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Ukraine : la France en «économie de guerre» !!!

 Ukraine : la France en «économie de guerre» !!!

À de nombreuses reprises macro a parlé de mettre la France en économie de guerre. Pourtant dans la réalité on a juste augmenté un peu la production de certaines armes et la France est loin de produire et de fournir à l’Ukraine autant de matériel. D’une certaine manière on pourrait dire que la France parle et que l’Allemagne agit.

 

Pour preuve cette déclaration tellement timide du ministre des armées Sébastien Lecornu, ministre des Armées, qui  a annoncé ce mardi lors d’une conférence de presse qu’il «n’exclu[ait] pas» de réquisitionner «des personnels, des stocks ou des outils de productions», voire à «imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires». Mais on est loin d’une économie de guerre Surtout quand on sait que la Russie mobilise 30 % de son budget au service des équipements militaires. La France dispose d’une armée très complète mais d’une micro armée qui ne résisterait pas longtemps face à la Russie. En cause des matériels, des effectifs et des financements très insuffisants face aux enjeux.

Et le ministre de s’emmêler les pieds dans des questions logistiques

«Si parfois les cadences de production sont trop lentes, c’est parce qu’il y a une tentation de faire du flux tendu et de ne pas avoir suffisamment de stocks de matières premières ou de composants», ce afin d’éviter d’immobiliser de la trésorerie pour constituer ces stocks, a-t-il justifié. Dans sa ligne de mire notamment, les délais de livraisons du missile anti-aérien de longue portée Aster produits entre la France et l’Italie par MBDA, qui sont trop longs au regard du ministre.

 

Guerre en Ukraine , inflation et dysfonctionnements logistiques bouleversent la production

Guerre en Ukraine ,  inflation et dysfonctionnements logistiques bouleversent la production

 Et alors qu’on commençait à imaginer une stabilité sur le long terme, la guerre en Ukraine est venue complexifier la situation. Par Damien Robert, Chief Solution & Delivery chez Pricemoov.

 

 

 

 

Deux impératifs pour les entreprises : rester rentable et moduler les hausses tarifaires. La reprise a impliqué un rebond de la demande et une saturation des capacités de production couplée à l’engorgement des capacités de transport logistique. Les entreprises peinent à la fois à s’approvisionner et font face à des hausses très importantes des coûts des fournisseurs et du transport.

La première nécessité pour elles est d’ajuster leurs tarifs afin de rester rentable. Ceci peut intervenir jusqu’à cinq fois dans une année, voire plus avec des hausses en continu et c’est ce que nous voyons actuellement avec les variations du prix de l’essence. C’est une question de survie pour l’entreprise.

Les processus commerciaux ont dû s’adapter, la digitalisation devient clé. Même les journaux nationaux sous format papier ont dû revoir leurs prix à la hausse de 20 centimes en janvier 2022 suite à la hausse du prix du papier. Quant aux prix dans le bâtiment (BTP), ils ne cessent de subir des hausses sans précédent. Toute hausse non répercutée engendre une érosion de la marge de l’entreprise, il faut donc agir vite.

Les logiques de contrats annuels, voire pluriannuels sont souvent mises à mal. La sécurité apportée par les contrats de longue durée est souvent moindre face aux risques sur la rentabilité, sauf si de bonnes logiques d’indexation sont mises en place. La plupart des bons de commandes dans le BTP intègre aujourd’hui des clauses de révision des prix. Mais certaines entreprises sont obligées de suspendre leurs activités comme c’est le cas de l’usine de céramique, ex-Jacob-Delafon dans le Jura, qui a dû mettre au chômage partiel ses 54 salariés*.

Le second besoin, c’est de moduler ces hausses tarifaires. L’inflation, passée d’une augmentation de 2,8 % en décembre 2021 à une prévision de 3,5 % en février 2022, vient grever le pouvoir d’achat des consommateurs à une échelle mondiale, notamment celui des foyers les plus modestes. Les entreprises doivent analyser les effets sur leurs différents segments et marchés. Certaines préféreront contenir les hausses sur les produits d’entrée de gamme et être plus agressives sur les segments hauts de gamme. Une analyse de Reuters sur Chanel publiée le 04 mars montrait par exemple des hausses de prix flirtant avec les 30 % sur un certain nombre de références, avec pour l’ensemble du secteur du luxe des résultats 2021 en forte croissance à l’instar de LVMH qui a vu son chiffre d’affaires grimper de 44%. A l’opposé, la hausse sensible des prix sur les denrées alimentaires de base comme le blé risque d’avoir des effets dévastateurs sur des marchés très dépendants de l’Ukraine et de la Russie. Parmi les 25 pays africains les plus exposés figurent le Bénin, le Soudan ou l’Égypte.

Seuls des secteurs réputés à capacités fixes comme l’hôtellerie, l’aérien et les énergies ont l’habitude de gérer la pénurie de capacités sur certaines périodes. Aujourd’hui, avec les ruptures d’approvisionnement, beaucoup de domaines peuvent désormais être considérés comme étant à capacités fixes. En effet, la quantité réduite de produits disponibles en lien avec les capacités de production et de transport est probablement LA disruption qui a le plus modifié les fondements mêmes des organisations. Depuis des décennies, les entreprises ont pris l’habitude de raisonner sur la base de capacités de production qui pourraient satisfaire l’ensemble de la demande. Les opérations trouvaient les capacités nécessaires pour répondre aux objectifs de production que le marketing et le service commercial pouvaient fixer.

Les vélocistes par exemple ne peuvent aujourd’hui répondre qu’à une très faible partie de la demande. Par conséquent, d’une part ils ne font plus de promotions – on remarque une hausse des prix souvent au-delà de l’augmentation des coûts de production – et d’autre part, le marché de la seconde main connaît un franc succès.

Une autre conséquence de ces ruptures de stock concerne l’allocation dynamique des capacités. Les entreprises privilégient les segments, secteurs ou marchés les plus rémunérateurs et délaissent ceux sur lesquels leur marge est plus faible. Elles appliquent ainsi une logique d’optimisation du « yield » comme dans le secteur aérien. Cette stratégie peut s’avérer payante, toutefois elle peut être déconcertante pour les clients qui n’y sont pas habitués, auquel cas, il faut anticiper un retour de bâton éventuel quand les capacités de production reviendront à leur niveau d’avant.

Cela étant dit, ne faut-il pas également s’interroger sur les ressources limitées du monde dans lequel nous vivons? Les sources d’énergie et les matières premières auront du mal à croître plus vite que nos besoins. Les défis écologiques commencent déjà à nous contraindre à plus de sobriété et on peut considérer que la crise actuelle n’est qu’un avant-goût de ce nouveau monde, une préparation aux nouvelles logiques que les entreprises devront suivre de manière pérenne.

Dans ce contexte, on peut donc s’attendre à avoir des hausses de prix plus fortes ainsi qu’à une plus grande volatilité sur les produits qui seront plus sensibles à une raréfaction des ressources. Nos boulangeries envisageront-elles d’appliquer le « yield management » ?

On peut aussi s’attendre à ce que tous les marchés ne soient pas servis de la même manière, voire à ce que les produits soient moins sujets à l’obsolescence programmée. D’autres marchés connaîtront une croissance fulgurante à l’instar du secteur de la seconde et troisième main. En effet, d’après l’Observatoire Natixis Payments, en deux ans les ventes de deuxième main de vêtements ont progressé de +140 %. Dès lors, la notion même d’inflation ne pourra plus se baser que sur des produits neufs et on pourra peut-être réussir à réconcilier tous les types de biens.

Si d’aucuns considèrent que la crise sanitaire a servi de révélateur de l’existence de défis d’envergure tel que celui du climat, il se pourrait bien que les ruptures de stock et l’inflation jouent un rôle similaire. Les entreprises prennent peu à peu conscience que le modèle de la recherche effrénée du volume à tout prix est obsolète car nous vivons bel et bien dans un monde fini.

L’économie victime des défaillances logistiques

L’économie victime des défaillances logistiques

 

Le rebond économique, mené par les Etats-Unis, et l’explosion de la demande de biens de consommation exercent des pressions sur les chaînes logistiques déjà mises à rudes épreuves. Une série de perturbations graves, notamment le blocage du Canal de Suez cette semaine, devrait empirer les pénuries et faire encore grimper les prix. (Un article du Wall Street Journal)

Les pénuries se sont particulièrement fait sentir dans le secteur automobile où les constructeurs ont été obligés de réduire la production en réaction au manque de semi-conducteurs. Mais les difficultés à se procurer des matières premières et autre matériel se sont récemment aggravées sous l’effet d’une série de perturbations importantes.

La dernière interférence en date est le blocage du Canal de Suez par un porte-conteneurs mardi. Elle fait suite à un incendie dans l’une des usines d’un des plus grands fabricants de puces pour automobiles au monde, à Hitachinaka, au nord-est de Tokyo.

La vague de froid du mois dernier au Texas a provoqué des pannes de courant aboutissant à la fermeture des usines formant le principal complexe pétrochimique mondial. Beaucoup d’entre elles n’ont pas repris l’activité.

Dans une série d’enquêtes mondiales publiée mercredi, les producteurs manufacturiers ont fait part d’un allongement des délais de livraison de matières premières et autres produits, d’une augmentation des retards de production et d’une nette hausse des prix des fournitures

La Réserve fédérale s’attend à ce que l’économie américaine se redresse plus vite que ne le prévoyaient les responsables il y a quelques mois. La banque centrale anticipe en effet que la campagne de vaccination contre la Covid-19 et les milliards de dollars de plan de relance propulseront l’économie américaine vers sa plus forte expansion en plus de trente ans.

Cette évolution exerce une pression sur les chaînes logistiques nécessaires aux multinationales pour toute leur production, des vélos d’appartements aux meubles.

Dans une série d’enquêtes mondiales publiée mercredi, les producteurs manufacturiers ont fait part d’un allongement des délais de livraison de matières premières et autres produits, d’une augmentation des retards de production et d’une nette hausse des prix des fournitures.

Aux Etats-Unis, il y avait aussi des signes que les pénuries mettaient les usines en difficulté, la production augmentant à son rythme le plus faible en cinq mois, en partie du fait du manque de matières premières, tandis que les nouvelles commandes augmentaient à leur rythme le plus rapide en près de sept ans.

La société d’information IHS Markit a indiqué que les dirigeants américains avaient signalé les perturbations les plus graves depuis le lancement de l’enquête nationale en 2007. Elle a également noté que les entreprises avaient « généralement fait part d’un ralentissement de la croissance de production en raison d’une pénurie de matières premières pour honorer les nouvelles commandes. »

Des signes montrent que ces pénuries ralentissent légèrement la croissance.

« Je ne dirais pas que les perturbations de l’offre posent nécessairement un risque pour la reprise, mais qu’elles vont, au moins de manière temporaire, limiter la vitesse à laquelle l’économie peut croître », a expliqué Andrew Hunter, économiste senior pour les Etats-Unis chez Capital Economics.

« La croissance sera un peu plus lente et on observera peut-être de légères tensions haussières sur les prix », a déclaré le président de la Réserve fédérale Jerome Powell dans une audience devant les parlementaires mercredi. « Mais cela ne devrait pas durer. Comme vous le savez, par définition un goulot d’étranglement est temporaire, car l’offre s’ajuste. »

Les économistes et banquiers centraux estiment que les pénuries seront probablement de courte durée, car les fabricants de semi-conducteurs et d’autres pièces devenues rares augmentent leur capacité. La réouverture des restaurants et autres services à mesure que les programmes de vaccination progressent devraient détourner les dépenses des ménages de biens en forte demande comme les ordinateurs portables et autres appareils électroniques ménagers.

« La croissance sera un peu plus lente et on observera peut-être de légères tensions haussières sur les prix », a déclaré le président de la Réserve fédérale Jerome Powell dans une audience devant les parlementaires mercredi. « Mais cela ne devrait pas durer. Comme vous le savez, par définition un goulot d’étranglement est temporaire, car l’offre s’ajuste. »

La reprise de la production après la chute induite par la pandémie a commencé en mai et la production était revenue à ses niveaux d’avant confinement dès décembre. Ce rebond a été beaucoup plus rapide qu’après la crise financière mondiale et la vitesse de la reprise semble avoir pris de nombreux fabricants et leurs fournisseurs par surprise.

Les tensions sur les prix se sont accumulées aux Etats-Unis au cours des quatre à cinq derniers mois, car les efforts de relance ont soutenu les revenus des ménages et que l’investissement des entreprises s’est redressé, observe Veronica Clark, économiste chez Citi.

La hausse des prix à la consommation et les attentes d’une poursuite de cette hausse pourraient contribuer à une accélération de l’inflation, ce qui devrait encourager la Fed à relever ses taux. Toutefois, de nombreux économistes s’attendent à ce que la Fed accorde peu d’attention aux tensions sur les prix créées par les récentes perturbations de chaîne logistique.

« Ils ne cherchent pas de prétextes pour resserrer la politique monétaire en ce moment, mais au contraire pour ne pas la resserrer », commente Joshua Shapiro, économiste en chef pour les Etats-Unis à la société de conseil Maria Fiorini Ramirez. « Donc, dans la mesure où on peut indiquer que ce qui stimule l’inflation est temporaire, cela alimentera leur argumentaire. »

Les concessionnaires automobiles américains manquent déjà de camionnettes et de voitures, car une pénurie de pièces a perturbé la production. De ce fait, les acheteurs doivent payer plus cher et attendre plus longtemps et ils disposent de moins de choix de modèles. Parallèlement, la consommation des ménages a augmenté de près de 10 % en janvier, comparé à l’année précédente, selon le département du Commerce. Sous l’effet de cette envolée de la demande, les ports américains sont encombrés de navires transportant des dizaines de milliers de conteneurs avec de longs délais pour décharger la marchandise.

« Les producteurs ont eu de plus en plus de mal à tenir le rythme de la demande, principalement du fait des retards et perturbations de la chaîne logistique », note Chris Williamson, économiste d’affaires en chef chez IHS Markit. « Une hausse des prix s’est ensuivie avec des taux d’inflation jamais vus dans l’histoire de l’enquête que ce soit pour les prix des fournitures ou pour les prix de vente. »

En Allemagne, l’un des grands centres manufacturiers mondiaux, l’indice PMI a enregistré la plus forte hausse de production depuis la création de l’enquête en 1996. C’est une bonne nouvelle pour l’économie européenne, qui reste entravée par la hausse des infections au coronavirus et par une campagne de vaccination hésitante.

Au cours des six derniers mois, l’économie européenne a évolué à deux vitesses. Alors que le secteur manufacturier s’est développé à un rythme de plus en plus rapide, l’activité a baissé dans le secteur des services, qui est plus important. Globalement, le résultat sur les cinq derniers mois est une contraction de la production qui a probablement fait plonger la zone euro dans une récession pour le dernier trimestre de 2020 et le premier de 2021.

Toutefois, à la surprise de la plupart des économistes, la situation a changé en mars et l’activité manufacturière s’est révélée tellement forte qu’elle a compensé la baisse des services, ouvrant la voie à une croissance générale.

Ce retour à la croissance ne sera peut-être pas pérenne, car la France et l’Allemagne ont imposé de nouvelles restrictions pour les particuliers et les entreprises au cours des dernières semaines et on observe peu de signes d’une augmentation imminente des vaccinations.

Pour l’essentiel du reste de l’économie mondiale, la reprise est moins déséquilibrée. Cependant, dans la plupart des lieux, l’industrie a rebondi plus fortement que les services, reflétant le fait que la plupart des biens peuvent être consommés avec un risque relativement faible d’infection, tandis que de nombreux services à commencer par la restauration demeurent plus risqués.

A mesure que le rythme des vaccinations accélère dans le monde, les impasses logistiques devraient se dissiper de même que les tensions sur les prix qui y sont liées, estime Oren Klachkin, économiste en chef pour les Etats-Unis chez Oxford Economics.

« Ces perturbations devraient persister dans l’immédiat et ne se dissiperont pas significativement avant que nous ne dépassions la crise de la Covid au niveau mondial », déclare-t-il.

En Australie, les entreprises ont signalé la plus forte hausse des prix à l’importation de l’histoire de l’enquête et ont attribué cette évolution à des goulots d’étranglement dans leurs chaînes logistiques.

Dans toute la zone euro, les dirigeants ont indiqué la hausse la plus rapide en dix ans des prix des matières premières ainsi que les plus longue durée d’attente de livraison des matières premières au cours des 23 ans d’existence de l’enquête. Les fabricants allemands en particulier ont souligné un allongement des délais d’attente des fournitures provenant d’Asie.

Aux Etats-Unis comme en Europe, les industriels ont répondu à la hausse de la demande en recrutant davantage de main d’œuvre, ce qui devrait soutenir la reprise du secteur des services lorsque les commerces pourront rouvrir normalement. Néanmoins, la hausse des coûts des matières premières laisse présager une augmentation des prix à la consommation dans les prochains mois, un problème que les banquiers centraux considèrent comme provisoire pour le moment.

John McCormick a contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)




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