Archive pour le Tag 'l’organisation »'

Numérique, pensée et discours

Numérique, pensée et discours 

par David Lacombled est président de la Villa numéris.

 

 

L’oral précède l’écrit. Tel un fleuve, il permet d’irriguer tous les canaux de communication que le numérique a démultiplié. Désormais, les discours se regardent aussi en télévision ou sur des chaînes YouTube, en direct ou en replay. Saucissonnée en punchlines, la parole se retrouve servie à l’envie sur les réseaux sociaux ou les messageries instantanées. Telle une cuisine de restes, rien ne doit se perdre.

Au-delà, la parole agit sans doute comme une des meilleures thérapies de groupe. A condition qu’elle ne soit pas uniquement descendante et que chacun puisse s’exprimer ou pour le moins être représenté. C’était l’intuition du président de la République quand il a initié le Grand débat national pour contribuer à mettre un terme à la crise des Gilets jaunes. Les Français ont besoin de s’exprimer et d’être écoutés. Et cette parole ne saurait être contenue dans le seul geste de déposer un bulletin dans une urne.

Il s’agit d’inventer de nouvelles agoras pour que chacun puisse s’y exprimer selon des méthodes d’intelligence collective qui ont fait leur preuve pour aboutir à des consensus

C’est tout le défi qui se présente aux décideurs publics pour renouer les fils distendus entre les citoyens eux-mêmes, d’une Nation qui ne s’aime plus, pour se parler, s’écouter, s’apprécier. Ce devra être le prélude à l’écriture d’un nouveau destin commun. Dans un monde où globalement tout va mieux, chaque injustice ou déclassement devient insupportable. Les réseaux sociaux en particulier, par leur effet de masse et d’entraînement, par leur réactivité et leur proximité – le téléphone sur le cœur, convoquent les émotions avant la raison. En cela l’esprit critique doit être encouragé. Par chance, la France a hérité de celui des Lumières.

Hâbleurs, aussi parfois, les Français ont besoin de se raconter. Le succès de la série «En thérapie» sur Arte leur offre le miroir d’eux-mêmes en quelque sorte. Ses audiences en témoignent. Plus d’un million de téléspectateurs se rassemblent devant le canapé du Docteur Philippe Dayan, acteur permanent du programme diffusé en linéaire sur la chaîne de télévision le jeudi soir. Les épisodes de la saison 2, intégralement diffusés en ligne, ont déjà été vus plus de 20 millions de fois en un mois. Comme quoi le « binge-watching », qui consiste à avaler les épisodes d’une série sans s’arrêter, n’est pas réservé au seul Netflix. La parole y convoque les faits de société. Exprimée – libérée, pour reprendre un vocable plus militant – elle guérit.

Que les Français donnent de la voix est une bonne nouvelle pour notre avenir. Si le comptoir des cafés a longtemps été le parlement du peuple, pour faire référence à Honoré de Balzac, force est de constater que beaucoup de communes se sont éteintes au fur et à mesure que leurs commerces les plus essentiels disparaissaient et que les liaisons ferroviaires se faisaient plus rares. Il s’agit d’inventer de nouvelles agoras pour que chacun puisse s’y exprimer selon des méthodes d’intelligence collective qui ont fait leur preuve pour aboutir à des consensus. Sans cela, l’opinion, chauffée à blanc par quelques irresponsables, ne pourra qu’être éruptive.

David Lacombled est président de la Villa numéris.

Nicole Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du travail déjà contestée ?

Nicole Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du travail déjà contestée ? 

Collectif

Un collectif de personnalités, parmi lesquels les responsables de la CFE-CGC et de la CGT, François Hommeril et Philippe Martinez, mais aussi Gaël Giraud, Christine Lazerges, Alain Supiot, s’interrogent, dans une tribune au « Monde », sur les raisons qui poussent la France à promouvoir la candidature de Nicole Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du travail.

 

Tribune. Le gouvernement français mène actuellement une discrète campagne pour l’élection de Mme Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du travail (OIT). Créée au lendemain de la première guerre mondiale par le traité de Versailles, l’OIT a pour mission de promouvoir la justice sociale et la paix dans le monde et de « soutenir les efforts des nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leurs propres pays ».

la France, cofondatrice de l’OIT, y a toujours joué un rôle de premier plan, au travers de personnalités éminentes, qui l’ont dirigée (Albert Thomas de 1919 à 1933 et Francis Blanchard de 1974 à 1989) ou qui ont présidé son conseil d’administration (tels Philippe Séguin ou Gilles de Robien). De sensibilités politiques diverses, ces personnalités étaient connues et appréciées dans le monde pour leur hauteur de vue et leur engagement en faveur de la justice sociale.


Un nouveau directeur de l’OIT doit être élu en 2022. Ses responsabilités seront particulièrement grandes, dans un contexte international marqué par la crise du multilatéralisme, l’accroissement des inégalités et la prise de conscience des impasses sociales et écologiques où nous ont conduits plus de quarante années de globalisation néolibérale.

Diriger l’OIT requiert évidemment un respect scrupuleux des normes internationales du travail et un engagement avéré en faveur de la justice sociale, aussi bien à l’intérieur des nations que dans leurs relations. L’OIT a en effet pour mission de veiller à ce que, partout dans le monde, l’économie et la finance soient organisées de façon « à favoriser et non à entraver » le droit de tous les êtres humains de vivre dignement de leur travail, notamment dans les pays pauvres, qui concentrent la plus forte proportion de la jeunesse.

 

Outre ces qualités et cette expérience internationale, la direction de l’OIT requiert un sens des responsabilités sociale et environnementale, que les entreprises ne peuvent exercer sérieusement sans être moins soumises à la finance et plus ouvertes à la représentation et à l’expérience de ceux qui y travaillent. La question se pose donc de savoir si Mme Pénicaud remplit ces conditions d’aptitude à un emploi, dont le titulaire représentera le monde du travail dans les grandes arènes internationales.

Voici quelques faits qui permettront à chacun d’en juger. Mme Pénicaud a exercé les fonctions de ministre du travail sur une courte période, mais son ministère a été marqué par des réformes qui ont toutes eu pour objet d’affaiblir les droits et les libertés individuelles et collectives des travailleurs.

Covid: la 3e dose dénoncée par l’organisation mondiale de la santé (OMS)

  • Covid: la 3e dose dénoncée par l’organisation mondiale de la santé (OMS)
  • Après  l’agence européenne de santé, l ‘Organisation mondiale de la santé (OMS) dénonce ce mercredi la ruée des pays riches vers la 3e dose de vaccin contre le Covid et pointe que les données scientifiques ne démontrent pas la nécessité d’un rappel maintenant. L’organisation avait déjà appelé à instaurer un moratoire  »au minimum jusqu’à fin septembre » sur les doses de rappel pour donner la priorité à la vaccination dans les pays pauvres.
  • Et de rappeler que 1,5% seulement de la population des pays pauvres a été vaccinée, et que la plupart de leurs travailleurs ne peuvent pas se payer le luxe de rester confinés à la maison. Un avis qui tranche avec celui des autorités sanitaires américaines, qui ont donné ce 18 août leur feu vert pour une dose de rappel « pour tous les Américains dès la semaine du 20 septembre, à partir de huit mois après la deuxième dose ».
  • En réalité il n’y a aucun consensus scientifique actuellement sur la nécessité ou non d’un rappel vaccinal. Les laboratoires évidemment militent en faveur du rappel afin de multiplier encore leurs chiffres d’affaires. Les gouvernements le plus souvent imprévoyant essayent  de rattraper leur manque d’anticipation par une démagogie à matière de rappel de vaccination. Dans le même temps, il faut souligner  que  les pays pauvres notamment en Afrique ont vacciné moins de 2 % de la population. Un terrain favorable une nouvelle évolution du virus qui atteindra alors  aussi les pays développés. Bref voudrait une stratégie pour faire durer la pandémie qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Pour l’organisation d’Etats généraux de l’automobile

Pour l’organisation d’Etats généraux de l’automobile 

 

Le syndicaliste Stéphane Destugues et l’économiste Alain Grandjean appellent, dans une tribune au « Monde », à ne pas laisser à « un petit cercle de décideurs » le soin de décider la transition de toute une industrie vers la mobilité électrique

 

Tribune. 

Nouvelles voitures tricolores made in China, délocalisations de la fabrication de moteurs ou de véhicules hybrides, menaces sur les fonderies ou encore sur le dernier fabricant de jantes alu en France… Les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le secteur automobile et le dialogue social trop souvent malmené ne laisse aucune prise pour faire émerger les projets alternatifs.

Les quelques bonnes nouvelles, pour l’automobile et la production de batteries, se comptent sur les doigts d’une main. Elles ne suffisent pas à compenser la menace : selon l’Observatoire de la métallurgie, 100 000 emplois pourraient disparaître dans les quinze ans à venir. C’est tout un pays qui, avec impuissance et malgré les milliards investis dans le plan de relance, voit un de ses piliers industriels larguer les amarres.


A qui la faute ? Le virage vers l’électrique, la fin programmée du moteur diesel et essence, soutenus par les normes européennes, ont bon dos. Soyons honnêtes, la crise de l’industrie automobile française n’a pas attendu le véhicule électrique. Depuis dix ans, la filière française a déjà perdu la moitié de ses effectifs, non pas sous l’effet des normes environnementales, mais bien du fait du désinvestissement dans l’appareil productif et des stratégies des donneurs d’ordre, constructeurs et équipementiers, qui désertent le territoire national.

Faire émerger une filière batterie intégrée

En Europe, seule la France a connu, depuis le début des années 2000, un tel mouvement de délocalisation de la valeur ajoutée de sa production automobile. La possible division par deux des emplois dans les quinze ans à venir ne sera que le prolongement de l’histoire, si, une fois de plus, on se contente de pointer du doigt les normes et la fin des ventes de véhicules polluants.

La première urgence est de ne plus considérer l’emploi comme une variable d’ajustement de stratégies de court terme. Les salariés doivent pouvoir anticiper et négocier les choix opérés et bénéficier d’un accompagnement dans leur parcours de vie. Dialogue et accompagnement sont de la responsabilité du gouvernement et des constructeurs dans les dix ans à venir.

Vaccins anti-Covid : repenser l’organisation de l’État

Vaccins anti-Covid : repenser l’organisation de l’État

Face au dysfonctionnement des chaînes de décision pour gérer l’épidémie, la crise sanitaire appelle à repenser l’organisation de l’Etat, estiment, dans une tribune au « Monde », Vincent Jeanbrun et David Lisnard, deux maires Les Républicains.

Ordres et contre-ordres permanents : voici ce qu’est devenu le quotidien des maires engagés dans la campagne vaccinale. Nos concitoyens peinent à s’y retrouver entre les prises de parole successives et contradictoires de leurs décideurs ; les uns s’empressant de démentir en conférence de presse ce qui a été dit la veille par les autres au micro d’un média. Les élus locaux ne sont pas épargnés non plus par cette cacophonie généralisée au sommet de l’Etat.

Depuis plusieurs semaines, mobilisés sur le terrain pour la réussite des vaccinations, nous avons dû faire face, comme tant de nos collègues, à une succession de confusions, d’inexactitudes et de maladresses de la part des autorités. Faut-il acheter les seringues et le matériel médical ? Comment éviter les doublons sur les listes d’attente ? Peut-on administrer cinq ou six doses avec un flacon ? Comment prioriser les rendez-vous face au nombre considérable d’inscrits ?

En réalité, de stratégie il n’en existe pas : le gouvernement navigue à vue et demande à l’intendance de suivre. De surcroît, si celle-ci s’avise d’émettre des doutes ou de faire part d’inquiétudes, elle devient compteur de « fables », quand elle n’est pas « procureure ».

Par définition, tout ne peut pas être millimétré précisément dans cette gestion de crise sans précédent. Pour autant, à l’impréparation de l’Etat ne doit pas se superposer la désorganisation de ses autorités.

Or c’est bien au dysfonctionnement de la chaîne de décision que nous avons assisté jour après jour. Empêtré dans ses réflexes centralisateurs et bureaucratiques, l’Etat multiplie les intermédiaires entre le ministère et le terrain. Haute Autorité de santé, conseil scientifique, conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, comité scientifique sur les vaccins, agence régionale de santé (ARS), Santé publique France… Au total, ce sont vingt et une instances de décisions et de contrôle qui marchent sur les mêmes plates-bandes. Avec pour conséquence une communication illisible qui peine à se traduire sur le terrain.

Les atermoiements sur le délai entre deux vaccinations ont pris, à L’Haÿ-les-Roses [Val-de-Marne], une tournure qui eût été comique si des vies n’étaient pas en jeu. De trois semaines initialement, voilà ce délai porté à six semaines par l’ARS, lors d’une conférence téléphonique un lundi… Avant d’être ramené à quatre semaines par le ministre [de la santé Olivier Véran] le lendemain même, en conférence de presse ! Le tout sous nos yeux médusés et ceux, bien moins tendres, de nos personnels municipaux qui devaient rappeler les patients incrédules pour leur rendre les rendez-vous décalés la veille. Faire et défaire, c’est toujours travailler…

« Culte musulman : une réforme urgente de l’organisation » (Mohammed Moussaoui)

« Culte musulman : une réforme urgente de l’organisation » (Mohammed Moussaoui)

Mohammed Moussaoui, souligne dans une tribune au « Monde » que l’islam de France doit faire le choix du régime associatif « loi 1905 ». Mais pour que le plan réussisse, il faut ramener la République dans tous ses territoires et la faire aimer à

Le président de la République a présenté un plan visant, d’une part, à défendre la République face aux assauts des extrémistes qui veulent imposer à la société leur vision contraire aux valeurs républicaines et, d’autre part, à rendre la présence de la République et ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité effectives sur tous ses territoires. Ce combat contre l’extrémisme, les musulmans de France le mènent depuis longtemps et sont en première ligne. Quoi de plus blessant et offensant que de voir sa propre religion dévoyée et instrumentalisée pour porter atteinte à son propre pays et à ses propres concitoyens ?

Ce plan, qui touche à des questions sensibles telles que les libertés d’association et d’éducation, devra se déployer dans un cadre légal solide nécessitant une expertise approfondie du Conseil d’Etat, du Conseil constitutionnel et des représentants de la nation. Une fois votée, la loi s’appliquera, principe d’égalité en droit oblige, à tous les cultes. Raison pour laquelle ces derniers sont tous également concernés et consultés.

Il serait contre-productif et dangereux que des décisions se trouvent rejetées par nos institutions et juridictions car contraires aux principes du droit. Cela affaiblirait l’autorité de l’Etat et renforcerait le discours extrémiste, victimaire et complotiste.

Mettre fin aux discriminations

S’agissant de la laïcité, l’abandon du sujet stérile et clivant des signes religieux témoigne d’une hauteur de vue et d’une volonté de ne pas passer à côté de l’essentiel. Inscrire dans la loi la jurisprudence sur le principe de neutralité aux structures privées chargées d’une mission de service public est une clarification qui ne devrait pas faire débat.

L’égalité femmes-hommes, corollaire de l’égale dignité humaine, est un principe fondamental qu’il faut réaffirmer avec force en toutes circonstances, sans jamais tomber dans la caricature qui dessert cette noble cause. Le traitement médiatique réservé au « certificat de virginité » nous oblige à rappeler que l’islam interdit cette intrusion violente et inacceptable dans l’intimité d’une femme.

L’obligation de scolarisation à l’école dès l’âge de 3 ans est quant à lui un choix pragmatique face à la difficulté de rendre effective l’obligation faite aux parents d’assurer une éducation saine à leurs enfants. Toutefois, nous appelons à se prémunir des effets déplorables de contrôles mal effectués, qui pourraient causer aux enfants des traumatismes pouvant être exploités et entretenus par les ennemis de la République.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol