Energie- Des restrictions d’électricité avec les compteurs Linky ?
Il s’agit certes d’une expérimentation mais qui risque de faire regretter un peu plus aux abonnés EDF d’avoir accepté le fameux compteur Linky. Dans un projet de décret consulté le 12 octobre par La Tribune, le gouvernement envisageait d’imposer un expérimentation de la réduction d’électricité des usagers équipés d’un compteur Linky via un « seuil de puissance minimal permettant de faire fonctionner les équipements courants peu énergivores » pendant une durée maximale de 4 heures.
Le principe même de restrictions contraints d’électricité est inquiétant dans la mesure où il caractérise nettement des risques d’insuffisance de production. Pourtant l’EDF comme le gouvernement affirme que la capacité de production sera largement suffisante cet hiver.
La vérité c’est que cette production est tout juste suffisante même si des centrales nucléaires ont été remises en état de fonctionner et même si actuellement on continue d’exporter un peu d’électricité. Le problème est que la demande n’est pas forcément linéaire et pas davantage la production. Ces aspects peuvent dépendre du climat, d’aléas de fonctionnement voire des conséquences de la situation géo politique.
Pour assurer vraiment la France en matière d’électricité, il devient donc urgent de remettre en service tout le parc nucléaire. Actuellement il y a encore près de 17 réacteurs à l’arrêt sur 56.
Or, dans un nouveau projet de décret obtenu ce vendredi par La Tribune, qui devra être voté en Conseil supérieur de l’Energie le jeudi 30 novembre, l’exécutif assouplit les conditions de l’expérimentation.
En premier lieu, la durée de limitation provisoire ne pourra finalement pas excéder deux heures pour un même usager, contre quatre heures dans la version initiale. Ensuite, a été introduite une option d’« opt-out », c’est-à-dire la possibilité pour certains clients sélectionnés de se retirer de l’expérimentation s’ils le souhaitent.
« Si les résultats s’avéraient probants, cela pourrait constituer un nouvel outil qui ne serait, de même que les coupures programmées, activé que si tous les autres leviers étaient insuffisants pour éviter une coupure d’électricité généralisée (blackout) [...] On parle de cas de figure extrêmes, qui ne se sont jusqu’à présent jamais produits, y compris l’hiver dernier », souligne-t-on au ministère de la Transition énergétique, qui précise par ailleurs que le risque d’un éventuel écroulement ne concerne pas spécifiquement cet hiver.