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Arme atomique de l’ Iran : Nouveaux dangers de l’impérialisme

Arme atomique de l’ Iran : Nouveaux dangers de l’impérialisme

 

Les ambitions régionales iraniennes s’inscrivent dans un contexte plus global d’attaques contre les équilibres mondiaux, analyse, dans une tribune au « Monde », le chercheur en géopolitique Jean-Sylvestre Mongrenier. Ne pas freiner l’Iran, c’est laisser les mains libres à la Chine et à la Russie.

 

Si la guerre en Ukraine et les tensions sino-américaines avaient fait perdre de vue le Moyen-Orient, les prochains rebondissements de la crise nucléaire iranienne auront tôt fait de réactiver nos cartes mentales. Les agissements de Téhéran dans cette partie du monde requièrent un engagement ouvert et assumé auprès des Etats de la région qui joignent leurs forces pour endiguer et refouler l’Iran.

De fait, les agissements iraniens s’inscrivent dans un contexte bien plus large. L’Occident est confronté à la dynamique de formation d’une grande Eurasie sino-russe. Les revers militaires russes en Ukraine ont bien des conséquences délétères pour la « verticale du pouvoir » de Vladimir Poutine, mais ils ne remettent pas en cause l’alliance entre Pékin et Moscou. Simplement, le maître du Kremlin ne pourra plus arguer de son savoir-faire diplomatico-militaire pour prétendre compenser l’immense supériorité démographique et économique de la Chine populaire.

C’est donc Xi Jinping et l’Etat-parti chinois qui, dans l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) et au-dehors, tenteront d’organiser et de diriger un bloc de puissances révisionnistes, hostiles à l’Occident. Menaces et défis sont d’envergure planétaire : de l’Europe centrale aux « Méditerranées asiatiques » (les mers de Chine du Sud et de l’Est), de l’Arctique à la région Indo-Pacifique, les tensions s’accroissent dangereusement. C’est d’une nouvelle guerre froide qu’il s’agit, au sens d’un état hybride de paix-guerre. Bien évidemment, ledit conflit ne reproduit pas à l’identique la « guerre de cinquante ans » qui mit aux prises le bloc soviétique et le monde libre. « La guerre est un caméléon », écrivait Carl von Clausewitz (1780-1831) ; elle revêt des formes changeantes selon les époques et les contextes.

Susceptible de se transformer en une grande guerre hégémonique qui établirait un nouveau rapport de force, ce conflit nous remémore une vérité énoncée par l’amiral Raoul Castex (1878-1968) dans Théories stratégiques (Economica, 1997) : « Tous les siècles ou à peu près, il y a un perturbateur. Il y a une nation en plein épanouissement, débordante de sève, assoiffée d’ambition qui veut tout dominer… Ce perturbateur, puissant par le nombre, par ses ressources de tous ordres, par la politique, par les armes, manifeste ouvertement le dessein d’absorber et d’écraser ses voisins. »

Ces considérations sur l’alliance Pékin-Moscou et la dimension planétaire de la menace n’occulteront pas l’importance névralgique de zones plus réduites, comme le Moyen-Orient. Carrefour entre l’Europe et l’Asie du Sud et de l’Est, cette région occupe une place centrale dans le projet chinois de « nouvelles routes de la soie ». Vue de Moscou, elle constitue un boulevard géostratégique en avant de son « étranger intérieur », c’est-à-dire le Nord-Caucase et les « sujets » musulmans de la Fédération de Russie.

Se libérer de l’impérialisme russe et de la tyrannie rouge

Se libérer de l’impérialisme russe et de la tyrannie rouge

Par Michał Kłosowski dans l’Opinion 

 

 

Tout pays, toute nation, a son ADN et la guerre en Ukraine ne fait que confirmer ce constat. Alors que la Russie, quels que soient le moment historique et  le système politique, les courants intellectuels ou le pouvoir sur place, se constitue par une idée impériale, la Pologne est créée par la subsidiarité et la solidarité, qui en ce moment refont surface. Les meilleuCe libéré de l’impérialisme russe et de la tyrannie rougers exemples en sont l’ouverture aux Ukrainiens fuyant la guerre et le soutien que notre pays apporte à ceux qui luttent pour leur indépendance et leur liberté.

Les chiffres sont éloquents : plus de 6 millions de réfugiés ont traversé les points de passage frontaliers entre nos deux pays. La Pologne est devenue une plaque tournante de l’aide fournie à l’Ukraine. Les Polonais ont massivement ouvert leurs cœurs, leurs maisons, leurs établissements scolaires et universitaires. C’est le début d’une nouvelle histoire de nos deux sociétés voisines, même si jusqu’ici ça ne se passe pas nécessairement comme nous le souhaiterions.

Ce changement vient des leçons de notre propre histoire faites de luttes constantes pour la liberté et l’indépendance, le droit à l’autodétermination et à rester séparés des puissances qui nous entourent – exactement ce pour quoi les Ukrainiens se battent aujourd’hui.

Nous fûmes accueillis par la France lors de la Grande Émigration (première moitié du XIXe s.), par la Grande-Bretagne, la Perse ou encore par la lointaine Inde. Face à la menace qui pesait sur nos vies, nous pouvions compter sur des amis partout dans le monde. Aujourd’hui, ce sont les Ukrainiens qui nous remercient de notre accueil.

Les Polonais se partagent des informations sur le nombre de personnes qu’ils sont capables de loger et de nourrir et organisent des convois humanitaires. Ils s’engagent au sacrifice de leur santé et de leur vie. Les Ukrainiens sont transportés gratuitement de la frontière vers l’intérieur du pays par des gens ordinaires et les chemins de fer offrent à tout réfugié ukrainien des billets gratuits. Le gouvernement a mis à la disposition des Ukrainiens tout ce dont peuvent bénéficier les citoyens polonais : allocation 500+ pour les enfants, soutien médical, assistance sociale et éducation.

C’est un nouveau départ, une troisième vague de solidarité qui secoue maintenant la Pologne. La première était celle du syndicat éponyme « Solidarité » ; la seconde a été un grand élan national à la mort de Jean-Paul II lorsque nous nous sommes tous promis la concorde et la paix, et que pendant plusieurs semaines le pays a été embrassé par un consensus national. La troisième vague a émergé en ce moment, alors que nous divisons en deux le succès de notre transformation polonaise au cours des trente dernières années ; nous partageons tout ce dont nous disposons avec les Ukrainiens.

Les réfugiés sont logés principalement chez des particuliers. Cela fait plusieurs millions de personnes. Quelqu’un pourrait rétorquer : ils ont été accueillis par la diaspora ukrainienne, installée en Pologne depuis 2014, par l’Eglise et d’autres organisations. C’est vrai. Et parce qu’il y a encore des institutions fortes en Pologne, comme l’Eglise, qui se contente d’aider sans flash ni publicité inutile, il n’a pas été nécessaire de construire des camps de réfugiés. Parce que l’Eglise, c’est avant tout des gens. Les réfugiés ont pu voir ce que c’est la proverbiale hospitalité polonaise (« Un invité dans la maison, Dieu dans la maison »). Ils trouvent refuge dans les maisons des Polonais, mais aussi dans les résidences universitaires et les hôtels, où l’Etat prend en charge les frais d’hébergement et de repas et où le service bénévole est généralement assuré par de jeunes Polonais pour lesquels cela reste une expérience générationnelle.

Nous devons faire tout notre possible pour prendre soin des personnes qui fuient l’Ukraine. Si, après l’euphorie initiale, nous laissons triompher nos vices nationaux, nous manquerons la grande opportunité qui s’offre à nous aujourd’hui. Liberté, démocratie et solidarité ne sont pas de vains slogans pour les Polonais et les Ukrainiens. Quant aux autres pays qui se sont libérés de la « tyrannie rouge », ils sont d’une importance cruciale.

Michał Kłosowski est vice-rédacteur en chef de « Wszystko Co Najważniejsze », chef du département des projets spéciaux à l’Institut des Nouveaux Médias

 




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