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Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale

Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale


par Gordon M. Sayre,Assistant Professor of Organizational Behavior, EM Lyon Business School dans the Conversation

Les entreprises de la gig economy (ou économie à la tâche) mettent régulièrement en avant la liberté dont jouissent leurs employés pour organiser leur emploi du temps comme l’une des principales raisons pour préserver le statut de travailleur indépendant (généralement des autoentrepreneurs en France). Le site Internet d’Uber, par exemple, recrute ses chauffeurs en valorisant la flexibilité que permet son application, le tout appuyé par des statistiques démontrant à quel point leurs chauffeurs tiennent à cette indépendance. D’autres acteurs comme les entreprises américaines de livraison de nourriture DoorDash et Instacart, font appel aux mêmes arguments dans leur communication. Il existe cependant un désagrément lié à cette flexibilité excessive, et celui-ci est rarement abordé : au lieu de recevoir un salaire horaire, les travailleurs indépendants sont rémunérés pour chaque tâche effectuée, sans garantie de salaire minimum. Sans revenus garantis, ces travailleurs sont victimes d’une « volatilité de rémunération », c’est-à-dire que leurs revenus sont soumis à des fluctuations fréquentes.

Dans trois études récentes, je me suis intéressé à l’impact de la volatilité de rémunération sur la santé des travailleurs. Il en ressort que cette irrégularité et les difficultés à anticiper les rentrées d’argent futures constituent de véritables situations de mal-être.

« Frustrant et déprimant »
Dans ma première étude, j’ai fait appel à 375 gig workers travaillant pour le Amazon Mechanical Turk (MTurk), une plate-forme web de production participative via laquelle les travailleurs effectuent des microtâches à faible valeur ajoutée (saisie informatique, etc.) en échange d’une rémunération. Comme ces travailleurs sont payés à des tarifs variables pour chacune des tâches qu’ils effectuent, ils subissent une instabilité dans leurs revenus. L’un des participants en témoigne :

« Je peux gagner 80 dollars une journée, et peiner à atteindre 15 dollars le lendemain. C’est totalement imprévisible. »

En partant du principe qu’une journée de travail comprend huit heures, cela revient à passer d’une rémunération horaire de 10 dollars un jour à 1,88 dollar le lendemain.

Mes conclusions ont montré que les travailleurs à la tâche qui rendaient compte d’une plus grande volatilité de salaire rapportaient également davantage de symptômes physiques tels que des maux de tête, de dos ou encore d’estomac. En effet, une plus grande instabilité dans les revenus engendre une grande anxiété à l’idée de ne pas arriver à boucler les fins de mois.

Un participant à l’étude a expliqué aimer travailler depuis son domicile et avoir le loisir d’organiser lui-même son emploi du temps, mais a aussitôt nuancé :

« MTurk est tellement imprévisible en termes de revenus et de charge de travail que cela en devient frustrant et déprimant. »

Si la problématique de la volatilité de salaire présente une pertinence évidente pour les travailleurs à la tâche, ils ne sont néanmoins pas les seuls à en être victimes. Les employés qui comptent sur les pourboires, comme les serveurs et serveuses, les barmen et barmaids, les voituriers ou encore les coiffeurs et coiffeuses, se confrontent eux aussi à une rémunération qui change constamment.

Des revenus globalement inférieurs à la moyenne
Dans le cadre d’une deuxième étude, j’ai interrogé chaque jour pendant deux semaines 85 employés qui travaillent aux États-Unis et qui reçoivent des pourboires dans le cadre de leur activité. Mes questions portaient sur leurs revenus et leur bien-être. Le graphique ci-dessous, qui détaille le montant des pourboires reçus chaque jour par l’un des participants, retranscrit bien la forte instabilité subie par certains employés.

Les résultats de l’étude indiquent par ailleurs que le fait de recevoir davantage de pourboires sur une journée n’entraîne pas nécessairement un meilleur ni un moins bon moral à l’issue de celle-ci. En revanche, une plus grande volatilité dans les pourboires sur les deux semaines de l’étude a engendré un plus grand nombre de symptômes physiques et davantage d’insomnies.

Une chose que les travailleurs à la tâche et ceux qui comptent sur les pourboires ont en commun est qu’ils perçoivent des revenus inférieurs à la moyenne. Si l’on peut dire que la volatilité de salaire n’est sans doute pas nocive en tant que telle, elle le devient lorsqu’elle est associée à une faible rémunération.

Toutefois, on retrouve des tendances similaires dans ma troisième étude menée cette fois-ci auprès de 252 salariés occupant des postes à haute rémunération dans les domaines de la vente, de la finance et du marketing aux États-Unis. Commissions et bonus sont monnaie courante dans ces secteurs d’activité : ces travailleurs expérimentent donc eux aussi une volatilité dans leurs rémunérations, bien que celles-ci soient plus élevées.

Si les effets ne sont pas aussi prononcés parmi cette catégorie de travailleurs, j’ai tout de même observé le même schéma : les personnes confrontées à une plus grande instabilité dans leurs revenus sont aussi celles qui rapportent davantage de symptômes physiques et une moins bonne qualité de sommeil.

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J’ai également étudié la façon dont les travailleurs peuvent se protéger des effets néfastes de la volatilité de rémunération. La pleine conscience, par exemple, fait référence à la capacité d’un individu à se concentrer sur le moment présent, sans se soucier de l’avenir et sans penser au passé. Bien que les personnes capables d’adopter cet état aient tendance à faire preuve de résilience face au stress, elles se révèlent dans mon étude tout autant affectées par l’instabilité de leurs revenus.

Ces résultats montrent que la volatilité de rémunération présente les mêmes effets néfastes chez la plupart des individus. Le seul facteur qui réduit véritablement les effets observés de ce phénomène est le degré de dépendance d’un individu à des sources de revenus volatiles. Lorsque la part de revenus instables représente un pourcentage moindre du revenu global d’un individu, la volatilité de rémunération ne semble pas influer sur sa santé ou son sommeil.

Dès lors, que faire, alors ? Tout d’abord, le législateur se doit de prendre en considération les avantages mais aussi les inconvénients de ces nouveaux modes de travail. Les entreprises de la gig economy savent parfaitement mettre en lumière les avantages du statut de travailleur indépendant ; cependant, il comporte également des coûts cachés, qui ne reçoivent pas la même attention.

Comme l’a expliqué l’un des participants à mon étude :

« Il n’existe pas de garde-fou qui garantisse aux travailleurs indépendants un revenu juste pour une tâche donnée. Or, vous vous en doutez, la question de la rémunération constitue la principale source de stress, d’angoisse et d’incertitude dans le travail. »

Garantir une meilleure protection juridique aux travailleurs indépendants peut contribuer à instaurer ces garde-fous. En parallèle, les entreprises pourraient trouver un équilibre en réduisant la dépendance des travailleurs à des modes de rémunération volatils, en choisissant plutôt de leur proposer un salaire de base plus important. Selon les conclusions de mes études, cette stratégie devrait en effet affaiblir le lien de causalité entre volatilité de la rémunération et bien-être des travailleurs.

En résumé, il est clair que si les modes de travail rendus populaires par la gig economy présentent des avantages, nous devons également prendre en compte les coûts cachés et œuvrer à améliorer les conditions de travail de cette portion importante de la population.

Gordon M. Sayre, PhD, EM Lyon Business School

L’euro numérique : L’inquiétude des banques

L’euro numérique : L’inquiétude des banques

. Par Pierre-Edouard Batard, directeur général de la Confédération nationale du Crédit Mutuel.

 

 

Pour Pierre-Edouard Batard, directeur général de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, la BCE ne doit pas se positionner comme concurrente des banques. D’une certaine manière, Pierre Édouard Batard exprime l’inquiétude existentielle des banques vis-à-vis de la banalisation d’une monnaie digitale européenne ( Dans la Tribune)

La monnaie digitale créée et hébergée par la Banque centrale européenne (BCE) sera de facto concurrente des moyens de paiement des banques commerciales. On aura beau penser – et rappeler au public ! – que ces monnaies se valent exactement et qu’elles répondent aux mêmes besoins des entreprises et des particuliers, le fait que la BCE garantisse « son euro » distillera le sentiment, conscient ou non, que les monnaies scripturales et électroniques tenues dans les comptes des banques commerciales, pourtant surveillées par la même BCE, ne présenteraient pas le même degré de confiance.

Prêts à fournir les efforts nécessaires de pédagogie et de communication, nous attendons de l’Europe qu’elle prenne sa part de ce travail en faveur de la clarté.

La confusion, si elle devait amener les usagers à privilégier la nouvelle monnaie digitale, provoquerait la fuite des dépôts au profit de la BCE et menacerait la rentabilité de l’activité des banques, les amenant à durcir l’accès au crédit. Pour les derniers réseaux bancaires qui, à l’instar du Crédit Mutuel, persistent à investir dans la proximité et porter leurs services au cœur des territoires, cette tension sur la santé du secteur peut avoir de graves conséquences stratégiques.

Alors que la BCE place l’inclusion bancaire au rang de ses priorités, il serait pour le moins paradoxal que l’accès des usagers au crédit et le financement des projets économiques soient les victimes collatérales de l’euro numérique. Là encore, toutes les parties prenantes doivent rappeler au public et aux citoyens qu’ils disposent d’ores et déjà, sous la supervision de la Banque de France, de la garantie d’utiliser l’euro sous toutes ses formes sans exclusion de population et sans tarification. Ne laissons pas s’installer l’idée selon laquelle l’euro numérique viendrait en sauveur d’un système défaillant : le système actuel fonctionne et il est protecteur.

L’anonymat des transactions est une attente légitime des citoyens européens : elle ne sera pas satisfaite par une technologie blockchain ; elle doit l’être dans la garantie du secret bancaire et la préservation de l’intimité numérique.

Par ailleurs, la détection des agissements des filières de blanchiment ou de financement du terrorisme et les procédures de contrôle qui la permettent ne sauraient connaître de relâchement. Hors ces cas de fraude, les banques traditionnelles protègent la confidentialité des usages bancaires du quotidien vis-à-vis des instances publiques, par le respect strict de plusieurs cadres réglementaires (RGPD, cybersécurité, non-monétisation des données…) et le Crédit Mutuel a même inscrit dans ses statuts le principe de leur défense.

Demain, quand nos transactions courantes seront directement opérées par la BCE, nos clients doivent bénéficier des mêmes garanties et disposer des mêmes recours. Sur ces deux terrains délicats, les banques françaises appliquent les dispositions en vigueur sous le contrôle de la DGCCRF, elles constituent un rempart efficace pour le consommateur et une force de proposition fiable pour la BCE.

Je forme le vœu qu’en parallèle du lancement de l’euro numérique, l’Europe monétaire en quête de souveraineté s’attaque à la régulation des cryptomonnaies, chantier primordial et crucial. Il est urgent d’imposer aux acteurs de leur émission et leur circulation ce même cadre réglementaire qui nous incombe pour l’émission et la circulation de l’euro et/ou des instruments financiers : que la vente de bitcoins soit moins encadrée que celle des actions du CAC 40 est sidérant, voire délirant !

D’autre part, alors que la BCE vient d’affirmer la prépondérance des critères climatiques et environnementaux dans ses décisions stratégiques, il devient indispensable que soit clairement estimé, annoncé et débattu le coût environnemental de cette nouvelle monnaie digitale à l’échelle du continent.

Les plus pessimistes vont jusqu’à formuler l’hypothèse d’une BCE, pourtant régulateur et superviseur bancaire, qui se positionnerait en concurrente voire en remplaçante des banques commerciales, devenues alors ses supplétives. Pire : le reliquat serait confié à des acteurs extra-communautaires, un comble pour ce projet annoncé au renfort de la souveraineté européenne. Ces craintes ne relèvent pas de la science-fiction.

Pour toutes ces raisons économiques, stratégiques et éthiques, le Groupe bancaire Crédit Mutuel contribuera activement aux réflexions et aux débats qui vont marquer les mois à venir.

Nous y défendrons notre capacité d’innovation technologique face aux acteurs du numérique, notamment sur la protection de la vie privée et la création de solutions aux défis du paysage européen des paiements. Nous réaffirmerons également ces principes du mutualisme qui nous portent et demeurent une saine boussole pour tout notre secteur.

Epargne : une envolée qui traduit l’inquiétude

Epargne :  une envolée qui traduit l’inquiétude

 

L’épargne depuis le début de la crise sanitaire a connu une envolée tout à fait exceptionnelle, elle a  augmenté de 12 points pour s’établir à 27,4% au deuxième trimestre, selon les chiffres de l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) vendredi. D’ici la fin de l’année, les Français devraient avoir mis de côté pas loin de 100 milliards d’euros, « l’épargne Covid » s’élevant déjà à 80 milliards à fin juillet, selon la Banque de France. Il y a évidemment plusieurs explications à cette progression.

 Pendant la crise la production et la commercialisation ont été fortement handicapées et les Français se sont limités aux achats les plus indispensables. La baisse de la consommation a donc des dimensions conjoncturelles. Mais elle comporte aussi des aspects structurels avec une certaine évolution des modes de consommation moins dépensiers. Enfin et peut-être surtout, si les Français qui le peuvent, épargnent davantage, c’est en raison d’une crainte fort légitime d’une dégradation importante de l’économie et de l’emploi. De ce point de vue, avec une baisse de 10 % en 2020, c’est mécaniquement 1 million de chômeurs environ qui viendront s’ajouter aux autres avec des conséquences pour l’ensemble du pouvoir d’achat en France.

Le plan de relance de 100 milliards d’euros « devra remettre dans le circuit cette épargne excessive en rassurant sur l’emploi », note Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.

« Comment on mobilise cette épargne pour soutenir l’économie? C’est la grande question. Le plan de relance est censé faire repartir la machine mais il ne comporte pas de mesure ciblée sur l’épargne comme en Allemagne », qui a décidé de baisser la TVA pendant six mois, relève Mathieu Plane. « Le gouvernement préfère donner un message de confiance, inciter les Français à dépenser, mais est-ce que cela sera suffisant? Le risque est de mourir riche », ironise l’économiste.

Après avoir bondi à la sortie du confinement (+35,5% en mai et +10,3% en juin), les achats se sont stabilisés en juillet (+0,5%), avec une prime pour la consommation de carburants, en forte hausse, au détriment des dépenses en habillement-textile qui progressent plus faiblement.

La consommation des ménages retrouve ainsi « quasiment » son niveau de novembre 2019, selon l’Insee, mais « on n’a pas eu de véritable rattrapage, au sens où on continue d’accumuler des pertes », selon Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et Prévision de l’OFCE. Dès lors, « on ne peut pas parler de reprise, mais d’un simple rebond » de l’activité.

Surtout, cette baisse de la consommation a fait chuter le produit intérieur brut de 13,8% au deuxième trimestre 2020, selon l’Insee. Cet effondrement est inédit depuis 1949, date à laquelle il a commencé à mesurer l’activité économique française de façon trimestrielle. Même après la chute de Lehman Brothers en 2008-2009 ou la grève générale de mai 1968, la chute n’avait pas été aussi brutale.

Sondage Coronavirus : l’inquiétude sanitaire nettement devant l’inquiétude économique

Sondage Coronavirus : l’inquiétude sanitaire nettement devant l’inquiétude économique

les Français s’inquiètent surtout du risque sanitaire (53%) pour leur santé et celle de leurs proches, très loin devant le risque économique (29%) et celui pour les libertés publiques (18%), selon un sondage Ifop réalisé les 13 et 14 août pour le JDD*. Seuls les dirigeants d’entreprise dérogent à ce tiercé en plaçant le risque économique (39%) devant le risque sanitaire (35%). C’est tout l’inverse pour les salariés du secteur public, le risque sanitaire primant dans 60% des cas contre 22% pour le risque économique.

Les Français sont bien moins convaincus par la capacité du gouvernement à faire face efficacement au coronavirus, puisque 41% seulement des sondés lui font confiance. Motif de satisfaction : le gouvernement ne perd qu’un point par rapport à mai. Avec 50%, les 18-24 se montrent les plus rassurés à l’inverse des 35-49 ans (36%).

Enfin, l’inquiétude face au coronavirus pour soi et sa famille continue de grimper. 62% des Français étaient inquiets en juin. Ils sont désormais 73%. Avec 87%, l’inquiétude est plus forte mais plus stable concernant les conséquences économiques. Pour le sondeur, « les Français sont conscients que la lame de fonds des problèmes économiques va arriver, ils sont comme la vigie du Titanic face à l’iceberg qui pointe droit devant ».

* Enquête Ifop pour le Journal du Dimanche réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 13 au 14 août 2020, auprès d’un échantillon de 1.003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. 

L’inquiétude fait monter en hausse le livret A

L’inquiétude fait monter en hausse le livret A

 

L’épargne sur les livrets A  augmenté de l’ordre de 50 % en mars. Ce que critique le ministre de l’économie Bruno Lemaire qui considère que l’économie n’a pas besoin d’épargne aujourd’hui. Aujourd’hui peut-être, mais demain sans doute. Il est clair que nombre de Français ont modifié la structure de la consommation en la concentrant sur tous les biens essentiels et en différents notamment nombre de dépenses d’équipement. Pour l’avenir,  il est possible que le comportement des Français soit encore influencé par les nombreuses incertitudes pas tellement sur la crise sanitaire mais surtout sur la crise économique qui va suivre. Ils savent bien entendu que le pays va enregistrer une énorme vague de défaillances et que globalement du fait de la montée du chômage le pouvoir d’achat moyen des Français va diminuer.

«Les encours bruts ont doublé entre mars et février 2020» : après avoir déposé 1,54 milliard d’euros sur les livrets A et de développement durable et solidaire (LDDS) en février, les Français ont remis de côté «3,8 milliards d’euros» en mars sur ces produits. Une hausse importante, de l’ordre de «50%» par rapport aux 2,52 milliards d’euros collectés le même mois, un an plus tôt indique Bercy.

Malgré la baisse du taux du livret A, ce produit a toujours les faveurs des épargnants. L’année 2019 avait été un excellent cru pour ces produits : en douze mois, la collecte nette – autrement dit, les dépôts soustraits des retraits – a progressé de 16,55 milliards d’euros, contre 12,69 milliards d’euros l’année précédente. Sur les trois premiers mois 2020, la collecte a été légèrement plus importante qu’en 2019, avec un peu moins de 10 milliards déposés contre 9,65 milliards un an plus tôt.

Cette épargne accrue inquiète le ministre de l’Économie, alors que la consommation des ménages reste l’un des boucliers de la croissance française. Bruno Le Maire a ainsi souligné un «risque de voir le taux d’épargne augmenter face aux incertitudes, au détriment du financement de notre économie». La frilosité des Français ainsi que l’arrêt d’un bon tiers de l’économie explique aisément cette chute. «L’épargne de précaution qui est en train d’être construite aujourd’hui [...] ne va pas se débloquer du jour au lendemain. Il est probable que les consommateurs auront des comportements attentistes et qu’il faudra donc inciter la demande», a mis en garde Bruno Lemaire. Pas sûr cependant que les consommateurs le suive  sur ce terrain car tout dépendra en faite de l’importance de la vague de défaillances d’entreprise et du chômage qui l’ accompagne.




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