Archive pour le Tag 'L’Observatoire'

L’observatoire de la laïcité enterré

L’observatoire de la laïcité enterré

 

 

Ce n’est pas un enterrement mais cela y ressemble en effet l’observatoire de la laïcité par ailleurs très critiqué et remplacé par un machin intitulé « comité interministériel de la laïcité ». Un comité interministériel comme il en existe des dizaines et des dizaines qui n’existent que virtuellement. 

La nouvelle instance, «placée sous la présidence du premier ministre», réunira les ministères concernés (Intérieur, Éducation nationale, Fonction publique). Elle reprendra les missions, notamment administratives et consultatives, de l’Observatoire de la laïcité. Un «secrétariat» sera placé sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur, dont la forme sera précisée notamment lors de la première réunion de ce comité, le 12 juillet. En clair ily aura peut-être une secrétaire ou la moitié d’une secrétaire au service de ce nouveau machin

L’Observatoire de la laïcité, présidé par l’ex-ministre socialiste Jean-Louis Bianco jusqu’en avril dernier, avait été de nouveau accusé de complaisance envers l’islamisme après l’assassinat du professeur Samuel Paty en octobre dernier puis lors de l’examen au Parlement du projet de loi de lutte contre les séparatismes.

L’Observatoire de la laïcité un bouc-émissaire ?

L’Observatoire de la laïcité un bouc-émissaire ? 

« Ne faisons pas de l’Observatoire de la laïcité un bouc émissaire », appelle, dans une tribune au « Monde », un collectif d’universitaires parmi lesquels Jean Baubérot et Valentine Zuber. Ils mettent en garde contre la tentation de faire de la laïcité « un outil répressif, de contrôle et d’interdiction, en contradiction totale avec la loi de 1905 ». Un article intéressant mais discutable qui montre le glissement du concept de laïcité notamment dans certains milieux universitaires.  

 

 

La laïcité repose sur trois piliers. Le premier : la liberté de conscience, le droit de croire, de ne pas croire, de ne plus croire, de changer de religion, de pratiquer sa religion en privé comme en public sans troubler l’ordre public établi par la loi (article 10 de la Déclaration de 1789). Le deuxième : la séparation des Eglises et de l’Etat, qui entraîne l’obligation de neutralité de l’Etat en matière religieuse et sa parfaite impartialité pour garantir l’égalité de tous, quelles que soient les convictions ou croyances (loi du 9 décembre 1905). Le troisième : la citoyenneté, qui concourt à l’idéal républicain de fraternité – nous sommes toutes et tous, citoyennes et citoyens, à égalité de droits et de devoirs, nous respectons l’autre dans sa croyance ou sa conviction, tout en défendant le libre débat et la critique.


La laïcité n’est pas une vieille lune. Au contraire, sa force réside dans le potentiel universel des principes de liberté qu’elle garantit à tous et à chacun. La loi de 1905 constitue un trésor républicain. Bien sûr, il n’est pas interdit de procéder aux adaptations nécessaires. Mais, pour assurer la cohésion nationale, il faut maintenir l’équilibre entre la possibilité d’un exercice réel des libertés et le respect du cadre collectif. Bref, l’important consiste à rester fidèle à l’esprit conciliateur témoigné par son principal auteur, Aristide Briand, qui l’avait déjà pensée pour une société intensément plurielle.

Dans le débat actuel, une tendance s’exprime bruyamment pour élargir, sous prétexte de laïcité, le domaine d’application de la neutralité du seul Etat à la société en son entier. Cela pourrait inclure les usagers des services publics, les entreprises privées, les associations d’intérêt général, les voies publiques, les parents accompagnateurs de sorties scolaires… La liste n’est pas limitative !

Récupération politicienne

Cela reviendrait aussi à faire des croyances et des convictions, y compris irréligieuses, une affaire intime, condamnées à disparaître de l’espace démocratique. Au-delà des obstacles constitutionnels et conventionnels qu’affronterait ce changement radical d’interprétation du principe de laïcité, ces restrictions de l’expression des convictions dans l’espace public provoqueraient, par ricochet, la réduction progressive d’autres droits et libertés, qui nous sont pourtant si chers. Cette « nouvelle laïcité » deviendrait un outil répressif, de contrôle et d’interdiction, en contradiction totale avec son projet initial et avec la loi de 1905.

L’Observatoire de la laïcité: un rempart ?

L’Observatoire de la laïcité: un rempart ?  

Alors que le mandat des membres de l’Observatoire de la laïcité -institution discutée- se termine le 2 avril, un collectif d’acteurs de terrain et d’intellectuels, dont Rose Ameziane, Malik Yettou et Jean Baubérot, appelle dans une tribune au « Monde » à « ne pas le supprimer ni le réorienter ».

Tribune.

 

Le soir de l’horrible assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, par un terroriste islamiste, le président de la République a remercié « celles et ceux qui tiennent la République ». L’équipe qui dirige aujourd’hui l’Observatoire de la laïcité en fait partie. Nous, acteurs de terrain, vigies de la République que nous pratiquons et encourageons au quotidien, souhaitons témoigner du travail fondamental de l’Observatoire de la laïcité.

Nous considérons essentiel de préserver cet organisme du débat politique polarisé que nous connaissons sur la laïcité. L’Observatoire accompagne, conseille et forme des dizaines de milliers d’acteurs (déjà 350 000) partout en France. C’est un travail délicat, difficile mais nécessaire. Il contribue à renforcer la cohésion sociale et nationale de notre pays en défendant et promouvant sans cesse le principe fondamental de laïcité et en rappelant rigoureusement le droit. Juste le droit, rien que le droit.

Nous n’avons pas besoin d’une « parole gouvernementale sur la laïcité », mais bien d’un conseil neutre et objectif, qui connaît notre travail et comprend nos attentes d’acteurs de terrain confrontés à des problématiques très concrètes.

L’Observatoire de la laïcité, bien loin des réseaux sociaux sur lesquels l’emporte trop souvent le débat binaire, est aujourd’hui une commission perçue comme un rempart de la République dans de nombreux quartiers populaires.

Beaucoup d’entre nous y vivons et pouvons constater la présence et l’utilité de l’Observatoire de la laïcité. Ses interventions, à travers plus de 1 200 déplacements de terrain dans les écoles et établissements scolaires, dans les associations de quartier, dans les services publics, dans les centres de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), dans les missions locales, dans les centres sociaux, dans les prisons, dans les établissements médico-sociaux, dans les entreprises, dans les mouvements d’éducation populaire, etc. permettent quotidiennement d’apaiser une situation parfois sous tension.

Ce que l’on espère du président, ce n’est pas la remise en cause d’une instance impartiale qui fait face dans l’adversité, mais bien au contraire de la renforcer tant ses moyens sont aujourd’hui limités. Selon le ministère des finances, cette commission, qui a aussi un rôle essentiel de conseil auprès du gouvernement, est celle ayant le meilleur ratio coût/activité : ses moyens ne dépassent pas 60 000 euros par an.




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