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Immigration : une nouvelle loi pour masquer l’inaction ?

Immigration : une nouvelle loi pour masquer l’inaction ?

 

Le premier ministre a surtout souhaité de l’action de la part de ses ministres et beaucoup moins de communication sans doute pour rompre avec l’époque Macron. Le problème est que certains ministres poursuivent leur propre stratégie. C’est notamment le cas du ministre de l’intérieur qui faute d’efficacité ne cesse de multiplier les prises de parole dans les médias. Résultat:  pour aboutir à la proposition d’une nouvelle loi. Une loi qui va s’ajouter aux textes déjà nombreux qui ne sont pas appliqués faute de volonté politique. L’axe central de la proposition du ministre de l’intérieur consisterait à prolonger la détention des immigrés considérés comme dangereux à 210 jours contre 90 actuellement. Mais le problème central c’est celui du retour dans les pays d’origine qui refuse pour la plupart de reprendre leurs criminels et autres individus dangereux.

Du coup pour masquer l’immobilisme et comme souvent en France on va ajouter un texte de plus aux innombrables orientations réglementaires déjà prises mais nous n’appliqués concernant l’immigration. Chaque ministre de l’intérieur à ce sujet a fait son cirque. Pasqua, Sarkozy en leur  temps, Darmanin e t maintenant Retailleau !
Avec ce nouveau texte, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, issu du groupe Les Républicains, veut que les immigrés irréguliers jugés dangereux puissent être détenus jusqu’à 210 jours contre 90 actuellement. Mais la loi pourrait aussi contenir d’autres mesures, et notamment un certain nombre de dispositifs qui figurait dans la dernière loi immigration.
Cette loi, portée à l’époque par Gérald Darmanin avait fait l’objet de vifs débats au sein de l’Assemblée. Le compromis trouvé entre les macronistes et la droite prévoyait plusieurs mesures très strictes comme la restriction du droit du sol ou l’instauration de quotas migratoires. Mais ce texte, qui avait été voté par le Rassemblement national, avait finalement été en partie censuré par le Conseil constitutionnel pour des « vices de forme ».
Si la nouvelle loi reprenait ces mesures, les débats s’annoncent tendus au Parlement. La gauche accuse notamment le gouvernement de donner des gages à l’extrême droite. En effet, le RN menace de censurer le gouvernement Barnier, si ce dernier n’est pas plus offensif sur la question migratoire

Le camp présidentiel, lui, attend de voir. Gabriel Attal a déclaré qu’une nouvelle loi immigration n’était pas prioritaire. Mais Gérald Darmanin n’a pas exclu de la voter. Bref à défaut d’action la perspective d’une loi pas davantage respectée que les précédentes et avant d’autres qui viendront lui succéder

Darmanin , un langage sécuritaire pour cacher l’inaction

Darmanin , un langage sécuritaire pour cacher l’inaction


Les ministres de l’intérieur suivent et se ressemblent assez souvent ainsi utilisent-t-ils une rhétorique sécuritaire d’autant plus dure que leur action concrète est inefficace. L’objectif d’ailleurs de ces ministres de l’intérieur vise surtout des fonctions plus hautes. C’est aussi le cas de Darmanin qui veut affirmer sa virilité (en dépit d’une moustache adolescente!) et qui vit sans doute le poste de premier ministre et au-delà NDLR

auteur
par Christian Mouhanna
Chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay dans The Conversation

Les propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur la création de cellules « antizad » pour début septembre 2023 ou sur l’appel à dissoudre le mouvement Les Soulèvements de la Terre illustrent une stratégie classique pour ceux qui occupent la place Beauvau.

Depuis Nicolas Sarkozy – pour ne parler que du XXIe siècle –, le ministère de l’Intérieur est considéré comme un tremplin menant aux plus hautes fonctions de la République. L’image de maintien de l’ordre et de protection attachée à ce poste répond aux désirs des citoyens en manque de sécurité.

Grande est alors la tentation de faire monter en puissance ce thème de l’insécurité, surtout lorsque l’on se sent en faiblesse sur d’autres thèmes, à l’image de la stratégie élaborée par Jacques Chirac face à Lionel Jospin en 2001-2002, avec les résultats que l’on connaît. Or, les présentations fondées sur des travaux de long terme sur le sujet sont souvent balayées par des discours démagogiques et parfois simplistes qui tordent les faits pour mieux mettre en scène les qualités supposées du ministre et de ses troupes.

Une rhétorique sécuritaire peu fondée mais politiquement efficace

Faut-il pour autant se désintéresser de ces paroles ? Les exemples étrangers de leaders a priori fantaisistes ou ridicules mais néanmoins élus par la suite montrent que, même si on les considère comme irrationnels, les arguments ou les constructions liées à la sécurité peuvent toucher des électeurs.

Lorsque de surcroît ces discours s’ancrent dans des figures redondantes du passé, cela leur confère une légitimité accrue, quel que soit leur degré de cohérence et de réalisme. Il est alors intéressant de regarder comment des dirigeants politiques s’enferment dans une rhétorique passéiste sur la sécurité et les violences censée rassurer les électeurs mais qui les piègent eux-mêmes.

À force d’élaborer des déclarations martiales et n’acceptant aucune contestation ni aucun bémol, ces dirigeants deviennent incapables de produire une réflexion critique sur leur action ou sur le fonctionnement de leurs troupes. Plusieurs concepts sont utilisés de manière plus ou moins adroite pour construire l’image d’un ministre omnipotent servi par une police absolument irréprochable. Or, ces excès d’autosatisfaction conduisent au refus de débattre, et à la négation de tout travail d’analyse n’entrant pas dans le crédo ministériel.

À travers de telles questions, il s’agit moins d’écouter ou de comprendre des arguments que de classer rapidement les personnes en deux camps : ceux qui aiment la police et ceux qui la détestent, les seconds devenant les ennemis de la société dans son ensemble.

Dans ce cadre de pensée, toute tentative d’explication devient suspecte de complicité, cela nous renvoyant au fameux discours de Manuel Valls qui, à propos du terrorisme, lançait : « comprendre, c’est déjà un peu excuser ».

Ou encore d’affirmer devant le Sénat :

« j’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques aux événements qui se sont produits ! »

La confusion entre la démarche de condamnation et celle de compréhension n’est pas nouvelle. Elle interdit par avance tout travail de réflexion prenant en compte la complexité des situations et conduit au simplisme.

Vidéo du Parisien, des violences de la police sur les manifestants sont dénoncées par les opposants à la réforme.
On peut être pour la police dans son principe et condamner ses débordements, voire même chercher à les comprendre. On peut aussi avoir une conception de la police différente de celle du ministre en lui rappelant que selon l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la force publique est « instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

Une violence croissante ?
Associée au manichéisme, et le nourrissant, l’idée selon laquelle notre société serait victime d’une violence croissante s’est depuis longtemps installée dans le paysage politique français. Auparavant utilisé pour caractériser – et caricaturer – l’évolution des banlieues, cet argument sert désormais pour discréditer aussi bien les débats à l’Assemblée que les manifestants.

Il est évident qu’existe aujourd’hui une violence dans notre société, mais celle-ci n’est pas un phénomène nouveau. La loi « anticasseurs » du 10 avril 2019 fait écho aux précédentes lois « anticasseurs » de 1970 ou de 1981 élaborées pour lutter contre les « autonomes », sans parler des propositions « Pasqua » en 1993.

Le romantisme associé à mai 1968 cache souvent la violence de ce moment, avec des barricades fermant des rues en plein centre de Paris et des policiers blessés par les petits pavés parisiens, excellente arme de jet. Le fameux discours du préfet Grimaud incitant les policiers à la modération dans la répression, en mai 1968, insiste aussi sur la « sauvagerie des agressions contre la police », évoquant comme aujourd’hui les « jets de produits chimiques destinés à aveugler ou à brûler gravement ».

Comme on le voit, la violence n’est donc pas nouvelle ni croissante, et c’est bien pour cela qu’ont été créées les unités spéciales de maintien de l’ordre CRS en 1944 et gendarmes mobiles en 1921 : pour éviter que ne dérivent des situations potentiellement violentes tout en protégeant davantage l’État. Insister sur cette prétendue nouveauté, c’est montrer ses limites dans la gestion d’un phénomène pourtant courant.

La nouveauté, pourtant non prouvée, de cette violence obligerait à des dispositifs « exceptionnels » ou « inédits ». Mais cet argument de « l’exceptionnel » ne cesse d’être répété par les différents titulaires du poste. Par exemple, le nombre des policiers mobilisés lors des manifestations anti-CPE de 2006 était plus important que celui annoncé lors des dernières mobilisations. En 2018, les blindés de la Gendarmerie devaient apporter la réponse aux violences des « gilets jaunes ».

Là aussi, ce rapide retour en arrière nous montre que « le spectacle de la police des foules » exige des déclarations montrant combien le ministre est capable de mettre en place des troupes pour protéger les citoyens.

Et, parmi les discours récurrents dénonçant la violence croissante de « l’ultra gauche », on voit aussi ressortir l’argument de l’étranger qui serait responsable à lui seul d’une radicalisation des mouvements sociaux, sans que soit d’ailleurs précisé quel serait cet étranger.

Ce discours a été entendu dans le cas de Sainte-Soline, mais il s’inscrit dans le prolongement d’un discours anti-écologiste né à Creys-Malville en 1977. À cette époque, il était largement alimenté par la xénophobie anti-allemande où le souvenir de l’occupation était encore très fort et le désordre associé aux combats écologistes d’outre-Rhin.

À une autre échelle, cette vision dénonçant « l’étranger » permet du même coup de discréditer toutes les instances internationales condamnant les violences commises par la police française, et qui feraient partie du complot contre la France. Le ministère de l’Intérieur qui disposerait selon lui de la meilleure police, impossible à critiquer, rejette ainsi toute comparaison internationale qui pourrait lui nuire.

Dans le même ordre d’idée, on pourrait évoquer les arguments sur la légalité de l’action gouvernementale justifiant l’usage de la police à employer la force, ou l’utilisation détournée du sociologue Max Weber par G. Darmanin dans ce but.

La reprise négative du discours contre les « droits-de-l’hommisme », singeant Jean-Pierre Chevènement en 1999 ou N. Sarkozy en 2002 va dans le même sens.

Tous ces artifices rhétoriques sont destinés à dissimuler les vraies questions qui se posent à l’occasion des manifestations et de leur répression : la qualité du débat démocratique et, pour ce qui concerne la police, la qualité des armes et stratégies utilisées.

Il ne s’agit pas d’être pro ou anti-police, mais de réfléchir collectivement sur ce qu’est une bonne police, démocratique, acceptable, et qui ne justifie pas à tout prix les écarts de quelques-uns de ses éléments.

Une réflexion doit aussi être lancée sur l’instrumentalisation de plus en plus visible de l’outil policier pour éviter les débats qui ne conviennent pas à ceux qui tiennent le pouvoir exécutif, et les dérives de candidats à la magistrature suprême qui pense que les seules qualités pour y arriver sont l’autoritarisme, l’obstination et le manque d’ouverture sur l’extérieur.

Ce discours serait risible s’il ne causait pas des blessures de plus en plus graves tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre. Car le mépris vis-à-vis des contestataires n’a d’égal que celui pour ses policiers, soignés certes à travers des mesures catégorielles mais pourtant envoyés jusqu’à l’usure combattre des idées que beaucoup d’entre eux partagent pourtant, notamment sur les retraites.

Finalement, malgré les discours, le ministre soucieux d’imposer une image d’autorité se soucie assez peu que des policiers ou des gendarmes soient blessés pour défendre son image et celle de l’exécutif.

Environnement: Un référendum pour justifier l’inaction

Environnement: Un référendum pour justifier l’inaction 

 

La députée LR de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller,  estime dans l’Opinion que ce sont d’abord des « comportements quotidiens qui feront la différence, avec des mesures concrètes et directes » pour lutter contre le réchauffement climatique

 

 

 

tribune

Empêtré par l’action médiatique de sa convention de citoyens tirés au sort, Emmanuel Macron a été contraint lundi de rendre des comptes, reprenant leur proposition d’organisation d’un référendum pour « introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique » dans l’article 1 de la constitution.

Sérieusement, qui serait contre l’introduction du climat dans la Constitution ?! Certainement par notre famille politique, puisque nous rappelons au gouvernement et à sa majorité que nous avons intégré dès 2005 la Charte de l’Environnement à notre bloc de constitutionnalité, hissée au niveau des droits de l’Homme. Avec les lois du Grenelle de l’environnement, la France dispose ainsi déjà d’un arsenal législatif complet pour protéger l’environnement.

Nous nous retrouvons donc face à une mesure inutile, gadget, proposée par des citoyens tirés au sort qui ont travaillé dans un milieu fermé, sans rendre de compte à personne, sans être élus. Leurs avis peuvent bien sûr être pris en compte par les décideurs politiques, mais dans une démocratie représentative, ce sont les élus du peuple qui ont la légitimité de prendre des décisions.

Charcuter. On s’interrogera aussi sur l’urgence de mettre en place un tel référendum pour charcuter la constitution avec des mesures qu’elle contient déjà. Alors que l’épidémie du coronavirus continue chaque jour de faire des victimes, que notre personnel soignant enchaîne les vagues de contaminations, que notre économie est à l’arrêt, que nos commerçants et notre monde culturel sont en pleine détresse, est-ce vraiment la priorité de modifier l’article premier de notre texte fondateur ? Alors qu’une vague d’attentats islamistes continue de déferler sur le territoire français, et que chaque week-end l’extrême-gauche attaque nos forces de l’ordre et casse nos commerces lors de manifestations en pleine épidémie, ne devrions-nous pas nous focaliser sur des mesures certes moins emblématiques mais plus concrètes ?

« Le bilan d’Emmanuel Macron pour le climat est à son image : du « en même temps » qui conduit à des politiques irraisonnées »

Car ce référendum surprise vise avant tout à donner quelques paillettes à la politique environnementale peu glorieuse du président de la République. Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, les conventions, séminaires, comités Théodule, conférences de presse, déplacements express ne suffiront jamais. Le bilan d’Emmanuel Macron pour le climat est à son image : du « en même temps » qui conduit à des politiques irraisonnées.

Alors que nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux pour réduire notre empreinte carbone, son gouvernement décide discrètement de rouvrir des centrales à charbon extrêmement polluantes, à la suite de la fermeture absurde et idéologique de Fessenheim, alors que le nucléaire est totalement décarboné. Tandis que nous aspirons aux circuits courts en France pour valoriser nos agriculteurs, Emmanuel Macron soutient la ratification du CETA (et de l’accord du Mercosur jusqu’à récemment), qui améliorera assurément la vie des Français avec l’importation de bœufs aux hormones après 7 000 km d’avion. Quand la lutte contre la pollution aérienne passera évidemment par le développement du ferroviaire, la majorité gouvernementale a refusé cette semaine la proposition du Sénat de baisser la TVA sur les billets de train.

Mesures concrètes. Le climat n’est plus une affaire de symboles, et même les symboles de la majorité sonnent faux : en témoigne l’échec retentissant de la ministre de l’Ecologie (et de l’idéologie !) sur le sujet des néonicotinoïdes et du glyphosate. Modifier la Constitution ne changera aucunement la vie des Français. En réalité, loin des symboles qui ne convainquent plus personne, ce sont nos comportements quotidiens qui feront la différence, avec des mesures concrètes et directes. C’est ce que Les Républicains ont proposé en novembre lors de leur convention consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique.

Mettons en place une barrière écologique aux frontières européennes pour taxer les produits qui ne respectent pas les mêmes normes que nous. Instaurons une vraie préférence locale dans la commande publique pour qu’elle bénéficie en priorité aux producteurs locaux et nationaux, notamment des collectivités. Refusons tout accord de libre-échange avec des pays ne respectant pas nos standards écologiques et soumettant nos entreprises et nos agriculteurs à une concurrence déloyale. Doublons la part du fret ferroviaire par la mise en place d’un pacte ferroviaire. Misons sur les biocarburants dans le transport routier. D Développons une véritable filière française de production et distribution de biocarburants pour le transport aérien. Refusons la fermeture des centrales nucléaires prévue par le gouvernement, et engageons-nous dans cette énergie décarbonée avec la construction de six EPR de deuxième génération.

Référendum climat : pour justifier l’inaction

 Référendum  climat : pour justifier l’inaction 

La députée LR de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller,  estime dans l’Opinion que ce sont d’abord des « comportements quotidiens qui feront la différence, avec des mesures concrètes et directes » pour lutter contre le réchauffement climatique

 

 

 

tribune

Empêtré par l’action médiatique de sa convention de citoyens tirés au sort, Emmanuel Macron a été contraint lundi de rendre des comptes, reprenant leur proposition d’organisation d’un référendum pour « introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique » dans l’article 1 de la constitution.

Sérieusement, qui serait contre l’introduction du climat dans la Constitution ?! Certainement par notre famille politique, puisque nous rappelons au gouvernement et à sa majorité que nous avons intégré dès 2005 la Charte de l’Environnement à notre bloc de constitutionnalité, hissée au niveau des droits de l’Homme. Avec les lois du Grenelle de l’environnement, la France dispose ainsi déjà d’un arsenal législatif complet pour protéger l’environnement.

Nous nous retrouvons donc face à une mesure inutile, gadget, proposée par des citoyens tirés au sort qui ont travaillé dans un milieu fermé, sans rendre de compte à personne, sans être élus. Leurs avis peuvent bien sûr être pris en compte par les décideurs politiques, mais dans une démocratie représentative, ce sont les élus du peuple qui ont la légitimité de prendre des décisions.

Charcuter. On s’interrogera aussi sur l’urgence de mettre en place un tel référendum pour charcuter la constitution avec des mesures qu’elle contient déjà. Alors que l’épidémie du coronavirus continue chaque jour de faire des victimes, que notre personnel soignant enchaîne les vagues de contaminations, que notre économie est à l’arrêt, que nos commerçants et notre monde culturel sont en pleine détresse, est-ce vraiment la priorité de modifier l’article premier de notre texte fondateur ? Alors qu’une vague d’attentats islamistes continue de déferler sur le territoire français, et que chaque week-end l’extrême-gauche attaque nos forces de l’ordre et casse nos commerces lors de manifestations en pleine épidémie, ne devrions-nous pas nous focaliser sur des mesures certes moins emblématiques mais plus concrètes ?

« Le bilan d’Emmanuel Macron pour le climat est à son image : du « en même temps » qui conduit à des politiques irraisonnées »

Car ce référendum surprise vise avant tout à donner quelques paillettes à la politique environnementale peu glorieuse du président de la République. Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, les conventions, séminaires, comités Théodule, conférences de presse, déplacements express ne suffiront jamais. Le bilan d’Emmanuel Macron pour le climat est à son image : du « en même temps » qui conduit à des politiques irraisonnées.

Alors que nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux pour réduire notre empreinte carbone, son gouvernement décide discrètement de rouvrir des centrales à charbon extrêmement polluantes, à la suite de la fermeture absurde et idéologique de Fessenheim, alors que le nucléaire est totalement décarboné. Tandis que nous aspirons aux circuits courts en France pour valoriser nos agriculteurs, Emmanuel Macron soutient la ratification du CETA (et de l’accord du Mercosur jusqu’à récemment), qui améliorera assurément la vie des Français avec l’importation de bœufs aux hormones après 7 000 km d’avion. Quand la lutte contre la pollution aérienne passera évidemment par le développement du ferroviaire, la majorité gouvernementale a refusé cette semaine la proposition du Sénat de baisser la TVA sur les billets de train.

Mesures concrètes. Le climat n’est plus une affaire de symboles, et même les symboles de la majorité sonnent faux : en témoigne l’échec retentissant de la ministre de l’Ecologie (et de l’idéologie !) sur le sujet des néonicotinoïdes et du glyphosate. Modifier la Constitution ne changera aucunement la vie des Français. En réalité, loin des symboles qui ne convainquent plus personne, ce sont nos comportements quotidiens qui feront la différence, avec des mesures concrètes et directes. C’est ce que Les Républicains ont proposé en novembre lors de leur convention consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique.

Mettons en place une barrière écologique aux frontières européennes pour taxer les produits qui ne respectent pas les mêmes normes que nous. Instaurons une vraie préférence locale dans la commande publique pour qu’elle bénéficie en priorité aux producteurs locaux et nationaux, notamment des collectivités. Refusons tout accord de libre-échange avec des pays ne respectant pas nos standards écologiques et soumettant nos entreprises et nos agriculteurs à une concurrence déloyale. Doublons la part du fret ferroviaire par la mise en place d’un pacte ferroviaire. Misons sur les biocarburants dans le transport routier. D Développons une véritable filière française de production et distribution de biocarburants pour le transport aérien. Refusons la fermeture des centrales nucléaires prévue par le gouvernement, et engageons-nous dans cette énergie décarbonée avec la construction de six EPR de deuxième génération.

« L’ensauvagement » ou l’ingénierie sémantique au service de l’inaction

« l’ensauvagement » ou l’ingénierie sémantique au service de l’inaction

 

Face à la montée des meurtres ou de tentatives de meurtre contre des représentants des  services publics, le gouvernement y compris le ministre de l’intérieur paraissent paralysés. Ils se réfugient dans une ingénierie sémantique douteuse pour qualifier ces actes intolérables. Ainsi Macon a-t-il employé les mots d’incivilités quand il s’agit de crimes de sang. Une interview de Gérard Darmanin dans le Figaro confirme autant les faiblesses de l’analyse que de l’action du gouvernement. (Interview)

Emmanuel Macron a qualifié les récentes agressions sauvages qui se multiplient partout sur le territoire, d’«incivilités». Était-ce le terme approprié?

Gérald DARMANIN. - Ce n’est pas un bon procès. Le président a commencé par parler avec autorité de «tolérance zéro». Ensuite, il n’a fait que reprendre le terme du journaliste qui l’interrogeait. La «fachosphère» s’est immédiatement jetée dessus pour en faire une polémique. Ce qui compte, c’est que le président consent à des efforts massifs pour les forces de l’ordre. Il a par ailleurs permis le recrutement de 2000 policiers et gendarmes par an. Depuis trois ans, les budgets alloués à la sécurité ont considérablement augmenté – plus d’un milliard d’euros -, et cela va continuer! Mais nous assistons à une crise de l’autorité. Il faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société. Il faut réaffirmer l’autorité de l’État, et ne rien laisser passer.




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