COVID-19: L’OMS pour un vaccin sûr !
À juste titre l’OMS plaide pour le développement d’un vaccin sûr et efficace. L’organisation mondiale de la santé commence à s’inquiéter de ses multiples déclarations de pays et ou d’industries pharmaceutiques qui affirment être pratiquement prêts à diffuser leur vaccin. Des annonces généralement très prématurées qui correspondent davantage à des préoccupations financières qu’à des objectifs scientifiques. Ainsi à chaque annonce de la proximité d’un vaccin, l’action du laboratoire pharmaceutique monte en flèche en bourse. En outre, chaque firme pharmaceutique fait aussi la course au financement public dans tous les pays. Bref il y a souvent confusion entre problématique scientifique et problématique financière.
« Tout vaccin et tout médicament à cette fin doivent bien sûr être soumis à tous les différents essais et tests avant d’être homologués pour leur déploiement », a souligné le porte-parole de l’OMS Christian Lindmeier, interrogé sur les annonces russes – qui promettent un vaccin en octobre – au cours d’une conférence de presse en ligne.
« Il existe des lignes directrices et des directives claires, des réglementations afin de faire avancer les choses de manière sûre et efficace », a-t-il insisté.
« Parfois, des chercheurs individuels affirment avoir trouvé quelque chose, ce qui est bien sûr, en tant que tel, une excellente nouvelle. Mais entre trouver ou avoir la possibilité d’avoir un vaccin qui fonctionne et avoir franchi toutes les étapes, il y a une grande différence », a-t-il dit en soulignant que l’OMS n’avait pour l’heure « rien vu d’officiel ». La Russie a annoncé lundi que trois entreprises biomédicales seraient en mesure de produire dès septembre et de manière industrielle un vaccin développé par le laboratoire de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa. « Selon les premières estimations (…) nous pourrons fournir dès cette année plusieurs centaines de milliers de doses de vaccin par mois, puis par la suite jusqu’à plusieurs millions en début d’année prochaine », a affirmé le ministre russe du Commerce Denis Mantourov à l’agence publique TASS.
Des chercheurs ont toutefois exprimé leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point des vaccins russes, en estimant que certaines étapes pourraient être sautées afin d’accélérer le travail sous la pression des autorités. L’OMS de son côté insiste sur la nécessité de suivre les règles permettant un « développement sûr d’un vaccin », « afin de s’assurer que nous savons contre quoi le vaccin agit, à qui il peut aider et, bien sûr, également s’il a des effets secondaires négatifs, si les effets secondaires médicaux sont plus importants que le bénéfice réel ». La course au vaccin est lancée à travers la planète avec actuellement 26 candidats vaccins au stade des essais cliniques (testés chez l’être humain) et 139 au stade de l’évaluation pré-clinique, selon des données de l’OMS.