repoussoirs numéro un. L’homme ne manque pas de culture mais son radicalisme fait peur y comprise à son propre camp où d’ailleurs il n’hésite pas à faire régner la terreur.

Chez les écolos, on peut facilement placer en tête Sandrine Rousseau davantage préoccupée des questions sociétales que d’écologie, plus proche d’ailleurs de Mélenchon que d’Europe écologie les Verts. Une sorte de Ségolène Royal en pire et encore plus bavarde. Au parti socialiste, il y a l’éternel François Hollande toujours prêt à intervenir sur tout, à exister et même envisager un retour présidentiel ou pourtant son bilan a été catastrophique.

Enfin au RN le boulet pourrait bien être Marine Le Pen elle-même. Elle confirme chaque fois qu’elle s’exprime son manque de consistance voir son indigence politique à la différence d’un Bardella qui donne l’impression d’être plus sérieux et plus construit. La liste des repoussoirs est sans doute plus nombreuse car en réalité, c’est une grande partie du système et des hommes qui est en cause. Trop de démagogie, trop d’incompétence, trop de coupures avec le réel, trop d’idéologues,  trop d’intérêts personnels. Bref un déficit démocratique et un manque d’efficacité.

Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau …et les autres

Les boulets de la politique : Macron, Mélenchon, Ciotti , Sandrine Rousseau …et les autres

D’après des sondages d’opinion près de la moitié de la population ont exprimé lors   premier tour des législatives leur ras-le-bol vis-à-vis de la politique et des  élites. Des élites souvent composées de professionnels de la politique et-ou de technocrates coupés des réalités. S’ajoute à cela la personnalité de certains leaders qui constituent de véritables repoussoirs.

Au sein de la majorité présidentielle actuelle,  Macron occupe est de loin la première place de repoussoirs. Il faut dire que sa posture de monarque républicain type bonapartiste condescendant constitue la cause principale du déclin de « Renaissance et de ses alliés ». Le parti des républicains porte aussi sa croix avec la désertion de son propre président Éric passé au RN pour sauver sa place de député. Et en plus un responsable d’une indigence intellectuelle qui désarme. Et le pire c’est qu’on parlait de lui comme ministre de la défense lui qui s’est débrouillé pour ne pas faire son service militaire ! À gauche évidemment Mélenchon tient le pompon comme repoussoirs numéro un. L’homme ne manque pas de culture mais son radicalisme fait peur y comprise à son propre camp où d’ailleurs il n’hésite pas à faire régner la terreur.

Chez les écolos, on peut facilement placer en tête Sandrine Rousseau davantage préoccupée des questions sociétales que d’écologie, plus proche d’ailleurs de Mélenchon que d’Europe écologie les Verts. Une sorte de Ségolène Royal en pire et encore plus bavarde. Au parti socialiste, il y a l’éternel François Hollande toujours prêt à intervenir sur tout, à exister et même envisager un retour présidentiel ou pourtant son bilan a été catastrophique.

Enfin au RN le boulet pourrait bien être Marine Le Pen elle-même. Elle confirme chaque fois qu’elle s’exprime son manque de consistance voir son indigence politique à la différence d’un Bardella qui donne l’impression d’être plus sérieux et plus construit. La liste des repoussoirs est sans doute plus nombreuse car en réalité, c’est une grande partie du système et des hommes qui est en cause. Trop de démagogie, trop d’incompétence, trop de coupures avec le réel, trop d’idéologues,  trop d’intérêts personnels. Bref un déficit démocratique et un manque d’efficacité.

Politique- « dissolution boomerang pour Macron »

Politique- – »dissolution boomerang pour Macron »

Bernard Sananè, président de l’institut Elabe, analyse dans la Tribune les ressorts du vote massif en faveur du Rassemblement national au premier tour des élections législatives.

Quel est selon vous l’élément marquant de ce premier tour de scrutin ?

BERNARD SANANÈS – La poussée RN a été très forte. Elle se lisait déjà dans le résultat des élections européennes du 9 juin. On a vu tout à coup l’homogénéisation du vote Rassemblement national, que ce soit de manière territoriale ou sociologique. La traduction de cette homogénéisation au scrutin majoritaire, c’est le fait que le RN se qualifie dans un peu plus de 440 circonscriptions pour le second tour des législatives. Cette progression est extrêmement forte en voix. Le RN et ses alliés ont obtenu 10,7 millions de suffrages, contre un peu moins de 8 millions aux Européennes et 4,2 millions au premier tour des législatives de 2022.

 

Cette progression en voix montre l’élargissement du parti, qui a réussi petit à petit, non pas à faire exploser, mais en tout cas à fissurer ses plafonds de verre. On le voit dans l’analyse sociologique des votes notamment, une fois de plus, chez les retraités. Chez eux, le match Ensemble-RN se termine quasiment à égalité. On observe aussi une progression chez les cadres. C’est également intéressant de noter que le RN qui s’était construit sur des bastions, se déploie de manière assez homogène sur le territoire.

 

Les motivations du vote RN aux législatives sont-elles les mêmes qu’aux Européennes ?

Le 9 juin, les questions européennes prenaient quand même une part importante dans les motivations du vote. Mais déjà le rejet d’Emmanuel Macron était fort. Il s’est exprimé dimanche encore plus fortement auprès d’électeurs qui ont vu dans ce rendez-vous démocratique qui n’était pas prévu, une occasion de pouvoir affaiblir le président de la République. On a mesuré par ailleurs l’évolution de l’importance de certains thèmes pour les électeurs. L’immigration pointait déjà haut, mais le thème s’est consolidé entre les deux scrutins. A présent, l’immigration et la sécurité sont quasiment au même niveau que le pouvoir d’achat. Trois thèmes qui sont au cœur du discours de Marine Le Pen.

Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme

Peut-on déjà comprendre clairement à qui a profité la très forte mobilisation ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’indications qui laissent à penser que la mobilisation de dimanche aurait été fortement différenciée. Elle semble avoir profité à tous les camps, avec un léger avantage à la gauche. Les quelques couacs ainsi que les inquiétudes suscitées par le sujet des binationaux n’ont pas détourné de leur vote ceux qui avaient fait le choix du RN.

Le score obtenu par Roger Chudeau (candidat RN qui a suscité la polémique en expliquant que les postes ministériels devaient être occupés par des « Franco-Français », NDLR) le prouve. Il a réuni quasiment 50% des électeurs dans sa circonscription du Loir-et-Cher. Mais cela a pu en mobiliser d’autres se disant qu’il n’était pas possible de ne pas aller voter contre le RN.

Emmanuel Macron a raté son pari de la dissolution…

Rien n’a fonctionné, comme rien ne fonctionne depuis le début du second mandat. Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme, même si cet effet est un peu limité par rapport aux élections européennes. Le score d’hier traduit l’incapacité de ce second quinquennat à trouver sa dynamique propre. Cela a commencé au soir du second tour des législatives 2022, avec les tergiversations autour du premier Premier ministre du second quinquennat.

Et ce second quinquennat n’a jamais donné l’impression d’avoir une feuille de route extrêmement claire. Ce que le score de dimanche révèle, c’est l’impossible dynamique de ce second mandat. Et finalement, comme en 1997, Emmanuel Macron affronte une « dissolution boomerang » qui se retourne contre lui. En 2022, 250 députés de la majorité présidentielle et 89 du Rassemblement national avaient été élus. La symbolique serait assez forte si, à l’issue du second tour, on aboutissait à un scénario mathématique inversé avec autour de 250 députés RN et autour d’une centaine de l’ancienne majorité. C’est l’une des hypothèses plausibles. Autre élément à souligner, la promesse d’Emmanuel Macron en 2017, était de casser le duel droite-gauche. Aujourd’hui, on se retrouve avec un duel entre droite radicale et gauche radicale.

Les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN

Toujours en miroir d’Emmanuel Macron en 2022, le RN pourrait-il être privé d’une majorité absolue ? Que disent vos projections ?

Nos chiffres, comme ceux de mes confrères, disent que l’hypothèse la plus réaliste aujourd’hui, sur la base des premiers désistements intervenus dimanche soir, est que le RN obtienne une majorité relative, solide, mais une majorité relative seulement. Pour obtenir une majorité absolue, il faudrait que le parti de Marine Le Pen bénéficie d’une amplification du vote du premier tour.

Vous laissez de côté l’hypothèse d’une alliance avec certains députés LR canal historique ?

D’abord, même si on peut considérer que dans la perspective du second tour, le RN a quasiment fait le plein en termes d’électeurs mobilisés pour lui, il peut bénéficier des reports de voix d’une partie des électeurs qui ont voté pour le candidat LR, même si ce n’était pas des LR ciottistes. Ça, c’est très important. Donc le RN peut avoir des réserves de ce côté-là.

Il faudrait que cette percée soit forte pour que le RN puisse prétendre à la majorité absolue. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Parce que les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN. Je dis bien mathématiquement, parce qu’il faut rappeler quand même qu’en 2022, le RN l’a emporté dans 82 cas sur 89 dans des duels.

Quelle est votre analyse des résultats des candidats de l’alliance de gauche ?

La gauche n’a pas trouvé de nouvelle dynamique. Le NFP n’a pas mobilisé plus que la Nupes. Les zones de force sont toujours les mêmes : les grandes villes, les banlieues, mais la concentration des votes en faveur de la gauche dans ces zones-là ne lui permet pas en fait d’espérer jouer le match de la majorité, même relative. Les zones de force, ça ne fait pas gagner beaucoup de sièges supplémentaires. Il y a deux exemples frappants : Fabien Roussel qui perd dans le Nord mais surtout les difficultés de François Ruffin, dans la Somme. Hors des grandes villes ou des banlieues, c’est difficile de résister à la vague RN.

Est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Peut-on déjà, à l’issue de ce premier tour, voir un nouveau rapport de forces se mettre en place entre les formations qui composent le Nouveau Front populaire ?

C’est encore un peu tôt, mais on peut déjà dire que le rapport de force au sein du Nouveau Front populaire pourrait être un peu moins hégémonique pour la France Insoumise. Mais elle aurait évidemment la part la plus importante de sièges à gauche.

A l’aune de ce nouveau jour de vote, peut-on dire que la tripartition du paysage politique est durablement installée ?

Elle est actée dans le vote d’hier. Mais la question principale qui se posera dimanche prochain est finalement : est-ce que ces trois France sont irréconciliables ou est-ce qu’elles se réconcilient partiellement dans des « fronts », dans un sens ou dans un autre ? Est-ce que ces trois forces, finalement, arrivent à faire barrage à une autre ? Pour moi, c’est l’un des sujets de fond de ce second tour.

Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, que l’on ne surestime pas un peu les dynamiques de front républicain. Bien sûr, il peut y avoir des retraits, des désistements. Bien sûr, il va y avoir des électeurs qui choisiront de faire barrage. Maintenant, est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Justement, les électeurs entendent des consignes de vote depuis dimanche soir. Cela peut-il fonctionner ?

Nous avions publié la semaine dernière une étude qui montrait que les trois-quarts des électeurs ne suivraient pas les consignes de vote. Mais il faut signaler, pour être précis, qu’à gauche, ce chiffre était de un sur deux. Les consignes sont plus une habitude suivie encore par la gauche. A côté du RN, les deux électorats qui ne suivent pas les consignes de vote, c’est l’électorat de droite qui peut être tenté soit par un vote Ensemble, soit un vote RN. Mais aussi l’électorat du centre.

Le virage qui a été pris dimanche soir par Gabriel Attal peut étonner. Jusqu’à présent, le message était de mettre au même niveau le refus de LFI et le refus du RN. D’autre part, quand on interroge les Français et qu’on leur demande de positionner la politique d’Emmanuel Macron, ils considèrent que cette politique est majoritairement de droite. Donc quand ces électeurs ont entendu ça depuis quelques mois et qu’on va leur demander d’aller voter pour un candidat de gauche… Je ne sais pas dire aujourd’hui dans quelle proportion ce report se fera.

Il y a quelques cas emblématiques, comme par exemple le retrait d’une candidature de gauche pour laisser ses chances à Elisabeth Borne ou le retrait d’une candidature Ensemble en faveur de François Ruffin. Les électeurs vont-ils s’y retrouver ?

On va voir si le vote antisystème réapparaît. Le vote anti-RN va mobiliser une partie de l’électorat, tout comme le vote pour le front républicain. Mais le vote antisystème peut aussi reprendre de la force au regard des soirées électorales et des premières déclarations. Quand en 2022, il y avait eu la surprise des 80 députés RN, on avait réussi à déterminer qu’une partie, certes minoritaire, des électeurs de gauche avait voté RN parce qu’ils voulaient surtout s’opposer à la réforme des retraites.

Ils pensaient que si Emmanuel Macron n’avait pas la majorité absolue, cela stopperait la réforme. Donc, c’est vrai, cette circonscription d’Elisabeth Borne sera un test dimanche. On y mesurera la difficulté ou non pour l’électorat de gauche de se reporter sur le candidat de la majorité sortante.

Politique- Législatives– »dissolution boomerang pour Macron »

Politique- Législatives– »dissolution boomerang pour Macron »

Bernard Sananè, président de l’institut Elabe, analyse dans la Tribune  les ressorts du vote massif en faveur du Rassemblement national au premier tour des élections législatives.

 Quel est selon vous l’élément marquant de ce premier tour de scrutin ?

BERNARD SANANÈS – La poussée RN a été très forte. Elle se lisait déjà dans le résultat des élections européennes du 9 juin. On a vu tout à coup l’homogénéisation du vote Rassemblement national, que ce soit de manière territoriale ou sociologique. La traduction de cette homogénéisation au scrutin majoritaire, c’est le fait que le RN se qualifie dans un peu plus de 440 circonscriptions pour le second tour des législatives. Cette progression est extrêmement forte en voix. Le RN et ses alliés ont obtenu 10,7 millions de suffrages, contre un peu moins de 8 millions aux Européennes et 4,2 millions au premier tour des législatives de 2022.

 

Cette progression en voix montre l’élargissement du parti, qui a réussi petit à petit, non pas à faire exploser, mais en tout cas à fissurer ses plafonds de verre. On le voit dans l’analyse sociologique des votes notamment, une fois de plus, chez les retraités. Chez eux, le match Ensemble-RN se termine quasiment à égalité. On observe aussi une progression chez les cadres. C’est également intéressant de noter que le RN qui s’était construit sur des bastions, se déploie de manière assez homogène sur le territoire.

 

Les motivations du vote RN aux législatives sont-elles les mêmes qu’aux Européennes ?

Le 9 juin, les questions européennes prenaient quand même une part importante dans les motivations du vote. Mais déjà le rejet d’Emmanuel Macron était fort. Il s’est exprimé dimanche encore plus fortement auprès d’électeurs qui ont vu dans ce rendez-vous démocratique qui n’était pas prévu, une occasion de pouvoir affaiblir le président de la République. On a mesuré par ailleurs l’évolution de l’importance de certains thèmes pour les électeurs. L’immigration pointait déjà haut, mais le thème s’est consolidé entre les deux scrutins. A présent, l’immigration et la sécurité sont quasiment au même niveau que le pouvoir d’achat. Trois thèmes qui sont au cœur du discours de Marine Le Pen.

Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme

Peut-on déjà comprendre clairement à qui a profité la très forte mobilisation ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’indications qui laissent à penser que la mobilisation de dimanche aurait été fortement différenciée. Elle semble avoir profité à tous les camps, avec un léger avantage à la gauche. Les quelques couacs ainsi que les inquiétudes suscitées par le sujet des binationaux n’ont pas détourné de leur vote ceux qui avaient fait le choix du RN.

Le score obtenu par Roger Chudeau (candidat RN qui a suscité la polémique en expliquant que les postes ministériels devaient être occupés par des « Franco-Français », NDLR) le prouve. Il a réuni quasiment 50% des électeurs dans sa circonscription du Loir-et-Cher. Mais cela a pu en mobiliser d’autres se disant qu’il n’était pas possible de ne pas aller voter contre le RN.

Emmanuel Macron a raté son pari de la dissolution…

Rien n’a fonctionné, comme rien ne fonctionne depuis le début du second mandat. Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme, même si cet effet est un peu limité par rapport aux élections européennes. Le score d’hier traduit l’incapacité de ce second quinquennat à trouver sa dynamique propre. Cela a commencé au soir du second tour des législatives 2022, avec les tergiversations autour du premier Premier ministre du second quinquennat.

Et ce second quinquennat n’a jamais donné l’impression d’avoir une feuille de route extrêmement claire. Ce que le score de dimanche révèle, c’est l’impossible dynamique de ce second mandat. Et finalement, comme en 1997, Emmanuel Macron affronte une « dissolution boomerang » qui se retourne contre lui. En 2022, 250 députés de la majorité présidentielle et 89 du Rassemblement national avaient été élus. La symbolique serait assez forte si, à l’issue du second tour, on aboutissait à un scénario mathématique inversé avec autour de 250 députés RN et autour d’une centaine de l’ancienne majorité. C’est l’une des hypothèses plausibles. Autre élément à souligner, la promesse d’Emmanuel Macron en 2017, était de casser le duel droite-gauche. Aujourd’hui, on se retrouve avec un duel entre droite radicale et gauche radicale.

Les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN

Toujours en miroir d’Emmanuel Macron en 2022, le RN pourrait-il être privé d’une majorité absolue ? Que disent vos projections ?

Nos chiffres, comme ceux de mes confrères, disent que l’hypothèse la plus réaliste aujourd’hui, sur la base des premiers désistements intervenus dimanche soir, est que le RN obtienne une majorité relative, solide, mais une majorité relative seulement. Pour obtenir une majorité absolue, il faudrait que le parti de Marine Le Pen bénéficie d’une amplification du vote du premier tour.

Vous laissez de côté l’hypothèse d’une alliance avec certains députés LR canal historique ?

D’abord, même si on peut considérer que dans la perspective du second tour, le RN a quasiment fait le plein en termes d’électeurs mobilisés pour lui, il peut bénéficier des reports de voix d’une partie des électeurs qui ont voté pour le candidat LR, même si ce n’était pas des LR ciottistes. Ça, c’est très important. Donc le RN peut avoir des réserves de ce côté-là.

Il faudrait que cette percée soit forte pour que le RN puisse prétendre à la majorité absolue. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Parce que les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN. Je dis bien mathématiquement, parce qu’il faut rappeler quand même qu’en 2022, le RN l’a emporté dans 82 cas sur 89 dans des duels.

Quelle est votre analyse des résultats des candidats de l’alliance de gauche ?

La gauche n’a pas trouvé de nouvelle dynamique. Le NFP n’a pas mobilisé plus que la Nupes. Les zones de force sont toujours les mêmes : les grandes villes, les banlieues, mais la concentration des votes en faveur de la gauche dans ces zones-là ne lui permet pas en fait d’espérer jouer le match de la majorité, même relative. Les zones de force, ça ne fait pas gagner beaucoup de sièges supplémentaires. Il y a deux exemples frappants : Fabien Roussel qui perd dans le Nord mais surtout les difficultés de François Ruffin, dans la Somme. Hors des grandes villes ou des banlieues, c’est difficile de résister à la vague RN.

Est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Peut-on déjà, à l’issue de ce premier tour, voir un nouveau rapport de forces se mettre en place entre les formations qui composent le Nouveau Front populaire ?

C’est encore un peu tôt, mais on peut déjà dire que le rapport de force au sein du Nouveau Front populaire pourrait être un peu moins hégémonique pour la France Insoumise. Mais elle aurait évidemment la part la plus importante de sièges à gauche.

A l’aune de ce nouveau jour de vote, peut-on dire que la tripartition du paysage politique est durablement installée ?

Elle est actée dans le vote d’hier. Mais la question principale qui se posera dimanche prochain est finalement : est-ce que ces trois France sont irréconciliables ou est-ce qu’elles se réconcilient partiellement dans des « fronts », dans un sens ou dans un autre ? Est-ce que ces trois forces, finalement, arrivent à faire barrage à une autre ? Pour moi, c’est l’un des sujets de fond de ce second tour.

Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, que l’on ne surestime pas un peu les dynamiques de front républicain. Bien sûr, il peut y avoir des retraits, des désistements. Bien sûr, il va y avoir des électeurs qui choisiront de faire barrage. Maintenant, est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Justement, les électeurs entendent des consignes de vote depuis dimanche soir. Cela peut-il fonctionner ?

Nous avions publié la semaine dernière une étude qui montrait que les trois-quarts des électeurs ne suivraient pas les consignes de vote. Mais il faut signaler, pour être précis, qu’à gauche, ce chiffre était de un sur deux. Les consignes sont plus une habitude suivie encore par la gauche. A côté du RN, les deux électorats qui ne suivent pas les consignes de vote, c’est l’électorat de droite qui peut être tenté soit par un vote Ensemble, soit un vote RN. Mais aussi l’électorat du centre.

Le virage qui a été pris dimanche soir par Gabriel Attal peut étonner. Jusqu’à présent, le message était de mettre au même niveau le refus de LFI et le refus du RN. D’autre part, quand on interroge les Français et qu’on leur demande de positionner la politique d’Emmanuel Macron, ils considèrent que cette politique est majoritairement de droite. Donc quand ces électeurs ont entendu ça depuis quelques mois et qu’on va leur demander d’aller voter pour un candidat de gauche… Je ne sais pas dire aujourd’hui dans quelle proportion ce report se fera.

Il y a quelques cas emblématiques, comme par exemple le retrait d’une candidature de gauche pour laisser ses chances à Elisabeth Borne ou le retrait d’une candidature Ensemble en faveur de François Ruffin. Les électeurs vont-ils s’y retrouver ?

On va voir si le vote antisystème réapparaît. Le vote anti-RN va mobiliser une partie de l’électorat, tout comme le vote pour le front républicain. Mais le vote antisystème peut aussi reprendre de la force au regard des soirées électorales et des premières déclarations. Quand en 2022, il y avait eu la surprise des 80 députés RN, on avait réussi à déterminer qu’une partie, certes minoritaire, des électeurs de gauche avait voté RN parce qu’ils voulaient surtout s’opposer à la réforme des retraites.

Ils pensaient que si Emmanuel Macron n’avait pas la majorité absolue, cela stopperait la réforme. Donc, c’est vrai, cette circonscription d’Elisabeth Borne sera un test dimanche. On y mesurera la difficulté ou non pour l’électorat de gauche de se reporter sur le candidat de la majorité sortante.

Macron refuse de gouverner avec LFI

Macron refuse  de gouverner avec LFI

« Se désister aujourd’hui pour des élus de gauche face au Rassemblement national ne signifie pas gouverner demain avec LFI », a martelé, selon plusieurs participants, le chef de l’Etat lors du dernier Conseil des ministres du gouvernement.

 

Macron est passé d’une position relativement ambiguë vis-à-vis de la gauche à une posture plus proche du front républicain. Sous-entendu, il pourrait s’accommoder d’un gouvernement de démocrates mais sans LFI est évidemment sans le RN.

Le problème c’est que la majorité sera relativement introuvable car aucun des trois camps qui dominent le champ politique actuellement n’obtiendra sans doute la majorité absolue. Il faudra sans doute adopter une ligne politique minimaliste et repousser les grandes réformes aux calendes.

L’hypothèse d’un gouvernement comprenant des personnalités de gauche du centre et de droite semble émerger désormais. À l’inverse l’hypothèse d’une majorité du rassemblement national semble de plus en plus écartée  du fait de l’insuffisance de réserves de voix pour le parti de Marine Le Pen , aussi en raison des désistements et des particularités locales.

Alors qu’il ne reste que trois jours avant la clôture de la campagne officielle, vendredi à minuit, le paysage électoral s’est simplifié.

Il y avait plus de 4.000 candidats avant le premier tour, ils seront encore un peu plus de 1.100 dimanche. Surtout, le nombre des triangulaires s’est fortement réduit par le jeu de désistements : selon un décompte effectué par « Les Echos », 215 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires possibles à l’issue du premier tour.

Macron la girouette

Macron la girouette

Avec Macron il faut s’attendre à tout et on n’a sans doute pas épuisé les  surprises qui attendent  des Français après le probable imbroglio qui sortira du deuxième tour des législatives.

Notons que Macron a commencé avec son « en même temps » quand il a été élu à la fois par des voies de droite et des voix de gauche. Ce qui a débouché sur la politique tortueuse . Autrement dit un coup à gauche un coup à droite et souvent retour au point de départ.

Puis il y a eu le virage après l’élection de 2017 assurée. Macon s’est nettement positionné à droite mettant dans l’embarras ses soutiens de gauche y compris parmi ses ministres. Mais depuis la brutale dissolution qui ne va en rien clarifier la situation politique du pays, Macron est passé en quelques jours de la droite au front républicain. Bref un président dont on cherche en vain la ligne politique, la vision et les convictions réelles. Une sorte de monarque républicain absolu, relativement immature, sans vraie consistance politique et finalement dangereux pour le pays.

Législatives: La clarification de Macron devient une obscure incertitude

Législatives: La clarification de Macron devient une obscure incertitude

 

Pour justifier  la brutale dissolution de l’Assemblée nationale, Macron avait avancé la nécessité d’une clarification politique. Au total c’est surtout la plus grande confusion qui va régner au sein de l’assemblée, une sorte d’obscure incertitude avec une majorité impossible à trouver. Personne n’aura en effet la majorité. Elle se constituera éventuellement autour de chaque projet et le danger le plus probable est celui d’une crise autour du vote du budget qui devra sans doute être adopté de force avec le 49–3. Les autres grandes réformes notamment structurelles seront reportées à plus tard, ou aux calendes

 

De façon un peu précipité, les médias et les observateurs ont un peu vite conclu après le premier tour que le RN pourrait obtenir assez facilement une majorité absolue. C’était évidemment sans compter les particularités locales, les désistements aussi de plus en plus la conscience de la crise politique avec un RN qui évidemment n’est pas prêt à assumer le pouvoir. Témoin des candidatures insolites, fantômes et des propositions de gouvernement composé de beaucoup de guignols. On envisage par exemple de mettre sur petit à la justice ou même à la défense comme ministre Ciotti qui s’est débrouillé pour éviter de faire son service militaire. Ce qui ne l’a nullement empêché de militer pour son rétablissement obligatoire !

Nombres de Français se sont réfugiés dans le vote RN pour pousser au premier tour un cri de colère surtout contre Macron notamment à propos du manque d’autorité général de l’Etat, de la société et de la question de l’immigration. Au second tour, on va intégrer la pertinence des programmes beaucoup trop marqués par des promesses dangereuses, irréalisables et démagogiques.

Ainsi le premier tour aura été largement favorable au rassemblement national, il pourrait en être différemment au second.

 

Législatives– »dissolution boomerang pour Macron »

Législatives– »dissolution boomerang pour Macron »

Bernard Sananè, président de l’institut Elabe, analyse dans la Tribune  les ressorts du vote massif en faveur du Rassemblement national au premier tour des élections législatives.

 Quel est selon vous l’élément marquant de ce premier tour de scrutin ?

BERNARD SANANÈS – La poussée RN a été très forte. Elle se lisait déjà dans le résultat des élections européennes du 9 juin. On a vu tout à coup l’homogénéisation du vote Rassemblement national, que ce soit de manière territoriale ou sociologique. La traduction de cette homogénéisation au scrutin majoritaire, c’est le fait que le RN se qualifie dans un peu plus de 440 circonscriptions pour le second tour des législatives. Cette progression est extrêmement forte en voix. Le RN et ses alliés ont obtenu 10,7 millions de suffrages, contre un peu moins de 8 millions aux Européennes et 4,2 millions au premier tour des législatives de 2022.

 

Cette progression en voix montre l’élargissement du parti, qui a réussi petit à petit, non pas à faire exploser, mais en tout cas à fissurer ses plafonds de verre. On le voit dans l’analyse sociologique des votes notamment, une fois de plus, chez les retraités. Chez eux, le match Ensemble-RN se termine quasiment à égalité. On observe aussi une progression chez les cadres. C’est également intéressant de noter que le RN qui s’était construit sur des bastions, se déploie de manière assez homogène sur le territoire.

 

Les motivations du vote RN aux législatives sont-elles les mêmes qu’aux Européennes ?

Le 9 juin, les questions européennes prenaient quand même une part importante dans les motivations du vote. Mais déjà le rejet d’Emmanuel Macron était fort. Il s’est exprimé dimanche encore plus fortement auprès d’électeurs qui ont vu dans ce rendez-vous démocratique qui n’était pas prévu, une occasion de pouvoir affaiblir le président de la République. On a mesuré par ailleurs l’évolution de l’importance de certains thèmes pour les électeurs. L’immigration pointait déjà haut, mais le thème s’est consolidé entre les deux scrutins. A présent, l’immigration et la sécurité sont quasiment au même niveau que le pouvoir d’achat. Trois thèmes qui sont au cœur du discours de Marine Le Pen.

Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme

Peut-on déjà comprendre clairement à qui a profité la très forte mobilisation ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’indications qui laissent à penser que la mobilisation de dimanche aurait été fortement différenciée. Elle semble avoir profité à tous les camps, avec un léger avantage à la gauche. Les quelques couacs ainsi que les inquiétudes suscitées par le sujet des binationaux n’ont pas détourné de leur vote ceux qui avaient fait le choix du RN.

Le score obtenu par Roger Chudeau (candidat RN qui a suscité la polémique en expliquant que les postes ministériels devaient être occupés par des « Franco-Français », NDLR) le prouve. Il a réuni quasiment 50% des électeurs dans sa circonscription du Loir-et-Cher. Mais cela a pu en mobiliser d’autres se disant qu’il n’était pas possible de ne pas aller voter contre le RN.

Emmanuel Macron a raté son pari de la dissolution…

Rien n’a fonctionné, comme rien ne fonctionne depuis le début du second mandat. Cette élection signe l’effondrement et le retrait du macronisme, même si cet effet est un peu limité par rapport aux élections européennes. Le score d’hier traduit l’incapacité de ce second quinquennat à trouver sa dynamique propre. Cela a commencé au soir du second tour des législatives 2022, avec les tergiversations autour du premier Premier ministre du second quinquennat.

Et ce second quinquennat n’a jamais donné l’impression d’avoir une feuille de route extrêmement claire. Ce que le score de dimanche révèle, c’est l’impossible dynamique de ce second mandat. Et finalement, comme en 1997, Emmanuel Macron affronte une « dissolution boomerang » qui se retourne contre lui. En 2022, 250 députés de la majorité présidentielle et 89 du Rassemblement national avaient été élus. La symbolique serait assez forte si, à l’issue du second tour, on aboutissait à un scénario mathématique inversé avec autour de 250 députés RN et autour d’une centaine de l’ancienne majorité. C’est l’une des hypothèses plausibles. Autre élément à souligner, la promesse d’Emmanuel Macron en 2017, était de casser le duel droite-gauche. Aujourd’hui, on se retrouve avec un duel entre droite radicale et gauche radicale.

Les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN

Toujours en miroir d’Emmanuel Macron en 2022, le RN pourrait-il être privé d’une majorité absolue ? Que disent vos projections ?

Nos chiffres, comme ceux de mes confrères, disent que l’hypothèse la plus réaliste aujourd’hui, sur la base des premiers désistements intervenus dimanche soir, est que le RN obtienne une majorité relative, solide, mais une majorité relative seulement. Pour obtenir une majorité absolue, il faudrait que le parti de Marine Le Pen bénéficie d’une amplification du vote du premier tour.

Vous laissez de côté l’hypothèse d’une alliance avec certains députés LR canal historique ?

D’abord, même si on peut considérer que dans la perspective du second tour, le RN a quasiment fait le plein en termes d’électeurs mobilisés pour lui, il peut bénéficier des reports de voix d’une partie des électeurs qui ont voté pour le candidat LR, même si ce n’était pas des LR ciottistes. Ça, c’est très important. Donc le RN peut avoir des réserves de ce côté-là.

Il faudrait que cette percée soit forte pour que le RN puisse prétendre à la majorité absolue. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Parce que les triangulaires, quand elles deviennent duels, peuvent coûter mathématiquement quelques sièges au RN. Je dis bien mathématiquement, parce qu’il faut rappeler quand même qu’en 2022, le RN l’a emporté dans 82 cas sur 89 dans des duels.

Quelle est votre analyse des résultats des candidats de l’alliance de gauche ?

La gauche n’a pas trouvé de nouvelle dynamique. Le NFP n’a pas mobilisé plus que la Nupes. Les zones de force sont toujours les mêmes : les grandes villes, les banlieues, mais la concentration des votes en faveur de la gauche dans ces zones-là ne lui permet pas en fait d’espérer jouer le match de la majorité, même relative. Les zones de force, ça ne fait pas gagner beaucoup de sièges supplémentaires. Il y a deux exemples frappants : Fabien Roussel qui perd dans le Nord mais surtout les difficultés de François Ruffin, dans la Somme. Hors des grandes villes ou des banlieues, c’est difficile de résister à la vague RN.

Est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Peut-on déjà, à l’issue de ce premier tour, voir un nouveau rapport de forces se mettre en place entre les formations qui composent le Nouveau Front populaire ?

C’est encore un peu tôt, mais on peut déjà dire que le rapport de force au sein du Nouveau Front populaire pourrait être un peu moins hégémonique pour la France Insoumise. Mais elle aurait évidemment la part la plus importante de sièges à gauche.

A l’aune de ce nouveau jour de vote, peut-on dire que la tripartition du paysage politique est durablement installée ?

Elle est actée dans le vote d’hier. Mais la question principale qui se posera dimanche prochain est finalement : est-ce que ces trois France sont irréconciliables ou est-ce qu’elles se réconcilient partiellement dans des « fronts », dans un sens ou dans un autre ? Est-ce que ces trois forces, finalement, arrivent à faire barrage à une autre ? Pour moi, c’est l’un des sujets de fond de ce second tour.

Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, que l’on ne surestime pas un peu les dynamiques de front républicain. Bien sûr, il peut y avoir des retraits, des désistements. Bien sûr, il va y avoir des électeurs qui choisiront de faire barrage. Maintenant, est-ce qu’on va reconstituer des fronts républicains tels qu’on les a connus en 2002 ? Certainement pas.

Justement, les électeurs entendent des consignes de vote depuis dimanche soir. Cela peut-il fonctionner ?

Nous avions publié la semaine dernière une étude qui montrait que les trois-quarts des électeurs ne suivraient pas les consignes de vote. Mais il faut signaler, pour être précis, qu’à gauche, ce chiffre était de un sur deux. Les consignes sont plus une habitude suivie encore par la gauche. A côté du RN, les deux électorats qui ne suivent pas les consignes de vote, c’est l’électorat de droite qui peut être tenté soit par un vote Ensemble, soit un vote RN. Mais aussi l’électorat du centre.

Le virage qui a été pris dimanche soir par Gabriel Attal peut étonner. Jusqu’à présent, le message était de mettre au même niveau le refus de LFI et le refus du RN. D’autre part, quand on interroge les Français et qu’on leur demande de positionner la politique d’Emmanuel Macron, ils considèrent que cette politique est majoritairement de droite. Donc quand ces électeurs ont entendu ça depuis quelques mois et qu’on va leur demander d’aller voter pour un candidat de gauche… Je ne sais pas dire aujourd’hui dans quelle proportion ce report se fera.

Il y a quelques cas emblématiques, comme par exemple le retrait d’une candidature de gauche pour laisser ses chances à Elisabeth Borne ou le retrait d’une candidature Ensemble en faveur de François Ruffin. Les électeurs vont-ils s’y retrouver ?

On va voir si le vote antisystème réapparaît. Le vote anti-RN va mobiliser une partie de l’électorat, tout comme le vote pour le front républicain. Mais le vote antisystème peut aussi reprendre de la force au regard des soirées électorales et des premières déclarations. Quand en 2022, il y avait eu la surprise des 80 députés RN, on avait réussi à déterminer qu’une partie, certes minoritaire, des électeurs de gauche avait voté RN parce qu’ils voulaient surtout s’opposer à la réforme des retraites.

Ils pensaient que si Emmanuel Macron n’avait pas la majorité absolue, cela stopperait la réforme. Donc, c’est vrai, cette circonscription d’Elisabeth Borne sera un test dimanche. On y mesurera la difficulté ou non pour l’électorat de gauche de se reporter sur le candidat de la majorité sortante.

Après le référendum contre Macron, le référendum contre le RN

Après le référendum contre Macron, le référendum contre le RN

L’ambiguïté du statut juridique des législatives se confirme chaque jour. Beaucoup considèrent que le premier tour a surtout été un référendum contre Macron. Ce que confirment d’ailleurs certains sondages qui montrent que la moitié des électeurs voulaient surtout sanctionner le président. Le second tour pourrait lui être un référendum contre le rassemblement national. En tout cas c’est ce que pense le député européen Raphaël Glucksmann. Cela démontre à l’évidence qu’à défaut de front républicain cohérent les adversaires du RN adoptent une position défensive.

Invité de TF1 lundi soir, le député européen PS-PP Raphael Glucksmann a dressé les enjeux du second tour : «C’est un référendum pour ou contre le RN. Voulez-vous oui ou non de l’extrême droite au pouvoir en France ? Qu’il soit dirigé par la famille Le Pen ?» «Il faut un vote, un bloc démocrate. Si on arrive à bloquer la majorité RN, nous aurons une assemblée éclectique, éclatée, nous devrons nous comporter en adultes, voir comment on gère cette situation», a exhorté l’essayiste.

Concernant les désistements, il a jugé qu’il «n’y a jamais de choix qui nous fait plaisir, mais (il) veut que l’on hiérarchise les menaces, les périls (…) et aujourd’hui, il faut savoir s’effacer.»

Macron transforme le RN en première force politique

 

Macron transforme le RN en première force politique

Le premier tour du scrutin législatif, tenu le 30 juin 2024, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin par Emmanuel Macron, a vu le RN et ses alliés devancer les autres formations (34 %) suivis par la coalition de gauche du NFP (28,1 %) et le camp présidentiel (20,3 %) – selon les estimations réalisées à la sortie du premier tour des législatives. La participation est évaluée entre 65,5 % et 69,7 %, un record depuis le premier tour de 1978. Mathias Bernard, historien de la Ve République analyse dans The Conversation  les enjeux de ce moment politique inattendu.

Comment analysez-vous ce vote RN ? Quels en sont selon vous les principaux ressorts ?

Ce succès du RN est le résultat d’une progression qui s’est échelonnée sur quarante ans, autour de trois principales phases. Une première phase de progression très rapide et continue, entre 1984 (année où le FN fait irruption sur la scène électorale, en obtenant 10 % des voix aux élections européennes et 1988 (où Jean-Marie Le Pen recueille 14,5 % des voix à l’élection présidentielle). Puis suit une longue période d’implantation dans le paysage politique, entre 1988 et le milieu des années 2000, au cours de laquelle le FN maintient globalement son poids électoral (autour de 15 %) mais enregistre des victoires symboliques (la conquête de plusieurs villes lors des municipales de 1995, une présence au second tour de la présidentielle de 2002), surtout, constitue un véritable réseau de cadres et d’élus locaux, comme un parti « normal ».

Vient enfin, une phase de normalisation, enclenchée à partir de 2011 après un « trou d’air » à la fin des années 2000, qui permet au RN de reprendre sa progression. Progression qui s’accélère à partir de 2017 jusqu’à atteindre, au cours de ces élections européennes et législatives, des sommets rarement égalés par un seul parti politique dans l’histoire électorale française.
Le principal ressort de la progression récente du vote RN, c’est la capacité de ce parti à proposer une offre politique apparemment nouvelle et à bénéficier de ce fait d’un réflexe « dégagiste » dont avait profité en son temps Emmanuel Macron. Mais c’est surtout sa capacité à s’adresser depuis longtemps à un électorat populaire délaissé par les autres organisations politiques (notamment par la gauche) et à proposer des réponses apparemment simples à une forte demande de protection, aussi bien dans le domaine de la sécurité que par rapport à des problématiques sociales et aux conditions de vie.

La Ve République a-t-elle jamais connu une crise aussi profonde ?

Cette crise n’est pas la première de notre histoire politique récente. En fait, les crises sont une composante essentielle de la vie politique française contemporaine qui, depuis la Révolution française, est marquée par une culture du conflit et de la radicalité mais aussi par la conviction que « tout est politique ». Les clivages sociaux, économiques, culturels nourrissent ainsi les affrontements politiques – c’est d’ailleurs ce que nous constatons aujourd’hui.

La sensibilité de la politique aux crises explique l’instabilité institutionnelle qui a longtemps caractérisé la France : en moins de 150 ans, entre 1815 et 1958, la France a connu deux monarchies, un Empire, un régime autoritaire (l’État français, gouvernement de Vichy) et quatre Républiques !

La Ve République elle-même est mise en place en 1958 dans un contexte de crise profonde, provoquée notamment par la guerre d’Algérie. Et, au cours des premières années de son existence, elle a été confrontée à des crises dont l’ampleur est largement équivalente à celle de la crise que nous connaissons aujourd’hui : tentative d’assassinat du président de la République, dissolution de l’Assemblée nationale à l’automne 1962 suite à l’adoption d’une motion de censure, mouvement radical de contestation dans les universités puis dans l’ensemble du monde du travail en mai 68…

Le fait que les institutions aient résisté à toutes ces crises, ainsi qu’aux alternances politiques et à la cohabitation, a sans doute entretenu l’illusion d’une vie politique dépassionnée, voire quasi consensuelle. La situation que nous connaissons depuis une dizaine d’années montre qu’il n’en est rien.

Quel que soit le résultat final du scrutin, Emmanuel Macron restera-t-il comme le président qui aura potentiellement porté le Rassemblement national au pouvoir, d’abord au Parlement avec ses 89 députés élus en 2022, voire comme majorité et enfin, comme « premier parti de France » ?

C’est en effet à la fois le paradoxe et l’échec de sa présidence. Le candidat qui, en 2017, se présentait comme le meilleur rempart contre le RN a, en effet, contribué à sa progression et favorisé sa prise de pouvoir. Ce paradoxe est d’abord consubstantiel au positionnement initial d’Emmanuel Macron : en cherchant à recomposer la vie politique française autour de deux nouveaux pôles – les nationalistes conservateurs et les progressistes –, il a fait du RN la principale force d’opposition à sa politique et lui a donc permis de capter, de façon privilégiée, les voix de tous ceux qu’indisposait la politique de la majorité, de plus en plus impopulaire.

En outre, depuis les législatives de 2022, le président réélu et sa majorité ont contribué à banaliser le RN en donnant le sentiment que c’est désormais La France insoumise qui constitue la principale menace pour l’ordre républicain : en témoignent les campagnes lancées contre l’antisémitisme supposé de certains élus LFI ainsi que le positionnement adopté par la majorité sortante au cours de cette législative, visant à faire barrage aux deux extrêmes.

Enfin, l’incompréhensible décision de dissoudre l’Assemblée nationale, au moment où le RN a atteint le meilleur score de son histoire et où la majorité subit un revers qui lui ôte toute crédibilité pour être un rempart contre l’extrême droite, est, au moins à court terme, un cadeau fait à l’adversaire.

Les dernières semaines ont vu un regain de mobilisations dans la rue – pour le Nouveau Front populaire, contre le Rassemblement national, mais pas, a priori en soutien à ce dernier, pourtant donné favori des urnes. Comment expliquer ce paradoxe ? Que nous dit-il de l’effervescence de la rue, contrairement à l’effet gilets jaunes par exemple ?

La mobilisation de la gauche contre l’extrême droite s’inscrit depuis toujours dans la continuité des combats antifascistes – le choix du terme « Nouveau front populaire » pour désigner la coalition de gauche lors de ces législatives renvoie directement à cette filiation.

Et ces combats se sont déroulés d’abord sous la forme de manifestations et de défilés pacifiques, très présents dans la mémoire collective de gauche : manifestation du 9 février 1934 en réaction à l’émeute du 6 février 1934 organisée par les ligues, rassemblement du 14 juillet 1935 qui est l’acte fondateur du Front populaire, lui-même héritier de la Révolution française…

De son côté, depuis que l’extrême droite a clairement choisi la stratégie électorale, dans les années 1980, elle a abandonné l’activisme de rue qui l’avait caractérisée au cours des « années 68 ».

De fait, elle n’a recouru que de façon limitée et ponctuelle aux manifestations de rue, essentiellement à l’occasion de la fête annuelle de Jeanne d’Arc. Et lorsque Jean-Marie Le Pen est qualifié au second tour de l’élection présidentielle de 2002, ses opposants, principalement de gauche, se mobilisent dans la rue, faisant même du défilé du 1er mai un véritable référendum anti-Le Pen : en revanche, le FN n’organise alors aucune contre-manifestation.

La stratégie de banalisation engagée par Marine Le Pen à partir de 2011 rend le RN encore plus prudent dans son recours à la rue. L’appui au mouvement des « gilets jaunes » fait figure d’exception. Mais ce n’est pas le RN qui a pris l’initiative de ce mouvement, et il a surtout cherché à en capter le potentiel contestataire pour déstabiliser le pouvoir d’Emmanuel Macron.

 

Le terme « front républicain » a-t-il encore un sens ? Qui l’incarne désormais ?

La notion de « front républicain » ne fait plus consensus, mais elle continue à faire sens auprès d’une partie de l’électorat et du personnel politique. C’est d’ailleurs ce qui a motivé le regroupement des gauches au sein du Nouveau Front populaire et c’est aussi ce qui justifie le positionnement de plusieurs personnalités, de la droite modérée jusqu’au Parti socialiste, affirmant vouloir faire barrage au RN au second tour.

L’affaiblissement de la notion de « front républicain » est lié à deux facteurs principaux. D’abord, la stratégie de banalisation du RN a payé, tout autant que la promotion de Jordan Bardella dont le patronyme et le parcours suscitent moins d’inquiétude que ceux de Marine Le Pen, associée à la figure de son père, Jean-Marie Le Pen, et à ses positions clivantes.

En décembre 2023, pour la première fois, une majorité de Français considère que le RN ne représente pas une menace pour la démocratie. Par ailleurs, le discours de la majorité sortante sur les deux extrêmes rend plus difficile un regroupement très large contre le RN, dans la mesure où il y aurait deux fronts, l’un contre l’extrême gauche, l’autre contre l’extrême droite.

Le NFP, malgré une campagne de coalition très médiatique a fait un score estimé à 28 % pour ce premier tour, comment l’analyser ?

Même s’il a progressé par rapport aux résultats obtenus par la gauche divisée aux législatives de 2017 puis par la coalition de la Nupes en 2022, le Nouveau Front populaire n’a pas réussi à se positionner en véritable challenger du RN.

Trois principales raisons expliquent cet échec. D’abord, le rôle de rempart au RN lui est disputé par la majorité présidentielle, qui, pendant une grande partie de cette campagne, a davantage attaqué l’extrême gauche (LFI) que l’extrême droite.

Ensuite, la dynamique de rassemblement des gauches s’est heurtée aux fortes divergences qui les séparent aussi bien sur les questions internationales que sur les programmes économiques – des divergences qui se sont cristallisées aussi bien sur la question de l’antisémitisme, omniprésente au cours de cette campagne, que sur la personnalité de Jean-Luc Mélenchon.

Enfin, cette coalition, qui aspire à exercer le pouvoir en cas de victoire, ne s’est pas dotée de leader pour l’incarner et la porter. C’est là un fait inédit dans l’histoire électorale, et c’est indiscutablement une source de fragilité. En 1997, la Gauche plurielle avait remporté les élections législatives provoquées par la dissolution-surprise décidée par Jacques Chirac, après s’être doté d’un leader indiscutable, Lionel Jospin, qui avait justement la capacité à trancher rapidement les différends inévitables à une coalition de ce type.

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