Autotests : retard dans les lycées
Un retard dénoncé par Marianne Barré, secrétaire générale adjointe du SNMSU-Unsa Education sur franceinfo.
« Il y a un retard à la livraison » des autotests dans les lycées, a dénoncé lundi 10 mai sur franceinfo le docteur Marianne Barré, secrétaire générale adjointe du SNMSU-Unsa Education (Syndicat des médecins scolaires et universitaires) et médecin scolaire sur l’académie d’Orléans. « Il y a un manque d’anticipation absolument total. Dès que les lycéens mettaient un pied dans les établissements scolaires le 3 mai, ils auraient dû être testés », estime-t-elle, pointant également le manque d’infirmières pour former les professeurs et les lycéens. L’Education nationale a annoncé avoir commandé 60 millions d’autotests pour limiter la circulation du virus au lycée.
À votre connaissance, les lycées sont-ils livrés en autotests en quantité suffisante ?
Marianne Barré : Il y a un retard à la livraison, aussi bien pour les personnels que pour les lycéens, puisque normalement les autotests auraient dû arriver la semaine dernière afin que les lycéens soient formés. C’était prévu que la semaine de reprise soit consacrée à la formation des lycéens à l’utilisation de ces autotests. Mais de toute façon, il y a un manque d’anticipation absolument total puisqu’en fait le principe aurait dû être que dès que les lycéens mettaient un pied dans les établissements scolaires le 3 mai, ils auraient dû être testés. C’est le même principe d’ailleurs qui aurait dû être appliqué pour les enseignants, pour le personnel du secondaire et également pour le personnel du primaire quand l’école a repris le 26 avril.
Y a-t-il également un manque de personnel aussi de médecins, infirmiers, infirmières scolaires pour former tout le monde ?
Oui, il y a un manque de personnel, mais ça on le savait très bien, puisque une demande avait été faite par le ministère aux personnels autres que les personnels de santé pour faire la formation des élèves.
« C’était évident qu’il y aurait des difficultés de ce côté-là puisque les personnels de santé dans les lycées, ce sont les infirmières qui sont surchargées de travail depuis un an avec la crise sanitaire. »
Marianne Barré, secrétaire générale adjointe du SNMSU-Unsa Education
à franceinfo
Elles doivent accueillir les élèves symptomatiques et les évacuer, elles doivent également aider les cellules Covid à faire le traçage, en plus de leur travail habituel. Et là, je ne vois vraiment pas comment elles peuvent encadrer les lycéens pour la réalisation et pour la formation des autotests.
Dans ces conditions, vaudrait-il mieux conseiller aux lycéens de faire ces autotests chez eux à la maison ?
De toute façon, je pense que c’est absolument la seule mesure réaliste qui doit être prise. Je vous rappelle quand même qu’il y a des pays européens qui ont commencé des autotests depuis février. Nous, déjà, on est très en retard et c’est la seule mesure réaliste parce que ça pose de nombreux problèmes de réalisation. Et c’est pour ça que les chefs d’établissement pour l’instant sont opposés à la réalisation de ces autotests dans le cadre des lycées, alors que dans l’absolu tout le monde trouve que la réalisation des autotests est absolument indispensable si on veut maintenir les établissements ouverts.
Cette démarche vaut-elle le coup sachant que les élèves de terminale n’ont plus qu’une semaine de cours ?
Bien sûr que ça vaut le coup. Il faut quand même se rendre compte qu’actuellement la circulation du virus est encore très importante dans les établissements scolaires. Les cellules Covid qui font le traçage sont à nouveau submergées de travail depuis le 26 avril pour les écoles primaires et depuis le 3 mai pour le secondaire. Si on veut pouvoir maintenir les établissements scolaires ouverts, quels que soient les niveaux, jusqu’aux vacances scolaires, il faut absolument continuer les campagnes de dépistage autotest et autres tests, c’est absolument indispensable.