Archive pour le Tag 'logement'

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Logement et performance énergétique: l’évaluation remise en cause

Logement et performance énergétique: l’évaluation remise en cause

Le Conseil d’analyse économique (CAE) souligne l’écart considérable entre les diagnostics officiels et les données réelles des logements et remet donc en cause les conditions de l’évaluation des DPE.

Ces DPE, obligatoires depuis depuis le 1er janvier 2023 évaluent de façon très théorique la performance énergétique. les logements étiquetés G+ sont interdits à la location, suivis en 2025, 2028 et 2034 de l’ensemble des logements G, F et E, synonymes de passoires thermiques, ces logements qui laissent passer le froid en hiver et le chaud en été. A l’inverse, en haut du classement, les classes A, B, C, qui se retrouvent surtout dans le parc immobilier neuf, et même D, se retrouvent dans les habitats sains. Cet étiquetage est indispensable ne serait-ce que pour mener à bien des travaux de rénovation.

D’après un large panel, l’étude l’écart de consommation d’énergie au mètre carré entre un habitat mal classé et un bien classé est six fois moins fort que celui prédit par le DPE. En théorie, les logements étiquetés A et B n’excèdent pas une consommation moyenne de 83 kilowattheures par mètre carré et par an, tandis que les G consomment 560% de plus avec 548 kWh/m²/an. Sur le terrain, l’écart n’est « que » de + 85% et ce quelle que soit la surface.

En clair le conseil d’analyse économique remet sérieusement en cause la pertinence de la mesure de performance énergétique qui dépend surtout en réalité du comportement des ménages.

Logement : Le calcul de la performance énergétique remis en cause

Logement :Le calcul de la performance énergétique remis en cause

Le Conseil d’analyse économique (CAE) souligne l’écart considérable entre les diagnostics officiels et les données réelles des logements et remet donc en cause les conditions de l’évaluation des DPE.

Ces DPE, obligatoires depuis depuis le 1er janvier 2023 évaluent de façon très théorique la performance énergétique. les logements étiquetés G+ sont interdits à la location, suivis en 2025, 2028 et 2034 de l’ensemble des logements G, F et E, synonymes de passoires thermiques, ces logements qui laissent passer le froid en hiver et le chaud en été. A l’inverse, en haut du classement, les classes A, B, C, qui se retrouvent surtout dans le parc immobilier neuf, et même D, se retrouvent dans les habitats sains. Cet étiquetage est indispensable ne serait-ce que pour mener à bien des travaux de rénovation.

D’après un large panel, l’étude l’écart de consommation d’énergie au mètre carré entre un habitat mal classé et un bien classé est six fois moins fort que celui prédit par le DPE. En théorie, les logements étiquetés A et B n’excèdent pas une consommation moyenne de 83 kilowattheures par mètre carré et par an, tandis que les G consomment 560% de plus avec 548 kWh/m²/an. Sur le terrain, l’écart n’est « que » de + 85% et ce quelle que soit la surface.

En clair le conseil d’analyse économique remet sérieusement en cause la pertinence de la mesure de performance énergétique qui dépend surtout en réalité du comportement des ménages.

Logement : comment sortir de la crise

Logement : comment sortir de la crise

Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques.

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

C’est le moment de réinventer le modèle !
La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

Si un grand nombre a vu sa richesse immobilière s’accroître, l’accès à la propriété des Français les moins aisés a aussi fortement baissé et le marché locatif est à son tour touché. La mobilité résidentielle est aujourd’hui grippée par la chute du marché de la construction neuve, affaiblie par la montée des taux d’intérêt et l’explosion du coût des matériaux.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Quand l’immobilier n’est plus une valeur refuge

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Le spectre des années noires de 1990 et 2008 ressurgit tandis que certains prédisent une cure de sobriété immobilière forcée pour les plus jeunes et les moins argentés dans la décennie à venir. C’est le moment de réinventer le modèle ! Nous devons d’abord prendre conscience que le parc de logements existant est aujourd’hui en

Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

Si un grand nombre a vu sa richesse immobilière s’accroître, l’accès à la propriété des Français les moins aisés a aussi fortement baissé et le marché locatif est à son tour touché. La mobilité résidentielle est aujourd’hui grippée par la chute du marché de la construction neuve, affaiblie par la montée des taux d’intérêt et l’explosion du coût des matériaux.

Le spectre des années noires de 1990 et 2008 ressurgit tandis que certains prédisent une cure de sobriété immobilière forcée pour les plus jeunes et les moins argentés dans la décennie à venir. C’est le moment de réinventer le modèle !

Logement : pour un plan Marshall ?

Logement : pour un plan Marshall ?

Le président du réseau ORPI constate le désastre logement. Il propose un plan Marshall pour redresser la situation. Avec des ventes en baisse de 20 % et des prix qui restent élevés, le marché est grippé. 2023 restera une année noire pour l’immobilier. Tous réseaux confondus, ce sont plus de 800 agences qui ont baissé le rideau. Interview de Guillaume Martinaud, président du réseau Orpi, dans le JDD.
Guillaume Martinaud: Après un marché post-Covid euphorique qui a comptabilisé jusqu’à 1,2 million de transactions, nous revenons à des chiffres plus modestes avec un peu moins de 900 000 ventes cette année. Chez ORPI, nous accusons une baisse des compromis de vente de 20 à 22 %. Certaines de nos succursales n’ont pas résisté, victimes de la dégringolade du marché et des coûts de fonctionnement qui explosent.

Que faudrait-il selon vous pour que l’immobilier retrouve des couleurs ?
Il faudrait que les prix baissent une fois pour toutes. Aujourd’hui, nous constatons une diminution moyenne des prix de vente de 3 % sur un an au niveau national, c’est clairement insuffisant. En dessous de 10 % de baisse, il n’y aura pas d’effet significatif sur les ventes. Sans compter que les banques ont les deux pieds sur le frein du crédit…

Comment les convaincre de prêter davantage ?
Ce n’est pas grâce à la dernière trouvaille du gouvernement, la possibilité d’emprunter sur vingt-sept ans au lieu de vingt-cinq en contrepartie de travaux de rénovation énergétique, que le marché va se réveiller. En revanche, ce qu’il faut observer, ce sont les taux d’intérêt qui semblent se stabiliser avec des banques a priori plus disposées à prêter et à négocier.
Il ne faudrait pas que cette légère éclaircie incite certains de nos vendeurs à augmenter à nouveau leur prix. Ce serait une grave erreur qui empêcherait le redémarrage des ventes.

Le gouvernement a-t-il conscience de la crise du logement qui s’annonce ?
On nous dit qu’il faut construire, mais on empile des normes environnementales interdisant l’artificialisation des sols. On nous dit que la rénovation énergétique est une priorité, mais les aides allouées à « Ma Prime Rénov’ » ne sont pas complètement ventilées cette année.

On restreint aussi l’accès au PTZ, le prêt à taux zéro, et on ne prévoit pas de remplacer le dispositif Pinel…

Il faut un plan Marshall pour le logement. Cela passe par un choc fiscal. Ainsi, les frais de notaire sont trop élevés dans notre pays. Réduisons ces prélèvements afin d’augmenter le pouvoir d’achat immobilier des Français. Revoyons aussi l’ensemble de la fiscalité pour qu’elle soit plus incitative. Pour l’exécutif, être propriétaire cela signifie s’enrichir en dormant. Mais un propriétaire paie des taxes à l’État, fait travailler des entreprises qui elles-mêmes paient des charges et des impôts. Avec 68 millions de personnes à loger, il faudrait que l’habitat soit une priorité nationale et que nous ayons un vrai ministère du Logement, alors que nous n’avons qu’un ministre délégué !

Logement : du fait de la location touristique 20 % du parc non occupés

Logement : du fait de la location touristique 20 % du parc non occupés

Une véritable épidémie de location touristique gèle en quelque sorte une partie du parc de logements. Par exemple un logement parisien sur cinq est vacant, utilisé occasionnellement ou comme résidence secondaire, selon une étude de l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur) . Ces 262.000 logements « inoccupés », soit près de 19% du parc parisien, sont tous ceux « qui ne constituent pas la résidence principale d’un ménage », explique l’Apur qui tire cette définition et ces données du recensement de l’Insee.

Dans le détail, 128.000 logements parisiens étaient vacants, et 134.000 utilisés de manière occasionnelle (travail) ou comme résidence secondaire (loisirs).

Cela fait de la capitale la deuxième ville française ayant la plus forte part de logement « inoccupés », derrière Nice (28%). Suivent Grenoble (17%) et Nancy (16%), toujours selon l’Apur.

A l’autre bout du classement figure Toulon (6%), derrière Nantes et Rennes (10%).

Un coup d’oeil à la carte parisienne montre une très forte disparité entre arrondissements, avec une énorme proportion de logements pas ou peu utilisés pour ceux du centre, en particulier le VIIIe (36%), le VIIe (34%), le VIe et Paris Centre (30%).

Il s’agit pour 72% d’entre eux de petits logements, d’une ou deux pièces, ce qui correspond aux biens « mis en location meublée touristique », souligne l’Apur.

Rappelant que la location d’une résidence secondaire ou d’un logement vacant n’est « pas légale », l’Apur estime que la hausse récente du nombre de logements « inoccupés » est « en partie liée à la hausse des locations meublées touristiques non déclarées ».

Environ 25.000 logements « seraient détournés de leur usage pour être loués sur des plateformes », estime le directeur général de l’Apur, Alexandre Labasse.

Avec un solde négatif de 35.000 résidences principales sur la période 2011-2020, « il y a des quartiers entiers qui se sont en partie vidés », s’alarme le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire pour qui cette situation crée de nombreux « effets de bord », notamment « l’étalement urbain et des déplacements supplémentaires », et « fragilise à très long terme l’attractivité économique » de Paris.

Fin novembre, les députés ont donné leur aval en commission à une proposition de loi transpartisane qui s’attaque, face à la pénurie de logements, à la « niche fiscale » des meublés de tourisme comme Airbnb.

La mesure la plus débattue porte sur la baisse du taux d’abattement fiscal sur les revenus des meublés de tourisme à 30%, sauf en « zone rurale très peu dense » où un taux de 41% supplémentaire (71% au total) pourrait être appliqué.

Logement : face à la crise des promesses et du flou du ministre !

Logement : face à la crise promesses et flou du ministre !

Lors du congrès des maires, le ministre du logement encore répondu à côté de la plaque et a renvoyé l’examen des questions à plus tard notamment concernant la décentralisation; le ministre du Logement a notamment déclaré que « le modèle de développement territorial [était] à bout de souffle ».

« La ville fabriquée dans les années 1970 est obsolète, a éloigné les gens de leur emploi, a concentré les personnes en précarité dans les quartiers… Il faut refonder totalement ce modèle qui correspond à une ville du pétrole pas cher. Aujourd’hui, la réalité économique n’est plus la même : l’énergie, à commencer par l’essence, coûte cher désormais », a poursuivi Patrice Vergriete.

Devant les maires ce jeudi, le ministre du Logement a promis de « donner plus de moyens pour contrôler et réguler ». Précisément, tant des moyens de préemption que des moyens de déroger aux règles nationales, sauf aux règles environnementales. « Oui, il faut une ressource », a encore affirmé Patrice Vergriete, soulignant que la ville de demain coûtera plus chère. Transformer un actif immobilier existant est en effet plus onéreux qu’artificialiser une terre agricole.

Interrogé par les maires de la salle sur la politique de ZAN, qui renchérit les coûts des terrains disponibles, le ministre du Logement a refusé tout « retour en arrière ». « Si les établissements publics fonciers locaux [qui portent le coût du foncier pour les communes, Ndlr] ne sont pas suffisamment dotés et si les maires n’ont pas la possibilité de réguler le marché foncier, créons les outils », a assuré Patrice Vergriete.

Le ministre du logement s’est enfin montré favorable à l’augmentation des fiscalités locales

Crise du logement : devant les maires, des promesses et du flou du ministre !

Crise du logement : devant les maires, des promesses et du flou du ministre !

Lors du congrès des maires, le ministre du logement encore répondu à côté de la plaque et a renvoyé l’examen des questions à plus tard notamment concernant la décentralisation; le ministre du Logement a notamment déclaré que « le modèle de développement territorial [était] à bout de souffle ».

« La ville fabriquée dans les années 1970 est obsolète, a éloigné les gens de leur emploi, a concentré les personnes en précarité dans les quartiers… Il faut refonder totalement ce modèle qui correspond à une ville du pétrole pas cher. Aujourd’hui, la réalité économique n’est plus la même : l’énergie, à commencer par l’essence, coûte cher désormais », a poursuivi Patrice Vergriete.

Devant les maires ce jeudi, le ministre du Logement a promis de « donner plus de moyens pour contrôler et réguler ». Précisément, tant des moyens de préemption que des moyens de déroger aux règles nationales, sauf aux règles environnementales. « Oui, il faut une ressource », a encore affirmé Patrice Vergriete, soulignant que la ville de demain coûtera plus chère. Transformer un actif immobilier existant est en effet plus onéreux qu’artificialiser une terre agricole.

Interrogé par les maires de la salle sur la politique de ZAN, qui renchérit les coûts des terrains disponibles, le ministre du Logement a refusé tout « retour en arrière ». « Si les établissements publics fonciers locaux [qui portent le coût du foncier pour les communes, Ndlr] ne sont pas suffisamment dotés et si les maires n’ont pas la possibilité de réguler le marché foncier, créons les outils », a assuré Patrice Vergriete.

Le ministre du logement s’est enfin montré favorable à l’augmentation des fiscalités locales

Logement: pourquoi la rénovation thermique stagne ?

Logement: pourquoi la rénovation stagne ?

Avec une hausse des prix de l’électricité de 26 % et du gaz de 50,6 % entre janvier 2018 et décembre 2022 en France, nous aurions pu nous attendre à une progression significative de la rénovation dans le résidentiel. En France, ce dernier compte pourtant encore 36 % de chaudières au gaz et 26 % au fioul. Seuls 5 % des résidences principales sont classées en étiquette A ou B en 2022, et le nombre de logements mal isolés demeure considérable (39 % des logements en étiquettes E, F et G). Au cours de l’hiver 2021-2022, « 22 % des Français ont déclaré avoir souffert du froid pendant au moins 24h et 11,9 % des Français les plus modestes ont dépensé plus de 8 % de leurs revenus pour payer les factures énergétiques de leur logement en 2021 ».

par Dorothée Charlier
Maîtresse de conférences en économie de l’énergie et de l’environnement, IAE Savoie Mont Blanc dans The Conversation.

Le secteur résidentiel reste ainsi un gisement important d’économie d’énergie, en particulier en matière de rénovations en efficacité énergétique. Et pourtant, les ménages semblent faire abstraction d’opportunités d’investissement apparemment rentables : c’est ce que l’on appelle « le paradoxe énergétique ».

Comment l’expliquer, alors que le prix de l’énergie devrait au contraire, à première vue, donner un coup de pouce à la rénovation ?
En réalité, la demande d’énergie est peu sensible au prix à court terme : pour une hausse de 100 % des prix de l’énergie en moyenne, les ménages les plus pauvres réduisent leur consommation de chauffage entre 6 % et 11 % en fonction de leur revenu.

Il est en effet plus facile de réduire sa consommation tant qu’une marge de manœuvre est possible et qu’il existe des solutions substituables sur le marché : pour le chauffage, par exemple, l’électricité peut se substituer au gaz dans de nombreux cas. A contrario, il n’existe pas de substitut à l’électricité pour l’éclairage ou les appareils électroménagers.

La réaction en revanche s’observera avec plus de force à long terme : la chute de la demande est alors bien plus importante que l’augmentation du prix. C’est le concept d’élasticité-prix de la demande : à la suite d’un choc sur les prix, les ménages n’ont pas le temps, ni d’ajuster instantanément leur comportement ni de changer leurs équipements. En revanche, ces chocs de prix influenceront leur processus de décision et de consommation à long terme. Ainsi, quand bien même on n’observe pas d’effet à court terme de la hausse des prix de l’énergie, les effets pourraient se faire sentir dans un horizon plus lointain.

La question du prix de l’énergie, si elle est cruciale, n’est pas le seul argument à peser dans la décision, pour les ménages, de changer ou non leurs équipements.

Rappelons également que pour bénéficier de la plupart des aides de l’État, les ménages doivent faire appel à un professionnel du bâtiment agréé. Dans certaines régions, la tension sur l’offre est importante et il s’avère parfois difficile de trouver un professionnel compétent rapidement disponible…

Pour tenter d’expliquer néanmoins ce paradoxe de la diffusion très progressive d’équipements énergétiques apparemment rentables, de nombreux économistes ont analysé la nature et l’occurrence des barrières à l’investissement. Ces dernières sont nombreuses.

Parmi elles, le statut d’occupation joue un rôle : rappelons qu’en France le pourcentage de locataires s’établit à 35,3 % en 2021. Citons également les difficultés d’accès au crédit, ou bien l’hétérogénéité de revenus, de préférence et de sensibilité environnementale qui existent entre les individus.

Les dépenses d’investissement dans des nouvelles technologies sont en outre affectées par la combinaison entre différentes sortes d’incertitudes (incertitude sur les gains énergétiques, sur les prix de l’énergie, sur les politiques publiques ou encore sur les prix des futurs produits et des coûts d’installation) et de leur irréversibilité (car les coûts sont irrécouvrables). Ce qui pousse les ménages à retarder autant que possible les investissements, en attendant d’obtenir de nouvelles informations.

D’autres freins à l’adoption interviennent, tels que les coûts associés à la recherche d’information sur les technologies ou encore ceux engendrés par la gêne occasionnée durant les travaux. Tous ces éléments, non pris en compte dans la plupart des analyses coûts-bénéfices, rendent des investissements profitables à première vue, moins rentables que ce qu’ils semblent être en réalité.

Crise du logement : changer de modèle

Crise du logement : changer de modèle

Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques.

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

C’est le moment de réinventer le modèle !
La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

Si un grand nombre a vu sa richesse immobilière s’accroître, l’accès à la propriété des Français les moins aisés a aussi fortement baissé et le marché locatif est à son tour touché. La mobilité résidentielle est aujourd’hui grippée par la chute du marché de la construction neuve, affaiblie par la montée des taux d’intérêt et l’explosion du coût des matériaux.

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Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

Si un grand nombre a vu sa richesse immobilière s’accroître, l’accès à la propriété des Français les moins aisés a aussi fortement baissé et le marché locatif est à son tour touché. La mobilité résidentielle est aujourd’hui grippée par la chute du marché de la construction neuve, affaiblie par la montée des taux d’intérêt et l’explosion du coût des matériaux.

Le spectre des années noires de 1990 et 2008 ressurgit tandis que certains prédisent une cure de sobriété immobilière forcée pour les plus jeunes et les moins argentés dans la décennie à venir. C’est le moment de réinventer le modèle !

Transition écologique–Rénovation logement et voitures électriques : trop chers

Transition écologique–Rénovation logement et voitures électriques : trop chers


Selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE, un think tank français. Les efforts demandés aux Français en matière de transition écologique sont impossibles à supporter pour la plupart. En dépit des différentes aides, la plupart des Français devront dépenser autour de 50 000 € en moyenne pour rendre les logements plus isolants et acheter une voiture électrique. Pour une isolation du logement, il faut compter entre 10 000 et 40 000 € selon les cas et pour une voiture électrique entre 10 000 et 40 000 €. Des sommes évidemment impossibles à atteindre en dépit des aides pour les ménages les plus modestes et même inaccessibles pour les classes moyennes.

La conclusion est claire : « Les conditions économiques ne sont pas réunies aujourd’hui pour que tous les ménages puissent investir », avec le risque que cela « génère un rejet des politiques de transition » et conduise « collectivement dans une impasse ».

Pourtant, ce ne sont pas les aides qui manquent. L’argent public prend en charge 25% à 60% de l’investissement, selon les barèmes. De plus en plus indexées sur les revenus, ces aides sont « environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés ». Mais des effets de seuil peuvent venir brouiller la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches : « Ils font varier les montants d’aide de plusieurs milliers d’euros », relève l’étude.

Et même avec un prêt à taux zéro, « le financement du reste à charge continue de se heurter à la capacité d’endettement » des ménages. Cela se chiffre en dizaines de milliers d’euros, et représente plus d’un an de revenus pour les classes moyennes, et dix ans ou plus pour les ménages les plus modestes.

Concernant les voitures, le constat est davantage alarmant. « Lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique standard neuve avec le fait de garder une vieille voiture essence, cet investissement ne se rentabilise sur 20 ans pour aucun ménage », relève l’étude.

En revanche, l’achat d’un véhicule électrique neuf par rapport à son équivalent neuf thermique « est rentable en moins de six ans » grâce aux économies de carburant. Sauf que l’acquisition pose encore « un problème de trésorerie » : même avec les aides, il faut sortir de sa poche entre 10.000 et 40.000 euros pour une voiture neuve et une borne de recharge selon les modèles.

Et aucun salut n’est à attendre des sociétés de location avec option d’achat, ou leasing, qui « en France facturent 56% de plus pour la location d’un véhicule électrique à batterie par rapport à un équivalent thermique ». Reste le marché de l’occasion, privilégié par une majorité d’automobilistes français. Il est cependant « encore peu développé » en électrique et, méfiance, il y a « un problème de compatibilité des véhicules électriques déjà anciens avec les systèmes de recharge actuels ayant connu un progrès technologique rapide », soulignent les auteurs.

Outre des freins financiers, l’étude souligne également une lourdeur administrative. Mais ce constat sans appel n’est cependant pas sans remède. « Une hausse des aides entre 10% et 50% serait nécessaire pour les ménages modestes et le début des classes moyennes », ainsi qu’une augmentation du bonus pour les plus modestes, suggère I4CE. Les auteurs suggèrent au législateur des pistes de changement pour les onze programmes d’aide actuels (six pour la rénovation dont la TVA à 5,5% sur les travaux depuis 1999, cinq pour la mobilité électrique).

Rénovation logement et voitures électriques : beaucoup trop chères pour les Français

Rénovation logement et voitures électriques : beaucoup trop chère pour les Français


Selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE, un think tank français. Les efforts demandés aux Français en matière de transition écologique sont impossibles à supporter pour la plupart. En dépit des différentes aides, la plupart des Français devront dépenser autour de 50 000 € en moyenne pour rendre les logements plus isolants et acheter une voiture électrique. Pour une isolation du logement, il faut compter entre 10 000 et 40 1000 € selon les cas et pour une voiture électrique entre 10 000 et 40 000 €. Des sommes évidemment impossibles à atteindre en dépit des aides pour les ménages les plus modestes et même inaccessibles pour les classes moyennes.

La conclusion est claire : « Les conditions économiques ne sont pas réunies aujourd’hui pour que tous les ménages puissent investir », avec le risque que cela « génère un rejet des politiques de transition » et conduise « collectivement dans une impasse ».

Pourtant, ce ne sont pas les aides qui manquent. L’argent public prend en charge 25% à 60% de l’investissement, selon les barèmes. De plus en plus indexées sur les revenus, ces aides sont « environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés ». Mais des effets de seuil peuvent venir brouiller la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches : « Ils font varier les montants d’aide de plusieurs milliers d’euros », relève l’étude.

Et même avec un prêt à taux zéro, « le financement du reste à charge continue de se heurter à la capacité d’endettement » des ménages. Cela se chiffre en dizaines de milliers d’euros, et représente plus d’un an de revenus pour les classes moyennes, et dix ans ou plus pour les ménages les plus modestes.

Concernant les voitures, le constat est davantage alarmant. « Lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique standard neuve avec le fait de garder une vieille voiture essence, cet investissement ne se rentabilise sur 20 ans pour aucun ménage », relève l’étude.

En revanche, l’achat d’un véhicule électrique neuf par rapport à son équivalent neuf thermique « est rentable en moins de six ans » grâce aux économies de carburant. Sauf que l’acquisition pose encore « un problème de trésorerie » : même avec les aides, il faut sortir de sa poche entre 10.000 et 40.000 euros pour une voiture neuve et une borne de recharge selon les modèles.

Et aucun salut n’est à attendre des sociétés de location avec option d’achat, ou leasing, qui « en France facturent 56% de plus pour la location d’un véhicule électrique à batterie par rapport à un équivalent thermique ». Reste le marché de l’occasion, privilégié par une majorité d’automobilistes français. Il est cependant « encore peu développé » en électrique et, méfiance, il y a « un problème de compatibilité des véhicules électriques déjà anciens avec les systèmes de recharge actuels ayant connu un progrès technologique rapide », soulignent les auteurs.

Outre des freins financiers, l’étude souligne également une lourdeur administrative. Mais ce constat sans appel n’est cependant pas sans remède. « Une hausse des aides entre 10% et 50% serait nécessaire pour les ménages modestes et le début des classes moyennes », ainsi qu’une augmentation du bonus pour les plus modestes, suggère I4CE. Les auteurs suggèrent au législateur des pistes de changement pour les onze programmes d’aide actuels (six pour la rénovation dont la TVA à 5,5% sur les travaux depuis 1999, cinq pour la mobilité électrique).

Immobilier: La situation du logement en France en 2023 ( INSEE)

Immobilier: La situation du logement en France en 2023 ( INSEE)

La croissance nombre de logements se tasse depuis 2007 . Au 1er janvier 2023, la France compte 37,8 millions de logements hors Mayotte , soit 13,4 millions de logements supplémentaires depuis 1983 et 3,4 millions depuis 2013. Depuis le début des années 1980, le parc de logements en France hors Mayotte s’est accru de 1,1 % par an en moyenne. Le taux de croissance du parc a peu évolué sur l’ensemble de la période : il est toutefois un peu moins élevé depuis 2007, et particulièrement sur les cinq dernières années (+0,9 % par an en moyenne, figure 2). Ce ralentissement est notamment porté par le parc en France métropolitaine. Dans le territoire composé des départements et régions d’outre-mer (DOM) hors Mayotte, le parc de logements augmente plus rapidement qu’en France métropolitaine (+2,4 % par an en moyenne depuis 1983). Cependant, l’augmentation du nombre de logements s’atténue depuis 2007, comme en France métropolitaine.

En 2023, en France hors Mayotte, comme en France métropolitaine, sur 100 logements, 82 sont des résidences principales, 10 sont des résidences secondaires ou logements occasionnels, et 8 sont vacants. Cette répartition diffère dans les DOM avec en particulier davantage de logements vacants (81 résidences principales, 6 résidences secondaires ou logements occasionnels et 13 logements vacants).

En France métropolitaine, la part des résidences principales a diminué entre 1983 et 1990, passant de 82,5 % à 82,1 %, puis a augmenté jusqu’en 2006, passant de 82,1 % à 83,9 %, avant de diminuer de nouveau depuis. Elle baisse également dans les DOM hors Mayotte depuis 2007, passant de 86,3 % à 81,3 %. Ces évolutions s’expliquent par une croissance un peu moins soutenue du nombre de résidences principales par rapport à l’ensemble du parc.

La part des résidences secondaires et des logements occasionnels augmente depuis le début des années 2010 en France métropolitaine, passant de 9,5 % en 2011 à 9,9 % en 2023, ainsi que, plus fortement encore, depuis la fin des années 2000 dans les DOM, passant de 3,6 % en 2007 à 6,3 % en 2023. Le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels augmente en effet davantage que l’ensemble du parc sur ces périodes.

En France métropolitaine, la part des logements vacants est en hausse depuis 2007, passant de 6,4 % à 8,1 % en 2018, et se stabilise depuis. Dans les DOM hors Mayotte, la part des logements vacants augmente également depuis 2007, passant de 10,1 % à 12,3 % en 2023. La vacance peut provenir d’une inadéquation de l’offre avec la demande en matière de taille, localisation, prix, par exemple, ou correspondre à des logements en mauvais état. Il peut aussi s’agir de logements inoccupés, sans être pour autant immédiatement habitables. Ils peuvent être proposés à la vente ou à la location, en attente d’occupation ou de règlement de succession, ou encore sans affectation précise (logements à réhabiliter, par exemple). La vacance peut être aussi la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le logement soit mis en vente ou en location.

En 2023, l’habitat individuel représente 55,1 % des logements en France hors Mayotte, soit un demi-point de moins qu’en 1983. Deux tiers des logements ultramarins sont des logements individuels, une proportion nettement plus élevée qu’en France métropolitaine. Ce type d’habitat est majoritaire parmi les résidences principales comme parmi les résidences secondaires ou logements occasionnels. Il est néanmoins en net recul depuis 1983 dans les DOM (77,6 %, contre 66,1 % en 2023) et légèrement depuis 2007 en France métropolitaine (55,3 %, contre 54,8 % en 2023).

En 2023, 57,2 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale en France hors Mayotte (figure 3). Cette part a augmenté entre 1983 et 1990, passant de 51,2 % à 54,9 %, s’est ensuite stabilisée jusqu’en 1997, avant d’augmenter à nouveau de façon continue jusqu’en 2014 (57,8 %). Cependant, depuis 2014, elle diminue très légèrement.

La part des ménages locataires de leur résidence principale se maintient aux environs de 40 % depuis 1983. En 2023, les logements détenus par des bailleurs publics représentent 17,6 % du parc de résidences principales, ceux détenus par des bailleurs privés, 22,6 %. La part des bailleurs publics est stable depuis le début des années 2000, alors qu’elle avait nettement augmenté entre 1983 et 1997. Enfin, la proportion des ménages logés gratuitement a baissé de façon continue depuis 1983, pour atteindre 2,6 % en 2023 contre 8,2 % quarante ans plus tôt.

En 2023, les ménages locataires sont plus nombreux en proportion dans les DOM hors Mayotte (43,2 %) qu’en France métropolitaine (40,2 %), tout comme les ménages logés gratuitement (5,7 %, contre 2,5 % en France métropolitaine). À l’inverse, les ménages propriétaires sont moins nombreux (51,1 %, contre 57,3 % en France métropolitaine), notamment les propriétaires accédants (14,7 %, contre 20,4 % en France métropolitaine). En 1983, le constat était inverse, les ménages locataires étaient moins nombreux dans les DOM hors Mayotte qu’en France métropolitaine, et les ménages propriétaires plus nombreux.

En France métropolitaine, la part de logements dans les unités urbaines hors Paris est plus importante qu’en 1983.

Depuis le début des années 1980, la répartition du parc de logements en France métropolitaine selon la taille de l’unité urbaine a évolué sous l’effet de deux phénomènes. D’une part, la croissance du parc a évolué de façon hétérogène sur le territoire. D’autre part, sa répartition s’est également modifiée avec le phénomène d’extension urbaine, par l’apparition de nouvelles unités urbaines ou l’agrandissement d’unités urbaines déjà existantes.

En 2023, 32,2 % des résidences principales se situent dans une commune urbaine de moins de 100 000 habitants et 31,8 % dans une commune urbaine de plus de 100 000 habitants hors Paris (figure 4). Ces proportions ont légèrement augmenté depuis 1983 (29,7 % dans une commune de moins de 100 000 habitants et 29,3 % dans une commune de plus de 100 000 habitants) au détriment de l’unité urbaine de Paris et des communes hors unité urbaine.

En 2023, 77,0 % des résidences secondaires et des logements occasionnels sont situés dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. Cette proportion a globalement diminué par rapport à 1983, où elle atteignait 83,4 %. Par ailleurs, en 2023, seules 52,3 % des résidences principales se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. La proportion des résidences secondaires et des logements occasionnels dans les communes hors unité urbaine a nettement baissé par rapport au début des années 1980, passant de 51,8 % en 1983 à 37,1 % en 2023, alors qu’elle s’est accrue dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants, de 31,6 % à 39,9 %. Ces deux tendances inverses s’expliquent par une évolution plus faible du nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels dans les communes hors unité urbaine par rapport aux autres communes, et par l’intégration de communes hors unité urbaine dans l’espace urbain.

La majorité des logements vacants (58,7 %) se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. L’évolution de la part de logements vacants est différenciée selon le type de commune. La proportion des logements vacants hors unité urbaine s’est réduite par rapport au début des années 1980, passant de 29,9 % en 1983 à 23,9 % en 2023, tout comme au sein de l’unité urbaine de Paris, passant de 16,3 % à 13,3 %. Au contraire, la part des logements vacants dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants a augmenté, passant de 28,9 % en 1983 à 34,8 % en 2023.

Enfin, l’habitat individuel est d’autant plus fréquent que la taille de l’unité urbaine à laquelle appartient la commune est petite, et ce pour toutes les catégories de logements (résidence principale ou autre).

La situation du logement en France en 2023 ( INSEE)

La situation du logement en France en 2023 ( INSEE)

La croissance nombre de logements se tasse depuis 2007 . Au 1er janvier 2023, la France compte 37,8 millions de logements hors Mayotte , soit 13,4 millions de logements supplémentaires depuis 1983 et 3,4 millions depuis 2013. Depuis le début des années 1980, le parc de logements en France hors Mayotte s’est accru de 1,1 % par an en moyenne. Le taux de croissance du parc a peu évolué sur l’ensemble de la période : il est toutefois un peu moins élevé depuis 2007, et particulièrement sur les cinq dernières années (+0,9 % par an en moyenne, figure 2). Ce ralentissement est notamment porté par le parc en France métropolitaine. Dans le territoire composé des départements et régions d’outre-mer (DOM) hors Mayotte, le parc de logements augmente plus rapidement qu’en France métropolitaine (+2,4 % par an en moyenne depuis 1983). Cependant, l’augmentation du nombre de logements s’atténue depuis 2007, comme en France métropolitaine.

En 2023, en France hors Mayotte, comme en France métropolitaine, sur 100 logements, 82 sont des résidences principales, 10 sont des résidences secondaires ou logements occasionnels, et 8 sont vacants. Cette répartition diffère dans les DOM avec en particulier davantage de logements vacants (81 résidences principales, 6 résidences secondaires ou logements occasionnels et 13 logements vacants).

En France métropolitaine, la part des résidences principales a diminué entre 1983 et 1990, passant de 82,5 % à 82,1 %, puis a augmenté jusqu’en 2006, passant de 82,1 % à 83,9 %, avant de diminuer de nouveau depuis. Elle baisse également dans les DOM hors Mayotte depuis 2007, passant de 86,3 % à 81,3 %. Ces évolutions s’expliquent par une croissance un peu moins soutenue du nombre de résidences principales par rapport à l’ensemble du parc.

La part des résidences secondaires et des logements occasionnels augmente depuis le début des années 2010 en France métropolitaine, passant de 9,5 % en 2011 à 9,9 % en 2023, ainsi que, plus fortement encore, depuis la fin des années 2000 dans les DOM, passant de 3,6 % en 2007 à 6,3 % en 2023. Le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels augmente en effet davantage que l’ensemble du parc sur ces périodes.

En France métropolitaine, la part des logements vacants est en hausse depuis 2007, passant de 6,4 % à 8,1 % en 2018, et se stabilise depuis. Dans les DOM hors Mayotte, la part des logements vacants augmente également depuis 2007, passant de 10,1 % à 12,3 % en 2023. La vacance peut provenir d’une inadéquation de l’offre avec la demande en matière de taille, localisation, prix, par exemple, ou correspondre à des logements en mauvais état. Il peut aussi s’agir de logements inoccupés, sans être pour autant immédiatement habitables. Ils peuvent être proposés à la vente ou à la location, en attente d’occupation ou de règlement de succession, ou encore sans affectation précise (logements à réhabiliter, par exemple). La vacance peut être aussi la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le logement soit mis en vente ou en location.

En 2023, l’habitat individuel représente 55,1 % des logements en France hors Mayotte, soit un demi-point de moins qu’en 1983. Deux tiers des logements ultramarins sont des logements individuels, une proportion nettement plus élevée qu’en France métropolitaine. Ce type d’habitat est majoritaire parmi les résidences principales comme parmi les résidences secondaires ou logements occasionnels. Il est néanmoins en net recul depuis 1983 dans les DOM (77,6 %, contre 66,1 % en 2023) et légèrement depuis 2007 en France métropolitaine (55,3 %, contre 54,8 % en 2023).

En 2023, 57,2 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale en France hors Mayotte (figure 3). Cette part a augmenté entre 1983 et 1990, passant de 51,2 % à 54,9 %, s’est ensuite stabilisée jusqu’en 1997, avant d’augmenter à nouveau de façon continue jusqu’en 2014 (57,8 %). Cependant, depuis 2014, elle diminue très légèrement.

La part des ménages locataires de leur résidence principale se maintient aux environs de 40 % depuis 1983. En 2023, les logements détenus par des bailleurs publics représentent 17,6 % du parc de résidences principales, ceux détenus par des bailleurs privés, 22,6 %. La part des bailleurs publics est stable depuis le début des années 2000, alors qu’elle avait nettement augmenté entre 1983 et 1997. Enfin, la proportion des ménages logés gratuitement a baissé de façon continue depuis 1983, pour atteindre 2,6 % en 2023 contre 8,2 % quarante ans plus tôt.

En 2023, les ménages locataires sont plus nombreux en proportion dans les DOM hors Mayotte (43,2 %) qu’en France métropolitaine (40,2 %), tout comme les ménages logés gratuitement (5,7 %, contre 2,5 % en France métropolitaine). À l’inverse, les ménages propriétaires sont moins nombreux (51,1 %, contre 57,3 % en France métropolitaine), notamment les propriétaires accédants (14,7 %, contre 20,4 % en France métropolitaine). En 1983, le constat était inverse, les ménages locataires étaient moins nombreux dans les DOM hors Mayotte qu’en France métropolitaine, et les ménages propriétaires plus nombreux.

En France métropolitaine, la part de logements dans les unités urbaines hors Paris est plus importante qu’en 1983.

Depuis le début des années 1980, la répartition du parc de logements en France métropolitaine selon la taille de l’unité urbaine a évolué sous l’effet de deux phénomènes. D’une part, la croissance du parc a évolué de façon hétérogène sur le territoire. D’autre part, sa répartition s’est également modifiée avec le phénomène d’extension urbaine, par l’apparition de nouvelles unités urbaines ou l’agrandissement d’unités urbaines déjà existantes.

En 2023, 32,2 % des résidences principales se situent dans une commune urbaine de moins de 100 000 habitants et 31,8 % dans une commune urbaine de plus de 100 000 habitants hors Paris (figure 4). Ces proportions ont légèrement augmenté depuis 1983 (29,7 % dans une commune de moins de 100 000 habitants et 29,3 % dans une commune de plus de 100 000 habitants) au détriment de l’unité urbaine de Paris et des communes hors unité urbaine.

En 2023, 77,0 % des résidences secondaires et des logements occasionnels sont situés dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. Cette proportion a globalement diminué par rapport à 1983, où elle atteignait 83,4 %. Par ailleurs, en 2023, seules 52,3 % des résidences principales se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. La proportion des résidences secondaires et des logements occasionnels dans les communes hors unité urbaine a nettement baissé par rapport au début des années 1980, passant de 51,8 % en 1983 à 37,1 % en 2023, alors qu’elle s’est accrue dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants, de 31,6 % à 39,9 %. Ces deux tendances inverses s’expliquent par une évolution plus faible du nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels dans les communes hors unité urbaine par rapport aux autres communes, et par l’intégration de communes hors unité urbaine dans l’espace urbain.

La majorité des logements vacants (58,7 %) se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. L’évolution de la part de logements vacants est différenciée selon le type de commune. La proportion des logements vacants hors unité urbaine s’est réduite par rapport au début des années 1980, passant de 29,9 % en 1983 à 23,9 % en 2023, tout comme au sein de l’unité urbaine de Paris, passant de 16,3 % à 13,3 %. Au contraire, la part des logements vacants dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants a augmenté, passant de 28,9 % en 1983 à 34,8 % en 2023.

Enfin, l’habitat individuel est d’autant plus fréquent que la taille de l’unité urbaine à laquelle appartient la commune est petite, et ce pour toutes les catégories de logements (résidence principale ou autre).

Logement : un accès la propriété de plus en plus impossible

Logement : un accès la propriété de plus en plus impossible


Le maintien des prix élevés de l’immobilier est la véritable cause de la crise du logement en France, estime Daniel Labaronne, député (Renaissance) d’Indre-et-Loire, dans une tribune au « Monde ».

Les acteurs du logement sonnent le tocsin d’une crise violente. Ils fustigent la hausse des taux d’intérêt et exhortent le gouvernement à prendre des mesures budgétaires à la hauteur de cette crise. Une fois le détournement d’attention opéré par certains, revenons à la réalité des faits. Regardons plutôt du côté du maintien à un niveau élevé des prix du logement pour expliquer les difficultés immobilières actuelles.

Le logement bénéficie en France de 40 milliards d’euros de dépenses publiques. Un montant très élevé sans équivalent en Europe. Au lieu de rajouter des milliards d’argent public, ne faudrait-il pas mieux s’interroger sur l’efficacité de cette politique ? Une politique où tout est prioritaire : logements sociaux, intermédiaires, parc privé, accession à la propriété dans le neuf, dans l’ancien, primo-accédants, jeunes, zones tendues, détendues. Une politique où la fiscalité est lourde sur le capital immobilier, compensée par une kyrielle d’exonérations : crédits d’impôt, déductions fiscales, taux réduits de TVA.

L’action publique en faveur du logement devrait retenir une priorité, l’assumer, la mettre en œuvre et contrôler son efficacité. En misant, par exemple, sur les logements intermédiaires pour soutenir la classe moyenne : celle dont les membres travaillent et ont des revenus à la fois trop élevés pour occuper des logements sociaux, mais insuffisants pour louer dans le parc privé.

Logement: Le gouvernement ignore la crise

Logement: Le gouvernement ignore la crise

Le gouvernement est sourd et ignore la crise du logement estime Muriel Boulmier, la présidente de l’Union régionale de nouvelle Aquitaine.Interview dans la Tribune

LA TRIBUNE – Quelle est la situation du logement social en Nouvelle-Aquitaine en cette rentrée 2023 ?

MURIEL BOULMIER – Le contexte est difficile pour les organismes HLM comme pour tous les acteurs du logement. On a le sentiment que le gouvernement est sourd face à la crise du logement et aux attentes des populations. Pour le logement social, la crise est importante car l’effondrement de la construction de logements neufs entrave la mobilité résidentielle : avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, les locataires du parc social n’en sortent plus ! Dans ce contexte, on a en 2023 une programmation de moins de 9.000 nouveaux logements sociaux ! C’est très faible en comparaison des 11.000 logements annuels d’avant le Covid.

Le problème c’est qu’à l’autre bout de la chaîne, il y a des demandes toujours plus nombreuses d’entrer dans le parc social. Au niveau régional, on a 172.000 demandes de logements sociaux en attente, contre 139.000 il y a trois ans. À Bordeaux Métropole, on est à 47.000 contre 42.000 en 2020… C’est une véritable embolie, particulièrement dans l’agglomération bordelaise et sur la côte basque.


Quelles sont les racines du problème ?

Le taux du livret A, sur lequel sont assis ceux des prêts aux organismes HLM, a été multiplié par près de sept tandis que les loyers que nous percevons sont encadrés, et c’est bien normal. Mais parallèlement, la réduction de loyer de solidarité (RLS) imposée par l’Etat est maintenue alors que demandions qu’elle soit amoindrie ou suspendue le temps que le taux du livret A redescende. Pour la Nouvelle-Aquitaine, cela représente 10 % de notre capacité annuelle d’investissement alors même que les coûts de construction s’accroissent !

L’Etat se désengage depuis des années du logement social et la situation est bloquée malgré les aides des collectivités locales, qui perçoivent bien que le logement est un ferment d’agitation sociale pour leurs habitants, leurs salariés et leurs entreprises. Concrètement, l’équilibre des opérations est complètement remis en cause à tel point que nous avons environ 6.000 logements prévus mais qui ne peuvent sortir de terre en l’état. Et les sommes que nous investissons pour débloquer ces projets ne servent plus à financer de nouvelles opérations.

Face à ce blocage, quel est votre réaction vis-à-vis du contenu du projet de budget pour 2024 ?

Thomas Cazenave a toujours montré un intérêt pour le logement mais maintenant qu’il est ministre du Budget on attend des preuves ! Le représentant du gouvernement sera attendu de pied ferme par les professionnels du logement social lors du congrès de l’Union sociale pour l’habitat. Ce que je note de positif dans ce budget c’est la petite augmentation des APL. Ensuite, la prolongation du prêt à taux zéro c’est bien mais il est recentré sur les zones tendues. Croire qu’il n’y a des problèmes de logements que dans les zones tendues est une illusion, il faut donc revoir ce point.

Enfin, sur le plan de la rénovation énergétique, ce budget 2024 est ahurissant ! On sait tous que nous avons un impératif commun de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Or, ce budget supprime les 700 millions d’euros prévus au niveau national pour la rénovation énergétique ! 700 millions sur trois ans ce n’était pas suffisant mais c’était déjà ça. La conséquence c’est que les organismes HLM vont devoir arbitrer leurs investissements entre rénovation et construction alors que la stratégie nationale bas carbone nous impose de réhabiliter 8.000 logements par an rien qu’en Nouvelle-Aquitaine !

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