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Politique-Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Politique-Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Politique de Défense européenne : l’impuissance

Politique de Défense européenne : l’impuissance

L’Europe n’est pas une grande puissance militaire, mais ses instruments financiers lui permettent de peser sur le champ de bataille. Elle doit néanmoins lancer au plus vite un véritable programme d’investissement dans la défense, estime le chercheur Pierre Haroche dans une tribune au « Monde ».

« L’Europe est un géant économique, un nain politique et un ver de terre militaire », observait, il y a plus de trente ans, Mark Eyskens, ancien ministre belge des affaires étrangères. Cependant, la guerre en Ukraine nous rappelle que la frontière entre puissance économique et puissance militaire est extrêmement poreuse. Non seulement les sanctions économiques et financières adoptées depuis février relèvent des compétences de l’Union, mais c’est aussi sa force de frappe budgétaire qui permet à la Commission européenne de proposer un plan de 210 milliards d’euros afin de réduire la dépendance européenne aux énergies fossiles russes. Et sur le terrain des livraisons d’armes, c’est un instrument récent, la Facilité européenne pour la paix, qui a permis à Bruxelles de subventionner le soutien militaire à l’Ukraine à hauteur de 2 milliards d’euros.

Autrement dit, si l’Europe n’est pas une grande puissance militaire, ses instruments financiers lui permettent de peser sur le champ de bataille.

Le 18 mai, la Commission européenne a proposé de franchir un pas supplémentaire : utiliser le budget européen pour subventionner le réarmement des Etats membres et favoriser les achats en commun. En réponse à l’agression russe, de nombreux Etats membres ont en effet décidé d’augmenter leurs dépenses de défense. En proposant de faciliter et de subventionner les projets d’achat de mêmes capacités militaires par plusieurs Etats membres, la Commission cherche à renforcer la coopération entre armées nationales et à créer des économies d’échelle.

L’expérience montre que l’achat du même matériel favorise souvent, en aval, la coopération en matière de formation, d’entraînement, de doctrine, et d’entretien. In fine, des armées disposant des mêmes équipements se coordonnent beaucoup plus facilement en opération. Financer des acquisitions conjointes, c’est enclencher une spirale vertueuse, une forme d’intégration militaire, non par le haut – les structures de commandement – mais par le bas – le matériel et la pratique.

L’objectif est aussi d’éviter la concurrence entre armées européennes. Comme l’acquisition conjointe des vaccins contre le Covid-19, celle de matériel militaire protégerait particulièrement les « petits » pays, qui risqueraient, sinon, de voir leurs commandes passer après celles des « gros » acheteurs.

L’objectif est enfin de promouvoir l’autonomie stratégique européenne en favorisant l’achat d’armes fabriquées en Europe plutôt qu’importées des Etats-Unis. Il s’agit ainsi de faire bénéficier l’économie européenne des emplois que peut générer cet effort de réarmement, mais aussi de ne pas être trop dépendant de puissances extérieures. Le casse-tête que pose actuellement la dépendance énergétique de l’Europe à l’égard de la Russie nous y incite. Même si, contrairement à la Russie, les Etats-Unis sont des alliés, la présidence Trump a montré que cet allié n’était pas forcément toujours aligné sur les intérêts européens.

Violences : un déni de réalité qui masque l’impuissance de l’Etat

Violences : un déni de réalité qui masque l’impuissance de l’Etat

Le pouvoir, les médias et les élites se réfugient souvent dans le déni de réalité pour masquer l’impuissance de l’État et l’ampleur du phénomène. Ainsi le plus souvent, on tente de transformer en faits divers des attentats mortels qui pourtant traduisent un phénomène plus général de violence, d’insécurité voire de racisme. Bref on refuse de voir la réalité de cette violence et du risque de décomposition de la société. Les Français qui vivent au quotidien l’insécurité en tout cas l’observent de près sont beaucoup plus pertinents concernant la nature et l’ampleur du phénomène. Ce n’est pas par hasard s’ils estiment notamment à hauteur de 91 % que le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française et que 87 % considèrent que la justice est trop laxiste.

Pour 91% des Français interrogés, le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française. Ils sont très nombreux (87%) à considérer que la justice est trop laxiste et une majorité de Français (58%) à estimer que la violence se répand dans toute la société d’après un sondage d’Elabe pour BFM.

Rien d’étonnant à cela; Il faut parfois des mois et des mois pour rendre un jugement et en attendant les présumés coupables sont pour beaucoup en liberté et reprennent leurs activités délinquantes.

Par ailleurs au moment du jugement, on se satisfait trop souvent de peines symboliques comme du sursis.

Certes les prisons ne sont sans doute pas l’outil le plus s’adapté pour réduire l’agressivité des délinquants violents; n’empêche à la place, on ne peut lui substituer des peines avec sursis et des très symboliques sanctions avec travaux d’intérêt général.

Il y a certains délits qui méritent purement et simplement la prison dans les conditions actuelles. Mais pour beaucoup notamment chez les jeunes, il convient évidemment d’imaginer des établissements spécialisés visant à permettre les bases de la culture française, les valeurs de la société, les connaissances fondamentales, la valeur travail et la discipline.

Crimes et Violences : mettre fin au déni de réalité qui masque l’impuissance de l’Etat

Crimes et Violences : mettre fin au déni de réalité qui masque l’impuissance de l’Etat

Le pouvoir, les médias et les élites se réfugient souvent dans le déni de réalité pour masquer l’impuissance de l’État et l’ampleur du phénomène. Ainsi le plus souvent, on tente de transformer en faits divers des attentats mortels qui pourtant traduisent un phénomène plus général de violence, d’insécurité voire de racisme. Bref on refuse de voir la réalité de cette violence et du risque de décomposition de la société. Les Français qui vivent au quotidien l’insécurité en tout cas l’observent de près sont beaucoup plus pertinents concernant la nature et l’ampleur du phénomène. Ce n’est pas par hasard s’ils estiment notamment à hauteur de 91 % que le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française et que 87 % considèrent que la justice est trop laxiste.

Pour 91% des Français interrogés, le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française. Ils sont très nombreux (87%) à considérer que la justice est trop laxiste et une majorité de Français (58%) à estimer que la violence se répand dans toute la société d’après un sondage d’Elabe pour BFM.

Rien d’étonnant à cela; Il faut parfois des mois et des mois pour rendre un jugement et en attendant les présumés coupables sont pour beaucoup en liberté et reprennent leurs activités délinquantes.

Par ailleurs au moment du jugement, on se satisfait trop souvent de peines symboliques comme du sursis.

Certes les prisons ne sont sans doute pas l’outil le plus s’adapté pour réduire l’agressivité des délinquants violents; n’empêche à la place, on ne peut lui substituer des peines avec sursis et des très symboliques sanctions avec travaux d’intérêt général.

Il y a certains délits qui méritent purement et simplement la prison dans les conditions actuelles. Mais pour beaucoup notamment chez les jeunes, il convient évidemment d’imaginer des établissements spécialisés visant à permettre les bases de la culture française, les valeurs de la société, les connaissances fondamentales, la valeur travail et la discipline.

Société–Emeutes : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et de l’impuissance politique

Société–Emeutes : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et de l’impuissance politique

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Société-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Société-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Politique-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Politique-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les 10 émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Emeutes: le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Emeutes: le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les 10 émeutes. Pour eux il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement dux la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se venge surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (18 ans en moyenne) mais une cour d’école ou le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaitée par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.
Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macon a choisi l’immobilisme. Pire il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

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« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

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