Jean Lassalle: le candidat lunaire
L’égalité de traitement à laquelle sont contraintes les chaines de télévision offre un espace d’expression inattendue aux candidats marginaux y compris les plus farfelus. C’est le cas pour Jean Lassalle dont on se demande bien ce qu’il est venu faire dans cette galère. A priori sympathique, et sans doute honnête, ce candidat se caractérise par une incapacité à prononcer une seule phrase un peu élaborée, quant à ses propositions elles sont lunaires, évanescentes et surréalistes. Certes certaines de ses critiques sont fondées ; par contre ; c’est le grand vide en matière de propositions. Il répète à l’envi qu’il est prêt pour assurer la responsabilité de président de la république. Mais quand on l’interroge sur son programme, il se limite toujours à dire : j’ai un programme, je ferai une réforme de l’État et j’ai un budget ! On n’en saura sans doute jamais davantage. Jean Lassalle et quelques autres candidats farfelus méritent d’être entendus car ils témoignent de l’État démocratique du pays et de l’invraisemblable mode de sélection des candidats. Quand on écoute Lasalle, on se demande s’il s’agit d’une parodie d’interview d’un candidat à la magistrature suprême. Cela vaut pour d’autres petits candidats qui en fait ne représente à peu près rien : ni une organisation, ni un courant de pensée politique, seulement eux-mêmes avec des réflexions et des propositions d’une banalité contradictoire à faire pleurer du niveau d’un bistrot. Extrait « Nous avons pour la première fois un dictateur qui n’a ni visage, ni armée », estime-t-il. Dictature de la finance, du commerce, de la mondialisation, de la rentabilité… Jean Lassalle veut parvenir à une nouvelle organisation du pays. « D’abord, je vais recréer un État. Il y a belle lurette que nous avons laissé s’écrouler le nôtre, pensant que l’Europe, unie, allait finir par en mettre un en place », estime-t-il. Pour cela, il propose de rassembler les Français, et regrette que la campagne ait été « obstruée par des affaires de costumes, de mariage, de filles et de je ne sais qui », lance Jean Lassalle. Accusé d’avoir un programme un peu flou, il se positionne toutefois en faveur du revenu universel comme le candidat du PS Benoît Hamon, refuse le nucléaire, souhaite le retour des quotas laitiers, une santé 100% couverte par la sécurité sociale et la sortie de l’OTAN. « Il y a une très grande cohérence », estime-t-il face à son programme.