Livret A : confirmation de l’arnaque sur les taux
Comme nous l’indiquions dans un précédant article , Moscovici a seulement indiqué que la baisse du livret A ne serait pas point ; ce qui signifiait en clair qu’il baisserait quand même. Comme l’inflation est sur une tendance de l’ordre de 1,25%, le taux pourrait baisser de presque un point mais pas tout à fait un point ! Conclusion, une arnaque ; dans un premier temps on relève les plafonds pour attirer l’épargne dans un deuxième temps, on taxe ; Un taxe en effet var l’inflation est sous estimée (surtout compte tenu de la structure de consommation de certains épargnants) ; du coup, l’épargne en fait se dévalorise. Le futur taux du Livret A, en vigueur à partir du 1er février, devrait être connu jeudi et pourrait subir une forte baisse au grand dam des épargnants et du gouvernement, qui devra se plier à la décision du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer. Ce dernier n’a pas caché son intention de voir appliquer strictement la formule de calcul du taux, même si elle diminuait la rémunération du placement préféré des Français. Actuellement, le Livret A rapporte 2,25% mais ce rendement est revu au moins deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Deux façons de calculer son taux existent : soit en intégrant à la fois les taux des prêts entre banques (marché interbancaire) et l’inflation (hors tabac), soit en ne retenant que la seule inflation, la solution qui offre le meilleur taux étant retenue. Les taux des prêts entre banques étant au plus bas, la seule inflation devrait être choisie et elle sera publiée jeudi matin pour le mois de décembre, qui servira de référence. L’inflation a néanmoins beaucoup ralenti au cours des derniers mois. En novembre, l’indice des prix à la consommation s’établissait ainsi à 1,3% (hors tabac), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, contre encore 1,7% en octobre, et le repli devrait se poursuivre. »L’inflation hors tabac en décembre devrait se situer à 1,1% environ », a anticipé auprès de l’AFP Jean-Christophe Caffet, économiste de la banque Natixis. Dans un tel cas, le recours à la seule inflation, majorée d’un quart de point comme le prévoit l’arrêté du 29 janvier 2008, donne 1,35%. Le texte prévoit d’arrondir au quart de point le plus proche, ce qui amènerait le taux du Livret A à 1,25%. Pour maintenir le rendement actuel de 2,25%, il faudrait que le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, décide de déroger à la règle de calcul automatique, ce qu’il a déjà semblé exclure. »Je pars du principe que chaque fois que je peux laisser faire les choses, (…) j’ai tendance à la laisser jouer (la formule) », avait-il expliqué en décembre sur BFM Business. »C’est assez exceptionnel que j’intervienne. Normalement, je me contente d’être un notaire », avait-il ajouté. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, avait affirmé la semaine passée dans un entretien au quotidien Les Echos que « les Français comprendraient mal qu’il y ait une baisse trop importante du taux » du Livret A, mais il ne pourra pas contester la décision de M. Noyer si ce dernier penche pour l’application stricte de la formule. Même s’il n’a pas directement la main sur la fixation du rendement de ce livret, le gouvernement sait qu’il s’agit d’un dossier sensible, alors qu’il vient de procéder, en deux temps, au relèvement de son plafond de 50% pour le faire passer de 15.300 euros à 22.950 euros depuis le 1er janvier. Preuve de la popularité du Livret A, dont les fonds sont notamment destinés au financement de logements sociaux, il avait profité à plein du premier relèvement de son plafond en octobre pour amasser 7,35 milliards d’euros supplémentaires en un seul mois.