Archive pour le Tag 'Macron'

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Macron lance « La Gauche Libre »

Macron lance « La Gauche Libre »

 

Officiellement ce n’est pas Macon lui-même qui lance son mouvement la gauche libre mais ses partisans. Des partisans qui affirment quand même qu’ils ont reçu la bénédiction de leur leader. Le signe évidemment Emmanuel Macon entend valoriser la popularité dont il jouit dans l’opinion publique pour le rendre incontournable sur l’échiquier politique. Par ailleurs dans l’éventualité d’un renoncement de François Hollande pour l’élection présidentielle de 2017 Macon pourrait constituer un redoutable adversaire pour les autres concurrents et en particulier pour Manuel Valls, lequel souhaiterait bien brandir seul le drapeau du réformisme. Si ce n’est pas pour 2017 ce pourrait être alors  pour 2022. En effet les mesures que pourrait prendre un président de droite à partir de 2017 risquent d’être très radicales  mais aussi impopulaires ; du coup, l’alternance  pourrait se reposer en 2022. « La Gauche Libre » se défend de vouloir créer un mouvement concurrent du PS pour porter une éventuelle candidature de leur champion à la présidentielle de 2017. »On ne souhaite pas détruire le Parti socialiste, on préférerait qu’il change de l’intérieur, mais je pense qu’aujourd’hui il faut être à l’extérieur pour le changer », dit Pierre Person. « De l’intérieur, on ne peut pas changer le PS. C’est un parti d’élus, il a perdu énormément d’adhérents. Il n’est plus représentatif de l’électorat de gauche. » « On se définit un peu comme une start-up politique », explique-t-il. « On essaie de changer un peu le modèle classique d’engagement partisan », ajoute-t-il. La prochaine étape est le lancement d’antennes au niveau départemental afin d’en faire un collectif décentralisé.

 

Loi travail : la compétition du plus réformateur entre Valls et Macron

Loi travail : la compétition du plus réformateur entre Valls et Macron

D’une certaine manière la simplification du droit du travail est instrumentalisée par les deux candidats potentiels à la succession de François Hollande comme leader  de la gauche. Certes cette simplification était nécessaire mais pas d’une manière aussi brutale, aussi bâclée et aussi déséquilibrée. En outre la réforme du marché du travail ne saurait constituer le seul remède miracle pour la reprise de l’emploi en France. Bien d’autres éléments sont à prendre en compte et sans doute en priorité le niveau de la fiscalité et les procédures bureaucratiques. Mais l’enjeu pour Manuel Valls n’est sans doute pas essentiellement économique et social mais politique. A  gauche on fait déjà le pari que  François Hollande  a déjà  perdu pour 2017. Une course est engagée entre Macron et Valls pour décrocher le titre de premier réformiste de France. Une lutte fratricide car elle a conduit Emmanuel Valls à écarter Macron de la présentation des lois de modernisation économique et sociale au profit d’une part de Myriam El Khomri  d’autre part de Michel sapin. C’est cette rivalité qui explique grandement la brutalité de la démarche et le côté bancal du projet de loi. Du coup François Hollande commence à s’agacer sérieusement des conséquences néfastes de cette compétition mortifère engagée entre les deux protagonistes.  Pour l’entourage de François Hollande, les deux vrais responsables de cette situation sont avant tout Manuel Valls et Emmanuel Macron. Une rivalité entre les deux hommes qui frappe un ministre. « Valls et Macron jouent à ‘Je suis plus réformateur que toi’« , estime-t-il. C’est semble-t-il à cause d’eux que le président ne cache désormais plus son inquiétude.

Migrants Calais : Macron remis à sa place par Cazeneuve

Migrants Calais : Macron remis à sa place par Cazeneuve

 

Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a sèchement remis à sa place Macron à propos des migrants de Calais. Emmanuel Macron s’était exprimé sur le sujet en indiquant que dans le cas de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe, il n’y aurait plus de raison de retenir les migrants à Calais. Bernard Cazeneuve s’étonne que le ministre de l’économie s’aventure sur des terrains qui ne sont pas de sa compétence. Pourtant Bernard Cazeneuve devrait bien savoir qu’il existe désormais un conflit ouvert entre Emmanuel Macron et Manuel Valls. On sait en effet qu’Emmanuel Macron a été écarté de la gestion du débat relatif à la modernisation économique et sociale au profit d’une part de Sapin d’autre part d’El Khomri. En outre la posture de réformateur  a été volé dans l’opinion publique par Emmanuel Macron. Se joue aussi la question d’un éventuel remplacement de Manuel Valls en cas d’échec de la loi travail. Au-delà la lutte concerne le positionnement de chacun des deux responsables pour 2017 et 2022. Sur le fond Macron n’a pas tort ; en cas de Brexit, il n’y aurait plus aucune raison d’empêcher les migrants de rejoindre le Royaume-Uni. Il n’y a pas que Manuel Valls qui est agacé par Emmanuel Macron au sein du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est exaspéré vendredi du « buzz » de son collègue de l’Economie Emmanuel Macron sur une ouverture de la frontière à Calais en cas de Brexit. « Sur ce sujet-là, ce ne sont pas des déclarations qui font le buzz dont on a besoin, c’est d’une action sur la durée (…) qui donne des résultats », a déclaré Bernard Cazeneuve sur BFMTV/RMC. « Comme vous le savez, c’est moi qui suis en charge de ce sujet au sein de ce gouvernement ». Jeudi, le ministre de l’Economie avait mis en garde contre les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévenant que la France cesserait de retenir les migrants à Calais : « Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais ». Quelques heures plus tard, François Hollande avait renchéri : « il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l’UE (…) y compris sur la manière de gérer les situations en matière de migrations ». « Je pense tout simplement que le ministre de l’Economie, qui fait un travail absolument remarquable dans son domaine de compétences, qui a beaucoup à faire pour la croissance et relever le pays (…), se consacre entièrement à sa tâche comme moi je me consacre entièrement à la mienne », a ajouté Bernard Cazeneuve. »Ces sujets sont d’une extraordinaire complexité. Sur les sujets compliqués, il faut travailler beaucoup et parler peu », a-t-il insisté.

Emmanuel Macron à Matignon ?

Emmanuel Macron à Matignon ?

On s’interroge de plus en plus dans les allées du pouvoir sur la perspective d’un départ de Manuel Valls. Première raison Manuel Valls ne joue plus du tout le rôle de fusible pour François Hollande. Un François Hollande au plus bas dans les sondages comme Manuel Valls. En outre l’autoritarisme de Manuel Valls ne cesse de faire des mécontents partout, au sein de la majorité bien sûr, au sein du gouvernement mais aussi dans l’opinion publique. On voit mal comment la loi travail pilotée par Manuel Valls pourrait aboutir tellement les marges sont étroites. Première raison le gouvernement n’a pas de majorité parlementaire pour voter ce texte en l’état. Seconde raison l’opposition unanime des syndicats avec des nuances puisque certains sont favorables à des modifications tandis que l’autre veulent le retrait pur et simple. Du coup pour faire passer sa loi Manuel Valls sera contraint à procéder à de sérieux amendements ce qui pourrait dénaturer le projet aux yeux du patronat et de la droite et déconsidérer le premier ministre. Il ne reste plus que deux hypothèses pour Manuel Valls soit faire de très sérieuses concessions remettant un peu en cause la philosophie du projet, soit partir. Un départ maintenant envisageable compte tenu par ailleurs de son impopularité. Dès leur certains envisagent  de voir Emmanuel Macron à la place de  Manuel Valls à Matignon Selon le baromètre de l’institut Elabe pour les Échos publié hier*, François Hollande (17 % de confiance) et Manuel Valls (23 %) battent tous deux leur record d’impopularité. Le président perd quatre points en un mois et seize en un trimestre. Le Premier ministre perd également quatre points en un mois et ne se trouve plus qu’un point au-dessus du record d’impopularité absolu de

Le CDI à vie c’est fini ! (Macron)

Le CDI à vie c’est fini !  (Macron)

Une interview intéressante d’Emmanuel Macron  qui justifie la loi travail. Nombre d’arguments sont pertinents, d’autres le sont moins. Des insuffisances d’abord le manque d’analyse de la situation actuelle concernant la précarité, aussi le manque de vision globale relatif à l’équilibre entre la flexibilité dont doivent disposer les entreprises et les garanties dont doivent bénéficier les salariés. Sur le constat il y a longtemps que le CDI à vie  dans la même entreprise n’est plus d’actualité. Ce n’est donc pas un élément de prospective mais une réalité sociale pour beaucoup de salariés. Selon Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, « la responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945″.Dans cet entretien à La Tribune, le ministre de l’Economie s’explique sur la loi qui ne porte pas son nom, mais reprend pour l’essentiel l’inspiration de ce qui aurait pu être la loi Macron II sur les Nouvelles opportunités économiques.(Interview dans la tribune)

 

La loi El Khomri soulève une bronca à gauche. Martine Aubry et d’autres frondeurs critiquent ce virage libéral pour lequel ils n’ont pas voté. Les syndicats la jugent trop déséquilibrée. Les étudiants de l’Unef appellent à manifester, alors que plus de 800 .000 personnes ont signé une pétition sur les réseaux sociaux. Avez-vous employé la bonne méthode pour aborder un sujet aussi sensible en fin de quinquennat ? Pensez-vous encore possible de trouver 
une majorité, comme l’a demandé le président de la République ?

EMMANUEL MACRON - Oui, c’est possible et nécessaire, à condition de clarifier, de donner l’explication qui va avec pour dépassionner le débat. L’idée n’est pas de détricoter cette loi et de ne rien changer à un moment où nous avons décrété un état d’urgence économique et social pour inverser la courbe du chômage. Tout n’a pas été essayé pour y parvenir et la réforme du marché du travail fait partie de la panoplie des mesures à prendre, comme l’ont fait certains de nos voisins européens – l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Espagne.

Essayons de parvenir à un diagnostic partagé. C’est peu de dire que la situation actuelle sur le marché de l’emploi est inefficace et injuste. Nous sommes l’un des rares pays européens où le chômage ne baisse pas. Nous avons depuis trente ans dans notre pays plus de 18 % des jeunes au chômage en moyenne. Aujourd’hui, il touche plus de 10 % de la population active et 25 % des jeunes de moins de 25 ans. Parmi les gens qui ont un travail, 80 % sont en CDI, c’est bien. Mais 90 % des gens qui rentrent sur le marché de l’emploi passent par des CDD ou de l’intérim de manière durable. Et cela dans un système qui est ainsi fait que quand vous êtes en situation de précarité, vous ne pouvez pas construire votre vie, car vous n’avez pas accès au crédit, vous ne pouvez pas vous projeter dans l’avenir.

De quoi a-t-on besoin ? D’abord et avant tout d’adaptabilité. On a besoin de faire confiance aux acteurs de terrain, de leur donner de la souplesse. Pas pour tout flexibiliser, mais pour pouvoir absorber les chocs. En 2009, on a subi une crise en Europe. Elle a été deux fois plus violente en Allemagne qu’en France et, pourtant, elle a détruit sept fois moins d’emplois. Pourquoi ? Il serait irresponsable de ne pas se poser la question. Parce qu’ils ont un modèle adaptable, parce qu’ils ont su négocier au niveau de l’entreprise, des baisses de salaires ici, du chômage partiel là… Ce faisant, ils ont préservé leurs salariés et leur savoir-faire, et leur capital productif.

La bonne réponse à notre situation, c’est donc de donner plus de flexibilité au niveau de l’entreprise. On a commencé à le faire avec les accords de maintien dans l’emploi, notamment dans la loi Croissance et activité, que j’ai portée. Quand ça va mal, une entreprise peut désormais négocier par le biais d’un accord majoritaire des dérogations à la loi pour une durée qui peut aller jusqu’à cinq ans. C’est l’équivalent du Kurtzarbeit allemand, mais défensif.

Ce que propose la loi sur le travail, c’est d’étendre cette souplesse dans un sens plus offensif. Il y a en effet une hiérarchie des normes en France, qui prend la forme de ce que l’on appelle la crémaillère sociale. La loi définit un ordre public minimal qui peut être amélioré au niveau de la branche ou de l’entreprise : ce qui veut dire qu’à chaque fois qu’on descend d’un niveau de normes, on ne peut pas déroger à celles du dessus, ce qui ne permet pas de prendre en compte les spécificités des entreprises. Dans un environnement de compétition économique ouvert, ce système est trop rigide. Redonner de la souplesse aux acteurs de terrain, c’est leur dire qu’ils peuvent définir de nouvelles règles du jeu par accord d’entreprise majoritaire ou par consultation, si des syndicats représentant plus de 30 % des voix aux élections le demandent pour sortir de situations de blocage. La consultation des salariés peut être utile dans certaines situations spécifiques.

Beaucoup d’opposants voient dans ces mesures un « permis de licencier ».

Si l’on veut lutter contre ce que l’on appelle le dualisme du marché du travail et l’injustice qu’il y a entre le CDD et le CDI, il faut avoir pour objectif que tout le monde puisse avoir un CDI. Il faut se demander pourquoi ce n’est pas plus le cas aujourd’hui. Qui n’accède pas au CDI ? Les gens les moins bien formés, les jeunes, les plus fragiles. La cause, selon les chefs d’entreprise eux-mêmes, ce sont les conditions de rupture de ce contrat. On a majoré le coût du CDD et malgré cela, à peine 10 % des nouvelles embauches se font en CDI. Le blocage majeur, c’est l’incertitude liée au coût de la rupture d’un CDI, si les choses devaient mal se passer. Il faut donc redonner de la visibilité aux acteurs, leur permettre d’anticiper.

Il y a deux fois plus d’entrées à Pôle emploi à la suite d’une rupture conventionnelle qu’à la suite d’un licenciement économique. C’est une sorte de divorce à l’amiable créé par la précédente majorité, qui est assez cher, mais ce n’est qu’un dérivatif qui ne s’attaque pas au cœur du problème. Ensuite, il y a le licenciement économique, qui comporte des garanties pour les salariés et qui ne représente que 2,5 % seulement des entrées à Pole emploi, car c’est un dispositif assez rigide. Personne ne fait du licenciement économique par plaisir. Ce que nous proposons, c’est de permettre à une entreprise d’agir pour sauvegarder sa compétitivité, comme la Cour de cassation l’autorise : quand cela commence à aller mal, et que le chef d’entreprise considère qu’il faut agir pour assurer la pérennité, il faut qu’il puisse anticiper.

Or, la jurisprudence actuelle est complexe et source d’incertitude : elle reconnaît la compétitivité comme motif de licenciement économique, mais pour une branche d’activité et pas pour une entreprise. Donc on a des cas ubuesques où, si vous êtes une entreprise qui va mal dans une branche d’activité d’un groupe qui va bien, le chef d’entreprise ne peut pas agir. Nous proposons également que les difficultés économiques soient appréciées de façon objective, c’est-à-dire que quatre trimestres d’affilée de baisse du chiffre d’affaires ou deux trimestres consécutifs de pertes d’exploitation, ce qui n’est pas rien, seront reconnus par la loi comme caractérisant un motif de licenciement économique. Ce n’est pas un cadeau aux patrons qui est fait. La procédure demeure protectrice des salariés, avec des obligations de reclassement et des contraintes pour réembaucher. Sinon, ce que l’on constate, c’est que le chef d’entreprise, confronté à une période difficile, n’embauche pas en CDI.

Autre sujet de désaccord, le plafonnement des indemnités prud’homales. Il prépare un licenciement au rabais, disent ceux qui s’y opposent…

La troisième façon de mettre fin à une relation de travail, c’est le licenciement individuel. Dans la loi Croissance et activité, j’ai voulu, contre l’avis de tous, du Medef aux syndicats les moins réformistes, réformer les prud’hommes dont les délais étaient trop longs et les jugements trop incertains. Cela dure en moyenne vingt-sept mois, quatre ans à Paris, on ne concilie que dans 6 % des cas, et on observe une dispersion colossale des dommages et intérêts. Notre réforme réduit les délais, oblige à mettre en état le dossier au début de la procédure et à essayer vraiment de concilier les parties. Elle propose un plafond comme cela existe chez nos voisins en cas de cause non réelle et sérieuse.

Ce plafonnement ne vaut pas pour les cas abusifs, de licenciements nuls, de discrimination ou de harcèlement au travail. On a été censuré parce qu’on avait essayé de moduler en fonction de la taille de l’entreprise. Nous le proposons à nouveau, dans un cadre général, afin de sécuriser, pour chacune des parties, la rupture par le licenciement individuel.

Finalement, la loi El Khomri porte essentiellement votre inspiration,
celle qui aurait pu figurer dans la loi Macron II sur les nouvelles opportunités économiques ?

La réforme du licenciement économique, je l’avais défendue dans la loi Croissance et activité puisqu’elle a figuré en première lecture au Sénat, puis a été retirée. Mais je l’assume, car ces changements me semblent justes et efficaces pour l’emploi. Cette disposition fait partie de celles envisagées dans le cadre de la stratégie pour les nouvelles opportunités économiques, dans la continuité de la première loi, dans une perspective d’ouverture et de mobilité sociale.

La cohérence d’ensemble manque. Est-ce qu’en découpant en deux votre deuxième loi, le gouvernement ne passe pas à côté de la pédagogie nécessaire… et de l’occasion d’expliquer pourquoi la révolution numérique, la mondialisation, imposent de faire bouger les lignes, de briser certains tabous ?

Donner plus d’adaptabilité aux entreprises, plus de sécurité aux contrats et de visibilité en cas de rupture va de pair avec notre volonté de donner plus d’options aux gens : si on veut vraiment protéger les Français dans ce nouveau monde plus volatil, où tout va plus vite, il faut leur donner de l’autonomie. Protéger les gens, ce n’est pas leur promettre une société qui n’existe plus, un modèle qui est fragilisé. Ce n’est pas de mettre des digues face à la mer. C’est d’abord d’expliquer ce monde nouveau, qui est plus incertain, avec des changements très brutaux qui peuvent être aussi des opportunités, par exemple pour entreprendre plus facilement pour soi-même. Si nous voulons agir maintenant, ce n’est pas par volonté de briser les tabous par principe, ni pour casser l’ordre social, mais pour nous permettre de nous préparer à ces mutations.

La responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945. Ce sera de plus en plus une exception, mais ce n’est pas forcément grave. L’avenir sera même plus favorable aux individus, parce que cette révolution numérique porte aussi en elle moins de pénibilité, plus d’autonomie dans la relation au travail. Elle atténue le caractère roboratif et sans intérêt, parfois insupportable, du travail tel qu’on l’a conçu jusqu’ici. Demandez-vous pourquoi, lorsqu’il y a un plan de départs, même dans les très belles entreprises publiques, ceux qui ont plus de 55 ans veulent trop souvent prendre leur chèque et partir. C’est parce que souvent ils ne s’épanouissent plus dans leur métier, parce qu’on les a trop peu formés pour faire autre chose.

En fait, on a un peu l’impression que cette réforme oppose deux camps : celui des salariés et celui des chômeurs…

En France, on a longtemps vécu sur un accord implicite échangeant hyper-protection pour les insiders et hyper-précarité pour les outsiders, souvent livrés à eux-mêmes. Dans des modèles plus adaptés aux disruptions que nous connaissons, à une économie qui va vite, il y a certes plus de flexibilité, parfois plus de risques, mais dans le même temps, il y a beaucoup plus d’exigences vis-à-vis des employeurs, sur la formation notamment. On parle souvent du modèle californien comme d’un enfer social, très instable. Contrairement à ce que l’on dit, dans la Silicon Valley, on fait plus attention aux salariés, qui changent plus souvent d’entreprise.

Que contiendra la partie II de feu la loi Noé sur l’ouverture de l’accès aux métiers et sur la micro-entreprise, qui sera reprise dans la loi Sapin au printemps ?

Cette nouvelle « nouvelle » économie implique des changements très rapides, elle fragilise la création d’emplois à qualification moyenne, ceux qui sont plus facilement automatisables. Elle développe des emplois plus qualifiés, donc il faut mieux former celles et ceux qui font des tâches réplicables. Demain, ils devront programmer et assurer la maintenance des robots dans les usines. C’est cela qui est en train de se passer et donc mieux vaut préempter cette révolution que de la subir.

Ensuite, cette révolution crée des opportunités nouvelles pour des emplois peu qualifiés, des emplois de services et d’aide à la personne. Pourquoi ? Parce que dans cette économie, on va de moins en moins souvent vendre un objet et de plus en plus vendre une solution. Il faut donc libérer le potentiel de création d’emplois peu qualifiés dans notre économie. Et en fait, l’accès en est assez fermé, paradoxalement.

Tout ce qui dépend du registre du commerce, tout le monde peut le faire. Demain, je peux ouvrir une pizzeria, un magasin de photocopie, mais pas un salon de coiffure ou tout ce qui relève des chambres de métiers. Il y a bien sûr un ordre public sanitaire, environnemental, social, à respecter, sous le contrôle de l’État. Mais il y a aussi beaucoup trop de barrières à l’entrée. Il est beaucoup plus souhaitable pour un jeune qui est en échec dans son parcours scolaire ou universitaire d’entrer dans un métier par un CAP et de se former tout au long de sa vie, que de l’enfermer dans un cadre qui ne lui convient pas. Il n’y a aucune raison par exemple qu’un coiffeur qui n’aurait que le CAP et dix ans d’expérience ne puisse pas ouvrir son salon parce qu’il n’a pas passé le brevet professionnel. C’est devenu injustifié.

L’objectif n’est pas ici de dévaloriser les formations, mais de reconnaître la multiplicité des choix possibles dans une société. Il ne faut pas réduire les opportunités, mais les multiplier. Le diplôme ne doit pas être la seule voie royale pour rentrer dans la vie active. Il y a aussi l’alternance, l’apprentissage et l’entrepreneuriat pour soi-même. Il y a également des pratiques de discrimination qui existent malheureusement encore dans notre pays : pour certains jeunes, il est plus facile de trouver des clients que des employeurs. Et, parce qu’à certains moments de la vie, le contrat du salariat, protection contre subordination, devient insupportable, beaucoup veulent s’installer à leur compte. Or, on n’a pas forcément l’argent ni le temps pour faire une formation et passer un brevet professionnel. Il faut donc que l’on puisse alléger ces barrières, mais aussi aider ces jeunes entreprises à croître plus vite, en simplifiant les règles fiscales et juridiques, par exemple quand vous embauchez votre premier salarié. Il faut que cela soit beaucoup souple et plus fluide.

En cas de Brexit, la France n’a plus de raison de retenir les migrants à Calais (Macron)

En cas de Brexit,  la France n’a plus de raison de retenir les migrants à Calais (Macron)

Macron met les pieds dans le plat à la veille de du sommet entre François Hollande et David Cameron.  «Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais». Un aspect qui a sans doute été sous-estimé par le fantasque maire de Londres qui s’est  soudainement prononcé en faveur du Brexit. En réalité, une posture de politique intérieure pour mettre en difficulté David Cameron et le remplacer comme Premier ministre. Le second argument employé par Macron est tout aussi pertinent, le ministre français de l’économie considère que si le Royaume-Uni devait quitter l’union européenne alors  l’Europe aurait tout intérêt à renforcer la place financière de Paris au détriment de Londres. Dernier élément qui discrédite le Brexit la perte de valeur de la livre sterling qui ne cesse de s’écrouler tant vis-à-vis du dollar que vis-à-vis de l’euro. «Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais», a donc déclaré Emmanuel Macron au quotidien financier britannique, précisant que le «Brexit» pourrait saborder un accord entre les deux pays qui permet à Londres de mener des contrôles du côté français de la frontière. Le ministre a ajouté qu’en cas de Brexit, le Royaume-Uni n’aurait plus un accès complet au marché unique et que Paris pourrait chercher à attirer les services financiers et les inciter à quitter Londres.

 

Projet de loi travail : Macron prend ses distances avec Valls

Projet de loi travail : Macron prend ses distances avec Valls

 

 

Si Macron est toujours en accord sur le fond avec le projet loi travail par contre il prend ses distances avec Manuel Valls concernant la démarche. On sait que Manuel Valls  souhaite passer en force y compris en utilisant le 49-3 . Pour Manuel Valls c’est aussi une question de posture il veut montrer à l’opinion publique qu’il incarne le courant réformateur. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’il a dessaisi Emmanuel Macon de la gestion du projet de loi pour la confier à une ministre du travail inexpérimentée  qu’il peut manœuvrer à sa guise. Manuel Valls n’a guère apprécié qu’Emmanuel Macon lui vole la vedette sur le terrain de la réforme. Mais en retour Emmanuel Macon commence à critiquer le manque de pédagogie de Manuel Valls. Ainsi dans une interview au JDD il n’hésite pas à souligner les déficiences de contextualisation, de pédagogie et de concertation. En creux, c’est la condamnation de la méthode brutale de Valls avec le risque que la loi travail connaisse le sort du CPE. (Interview au JDD)

 

Se dressent contre le projet de loi : les étudiants de l’UNEF, les frondeurs, Martine Aubryune pétition sur Internet, Jacques Attali avec qui vous avez travaillé…
J’entends ces voix. Beaucoup sont celles de mes amis. Mais le projet pour la France ne peut pas être de ne rien changer. On ne peut pas dire qu’on a tout essayé contre le chômage car ce n’est pas vrai. On ne peut pas déclarer l’état d’urgence économique et social, et ne rien faire sur le marché du travail. Mais si l’on n’explique pas les déficiences du système actuel et ce vers quoi on veut aller, alors on ne peut créer ni du consensus, ni du progrès.

 

 

Manuel Valls dit vouloir aller « jusqu’au bout ». Le texte est-il non négociable, ou allez-vous l’amender?
Jusqu’au bout de l’ambition de réforme, oui, mais le Premier ministre a dit aussi qu’il entendait poursuivre le dialogue. Le gouvernement est à l’écoute, et ne considère pas que tout est intangible. Myriam El Khomri est aussi dans cet esprit de dialogue, je le sais. Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes. C’est ce qu’il s’est passé il y a dix ans avec le CPE. La France a malheureusement l’habitude de projets lancés sur des enjeux réels mais qui, mal emmanchés, finissent dans la crispation et l’omerta politique.

 

Déchéance de nationalité : Macron met la pédale douce en prévision de 2017

Déchéance de nationalité : Macron  met la pédale douce en prévision de 2017

Une information qui n’a pas encore attiré l’attention sur les manœuvres en cours à gauche en vue de la désignation du candidat pour 2017. Il est pour le moins curieux qu’au moment où l’assemblée nationale votait la question de la déchéance de nationalité, Macron, lui, mettait la pédale douce sur la question de la déchéance de nationalité ,  histoire de se rabibocher avec une gauche qui jusque-là en a fait sa tête de Turc. Invité de la Fondation France-Israël, le ministre de l’Économie a déploré que l’on ait «prêté trop d’importance à ce débat». L’enjeu pour Macron,  c’est de se distinguer de Valls avec lequel il sera en concurrence pour le cas où Hollande ne se représenterait pas. Une hypothèse de plus en plus plausible quand les sondages font apparaître que 75 % des Français ne souhaitent pas la réélection de François Hollande et que ce dernier n’obtiendrait que de l’ordre de 18 % en 2017 très loin derrière Juppé et Marine Le Pen. Dans cette hypothèse,  une primaire à gauche s’imposerait ;  or pour l’instant, Macron devance de très peu Valls dans les sondages. Macron doit donc se démarquer, ce qu’il a déjà fait dans le domaine économique et ce qu’il commence à faire maintenant dans le domaine sociétal qui n’est pourtant pas son champ de compétence. Mais à gauche beaucoup parient  déjà sur le retrait de François Hollande, et Macron commence à placer ses pions avec comme objectif central de se distinguer de Valls. Quitte d’ailleurs à s’essuyer les pieds sur ses convictions.  «J’ai, à titre personnel, un inconfort philosophique avec la place (que ce débat) a pris, parce que je pense qu’on ne traite pas le mal en l’expulsant de la communauté nationale. Le mal est partout. Déchoir de la nationalité est une solution dans un certain cas, et je vais y revenir, mais à la fin des fins, la responsabilité des gouvernants c’est de prévenir et de punir implacablement le mal et les actes terroristes. C’est cela notre devoir dans la communauté nationale», a encore martelé Emmanuel Macron. Une prise de position qui va à l’encontre de celle défendue par l’exécutif. Elle rappelle par ailleurs celle de l’ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira, dont l’opposition à la mesure l’a contrainte à démissionner de manière fracassante la semaine dernière.

 

Télévision : Sarkozy refuse d’être affronté à Macron

Télévision : Sarkozy refuse d’être affronté à Macron

 

 

Nicolas Sarkozy devait notamment être affronté à Macron  lors de l’émission des paroles et des actes de France 2  mais il semble bien que Sarkozy ait  décidé de ne pas engager le débat avec l’intéressé. Face au moderniste Macron ( dont on peet cependant discuter certaines orientations), à sa jeunesse Sarkozy risquait d’apparaître comme un homme du passé. Du côté de l’Élysée il semble bien qu’on n’est pas été très favorable à l’affrontement entre Sarkozy et Macron. L’Élysée en effet n’a pas intérêt à trop ringardiser Sarkozy car Hollande espère bien que Sarkozy sera le candidat de la droite pour 2017. Un candidat bien plus facile que Juppé à affronter. Une curieuse conception de l’organisation d’une émission de télévision ou l’invité impose le choix de ses interlocuteurs. On avait connu le même phénomène avec Marine Le Pen qui avait décliné l’invitation précisément en raison de la personnalité de ses interlocuteurs. Du coup pour ne pas trop gêner Sarkozy, le parti socialiste a choisi un second couteau pour croiser le fer avec l’ancien président de la république. C’est sans doute Jean-Marie le Guen qui représentera la majorité et sera confronté à Sarkozy. Pas vraiment de quoi gêner l’ancien président de la république car Jean-Marie le Guen a le charisme d’un notaire de province. La complicité tacite de l’Élysée avec Sarkozy commence à poser des problèmes en effet l’obsession électorale de François Hollande c’est la crainte d’avoir à affronter Juppé considéré comme beaucoup moins clivant pour les électeurs de gauche. Un Juppé qui pour l’instant caracole en tête des sondages pour l’élection de 1017 mais aussi pour les primaires de la droite. Enfin l’Élysée craint aussi quelques sorties  inédites de Macron qui seraient susceptibles de contrarier la gauche de la gauche déjà bien affectée par cette question de la déchéance de nationalité mais aussi par la réorientation libérale de la politique économique. Macron sera donc privée de dessert, il l’a déjà été quand  on lui a refusé de présenter la le second volet de la loi de modernisation économique au profit de la ministre du travail et maintenant il est privé de petits écran.

2017 : les Français veulent un duel Juppé Macron

2017 : les Français veulent un duel Juppé Macron

Les Français ne veulent surtout pas d’un duel Sarkozy Hollande, deux candidats complètement discrédités dans l’opinion comme l’indique différent sondages ; ils  ne sont soutenus que par environ 25 % des électeurs. Avec respectivement 57 et 53 % de bonnes opinions, Juppé et Macon viennent nettement en tête dans les préférences des Français en vue de l’élection présidentielle de 2017 ; Un sondage Odoxa publié dans Le Parisien Dimanche confirme ces préférences. Même Valls est distancé par Macron. Le Premier ministre est en troisième position derrière Emmanuel Macron avec 48% de bonnes opinions. Suivent François Bayrou (43%), Marine Le Pen (27%) à égalité avec Jean-Luc Mélenchon (27%), François Hollande (25%), Nicolas Sarkozy (23%) et Cécile Duflot (19%). Dans l’hypothèse d’une qualification de la présidente du Front national pour le second tour, Alain Juppé s’imposerait avec 70% des voix. Emmanuel Macron recueillerait 65% des voix, Nicolas Sarkozy 56% et François Hollande 54%. Compte tenu de l’évolution des sondages en la défaveur de Sarkozy il n’est pas étonnant que de plus en plus de hauts responsables des républicains prennent leurs distances avec l’ancien président de la république. Ainsi Christian Estrosi (les Républicains), a déclaré dimanche qu’il soutiendrait pour la primaire « celui qui sera capable comme nous l’avons fait en PACA ou dans le Nord de battre Mme Le Pen en 2017″. « Celui qui aura le plus de capacités à réformer le pays, à réunir autour des valeurs de la République pour battre Mme Le Pen en 2017″, a dit le nouveau président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur au « Grand rendez-vous » Europe 1-Le Monde-iTELE. A gauche, où l’idée d’une primaire fait son chemin, certes pour l’instant la plupart des dirigeants du PS la refusent  considérant que François Hollande est le candidat naturel des socialistes. Effectivement il y a peu de chances pour que cette primaire soit organisée si effectivement l’actuel président de la république se représente. Cependant il pourrait en être autrement si Hollande décidait de retirer sa candidature en raison notamment de sondages catastrophiques surtout face à Juppé. Une situation qui devrait plaire aux bobos de la vieille gauche qui avait réclamé cette primaire mais qui pourraientt maintenant voir d’un très mauvais œil la très nette percée de popularité de Macon dans l’opinion publique.

Sondage Emploi : Macron le plus réformateur

Sondage Emploi : Macron le plus réformateur

Emmanuel Macron est la personnalité politique qui incarne le plus aux yeux des Français le « camp de la réforme » en matière de politique de l’emploi et de lutte contre le chômage, devant Alain Juppé, Marine Le Pen et Manuel Valls, selon un sondage Elabe publié mardi. 33% des personnes interrogées citent le ministre de l’Economie, selon cette étude réalisée pour RMC. L’ex-Premier ministre et maire de Bordeaux est lui cité par 26%, devant la présidente du FN (22%) et le Premier ministre (20%).  Nicolas Sarkozy arrive en cinquième position (13%), devant François Hollande, ex aequo avec François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon (12%), Bruno Le Maire (11%), François Fillon (9%), et Cécile Duflot (5%).  Le sondage a été réalisé les 5 et 6 janvier par internet auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.

Sites collaboratifs : premier clash entre Macron et El Kromy

Sites collaboratifs : premier clash entre Macron et El Kromy

 

À juste titre le conseil national du numérique se préoccupe du phénomène d’Uberisation et de ses conséquences sur la situation sociale des travailleurs indépendants. La question est en effet centrale  car le gadget technologique que constitue le recours à des sites numériques ne saurait dissimuler  qu’il s’agit en fait de savoir si les travailleurs indépendants sont ou non en situation de salariat déguisé. On sait que Macon en recherche d’innovation économique et sociale approuve la transformation du concept de salariat. La tentation est grande d’opérer un transfert du salariat vers le statut très précaire de travailleurs dits indépendants ou même pires de travailleurs au noir. Il est clair que sous prétexte  de technologies nouvelles l’objectif est de reporter sur le travailleur les contraintes de gestion sociale, fiscale voir les contraintes de capital. Le phénomène n’est pas nouveau ;  il y a déjà nettement plus de 20 ans que certaines grandes entreprises de transport avaient trouvé la martingale en transformant leur salarié en artisan. Pour cela les véhicules étaient loués aux  pseudos artisans qui supportaient donc l’amortissement du matériel ;  le fret était aussi géré et fourni par l’entreprise. Le résultat c’est qu’au lieu de gagner de l’ordre de 2000 à 3000 € par mois les nouveaux artisans peinaient  à dégager des revenus nets de l’ordre de 1000 € par mois. D’où des faillites en pagaille aussi des ventes de patrimoine personnel comme le logement lorsque l’artisan par exemple s’était aventuré à acheter le camion. De son côté, la ministre du travail souhaiterait clarifier la situation compte tenu de la dépendance économique des intéressés vis-à-vis des plates-formes numériques « On ne peut pas se contenter de leur donner le RSI, très peu protecteur, sinon on va produire une génération de précaires », estime Benoît Thieulin, président du CNNum. Celui-ci met en garde contre la création d’un nouveau statut de travailleur indépendant à côté de celui d’autoentrepreneur, ce qui créerait selon lui de la complexité et des effets de seuils. Il ne livre pas de solution clef en main mais préconise de passer par des « évolutions du droit commun » et affirme aux « Echos » qu’ « à un moment, il faut obliger la plate-forme à contribuer à la protection de ces travailleurs. »

Macron : un discours moderniste mais trop général

Macron : un discours moderniste mais trop général

On ne peut pas dire que Macon ait  inventé l’eau chaude avec son discours sur la nécessité de moderniser l’économie. Beaucoup de généralités, d’évidences mais bien peu d’orientations concrètes. Peut-être aussi Macon craint-il que les quelques mesures qu’il préconise soit étouffées  par l’habillage social du ministre de la ministre du travail ; laquelle  devrait présenter dans un même texte disposition économique et disposition sociale pour ne pas déplaire à la gauche de la gauche. Sans doute pourquoi Macon s’est répandu dans le journal Le Monde. On aurait aimé un particulier qu’il développe sa formule : « donner beaucoup plus de place à l’entrepreneuriat individuel, donner beaucoup plus de simplicité aux TPE et PME dans leur parcours de croissance sur le plan fiscalo-social et réglementaire ».   Emmanuel Macron prône en effet  le lancement de nouvelles réformes d’envergure du marché du travail, au moment où le gouvernement envisage de fusionner son projet de loi sur les nouvelles opportunités économiques (NOE) et la réforme du droit social. D’une certaine manière macro adresse une critique à la politique économique de François Hollande. « Les Français veulent non pas un optimisme béat mais savoir où on va, ce qu’on propose pour le pays », dit le ministre de l’Economie dans une interview au Monde publiée mercredi.  Une façon de e désolidariser par avance et très habilement d’une loi économique et sociale qui s’inscrira sans doute dans la logique du consensus mou cher à Hollande ;  c’est-à-dire le changement qui ne change pas grand-chose. Macon souhaiterait en particulier lever les obstacles à l’accès à certains métiers auxquels se heurtent des jeunes sans qualification, comme les petits travaux d’entretien dans les logements ou les laveurs de voitures, qui nécessitent un diplôme professionnel, au grand dam de ces professions. Pas sûr que sur ces points il soit entendu compte tenu des réticences corporatistes des formateurs  et même de certains milieux professionnels qui bénéficient d’une certaine manière d’une rente de situation. Macon est sans doute convaincu que ses propositions seront considérablement diluées dans la loi portant dans le domaine économique mais aussi social d’autant que la gestion de ce texte a été confiée à une ministre du travail inexpérimentée dans les deux domaines et totalement aux ordres de Valls et de hollande. Pour preuve de cette défaite annoncée de Macon : sa curieuse déclaration quand Il explique avoir soumis à François Hollande et Manuel Valls « des réformes d’impacts forts » pour « donner beaucoup plus de place à l’entrepreneuriat individuel, donner beaucoup plus de simplicité aux TPE et PME dans leur parcours de croissance sur le plan fiscalo-social et réglementaire ». Il faut sans doute comprendre qu’il a bien soumis ses réformes mais qui n’est pas du tout certain qu’elles seront reprises.

La loi Macron II de noyée dans la réforme du droit du travail

La loi Macron II  de noyée dans la réforme du droit du travail

 

A priori on pourrait se réjouir que la nouvelle loi sur la modernisation économique intègre les dispositions sociales prises pour soutenir l’emploi. Cependant le risque est grand comme dans la première loi Macon d’aboutir à une sorte d’auberge espagnole sorte d’inventaire à la Prévert de différentes mesures  certaines de portée conjoncturelle d’autres plus structurells. On pourrait donc trouver dans la loi unique traitant à la fois de l’économie et du social les questions de réforme du code du travail, du plan de soutien à l’emploi et de l’économie numérique. L’objectif serait aussi politique à savoir rendre plus acceptable par la gauche du PS des mesures Macron enveloppées par une loi sociale présentée par la ministre du travail t. Ce qui éviterait peut-être grâce à l’amalgame des thématiques de recourir une nouvelle fois à l’utilisation du 49 -3. Pour les mesures conjoncturelles Il s’agira d’assurer la formation de 500.000 chômeurs sur des métiers d’avenir.  Un autre volet du plan tendra à inciter à l’embauche dans les PME, via le versement d’une prime annuelle comprise entre 1.000 et 2.000 euros pour tout recrutement inférieur à 1,3 Smic – mais ce montant reste à préciser – réalisé dans les entreprises de moins de 50 salariés. Déjà, depuis le 1er janvier 2015, toutes les entreprises sont totalement exonérées de cotisations patronales de sécurité sociale en cas de recrutement au niveau du Smic. Avec cette nouvelle prime, cumulable avec les aides existantes, on aboutirait à une sorte de dispositif « zéro charge », à l’instar de ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy en 2008. Mais tout n’est pas encore ficelé et les derniers arbitrages sont attendus. Mais à côté de ce plan d’urgence pour l’emploi – qui aura automatiquement pour avantage de faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie « A » – le gouvernement planche également sur deux autres textes touchant au travail. Il y a d’abord la loi « sur les nouvelles opportunités économiques » (Noé) – ou Macron II -, portée par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Un texte qui cherche, notamment, à mieux encadrer les nouvelles formes de travail nées du développement de l’économie numérique. Les questions que le projet cherche à résoudre sont nombreuses : quel statut faut-il donner aux salariés des plates-formes numériques collaboratives ? Comment simplifier les régimes juridiques des micro-entrepreneurs ? …. Ces sujets sont assez proches de certains thèmes qui seront inclus dans le projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri. Ce texte, qui doit être présenté en Conseil des ministres début avril, a précisé la ministre devant l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis), comprendra des mesures sur la médecine du travail, la réforme du droit du travail, la mise en place du compte personnel d’activité, le nouveau barème des indemnités prud’homales – après le refus du Conseil constitutionnel de valider le précédent barème prévu par la loi Macron 1- … et la nécessaire évolution du droit du travail face au développement de l’économie numérique. A cet égard, un nouveau rapport sur cette question, rédigé par le Conseil national du numérique, doit être remis mercredi 6 janvier à la ministre du Travail.

« Macron élève le débat » (Parisot)

« Macron élève le débat » (Parisot)

L’ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot n’a sans doute pas tort de considérer que Macron apporte un peu d’air frais dans l’atmosphère polluée par l’immobilisme des politiques classiques. Mais d’une certaine manière Laurence Parisot  survalorise l’effet de la loi Macron de juillet, loin d’être à la hauteur des enjeux et surtout sorte d’auberge espagnole de mesures hétéroclites. Macron est sans doute plus novateur dans ce son discours  que dans ses actes,  coincé qu’il est lui aussi par le conservatisme de la classe politique. Le propos de Laurence Parisot  paraît cependant pertinent quant à la nouveauté qu’apporte macro (interview JDD)

«  La loi Macron, adoptée en juillet, va s’avérer riche et féconde. Si elle a été autant débattue, c’est qu’en creux, elle démontre l’obsolescence du clivage gauche-droite. La droite aurait dû concevoir ce texte. La gauche a réalisé – avec surprise – qu’elle pouvait le faire. Cette loi adapte au monde d’aujourd’hui des pans entiers de notre économie, et des plus divers : le statut des notaires, l’ouverture des commerces le dimanche, la circulation des autocars, etc. Notre pays, comme le chêne de La Fontaine, était près d’être déraciné par les vents de la mondialisation. Il se découvre roseau, souple et résistant. C’est un début. On sait qu’il faudra plusieurs lois Macron pour une modernisation totale de la France. La démarche apporte de la liberté, elle respecte l’égalité et n’entame en rien la fraternité. Comment pourrait-on d’ailleurs penser les dimensions économique et sociale sans intégrer les événements tragiques de 2015 en France, sans appliquer à la lettre notre devise républicaine? L’ouverture du dimanche encadre mieux la rémunération supplémentaire. L’épargne salariale, élargie, favorise l’accès de tous aux actions gratuites. La libéralisation des transports publics par autocar permet de voyager à ceux qui n’en avaient pas les moyens. Cette loi, qui n’est pas partisane, est totalement cohérente avec nos valeurs fondamentales. Elle dérange seulement ceux qui veulent à tout prix la perpétuation de la lutte des classes. Emmanuel Macron casse les tabous. Il veut faire avancer les débats sur des sujets jusque-là figés. À chacun maintenant d’attraper la balle au bond! Qui à droite ou à gauche ose parler du statut de la fonction publique? Qui propose une solution? Pour cette question si importante sur les plans historique, juridique et social, qui fait autre chose que s’indigner ou tenter vainement de mettre Emmanuel Macron en contradiction avec lui-même? Il est l’un des rares à élever le débat. Il reste aux élites françaises à se mettre au diapason du monde actuel, et de cette transformation inouïe dans l’histoire de l’humanité que sont la numérisation et la robotisation. Ni la gauche ni la droite n’intègrent naturellement la dimension économique, sans angle mort ni a priori partisan. À la hausse de la pression fiscale initiée sous le mandat de Nicolas Sarkozy, à l’incapacité de droite à comprendre l’intérêt du dialogue social, le rôle de la société civile, et celui des corps intermédiaires discrédités à tort, répondent à gauche, les erreurs du début du mandat de François Hollande, l’ignorance ordinaire de la vie de l’entreprise ou l’incapacité à traiter différemment une TPE et une société du CAC 40. Il faut faire sauter ces limites idéologiques! La loi a été adoptée. Elle est passée par le 49-3, ce qui est constitutionnel. La rue n’a pas connu pour autant de révolution. Cela montre bien qu’un chemin est, non seulement possible, mais souhaitable. Le seul secret, c’est de travailler. Et là, la rigueur et la préparation ont été grandes, depuis la commission Attali, installée par Nicolas Sarkozy, jusqu’à la mise en œuvre de ses ­recommandations par François Hollande et Manuel Valls. Cette loi est le produit d’un mariage d’idées. Nous devons aller plus loin. Une majorité de Français demande une métamorphose de notre pays. Tous les sociaux-démocrates, c’est-à-dire tout le centre gauche et tout le centre droit, devraient s’engager dans cette voie nouvelle et enthousiasmante. Mais s’y opposent les modes de scrutin actuels. Le scrutin majoritaire à deux tours fabrique un clivage mécanique entre gauche et droite tandis qu’un scrutin proportionnel à un seul tour inciterait à des coalitions où se retrouveraient droite modérée et gauche moderne. C’est en procédant de cette manière que l’Allemagne a retrouvé son leadership, et que l’Espagne tente d’éviter un populisme, par nature toujours extrémiste. Le ministre de l’Économie prépare un nouveau texte. La droite aura à démontrer sa sincérité et son souci de l’intérêt général et la gauche, sa modernité économique. L’une comme l’autre, pour relever le défi de la croissance et de l’emploi, se devront de soutenir la loi Macron 2, dite loi NOÉ (nouvelles opportunités économiques) car c’est bien le désastre qu’il convient d’éviter. »

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