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Macron désormais très seul

 Macron désormais très seul

Après la chute de Barnier et la nomination de Bayrou, le président de la république se trouve encore plus isolé d’après le directeur de Taddeo, Julien Vaulpré dans  » La Tribune ».

par  Julien Vaulpré, Emmanuel Marcon a estimé, à tort, que Michel Barnier allait pouvoir se maintenir au pouvoir grâce au front républicain. Il en paye aujourd’hui les conséquences. Rencontre avec le directeur de Taddeo.

 

JULIEN VAULPRÉ — Le gouvernement Barnier était, dès sa conception, trop paradoxal pour durer. Après le ratage de la dissolution, le président a feint de croire qu’il avait encore la main en désignant un Premier ministre de son choix, ou en tout cas qui lui convenait, alors qu’en réalité celui-ci devait être le résultat du Parlement. Emmanuel Marcon a estimé, à tort, que Michel Barnier allait pouvoir se maintenir au pouvoir grâce au front républicain et en comptant sur la crainte de l’opposition d’apparaître irresponsable. L’attelage s’est fracassé sur le budget. Avec François Bayrou, l’équation est strictement identique. Le choisir, c’est croire à l’expérience acquise dans les contre-allées du pouvoir (en quarante ans de vie politique, il n’a été ministre que quatre ans). Le leader du MoDem connaît avant tout les jeux électoraux plus que le fonctionnement de l’État.

 

De quels points d’appui François Bayrou dispose-t-il néanmoins ?

Pour se différencier, il mise sur trois éléments. Tout d’abord, son ancrage politique, lui permettant d’incarner à lui seul le grand centre, l’UDF des « deux Français sur trois », même si, historiquement, c’est contestable, car cette partie du centre ne s’inscrit pas dans la filiation gaulliste et François Bayrou lui-même a fait preuve d’une bienveillance active envers l’extrême droite (il a aidé Marine Le Pen à obtenir ses signatures pour se présenter à la présidentielle de 2022 et a pris sa défense lors du procès des assistants européens du FN). Il est ainsi loin d’être le point médian du paysage politique reflétant la République et la morale dont il prétend être le meilleur défenseur.

Le RN a pour seule stratégie d’attendre que les institutions lui tombent dans la main.

Deuxième point d’appui : son enracinement dans les territoires, à Pau, en prônant un programme décentralisateur, une sorte de « majorité des territoires » pour contourner le Parlement, avec les élections municipales de 2026 dans le viseur. En quelques heures, cet avantage semble s’être transformé en boulet, avec son déplacement en Falcon pour siéger au conseil municipal de Pau, alors qu’à l’autre bout du monde un territoire français n’avait jamais connu un tel drame. Troisième point : il souhaite mettre en avant une longue expérience et s’appuyer sur elle afin d’incarner une figure d’autorité morale et républicaine lui permettant de rudoyer le président et d’occuper son terrain avec une image paternaliste.

Son duo avec Emmanuel Macron peut-il fonctionner ?

François Bayrou n’a qu’un moyen d’y parvenir : réussir le tour de force d’un vote de confiance au Parlement. Alors, il pourra créer un rapport de force face au président. Si ce n’est pas le cas, les deux têtes sont condamnées à s’affaiblir mutuellement. La condition du succès, ce serait au contraire de trouver un modus vivendi, un partage clair des tâches, un récit complémentaire susceptible de rassurer les Français et capable d’enrayer la spirale d’instabilité. Pendant ce temps, la situation du pays se dégrade vite, très vite. Les Français s’inquiètent, leur désintérêt pour la politique s’accroît et leur moral plonge. Les dirigeants étrangers nous jugent sévèrement, les marchés nous sanctionnent et les dirigeants économiques risquent de commencer à regarder ailleurs.

Dans quelle mesure Emmanuel Macron est-il affaibli ?

Désormais, le président est seul face aux Français. Sans parti, sans affidés, sans son socle idéologique hormis « le pragmatisme » brandi à tout va, il n’a plus aucun amortisseur. Certes, les fins de second mandat sont souvent crépusculaires, cruelles et se gèrent avec des solutions d’attente et de succession. Mais dans le contexte actuel, c’est très différent. Le président a pris une initiative – la dissolution - incompréhensible et désastreuse, donc la pression sur lui est remarquablement forte, et la petite musique des appels à sa démission, pour transformer la crise politique en crise de régime, va s’amplifier.

 

A-t-il des atouts pour s’en sortir ?

Le président n’est pas dépourvu de moyens d’action : dissolution, nomination, référendum. Le plus difficile, c’est de prendre un nouveau risque – ce qui est audacieux – et de se réinventer – cela semble difficilement plausible. Jusqu’à aujourd’hui, aucun président n’y est parvenu, enfermé dans la fonction, trop soucieux de son statut, de la perception de son bilan, du fantasme de la trace laissée dans l’Histoire. Emmanuel Macron, par sa jeunesse, par son audace, pourra peut-être trouver les ressources d’un second souffle. Les Français demandent pour y croire un acte de contrition, un changement de cap et une autre pratique des institutions. Est-ce possible ?

Le macronisme n’est-il qu’une parenthèse ? Va-t-on assister à un retour du clivage droite-gauche ?

Aujourd’hui, tout le paradoxe, c’est que d’un côté le paysage politique français confirme le discours macroniste, avec trois blocs incompatibles, mais que de l’autre cette analyse est parfaitement invalidée en réduisant le centre à une minorité impuissante. Le bloc macroniste demeure un matériau très friable avec des courants antagonistes et des projets présidentiels concurrents. Mais c’est encore là que se fait la politique de la France. C’est là aussi que la mobilité est la plus grande, à l’avantage autant qu’au détriment du centre, d’ailleurs.

 

Réveil de la social-démocratie ? Amarrage des Républicains au macronisme ? Quel est pour vous le mouvement le plus structurant de cette année ?

Dans une année globalement déstructurante, c’est le Nouveau Front populaire qui a créé la surprise en bricolant une union électorale inespérée dans des délais très brefs, contrecarrant une partie du calcul présidentiel, fondé sur l’effet de sidération puis de mobilisation. Le bloc de gauche qui en résulte est à la fois rééquilibré avec un PS plus fort et plus explosif, tout l’effort portant sur le contrôle étroit de la fraction socialiste, grâce à la discipline du scrutin majoritaire.

Où en est le RN ?

Le bloc autour du RN est le plus compact, c’est du granit. Il a pour seule stratégie d’attendre que les institutions tombent dans sa main. C’est une stratégie gagnante depuis un moment déjà, mais dangereuse, aussi, dans un temps de surenchère populiste mondiale où la dédiabolisation du RN laisse un flanc droit de plus en plus dégarni et susceptible d’être contourné par un personnage trumpien. Tenir un ordre de bataille large sans dégarnir aucun de ses flancs : voilà un défi majeur pour Marine Le Pen, surtout fragilisée par une potentielle inéligibilité.

 

Quel est, pour vous, le principal point de clivage structurant le paysage politique ?

Les études d’opinion invitent à se méfier des lectures trop binaires, nationalistes contre progressistes, bas contre haut, ruralité contre métropoles, diplômés contre non-diplômés. La réalité politique et sociale nouvelle de la France, c’est justement mille clivages – sociaux, culturels, générationnels, territoriaux – qui, mis en résonance les uns avec les autres, créent de l’éruptivité et de l’imprévisibilité. Chaque crise des vingt dernières années a laissé sa plaie dans la société : subprimes, crise migratoire, Gilets jaunes, Covid, banlieues. Le seul point commun, c’est le sentiment général d’une perte de contrôle au moment précis où le monde suscite le plus grand désarroi. Avec la dette, l’inflation, et plus encore les défis générationnels devant nous que sont le climat, l’IA, la rivalité sino-américaine, nous avons l’impression d’être spectateurs de notre propre effondrement.

Bayrou doit se libérer encore un peu plus de Macron

Bayrou doit se libérer encore un peu plus de Macron

 

Pour faire face aux crises, le nouveau premier ministre devra s’affranchir de la tutelle présidentielle et tenir compte des rapports de force à l’Assemblée nationale, estime le professeur de science politique ,Martial Foucault, Politiste

Pour faire face aux crises, le nouveau premier ministre devra s’affranchir de la tutelle présidentielle et tenir compte des rapports de force à l’Assemblée nationale, estime le professeur de science politique dans une tribune au « Monde ».

 

dans une tribune au « Monde ».

 

Sixième premier ministre d’Emmanuel Macron, François Bayrou parviendra-t-il à surmonter les quatre crises – budgétaire, politique, morale et sociale – dans lesquelles s’enfonce la France ? La réussite et la durée de son mandat, et par effet de ricochet une stabilisation institutionnelle, dépendent des réponses que le nouveau locataire de Matignon apportera à ces urgences.

A la différence de l’éphémère gouvernement dirigé par Michel Barnier, c’est désormais un gouvernement de coalition, et non pas de cohabitation, que François Bayrou devra conduire. En effet, la relation personnelle qu’il entretient avec le président de la République et le soutien décisif qu’il lui a apporté lors de la campagne de 2017 devraient donner à François Bayrou, contrairement à ses prédécesseurs sous Macron, quelques degrés supplémentaires de liberté pour s’affranchir de la tutelle présidentielle.

Premier défi, urgent : résoudre le dilemme entre l’exigence de rigueur budgétaire et la satisfaction des demandes redistributives de la gauche parlementaire. Est-ce que le centrisme, comme doctrine politique, consiste seulement à dégager en tout temps et en toutes circonstances une voie médiane ? La voie de passage pour François Bayrou est étroite, car l’échec du vote du budget aurait pour conséquence d’ébranler le système institutionnel et de déboucher sur une crise de régime.

Politique- Macron ou la pensée perverse

Politique- Macron ou la pensée perverse

 

Pour le sociologue Marc Joly, le chef de l’Etat correspond au profil du pervers narcissique, une catégorie créée au XXᵉ siècle par le psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier.( dans « Le Monde »)

Dans La Pensée perverse au pouvoir (Anamosa, 288 p., 20 €), le sociologue Marc Joly propose une analyse parmi les plus subtiles des mécanismes qui expliquent la fascination exercée par Emmanuel Macron sur le personnel politique, les journalistes et l’opinion publique, depuis sa conquête éclair de la présidence de la République en mai 2017. Cinq ans après sa victoire, le chef de l’Etat a réédité l’exploit avant de fracasser son autorité sur une dissolution ratée qui, selon l’essayiste Alain Minc, ne fait que « traduire un narcissisme poussé jusqu’à un niveau pathologique, avec pour corollaire un total déni de la réalité ».Marc Joly cherche à comprendre l’enchaînement des événements depuis 2017. Spécialiste de Norbert Elias et de Pierre Bourdieu, l’auteur utilise en sociologue la boîte à outils conceptuelle du psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier (1924-1996), créateur de la catégorie de la « perversion narcissique ». Ayant consacré son postdoctorat, au CNRS, à la circulation de cette notion parfois dévoyée, il discerne, en scrutant l’exercice du pouvoir par le chef de l’Etat, les caractéristiques propres à ceux qui, selon lui, maîtrisent et manipulent habilement les rouages de la pensée perverse.

D’après l’auteur, le chef de l’Etat a en quelque sorte mis « sous emprise » la société française. Ce comportement, cause de nombreux échecs, est celui du pervers narcissique qui, pour atteindre ses objectifs, se doit d’évincer tout conflit intérieur en faisant peser sur autrui la charge de cette éviction.

Macron ou la pensée perverse

Macron ou la pensée perverse

 

Pour le sociologue Marc Joly, le chef de l’Etat correspond au profil du pervers narcissique, une catégorie créée au XXᵉ siècle par le psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier.( dans Le Monde)

Dans La Pensée perverse au pouvoir (Anamosa, 288 p., 20 €), le sociologue Marc Joly propose une analyse parmi les plus subtiles des mécanismes qui expliquent la fascination exercée par Emmanuel Macron sur le personnel politique, les journalistes et l’opinion publique, depuis sa conquête éclair de la présidence de la République en mai 2017. Cinq ans après sa victoire, le chef de l’Etat a réédité l’exploit avant de fracasser son autorité sur une dissolution ratée qui, selon l’essayiste Alain Minc, ne fait que « traduire un narcissisme poussé jusqu’à un niveau pathologique, avec pour corollaire un total déni de la réalité ».

Marc Joly cherche à comprendre l’enchaînement des événements depuis 2017. Spécialiste de Norbert Elias et de Pierre Bourdieu, l’auteur utilise en sociologue la boîte à outils conceptuelle du psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier (1924-1996), créateur de la catégorie de la « perversion narcissique ». Ayant consacré son postdoctorat, au CNRS, à la circulation de cette notion parfois dévoyée, il discerne, en scrutant l’exercice du pouvoir par le chef de l’Etat, les caractéristiques propres à ceux qui, selon lui, maîtrisent et manipulent habilement les rouages de la pensée perverse.

D’après l’auteur, le chef de l’Etat a en quelque sorte mis « sous emprise » la société française. Ce comportement, cause de nombreux échecs, est celui du pervers narcissique qui, pour atteindre ses objectifs, se doit d’évincer tout conflit intérieur en faisant peser sur autrui la charge de cette éviction.

Censure : Macron très critiqué à l’étranger

 

 

D’après Franceinfo, la presse étrangère se montre très critique après le vote de censure qui prive la France d’un gouvernement. La responsabilité de Macron est largement mise en cause. 

Un président « qui fait face à la pire crise politique » en France. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron est représenté par le quotidien britannique The Guardianet le reste de la presse européenne. Macron fait désormais figure de saboteur de la Ve République », souligne le Süddeutsche Zeitung . « Les élections ont laissé un Parlement fragmenté, sans majorité, conduisant le pays à l’incertitude, ce qui se reflète dans la crise actuelle », explique de son côté El Mundo.

Outre-Manche, The Independant(Nouvelle fenêtre) évoque un président « affaibli », pris au piège de sa propre stratégie « avec sa décision malheureuse de convoquer des élections anticipées en juin ». Le journal britannique pointe du doigt des « troubles politiques en France » qui tirerait l’Union européenne vers le bas, « quelques semaines avant le retour de M. Trump à la Maison-Blanche ».

 

LFI refuse de rencontrer Macron

 

 

La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu’elle refusait de se rendre lundi à l’Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron en vue de la nomination d’un nouveau Premier ministre et d’un nouveau gouvernement.

« Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus », écrit le coordinateur national de LFI Manuel Bompard dans un communiqué, ajoutant qu’ »aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État ». « Nous n’irons donc pas à l’Elysée ce lundi », a-t-il ajouté.

 

Olivier Faure et les chefs des groupes parlementaires socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner ont été reçus vendredi à la mi-journée par Emmanuel Macron. Ils lui ont demandé de nommer un Premier ministre de gauche.

 

Emmanuel Macron a également reçu vendredi les représentants du parti Les Républicains (LR) et deux du bloc central composé des partis qui le soutiennent. Puis il a invité lundi les Ecologistes, qui réservent leur réponse jusqu’à samedi, les communistes, qui se rendront bien au rendez-vous, et LFI.
Le chef de l’Etat envisage de nommer un nouveau Premier ministre en début de semaine prochaine, après le renversement par une motion de censure du gouvernement de Michel Barnier.

 

Démission de Macron: autour de 60% pour

 Démission de Macron: autour de 60% pour

 59 % des Français souhaitent son départ, selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD. En revanche, 40 % s’y opposent, tandis que 1 % ne se prononce pas. À titre de comparaison, fin novembre, avant le vote de la motion de censure, ce chiffre atteignait 62 %.

À droite, l’opinion est plus partagée : 46 % des sympathisants sont favorables à sa démission, contre 54 % qui s’y opposent. Chez Les Républicains, le score chute à 32 %. Enfin, chez les nationalistes, 85 % souhaitent la démission d’Emmanuel Macron, dont 84 % des partisans du RN.

Censure de Barnier : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Censure de Barnier :  Macron risque d’ajouter du chaos au chaos
Quel bilan tirer de la séquence qui va des législatives anticipées de juin à la chute du gouvernement Barnier ? Pour le politiste Thomas Ehrhard, la censure ne traduit pas une « crise » des institutions démocratiques, mais un défaut dans le processus de nomination du premier ministre et dans la méthode de construction d’une coalition majoritaire. Entretien dans The Conversation .

Comment interpréter la séquence qui va des législatives anticipées à la chute du gouvernement Barnier ? Est-ce le symptôme d’une crise institutionnelle ou démocratique ?

Thomas Ehrhard : La censure vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier s’explique par deux facteurs principaux : un processus de formation du gouvernement mal conçu et des raisons stratégiques liées aux élections législatives anticipées de 2025, le RN souhaitant empêcher la gauche de monopoliser l’incarnation de l’opposition.

On beaucoup dit que le RN n’était pas dans l’opposition, qu’il soutenait Michel Barnier : cela est faux. À l’Assemblée nationale, le groupe s’est clairement déclaré dans l’opposition, n’a jamais passé d’accord officiel : il était évident qu’ils allaient censurer, la seule question était celle du moment. Tout est donc très logique dans cette censure.

Je m’inscris en faux contre l’idée que la censure traduirait une « crise institutionnelle ». Les institutions fonctionnent, contrairement à la situation, par exemple, de la IIIe République qui a connu 104 gouvernements entre 1871 et 1940.

Les commissions mixtes paritaires conclusives sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale et sur le projet de loi de fin de gestion du budget 2024 sont le fruit d’un accord entre sénateurs et députés de différents groupes : le système parlementaire a bien fonctionné.

Le vrai problème vient du fait que les groupes, tous minoritaires, sont déjà tournés vers les échéances électorales à venir : probables élections législatives de juillet 2025, élections municipales de 2026 et élection présidentielle de 2027 qui achèveront la fin du macronisme.

Vous avez évoqué « un mauvais processus de formation du gouvernement ». Que voulez-vous dire ? Quels mécanismes devraient inspirer les gouvernants pour la prochaine séquence ?

T.E : Regardons ce qui se passe en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Ces exemples mettent en évidence un problème de méthode, particulièrement manifeste après les élections de juillet 2024 en France, et permettent de comprendre pourquoi la censure est arrivée.

D’abord, le chef de l’État n’aurait pas dû décider du choix de Michel Barnier et il ne doit pas choisir un nouveau premier ministre après la démission de ce dernier. Le premier ministre doit émaner de l’Assemblée nationale.

Dans les autres régimes parlementaires, le chef de l’Etat charge le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives de former un gouvernement. Celui-ci doit, ensuite, démontrer qu’il est en capacité d’obtenir une majorité. Mais cela ne se fait pas dans le cadre des déclarations médiatiques, ni d’intentions supposées, contrairement à ce que l’on a vu en France. Cela doit se faire dans le cadre d’un « contrat de coalition », consistant en un accord sur la formation du gouvernement (identifiant les partis participants et la répartition des responsabilités ministérielles) et sur le programme de gouvernement (énumérant les projets de loi, mesures spécifiques, exclusions éventuelles, et calendrier, etc.). L’objectif est d’obtenir l’accord le plus précis possible pour réduire les aléas politiques et, ainsi, de produire une stabilité gouvernementale.

En France, rien de tel n’a été fait, ce qui explique la fragilité du gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci ne disposait donc pas des fondements nécessaires à sa stabilité. Il n’y avait même pas d’un accord entre les partis le soutenant, tout juste un « socle commun », dont seules les divergences visibles étaient connues.

Pourquoi Michel Barnier n’a-t-il pu construire une coalition majoritaire ?

T.E : C’est le second enseignement des exemples étrangers : la formation du gouvernement nécessite du temps. Ce n’est pas une option mais une exigence, face à la complexité d’obtenir un « contrat de coalition ».

Pour ne citer que quelques exemples, dix-huit mois ont été nécessaires en Belgique en 2010, sept mois aux Pays-Bas en 2017, puis neuf mois avant qu’un accord de gouvernement soit trouvé en 2021. Six mois ont également été nécessaires à Angela Merkel, en Allemagne, en septembre 2017, et quatre mois à Olaf Scholz, en 2021.

En Espagne, huit mois en 2016 et quatre mois en 2023, après les élections de juillet 2023, avec Pedro Sanchez leader du PSOE, arrivé deuxième, a réussi là où le leader du parti conservateur, arrivé en tête, avait échoué à former un gouvernement.

On constate donc que le délai entre les élections législatives et la formation du gouvernement est inévitablement long. Cette temporalité est inéluctable dans le cas d’une assemblée nationale fragmentée et polarisée, avec des extrêmes forts mais minoritaires, et des partis de gouvernement affaiblis et minoritaires.

Emmanuel Macron chercherait déjà un premier ministre. Cette démarche du président de la République, a parasité le processus de construction d’une majorité selon vous. S’il recommence, les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?

T.E : Si le président de la République prend, de nouveau, le risque de choisir un premier ministre, et s’il le fait dans la précipitation, cette double erreur produira inévitablement les mêmes conséquences.

La démission d’Emmanuel Macron, réclamée par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon est-elle une bonne solution ou une solution légitime ?

T.E : Les appels à la démission ne constituent pas une solution à la situation politique actuelle et n’évitera pas la censure d’un prochain gouvernement si le processus de construction d’une coalition majoritaire n’est pas respecté.

Ces appels à la démission sont révélateurs de la manière dont les acteurs politiques appréhendent les enjeux. Au moment – presque inédit depuis 1958 – où le président de la République a perdu toute influence, même au sein de son propre parti (Renaissance), et où le pouvoir exécutif est subordonné au Parlement, les acteurs politiques et commentateurs se focalisent sur le président de la République.

Cela montre que la lecture présidentialiste des institutions parlementaires continue d’influencer le comportement des acteurs politiques. L’échéance électorale vers laquelle les principaux chefs de partis sont tournées est l’élection présidentielle, pas les prochaines élections législatives. Leur objectif n’est pas d’être premier ministre. Si tel était le cas, les discussions ne porteraient pas sur Lucie Castets, Michel Barnier ou autres.

Après les législatives, certains commentateurs avaient placé beaucoup d’espoir dans un renouveau du parlementarisme, de la culture du consensus face à un pouvoir présidentiel vertical. Cet espoir est-il définitivement éteint ?

T.E : Ce renouveau du parlementarisme n’est pas survenu depuis juillet dernier sauf, peut-être, dans la manière dont le gouvernement s’est appuyé sur le Sénat et les commissions mixtes paritaires pour légiférer.

Plus fondamentalement, le parlementarisme reste mal compris en France par de nombreux acteurs politiques et par une majorité de commentateurs. Il est souvent réduit à une opposition entre le pouvoir exécutif et le Parlement, ce qui est erroné. Bien sûr, la collaboration entre les pouvoirs est le préalable, avec un déséquilibre en faveur du pouvoir exécutif pour gouverner, comme c’est le cas dans tous les régimes parlementaires contemporains. Mais l’essence du régime parlementaire réside dans le fait que le gouvernement procède de l’Assemblée nationale.

Ce n’est pas donc pas une quelconque « culture du consensus » qui fait défaut en France – culture que l’on ne trouve pas plus naturellement dans d’autres pays. Le vrai problème réside dans la prédominance de la lecture présidentialiste de nos institutions qui s’est manifestée dès la formation du gouvernement Barnier.

Macron: Encore une intervention pour rien

Macron: Encore une intervention pour rien

 

Encore une intervention pour rien pour macron. La problématique qu’il évoque est bien connue à savoir le blocage politique actuel. Par contre, il ne donne aucune piste sérieuse et concrète concernant l’avenir. À part sa volonté de ne pas démissionner, sous-entendu de ne pas non plus être démissionné sous la pression de l’opinion. Pour le reste concernant le budget, ce sera faute de vote de l’assemblée et comme prévu une reconduction du budget 2024.Visiblement en panne d’idées, Macron annonce un gouvernement « d’intérêt général »; Comme si ce n’était pas déjà l’objet premier des gouvernements !

De toute manière, il est en il y a longtemps que Macron a perdu tout pouvoir et tout a débuté après l’échec de sa majorité en 2022 lors des législatives, pour se poursuivre avec les européennes et le renouvellement récents de l’Assemblée nationale. Le problème de Macron c’est qu’il ne dispose pas de majorité, ni même de force d’appui significative puisqu’il est même contesté au sein de sa propre majorité. Ne parlons pas de l’opinion publique où sa cote de popularité est autour de 17 %. Le roi est nu et il cache sa nudité derrière toujours ce langage fumeux des instituts politiques et de l’ENA. L’avenir est pourtant prévisible. Le futur premier ministre faute de majorité comme Barnier sera condamné à disparaître au premier obstacle économique, financier, social voire sociétal.

 

Les pleins pouvoirs à Macron seraient catastrophiques

Les pleins pouvoirs à Macron seraient catastrophiques

 

Si la Loi fondamentale donne au président des « pouvoirs exceptionnels » dans certains cas, leur utilisation pour surmonter le blocage du vote du projet de loi de finances est une absurdité, explique le professeur de droit public Olivier Beaud, dans une tribune au « Monde ».

 

Une petite musique, déjà entendue durant l’été, est réapparue plus bruyamment à l’occasion des difficultés d’adoption du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Avant même l’engagement de la responsabilité du gouvernement de Michel Barnier sur le fondement de l’article 49.3 de la Constitution, et l’immédiate contre-attaque du double dépôt de motion de censure par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, des juristes ont prétendu qu’il fallait désormais envisager « le scénario du pire » ou « une dernière extrémité ».

Ce serait le recours à l’article 16 de la Constitution comme seul moyen de résoudre, en dernière instance, le problème né de l’absence de budget pour 2025. Cette banalisation de la possibilité du « recours aux pouvoirs exceptionnels » par le président de la République n’est, hélas, pas nouvelle : lors des mesures évoquées pour faire face à la pandémie de Covid-19, en mars 2020, le recours à cet article avait été envisagé par certains commentateurs à l’occasion des élections municipales.
Dans le cas présent, les juristes Jean-Pierre Camby et Jean-Eric Schoettl, évoquant – lundi 2 décembre sur le site Actu-juridique – le possible recours à l’article 16, concèdent cependant que ce dernier « a été conçu dans l’hypothèse d’une situation insurrectionnelle ou d’une crise militaire paralysant le fonctionnement de l’appareil d’Etat, non dans celle d’un blocage budgétaire ». Mais cet argument ne semblerait pas, selon eux, faire obstacle à son application, car « le “fonctionnement régulier des pouvoirs publics”, dont l’article 5 de notre Constitution prévoit que le président est le garant, ainsi que “l’exécution des engagements internationaux de la France”, sans parler de la capacité d’emprunt du Trésor et de la situation économique du pays, seraient gravement affectés par l’absence de budget ».
De tels arguments laissent très perplexe, au regard du contenu et de la portée de l’article 16 de la Constitution. Faut-il rappeler qu’il pose deux conditions cumulatives ? D’une part, selon la première condition, « les institutions de la République, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux [doivent être] menacés d’une manière grave et immédiate ». D’autre part, selon la seconde condition, tout aussi nécessaire que la première, « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels [doit être] interrompu ».

 

Censure du gouvernement : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Censure du gouvernement : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Quel bilan tirer de la séquence qui va des législatives anticipées de juin à la chute du gouvernement Barnier ? Pour le politiste Thomas Ehrhard, la censure ne traduit pas une « crise » des institutions démocratiques, mais un défaut dans le processus de nomination du premier ministre et dans la méthode de construction d’une coalition majoritaire. Entretien dans The Conversation .


Comment interpréter la séquence qui va des législatives anticipées à la chute du gouvernement Barnier ? Est-ce le symptôme d’une crise institutionnelle ou démocratique ?

Thomas Ehrhard : La censure vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier s’explique par deux facteurs principaux : un processus de formation du gouvernement mal conçu et des raisons stratégiques liées aux élections législatives anticipées de 2025, le RN souhaitant empêcher la gauche de monopoliser l’incarnation de l’opposition.

On beaucoup dit que le RN n’était pas dans l’opposition, qu’il soutenait Michel Barnier : cela est faux. À l’Assemblée nationale, le groupe s’est clairement déclaré dans l’opposition, n’a jamais passé d’accord officiel : il était évident qu’ils allaient censurer, la seule question était celle du moment. Tout est donc très logique dans cette censure.

Je m’inscris en faux contre l’idée que la censure traduirait une « crise institutionnelle ». Les institutions fonctionnent, contrairement à la situation, par exemple, de la IIIe République qui a connu 104 gouvernements entre 1871 et 1940.

Les commissions mixtes paritaires conclusives sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale et sur le projet de loi de fin de gestion du budget 2024 sont le fruit d’un accord entre sénateurs et députés de différents groupes : le système parlementaire a bien fonctionné.

Le vrai problème vient du fait que les groupes, tous minoritaires, sont déjà tournés vers les échéances électorales à venir : probables élections législatives de juillet 2025, élections municipales de 2026 et élection présidentielle de 2027 qui achèveront la fin du macronisme.

Vous avez évoqué « un mauvais processus de formation du gouvernement ». Que voulez-vous dire ? Quels mécanismes devraient inspirer les gouvernants pour la prochaine séquence ?

T.E : Regardons ce qui se passe en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Ces exemples mettent en évidence un problème de méthode, particulièrement manifeste après les élections de juillet 2024 en France, et permettent de comprendre pourquoi la censure est arrivée.

D’abord, le chef de l’État n’aurait pas dû décider du choix de Michel Barnier et il ne doit pas choisir un nouveau premier ministre après la démission de ce dernier. Le premier ministre doit émaner de l’Assemblée nationale.

Dans les autres régimes parlementaires, le chef de l’Etat charge le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives de former un gouvernement. Celui-ci doit, ensuite, démontrer qu’il est en capacité d’obtenir une majorité. Mais cela ne se fait pas dans le cadre des déclarations médiatiques, ni d’intentions supposées, contrairement à ce que l’on a vu en France. Cela doit se faire dans le cadre d’un « contrat de coalition », consistant en un accord sur la formation du gouvernement (identifiant les partis participants et la répartition des responsabilités ministérielles) et sur le programme de gouvernement (énumérant les projets de loi, mesures spécifiques, exclusions éventuelles, et calendrier, etc.). L’objectif est d’obtenir l’accord le plus précis possible pour réduire les aléas politiques et, ainsi, de produire une stabilité gouvernementale.

En France, rien de tel n’a été fait, ce qui explique la fragilité du gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci ne disposait donc pas des fondements nécessaires à sa stabilité. Il n’y avait même pas d’un accord entre les partis le soutenant, tout juste un « socle commun », dont seules les divergences visibles étaient connues.

Pourquoi Michel Barnier n’a-t-il pu construire une coalition majoritaire ?

T.E : C’est le second enseignement des exemples étrangers : la formation du gouvernement nécessite du temps. Ce n’est pas une option mais une exigence, face à la complexité d’obtenir un « contrat de coalition ».

Pour ne citer que quelques exemples, dix-huit mois ont été nécessaires en Belgique en 2010, sept mois aux Pays-Bas en 2017, puis neuf mois avant qu’un accord de gouvernement soit trouvé en 2021. Six mois ont également été nécessaires à Angela Merkel, en Allemagne, en septembre 2017, et quatre mois à Olaf Scholz, en 2021.

En Espagne, huit mois en 2016 et quatre mois en 2023, après les élections de juillet 2023, avec Pedro Sanchez leader du PSOE, arrivé deuxième, a réussi là où le leader du parti conservateur, arrivé en tête, avait échoué à former un gouvernement.

On constate donc que le délai entre les élections législatives et la formation du gouvernement est inévitablement long. Cette temporalité est inéluctable dans le cas d’une assemblée nationale fragmentée et polarisée, avec des extrêmes forts mais minoritaires, et des partis de gouvernement affaiblis et minoritaires.

Emmanuel Macron chercherait déjà un premier ministre. Cette démarche du président de la République, a parasité le processus de construction d’une majorité selon vous. S’il recommence, les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?

T.E : Si le président de la République prend, de nouveau, le risque de choisir un premier ministre, et s’il le fait dans la précipitation, cette double erreur produira inévitablement les mêmes conséquences.

La démission d’Emmanuel Macron, réclamée par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon est-elle une bonne solution ou une solution légitime ?

T.E : Les appels à la démission ne constituent pas une solution à la situation politique actuelle et n’évitera pas la censure d’un prochain gouvernement si le processus de construction d’une coalition majoritaire n’est pas respecté.

Ces appels à la démission sont révélateurs de la manière dont les acteurs politiques appréhendent les enjeux. Au moment – presque inédit depuis 1958 – où le président de la République a perdu toute influence, même au sein de son propre parti (Renaissance), et où le pouvoir exécutif est subordonné au Parlement, les acteurs politiques et commentateurs se focalisent sur le président de la République.

Cela montre que la lecture présidentialiste des institutions parlementaires continue d’influencer le comportement des acteurs politiques. L’échéance électorale vers laquelle les principaux chefs de partis sont tournées est l’élection présidentielle, pas les prochaines élections législatives. Leur objectif n’est pas d’être premier ministre. Si tel était le cas, les discussions ne porteraient pas sur Lucie Castets, Michel Barnier ou autres.

Après les législatives, certains commentateurs avaient placé beaucoup d’espoir dans un renouveau du parlementarisme, de la culture du consensus face à un pouvoir présidentiel vertical. Cet espoir est-il définitivement éteint ?

T.E : Ce renouveau du parlementarisme n’est pas survenu depuis juillet dernier sauf, peut-être, dans la manière dont le gouvernement s’est appuyé sur le Sénat et les commissions mixtes paritaires pour légiférer.

Plus fondamentalement, le parlementarisme reste mal compris en France par de nombreux acteurs politiques et par une majorité de commentateurs. Il est souvent réduit à une opposition entre le pouvoir exécutif et le Parlement, ce qui est erroné. Bien sûr, la collaboration entre les pouvoirs est le préalable, avec un déséquilibre en faveur du pouvoir exécutif pour gouverner, comme c’est le cas dans tous les régimes parlementaires contemporains. Mais l’essence du régime parlementaire réside dans le fait que le gouvernement procède de l’Assemblée nationale.

Ce n’est pas donc pas une quelconque « culture du consensus » qui fait défaut en France – culture que l’on ne trouve pas plus naturellement dans d’autres pays. Le vrai problème réside dans la prédominance de la lecture présidentialiste de nos institutions qui s’est manifestée dès la formation du gouvernement Barnier.

Démission de Macron : 62 % pour

Démission de Macron : 62 % pour

Si le gouvernement Barnier est censuré , 62 % des Français seraient favorables à la démission de Macron selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.

Les 25-34 ans sont les plus unanimes sur la question, avec 67 % favorables à une démission d’Emmanuel Macron en cas de censure. Ce chiffre reste élevé chez les 35-49 ans (66 %) et les 18-24 ans (62 %). Les plus de 65 ans, en revanche, se distinguent par une opinion plus partagée : 54 % d’entre eux souhaitent qu’Emmanuel Macron reste en poste. Chez les 50-64 ans, ce taux de soutien diminue à 38 %, soit un basculement en faveur de la démission.

En examinant les résultats par catégories socioprofessionnelles, les CSP- (catégories socioprofessionnelles inférieures) apparaissent comme les plus déterminées : 78 % souhaitent qu’Emmanuel Macron quitte ses fonctions en cas de censure.

Démission de Macron: Une demande qui va monter

Démission de Macron: Une demande qui va monter

 

La France est enfoncée dans une crise grave dont on ne voit pas l’issue tellement les institutions et les responsables sont actuellement paralysés. En cause évidemment cette décision invraisemblable de dissoudre par anticipation l’Assemblée nationale. Résultat un gouvernement qui ne peut s’appuyer sur aucune majorité. On ne pourra donc éviter une motion de censure mais qui ne résoudra rien car le nouveau gouvernement « même technique » sautera lui aussi à la première occasion. La seule perspective crédible de sortie de crise serait de procéder à une élection présidentielle avec l’objectif de créer une majorité parlementaire stable.Pour l’instant la demande de démission de Macron ne recueille pas encore la majorité mais elle ne va cesser de progresser au point sans doute de devenir un jour incontournable et un dépit de l’ego démesuré de l’intéressé.

Plusieurs figures somment le président de la République de démissionner pour démêler le nœud de la crise. Après l’appel du député Liot Charles de Courson ce mercredi matin en ce sens, v le maire de Meaux (Seine-et-Marne) Jean-François Copé préconise la même solution. L’ancien patron de l’UMP, invité quelques heures plus tard sur BFMTV, a d’abord tempêté contre la dissolution «qui ne ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix.» Une référence à la tripolarisation de l’Assemblée, qui réduit les marges de manœuvre du gouvernement, entravé par une majorité de groupes d’opposition.

Face à ce casse-tête, «il n’y a plus qu’une solution, c’est une nouvelle élection présidentielle. Il faut qu’elle soit anticipée», a poursuivi l’ancien ministre du Budget, selon qui le chef de l’État «ne s’est pas rendu compte qu’il ne peut pas tenir jusqu’en 2027.» «C’est impossible», a-t-il martelé alors qu’une large majorité de Français (63%) estime, selon un sondage Elabe pour BFMTV, qu’Emmanuel Macron devrait mettre fin à son mandat si le gouvernement était renversé dans les prochains jours.

 

 

Un gouvernement technique : dernière carte….. avant la démission de Macron ?

Un gouvernement technique : dernière carte….. avant la démission de Macron ?

 

Benjamin Morel, constitutionnaliste : « En cas de censure, le gouvernement technique serait la dernière carte d’Emmanuel Macron ». Si le gouvernement Barnier venait à être censuré, il serait immédiatement démissionnaire. La configuration parlementaire actuelle ne laisserait alors plus beaucoup d’options au chef de l’Etat, estime le maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas dans un entretien au « Monde ».
Après les propos de Marine Le Pen indiquant que le Rassemblement national pourrait voter la motion de censure du NFP, en cas de recours à l’article 49.3 pour faire adopter le budget, le scénario de la chute du gouvernement Barnier prend de l’épaisseur. Pour le politiste et constitutionnaliste Benjamin Morel, maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas, l’avantage, en cas de nomination d’un gouvernement « technique », est que « chacun prendra date avec l’idée que cette fois-ci la dissolution n’est pas une option, mais bien une chose acquise ».
Que se passerait-il au lendemain d’une censure du gouvernement de Michel Barnier ?
Si jamais la motion de censure est votée, le gouvernement sera immédiatement réputé démissionnaire, ce qui est différent de la situation du mois de juillet, quand le gouvernement pouvait en droit être considéré comme démissionnaire une fois seulement la démission du premier ministre acceptée par le président de la République. Là, Emmanuel Macron ne pourra pas retarder le moment où le gouvernement ne pourra qu’expédier les affaires courantes.

 

Un gouvernement technique : dernière carte….. avant la démission de Macron ?

Un gouvernement technique : dernière carte avant la démission de Macron ?

 

Benjamin Morel, constitutionnaliste : « En cas de censure, le gouvernement technique serait la dernière carte d’Emmanuel Macron ». Si le gouvernement Barnier venait à être censuré, il serait immédiatement démissionnaire. La configuration parlementaire actuelle ne laisserait alors plus beaucoup d’options au chef de l’Etat, estime le maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas dans un entretien au « Monde ».
Après les propos de Marine Le Pen indiquant que le Rassemblement national pourrait voter la motion de censure du NFP, en cas de recours à l’article 49.3 pour faire adopter le budget, le scénario de la chute du gouvernement Barnier prend de l’épaisseur. Pour le politiste et constitutionnaliste Benjamin Morel, maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas, l’avantage, en cas de nomination d’un gouvernement « technique », est que « chacun prendra date avec l’idée que cette fois-ci la dissolution n’est pas une option, mais bien une chose acquise ».
Que se passerait-il au lendemain d’une censure du gouvernement de Michel Barnier ?
Si jamais la motion de censure est votée, le gouvernement sera immédiatement réputé démissionnaire, ce qui est différent de la situation du mois de juillet, quand le gouvernement pouvait en droit être considéré comme démissionnaire une fois seulement la démission du premier ministre acceptée par le président de la République. Là, Emmanuel Macron ne pourra pas retarder le moment où le gouvernement ne pourra qu’expédier les affaires courantes.

 

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