Coronavirus: L’UE crée un fonds de 25 milliards …. sans argent !
Alors que l’union européenne n’est pour l’instant pas même capable d’élaborer son budget pour la période 2021 2027 notamment du départ du Royaume-Uni, l’union européenne sort de son chapeau un fonds destiné à compenser les conséquences du Coronavirus mais sans argent frais. Autant dire qu’il s’agit d’un redéploiement et non véritablement de la création d’un fonds. En outre., la politique européenne n’a défini aucune stratégie de relance qui était déjà nécessaire avant l’apparition du virus chinois.
Pour l’année en cours , on projetait une très légère hausse de l’activité de l’ordre de 1 % pour le PIB .Avec le Coronavirus, Il est à peu près certain que l’union européenne risque de connaître la stagnation et certains pays la récession. Certes on peut se réjouir que toute politique ne passe pas nécessairement par des ressources nouvelles, ce qui constitue un bon principe de gestion. Toutefois compte tenu de l’enjeu à la fois sanitaire, économique et financier les 25 milliards théoriques ne sont pas du tout adapté aux enjeux
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 ont donc tenu une réunion extraordinaire en visioconférence alors que le coronavirus apparu en décembre en Chine ne cesse de contaminer et de tuer toujours plus de personnes en Europe, menaçant de paralyser une partie de l’économie en raison des mesures prises pour tenter d’enrayer sa propagation.
L’Italie, pays le plus touché, fonctionne ainsi au ralenti avec l’extension à tout son territoire des restrictions de circulation et de rassemblement en vigueur depuis le week-end dans une partie du nord du pays. Elle est directement menacée de récession.
“Nous sommes prêts à utiliser tous les instruments qui sont nécessaires”, a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, qui s’exprimait à l’issue de ce sommet européen en visioconférence.
“Une application souple des règles de l’UE en particulier concernant les aides d’Etat et le Pacte de stabilité et de croissance sera nécessaire”, a-t-il ajouté.
S’exprimant à ses côtés, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a précisé que des directives sur une utilisation plus souple des règles communautaires en matière de budget et de subventions seraient prêtes d’ici la fin de la semaine.
Elle a également annoncé la création d’un fonds d’investissement de 25 milliards d’euros avec déblocage rapide de 7,5 milliards pour aider les secteurs économiques les plus vulnérables à l’épidémie de coronavirus, qui perturbe les chaînes d’approvisionnement et frappe durement le tourisme et le secteur du transport aérien notamment.
“Cet instrument atteindra rapidement 25 milliards d’euros. Pour y parvenir, je proposerai cette semaine au Conseil et au Parlement de libérer 7,5 milliards d’euros de liquidités d’investissement”, a dit Ursula von der Leyen.
Ces 7,5 milliards sont des fonds européens que les gouvernements nationaux n’ont pas été en mesure de dépenser en raison de complexités administratives. Au lieu d’être renvoyés à Bruxelles, les Etats pourront les utiliser pour soutenir leur économie, a précisé un responsable européen à Reuters.
Le total de 25 milliards d’euros sera atteint en ajoutant des “fonds structurels” déjà promis aux pays de l’UE dans le cadre du budget actuel de l’Union européenne, a poursuivi ce responsable, ajoutant que, sans ce mécanisme, il aurait pu être difficile de les dépenser.
Ces fonds devraient commencer à être disponibles dans les semaines à venir, a dit Ursula von der Leyen, selon laquelle ils seront orientés vers les systèmes de santé, les petites entreprises et le marché du travail.
A Paris, Emmanuel Macron a déclaré que les 27 s’étaient entendus pour accorder à chaque Etat membre une “flexibilité budgétaire indispensable” pour faire face aux conséquences sanitaires et économiques de l’épidémie de coronavirus, qui a fait 33 morts et 1.784 cas de contamination en France.
“Au niveau européen, nous avons acté aujourd’hui des flexibilités, d’abord en matière d’aides d’Etat pour que sur les secteurs impactés les Etats membres puissent prendre les dispositifs qui sont requis. Ensuite pour que toutes les clauses qui sont d’ailleurs prévues dans nos traités puissent être activées afin que la contrainte budgétaire pour celles et ceux pour qui elle existe ne soit pas un rempart”, a dit le président français.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouveront pour un conseil européen “physique” les 26 et 27 mars à Bruxelles. Il est alors vraisemblable que d’ici une quinzaine de jours, ils pendront la mesure de l’insuffisance des mesures face aux enjeux sanitaires et économiques.
L’UE : comment sauver l’activité touristique ?
L’UE : comment sauver l’activité touristique ?
Pour plusieurs pays, le tourisme constitue un élément énorme de l’activité économique. C’est le cas pour la France le pays le plus visité mais aussi pour d’autres comme l’Italie, l’Espagne la Grèce ou le Portugal; en moyenne, l’activité touristique représente 10 % du PIB européen ; pour certains pays cela peut atteindre 25 %.
L’union européenne commence donc à s’interroger pour voir comment elle pourrait relancer une activité actuellement en état de mort clinique. Pour l’instant la réflexion de l’union européenne apparaît bien maigre; elle se concentre uniquement sur les conditions de remboursement de prestations touristiques déjà payées mais non effectuées en raison du Coronavirus.
La problématique est évidemment plus large. La première urgence , c’est de limiter les dégâts de l’immense vague de défaillances d’entreprises et d’organisations qui se prépare. La seconde est d’ imaginer des labels qualité qui garantissent le respect de normes d’hygiène.
Pour la France en particulier cela supposerait que les vacances ne soient pas toutes concentrées sur seulement deux mois. De toute façon, cette réflexion ne peut être utile que si elle est menée avec les acteurs économiques sinon on risque de déboucher sur des dispositions de nature technocratique inopérantes tant sur le plan économique que sanitaire.
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En attendant ,l ’Allemagne et 11 autres pays de l’UE ont demandé à la Commission de suspendre le règlement européen disant que les compagnies aériennes et l’industrie hôtelière sont tenues de rembourser intégralement les vols et les voyages.
Ces pays proposent à la place de ce remboursement un bon d’achat.
En réponse à cette suggestion, l’exécutif européen va dire aux Etats membres de l’UE qu’ils doivent garantir ces bons, afin de convaincre les clients de les accepter, selon le document vu par Reuters.
“Pour encourager les passagers et les voyageurs à accepter ces bons d’achat plutôt qu’un remboursement, ils devraient être mis à l’abri de la faillite de leurs émetteurs et rester remboursables, lors de l’expiration de leur validité, s’ils n’ont pas été utilisés”, lit-on dans le texte.
Le tourisme génère normalement quelque 150 milliards d’euros de recettes sur la période juin-août à la faveur notamment de 360 millions d’arrivées internationales, précise la Commission.
Cette dernière a dit vendredi souhaiter que les frontières extérieures de l’Union restent fermées jusqu’à la mi-juin pour les déplacements non-essentiels, dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.
“Notre industrie touristique est en grave danger”, poursuit la Commission dans son document, disant que 6,4 millions d’emplois pourraient disparaître dans le secteur, où les restaurants et hôtels ont fait état d’une chute de 50% de leurs chiffre d’affaires et les compagnie aériennes et les croisiéristes d’un plongeon des revenus pouvant atteindre 90%. Un bon constat, mais on attend autre chose de l’union européenne.